L`Astrologie ? Un art... - Université du Temps Libre Durance Provence

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Conférence UTL Peipin.
Mardi 15 novembre 2011.
L’Astrologie ? Un art...
Michel Morel
Avant toute discussion, question ou critique, commençons par un gros travail d’information
pour que notre discussion, toutes vos questions et critiques, soient aussi intelligentes et
documentées que possible.
Le Dictionnaire de l’astrologie, édité par Larousse en 1977, constate que les ennemis de
l’astrologie : scientifiques, religieux et intellectuels, n’en ont qu’une connaissance bien
sommaire !
Si l’astronome mesure les astres… l’astrologue les fait parler : le Logos !
L’astrologie est empirique : elle s’appuie sur des faits.
A ces faits concrets, elle attache des symboles, des analogies et des conventions.
Ces ajouts, qu’elle projette ensuite sur le ciel et ses étoiles, rendent l’astrologie
intellectuellement et rationnellement insupportable… depuis toujours !
L’astrologie ? L’Art Royal depuis la plus haute antiquité jusqu’à la monarchie et Morin de
Villefranche, dernier astrologue royal, qui assista à la naissance du futur roi Louis XIV pour
lui dresser aussitôt son horoscope.
L’astrologie est née en Irak, pardon, en Chaldée, il y a 6 000 ans.
Les Sumériens observent le ciel : le Soleil, la Lune, les éclipses, les étoiles et cherchent à
établir un lien entre ce qui se passe au ciel et sur terre : les saisons, les récoltes bonnes ou
mauvaises, tous les phénomènes touchant la nature et les hommes : catastrophes, alternance
des guerres et de la paix, déclin ou développement du pays ou de l’empire, naissance, mariage
ou mort de leur seigneur local, du roi ou de l’empereur.
Leurs connaissances, trop élémentaires et inégalement développées, faisaient s’associer
science, croyance et magie.
Les premiers présages connus s’adressaient à Sargon l’Ancien, le roi, bien sûr, et datent de
3 000 ans avant JC.
Au neuvième siècle avant JC., soit depuis 3 millénaires, en Grèce, sont déjà connues les cinq
planètes en plus des deux luminaires : le Soleil et la Lune. Le septénaire est en place.
Cependant, aux yeux des hommes, les planètes semblent se déplacer de manière encore
imprévisible sur le fond des constellations qu’ils estiment fixe, aussi les ont-ils appelées : les
errantes.
Il manquait aux astronomes de l’époque la compréhension de la rétrogradation apparente de
ces planètes : la conséquence de leur vitesse relative par rapport à la terre tournant autour du
soleil.
Homère nous parle de la messagère de l’aube puis de l’astre du soir sans savoir qu’il s’agissait
de la même planète : Vénus.
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Au sixième siècle, Pythagore de Samos élabore sa théorie de la musique des sphères. Cette
musique des sphères serait engendrée par le déplacement de ces planètes dans la sphère qui,
selon lui, composerait l’univers.
Les Babyloniens, en 700 avant JC, succèdent aux sumériens. Ces prêtres- astronomes, donc
astrologues cherchent à élaborer des prédictions devant servir le roi et le pays.
Les Perses envahissent Babylone en 539 avant JC.
Au IV ième siècle avant JC. Aristarque de Samos envisage de placer le Soleil au centre du
monde. Il faudra attendre le chanoine Copernic et la parution de son ouvrage, en 1543,
l’année de sa mort, pour que le fait soit scientifiquement et définitivement établi mais pas
encore accepté par tous, religieux ou scientifiques.
Alexandre le Grand se rend maître de la Chaldée en l’an 300 avant JC.
Les chaldéens, pourtant vaincus, vont transmettre l’astrologie chaldéenne aux Grecs en la
personne de Bérose, en 280, prêtre du temple de Mardouk à Babylone. Il avait consigné, en
Grec, en trois gros volumes le contenu des tablettes d’argile des archives des rois de son pays.
Bérose va imposer l’astrologie Chaldéenne à la médecine d’Hippocrate associant ainsi
médecine et astrologie. Les stoïciens s’en inspirèrent en considérant le monde comme un
grand organisme avec des forces agissant et réagissant les unes sur les autres en une grande
« sympathie universelle ».
Babylone, incendiée, disparaît en 125 avant JC.
Les Grecs modifient à leur tour l’astrologie Chaldéenne, jadis exclusivement réservée aux rois
et aux nations, et la vulgarisent pour l’amener au niveau du peuple.
La Grèce, vaincue deux siècles plus tard par l’armée italienne, pardon… par les légions
romaines, transmet l’astrologie à Rome par les grecs ramenés en captivité ou en esclavage.
Les haruspices italiens, pardon… romains, qualifient ces grecs de « charlatans, en grande
partie ignorants. Ces Grecs prédisent tout et n’importe quoi »
Les haruspices, chez les Romains, sont des personnes qui interprètent la volonté des dieux.
En effet, avec les restes de l’astrologie chaldéenne, les esclaves ou prisonniers grecs tentent
de donner le résultat des courses de chars, sur lesquels parient les Italiens, …. Pardon, les
Romains.
Les haruspices romains officiels se sentent menacés dans leur pouvoir et font interdire
l’astrologie chaldéenne. Mais les « Chaldéens » n’en deviennent que plus populaires dans tous
les sens du terme et les beaux esprits et les philosophes de l’époque s’y intéressent et s’y
passionnent.
Les consuls… Marius… puis Octavius et, plus tard, Jules César et Pompée, se font établir,
avec précision, leur horoscope. Cicéron s’y oppose formellement. Tant que dure l’empire, la
plupart des empereurs eurent leur astrologue personnel, avec tous les excès et dérives que cela
implique : Tibère, comme Domitien, firent exécuter tous ceux qui, au seul vu de l’astrologie,
avaient un meilleur avenir qu’eux et risquaient ainsi de prendre leur place au pouvoir.
François Mitterrand n’appréciait pas non plus qu’Elisabeth Tessier lui vante les mérites de
Michel Rocard !
Septime Sévère recherche une femme dont le destin est de se marier avec un empereur…
Certaines dames de la haute société ne prennent pas un bain sans consulter les astres…
Nous arrivons à nos fameux rois mages… en fait des astrologues… venus d’orient !
L’épiphanie : la fête des rois, le 6 janvier, la fête des astrologues !
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Ces rois mages ont prévu la naissance du nouveau roi des Juifs et se dirigent vers Jérusalem
demander à Hérode la permission de le rencontrer. Stupéfaction d’Hérode qui vient ainsi
d’apprendre la naissance du futur roi des juifs. Un nouveau roi qui pourrait prendre sa place !
Hérode charge les rois mages de trouver ce Jésus et de revenir le renseigner sur lui. Les rois
mages se dirigent alors discrètement vers Bethléem, déposent leurs présents aux pieds de
Jésus et plient aussitôt bagages mais sans retourner voir Hérode. Ils s’enfuirent en
Mésopotamie, retrouver les rivages du Tigre et de l’Euphrate, donc l’Irak… Par sécurité,
comme le précise la bible, ils prennent une route différente qu’à l’aller.
La carte du ciel de Jésus-Christ a donc été établie, à l’avance, et doit toujours exister sur des
tablettes... quelque part…
Quand Hérode, par les astrologues, apprend l’arrivée d’un nouveau roi, il décide d’agir
comme Tibère et Domicien. Il veut éliminer ce futur rival et ordonne l’exécution de tous les
enfants mâles de moins de deux ans.
2 000 enfants furent donc victimes d’une prévision astrologique associée à la naissance de
Jésus - Christ !
Pourtant, la Bible, dans l’Ancien Testament, ne condamne pas l’astrologie, mais seulement les
astrologues qui, en la pratiquant, veulent se prendre, ou se faire passer, pour Dieu ! S’ils
acceptent de considérer la création comme supérieure à une éventuelle influence des planètes,
ils ne commettent aucun péché et sont donc tout à fait absous.
Avec Ptolémée, astronome grec, deuxième siècle après JC. et son traité : le Tétrabiblos, sont
établies toutes les grandes bases astrologiques toujours en usage de nos jours.
Depuis Saint Augustin au Vième siècle et le long moyen-âge, jusqu’à la renaissance,
l’astrologie, en Europe, se voit globalement mise à l’écart par les catholiques. Par contre, elle
est récupérée, étudiée et développée dans le monde arable qui arrive à son apogée. Comme
nous avons encore de nos jours les chiffres arables, en astrologie, nous avons conservé les
parts arabes.
L’Islam se montre, à l’époque, beaucoup plus tolérant et avancé en matière d’astrologie, que
la Chrétienté. Pourtant, un pape : Silvestre II, fut lui-même astrologue vers l’an mille.
Catherine de Médicis, 1519-1589 demande, discrètement, sans doute, à l’astrologue du pape
Paul III de dresser le thème d’Henri II. « Tout combat en champ clos lui sont déconseillés. »
Gassendi, notre savant, astronome et astrologue de Digne, tout comme Cardan, confirment
cette prédiction. Nostradamus en 1555 voit une de ses premières centuries interprétée dans le
même sens. Henri II meurt d’un coup de lance au cours d’un duel. Ambroise Paré, appelé à
son chevet, ne peut le sauver. Catherine de Médicis s’adjoint alors les services de
Nostradamus aussi bien dans l’exercice de ses charges officielles que pour assouvir ses
ambitions personnelles.
William Shakespeare, 1564 1616, simple fils d’un boucher et magistrat local à Stratford, ou
Francis Bacon, Sir Francis Bacon, né au palais royal, un proche de la reine Elisabeth I,
homme de loi, homme de lettres, philosophe et ésotériste, ce Shakespeare donc, place des
bribes d’astrologie populaire dans les répliques de ses personnages mais prouve des
connaissances d’un niveau beaucoup plus élevé, par l’évocation de la fameuse étoile au début
de Hamlet.
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Pas d’équivalent en France chez nos classiques Corneille, Racine ou Molière ou même La
Fontaine !
Une petite précision concernant Nostradamus : 1503 1566, ce médecin et astrologue fit
paraître ses Centuries en 1555. Les Centuries ne reposent pas que sur l’astrologie, en effet,
voyance et procédés occultes s’y ajoutent, comme il le précise lui-même.
Copernic, un chanoine polonais, en 1543, au risque de sa vie, place, enfin, le Soleil au centre
du monde. Il accepte même qu’un astrologue connu l’aide à rédiger son célèbre ouvrage.
L’astrologie aurait pu sombrer en voyant sa base principale scientifiquement démentie : la
terre n’est plus au centre de l’univers. Il n’en fut rien, car quoi qu’il en soit, chaque homme,
chaque femme, se prendra éternellement pour le centre du monde…Vrai dans le relatif, le
centre de son monde personnel, mais faux, bien sûr, dans l’absolu !
L’astrologie s’élabore avec des symboles, use d’analogies qui s’appuient sur des conventions
intellectuelles.
Qu’est-ce qu’un symbole ? un signe figuratif, un objet ou un être animé qui représente
quelque chose d’abstrait, qui en est l’image ou la personnification. Une couronne de lauriers
la célébrité.
Une analogie : rapport de ressemblance, similitude : la tête, le début, le numéro 1.
Une convention : principe qui résulte d’un accord. Nous écrivons et lisons de gauche à droite
et de haut en bas.
Le tout s’établit à partir de réalités, d’observations aussi objectives que possibles, concrètes et
scientifiques.
Kepler, né en 1571, bien qu’astronome officiel, fut obligé, pour gagner sa vie, de faire des
prédictions astrologiques publiées dans des almanachs. Il n’aimait pas la tradition
astrologique de son époque. Il mit au point une nouvelle astrologie basée sur les aspects entre
les planètes, soit les différents angles que font successivement les planètes entre elles.
Technique qui va désormais s’ajouter à l’ancienne et nous servira tout à l’heure pour les
crises.
Pierre Gassendi 1592-1655 s’est intéressé à l’astrologie, comme tous les grands esprits de
l’époque. L’astrologie est toujours au pouvoir en France.
Newton 1642 - 1727, tout en découvrant les lois de la gravitation, a étudié l’astrologie à
Cambridge au King’s College.
Morin de Villefranche fut le dernier astrologue officiel. Il dressa la carte du ciel du futur roi
Louis XIV né en 1638. Morin de Villefranche, lui-même né en 1583, mourut en 1656, alors
qu’il occupait toujours la chaire de professeur de mathématiques au Collège de France. Ce
n’est que 10 ans après sa mort, soit en 1666, lors de la fondation de l’Académie des Sciences
par Colbert, que l’astrologie, désormais séparée de l’astronomie, quitte l’université.
Jusqu’alors, l’astrologie y était enseignée au même titre, au même rang, que les lettres et les
sciences, les mathématiques et la médecine.
La charge officielle de médecin –astrologue du roi ne fut supprimée par Louis XIV qu’en
1682.
En Chine, pendant longtemps, la charge officielle de médecin astrologue se terminait
automatiquement à la mort de chaque empereur.
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Tout médecin-astrologue officiel était immédiatement exécuté, la tête tranchée, pour qu’il
rejoigne très vite son empereur au ciel.
Il n’y a plus d’astrologues officiels en Europe et dans les pays développés et civilisés.
Mais ponctuellement, présidents, femmes de présidents et décideurs en tous genres et de tous
niveaux font appel, plus ou moins discrètement, à leurs services.
10% des cabinets de chasseurs de têtes l’utilisent ouvertement, associée à la graphologie.
Une certaine proportion de DRH, directeurs de ressources humaines, en ont une bonne
connaissance ou sont astrologues eux-mêmes.
En effet pour un poste à responsabilité, les acquis, les diplômes, les entretiens d’embauche,
sont une chose, l’inné, les traits de caractère et les étapes du déroulement d’un devenir
potentiel que l’on peut lire sur une carte du ciel, sont d’autres choses.
Actuellement, les meilleurs clients de l’astrologie sont les financiers et les gens du spectacle.
François Mitterrand, prenant le contre-pied du Grand roi-Soleil, avait envisagé un retour en
grâce de l’astrologie à l’université. Son Premier ministre de l’époque, Lionel Jospin, dans la
droite ligne de Colbert, a refusé. Le socialisme ne devait pas être associé à la reconnaissance
de l’astrologie ! De toutes façons, comme il n’y a pas, une astrologie, mais, à la limite, autant
d’astrologies que d’astrologues, le problème n’aurait pas été réglé.
Les nazis, friands d’occultisme, utilisèrent les Centuries pour leur propagande. Mais tout
astrologue allemand n’allant pas dans leur sens ou prédisant la fin du troisième Reich était
envoyé en camp de concentration ou exécuté.
Que pense globalement le monde scientifique de l’astrologie ? Le monde scientifique la
condamne, en tant que science, à 90%.
En 1975, dans une revue américaine : « The Humanist » 192 éminents scientifiques
comprenant 19 prix Nobel, à l’initiative de Bart Bok, professeur d’astronomie à Harvard,
signent un manifeste qui fut envoyé à tous les media du monde entier.
Ce manifeste condamnait à mort l’astrologie !
Quelques extraits :
« Ceux qui désirent croire en l’astrologie devraient prendre conscience du fait qu’il n’existe
aucun fondement scientifique à ses dogmes. »
« Il est tout simplement erroné de s’imaginer que les forces exercées par les étoiles et les
planètes au moment de la naissance soient susceptibles de forger notre avenir. »
« Il est prouvé que l’astrologie n’a aucune base scientifique et que les preuves de sa non-
existence sont bien établies. »
Quand de tels éminents scientifiques américains parlent ainsi… il faut donc les croire… C’est
prouvé… comme l’affirme Bart Bok le signataire de l’article.
Puis, curieusement, Il précise :
« J’ai sérieusement envisagé, à une certaine époque, de réaliser personnellement des études
statistiques des prédictions astrologiques, mais j’ai abandonné ce projet que je considère
comme une perte de temps, tant qu’on n’aura pas réussi à me prouver qu’il existe quelque
fondement physique à l’astrologie. »
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