Images de presse
2/3 © CRDP de l’académie de Versailles – 2010
Fiche rédigée par Daniel Salles
Sur la banquise
Lichuan Xia / Paul Nicklen
Le fait
L’ours blanc, le plus emblématique représentant de l’écosystème polaire, est considéré par l’Union interna-
tionale pour la conservation de la nature comme une espèce vulnérable. Des scientiques estiment qu’un
tiers des 20 000 à 25 000 spécimens d’ours blancs pourrait disparaître d’ici à 50 ans. D’une part, les popula-
tions autochtones du Grand Nord, comme les Inuits, consomment des ours blancs et environ 300 d’entre
eux sont exportés chaque année sous forme de peaux ou de trophées.
Mais la principale menace pour l’ours polaire, c’est la réduction de son habitat en raison du réchauement
climatique et de la fonte des glaces (plus d’un million de km² de banquise perdus entre septembre 2005
et septembre 2007). Tous les modèles climatiques informatiques prédisent en eet que le réchauement
touchera plus fortement la région polaire arctique. Cette perte de supercie, qui serait actuellement de
500 000 km² par an, conduira à une disparition totale de la banquise en août et septembre au plus tard vers
2030. Cela occasionnera une période de chaos climatique, notamment dans l’hémisphère Nord.
Focus
Chaque image nous présente deux animaux perdus sur des icebergs dans l’immensité de l’océan Arctique.
L’espace vital est limité dans les deux cas. Sur la photographie qui, à première vue, est à ranger dans
la catégorie des photos animalières style National Geographic, on peut voir deux ours polaires qui regar-
dent en l’air et semblent appeler au secours ou déer un élément perturbateur, tel qu’un avion, puisque
la photographie est prise en légère plongée. Le dessin, quant à lui, met en scène un ours polaire anthro-
pomorphisé tenant un parapluie/parasol et un pingouin. La présence d’un fort soleil juste au-dessus des
animaux et d’une tache rouge symbolisant un coup de soleil sur la tête de l’ours nous fait comprendre que
la dessinatrice illustre de manière humoristique le problème du réchauement climatique et de ses consé-
quences : disparition de la banquise et réduction de l’habitat des ours. Un regard attentif sur le parapluie
nous permet d’observer que la dessinatrice suit ses collègues dans l’utilisation du globe terrestre maltraité
par les hommes pour illustrer les menaces climatiques. Le dessin de presse use beaucoup de stéréotypes
pour être rapidement compris de ses lecteurs.
Du coup, et c’est ce que conrme la légende, nous sommes amenés à réinterpréter la photographie comme
une mise en évidence des impacts climatiques sur l’écosystème polaire. Chacun à sa manière, les créateurs
nous rappellent l’urgence de la situation au pôle Nord et nous font comprendre que la sauvegarde de la ban-
quise est un enjeu majeur pour lequel chaque citoyen à sa part de responsabilité.
Activités
L’enseignant adaptera ces brèves propositions pédagogiques aux besoins de ses élèves. Pour le second de-
gré, les activités suggérées pour le premier degré pourront être reprises et approfondies.
À l’école
• Décrire la photographie sans légende : personnages et décors. S’interroger sur la place du photographe.
• Se renseigner sur les habitudes des ours et chercher à comprendre pourquoi ils ne sont que deux sur la photo.
• Décrire le dessin : les personnages, les couleurs, le décor, l’objet. Comment la réduction de l’espace est-
elle suggérée ? Replacer cette représentation dans la perspective des questions sur l’environnement.
• Essayer alors de comprendre l’intention du photographe. Et vérier les hypothèses à partir de la légende.
• À partir des renseignements trouvés à la BCD ou sur internet, rédiger une interview ctive de l’ours
blanc ou un dialogue entre le pingouin et le manchot.
• Aborder la spécicité du dessin de presse comme approche décalée de l’actualité. Rechercher et com-
menter rapidement d’autres dessins mettant en scène des ours.
• Lire des contes sur la mythologie des Inuits où l’ours a un rôle central. Analyser la sculpture de François
Pompon.