Le cotonéaster : une plante quatre-saisons

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Le cotonéaster : une plante quatre-saisons
Infolettre – Jardinage
Volume 2, numéro 1 – janvier 2016
Les jardiniers sont toujours à la recherche de la plante idéale. La plante de leur rêve doit
avant tout être d’une beauté remarquable. Elle doit également croître rapidement (sans
prendre trop d’expansion), nécessiter peu d’entretien (ou mieux encore, aucun) et rester en
santé (peu importe ce qui l’attaque). En outre, la plante parfaite doit rester attrayante en toute
saison. De toute évidence, peu de plantes répondent à ces critères, sauf les cotonéasters
(Cotoneaster spp.) qui s’en approchent à mon avis. Ces arbustes figurent en tête de liste de
mes plantes préférées.
Le cotonéaster horizontal possède de jolies petites fleurs aux pétales rosâtres dotées d’étamines
surdimensionnées.
Mon amour pour ces plantes a commencé quand j’ai acheté une nouvelle maison. J’ai alors
découvert un superbe spécimen de cotonéaster horizontal (C. horizontalis). Les anciens
propriétaires avaient planté l’arbuste une vingtaine d’années auparavant pour camoufler
un affreux compteur de gaz. Au fil des décennies, la plante a fini par couvrir une partie
étonnamment grande du mur arrière de la maison. Ma première rencontre a eu lieu en hiver.
Le cotonéaster dévoilait alors sa forme étonnante, tout arquée. Des tiges luisantes brun
rougeâtre et des pousses latérales disposées à intervalles réguliers donnaient l’impression
d’arêtes de poisson.
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Grâce à ses feuilles caduques, cet arbuste s’est transformé en un élément architectural
hivernal très intéressant. Les branches dénudées ont également dévoilé quelques pinces
métalliques qui fixaient les tiges principales au mur de la maison. Les petites feuilles lustrées
qui sont apparues au printemps n’ont en rien occulté la magnifique forme de la plante. Mon
affection pour cette plante a pris des proportions encore plus grandes tard au printemps,
lorsque son feuillage vert foncé s’est paré d’une profusion de petites fleurs blanches teintées
de rose, fort jolies. Ces fleurs n’ont pas manqué d’attirer les abeilles par dizaines, ce qui était
un extra pour moi. C’était un bonheur de les entendre bourdonner pendant des semaines
et d’observer leur travail. Et personne ne s’est jamais fait piquer. Comme on pouvait s’y
attendre, l’abondante floraison a donné lieu à un foisonnement de baies écarlates bien
brillantes. Elles ont agrémenté les branches une partie de l’hiver jusqu’à ce que les oiseaux
viennent se servir. De plus, l’élégant feuillage vert foncé est devenu rouge vif à l’automne
jusque tard dans la saison. J’adore mon cotonéaster pour sa taille imposante et sa capacité
de croissance verticale, sans compter la satisfaction qu’il me procure toute l’année durant.
Les cotonéasters à feuilles caduques prennent une couleur automnale spectaculaire.
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Les cotonéasters n’ont pas tous cette capacité de croissance verticale permettant à la
création d’un mur végétal aussi magnifique. La plupart sont des arbustes, allant de plantes
au port dressé à des espèces horizontales rampantes. Quelques-uns, comme cotonéaster
frigidus (C. frigidus), peuvent devenir de vrais petits arbres pouvant atteindre 15 m de
hauteur. Les cotonéasters forment un genre composé d’un très grand nombre d’espèces.
Dans la plupart des cas, il s’agit de plantes à feuilles caduques. Seules quelques-unes ont
un feuillage persistant ou semi-persistant. (Le genre comprend entre 70 et 300 cotonéasters
différents, selon la définition des espèces.)
Un des plus rustiques est le cotonéaster de Pékin (C. acutifolius). Cette espèce caduque
possède un feuillage duveteux vert terne. On le confond souvent avec le cotonéaster lucidus
(C. lucidus), dont les feuilles sont lustrées et vert foncé. Les deux produisent des fleurs
rosâtres, puis des baies noires, d’un intérêt limité du point de vue ornemental. Par contre,
leur teinte orangée qui se démarque à l’automne et leur bonne tolérance à la taille en font de
très bons candidats pour les haies. Les jardiniers des régions nordiques les affectionnent tout
particulièrement.
Contrairement à ses cousins, le cotonéaster de Pékin produit des fruits noirs.
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Un autre type beaucoup plus imposant qui a tendance à conserver son feuillage toute
l’année est le cotonéaster à feuilles de saule (C. salicifolius). Comme son nom l’indique, ses
feuilles ressemblent à celles du saule. Sa floraison printanière est en partie dissimulée par le
feuillage. Cette perte est toutefois compensée par des fruits d’un rouge éclatant qui persistent
souvent tout l’hiver.
Le cotonéaster de Dammer (C. dammeri) est une variété à feuillage semi-persistant qui
ressemble au cotonéaster horizontal. Tard à l’automne, ses feuilles prennent une teinte
pourpre jusqu’au début du printemps. Tout comme le cotonéaster horizontal, il peut être taillé
en espalier. C’est un choix judicieux sur les pentes douces et les talus, dans les bordures
arbustives et comme plants de base. On le considère comme l’un des meilleurs couvre-sol
ligneux, en raison de ses feuilles lustrées formant un tapis dense.
Les fruits du cotonéaster apiculatus (C. apiculatus) ressemblent à de petites pommes.
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Le cotonéaster apiculatus (C. apiculatus) présente de plus grandes feuilles, parfois arrondies.
À l’automne, elles prennent une couleur spectaculaire qui persiste un bon moment.
Contrairement à ses cousins, il produit de petites fleurs roses. Ses fruits rouge canneberge,
souvent en abondance, ressemblent à de petites pommes. Malheureusement, ce cotonéaster
a tendance à former un enchevêtrement serré de branches dures qui devient un excellent
réceptacle pour les feuilles et tout ce qui traîne. S’il n’est pas entretenu, cet arbuste peut alors
se transformer en véritable poubelle.
Il existe aussi de jolis cotonéasters nains. Le plus petit est le cotonéaster rampant
(C. adpressus), dont le cultivar ‘Tom Thumb’ ne fait guère plus de 15 cm de hauteur. Le
cotonéaster apiculatus ‘Nana’. (C. apiculatus ‘Nana’) est à peine plus grand. Tous les deux
sont compacts, de forme arrondie, et pourvus de petites feuilles lustrées vert foncé qui virent
au bronze pourpré à l’automne avant de tomber. Dans ce groupe d’espèces miniatures,
on trouve le cotonéaster à petites feuilles (C. microphyllus). Il s’étend au lieu de pousser
en coussinets. Ses petites feuilles lustrées deviennent cuivrées pendant l’hiver. Toutes les
variétés naines produisent des fleurs et des fruits plus petits proportionnellement, mais d’une
grande beauté.
Mon préféré : le cotonéaster horizontal ‘Variegatus’
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Le cotonéaster horizontal ‘Variegatus’ est celui que je préfère entre tous. Sa forme arquée,
composée de branches plutôt dures, se couvre d’élégantes feuilles délicatement bordées de
blanc, qui virent au rouge rosé l’automne venu. Ses fleurs blanches printanières, qui cèdent
ensuite la place à des fruits rouge éclatant, viennent en prime. Toutefois, ce cotonéaster
n’est pas aussi florissant que ses cousins. Bien des gens le considèrent comme l’un des plus
beaux arbustes panachés.
Comme les cotonéasters poussent facilement presque partout, le principal problème n’est
pas de les cultiver, mais de stopper leur croissance. La plupart se régénèrent par autoensemencement, ce qui veut dire qu’il faudra enlever un ou deux jeunes plants indésirables.
Une taille de formation n’est pas nécessaire, mais si un arbuste devient trop gros, on peut
le tailler à toute période de l’année. Malheureusement, la plante risque alors de perdre sa
grâce naturelle. Lorsqu’ils subissent un stress, les cotonéasters deviennent sensibles aux
brûlures bactériennes et à certains organismes nuisibles comme les mites, les pucerons et
les punaises réticulées. Le meilleur moyen de les protéger est de leur éviter tout stress, ce qui
est relativement simple. Les cotonéasters n’ont besoin que d’un endroit ensoleillé, d’un sol
moyen, d’un arrosage régulier avant l’enracinement et d’une fertilisation occasionnelle.
Le cotonéaster apiculatus (C. apiculatus) en décembre. Les feuilles ont disparu, mais les fruits
continuent d’orner les branches dénudées.
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Au cours des dernières décennies, les cotonéasters, notamment le cotonéaster horizontal,
ont été de plus en plus signalés comme espèces envahissantes dans le sud de la ColombieBritannique. Bien qu’ils ne constituent pas encore un problème grave au Canada, certaines
de leurs caractéristiques, telles que leur faculté d’adaptation et leur facilité de reproduction,
pourraient en faire des plantes invasives parfaites. Certaines espèces de cotonéasters
dérangeantes figurent déjà sur les listes des plantes envahissantes des États-Unis. Parmi les
délinquants, mentionnons le cotonéaster de Franchet (C. franchetii), le cotonéaster laiteux
(C. lacteus) et le cotonéaster pannosus (C. pannosus).
Les cotonéasters sont incontestablement une source de satisfaction à longueur d’année.
Vigoureux, demandant peu d’entretien et relativement exempts de maladies et d’organismes
nuisibles, ils répondent à la plupart des critères pratiques d’une plante parfaite. Leurs
incomparables qualités ornementales jumelées à leurs précieux attributs en font un invité
convoité dans de nombreux jardins. Votre jardin est-il de ceux-là?
Textes et photos : Gina Dobrodzicka.
Gina Dobrodzicka est rédactrice indépendante et horticultrice de formation. Pendant cinq ans,
elle a œuvré bénévolement auprès de l’association Master Gardeners d’Ottawa-Carleton.
Actuellement, elle fait du bénévolat auprès des associations Master Gardeners de Vancouver,
South Surrey Garden Club et Darts Hill Garden Society. Vous pouvez consulter son site Web
à l’adresse suivante : www.gdgardendesign.com (en anglais).
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