Chapitre 1 I. Evolution des modèles structuro-fonctionnels : rappels La mémoire consiste en un encodage, un stockage et une récupération. Sachant que la mémoire peut se transformer au fil du temps. Les approches fonctionnels n’invoquent pas différents types de mémoire, mais parlent de processus différents qui interviennent à différents niveaux. Les modèles structuro-fonctionnels supposent qu’au-delà de ces processus, il y aurait des systèmes différents dans le cerveau, dédiés à certain type de mémoire. Historique Fin du XIXe et début du XXe : âge d’or de la mémoire où se sont développés des modèles de la mémoire (Ribot, Ebbinghaus, Claparède, Korsakoff). Ebbinghaus a développé de nombreuses expériences sur l’apprentissage (courbe d’apprentissage). Etude sur des patients par Ribot qui propose qu’il y aurait différents types de mémoire (double dissociation). Il distingue des mémoires en fonction de leur ancienneté (la mémoire récente serait plus fragile selon lui), gradient de sensibilité de l’information à la pathologie (loi de Ribot). Claparède distingue la mémoire explicite et implicite (consciente, volontaire et inconsciente). James tire son information du fonctionnement normal. Il propose le modèle de dissociation entre mémoire primaire et mémoire secondaire qui correspondent à différents types de mémoire en fonction du temps de stockage de l’information (aujourd’hui on les appelle MCT et MLT). Mémoire tertiaire : mémoire du passé lointain. Dans la mémoire secondaire on a un sentiment de « je suis » (on rappelle comment on a vécu l’information, la mémoire du je) qui s’oppose à la mémoire du moi (l’information est un objet alors). Années 1960 : HM et Brenda Milner (dissociations). Observation de patients qui avaient des lésions dont on connaissait la localisation. Selon les lésions qu’ils avaient les déficits qu’ils présentaient différaient. On parlait alors de mémoires, ou de systèmes de mémoire. Années 1980 : théorisation des dissociations, modèles et imagerie cérébrale. L’imagerie cérébrale a permis de voir les régions cérébrales en activité lorsque tel ou tel type de mémoire fonctionne. Ribot était le premier neuropsychologue de la mémoire, l’étude de patients pouvait permettre de modéliser le fonctionnement normal de la mémoire. Syndrome amnésique bi-hippocampique Lésions bilatérales du lobe temporal inférieur : effectuées sur une série de patient pour traitement épileptique. Patient HM : lobectomie temporale bilatérale suite à une épilepsie grave (hippocampe, amygdale). Amélioration de l’épilepsie, capacités intellectuelles et personnalité inchangées mais amnésie massive. Amnésie qui touche certaines informations : le patient peut répéter une phrase, peut répondre à un calcul mental, peut dire des souvenirs qu’il a vécu il y a longtemps. Dès lors qu’il y a un certain délai impossibilité de consolider l’information (de l’ordre de quelques secondes à quelques minutes, surtout lorsqu’il y a interférence). Patient qui n’encode plus de l’information et certains aspects du passé étaient devenus flou. L’hippocampe aurait un rôle fonctionnel différent selon un maintien temporel de l’information. Si l’information doit être maintenue de manière courte, l’hippocampe n’a aucun rôle. Mais si elle doit être maintenue plus longtemps l’hippocampe devrait avoir un rôle. Dissociation MCT/MLT Modèle sériel au début. Sachant que la mémoire à court terme : système mnésique de capacité limitée, permettant la réalisation de tâches nécessitant le maintien en mémoire d’informations disponibles pour un traitement immédiat. Mise en évidence d’une double dissociation et création du modèle d’Atkinson et Shiffrin (1968) : - Entrées sensorielles - Registre sensoriel (-> attention) - (Attention ->) Stockage à court terme (-> répétition mentale) - (Répétition mentale ->) Stockage à long terme MAIS observation du patient KF où la MCT était altérée mais la MLT était préservée. Remise en cause du modèle. Modèle de Squire et Knowlton (1995) : on pourrait aller dans la MLT sans passer par la MCT. Modèle paralléliste : à partir du registre sensoriel possibilité de rentrer dans la MLT ou la MCT avec un lien entre MCT et MLT. Dans le LT les auteurs ont proposé qu’il y ait des sous-modules : deux types de représentation (déclarative et non déclarative) - Accès explicite -> mémoire déclarative. Mémoire qui passe par la verbalisation. Deux types de connaissances : les faits (connaître un mot) et les événements. Si un patient présente un trouble au niveau de cette mémoire, alors toutes les connaissances devraient être touchées (faits et événements, lobe temporal interne), ce que ne pense pas Tulving. - Accès implicite -> mémoire non déclarative. Mémoire qui passe par l’action. Différents types de connaissances : habiletés et habitudes (striatum), amorçage (néocortex), conditionnement (amygdale, cervelet), apprentissages non associatifs (voies réflexes). II. Mémoire déclarative : mémoire épisodique Définition C’est une mémoire associative (binding) qui garde les informations associées. James (1890) et Ribot (1881) : peu d’expériences que l’on est capable de revivre dans le détail. On aurait plus souvent des schémas généraux qui se dégagent où on peut visualiser ce qu’on a fait globalement. Hebb (1949) : notion d’association, un phénomène important dans la mémoire ce sont les processus associatifs qui permettent de distinguer une information simple d’une information complexe. Baddeley essaye de constituer un module de porte d’entrée dans la mémoire à long terme (buffer épisodique). Mémoire associative à court terme. Psychologie expérimentale sur des patients (Tulving), ce qui a permis de définir la mémoire épisodique comme étant la mémoire des événements passés. Il faut qu’il y ait des relations temporelles entre les événements pour parler de mémoire épisodique (contiguïté temporelle). Pour tester cette mémoire Tulving utilise des listes d’items (qui peuvent être des événements). Il effectue alors des tests de rappel ou de reconnaissance. Cela peut dépendre de la mémoire sémantique, mais peut opérer indépendamment de la mémoire sémantique également. Atteinte de la mémoire épisodique sans atteinte de la mémoire sémantique par exemple. Référence autobiographique ? Ce sont des événements personnellement vécu. La mémoire épisodique s’appuie sur du matériel sémantique pour pouvoir être consolidée. Les items pouvaient être considérés comme des événements (encodé personnellement, à un moment et un lieu donné) mais pose problème. La mémoire épisodique est une mémoire qui émerge récemment dans le développement, qui se détériore rapidement, s’oriente vers le passé, plus vulnérable aux déficiences cérébrales, probablement uniquement humaine, possibilité de voyage mental dans le temps (conscience autonoétique : donne conscience de soi-même, permet d’expérimenter le soi, le je), s’appuie sur un système neuronal. Mémoire qui permet d’encoder des événements personnellement vécus dans un contexte spatiotemporel et qui nécessite la reviviscence des événements. Transformation de la mémoire : certaines informations passent en mémoire procédurale, sémantique ou autre (sémantisation de la mémoire épisodique). Qu’en est-il de la mémoire du futur ? Modèle hiérarchique des systèmes de MLT (Tulving) : - Argument développemental ontogénétique : mise en place progressive des différents systèmes de mémoire. Amnésie infantile. - Argument phylogénétique : tous les animaux n’ont pas toutes ces mémoires (oiseaux -> mémoire épisodique ?). Conscience autonoétique : - Voyager mentalement dans le temps (passé, présent, futur). - Revivre l’événement (se souvenir). - Sentiment d’identité et de continuité (self). - Cortex préfrontal (prise de conscience de soi) et hippocampe (association du quoi, où et quand) joueraient un rôle dans cette mémoire épisodique (Tulving et Markowitsch, 1998). Modèle SPI (serial-parallel-independant) Interaction entre les systèmes lors de l’encodage : quand on encode de l’information on passe par le système perceptif qui passe par un système de représentation sémantique et éventuellement par un système de mémoire épisodique. La mémoire épisodique dépend de la mémoire sémantique à l’encodage. Problème de l’encodage sériel : les patients qui ont un trouble sémantique (démence sémantique, atrophie du lobe temporal externe et donc l’hippocampe n’est pas touché), et donc qui présente une dégradation de tous les concepts, n’ont pas de troubles de mémoire épisodique. Hypothèse : ils n’ont pas perdu toute leur mémoire sémantique et cela suffirait pour la mémoire épisodique. Ces patients peuvent s’appuyer sur le système perceptif (chemin d’accès du système perceptif jusqu’à la mémoire épisodique ?). Stockage parallèle : à partir du moment où une représentation est à un certain niveau, on peut stocker ces informations en parallèle. Qu’en est-il de la sémantisation ? La récupération peut être indépendante également : on peut récupérer les détails perceptifs sur une information ou les détails sémantiques ou épisodique. Les oiseaux auraient une mémoire épisodique, mais il faudrait développer des paradigmes adaptés à eux pour le prouver. Modèle de Hodges et al. (multiple input) : modèle paralléliste Au lieu de l’emboitement de Tulving, il y a ici un modèle paralléliste. Mémoire de travail (MT) Modèle de Baddeley avec 3 fonctions de l’administrateur central : - Mise à jour - Inhibition - Flexibilité Buffer épisodique = nouveau module qui permet d’expliquer le fait que certains patients qui sont pourtant très dégradés dans les systèmes esclaves et l’administrateur central ont une bonne mémoire épisodique. Interviendrait lors de la récupération. Quand on réactualise mentalement un épisode vécu on reconstruit l’épisode on utilise un système tampon qui reconstruit les différentes informations. Pour recréer un épisode on est obligé d’utiliser un tampon à court terme pour maintenir les informations qui nous arrivent. Modèle de Eustache et Desgranges (2003) Emboitement standard de Tulving. Mais interaction de ces systèmes avec la mémoire de travail. Elle serait une interface entre le système perceptif, sémantique, procédural et épisodique. Cas KC : traumatisme crânien avec une lésion hippocampique notamment. Patient qui avait un QI normal, personnalité inchangée, dissociation nette. En fait il présentait un trouble isolé de la mémoire épisodique (difficulté pour apprendre, pour se rappeler, pour s’imaginer dans le futur). Mémoire prémorbide sémantique préservée, amnésie antérograde est massive même en reconnaissance. Etudes expérimentales des processus de binding Modèle HERA Modèle HERA : hemispheric encoding/retrieval asymmetry. - Encodage : activation du cortex préfrontal gauche. - Récupération : activation du cortex préfrontal droit. Critiques : modèle ignore les autres régions cérébrales. Quid de l’hippocampe ? Expérience où on demande à des sujets d’encoder des listes de mots (PET) et il demande un rappel de ces mots. On observe qu’en encodage on retrouve une activation au niveau du préfrontal gauche, en récupération on retrouve une activation au niveau du préfrontal droit malgré le fait que ce soit du matériel verbal. Cette spécialisation dépendrait davantage du matériel en fait… On demande à des sujets d’encoder soit des mots soit des visages. Quand il s’agit des visages on observe autant d’activation dans l’HG que ce soit pour l’encodage ou la récupération mais cette activation est faible. Alors que l’activation de l’HD est forte lors de l’encodage et la récupération. Quand il s’agit des mots l’HD ne s’active pas à l’encodage mais s’active lors de la récupération. Donc pour les visages le modèle de Tulving ne fonctionne pas. On observe les mêmes résultats quand il s’agit non pas de visages mais de formes dans une tâche de reconnaissance. Autre expérience où on demande à des sujets d’encoder des mots avec des traitements différents. Cf. théorie de l’encodage profond : pour retenir on met en jeu un réseau préexistant de nature sémantique. Donc quel que soit le type de matériel c’est toujours le préfrontal gauche qui s’active et c’est logique. On demande aux sujets d’encoder des mots et de faire une décision lors de l’encodage (catégoriser les mots). La tâche de référence (tâche contrôle : sert à retirer toutes les tâches effectuées par le sujet qui ne nous intéressent pas) était une lecture silencieuse des mots avec une tâche de décision de catégorisation. Lors de la récupération il y avait une tâche de rappel indicé ou une tâche référence de complètement de débuts de mots (tâche qui n’atteint pas la mémoire). L’encodage intentionnel – la tâche de référence (mesure de l’activation du processus ciblée, on retire l’intégration sémantique) : on observe des activations frontales bilatérales mais il y a beaucoup plus d’activation au niveau de la gauche. Lors du rappel (activation lors du rappel – activation lors de complétion de mots) on observe des activations des régions du cortex préfrontal droit. L’hypothèse que ce serait le traitement sémantique qui expliquerait le modèle HERA ne tient pas. Même en encodant en ME on est obligé de passer par des aspects liés à des stratégies de mise en mémoire sémantique (HG). Que se passe-t-il chez des sujets âgés ? On trouve que chez les sujets âgés on a des activations préfrontales particulièrement importantes quand on encode ou récupère. L’activation est davantage bilatérale. Les deux hémisphères sont activés que ce soit lors de l’encodage ou lors de la récupération. Cabeza a publié un nouveau modèle adapté au vieillissement -> modèle HAROLD (hemispheric reduction in old adults). Cette activation bilatérale a été interprétée en termes de mécanismes de compensation. Il a distingué deux niveaux chez les âgés : - Les âgés mauvais : moins bons que les jeunes lors d’un rappel de mots. Plus d’activation du préfrontal droit que chez les jeunes, mais pas d’activation bilatérale. - Les âgés bons : mêmes performances que les jeunes. Activation bilatérale du préfrontal. Donc on pourrait effectivement parler d’un mécanisme de compensation. L’activation bilatérale doit correspondre à des performances parfaites. Bases neurales de la mémoire épisodique et des processus associés Retrieval mode (REMO) : logic Sites REMO ? Dans le cortex préfrontal il y aurait des régions dédiées à la conscience autonoétique (voyage mental dans le temps). Indépendamment que l’on réussisse ou pas à récupérer l’information. Il y a un phénomène métacognitif (acte de conscience de nous-même dans la récupération). Le cortex cingulaire antérieur serait impliqué dans l’introspection (réseau par défaut), région polaire (voyage dans le futur) et l’operculum. L’hippocampe serait également activé. L’hippocampe lors de l’encodage prédisait la performance des sujets. Tulving a défini les what site et les how site : - What site : permet au sujet de réaliser la tâche mais n’indique pas les régions cruciales (réseau). - How site : régions qui expliquent les performances et qui sont cruciaux (étudier les corrélations). Mémoire déclarative (Davachi) : étude focalisée sur l’hippocampe (région d’intérêt). Il a distingué différents éléments : - La mémoire de l’item : mot, forme. - La mémoire relationnelle : mot dans un contexte, image et sa couleur. Au niveau de l’hippocampe c’est l’HG qui s’active dès lors que c’est relationnel. Récupération selon le type d’informations (mots, visages…) : il y a plus d’activation au niveau gauche que droit, néanmoins au niveau de la gauche c’est surtout les mots qui sont récupérés grâce à l’hippocampe. Pour les autres informations c’est davantage une activation bilatérale. Plus l’information est complexe et plus l’activation est bilatérale. Quand le sujet voit une scène complexe, quelles régions permettent de réaliser une tâche ? Pour les informations des formes visuelles de l’item (organisation des items dans la scène), le parahippocampe s’active. Si on s’intéresse aux couleurs activation périrhinale. Si on s’intéresse à l’organisation plus complexe, l’hippocampe s’active. L’hippocampe a un rôle spécifique dans tout ce qui est associatif, d’informations complexes. On se pose la question : quel est le rôle de l’hippocampe ? Rôle de binding, mais également rôle subjectif ? Si on se souvient d’un contexte c’est qu’on peut s’en souvenir. Encodage de formes non verbalisables colorées ou en gris. Et ils ont demandé aux participants d’encoder la forme et de savoir si la forme était colorée ou non. Tâche de récupération où on demande aux sujets s’ils ont vu un objet ou non (oldnew) et de reconnaître si elle était colorée ou grise (contexte) et de dire pourquoi ils reconnaissaient l’item (ils s’en souviennent ou simple sentiment de familiarité). - Binding : hippocampe qui s’active quand le sujet fait une association entre l’item et le contexte indépendamment de l’état mental. - Subjectif : hippocampe qui s’active quand le sujet fait une association et le sentiment subjectif (remember). Ils ont trouvé que ce qui fait moduler l’activation de l’hippocampe c’est l’association. Alors que le sentiment subjectif fait moins varier l’activation de l’hippocampe. Donc ce qui module la réponse de l’hippocampe ce serait l’association. La réponse de l’hippocampe est modulée en positif quand les participants ont reconnu l’association avec remember. Comme il y a plus d’hippocampe dans le contexte que l’item, donc le rôle de l’hippocampe serait plus sur le binding. Corrélats : le pariétal inférieur module les réponses subjectives. Le binding serait sous tendu par l’hippocampe et les états subjectifs dépendraient d’autres éléments : le pariétal inférieur gauche. Mémoire épisodique vs autobiographique (méthode prospective) Cabeza a demandé aux étudiants de faire des photos d’endroits connus du campus. Une semaine après ils passent en IRM. Au préalable on leur montre leurs photos et les photos d’autres camarades des mêmes endroits mais pris d’un autre point de vue. En récupération ils ont demandé aux étudiants de reconnaitre les photos (sans leur demander si c’était leur photo ou pas). Réseau commun mais quand il s’agit des propres photos (mémoire autobiographique) activation d’éléments en plus par rapport aux autres photos (ME) comme l’hippocampe (bilatéral), le cuneus (imagerie mentale), le parahippocampe et le cortex préfrontal médian. Le soi a un rôle sur le binding (hippocampe étant plus activé), on est impliqué conceptuellement (impliqué par mon corps, implication motrice). Le cortex préfrontal médian (REMO) est la signature de l’information en référence à soi. Nouveaux paradigmes et approche écologique des processus de binding en réalité virtuelle Quoi-où-quand Composé de trois phases : - Phase 1 : capacité d’encodage du quoi, encoder des paires de mots. Il y a un adjectif apposé écrit en italique. Le focus attentionnel est d’encoder les paires de mots mais pas l’adjectif. Test de reconnaissance : paires de mots corrects avec des paires de mots incorrects. On demande au sujet pourquoi il s’en rappelle : know, remember, supposer. Si le sujet se souvient on lui demande de se rappeler de la source de l’encodage : on lui demande de reconnaitre le contexte objectif (et donc l’adjectif). On peut aussi lui demande le contexte subjectif (à quoi a-t-il pensé). - Phase 2 : capacité du où. Grille où certaines cellules contiennent des mots. On demande au sujet de retenir l’emplacement des items (les mots peuvent être écrit à l’horizontal ou à l’oblique mais on ne le précise pas aux sujets). Présentation des mots dans une grille et on lui demande s’il a été écrit dans la même position que lors de l’encodage. S’il donne une bonne réponse dans ce cas même chose qu’avant : jugement, reconnaissance contexte objectif et subjectif. - Phase 3 : capacité du quand. Deux listes de mots. Reconnaissance du contenu, et le sujet doit dire dans quelle liste le mot était. Toujours comme avant. Les sujets devaient ensuite indiquer l’ordre des mots s’ils se souvenaient. Souvent dans les paradigmes le contexte est encodé incidemment. Contexte incident (contexte objectif) et contexte intentionnel (ce que le sujet devait retenir) ici. Paradigme d’effet de référence à soi : implication du sujet lors de l’encodage ce qui contribue à améliorer la trace mnésique. Critiques du test : pas d’association du quoi, du où et du quand. Binding à long terme Présentation d’images à des enfants avec un premier et un second plan. On montre à l’enfant ces images et on lui dit qu’il devra les reconnaitre plus tard. Différents types de reconnaissance : - Premiers plans. - Seconds plans. - Premier plan avec le correct second plan ou mauvais second plan. Dès 4 ans il est capable de discriminer les images séparément mais quand il s’agit des associations il se trompe. Il faut attendre vers 6-7 ans pour que l’enfant puisse réussir l’épreuve de binding. La mémoire contextuelle se met en place tardivement. Epreuve chez des enfants de 4 ans à l’adolescence. Planche qui représente une maison avec les différentes pièces. On demande au sujet d’encoder des scripts d’événements. On raconte l’histoire d’un enfant qui passe la journée dans la maison. Implication du sujet : on demande à l’enfant de placer les vignettes d’action dans la bonne salle quand on raconte l’histoire. Contexte temporel (moment de la journée), factuel (objet de l’action) et spatial (salle) + frise temporelle que l’enfant remplit en temps réel. On présente ceci comme un jeu. Rappel libre : quelles actions, où et quand. Paradigme remember/know quand l’enfant rappelle correctement. Puis rappel indicé sur le factuel et reconnaissance factuel, reconnaissance de la position des actions dans un axe chronologique. Encodage incident et scripts d’action intégrée dans une même épreuve. Capacités en factuel émergent progressivement mais assez tôt. Le contexte spatial et temporel émerge plus tardivement. L’enfant n’encode pas l’association au départ. Donc l’encodage n’est pas suffisamment riche. Réalité virtuelle La mémoire épisodique concerne une mémoire associative mais qui passe également par le self. Permet un bon contrôle de telle sorte que tous les sujets voient la même chose. Intermédiaire d’artefacts informatisés, expérience sensorimotrice et environnement en 3D. Validité écologique et pertinence clinique, contrôle expérimental, environnement multimodal et immersif, flexibilité, suit le courant de l’enaction (remettre la mémoire dans une cognition qui tient compte de l’ensemble des éléments lors de l’encodage). Réhabilitation (transfert au réel) : meilleur transfert au réel quand il s’agit de la réalité virtuelle (amélioration forte des performances). Refocaliser le focus attentionnel sur des éléments saillants de l’environnement. On peut demander au sujet d’être immergé dans l’environnement virtuel (à bord de la voiture par exemple, actif ou passif). On peut lui dire que c’est un test de mémoire ou non. Puis on lui demande de rappeler ce qu’il a vu, vécu… Il y a des événements remarquables dans la ville. Il faut que le sujet associe chaque événement à un où (allocentrique : point de vue externe, et égocentrique : par rapport au sujet) et un quand. On lui demande quels événements il y avait avant ou après. Rappel libre, indicé. Illusion de choix : comparaison de deux types d’action (motrice/psychologique = décision). Ville en miroir, que le sujet aille à droite ou à gauche il voit la même chose pour que le trajet soit le même. Paradigme étudié chez beaucoup de sujets. Corrélé aux plaintes des personnes (condition relativement écologique). Niveau de binding : associé un quoi à un élément (niveau 1), deux éléments (niveau 2). Les personnes âgées font peu de binding contrairement aux jeunes (niveau 2-3). Les sujets doivent placer sur des plans tous les éléments dont ils se rappellent. Plus on offre des tâches complexes et plus on implique d’autres processus que la cible. Outils étalon de la mémoire épisodique - California Verbal Learning Test = test standard de mémoire épisodique Pour les sujets âgés qui ont un bon niveau. Deux listes (commissions), présentation orale. 4 catégories sémantiques avec 4 mots par catégorie. Fruit, épice, vêtement et outils pour la liste du lundi et 2 catégories communes (fruits et épices) et 3 nouvelles catégories (poissons, ustensiles de cuisine) pour la liste du mardi. Apprentissage en 5 essais (rappel libre) permet d’observer les stratégies d’encodage pour la liste A (avec feedback pour les erreurs). Rappel libre immédiat après apprentissage et rappel de la liste B (interférence). Rappel indicé immédiat des mots manquants. 20 minutes après : rappel libre différé et rappel indicé différé. Reconnaissance (o/n) 44 mots dont 16 de la liste du lundi et 28 distracteurs (sémantiques, phonologiques ou neutres). Normalement courbe d’apprentissage puis pas d’interférence avec la liste B. Pas d’interférence de la liste B sur le second rappel de la liste A. 20 minutes après le sujet discrimine parfaitement les bons items des distracteurs. Une personne mauvaise va basculer d’une stratégie à l’autre sans consolider une stratégie en question. Nombreux scores : pour chaque essai le nombre de BR, d’intrusions, de persévérations. Total des mots redonnés lors des 5 essais. Rappels immédiats (libre et indicé) et différés (libre et indicé). Taux d’oubli : comparaison entre le rappel différé et immédiat. Qualité de l’apprentissage : progression de l’apprentissage d’un essai à l’autre et constance : rappel des mêmes mots lors des essais successifs. Critiques : une personne qui ne consolide pas l’information, aucun indice pour discriminer un trouble d’encodage ou de récupération dès lors qu’elle a un mauvais score dès le départ. Stratégies d’apprentissage : - Indice de catégorisation sémantique : tendance à donner les réponses en les regroupant par catégorie. - Indice de regroupement sériel : tendance à donner les réponses en respectant l’ordre de présentation. - Effets de position sérielle : effet de primauté (début de la liste) et de récence (fin de la liste). Mesure de l’interférence proactive : influence négative de l’apprentissage de la liste A sur celui de la liste B (comparaison avec essai 1 liste A). L’interférence est plus importante pour les catégories communes aux deux listes. Mesure de l’interférence rétroactive : influence négative de l’apprentissage de la liste B sur le rappel de la liste A (comparaison avec essai 5 liste A). L’interférence est plus importante pour les catégories communes aux deux listes. Critique : teste le factuel mais pas le contexte (association quoi-où-quand). Test de Grober et Buschke Objectif est de différencier des troubles authentiques (le déficit de mémoire atteint dès l’encodage) vs des troubles apparents (personnes encore capable d’encoder, mais incapable de générer les indices pertinents pour récupérer des informations encodées. Porte sur deux principes : - La profondeur de l’encodage : théorie selon laquelle pour améliorer l’encodage il faut passer par une activation sémantique (association sémantique). - Spécificité de l’encodage (Thomson et Tulving) : l’efficacité des indices en rappel dépend des conditions dans lesquelles l’information a été encodée. Importance du type d’indice. Expérience de Baddeley : liste de mots à l’air libre ou sous l’eau. Test de rappel : meilleur quand le rappel se fait au même endroit que lors de l’encodage. Adaptation en langue française. Liste de 16 mots, encodés 4 par 4. On demande au sujet de faire une association sémantique : on donne la catégorie sémantique du mot et le patient doit montrer et dénommer le mot sur la planche. On demande tout de suite après au patient de rappeler les 4 mots de la planche (rappel indicé). S’il ne réussit pas on représente la planche et on recommence l’association sémantique. On présente autant de fois qu’il le faut pour que le patient l’encode pour voir ensuite où sont les déficits dans la consolidation. Critique : on interroge la MCT et pas forcément la MLT. Pour un sujet sain le score au rappel indicé immédiat est de 16. Une fois les 16 items traités récupération en rappel libre puis rappel indicé de chaque item que le patient n’aura pas rappelé en rappel libre. 3 essais (RL et RI) -> reconnaissance (avec distracteurs) -> rappel différé après 20 min libre puis indicé. Pour éviter les effets de récence, on demande aux sujets de compter entre les essais 30 secondes. Comparer le rappel libre et rappel indicé. Comparer le rappel immédiat et différé. Les patients peuvent avoir 16 en reconnaissance mais beaucoup de FA (la trace n’est pas assez forte). Version nouvelle (RI48) : qu’une épreuve de reconnaissance. Il a été montré que comme il y a 48 items, cela permet de détecter plus finement les sujets âgés au-delà de leurs normes d’âge. Seuils ? 44, car tous les patients ont < 44, critique : quid des pré-alzheimers ? Test de mémoire logique Test de rappel d’histoire, on lit une histoire au sujet, immédiatement on lui demande de rappeler l’histoire, puis 20 min après. Tâche qui marche puisqu’elle permet de distinguer si le sujet est atteint dans les détails des items ou est-ce qu’il est perturbé par toute l’histoire globale. Permet de voir les stratégies utilisées par le sujet. Aspect visuel ? Test de la figure de Rey : permet lors de la copie immédiate de voir les stratégies de planification de la forme. Puis rappel différé (quelques minutes : 20 min parfois). Critique : variabilité forte dans la copie, et être dégradé dans la copie immédiate pour des raisons différentes. Le score qu’on observe en différé relève-t-il vraiment de la mémoire ? Figure de l’AMIPB : figure plus simple. Elle a des normes pour la copie, le rappel immédiat et le rappel différé (20 min). Figure de la BEM 144. Apprentissage sériel : apprentissage d’une série de formes, le patient commence par la copie des formes puis rappel libre. Apprentissage associatif également : deux pairs de formes, et reconnaissance de la bonne paire. On ne maitrise pas tout le processus mnésique avec ces tests. Test Doors and People (Baddeley et al.) Formes parallèles verbale et visuelle. Test des personnes : noms de 4 personnes présentés avec la photo et le nom du métier puis rappel du nom avec un indice = métier « nom du docteur ? » 3 essais -> rappel verbal. Version visuelle : 50 photos de personnes (3 secondes), le sujet doit dire s’il trouve le visage agréable. Puis tâche de reconnaissance parmi deux visages. Pas de tâche verbale dans cette version. Test des portes : on montre 12 portes de style différent puis on fait reconnaitre la bonne porte parmi 4 portes. Test de scènes de famille : image où on voit une scène, en rappel immédiat ou différé le sujet doit rappeler les personnages et indiquer sur une feuille la position du personnage et son action (quoi, où et comment). Score qui tient compte de l’information associée. III. Mémoire autobiographique Quels facteurs modulent l’encodage en mémoire ? Quels paradigmes ? A l’encodage quand on intègre l’information qui réfère à nous, on encode mieux cette information. Loi de profondeur de traitement. Association à soi ou association sémantique ? Quelle est la plus forte ? Bartlett : raconte une histoire aux sujets, demande aux gens de rapporter cette histoire après un certain temps. Les sujets rajoutent des éléments qui n’étaient pas dans l’histoire mais qui en donnent une pertinence. Résonnance avec ce que les sujets connaissent (quelque chose de personnel). Le soi ? Deux éléments : - Ensemble des représentations. - Et des processus en lien avec soi (sentiment d’identité). Informations dont nous sommes l’objet. Réactivation des représentations liées à soi (association sémantique entre ce que je sais de moi et l’information). Processus en référence à soi : point de vue égocentrique. La mémoire autobiographique : on a un réseau commun qui active le cortex préfrontal médian et toutes les régions médianes du cerveau (réseau par défaut). Est-ce que cela module la trace mnésique. Effet de référence à soi (ERS) : décrit le bénéfice mnésique apporté par le traitement des informations en référence à soi (notion de self). Si on demande à des sujets d’effectuer un jugement sur des traits de personnalité et que l’on réalise après un test de mémoire les mots encodés en condition personnelle sont en général mieux mémorisés que ceux encodés en condition impersonnelle. Une méta-analyse (Symons) met en évidence la robustesse de ce concept et l’observation d’un effet plus important certaines conditions. Rogers, Kuper et Kriker : encodage incident de traits de caractère. Première condition : demande aux gens est-ce que le mot est écrit en lettres capitales (structural). 2e : le mot rime avec X. 3e : le mot est synonyme d’un autre. 4e : le mot me décrit-il ? Niveau structural est perceptif, donc l’encodage n’est pas très performant. Le niveau phonémique est meilleur mais encore pré-sémantique. Le niveau sémantique est bien meilleur, mais le niveau sémantique + self est encore meilleur. Référence à soi en recollection (ERSR) : même expérience mais avec le paradigme Remember/Know (Conway et Dewhurst). Comment vérifier si le sujet se souvient bien (Remember) ? Permet de renforcer le maintien en mémoire. Information contextualisée. Les items en référence à soi sont mieux rappelés sans que le sujet sache qu’il va y avoir une tâche de mémoire. Référence à soi épisodique (sémantique ou épisodique qui compte ?) : les sujets voient les adjectifs (niveau perceptif, la valence, soi sémantique et soi épisodique – souvenir associé). Soi en général le plus fort ? Soi sémantique le plus fort ? Soi épisodique le plus fort ? On observe que chez les jeunes la condition soi épisodique donne le meilleur rappel. Le processus lié à soi dépasse le processus sémantique et indépendamment de la trace épisodique/sémantique. Mais la trace épisodique facilite l’encodage. Chez les personnes âgées : le soi épisodique devient comparable au jugement sémantique. L’épisodicité est un problème, l’accès aux détails de souvenirs pose problème. D’autres types d’indiçage comme la distinctivité (aspect perfectif de l’item) joue également mais marche moins bien chez les personnes âgées. La sémantique résiste donc. Les Alzheimer sont moins mauvais quand on fait une référence à soi (peu significatif cependant). En reconnaissance : les jeunes ont un effet plafond pour la valence et la référence à soi. Les personnes âgées s’améliorent pour le soi sémantique, le soi épisodique et la valence. Ils conservent un traitement épisodique correct. Chez les patients alzheimer ils reconnaissent mieux les informations qu’ils ont encodé par rapport à eux-mêmes quel que soit le type d’informations. Ces adjectifs ont des valences qui influencent le rappel. On essaye de maintenir une image de soi positive : les sujets intègrent mieux les adjectifs positifs. Effet unique (monofacteur) d’autant plus dans la condition référence à soi. Biais de positivité du traitement de l’information en mémoire. En étant déprimé on observe un biais de négativité. Les sujets inhibent-ils les éléments négatifs ? Trouble de la régulation ? Les éléments négatifs demanderaient plus d’effort cognitif pour être retenu. Le biais de positivité est vraiment plus fort dans le vieillissement. Recollection contextuelle : remember/know. Pourcentage de remember ? Meilleur pour la condition référence à soi sémantique. Temps de réponse auto-régulé : amélioration des performances dans la condition référence à soi épisodique qui devenait comparable au sémantique. Quels processus permettent d’améliorer la trace mnésique en référence à soi ? Traitement associatif, personnalisé donc spécifique. Certains modèles ont considéré que le self améliorait le traitement de l’information parce qu’il était souvent utilisé et il permet une application conjointe de deux types de processus : - Processus d’élaboration : association d’informations extra-liste à un item. - Processus d’organisation : mise en relation des items entre eux. Chunk ? Pourquoi un rappel dans un certain ordre plutôt qu’un autre ? On change la perspective (par rapport à moi ou par rapport à autrui) ou la cible (moi ou autrui). Tâche contrôle : définir des traits de personnalité. Référence à soi compte le plus ? Donc la cible (moi) compte le plus et la perspective ne change rien. Différence : activation du cortex préfrontal médian. Corrélation avec les pensées qu’avaient eu les gens pendant la phase de repos : cortex préfrontal médian quand les gens ont pensé à eux. Lien entre le self et la théorie de l’esprit. Effet de référence à autrui : capacité de théorie de l’esprit.