
Le présent rapport analyse l’économie
luxembourgeoise à la lumière de l’examen annuel
de la croissance publié le 16 novembre 2016 par la
Commission européenne, qui a invité les États
membres de l’UE à redoubler d’efforts sur les trois
éléments du triangle vertueux de la politique
économique: stimuler l’investissement, mener des
réformes structurelles et garantir des politiques
budgétaires responsables. Ce faisant, les États
membres devraient mettre l’accent sur
l’amélioration de l’équité sociale, de manière à
générer une croissance plus inclusive.
L’économie du Luxembourg a fortement
rebondi depuis le début de la crise financière.
D’après les prévisions de l’hiver 2017 de la
Commission européenne, cette forte dynamique
devrait se poursuivre en 2016 et au cours des deux
années suivantes: la croissance du PIB devrait être
de 3,8 % en 2016, elle devrait atteindre 4,0 % en
2017, puis revenir à 3,9 % en 2018, proche des
niveaux d’avant la crise, mais toujours en dessous
de ceux-ci. La demande intérieure devrait
remplacer les exportations nettes en tant que
principal moteur de la croissance.
Le secteur financier apporte la contribution la
plus importante à la valeur ajoutée brute
nationale. Le secteur des fonds d’investissement a
pris de l’ampleur, profitant de l’expansion des
marchés financiers mondiaux. Parallèlement, une
offre soutenue de crédit au secteur privé de la part
des banques a accompagné une solide tendance à
l’investissement, notamment dans les secteurs de
l’immobilier et de la construction non résidentielle.
En outre, les investissements publics, concernant
pour l’essentiel la réalisation de projets
d’infrastructure de grande envergure, sont repartis
fortement à la hausse au cours des dernières
années, après une période de croissance médiocre.
La croissance économique continue de
s’accompagner d’une création d’emplois
soutenue. D’après les estimations, la croissance de
l’emploi s’est accélérée en 2016 pour atteindre
3,0 %, contre 2,6 % l’année précédente, tous les
secteurs apportant une contribution positive à la
croissance globale depuis 2015. Les activités liées
aux technologies de l’information et de la
communication (TIC) et les services aux
entreprises sont les secteurs dans lesquels la
croissance a été la plus dynamique au cours des
dernières années. Le chômage continue de
diminuer, mais à un rythme plus lent que prévu, la
forte création d’emplois profitant davantage aux
travailleurs frontaliers qu’aux résidents.
Le solde des administrations publiques devrait
afficher un excédent d’environ 1,5 % du PIB en
2016. La croissance des recettes publiques a été
soutenue, le gouvernement ayant adopté plusieurs
mesures pour compenser la perte des recettes de la
TVA sur les opérations de commerce électronique
qui a fait suite à une modification de la législation.
En outre, la croissance des dépenses suit une
tendance à la baisse depuis 2013, en partie grâce à
l’absence d’indexation d’une grande proportion
des dépenses publiques (salaires de la fonction
publique, retraites, etc.) du fait de la faible
inflation, et aux mesures d’économie adoptées
dans le cadre du budget 2015.
Une très faible inflation a contribué à une
évolution salariale modérée. Cependant, les prix
du pétrole, dont la diminution durable a freiné
l’inflation au cours des années précédentes,
semblent avoir atteint leur plus bas niveau. La
persistance d’une faible inflation a retardé le
déclenchement de l’adaptation automatique des
salaires, qui n’a eu lieu qu’au début de l’année
2017, pour la première fois depuis octobre 2013.
Grâce à la faible progression des salaires et à la
hausse de la production, certaines pertes
antérieures de compétitivité en matière de coûts
ont été compensées.
D’une manière générale, le Luxembourg a
accompli des progrès limités dans la mise en
œuvre des recommandations par pays de 2016.
Il n’a guère progressé sur le front de la viabilité
des finances publiques: en particulier, si une loi
concernant le reclassement des salariés atteints
d’un handicap et visant à les maintenir dans
l’emploi a été mise en œuvre, la loi limitant les
départs anticipés à la retraite n’a toujours pas été
adoptée. Aucun progrès n’a été enregistré en ce qui
concerne l’alignement de l’âge légal de la retraite
sur l’évolution de l’espérance de vie. Des progrès
limités ont été accomplis dans l’élimination des
obstacles à l’investissement et à l’innovation qui
constituent un frein au développement économique
des entreprises. Certains progrès sont à signaler
pour ce qui est de la suppression des goulets
d’étranglement qui freinent les investissements
dans le logement. Quelques mesures ont été
adoptées et d’autres sont prévues. Néanmoins,