• Pourquoi cette étude ?
Il existe des formes rares dites
« familiales » de cancer du sein, où
plusieurs membres d’une même famille
sont à un moment de leur existence
touchés par cette maladie. Plusieurs
mutations génétiques associées à ces
formes familiales ont été identifiées.
Il s’agit notamment de mutations
présentes sur les gènes appelés BRCA1
et BRCA2 qui exposent à un risque élevé
de survenue de la maladie au cours de
la vie ; supérieur à 70 % dans le cas de
BRCA1 et de l’ordre de 50 % pour BRCA2.
Cependant, ces mutations ne sont
présentes que dans environ 20 % des cas
de formes familiales. Cela signifie que
pour la plupart de ces formes familiales
de cancer du sein, il existe d’autres
facteurs génétiques de prédisposition,
facteurs encore à découvrir.
• Quels sont les objectifs de Genesis ?
La recherche médicale en génétique est
en plein essor, car ce sont nos gènes
qui régulent tous les processus de vie et
de renouvellement de nos cellules ainsi
que leurs différentes fonctions. Notre
patrimoine génétique, hérité de nos
parents, ne détermine pas uniquement
les caractéristiques physiques, comme la
couleur des yeux. C’est aussi en fonction
de ce patrimoine que nous sommes plus
ou moins prédisposés à développer telle
ou telle maladie. C’est également ce
patrimoine qui détermine en partie la
sévérité et l’évolution d’une maladie. Même
si les gènes ne font pas tout, puisque notre
environnement et nos comportements
ont aussi une influence, il est important
de les étudier pour déterminer, pour une
maladie donnée, quels sont les gènes qui
favorisent sa survenue et influent sur son
évolution, et par quels mécanismes ils
interviennent. De telles recherches sont
ainsi susceptibles de permettre la mise
en place de moyens de prévention et de
découvrir de nouveaux traitements.
Malgré les progrès technologiques
considérables réalisés au cours des dix
à vingt dernières années qui permettent
d’étudier de plus en plus finement les
gènes, il est encore particulièrement
difficile de déterminer le lien entre
un gène et la survenue d’une maladie.
L’ensemble du matériel génétique d’une
personne, ce que l’on appelle le génome,
est en effet constitué de 20 000 à 25 000
gènes. De surcroît, les gènes peuvent
[ Comment faire
pour participer ? ]
Si vous pensez répondre
aux critères de l’étude
Genesis (être ou avoir
été atteinte d’un cancer
du sein, avoir eu une
recherche négative de
mutations sur les gènes
BRCA1 et BRCA2, avoir au
moins une sœur atteinte
ou ayant été atteinte d’un
cancer du sein) et si vous
envisagez d’y participer,
il vous faut contacter
l’une des 51 consultations
d’oncogénétique associées
à cette recherche.
Vous pouvez obtenir la
liste de ces consultations
auprès du centre
coordinateur ou à l’adresse
internet suivante : http://
www.fnclcc.fr/fr/ggc/
generalistes/Annuaire_
Gp-Genetique-Cancer.pdf
interagir avec l’environnement ou le style
de vie. Enfin, il existe des variations
génétiques substantielles d’une personne
à une autre. Tout ceci constitue autant
d’obstacles à l’identification précise d’un
gène ou d’un groupe de gènes intervenant
dans le processus de survenue d’une
maladie.
L’étude Genesis a été conçue pour
contourner en partie ces difficultés car
elle vise à étudier les gènes de personnes
d’une même famille, sachant que leur
patrimoine génétique sera proche. Elle
consiste ainsi à comparer le génome
de sœurs atteintes d’un cancer du sein
et à voir si l’on retrouve chez elles des
caractéristiques génétiques communes. Si
de telles caractéristiques sont identifiées
chez un certain nombre de « paires » de
sœurs, elles pourraient constituer un
ou plusieurs facteurs de prédisposition.
Mais encore faudra-t-il s’assurer que ces
caractéristiques génétiques ont bien
un lien avec le cancer. C’est pourquoi
il est prévu que participent également
à Genesis des sœurs non atteintes par
la maladie, ainsi que des amies ou des
collègues de travail pour étudier aussi
leur génome. Deux cas de figure seront
alors possibles :
1) Les caractéristiques génétiques
communes identifiées chez les
femmes touchées par le cancer sont
aussi retrouvées chez celles qui
sont indemnes de la maladie. Dans
ce cas, ces caractéristiques n’ont
vraisemblablement pas de lien avec le
cancer du sein.
2) Les caractéristiques génétiques
communes identifiées chez les
femmes touchées par le cancer ne
sont pas retrouvées chez celles qui
sont indemnes de la maladie. Dans
ce cas, il est fort probable que ces
caractéristiques soient liées au cancer
du sein et constituent alors des
facteurs de prédisposition.
L’objectif de l’étude est donc de parvenir
à identifier des caractéristiques
génétiques présentes uniquement chez
les sœurs atteintes d’un cancer du sein,
qui puissent constituer des facteurs de
prédisposition à la maladie. Il sera alors
possible de les étudier plus finement pour
tenter d’identifier par quels mécanismes
le ou les gènes ainsi identifiés agissent
et comment ils favorisent la survenue du
cancer du sein.