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Un de ces traumatismes qui, même dans l’absence d’une atteinte initiale de plusieurs
organes, évolue, dans l’absence d’une intervention thérapeutique efficace (la guérison spontanée
étant impossible), ont comme règle évolutive le déces, est le traumatisme produit par le mécanisme
d’écrasement.
Le mécanisme d’écrasement provoque des lésions initiales localisées, mais ayant un grand
effet systémique, nommé syndrome d’écrasement. Celui-ci, une fois installé, met en danger la vie
du patient, car l’organisme est un ensemble unitaire et ses modalités de réaction sont limitées.
Cette problématique est très importante d’autant plus que, de nos jours, les traumatismes par
écrasement atteignent, dans certaines circonstances, un grand nombre de gens – on parle des
incidents de masse, comme les catastrophes naturelles ou les attaques terroristes, qui ont pour
résultats des décès immédiats, mais aussi des traumatismes sévères. Ce fait a conduit à l’apparition
de la “médicine de catastrophe”, dont le premier objectif est de minimiser les effets du traumatisme
sur la population atteinte.
Tous ces éléments, ainsi que les progrès dans la compréhension de la physiopathologie et du
traitement de ces traumatismes, ont détérminé le choix du thème du présent ouvrage de recherche
(d’autant plus que l’auteur travaille dans un hôpital d’urgence), qui essaie de souligner la nécessité
d’un traitement précoce en équipe pluridisciplinaire.
La première partie de l’ouvrage est une analyse des éléments théoriques anatomo-
physiopathologiques et thérapeutiques; l’approche de la problématique de l’écrasement a comme
point de départ la définition des termes: il y a deux notions bien distinctes, mais qui sont corrélées:
L’ÉCRASEMENT et LE SYNDROME D’ÉCRASEMENT.
L’ÉCRASEMENT est le mécanisme traumatique par lequel un agent traumatique à haute
énergie agit sur une surface étendue (pas de manière punctiforme); dans la plupart des cas, le
tissu/l’organe atteint est coincé entre l’agent traumatique et une surface dure.
Par la suite de cette situation, au niveau des membres (surtout des membres inférieurs), les
muscles striés sont atteints (le phénomène fera l’objet des chapitres suivants), et on assiste a
l’apparition de la RHABDOMYOLYSE TRAUMATIQUE (la rhabdomyolyse ayant autres
éthiologies – infectieuse, toxique – ne faisant pas l’objet du présent étude), qui se caractérise par la
désorganisation de toutes les structures musculaires fibrillaires, phénomène qui déclanche des
réactions qui conduisent à l’atteinte systémique.