la
FEUILLE
VERTE
JOURNAL DES CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES – VILLE DE GENÈVE
DÉPARTEMENT DE LA CULTURE – N° 38 – DÉCEMBRE 2007
Musées en été
Découverte, éveil culturel et scientifique
n 2007 et pour la seconde fois, les musées
de la Ville de Genève ont proposé, fin août,
une semaine d’ateliers itinérants aux enfants de
8 à 11 ans. Fédérés autour de l’idée de permettre
aux jeunes visiteurs d’apprivoiser leurs musées,
ceux-ci ont trouvé des partenaires efficaces aups
du Service des Loisirs de la Jeunesse SLJ (pour la
gestion administrative et la communication) et
du Groupement intercommunal pour l’anima-
tion parascolaire GIAP (pour l’encadrement des
enfants durant la pause de midi). Les participants,
munis d’un carnet de route, sont ainsi entrés
dans la peau de chercheurs et de professionnels de
terrain de tous bords.
Convaincus que l’on pouvait faire du «pointu
- sympa», nous avons cherché à stimuler chez
eux la créativité, le sens de l’observation et le
plaisir de la découverte, par le biais d’activités
longuement mijotées et savamment minutées.
Les enfants et les parents nous l’ont dit et écrit:
«J’ai eu beaucoup de plaisir», «Je serai scien-
tifique, comme Louis», «C’était génial», «Merci
pour cette magnifique semaine!». La semaine
d’ateliers itirants Musées en é ateliers
aura donc certainement à nouveau lieu en
août 2008. Renseignements et inscriptions sur
le site du SLJ : http://www.geneve.ch/slj/.
P A G E 2 N° 3 8 DÉ C E M B R E 0 7 LA F E U I L L E VE R T E J O U R N A L DE S C O N S E R V A T O I R E ET JA R D I N B O T A N I Q U E S
impressum Brèves-Actuel
D. Roguet, P. Perret
D. Aeschimann ; A. Breda; P. Bungener; L. Burgisser; D. Fischer
Huelin; D. Gautier; L. Gautier; V. Gerritsen; C. Golé; D. Jeanmonod;
C. Lambelet; P.-A. Loizeau; P. Martin; P. Mugny; Y. Naciri;
M. Perret; A. Pin; P. Steinmann; M. Stitelmann (traduction);
A. Traoré; C. Vaz
B. Baumler; R. Braito; L. Gautier; D. Girod; C. Lambelet;
P.-A. Loizeau; B. Renaud ; D. Roguet
D. Roguet
M. Berthod
Atar Roto-Press SA, Genève
Le journal des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville
de Genève paraît une fois l’an.
© 2007 Conservatoire et Jardin botaniques, Genève.
Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou
des illustrations de cette édition est strictement interdite
sans accord préalable des CJB.
Vous pouvez télécharger la feuille verte au format pdf
sur notre site internet:
www.ville-ge.ch/cjb
es CJB et plus particuliè-
rement sa serre tempérée
accueillent depuis le mois de
novembre 2007 un nouvel te de
marque: Wollemia nobilis, le pin
wollemi. Cette Araucariacée
d’Australie,ritable fossile vivant,
est une curiosité botanique. Elle
est originaire des Montagnes
bleues au nord-ouest de Sidney,
elle a été redécouverte en 1994
sous la forme d’une population
relictuelle de moins de 100 indi-
vidus. Des boutures ont été préle-
vées et l’espèce multipliée. C’est
un de ces exemplaires originaux
que vous pouvez admirer dans
notre serre tempérée. Venez nom-
breux admirer ce «dinosaure
botanique» vivant!
WI-FI public
n réseau Wi-Fi public et gratuit a été mis en place début octobre dans
le parc des Conservatoire et Jardin botaniques, autour des principaux
bâtiments. Cette couverture concerne aujourd'hui la zone comprise entre le
chemin de l'Impératrice et l'avenue de la Paix et la Console.
Cet accès au Wi-Fi, s’il ne s'étend pas à l'intérieur des bâtiments, couvre néanmoins les sous-sols abritant
la collection générale de l’herbier genevois.
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sommaire
Wollemia NOBILIS
es week-ends de la Fête du développement durable, du marché Pro-
SpecieRara et de l’inauguration de notre nouvel espace pour la petite
enfance, la Forêt enchantée, et enfin la Marche de l’espoir le 14 octo-
bre ont largement contribué à ce succès. Plus de 55 visites guidées (hors publics
scolaires) ont été conduites par les commissaires de l’exposition REAGIR, Didier
Roguet et Pascal Peduzzi de mai à octobre. Plus de 200 classes ont visité l’expo-
sition avec leurs enseignants. Plus de 120 coupures de presse et de nombreux
passages sur les radios et télévisions nationales et locales ont balisé ces 6 mois de
prise de conscience et de réaction aux grandes catastrophes environnementales
qui déchirent notre planète. Les réactions des visiteurs ont été très positives et
nous avons probablement contribué, avec nos partenaires, à un certain éveil des
consciences et surtout à une mise en pratique des gestes qui sauveront notre
planète. Le mouvement est en marche et les CJB ont ajouté une petite pierre à
l’édifice. L’exposition REAGIR se poursuit de manière virtuelle sur le site du
GRID-PNUE:
www.grid.unep.ch/activities/global_change/atlas/ex_2007.fr.php
L’exposition (panneaux) dans son intégralité est téléchargeable, ainsi que les
documents pédagogiques qui ont été produits par les CJB et les enseignants pour
REAGIR. Nous profitons de ce message pour remercier tous les contributeurs,
participants et visiteurs qui ont œuvré d’une manière ou d’une autre au succès
de cette entreprise.
100 000 visiteurs pour REAGIR
Signé : Les musées CJB, MAH, MEG, MHN et MHS
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dacteurs responsables
dacteurs
Photographies
Photographie de couverture
Conception graphique
Impression
endant six mois, les visiteurs des CJB ont aussi
été conviés à se frotter à des espaces révéla-
teurs des grandes catastrophes environne-
mentales qui menacent notre planète en ce
but du 21esiècle. Organisée sous le label «Tout peut arri-
ver», thème choisi par le Département de la culture pour
s’interroger sur la notion même de catastrophe, l’exposi-
tion REAGIR a proposé des approches complémentaires
des problèmes liés au changement climatique, à la défo-
restation et à la désertification, aux pollutions ainsi qu’à
la perte de la biodiversité.
Ces approches se voulaient tout à la fois interactives, jar-
dinées et imagées, afin de bien faire comprendre un mes-
sage essentiel: ces catastrophes sont interdépendantes et
nous en sommes tous peu ou prou responsables.
Que puis-je faire, à mon modeste niveau, pour contribuer
au sauvetage de la planète? Quel est le «juste» prix à payer
pour cela ? Est-il possible de vivre aussi bien, tout en
respectant mieux mon environnement? Ces questions, et
bien d’autres, trouvaient des réponses appropriées, c’est-
à-dire accessibles à tous, au fil d’une ballade intelligem-
ment ludique à travers les phénomènes catastrophiques
que nous engendrons, sans toujours le savoir, mais aussi
parfois sans y croire vraiment.
Au final, l’exposition
REAGIR
aura réussi à relever le défi
de parler simplement de problèmes éminemment sérieux;
à faire prendre conscience de l’impérieuse nécessité d’op-
ter pour des gestes écologiques et citoyens, si l’on veut pou-
voir faire mentir les sombres perspectives que laissent entre-
voir les connaissances scientifiques actuelles.
Ainsi, les CJB
prouvent une fois encore qu’ils sont très présents dans le
débat sur nos modes de vie, sur ce que notre environne-
ment peut supporter. Ces questionnements et ces préoc-
cupations sont auur de la politique de la Ville de Genève.
Car nous le savons bien, la nature ne s’arrête pas aux por-
tes de la cité. Défendre la nature en ville ne relève pas du
simple slogan écolo, pas plus d’ailleurs qu’il ne répond
à de purs enjeux esthétiques.
Au contraire, c’est militer pour que la sauvegarde d’un
environnement sain ne se limite pas à la création de zones
artificiellement protégées; lutter pour que cette sauve-
garde s’applique pleinement aux espaces urbains, dans
lesquels se concentrent aujourd’hui les quatre cinquiè-
mes de l’humanité et sur lesquels s’exercent les plus for-
tes pressions sur la qualité de vie.
Il est donc temps de «réagir» en favorisant la création
d’éco-quartiers, où le contact avec la nature est aussi le
lieu d’expériences d’ouverture, d’échanges, un facteur
d’intégration et de cohésion sociale au service d’un déve-
loppement harmonieux et durable.
Réagissons !
Editorial
L A FE U I L L E V E R T E JO U R N A L D E S CONSERVATOIRE ET J A R D I N BO T A N I Q U E S N° 38 DÉCEMBRE 0 7 P A G E 3
Les Conservatoire et Jardin botaniques
sont une porte ouverte sur la nature.
Cette porte, ils sont chaque ane
des centaines de milliers à en passer
le seuil, pour admirer, couvrir ou
se ressourcer au contact des trésors
taux de ce véritable mue vivant
Patrice Mugny Maire de Genève
Ces catastrophes sont interdépendantes et nous
en sommes tous peu ou prou responsables
Défendre la nature en ville ne relève pas du
simple slogan écolo
P A G E 4 N° 3 8 DÉ C E M B R E 0 7 LA F E U I L L E VE R T E J O U R N A L DE S C O N S E R V A T O I R E ET JA R D I N B O T A N I Q U E S
Une CANDIDATURE utile
Pourquoi la candidature non retenue des CJB à l'organisation du Congrès
des botanistes africains de 2010 est-elle profitable?
es CJB ont été sollicités au
début de l'année par nos col-
lègues de Zürich afin que nous
posions notre candidature
pour l'organisation du Congrès des botanis-
tes travaillant sur l'Afrique. Ceux-ci sont
regroupés au sein d'une association dont
l'acronyme est AETFAT, soit l'Association pour
l'Etude Taxonomique de la Flore d'Afrique
Tropicale. Intéressés par la tribune que repré-
sentait cette candidature, nous avons monté
un projet en un mois, afin d'aller le présen-
ter au congrès qui se tenait fin février 2007 à
Yaoundé, au Caméroun.
En concurrence avec Madagascar, notre
candidature pour l'organisation du congrès
2010 a échoué dans une proportion de deux
contre un face à une offre alléchante, en par-
ticulier sur le plan touristique.
Aucune amertume du côté suisse, car ce fut
pour nous l'occasion de présenter ou rappe-
ler à une assemblée réunissant les plus grands
spécialistes du domaine la richesse de l'her-
bier et de la bibliothèque de Geve, et de
mettre en avant l'achèvement de la base de
données la plus complète au plan mondial
sur la nomenclature des plantes d'Afrique.
Nous avons d’ailleurs observé une augmen-
tation des demandes de prêts d'échantillons
d'herbier grâce à cette présentation. Par
ailleurs des contacts lors de ce congrès nous
ont permis de signer en octobre une conven-
tion avec le «Missouri Botanical Garden» et
le «South African National Biodiversity Insti-
tute» sur des échanges de dones sur la
nomenclature des plantes de Madagascar.
De plus, dans le cadre de cette convention, le
«Missouri Botanical Garden» mandatera un
scientifique suisse pour une période de trois
ans, qui sera basé aux CJB et qui travaillera
au bénéfice des trois partenaires sur la cons-
titution de la base de données nomenclatu-
rale malgache, celle-ci venant compléter de
façon quasi exhaustive la base de données
africaine. A noter que cette base de données
peut être consultée à l'adresse ci-dessous:
www.ville-ge.ch/cjb/bd/africa/
Il se pourrait donc qu'en 2010 les scientifiques
des CJB aillent à Madagascar présenter la liste
des espèces malgaches connues (rappelons
qu'elles sont à près de 90% endémiques de
l'Ile) qui aura été constituée à Genève. C'est
une autre façon de faire de la coopération avec
le Sud, et ce sera une autre manière de parti-
ciper activement au prochain congrès.
Pierre-André Loizeau Directeur
La venue au congrès a permis d'aller consulter l'herbier national du Caméroun
Ci-dessus Une vue de Yaoundé, Caméroun, prise depuis le Palais des Congrès
A droite Les marches du Palais des Congrès de Yaoundé
es collections sont constites autour de
familles (ex.: Arecaceae ou famille des
palmiers), de genres botaniques (ex.: Iris),
de thèmes (ex.: Plantes à huile), de prove-
nances géographiques (ex.: Plantes de l'Himalaya) ou
encore d'associations végétales (ex.: Drabo-Seslerion,
représentant le milieu «Dalles calcaires et lapiez de mon-
tagne»). Elles jouent un grand rôle pour la recherche,
l'éducation, la conservation, la protection et requièrent
également diverses explorations pour leur constitution.
L'ensemble des quelques 16 000 spécimens concernés,
représente plus de 10 000 taxons, dont la valeur est
essentielle pour les travaux de connaissance et de clas-
sification de la flore.
Des rencontres annuelles entre conservateurs et jardi-
niers permettent d'ajuster les attentes des scientifiques,
celles du jardinier-chef et des chefs de cultures et de jau-
ger les possibilités de réalisation pratique en matière de
collections.
CRÉATION D'UNE COLLECTION
En 2003, une collection sud-américaine de Gesnériacées,
de grande valeur scientifique, a été présentée dans une
serre d'exposition publique, mettant en valeur les travaux
de certains conservateurs et fournissant ainsi plus de
matériel végétal vivant pour des recherches.
La collection des bégonias, qui occupait jusqu'alors cette
serre, a été transférée dans l'annexe de Pregny. Près de 100
espèces rassemblées patiemment, puis cultivées, ont été
mises en scène dans un compartiment de serre tempérée.
Avec savoir-faire, 32 m2de rocailles ont été agencés avec
des blocs de roches poreuses (cornioles et tuf) recréant les
affleurements ou parois rocheuses des montagnes de la côte
atlantique brésilienne. Une grotte «suintante» a été conçue
pour les espèces d'ombre qui aiment l'humidité.
Constituer une collection est un travail d'équipe entre les
conservateurs de l'Institut qui valorisent et déterminent
botaniquement les collections vivantes, et les jardiniers
qui se procurent, élèvent et plantent les multiples spéci-
mens. L'implication de tous, pour les projets touchant à
la conservation est primordiale. Les différents réseaux
entre jardins botaniques permettent, par échange, d'en-
richir les collections, soit en commandant des graines via
les Index Seminum (catalogues des graines proposées
par chaque institution), soit quelquefois en se procurant
directement des spécimens, multipliés ou divisés dans
d’autres jardins botaniques. Certaines plantes provien-
nent également de milieux naturels, et dans ce cas il est
indispensable d'obtenir les autorisations officielles pré-
alables de collecte et d’exportation.
Chacun de ces échanges est soumis aux règles du réseau
IPEN (International Plant Exchange Network) auquel les
CJB ont adhéré en 2006. L'IPEN permet la libre circula-
tion, entre les jardins botaniques, du matériel tal
vivant utilisé à but non commercial. Tout matériel échangé
(graines, plantes, etc.) est muni d'un numéro qui permet
sa traçabilité.
Pour mener à bien ses missions au travers de ses collec-
tions, le Jardin botanique de Genève entretient également
des liens avec des acteurs de la conservation de la flore
au niveau national, la Commission suisse pour la conser-
vation des plantes sauvages (CPS), la Commission suisse
pour la conservation des plantes cultivées (CPC), le
Centre du Réseau Suisse de Floristique (CRSF), ProSpe-
cieRara (PSR, Fondation suisse pour la diversipatri-
moniale et génétique liée aux végétaux et aux animaux).
ENTRETIEN SPÉCIALI DES COLLECTIONS
BOTANIQUES
Les objectifs fixés requièrent une organisation complexe et
la formation continue des personnes travaillant sur le ter-
rain. Les jardiniers des CJB possèdent, outre une formation
professionnelle classique, des compétences de spécialistes
de collections qui s'acquièrent au long des années de pra-
tique au côté des plus expérimentés. En effet, les plantes
proviennent de milieux naturels très différents, et il n'existe
pas, pour chaque taxon, de mode de culture référencé.
L A FE U I L L E V E R T E JO U R N A L D E S CONSERVATOIRE ET J A R D I N BO T A N I Q U E S N° 38 DÉCEMBRE 0 7 P A G E 5
Un Jardin botanique
de COLLECTIONS
Alexandre Breda Jardinier-chef
Pascale Steinmann Adjointe au Jardinier-chef
Jardin
190 ans aps leur cation, les Conservatoire et Jardin botaniques, forts des lignes
directrices tracées par leur fondateur, l'illustre Augustin-Pyramus de Candolle, gardent
pour mission la conservation d'un patrimoine, à travers notamment les collections vivantes
2804
4181
266
2978
RÉPARTITION EN TAXONS DE LA COLLECTION DANS LES SECTEURS DU JARDIN
Serres
Rocailles
Parc et dendrologie
Horticulture et animaux
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