Extrait de la publication Extrait de la publication Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’Est du Canada Extrait de la publication Extrait de la publication Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’Est du Canada Louis Bernatchez et Marie Giroux 97-B, Montée des Bouleaux, Saint-Constant, PQ, Canada, J5A 1A9, Tél. : (450) 638-3338 Fax : (450) 638-4338 Internet : www.broquet.qc.ca Courriel : [email protected] Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Bernatchez, Louis, 1960 Les poissons d'eau douce du Québec et leur répartition dans l'est du Canada Nouv. éd. mise à jour. Publ. antérieurement sous le titre : Guide des poissons d'eau douce du Québec et leur distribution dans l'est du Canada. c1991. Comprend un index. ISBN 978-2-89654-868-2 1. Poissons d'eau douce – Québec (Province). 2. Poissons d'eau douce - Québec (Province) – Identification. 3. Poissons d'eau douce – Canada (Est) – Distri­ bution géographique. 4. Poissons d'eau douce – Ouvrages illustrés. I. Giroux, Marie, 1958- . II. Titre : Bernatchez, Louis, 1960- . Guide des poissons d'eau douce du Québec et leur distribution dans l'est du Canada. III. Titre. QL626.5.Q8B47 2012 597.17609714 C2011-942141-0 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition. Nous remercions également l’Association pour l’exportation du livre canadien (AELC), ainsi que le gouvernement du Québec : Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). Textes et recherche : Louis Bernatchez et Marie Giroux Croquis : Marie Giroux Provenance des photographies : ©Marie Giroux : couverture arrière, p. 63, 113, 138, 139, 166, 240, 286, 300 ©foto-bear, iStockphoto.com, p. 7 ©FishEyeGuyPhotography, p. 14 ©Metalrose, iStockphoto.com, p. 38 ©William L. Pfleiger : p. 40 ©Christopher Wilson : p. 105 ©Kondar Schmidt : p. 258 ©Jacques Arc hambault : p. 319, kokani ©Pro Natura Suisse : p. 322, 323, 324 ©David J. Jude : p. 325 ©Buzbuzzer, iStockphoto.com, p. 328 ©Louis Bernatchez : les autres photos Révision : Andrée Lavoie Éditeur : Antoine Broquet Conversion numérique : Nancy Lépine Copyright © Ottawa 2012 Broquet inc. Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Québec 1er trimestre 2012 ISBN 978-2-89654-868-2 Tous droits de traduction totale ou partielle réservés pour tous les pays. La reproduction d'un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, tant électronique que mécanique, en particulier par photocopie, est interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur. Extrait de la publication À nos parents, Denise, Madeleine, Jean, Paul-Eugène et à nos enfants, Marie-Lou, Alex, Thomas, Renaud. Notes sur les auteurs Louis Bernatchez est né en 1960 au Lac Frontière, dans la région de Chaudière-Appalaches. Aujourd’hui professeur au département de Biolo­ gie de l’Université Laval, ses recherches portent sur la génétique, l’évolution et la biologie de la conservation des poissons. Marie Giroux, née à Montréal en 1958, a obtenu un baccalauréat en biologie à l’Université Laval. Elle est spécialisée en écologie des poissons d’eau douce. Extrait de la publication TABLE DES MATIÈRES Remerciements 011 famille des anguillidés L’anguille 062 Avant-propos 013 famille des hiodontidés Introduction 015 Les laquaiches 067 famille des clupéidés Les aloses et le gaspareau 072 famille des salmonidés Croquis des caractères anatomiques Les saumons, les truites, et clés d'identification 021 ombles et les corégones 079 Caractères anatomiques 022 famille des osméridés Clés d’identification 024 L’éperlan 108 Clés d’identification des cyprins 031 famille des umbridés L’umbre 112 Index des familles par onglets de couleur 037 famille des ésocidés Les brochets et le maskinongé 115 famille des pétromyzontidés famille des cyprinidés Les lamproies 039 Les cyprins 128 famille des acipenséridés famille des catostomidés Les esturgeons 049 Les meuniers, la couette et les chevaliers 186 famille des amiidés Le poisson-castor 056 famille des ictaluridés Les barbottes, la barbue famille des lépisostéidés Le lépisosté 059 et les chats-fous 207 table des matières 009 TABLE DES MATIÈRES famille des percopsidés famille des centrarchidés L’omisco 220 Les crapets et les achigans 269 familles des lottidés et des gadidés famille des percidés La lotte et le poulamon 223 Les dards, la perchaude et les dorés 289 famille des cyprinodontidés famille des scianidés Le fondule et le choquemort 229 Le malachigan 315 famille des athérinidés Le crayon d’argent 234 Les espèces venues d’ailleurs 318 famille des gastérostéidés Les épinoches 237 famille des cottidés Glossaire 329 Les chabots 249 Références bibliographiques 332 famille des percichthyidés Les bars et le baret 260 Index 344 010 table des matières REMERCIEMENTS Nous tenons tout d’abord à exprimer notre gratitude à monsieur Pierre Dumont, de la Société de la Faune et des Parcs du Québec, pour sa gé­néreuse contribution à la révision exhaustive des textes et la mise à jour des connaissances en vue de cette deux­ième édition. Merci également à monsieur Alain Bran­chaud, biologiste, pour ses commentaires judicieux et appro­fondis, notamment en ce qui a trait aux textes sur les catostomidés. Plusieurs autres personnes ont contribué d’une façon ou d’une autre, de par leur expérience ou leurs connaissances, à faciliter et améliorer l’éla­ boration de ce guide. Nous remercions donc madame Fay Cotton et mes­ sieurs Jacques Bergeron, Raymond Bossé, François Caron, Jean Dubé, Pierre Henrichon, Michel Legault, Mi­chel Lemieux, Yves Mailhot, JeanRené Mongeau, Serge Tremblay et Guy Verreault, de la Société de la Faune et des Parcs du Québec ainsi que messieurs John Casselman, de l’Ontario sources, et Ed Crossman, du Royal Ontario Ministry of Natural Res­ Museum. Si des erreurs d’informations s’étaient mal­heu­reu­se­ment glissées dans le texte nous nous excusons auprès de ces personnes et du lecteur qui de­vront les considérer comme relevant entièrement de notre responsabilité. Nous adressons nos plus sincères remerciements aux personnes suivantes qui nous ont permis de com­pléter la collection photographique de pois­ sons, facilitant grande­ment la réalisation de cet ouvrage. Messieurs Pierre fer­ rière et Luc Roy, de Paulhus, Jean-Claude Guillemette, Rolland La­ l’Aqua­­­rium du Québec, ont aimablement mis à notre disposition de nom­ breux spécimens. Messieurs Pierre Dumont, Clau­ de Gron­ din, Jean Leclerc, Gilles Ouellette et Guy Trencia, de la Société de la Faune et des Parcs du Québec, nous ont apporté un support logistique indis­pensable à la capture de nombreuses espèces. Nos remerciements vont aussi à Jacques Archambault, de la Société de la Faune et des Parcs du Québec, David J. Extrait de la publication remerciements 011 Jude, University of Michigan, Arthur Kirchhofer, biologiste et Pro Natura Suisse, William L. Pflieger, Missouri Department of Conservation, Charles F. Thoits III, State of New Hampshire Fish and Game Department, Konrad Schmidt, Native Fish Con­servancy et Chris Wilson, Ontario Ministry of Natural Resources, qui nous ont aimablement autorisés à publier certaines de leurs photographies. Neil Bil­ling­ton, Émilien Cyrenne, feu Gerald J. FitzGerald et Ré­ jean Laprise nous ont gracieusement fourni certains spécimens. Nous leur en savons gré. Merci infiniment à Christian Bilodeau, Pierre Blier, Jacques Brodeur, notre très regretté ami Angelo Chouinard, Jean-Marc Giroux, Marcel Giroux et Serge Hig­gins pour leur précieuse, sympathique et inou­bliable assistance dans la capture, pas toujours facile, de certains poissons. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont fait part de leurs commentaires et remarques, que ce soit sur la qualité des photos, la forme ou le con­te­nu du texte. Nous l’apprécions fortement et les encou­rageons à continuer. Finalement, un immense merci à Hélène Breton et Marti­ne Giroux, grâce à qui nous avons pu travailler sur cette seconde édition en toute quiétude. Nos en­fants les remercient également ! 012 remerciements AVANT-PROPOS Le Québec est le pays au million de lacs et au million de pêcheurs. La pêche sportive a toujours été chez nous au premier rang parmi les activités de loisir, en hiver comme en été. Des activités de pêche comme celle aux « petits poissons des chenaux » font partie intégrante de notre patrimoine. Plusieurs es­pèces de poissons, comme l’anguille, les estur­ geons et la perchaude supportent égale­ment une pêche commerciale im­portante en eau douce. D’au­tres, comme le corégone et l’omble che­ valier consti­tuent la base alimentaire des premières nations nor­diques. Malgré ces faits, force est de constater que la littérature traitant spé­cifi­ quement de nos poissons d’eau douce est à peu près inexistante en librairie. En fait, aucun ouvrage vulgarisé couvrant l’ensem­ble de notre faune ichtyo­logique n’a été publié de­puis le classique « Les pois­sons de nos eaux » du regretté Claude Mélançon publié pour la première fois en 1936 et dont la plus récente édition date maintenant de près de 25 ans. L’ichtyologie étant une science dynamique et notre environnement en pé­ tuel changement, de nou­ vel­ les connaissances se sont ajoutées per­ de­puis lors relativement à la no­menclature, la biologie et la répartition de nos espèces de poissons d’eau douce. La parution d’un nouvel ouvrage sur le sujet était donc facilement justifiable. Ce livre traite de la totalité des espèces de poissons qui fréquentent les eaux douces québécoises à un moment ou l’autre de leur cycle vital. Comme la quasi-totalité (sauf 4 espèces) des espèces retrouvées dans les provinces maritimes (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, île-duPrince-Édouard et Terre-Neuve) et environ soixante-dix pour-cent des espèces retrouvées en Ontario fréquentent égale­ment nos eaux, ce guide peut servir de référence uti­le non seulement sur la faune aquatique du Qué­bec, mais aussi de tout l’est du Canada. Extrait de la publication avant-propos 013 Nous avons voulu réaliser un livre qui puisse intéresser et divertir autant les pêcheurs que les scien­ti­ fiques, les étudiants en sciences naturelles ou les naturalistes. Mais avant tout, nous avons voulu sen­ sibiliser le grand public à la grande diversité, à la beauté et à la fragilité des habitants de nos eaux. Ombles de fontaine 014 avant-propos INTRODUCTION Cent douze espèces reconnues de poissons fré­quen­tent les eaux douces du Québec à un moment ou l’autre de leur cycle vital. La majorité de ces espè­ces y habitent en permanence, d’autres s’y retrou­vent seu­le­ment en période de reproduction, certaines sont surtout marines ou d’eau sau­ mâtre mais font des in­cur­sions plus ou moins fréquentes en eau douce, ou encore, pour l’anguille seulement, y passent presque leur vie entière mais retour­nent à la mer pour se repro­dui­re. Ces espèces appar­tiennent à 25 familles de poissons différentes, incluant la nouvelle famille, celle des lottidés, dans laquelle la lotte a été récem­ment clas­sifiée. Le présent ouvrage traite de la totalité de celles-ci et les présente regroupées selon leur famille d’appartenance en res­pec­tant l’ordre utilisé dans « La liste des Vertébrés du Québec ». Les nomen­cla­tures latine, française et an­­ glaise utilisées ici sont é­ga­lement celles préconi­sées par cet ouvrage. Organisation de l’ouvrage Le texte a été volontairement conçu en utilisant un style et un vocabulaire simples et accessibles à tout lecteur. Cepen­dant, on y retrouve parfois des termes techniques dont la définition est donnée dans le glos­saire à la fin de l’ouvrage. Les espèces traitées sont présentées en 25 famil­les. Un texte général d’introduction sur chacune pré­cè­de la des­cription des espèces. Ce texte décrit les traits généraux et caractéristiques de la famille et informe également sur sa biologie, sa répartition mondiale, sur le nombre d’espèces totales qui la com­po­sent et sur son importance. L’introduc­tion générale de Extrait de la publication avant-propos à la deuxième édition 015 chaque famille est ensuite suivie de la liste des espèces y appartenant et que nous retrou­vons dans les eaux québécoises. Pour chacune des espèces décrites, on retrouve pre­mière­ment le nom commun français, suivi dans certains cas d’autres noms populaires utilisés pour dé­si­gner la même espèce, puis du nom scientifique et enfin du nom commun anglais. Le texte, de format standard pour toutes les espèces, est composé de quatre rubriques. Une rubrique Identifi­cation fournit des informations géné­ra­­les sur la forme du corps, la taille généra­lement observée de même qu’une description de la colo­ra­tion. On y retrouve également une description de certains traits externes carac­téristiques à l’espèce et généralement facilement observables sur le terrain. En général, nous avons tenté de mettre l’em­pha­se sur les traits permettant de différencier l’espèce de celles qui lui ressemblent le plus. La rubrique Habitat consiste en une brève descrip­tion du type de milieu dans lequel l’espèce est la plus susceptible d’être observée. Des in­formations générales sur la saison et le mode de reproduction de même que sur le type de frayère utilisé par l’espè­ce sont fournies sous la rubrique Bio­logie. On y retrouve également des notes sur le mode d’alimen­tation, et, selon les espèces, lorsque disponibles, des informations sur la croissance, la longévité et les principaux prédateurs. En effet, il faut malheureu­sement constater que de telles informa­tions de base sont souvent quasi inexistantes dans la litté­ratu­re, et ce, surtout en ce qui concerne les espèces de petite taille non exploitées. La rubrique Commen­tai­res (mentionné dans un encadré jaune) regroupe des informations pertinentes à l’espèce ayant trait selon le cas à son abondance, son impor­tan­ce pour la pêche sportive et commerciale ou encore comme appât ou comme fourrage. Des notes sur l’influence potentielle de la pollution et de la dété­rio­ration du milieu sur l’abondance de l’espèce et la qualité de sa chair s’ajoutent dans cer­tains cas. Fina­le­ment, les records de pêche à la ligne et de taille maximale observée sont mentionnés pour la plupart des espèces sportives. 016 Extrait de la publication avant-propos à la deuxième édition Photographies Une photographie accompagne le texte descriptif de chaque espèce. Par souci de conserver leur appa­rence et leur coloration naturelles, la grande majorité des spéci­mens ont été photographiés vivants, peu a­près leur capture, en aquarium ou, pour ceux de gran­de taille, anesthésiés tem­po­ rairement et étalés hors de l’eau. Pour de nombreuses espèces, la photo­ graphie suffit amplement à l’identification. Dans d’autres cas, le lecteur pourra compléter l’identifica­tion en se repor­tant au texte et à la carte de répartition. Cartes de répartition Chaque description d’espèce est accompagnée d’une carte de répartition. Celle-ci illustre la répar­ti­tion géographique de l’espèce non seulement au Québec mais également dans les autres provinces de l’est du Canada, c’està-dire l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse, l’île-duPrince-Édouard et Terre-Neuve. Ces cartes ont été large­ment réalisées en synthétisant les aires de répartition pré­sen­tées dans Scott et Crossman (1974), Bergeron et Brousseau (1983), Lee et al. 1980 et Mandrak et Crossman (1992) et en ajoutant des informations pu­bliées par quelques autres auteurs. Ces cartes ne peuvent être considérées comme complètes puisque, encore de nos jours, de très nombreux plans d’eau, no­­tam­­ment dans les régions nordiques, n’ont pas été inventoriés. De plus, plusieurs plans d’eau n’ont pas été inventoriés à nouveau depuis de très nombreu­ses années. Il est donc possible que l’aire de répartition de certaines espèces soit substantielle­ment modifiée, suite, par exemple, à la détérioration de l’habitat. Les cartes présentées procureront néan­moins au lecteur des indications fiables sur les limites potentielles de ré­par­tition connues à ce jour pour la majorité des es­pè­ces. L’utilisation de ces cartes pourra gran­de­ ment fa­ci­liter l’identification d’espèces se ressemblant mais qui occu­pent des aires de répartition différentes. Introduction 017 Clé d’identification Afin d’aider les premiers pas de l’amateur vers l’identi­fication d’un poisson qui lui est étranger, nous proposons l’utilisation d’une clé artificielle. Une clé artificielle implique que l’ordre dans lequel les poissons apparais­sent est entièrement soumis à notre bon vouloir, selon les caractéristiques qui nous intéressent de mettre en relief afin d’en faciliter la classi­fication. Cette clé, entièrement créée par les au­teurs, ne pré­tend d’aucune façon résou­dre en un clin d’œil tous les problè­mes d’identification. Elle se veut plutôt un guide permettant à l’utilisateur d’i­so­ler d’a­bord son poisson à l’intérieur d’un groupe pos­sé­dant une ou plusieurs caractéristiques physiques sem­ bla­­bles et ensuite, à partir de caractéristiques plus préci­ses, d’en identifier l’espèce ou la famille. Utilisation de la clé Quatorze grands groupes principaux rassemblent des poissons ayant une forme générale semblable ou enco­re possédant des traits distinctifs communs. Ces groupes compo­sent la première colonne. Il est très im­por­tant de prendre note que, de haut en bas, les caractéristiques deviennent de plus en plus générales, et qu’il n’est donc pas exclu qu’un poisson clas­sé dans un groupe supérieur possède des caractéristiques de groupes inférieurs. Pour cette rai­ son, il est nécessaire de lire cette première colon­ne à partir du haut, tou­jours, et d’inter­rompre la recher­che dès que le poisson se trouve classé. Une fois que le grand groupe a été déterminé, il est possible que la famille ou même l’espèce soit déjà iden­tifiée. Sinon, on doit se référer aux dif­ férentes options citées à l’intérieur du groupe. Encore une fois, il est très important de bien suivre l’ordre, de haut en bas, jusqu’à ce qu’on ait retracé les carac­téristiques appropriées. Le chiffre à côté du nom fait toujours référence à la page de la famille. Les noms en caractère gras indiquent que l’identi­fication s’est rendue jusqu’à l’espèce. 018 introduction Extrait de la publication À titre d’exemple, tentons d’ignorer le nom du poisson de la page 250 afin de l’identifier à partir de la clé. Ce poisson n’est pas anguilliforme (en forme d’anguille), il n’a pas trois nageoires sur le dos ni de petites épines, son museau n’est pas pointu et ne porte pas de barbillons, son museau n’est ni effilé ni en bec de canard, ce poisson ne possède pas non plus de longs barbillons ni de nageoire adipeuse, sa bouche n’est pas en suçoir, mais il a bien deux nageoires dorsales. Maintenant, identifions ses carac­téristiques propres à l’intérieur de ce groupe. Il n’a pas de grosses barres verticales foncées, il n’est ni petit, ni trans­pa­rent et n’a pas la queue fourchue, son museau est quel­que peu rond mais sa queue est plutôt droite (de toutes façons, le dessin ne corres­pond pas), il n’est pas élancé et sa bouche n’est pas petite, mais sa tête est bien aplatie et ses nageoires pectorales sont grosses. Ce poisson est donc un chabot, de la famille des cottidés. Il peut ques hésitations, quel­ ques incertitudes : le mu­ seau est-il survenir quel­ rond, la tête a­pla­tie ? Les dessins viennent alors appuyer ou rejeter notre choix. Les photogra­phies ainsi que la lecture de la ru­bri­que « Identifica­tion » complètent notre recherche. Le dernier groupe, queue fourchue, englobe toutes les espèces de la famille des cyprinidés. Ces pois­sons, du moins la plupart d’entre eux, se ressem­ blent à un point tel que leur identification est souvent compli­quée, même pour l’amateur le plus chevronné. Une clé beaucoup plus élaborée est nécessaire à leur identification. Toutefois, à l’aide des pho­to­graphies, de la lecture, d’un bon esprit d’ob­ser­vation et quel­que­fois, de beaucoup de per­ sé­vérance, on peut venir à bout de la plupart d’entre eux. Une attention parti­cu­lière à la position de la nageoire dorsale par rapport aux nageoires anales, à la forme ou l’allure des écail­les, à la position de la bouche, à cer­ taines taches, et un bon bout de chemin est fait. Clé d’identification des cyprins Étant donné la difficulté particulière à identifier la plupart des cyprins, nous avons cru bon d’inclure une clé spéci­fique à cette famille. Comme la introduction 019 clé qui la précède, elle a été créée à partir des caractéris­ tiques les plus évidentes permettant l’identification sur le terrain sans avoir recours à une dissection ou une ana­lyse appro­fon­ die, sauf exception. Elle doit aussi être utilisée de la même manière, c’est-à-dire de haut en bas, toujours, et en interrompant la recherche dès que le poisson se trouve classé dans une caté­gorie. Com­me des critères de colo­ration sont utilisés dans cer­ tains cas, nous sommes conscients que son usage est plus limité dans le cas de spécimens conservés, dans la formal­ déhyde ou l’éthanol, par exemple. De plus, cette clé ne permet pas néces­sairement l’iden­tifi­ca­tion des jeunes de l’année. Dans ce cas, ou s’il subsiste des ambiguïtés, nous conseillons de se réfé­ rer au type d’habitat ou à la répartition géo­ graphique décrits dans ce livre ou encore de recourir à une clé plus pointue, comme celle de Legendre (1960), citée dans les réfé­ rences bibliographiques. Bonne chance ! 020 introduction Famille des pétromyzontidés les Lamproies Les lamproies forment le groupe d’animaux ver­té­brés le moins évo­ lué que l’on con­naisse. Elles ont une structure et un développement si pri­mi­tifs que plusieurs zoologistes refusent de les consi­dé­rer comme de « vrais poissons ». En fait, cette idée est main­tenant sup­ portée en partie par le résultat d’ét­u­des génétiques récentes. Leur squelette est composé non pas d’os mais de cartilage et, con­trairement à tout au­tre poisson, elles n’ont pas de mâchoires. Elles n’ont pas d’écaille et de nageoires paires et leur seule na­geoire est peu dévelop­ pée. Elles possèdent une bou­che ronde en forme de ventouse, un entonnoir buc­cal, armée de pointes cornées plus ou moins acé­rées et sept paires de branchies en forme de poche qui s’ou­v­rent à l’extérieur par des ouvertures séparées. Les lamproies vivent de deux à huit ans, incluant une pé­riode de dévelop­pement de un à sept ans au cours de laquelle la forme larvaire, nommée am­mocète, vit en­fouie et se nourrit par filtration. C’est au cours d’une métamorphose suivant ce stade que se dé­ve­lop­pe la ventouse armée qui permettra à l’adulte des for­mes parasites de se fixer sur d’autres poissons pour se nour­rir de leur chair et de leur sang. Certaines espèces de lamproie ne sont pas parasites. Les lamproies a­dul­tes ne vivent jamais plus de deux ans. Il existe 40 es­pèces de lamproie dans le monde qui sont réparties sur­tout dans l’hémisphère Nord. Espèces présentes au Québec : 4 • Lamproie du nord • Lamproie argentée • Lamproie de l’est • Lamproie marine FAMILLE DES PÉTROMYZONTIDÉS Extrait de la publication 039 Lamproie du nord Ichthyomyzon fossor Northern Brook Lamprey Identification Cette petite lamproie à corps cylindrique ne dépasse ha­bituellement pas 15 cm. L’ouverture de sa bouche est toujours plus étroite que la largeur de son corps au ni­veau des ouvertures branchiales et les dents de l’en­ ton­noir buccal sont peu développées. La nageoire dor­sale est continue, ce qui la distingue de la lam­proie de l’est. La coloration de l’adulte varie du gris fon­cé au brun sur le dos et les flancs, et du gris au blanc argenté sur les parties inférieures. Habitat Petits cours d’eau rapides à fond graveleux ou sa­blon­neux. Les ammocètes préfèrent la portion des cours d’eau à courant plus lent et à couvert végétal. Biologie La re­production a lieu de mai à juin, lorsque la tem­pé­­rature atteint 13 à 16 °C. La lamproie du nord fraie gé­né­­ralement dans les petites rivières sur 040 FAMILLE DES PÉTROMYZONTIDÉS Extrait de la publication les fonds de gros gravier. Les reproducteurs construisent un nid en dé­plaçant de petits cailloux à l’aide de leur bouche. Une femelle pond en moyenne 1 200 œufs. Tous les a­dultes meurent après la reproduction. La larve am­mo­cète passe 4 à 5 ans enfouie et se nourrit de planc­ton animal et végétal. Les adul­tes ne se nour­ris­sent ja­mais et leur intestin n’est pas fonctionnel. N’étant pas parasite, cette lamproie n’est pas une cau­­­se de mor­talité pour les autres poissons. Tout au contraire, il semble qu’une grande concentration d’am­­mo­cètes de lam­proie du nord dans un milieu est fa­vorable pour son écosystème. D’abord, elles sont la proie de plu­ sieurs autres espèces de poissons, comme la truite arc-en-ciel, l’achi­ gan à petite bouche et le grand brochet, mais aussi, de par leur mode d’ali­men­ta­tion, elles joueraient un rôle important dans le re­cy­cla­ge des matières organiques. La lamproie du nord é­tait utilisée autrefois comme appât à la pêche spor­tive. Cet usage des lamproies est main­ tenant interdit au Québec. FAMILLE DES PÉTROMYZONTIDÉS Extrait de la publication 041 Famille des hiodontidés Les laquaiches La famille des laquaiches n’est formée que de deux espèces d’eau douce qu’on retrouve au Québec et uniquement en Amérique du Nord. Ce sont des poissons argentés, au corps très aplati latéralement et dont la nageoire dorsale se situe loin sur le corps, au-dessus de la nageoire anale dont la base est très longue. Le museau est court et arrondi et les yeux proéminents reflètent la lumière. La tête est dépour­vue d’écaille. On peut les confondre avec les aloses, les ciscos et les corégones mais la présence de dents bien développées sur la langue et les mâchoires, leurs yeux très grands et l’absence d’une nageoire adipeuse permettent de les distinguer. Espèces présentes au Québec : 2 • Laquaiche aux yeux d’or • Laquaiche argentée FAMILLE DES hiodontidés 067 Laquaiche aux yeux d’or Hiodon alosoides Goldeye Identification La laquaiche aux yeux d’or a le corps haut et très a­pla­­ti. Elle mesure habituellement entre 25 et 30 cm mais dépasse régulièrement cette taille. La bouche est pe­tite et munie de nombreuses dents pointues sur les mâ­choires et la langue. Les yeux sont grands et d’un do­ré très brillant. La nageoire dorsale prend naissance vis-­à-vis ou derrière le début de la nageoire anale, mais jamais devant, ce qui la distingue de la laquai­che argentée. Les flancs et la face ventrale sont argen­tés et le dos bleu foncé à vert bleu. Habitat Surtout en eaux turbides mais aussi dans les grandes ri­vières aux eaux claires, zones peu profondes des lacs. 068 FAMILLE DES hiodontidés Biologie La laquaiche aux yeux d’or fraie au printemps, à partir de mai, habituelle­ ment dans les fosses turbides et tran­quil­les des rivières, mais aussi en lac. Une femelle de tail­le moyenne pond environ 5000 œufs. La repro­duc­tion débute vers l’âge de 7 ans et elle peut vivre 17 ans. El­le se nourrit surtout à la brunante. Son menu varié se com­pose d’insectes aquatiques, de petits pois­sons, de mol­lusques et d’écrevisses. Ses principaux prédateurs sont le grand brochet et les dorés. Au Québec, la laquaiche aux yeux d’or est peu popu­lai­re, peut-être à cause de sa répartition restreinte. Elle est cependant capturée à la ligne en Abitibi et au Té­mis­camingue. Dans les provinces des Prairies, c’est une espèce commerciale importante et sa chair fumée est très appréciée. Le record de pêche sportive est un spé­cimen pesant 1,73 kg (3 lb 13 oz), capturé au Dakota du sud en 1987. FAMILLE DES hiodontidés 069 Extrait de la publication Extrait de la publication