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Auteurs : MM. Bonnamy et Coste
© Fine Media, 2012
ISBN : 978-2-36212-065-7
Document publié sous licence Creative Commons BY-NC-ND
Vous pouvez librement diffuser à titre gratuit ce document, en citant visiblement ComprendreChoisir.com,
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Pour toute question, contactez Fine Media à l’adresse : [email protected]
Table des matières
Les allergies en un coup d’œil7
Les causes
8
Les symptômes
8
Les types d’allergies
8
Le mécanisme
9
Les traitements
10
I. Les causes et symptômes
11
L’atopie ou les allergènes ?
12
L’atopie13
Les allergènes
14
L’urticaire16
L’eczéma18
La rhinite allergique
20
L’asthme22
La conjonctivite allergique
23
Le choc anaphylactique
25
AA Pour aller plus loin29
Astuce29
Questions/réponses de pro
29
II. Les allergies alimentaires
33
L’allergie alimentaire
33
L’allergie à l’arachide
34
L’allergie aux fruits à coque
36
L’allergie aux protéines de lait de vache
38
L’allergie aux ombellifères
41
L’allergie aux fruits de la famille du latex
42
L’allergie aux œufs
44
AA Pour aller plus loin46
Questions/réponses de pro
46
III. Les allergies aux organismes vivants
L’allergie aux animaux
L’allergie aux acariens
50
50
53
5
L’allergie au pollen
55
L’allergie aux moisissures
58
AA Pour aller plus loin61
Astuce61
Questions/réponses de pro
62
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil
67
L’allergie médicamenteuse
67
L’allergie au latex
72
L’allergie au soleil
73
L’allergie croisée
75
AA Pour aller plus loin77
Questions/réponses de pro
77
V. La prévention et les traitements
81
La prévention de l’allergie
82
La méthode de traitement
84
L’identification : les tests cutanés
85
L’éviction de l’allergène
88
La désensibilisation
90
Les traitements symptomatiques
92
L’homéopathie95
Qui consulter ? L’allergologue
96
Les autres spécialistes
99
AA Pour aller plus loin103
Astuce103
Questions/réponses de pro
103
Lexique107
Index des questions et des astuces110
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage112
Trouver des professionnels près de chez vous114
6
Les allergies en un coup d’œil
L’allergie est une réaction anormale de l’organisme contre une substance étrangère
appelée « allergène ».
Chez la plupart des sujets, cette substance
n’entraîne pas de troubles, mais, chez une
personne allergique prédisposée génétiquement, elle peut être responsable de
phénomènes différents, plus ou moins graves
selon les cas.
Pathologies de plus en plus fréquentes, les
allergies touchent près de 20 % de la population française. Néanmoins, elles concernent
principalement les pays industrialisés.
Cela s’explique d’abord par une plus grande
diversification de la consommation alimentaire.
En effet, nous consommons plus de produits exotiques et de plats préparés
avec des conservateurs et additifs alimentaires potentiellement allergisants.
En outre, la pollution atmosphérique participerait également à la sensibilisation aux allergènes (particules aériennes allergisantes).
7
Les allergies en un coup d’œil
Les causes
Les allergies sont dues soit à un terrain atopique
chez des sujets prédisposés génétiquement, on
parle alors d’atopie, soit à divers allergènes,
comme les poils de chat.
Dans le cas d’un terrain atopique, on observe
généralement une prédisposition héréditaire
de la personne, avec des antécédents familiaux
d’allergies. Dans ce cas, de très faibles quantités d’allergène suffisent pour
déclencher une allergie.
Surtout que l’allergène peut être présent depuis longtemps dans l’environnement et provoquer quand même une forte crise d’allergie subite.
Les symptômes
Les allergies apparaissent sous bien des formes. Ces manifestations peuvent
en effet être cutanées (urticaire et eczéma), respiratoires (rhinite allergique,
asthme), ou ophtalmologiques (conjonctivite).
Cependant, les conséquences peuvent parfois être beaucoup plus graves,
puisque des allergies sont à l’origine de chocs anaphylactiques ou d’œdèmes
de Quincke (gonflements très rapide et soudain de la peau).
Les types d’allergies
Pour que se développe une allergie, il est indispensable qu’un premier
contact entre l’allergène et l’organisme
du sujet ait eu lieu. On parle alors de
« sensibilisation ».
Ensuite, à chaque nouvelle rencontre
de l’allergène et de l’organisme se produira par conséquent une manifestation
allergique.
8
Les allergies en un coup d’œil
Les allergènes étant très nombreux, on répertorie un grand nombre d’allergies, classées selon plusieurs grandes catégories :
ππles allergies alimentaires (arachide, fruits à coque, protéines de lait de
vache, ombellifères, fruits de la famille du latex, œuf…) ;
ππles allergies aux acariens ;
ππles allergies au latex ;
ππles allergies médicamenteuses (antibiotiques et, notamment, la
pénicilline) ;
ππles allergies aux animaux, notamment aux chats ;
ππl’allergie au soleil ;
ππles allergies aux pollens ;
ππles allergies croisées.
Le mécanisme
Chez l’homme, le système immunitaire joue un
rôle de gardien et défend l’organisme contre les
attaques extérieures. Il est capable de reconnaître
les antigènes ou marqueurs de substances étrangères à l’organisme qui se trouvent à la surface de
particules ou de micro-organismes. En réponse à
cette agression, le système immunitaire produit
des anticorps et des globules blancs capables
d’entrer en contact avec ces antigènes et de
détruire les micro-organismes porteurs.
Or, en cas d’allergie, le système immunitaire répond de façon anormale et
exagérée à cette substance inoffensive étrangère à l’organisme.
En effet, l’antigène, alors appelé allergène, est habituellement bien toléré
par la plupart de la population. Cependant, chez les personnes allergiques, le
système immunitaire produit des anticorps et des globules blancs contre cet
antigène qu’il considère à tort comme dangereux.
9
Les allergies en un coup d’œil
Une substance tout à fait inoffensive pour certains peut ainsi provoquer une
réaction allergique chez une personne dite « sensibilisée ».
L’allergie est donc une réaction inadaptée, excessive et pathologique du système immunitaire.
Les traitements
Le premier traitement de
l’allergie repose sur l’éviction
de l’allergène mis en évidence par les tests cutanés.
Les autres traitements sont
soit spécifiques à une allergie, comme le traitement du
choc anaphylactique, soit
non spécifiques, comme les
traitements symptomatiques.
Dans certains cas, il est aussi possible de rendre l’organisme tolérant vis-à-vis
de l’allergène : on parle de « désensibilisation ».
10
I.
Les causes et symptômes
Pour qu’il y ait allergie, il faut un
terrain prédisposé (ou atopique)
et un environnement favorable
comportant des allergènes. En
outre, un même allergène peut
provoquer des symptômes différents chez deux individus, mais
également lors de deux épisodes
chez une même personne. Ainsi,
une allergie aux chats peut être
à l’origine, lors d’une première
réaction allergique, d’une urticaire, mais peut provoquer lors des réactions
suivantes une rhinite allergique, et au bout de quelques années, peut se
déclarer un asthme allergique. Les traitements symptomatiques agissent sur la
plupart des symptômes de l’allergie. C’est notamment le cas des antihistaminiques qui traitent à la fois l’urticaire, la rhinite allergique ou la conjonctivite.
En revanche, ils agissent uniquement sur les signes de la maladie et ne traitent
aucunement la cause.
11
I. Les causes et symptômes L’atopie ou les allergènes ?
Les allergies proviennent le plus souvent d’un terrain
héréditaire favorable, transmis génétiquement.
Les personnes dites sensibles ont alors une tolérance
moins importante aux allergènes présents dans notre
environnement.
En outre, une allergie peut se déclarer tardivement,
et ses conséquences, au-delà d’être contraignantes,
peuvent s’avérer très graves.
Allergie ou atopie : une prédisposition héréditaire
L’allergie survient chez des sujets
prédisposés génétiquement : la
plupart du temps, il existe des
antécédents familiaux.
On parle alors de terrain atopique
ou d’atopie, c’est-à-dire une prédisposition génétique à l’allergie.
Le risque de devenir allergique est
donc en grande partie fonction des
antécédents familiaux. Ainsi, on
considère :
ππun risque de 12,5 % à 15 % si aucun des parents n’est allergique ;
ππun risque de 25 % à 40 % si un des parents est allergique ;
ππun risque de 50 % à 65 % si les deux parents sont allergiques ;
ππun risque de 75 % si les deux parents + un membre de la famille proche
sont allergiques.
Néanmoins, les manifestations allergiques au sein d’une même famille
peuvent être très diverses : urticaire, eczéma, rhinite, asthme.
12
I. Les causes et symptômes Un environnement favorable
L’environnement doit contenir l’allergène
auquel la personne est sensibilisée pour entraîner la réaction allergique. De très faibles
quantités suffisent, et ce dernier peut en plus
être présent depuis longtemps sans que cela ait
provoqué une quelconque réaction auparavant.
Lors du premier contact avec l’allergène, on
ne parle pas de réaction allergique, mais de
sensibilisation. L’organisme garde en mémoire
l’intrusion de cette substance étrangère : ce
n’est que lors des contacts ultérieurs qu’il va se
défendre contre l’allergène en déclenchant une
réaction allergique.
L’atopie
L’apparition d’une allergie est toujours la conséquence d’une interaction entre
atopie (prédisposition héréditaire) et environnement (allergènes).
L’atopie concernerait d’ailleurs entre 20 % et 30 % de la population.
Définition
L’atopie est une prédisposition génétique à
développer des allergies.
Les personnes atopiques
possèdent, dans leur
matériel génétique, une
susceptibilité à développer une allergie vis-à-vis
de corps perçus comme
étrangers (les allergènes).
13
I. Les causes et symptômes L’atopie peut être imagée comme une « programmation » de l’individu à être
allergique à des substances données.
Les personnes atteintes d’atopie posséderaient et produiraient de manière
excessive des immunoglobulines E, qui sont une variété d’anticorps intervenant dans la réaction allergique (ils ciblent l’allergène).
C’est lorsqu’ils entrent en contact avec des allergènes (poussière, poils d’animaux, acariens, pollen…) que la réaction allergique se produit chez une
personne atopique, alors que ces mêmes allergènes n’auront aucune conséquence pour quelqu’un de non atopique.
De plus, un sujet avec une atopie peut être sensibilisé à plusieurs allergènes.
Symptômes
La réaction allergique prend différentes
formes, que ce soit de l’eczéma, une rhinite,
de l’asthme ou encore de l’urticaire.
En principe, l’enfant atteint d’atopie déclare
d’abord un eczéma atopique.
Puis, en grandissant, il peut développer
rhinite allergique et asthme. Certaines formes
légères guérissent spontanément alors que
d’autres vont nécessiter un suivi.
Une fois la substance responsable de l’allergie connue (l’allergène), il est possible de limiter les risques d’allergie en évitant tout contact avec cet allergène.
Les allergènes
Chez des personnes prédisposées, les allergènes sont responsables des phénomènes allergiques alors qu’ils sont inoffensifs et sans conséquence pour
quelqu’un de non atopique.
14
I. Les causes et symptômes Définition
Les allergènes sont des antigènes présents à la surface de particules ou substances étrangères.
Ils peuvent pénétrer par ingestion (allergie alimentaire), par inspiration de l’air
(allergie au pollen, aux poils d’animaux…), par piqûre (allergie aux hyménoptères…) ou par contact épidermique (allergie de contact).
Réaction allergique
La réaction allergique résulte de la
rencontre entre un terrain prédisposé (l’atopie) et une substance
étrangère dite « allergène ».
En l’absence de l’un ou de l’autre
de ces deux facteurs, la réaction
allergique ne peut avoir lieu.
Par ailleurs, il suffit d’une quantité minime d’allergènes pour
déclencher l’allergie (quelques
nanogrammes suffisent).
La réaction n’apparaît pas immédiatement ; elle a lieu après un ou
plusieurs contacts avec l’allergène
(on parle de « sensibilisation à
l’allergène ») :
ππL’allergie se traduit par une
fabrication en quantités
anormales d’anticorps (immunoglobulines E) dirigés contre l’allergène.
ππDe cette réaction, suit la libération de substances, comme l’histamine, qui
vont être responsables des signes cliniques de l’allergie.
15
I. Les causes et symptômes Allergènes responsables
Le pollen, les acariens, les poils d’animaux,
certains médicaments, l’arachiallergie-allergène et les moisissures (à cause des spores
des petits champignons qui se dispersent
dans l’air) font partie des allergènes les plus
communs, et sont donc responsables d’une
majorité d’allergies.
Pour lutter contre un allergène, avant tout
traitement, il faut commencer par mettre en
œuvre des actions préventives, notamment
en écartant de son environnement tous les objets et aliments qui contiennent
l’allergène responsable.
L’urticaire
L’urticaire est une réaction inflammatoire de la peau.
Définition
L’urticaire se manifeste par l’apparition de plaques rouges légèrement en
relief accompagnées de démangeaisons
intenses (ou prurit). Les lésions ressemblent à des piqûres d’ortie, d’où son
nom. En outre, on distingue plusieurs
origines de l’urticaire :
ππl’urticaire allergique (le facteur
déclenchant est un allergène) ;
ππl’urticaire physique (le facteur déclenchant peut être le froid, l’effort
physique…) ;
ππl’urticaire de certaines maladies (infections, hépatites, mononucléose
infectieuse, pathologies thyroïdiennes…).
16
I. Les causes et symptômes Allergènes responsables
De nombreux allergènes peuvent provoquer une réaction allergique de type
urticarienne, qu’ils soient alimentaires (kiwi, céleri, fraises…), médicamenteux,
ou suite à des piqûres d’hyménoptères.
Par contre, les pneumallergènes responsables d’allergies respiratoires (comme
le pollen ou les acariens) donnent rarement une réaction allergique de type
urticaire.
Traitements
Comme pour toute réaction allergique, le meilleur traitement est l’éviction de
l’allergène quand on le connaît et qu’il est possible d’éviter tout contact.
Un traitement symptomatique par antihistaminiques permet de rapidement
réduire les symptômes : disparition des lésions cutanées et du prurit.
Un cas particulier : l’œdème de Quincke
L’œdème de Quincke est une urticaire profonde. Il s’agit d’une
réaction allergique grave qui peut
engager le pronostic vital : c’est
une urgence thérapeutique !
L’œdème de Quincke se manifeste
par un gonflement des tissus au
niveau du visage et des voies respiratoires. Les lèvres, la langue, les
paupières gonflent. Le pharynx et le larynx peuvent également être atteints,
avec un risque de bloquer les voies aériennes et provoquer l’asphyxie de la
personne touchée.
Le traitement de l’œdème de Quincke est une urgence, il faut immédiatement
appeler le SAMU en composant le 15. En attendant l’arrivée des secours, il
faut suivre les instructions données par le médecin.
17
I. Les causes et symptômes Après un œdème de Quincke, il faut également assurer une éviction complète
de l’allergène responsable.
En bref, toute crise d’urticaire qui se complique d’un gonflement de la lèvre
et/ou de picotements ou démangeaisons de la gorge doit amener à consulter
en urgence.
L’eczéma
L’eczéma atopique est également appelé dermatite atopique.
Définition
Il s’agit d’un eczéma survenant chez un nourrisson prédisposé génétiquement
(terrain atopique). L’expression des gènes en cause nécessite un environnement particulier (présence d’allergènes).
En grandissant, cet enfant risque de développer d’autres manifestations allergiques comme une rhinite, une urticaire, de l’asthme…
Symptômes
Cet eczéma est très fréquent
puisqu’il touche environ 2 % à
4 % des enfants de moins de
5 ans. Il peut débuter dès l’âge
de 3 mois jusqu’à 2 ans. En
outre, il se manifeste par l’apparition de plaques rouges avec
des petites vésicules suintantes.
La peau devient ensuite rêche
et sèche. Cette affection s’accompagne de démangeaisons qui peuvent être invalidantes.
Les lésions prédominent au niveau des joues, du front et des plis (plis des
genoux, coudes…).
18
I. Les causes et symptômes Eczéma de contact
L’eczéma de contact est un eczéma qui fait suite à un
contact direct avec une substance allergisante. Après
une période de « sensibilisation » plus ou moins
longue, l’eczéma de contact apparaît. Il se manifeste
alors par des plaques rouges avec des vésicules suintantes qui vont ensuite former une croûte pour laisser
une peau rêche et sèche. L’eczéma de contact s’accompagne d’un prurit (de démangeaisons qui peuvent être
intenses). Les composés dits « métalliques » comme le
­nickel, le chrome, le mercure, etc., ou les produits
d’entretien peuvent déclencher un eczéma de contact. C’est également le cas
de certains parfums, déodorants ou cosmétiques, ainsi que du latex. Le traitement de l’eczéma de contact repose, en premier lieu, sur l’éviction complète
de l’allergène, si possible. Il comprend des antihistaminiques pour calmer les
démangeaisons, des corticoïdes par voie locale avec toutes les précautions
nécessaires à ce traitement, et enfin l’utilisation d’émollients afin de réhydrater la peau.
Traitements
L’un des premiers traitements consiste à éviter le contact avec l’allergène.
Encore faut-il le connaître ! S’il s’agit souvent des acariens, l’allergène responsable peut aller d’un composant de la lessive aux protéines du lait de vache.
Le médecin évaluera la nécessité et le moment le plus approprié pour faire
passer à l’enfant des tests cutanés afin de connaître le ou les allergènes
responsables.
Les enfants présentant un eczéma atopique
souffrent d’une forte sécheresse cutanée.
Pour ne pas agresser la peau, il est conseillé
d’éviter les bains trop chauds (eau à 36 °C)
et de ne pas sécher l’enfant trop efficacement, un tamponnage léger étant préférable.
Il est aussi recommandé d’acheter un savon surgras pour sa toilette.
19
I. Les causes et symptômes Si les démangeaisons sont trop intenses, le médecin peut prescrire un traitement par antihistaminiques pour calmer le prurit. Ce traitement repose
également sur l’application de corticoïdes sur les lésions.
Comme il s’agit d’un traitement avec des effets indésirables qui peuvent avoir
de lourdes conséquences pour l’enfant, il ne faut pas le prendre à la légère !
Seul un médecin peut prescrire ce traitement.
En outre, il faut bien suivre les instructions du médecin, car quelques règles
sont à respecter lors de l’utilisation de corticoïdes sous forme de crème ou
pommade :
ππN’utiliser que la quantité préconisée.
ππSe laver les mains après l’application.
ππDiminuer progressivement la dose ou espacer les applications selon les
directives du médecin.
ππNe pas mettre de crème à base de corticoïdes sur le siège ou les paupières
de l’enfant.
La rhinite allergique
La rhinite allergique est une affection de
plus en plus fréquente dont les signes
semblent être plus prononcés qu’auparavant.
L’augmentation des gaz à effet de serre et le
réchauffement climatique (responsables d’une
augmentation de la production de pollen)
peuvent en être la raison.
La rhinite allergique toucherait, à l’heure
actuelle, près de 25 % des jeunes adultes.
De plus, alors qu’habituellement elle survenait entre l’âge de 5 ans et 20 ans, elle peut
désormais apparaître à l’âge adulte, sans que
la personne ait présenté de tels symptômes durant son enfance.
20
I. Les causes et symptômes Définition
Allergie respiratoire, la rhinite est une inflammation de la muqueuse nasale,
suite à une sensibilisation par un agent allergisant.
Le plus souvent, l’agent responsable de cette allergie est volatil, c’est-à-dire
qu’il est présent dans l’air que l’on respire.
Lorsque l’allergène entre en contact avec les muqueuses du nez et des voies
respiratoires, le système immunitaire se défend en déclenchant une réaction
inflammatoire.
Cette réaction entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins et l’augmentation
des sécrétions qui vont conduire à l’apparition des symptômes.
La rhinite allergique peut également être le seul signe de l’allergie ou être
accompagnée d’autres symptômes comme une conjonctivite.
Symptômes et allergènes
Les éternuements en salve, l’obstruction nasale ou l’impression de
nez bouché, l’écoulement ou
encore des démangeaisons
nasales sont les principaux signes
annonciateurs d’une rhinite
allergique.
Ces derniers apparaissent généralement lorsque la personne
sensibilisée entre en contact
avec des pollens volatils (arbres,
herbes…), les plumes et poils
d’animaux et les acariens.
En outre, on parle de rhinite allergique saisonnière pour les allergies au pollen,
car elles surviennent chaque année à la même période, et de rhinite perannuelle ou chronique pour les autres allergènes.
21
I. Les causes et symptômes Facteurs aggravants
Tous les facteurs qui ont pour conséquence d’agresser la muqueuse nasale
sont connus pour aggraver la rhinite allergique.
Ainsi, l’exposition à la fumée de cigarette, surtout durant la première année
de vie, ou à d’autres irritants contenus dans l’air comme la pollution, les gaz
d’échappement et l’utilisation d’aérosols accentuent les symptômes d’une
rhinite.
De plus, l’abus de décongestionnants des voies aériennes supérieures peut
aussi s’avérer très nocif pour ce type d’allergies.
L’asthme
Près de 6 % de la population adulte et 10 %
d’enfants sont asthmatiques. Une cause allergique
est retrouvée chez 70 % à 80 % des adultes et
chez 95 % des enfants asthmatiques.
Définition
L’asthme est une affection respiratoire chronique
caractérisée par une constriction des voies respiratoires. Elle entraîne chez le sujet atteint des
difficultés pour respirer.
Elle provoque également une inflammation chronique ainsi qu’une hyperréactivité des voies respiratoires.
Types d’asthme
Dans la majorité des cas, l’asthme est provoqué par une allergie. Néanmoins,
il existe d’autres facteurs déclencheurs.
Ainsi, le stress, l’exercice physique ou une infection (comme un simple rhume)
peuvent aussi provoquer de l’asthme.
22
I. Les causes et symptômes Il en est de même lors de la prise de certains médicaments broncho-constricteurs ou lors d’une exposition à des substances agressives ou polluantes
(fumées, gaz d’échappement, aérosols…).
Symptômes et allergènes
L’asthme se manifeste par des épisodes répétés d’essoufflement, de sensations de blocage de la poitrine ou d’oppression thoracique et d’une forte
toux. En outre, les crises d’asthme surviennent particulièrement la nuit ou tôt
le matin. Pratiquement tous les allergènes peuvent provoquer de l’asthme :
ππ
ππ
ππ
ππ
ππ
les acariens ;
le pollen ;
le latex ;
les aliments ;
les médicaments.
Traitements
Le traitement de l’asthme comprend un traitement de fond pour éviter de nouvelles crises et un traitement symptomatique pour limiter les signes de l’épisode
en cours. En ce qui concerne l’origine allergique de l’asthme, il faut bien sûr
essayer au maximum d’éviter tout contact avec l’allergène responsable.
La conjonctivite allergique
La conjonctivite peut être la seule manifestation de l’allergie ou être accompagnée d’autres symptômes comme la rhinite allergique.
Définition
La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive, qui est une membrane qui tapisse le devant de l’œil et la partie interne des paupières. Elle
est dite « allergique », car consécutive à une sensibilisation directe due à un
agent allergisant, le plus souvent présent dans l’air.
23
I. Les causes et symptômes Symptômes et allergènes
Les principaux signes de la conjonctivite allergique sont :
ππdes yeux rouges ;
ππun larmoiement ;
ππun œdème des paupières ;
ππdes sécrétions avec les paupières collées ;
ππune démangeaison ou prurit au niveau
des paupières.
En outre, les pollens volatils (arbres, herbes,
etc.), les plumes et poils d’animaux ainsi que
les acariens sont les principaux allergènes
impliqués dans la conjonctivite allergique.
Traitements
L’éviction de l’allergène, si
elle est possible, est le traitement le plus efficace.
Il existe cependant des traitements symptomatiques
qui calment les symptômes de l’allergie : il peut
alors s’agir d’un traitement
par voie orale comme des
antihistaminiques, ou de
traitements locaux comme des collyres ophtalmologiques spécifiques. Mais
pour calmer l’irritation, vous pouvez aussi appliquer des compresses pendant
trois jours environ.
Il faut de plus supprimer tous les facteurs qui pourraient aggraver la conjonctivite : le maquillage des yeux, le port de lentilles…
24
I. Les causes et symptômes Le choc anaphylactique
Le choc anaphylactique est une réaction allergique grave. Aux premiers symptômes, il faut impérativement composer le 15 pour appeler le SAMU.
Définition
Le choc anaphylactique est une réaction allergique exacerbée qui peut être
très grave. Les signes d’un choc anaphylactique sont classés en quatre grades,
qui renvoient à un degré d’urgence différent. Les troubles cutanés correspondent alors au grade 1, tandis que le grade 4 est l’arrêt respiratoire.
Il peut s’accompagner d’une chute de la pression artérielle et d’une accélération du rythme cardiaque.
Dans les cas les plus graves, le choc anaphylactique peut aller jusqu’au décès
par arrêt circulatoire ou asphyxie suite à un spasme bronchique.
Symptômes
Cutanés, respiratoires, digestifs, etc., les signes
avant-coureurs d’un choc anaphylactique sont
nombreux.
Néanmoins, ils n’apparaissent pas toujours tous,
et peuvent être interprétés de bien des manières.
Ainsi, l’apparition sur la peau d’urticaire, de
démangeaisons ou d’œdèmes au niveau du
visage, des yeux, des lèvres…, et des difficultés respiratoires comme une forte toux,
des éternuements, des difficultés à respirer,
une crise d’asthme ou une dyspnée doivent
immédiatement vous faire penser à un choc
anaphylactique.
25
I. Les causes et symptômes Si en plus, vous souffrez de problèmes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées) et de troubles plus généraux comme des
malaises, une fatigue intense, des sueurs, une pâleur, des frissons, une sensation d’oppression, etc., il faut vous rendre d’urgence à l’hôpital ou contacter
le SAMU.
En effet, dans les cas les plus graves, le choc anaphylactique se traduit par
une perte de connaissance pouvant aller jusqu’au coma.
Gestes de secours
Si vous êtes confronté un jour à une personne présentant les signes d’un choc
anaphylactique, procédez de la manière suivante :
ππAppelez le SAMU en composant le 15.
ππAllongez la personne sur le dos avec les jambes surélevées ; si elle est
inconsciente, placez-la en position latérale de sécurité.
ππSi la personne a un kit d’adrénaline et qu’elle est inconsciente ou présente
des signes de gravité, administrez-lui l’adrénaline par voie intramusculaire
(selon le dosage indiqué sur l’ordonnance).
ππRestez auprès de la personne en attendant les secours.
Prévention
Lorsqu’on se sait sensible à
un allergène donné, d’autant
plus si ce dernier est connu
pour possiblement entraîner des réactions graves, il
est important d’éviter tout
contact.
En outre, il est essentiel de
toujours avoir sur soi des antihistaminiques et de l’adrénaline auto-injectable
avec la prescription du médecin.
26
I. Les causes et symptômes Enfin, lire attentivement la composition de chaque aliment consommé
ou de chaque cosmétique utilisé est essentiel, même si cela s’avère très
contraignant.
Traitements
Le choc anaphylactique est une manifestation grave de l’allergie qui peut
engager le pronostic vital.
Dès les premiers signes (œdème au visage, urticaire généralisée, difficulté à
avaler…), il faut immédiatement contacter le SAMU en composant le 15. En
attendant l’arrivée des secours, les recommandations du médecin doivent être
suivies à la lettre.
Lorsqu’on a déjà fait un choc anaphylactique, il faut tout mettre en œuvre
pour assurer l’éviction complète de l’allergène responsable. C’est pourquoi il
est important que les membres de l’entourage sachent à quel allergène la personne est sensible.
Pour cela, la personne allergique doit toujours porter sur elle une carte d’identité de l’allergique sur laquelle est inscrit le type d’allergie dont elle souffre.
Lors de voyages à l’étranger, il faut aussi penser à inscrire dans la langue du
pays la liste des allergènes concernés.
Si l’allergie est d’origine alimentaire, il est nécessaire de
toujours vérifier la composition d’un plat préparé et de
s’enquérir de la présence ou
non de l’allergène dans un
restaurant ou si on est invité.
Il ne faut jamais consommer
un aliment lorsqu’on ignore
sa composition exacte. Au
moindre doute, il vaut mieux
s’abstenir !
27
I. Les causes et symptômes Par ailleurs, il existe des traitements à mettre en œuvre dès les premiers signes
(après avoir appelé le SAMU). Aussi, la personne doit toujours avoir dans
sa pharmacie et dans son sac les médicaments prescrits par son médecin, à
prendre en cas de récidive.
Ces derniers sont principalement des antihistaminiques, des corticoïdes et de
l’adrénaline auto-injectable.
En outre, il est essentiel de suivre les instructions du médecin, car chacun de
ces traitements doit être administré en fonction de signes précis. L’entourage
doit également être sensibilisé à ce traitement ; aussi, il est recommandé
qu’un ou plusieurs membres de la famille soient « formés » par le médecin à
la pratique du traitement.
28
I. Les causes et symptômes AA Pour
aller plus loin
Astuce
Soignez vos allergies pour limiter vos ronflements
par Élo82
Très souvent, le ronflement est consécutif au nez bouché, lui-même lié à des allergies chroniques qui semblent anodines et que l’on ne soigne pas toujours bien.
Sachez cependant qu’il n’est pas normal d’avoir le nez qui coule tous les jours :
cela peut traduire une rhinite allergique.
Plusieurs traitements existent contre les allergies, à commencer par la prise d’antihistaminiques. Des traitements désensibilisant sont aussi disponibles. Dans
tous les cas, essayez d’identifier la cause de vos allergies, puis de la supprimer
(acariens, poils d’animaux, pollens…).
Questions/réponses de pro
Allergie aux acariens
Est-il exact que certaines allergies aux chats sont en fait des allergies aux acariens dont les chats sont porteurs ?
Si oui, quel(s) acaricide(s) employer pour les en débarrasser ?
Question de Catherine L40
ΔΔ Réponse de Juliejet
Oui, effectivement, les chats sont porteurs d’acariens, et beaucoup de personnes allergiques y sont très sensibles.
Malheureusement, je ne pense pas qu’il existe un moyen de se débarrasser
de ces acariens, c’est d’ailleurs pour cela qu’en général, on traite la personne en la désensibilisant et non l’animal.
Je crois bien que les acariens se trouvent au niveau de la langue du chat, et
que ces derniers les déposent en se léchant. C’est d’ailleurs pour cette raison que les personnes sont souvent plus allergiques aux chatons.
29
I. Les causes et symptômes Moquette et allergies
Des rumeurs disent que la moquette est très mauvaise pour les acariens et les
allergies. Qu’en est-il ?
Question de Timette13011
ΔΔ Réponse de Chott
Ce ne sont que des rumeurs… La moquette n’est pas un « nid à acariens »
comme beaucoup le pensent.
Veillez simplement à bien entretenir votre intérieur en aérant régulièrement,
en luttant contre l’humidité et en passant souvent l’aspirateur, et tout ira bien !
ΔΔ Réponse de Schloubidou
Non, la moquette n’est pas le terrain favori des acariens. Les acariens aiment
la chaleur et l’humidité et se nourrissent de particules de peau, les squames.
On les trouve donc principalement dans les lits, les plumes et les tissus. Par
contre, il est vrai que la moquette retient davantage les acariens.
En effet, lorsque vous secouez les couvertures, vous laissez tomber les acariens sur le sol. Si vous avez une moquette, ils sont retenus à l’intérieur des
fibres, tandis qu’avec un sol dur, ils se dispersent dans l’air.
Pour remédier à la prolifération d’acariens, vous devez ventiler votre
intérieur et aérer vos literies pour évacuer l’humidité, passer l’aspirateur
régulièrement pour garder un intérieur sain, et acheter un test « acariens »
en pharmacie afin de mesurer le taux d’acariens de votre moquette.
Literie et allergies
Je suis très sensible aux allergies et je voudrais savoir quelles précautions je dois
prendre concernant ma literie.
Question d’Olivier76
ΔΔ Réponse de Macgyver
Dans une maison, pas facile de lutter contre les acariens !
Plusieurs solutions cependant limiteront les troubles respiratoires. Avant
tout, votre literie doit être bien traitée. Le matelas, le sommier et le linge,
surtout s’ils sont en matières synthétiques, doivent avoir subi un traitement
anti-acarien, anti-bactérien, et anti-humidité pour éviter le développement
de tout champignon.
30
I. Les causes et symptômes En outre, les textiles naturels possèdent naturellement ces propriétés ; vous
pouvez donc acheter un matelas, un sommier et votre linge de lit en fibres
naturelles. De plus, un sommier à lattes et un matelas à ressorts empêcheront les acariens de s’y nicher facilement.
Vous devez également davantage aérer vos pièces et votre literie, étendre
vos draps, couettes et couvertures à l’extérieur et au soleil, et enfin ouvrir
les fenêtres de la chambre, soulever le matelas…
Allergie à la chicorée ?
Peut-on être allergique à la poussière de café, car je travaille dans une usine de
café depuis un an et j’ai souvent des démangeaisons importantes au niveau des
jambes, bras, à la tête et au visage, accompagnées de taches rouges qui se transforment après en hématomes.
On m’a fait des prises de sang pour voir si je suis allergique au café, mais les tests
pour les allergies à la chicorée n’existent pas.
Une telle allergie existe-t-elle ? Est-ce possible ?
Question de Néandertalien
ΔΔ Réponse de Pédébé
Effectivement, cela est possible. Rapprochez-vous de votre médecin et d’un
allergologue, qui seront plus à même de vous renseigner.
Allergie au baume du Pérou
Je suis allergique au baume du Pérou. Quels sont les aliments à éviter ?
Question de Poisson
ΔΔ Réponse de Pédébé
En cas d’allergie au baume du Pérou, vous devez éviter les citrons, les clous
de girofle, les mandarines, les oranges, les pamplemousses, certains produits
apéritifs (dans lesquels il est utilisé comme aromate), les cakes, la cannelle,
les caramels, les chewing-gums, les chocolats, les confitures à l’orange, les
dragées, les friandises ou glaces à l’orange et au citron, les limonades, les
marmelades, le miel, les pains d’épice, le sucre vanillé, la vanilline ou encore
les thés aromatisés…
31
I. Les causes et symptômes Cette liste est bien sûr non exhaustive, consultez votre médecin traitant
pour plus d’informations.
Allergie aux poissons
Je voudrais savoir quels sont les symptômes d’une allergie aux poissons et aux
fruits de mer et quelle est l’origine de cette allergie.
Question de Solen
ΔΔ Réponse de Pédébé
Cela est dû à une réaction anormale du système immunitaire face aux protéines contenues dans les fruits de mer.
Différentes réactions allergiques peuvent se manifester : réactions cutanées,
troubles digestifs ou gastro-intestinaux, difficultés respiratoires ou, plus
grave, choc anaphylactique (collapsus cardiovasculaire).
32
II.
Les allergies alimentaires
Entre 3 % et 10 % de la population serait atteinte d’une allergie alimentaire,
un nombre en constante augmentation.
L’allergie alimentaire se déclare généralement lors du deuxième contact avec
l’aliment concerné, et de très faibles quantités suffisent pour déclencher une
réaction.
L’allergie alimentaire
Les réactions allergiques déclenchées par
un aliment peuvent survenir rapidement
après le repas, au cours de l’ingestion
(dans les deux heures suivantes), ou avec
retardement, soit jusqu’à 48 h après.
L’urticaire ou l’eczéma ainsi que la rhinite
allergique ou l’asthme sont les symptômes principaux de ce type d’allergies.
Cependant, elles peuvent aussi avoir des conséquences plus graves et entraîner soit un œdème de Quincke, soit un choc anaphylactique.
33
II. Les allergies alimentaires Par ailleurs, le diagnostic d’une allergie alimentaire repose sur un interrogatoire qui a pour objectif de rechercher des aliments présents dans les plats
précédant la réaction allergique et non habituellement consommés par la personne. Puis, des tests cutanés permettent de confirmer ce diagnostic. Une
fois, l’allergène identifié, il faut bannir le produit de son alimentation.
En outre, les principaux allergènes responsables d’une allergie alimentaire sont :
ππl’arachide ;
ππles fruits à coque ;
ππles protéines de lait de vache ;
ππles fruits de la famille du latex ;
ππles ombellifères ;
ππles œufs.
L’allergie à l’arachide
L’allergie alimentaire à l’arachide est de plus en plus fréquente, puisque le pourcentage de personnes atteintes a doublé ces dix dernières années. C’est la
deuxième allergie alimentaire la plus fréquente de l’enfant après celle à l’œuf.
Qu’est-ce que l’arachide ?
L’arachide, plus communément appelée
cacahuète, est un aliment de la famille des légumineuses. Elle peut se présenter sous forme de :
ππbeurre, très utilisé en Amérique du Nord et
au Canada ;
ππhuile, utilisée comme huile de table ou
comme matière première pour la fabrication
de margarine ;
ππfarine, utilisée pour la fabrication de certains
gâteaux ;
ππdécortiquée, utilisée soit en apéritif, soit en
confiserie.
34
II. Les allergies alimentaires Aliments à proscrire
Lorsqu’on est allergique à l’arachide,
il faut bien surveiller les étiquettes des
aliments, car beaucoup sont préparés
ou conditionnés sur des chaînes de
production pouvant être utilisées
pour des préparations contenant de
l’arachide.
Ainsi, de nombreux aliments pouvant
contenir de l’arachide sont à prescrire : gâteaux, biscuits, pâtisseries,
galette des Rois, céréales du petitdéjeuner, chocolat, bonbons, sauces,
sauces salades, yaourts, soupes,
certaines charcuteries (saucisse de Francfort), certaines boîtes de conserve,
certains pains spéciaux.
Allergies croisées
Chez certaines personnes déjà
sensibilisées à un allergène, un
premier contact avec un autre
allergène peut entraîner une
nouvelle réaction allergique ;
on parle alors d’une allergie
croisée. La plupart du temps,
les allergènes se ressemblent
beaucoup ou appartiennent à
une même famille.
Même si les allergies croisées à l’arachide sont plutôt rares, elles sont tout de
même possibles et concernent principalement les autres légumineuses (lentilles, haricots), le kiwi, la banane, le soja, le sésame, le lupin, le latex et les
fruits à coque.
35
II. Les allergies alimentaires L’allergie aux fruits à coque
Les allergies aux fruits à coques, notamment à la noisette, sont fréquentes :
elles représentent près de 10 % des allergies alimentaires de l’adulte.
Que sont les fruits à coque ?
Les fruits à coque
sont des fruits secs
oléagineux (dont
on peut extraire de
l’huile) qui poussent
sur des arbres, ils
appartiennent à
une famille botanique différente de
l’arachide.
Cela concerne donc
principalement :
ππles amandes, les noisettes, les noix (du Brésil, de cajou, de coco, de macadamia, de pécan, etc.) ;
ππles pignons, les pistaches, les châtaignes.
Symptômes
L’allergie aux fruits à coques peut prendre différentes formes, mais les réactions sont surtout cutanées (urticaire et eczéma) et respiratoires (rhinite
allergique, asthme allergique…)
Néanmoins, des problèmes graves peuvent également survenir, comme un
choc anaphylactique.
En effet, environ 15 % des chocs anaphylactiques dus à des allergies alimentaires sont le fait des fruits à coque (avec une plus grande fréquence pour les
noix de cajou).
36
II. Les allergies alimentaires Aliments à proscrire
Les fruits à coques sont présents dans de
nombreux produits préparés. Lisez donc toujours bien les étiquettes !
Vous pouvez, par exemple, en trouver
dans le chocolat, les biscuits apéritifs, certains gâteaux et biscuits, les céréales pour le
petit-déjeuner, les pâtes à tartiner, les pains
spéciaux, des sucreries (nougats, dragées…), de la charcuterie (certains saucissons, pâtés…).
Traitements
L’allergie doit être confirmée par un allergologue à l’aide de tests cutanés.
Une fois le diagnostic établi, il faut impérativement supprimer de son alimentation le ou les fruits à coque en cause. Vous ne devez plus voir aucun contact
avec l’allergène. Pour cela, il est nécessaire de surveiller attentivement sa
nourriture et de bien lire les étiquettes des produits alimentaires. Une aide et
les conseils d’une diététicienne ou d’un médecin-nutritionniste sont parfois
nécessaires.
Allergie croisée
Les réactions croisées entre les fruits à coque et l’arachide sont fréquentes. Les personnes allergiques aux
noisettes, noix, noix de pécan et noix du Brésil ont un
risque élevé d’être aussi allergiques à l’arachide.
D’autres réactions croisées existent comme avec la noix
et les rosacées (abricots, cerises, fraises, framboises,
noisettes, pêches, poires, pommes, prunes…), et les noisettes réagissent avec de nombreux pollens.
Enfin, des réactions croisées entre les fruits à coque et les légumineuses (soja,
haricots, pois chiche, lentilles…) sont également possibles.
37
II. Les allergies alimentaires L’allergie aux protéines de lait de vache
L’allergie aux protéines de lait de
vache est une maladie fréquente qui
toucherait 2 % à 3 % des enfants
de moins de 2 ans et représenterait environ 10 % des allergies
alimentaires.
Définition
L’allergie aux protéines de lait de vache est rarement une allergie isolée.
Ainsi, plus de la moitié des personnes concernées serait allergique à d’autres
aliments comme l’arachide, les œufs…
Symptômes
La plupart du temps, l’allergie au lait
de vache se manifeste précocement
au cours de la vie : dès les premiers
biberons.
En outre, ses manifestations sont très
variables, bien qu’elles soient souvent de type digestif : vomissements,
diarrhées, douleurs abdominales.
Un eczéma, une urticaire, un asthme
allergique ou une rhinite sont aussi
des symptômes fréquents chez les
enfants atteints.
Plus rarement, la maladie peut
se manifester par un choc
anaphylactique.
38
II. Les allergies alimentaires Diagnostic
Les manifestations de l’allergie au lait de vache n’étant pas typiques, le diagnostic s’effectue grâce à des examens médicaux :
ππdes tests cutanés ou des
prick-tests ;
ππun patch-test spécifique aux protéines de lait de vache (sorte de
buvard imbibé de lait que l’on
colle sur la peau du bébé, en cas
d’allergie, une réaction cutanée
apparaît en moins de 48 h) ;
ππune prise de sang ;
ππun test de provocation sous surveillance médicale.
Le lait de vache contient trois fois plus de protéines que le lait humain.
Néanmoins, les protéines les plus allergisantes sont surtout la bétalactoglobuline, l’alphalactalbumine et les caséines.
Aliments à proscrire
Les protéines de lait de vache
sont bien sûr présentes dans
les produits laitiers, mais elles
peuvent aussi apparaître dans
certains plats préparés.
Veillez donc toujours à bien
lire la composition de ces plats.
En outre, il faut bannir de
votre alimentation le lait frais
ou longue conservation, le lait
en poudre, les fromages et les yaourts et desserts lactés, le beurre et la crème,
les pâtisseries.
39
II. Les allergies alimentaires Traitements
Évidemment, le meilleur traitement est
l’éviction de tous les produits contenant
des protéines de lait de vache.
Néanmoins, cette allergie guérit dans
près de 90 % des cas.
En effet, à l’âge de 3 ans, 90 % des
enfants n’en souffrent plus. Cela
est d’autant plus vrai que l’éviction
aura été commencée précocement.
La désensibilisation est ainsi réalisée
qu’exceptionnellement.
Pour compenser les apports du lait de
vache, les médecins prescrivent des
hydrolysats de protéines en substitution.
Ces préparations contiennent des
protéines de lait de vache, mais ces dernières sont coupées « en morceaux », car seules les protéines complètes sont
allergisantes.
Ces hydrolysats permettent alors d’assurer une nutrition efficace pour les
jeunes enfants.
Par ailleurs, il est aussi recommandé d’éviter les laits de soja, de brebis ou de
chèvre qui présentent des allergies croisées avec les protéines de lait de vache.
Environ 30 % des enfants allergiques au lait de vache le sont également aux
protéines de soja, et 70 % d’entre eux le sont aux protéines de lait de chèvre.
La réintroduction du lait de vache se fait généralement vers l’âge de dix ou
douze mois, après une période d’éviction totale, puis une réévaluation médicale du statut allergique (tests cutanés, prise de sang…).
Elle se déroule, en principe, en milieu hospitalier, sous surveillance médicale.
40
II. Les allergies alimentaires L’allergie aux ombellifères
10 % des allergies alimentaires de l’adulte seraient dues aux ombellifères.
Que sont les ombellifères ?
Les ombellifères sont des familles de plantes reconnaissables par leurs fleurs
en forme d’ombrelles. On peut ainsi citer le céleri, les carottes, l’aneth, le
fenouil, le persil, le carvi, l’anis et la coriandre.
Symptômes
Tous les symptômes les plus courants des
allergies alimentaires peuvent être des indicateurs d’une allergie aux ombellifères, que
ce soit de l’urticaire, de l’eczéma, une rhinite
allergique, de l’asthme, ou plus grave, un
choc anaphylactique.
En outre, l’allergie au céleri peut provoquer
des réactions sévères.
Traitements
Le meilleur moyen d’éviter une réaction allergique
est l’éviction de l’allergène en question.
Néanmoins, ce n’est pas toujours facile, car certains
allergènes peuvent être bien cachés.
Par exemple, en cas d’allergie au céleri, il faut être
très prudent avec le jus de tomate, car ce dernier contient très souvent du sel de céleri, avec les
potages et veloutés, mais également avec tous les
plats préparés, puisque le céleri est un exhausteur
de goût très employé.
41
II. Les allergies alimentaires De même, l’anis, la coriandre et le carvi sont des épices présentes parfois en
petite quantité dans de nombreux plats et desserts.
Il faut donc être extrêmement vigilant : regarder les étiquettes, demander si
les plats contiennent l’allergène en cause…
Allergie croisée
Une personne allergique à une ombellifère peut être allergique à une autre
plante de la même famille.
Des réactions croisées entre les ombellifères et les composées sont fréquentes, principalement avec la laitue, les endives, le tournesol, l’armoise et
l’ambroisie.
L’allergie aux fruits de la famille du latex
L’allergie aux fruits de la famille du latex est une affection fréquente, puisque
4 % de la population serait touchée.
Que sont les fruits de la famille du latex ?
On entend par « fruits de la famille
du latex » ou « fruits du groupe du
latex », tout fruit pouvant provoquer une réaction croisée avec le
latex. Ces derniers peuvent contenir eux-mêmes du latex, mais ce
n’est pas toujours le cas. Ainsi sont
concernés le kiwi, l’avocat, la châtaigne, la banane, le melon, la
pêche, la figue, la mangue, les
fruits de la passion, etc.
On parle parfois de « syndrome fruit-latex » pour évoquer ces allergies croisées fréquentes avec les fruits de la famille du latex.
42
II. Les allergies alimentaires Symptômes
L’allergie aux fruits de la famille du latex peut se manifester de différentes
façons :
ππurticaire ;
ππeczéma ;
ππrhinite allergique, asthme allergique ;
ππchoc anaphylactique.
Aliments à proscrire
Il faut éliminer de son alimentation
tous les produits contenant l’allergène responsable. Des réactions
allergiques peuvent également survenir suite à un simple contact
cutané du fruit en question, comme
avec le kiwi. Il faut donc éviter de
manipuler les fruits auxquels on est
allergique.
En outre, il existe aussi des cas d’allergie au latex dus à des organismes génétiquement modifiés, comme certaines tomates qui contiennent des protéines
de latex.
Des allergies alimentaires au latex peuvent également être provoquées par la
manipulation de plats ou d’aliments avec des gants en latex. Il faut donc être
très prudent et ne pas hésiter à se renseigner.
Traitements
Le traitement repose sur l’éviction complète de l’allergène en cause. Il est
nécessaire de réaliser un bilan allergologique avec des tests cutanés pour
déterminer quels sont les allergènes responsables. Les évictions seront évaluées ensuite par l’allergologue.
43
II. Les allergies alimentaires L’allergie aux œufs
L’allergie aux œufs est une allergie fréquente qui touche près de 5 % des
enfants.
Symptômes
Comme toutes les allergies, l’allergie à l’œuf peut prendre différentes formes.
Le plus souvent, elle se manifeste par un fort eczéma atopique. Elle peut aussi
prendre la forme d’un asthme allergique, d’une urticaire, ou encore d’une
rhinite…
Néanmoins, bien que le choc anaphylactique soit très rare, il n’est pas à
exclure pour autant.
Allergènes responsables
C’est le blanc de l’œuf, constitué de
différentes protéines, qui contient les
allergènes, et non le jaune qui se compose principalement de lipides et est
donc peu allergénique.
En outre, l’ovalbumine et l’ovomucoïde
sont les deux principales protéines susceptibles d’être responsables d’allergies.
Et dans une moindre mesure, on peut
également citer le lysozyme et la
conalbumine.
Néanmoins, l’ovalbumine est une protéine dite thermolabile, c’est-à-dire
qu’elle est détruite par la chaleur. La cuisson de l’œuf évite alors l’allergie, si
l’ovalbumine est le seul allergène auquel vous êtes réactif.
Par contre, l’ovomucoïde résiste à la chaleur, la cuisson n’empêche donc pas
la réaction allergique.
44
II. Les allergies alimentaires Aliments à proscrire
Il est conseillé d’éviter tous les produits alimentaires susceptibles de contenir des protéines
d’œuf : mayonnaise, nombreuses pâtisseries,
biscottes, plats préparés… Vérifier leur composition est donc un geste essentiel, et il ne faut
surtout pas hésiter à poser la question lorsque
vous mangez à l’extérieur.
De plus, certains produits d’hygiène contiennent
de l’œuf, aussi vous devez être vigilant lorsque
vous achetez votre savon ou votre shampoing.
Certains médicaments sont aussi préparés avec des protéines d’œufs. Lorsque
vous allez consulter un médecin qui ne vous connaît pas, spécifiez-lui toujours
votre allergie. En effet, certains traitements pour les maux de gorge ou les
aphtes peuvent contenir du lysozyme, une protéine de l’œuf.
En outre, les vaccins contre la rougeole-oreillons-rubéole (ROR), la grippe, la
fièvre jaune… sont à base d’œuf. Néanmoins, ces derniers ne sont pas forcément contre-indiqués, puisqu’il existe des protocoles pour les réaliser sous
surveillance médicale. Mais il est nécessaire d’en parler avec votre médecin,
car certains de ces vaccins protègent contre des maladies qui peuvent s’avérer
très graves, il peut donc être utile de les faire réaliser.
Traitements
Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitements de désensibilisation pour les
protéines de l’œuf.
Le meilleur moyen reste donc la prévention avec l’éviction de tout produit
susceptible de contenir l’allergène concerné.
Bien que très contraignante, l’éviction prolongée offrirait à plus de la moitié
des personnes allergiques une restauration de la tolérance à l’œuf, la réintroduction devant se faire en milieu médical spécialisé.
45
II. Les allergies alimentaires AA Pour
aller plus loin
Questions/réponses de pro
Noix verte et allergie
Est-il vrai que la noix verte est moins allergisante que la noix sèche ? Une personne allergique peut-elle en ingérer sans déclencher de réaction ?
Question de Fanny
ΔΔ Réponse de Pédébé
Non, ou du moins pas sans un avis médical préalable…
Risques d’une allergie au céleri ?
Est-ce qu’une allergie au céleri peut déclencher un choc anaphylactique ?
Question de Bg06
ΔΔ Réponse de Windows
Oui, une allergie au céleri peut être responsable de démangeaisons, d’éruptions cutanées (urticaire), d’un gonflement des lèvres ou dans la bouche,
de vomissements, d’une diarrhée, ou d’asthme. Surtout, lisez toujours bien
l’étiquetage des denrées alimentaires.
Allergie à l’ananas ?
J’ai travaillé pendant 12 ans dans un milieu où je manipulais des encres UV, ce
qui m’a rendu hypersensible aux produits chimiques et intolérante à de nombreux produits alimentaires.
J’ai lu que l’ananas faisait partie des fruits interdits. Dois-je arrêter d’en manger ? Faut-il éviter tous les fruits, sauf les pommes et les petits fruits ?
Question de Lilyb
ΔΔ Réponse de Chantou
Je ne pense pas que l’ananas soit interdit, les autres fruits non plus d’ailleurs. Il faut peut-être éviter les croisements banane/kiwi.
En cas d’incertitude, réduisez la quantité et parlez-en à votre médecin.
46
II. Les allergies alimentaires Aliments interdits en cas d’allergie à l’arachide
Mon fils est allergique à l’arachide, et j’ai besoin de la liste des aliments interdits
pour son école. Quels produits mon fils ne doit-il pas consommer ?
Question de Mane
ΔΔ Réponse de Pédébé
Voici une liste (non exhaustive) des aliments interdits en cas d’allergie à
l’arachide : cacahuètes, huile d’arachide, beurre de cacahuète, margarine,
certains saucissons, pâtés, saucisses, salades composées, crème-dessert,
fromages aux fruits secs, yaourts au muesli, laitages comprenant des
céréales, confiseries et préparations portant la mention « huile végétale »
ou « graisse » sans autre précision, comme les chips, pains fabriqués avec
de la farine de lupin et pains spéciaux aux céréales, céréales du petit-déjeuner, viennoiseries, biscuits, pâtisseries sous forme de produits industriels,
biscuits apéritifs, barres céréalières, pâtisseries, chocolats fourrés, pralines,
glaces, nougats, tartes frangipanes, galettes des Rois, barres chocolatées aux
fruits secs, fruits secs et pommes de terre en raison d’une allergie croisée
possible avec les fruits à coque, soupes, bières, biscuits secs, crackers, hamburgers, plats préparés, décors de glace à base de « poudre de noisette »,
amandes et pâtes d’amande, certains arômes…
Le mieux serait de vous adresser à votre médecin traitant, qui pourra vous
fournir une liste complète.
Fève de cacao = fruit à coque ?
J’ai l’impression que je suis en train de développer une intolérance aux fruits à
coque et je voudrais savoir si la fève de cacao en fait partie.
Question de Monique
ΔΔ Réponse de Pédébé
Oui, la fève de cacao fait partie des fruits à coque ligneuse.
Origine d’une allergie alimentaire
Une forte urticaire provoquée par une réaction allergique peut-elle être due à la
cardamone ou au lait de coco ?
Question d’Ellefie
47
II. Les allergies alimentaires ΔΔ Réponse de Pédébé
Cela n’est pas impossible, mais seul votre médecin ou allergologue pourra
déterminer l’origine de cette allergie et vous proposer un traitement adapté.
Pénicilline et roquefort
Peut-on consommer du roquefort si on est allergique à la pénicilline ?
Question de Sadis
ΔΔ Réponse de Costes
Les pénicillines sont des antibiotiques bêta-lactamines. On trouve ces
toxines dans la moisissure et les champignons du genre pénicillium.
Le « bleu » du roquefort est un champignon de la famille du pénicillium, à
savoir le pénicillium roquefort. On trouve donc dans le bleu du roquefort et
dans tous les fromages dits « bleus » et autres fromages à champignon des
pénicillines. Il ne faut donc pas en manger si l’on est allergique.
Fièvre et allergie alimentaire
Mon petit-fils a eu de la fièvre pendant trois jours, puis des plaques rouges sont
apparues un peu partout sur son corps : les cuisses, le ventre et le cou, sauf sur le
visage. À la clinique, ils m’ont dit qu’il avait fait une allergie alimentaire.
Cependant, il a seize mois et n’a mangé aucun nouveau produit alimentaire. Estce possible ?
Question de Badnath
ΔΔ Réponse de Costes
Oui, une intoxication est souvent accompagnée de fièvre. Et c’est aussi un
symptôme en cas d’allergie.
Concernant le fait qu’il n’ait rien mangé de nouveau, il arrive qu’une allergie
se déclenche n’importe quand. D’où l’importance, surtout chez un enfant si
jeune, de faire un dépistage allergique.
Allergie aux graminées céréalières
Mon fils a un grave eczéma depuis l’âge de deux mois. Depuis peu, nous savons
qu’il est allergique aux pollens de graminées.
48
II. Les allergies alimentaires Existe-t-il un lien entre ces allergies et son eczéma ? Si oui, est-ce dû à la nourriture qui peut contenir du blé, du seigle, de l’avoine et d’autres céréales ?
Devons-nous limiter sa consommation de pain, biscottes, céréales ?
Question de Mabelle
ΔΔ Réponse de Pédébé
Effectivement, il n’est pas rare qu’une allergie alimentaire soit responsable
d’une poussée d’eczéma.
Je vous invite à consulter votre pédiatre ou allergologue qui pourra répondre
à l’ensemble de vos questions et vous indiquer quel régime alimentaire
imposer à votre enfant.
49
III.
Les allergies aux
organismes vivants
La nature peut être source d’allergies nombreuses et variées. Un grand
nombre d’animaux (mammifères, oiseaux, insectes, etc.) sont potentiellement
allergènes, en particulier pour les plus petits, mais certaines plantes (arbres,
légumes, fruits, etc.) le sont également.
L’allergie aux animaux
L’allergie aux animaux est de plus en plus fréquente. Elle touche principalement les enfants.
Animaux les plus allergisants
Les allergies aux animaux sont divisées en trois grandes catégories qui
regroupent d’un côté les animaux à
poils, d’un autre les animaux à plumes,
et enfin les insectes.
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III. Les allergies aux organismes vivants Parmi les animaux à poils, le
chat est le plus connu, alors que
le chien serait moins allergisant.
L’allergène est alors principalement contenu dans sa salive
qu’il dépose sur son pelage.
Par ailleurs, 30 % des personnes allergiques aux animaux
le sont au contact d’un cheval,
où les allergènes se situent cette fois principalement au niveau des squames
et de l’urine des équidés. En outre, les allergènes des bovins se retrouvent
surtout dans leurs poils, urine et salive. Enfin, les rongeurs (hamsters, lapins,
cobayes…) possèdent des allergènes très virulents qui peuvent être responsables d’allergies invalidantes. Ils sont notamment contenus dans l’urine qui,
en séchant, émet des protéines allergisantes dans l’air qu’on respire. Par
ailleurs, les plumes des animaux sont en fait rarement allergisantes en ellesmêmes, mais elles peuvent contenir des acariens qui eux le sont. En outre,
chez les oiseaux, les allergènes se trouvent dans leurs déjections.
Enfin, c’est principalement à la suite d’une piqûre de puce, tique ou blatte
qu’une allergie aux insectes se déclare. En revanche, il faut être très prudent
avec les hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons) dont l’allergène est contenu
dans le venin, car leur piqûre peut être très dangereuse pour quelqu’un
d’allergique.
Symptômes
L’allergie aux animaux peut se manifester
de différentes façons :
ππdes signes respiratoires de type rhinite
ou asthme ;
ππune conjonctivite ;
ππdes signes cutanés comme de l’eczéma
ou de l’urticaire.
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III. Les allergies aux organismes vivants Dans certains cas, l’allergie aux animaux, et plus particulièrement aux hyménoptères, peut être responsable d’une réaction grave, comme un choc
anaphylactique.
Par ailleurs, ce type d’allergies peut survenir plusieurs mois, voire plusieurs
années après le premier contact avec l’animal (de six mois à quatre ans après
l’arrivée de l’animal). De plus, aucun contact direct avec l’animal n’est nécessaire pour déclarer l’allergie, des poils dans une maison ou sur des vêtements
suffisent.
Diagnostic
Le diagnostic doit être effectué par un allergologue. Devant des signes évocateurs (écoulement nasal quotidien, toux quotidienne, eczéma persistant…),
votre médecin généraliste vous adressera à un spécialiste.
Ce dernier pourra déterminer le type d’allergie dont vous souffrez grâce à un
interrogatoire détaillé et des tests cutanés. Il pourra ainsi prescrire le traitement le plus adapté à votre cas.
Allergie au chat
L’allergie au chat se caractérise principalement par des signes respiratoires,
tels une rhinite allergique ou de
l’asthme.
En outre, il arrive fréquemment qu’elle
soit croisée avec une allergie au chien,
au cheval ou encore au porc.
L’éviction de l’allergène reste la
méthode la plus efficace pour éviter
les allergies, mais il n’est pas toujours
facile de se séparer de son animal de
compagnie…
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III. Les allergies aux organismes vivants Si vous souhaitez malgré votre allergie garder votre chat, il est alors nécessaire
de laver l’animal très régulièrement ou de passer un gant humidifié sur son
pelage. De plus, les chambres doivent lui être interdites, et les vêtements de
toute la famille doivent aussi être nettoyés très souvent.
Enfin, pensez à aérer quotidiennement le logement et à passer régulièrement
l’aspirateur.
Par ailleurs, il est possible de suivre un traitement par désensibilisation,
prescrit par l’allergologue s’il est adapté à votre cas. Des traitements symptomatiques (antihistaminiques…) peuvent également être utilisés, mais ce n’est
aucunement une solution à long terme.
L’allergie aux acariens
L’allergie aux acariens est l’une des plus fréquentes, elle toucherait 10 % de la
population avec une majorité d’enfants et de jeunes adultes.
Que sont les acariens ?
Les acariens sont des petites bêtes de la
famille des arthropodes, invisibles à l’œil nu.
Microscopiques, ils ne mesurent généralement que quelques dizaines de micromètres.
Que ce soit dans les matelas, la laine, les
plumes, les tissus, les moquettes, etc., les
acariens sont très répandus et se retrouvent
un peu partout. Ils se nourrissent des desquamations cutanées (minuscules bouts de
peau que l’homme perd tous les jours du fait
du renouvellement cutané). Ils apprécient
de plus la chaleur et l’humidité et prolifèrent lorsque la température est de
25 °C et que le taux d’humidité est de 60 % à 80 %. Ainsi, les lits, du fait de
l’humidité apportée par la transpiration et des desquamations cutanées qui s’y
déposent, forment un lieu idéal pour les acariens. Par contre, ils disparaissent
en altitude, à partir de 1 500 m.
53
III. Les allergies aux organismes vivants Symptômes
L’allergie fait suite à l’inhalation des déjections d’acariens contenus dans la
poussière domestique. Les acariens ne vivent que quelques mois, mais ils sont
capables de produire deux cents fois leur poids en déjections, ces dernières
pouvant rester allergisantes pendant des années.
Les premières manifestations d’une allergie sont alors des problèmes respiratoires, comme une rhinite, puisque les déjections d’acariens irritent la
muqueuse nasale. Elles peuvent également atteindre les alvéoles pulmonaires
et provoquer des crises d’asthme.
Prévention
Le meilleur moyen d’éviter au maximum les acariens est de ne pas leur
offrir un environnement propice à
leur développement. Pour ce faire,
maintenez une température ambiante
de 19 °C à 21 °C dans la chambre et
aérez fréquemment, surtout lorsqu’il
fait froid et sec.
Il est également préférable de ne
pas accumuler de la poussière et d’utiliser un linge humide pour nettoyer vos
meubles.
Par ailleurs, afin d’éviter de disperser dans l’air des allergènes, mieux vaut
utiliser un aspirateur avec un filtre HEPA (haute efficacité pour les petites
particules).
Concernant votre literie, les draps doivent être lavés toutes les semaines à
60 °C, et les couvertures, oreillers et couettes au moins une fois par mois.
Préférez aussi les oreillers et édredons en matières synthétiques, ainsi que les
sommiers à lattes. Enfin, si vous êtes sensible, il est recommandé de diminuer
le nombre de tapis et d’éviter la moquette.
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III. Les allergies aux organismes vivants L’allergie au pollen
L’allergie au pollen, très fréquente, se déclare à certaines périodes de l’année, notamment au printemps,
lors de la floraison. Plus souvent diagnostiquée chez
l’adolescent et l’adulte (dans plus de trois quarts des
cas, elle survient avant l’âge de 20 ans), elle touche
néanmoins un quart de la population. Le nombre de
personnes atteintes augmente en plus chaque année.
Qu’est-ce que l’allergie au pollen ?
L’allergie au pollen est également appelée « pollinose ». Elle est provoquée
par le pollen des arbres, arbustes et plantes mis en suspension dans l’air par
le vent ou les insectes ; le pollen étant l’élément reproducteur produit par les
organes mâles des plantes et émis sous forme de poussière.
De petite taille, les pollens allergisants sont transportés facilement dans l’air et
peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres.
Par ailleurs, les pollens se divisent en trois familles : les pollens d’arbres, de
graminées et d’herbacées.
Les arbres les plus porteurs de pollens sont les cyprès, thuyas, bouleaux,
aulnes, noisetiers, chênes, châtaigniers, peupliers, saules, platanes,
frênes, oliviers. Suivant les régions, la
pollinisation de ces arbres peut avoir
lieu du mois de janvier au mois d’avril/
mai. D’autre part, les graminées allergisantes sont toutes les graminées
fourragères, mais également le blé, l’orge, l’avoine et le seigle. La période
de pollinisation des graminées dure, elle, d’avril/mai à juin/juillet. L’allergie
aux graminées, couramment appelée « rhume des foins » est la plus connue.
Enfin, les pollens des herbacés proviennent des herbes vivaces et sévissent à
partir d’août jusqu’en octobre ; l’allergie la plus connue est celle à l’ambroisie.
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III. Les allergies aux organismes vivants Symptômes
Assez caractéristique, l’allergie au pollen se manifeste principalement par une
rhinite et une conjonctivite dès que la personne entre en contact avec l’allergène. Elle éternue, pleure, son nez coule ou est bouché, et elle présente des
démangeaisons au niveau des yeux et du nez.
Cependant, d’autres signes peuvent apparaître, tels qu’une urticaire, un
eczéma, un asthme allergique, voire un choc anaphylactique.
En outre, ce type d’allergies s’accompagne souvent d’une grande fatigue, du
fait de sa chronicité et des difficultés qu’elle entraîne pour dormir (nez bouché, éternuements incoercibles…).
Prévention
Si l’éviction du pollen n’est pas possible, il est envisageable de limiter son
exposition. Voici quelques conseils simples en période de pollinisation :
ππPréférer les activités en plein air tôt le matin, à ce moment-là de la journée le taux de pollen est plus faible.
ππEn voiture, utiliser l’air conditionné plutôt que d’ouvrir les fenêtres et
penser à faire changer le filtre à pollen fréquemment.
ππÉviter d’étendre le linge à l’extérieur.
Facteurs aggravants
Le climat joue un rôle important
dans la dissémination des pollens ;
le froid et la sécheresse diminuent
la propagation des pollens alors
qu’un temps chaud et humide
augmente leur concentration.
De plus, suivant les régions, le
type de pollen et la période de
pollinisation varient.
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III. Les allergies aux organismes vivants D’autre part, la pollution joue aussi un rôle dans l’allergie au pollen. En effet,
elle agresse les muqueuses nasales et les rend plus fragiles et plus susceptibles
de réagir. De plus, la pollution serait responsable d’une sélection de protéines
plus allergisantes.
Le réchauffement climatique agit quant à lui sur le cycle des pollens. Ainsi, on
voit apparaître des pollens dans des régions autrefois épargnées ou alors, leur
apparition se fait de manière plus précoce.
Traitements
Il est possible de limiter les symptômes
de l’allergie au pollen, notamment la
rhinite et la conjonctivite grâce à des
traitements tels que des antihistaminiques. Il est néanmoins recommandé
d’éviter de sortir lorsque la période de
pollinisation bat son plein.
La désensibilisation reste cependant le
traitement le plus efficace et le plus durable. Elle permet de diminuer de façon
conséquente les crises d’allergie, voire de les faire disparaître complètement.
Pour suivre ce traitement, il vous faut consulter un allergologue qui déterminera le ou les pollens auxquels vous êtes allergiques grâce à des tests cutanés.
La méthode de désensibilisation consiste alors à exposer l’organisme à l’allergène concerné, en petites quantités. Cela s’effectue soit par voie cutanée, soit
par voie sublinguale, avec une augmentation progressive des doses. Ce traitement permet à l’organisme de devenir tolérant vis-à-vis de l’allergène.
Allergies croisées
Il est très fréquent de constater des allergies croisées avec le pollen. Ainsi, les
allergies aux graminées sont souvent croisées à celles des tomates, pommes
de terre, poivrons, kiwis et melons, tandis que les allergies à l’armoise se
57
III. Les allergies aux organismes vivants croisent avec les ombellifères (céleri, fenouil, coriandre, persil, carottes,
aneth…). Pour l’ambroisie, on observe des allergies croisées avec le melon, les
bananes et la pastèque.
S’agissant des arbres, les allergies à l’aulne et au bouleau coïncident souvent
avec une allergie aux pêches, pommes, poires, noisettes et amandes. Enfin,
on constate souvent une allergie croisée avec le noisetier et les noix.
L’allergie aux moisissures
Les moisissures sont des polluants naturellement présents dans l’air.
Causes
Champignons microscopiques
filamenteux, les moisissures
peuvent devenir dangereuses
lorsqu’elles prolifèrent à l’extérieur ou à l’intérieur des
habitations. Plusieurs milliers
d’espèces existent, mais les
moisissures les plus souvent rencontrées sont :
ππle cladosporium, que l’on trouve dans l’air, le sol, les plantes, les céréales,
les produits alimentaires ;
ππl’ulocladium, présent dans le sol, le bois, les végétaux ;
ππl’alternaria, qui se loge dans les plantes, les légumes, le sol, les produits
alimentaires ;
ππl’aspergillus, que l’on retrouve dans le sol, les poussières, les céréales ;
ππle pénicillium, présent dans le sol, les fruits avariés…
Toutefois, certaines espèces sont particulièrement toxiques ; c’est le cas du
stachybotrys chartarum présent dans la cellulose et de l’aspergillus versicolor,
que l’on retrouve dans les graines de céréales, le coton, les viandes séchées.
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III. Les allergies aux organismes vivants Un milieu humide étant très favorable au développement des moisissures,
ces dernières sont de plus en plus présentes dans nos habitations du fait du
manque d’aération ou de ventilation, d’une trop grande production d’humidité (cuisson, bains, etc.), et enfin d’un défaut des bâtiments (mauvais
matériau, remontées capillaires, etc.).
Symptômes
L’allergie aux moisissures peut causer différents symptômes plus ou moins
importants :
ππune toux et des difficultés respiratoires ;
ππdes démangeaisons au niveau des yeux,
du nez, de la gorge ;
ππl’apparition ou l’aggravation de
l’asthme ;
ππdes réactions cutanées ;
ππdes troubles nerveux, hépatiques,
rénaux, digestifs.
Selon certaines études, l’allergie aux moisissures pourrait également avoir des
effets cancérigènes.
Les conséquences de ces différents symptômes sont plus ou moins importantes selon le type de moisissure, la surface du lieu contaminé, l’âge et l’état
de santé de la personne concernée.
Diagnostic
Si vous pensez souffrir d’une allergie aux moisissures, il est conseillé de
consulter un professionnel de la santé.
Le diagnostic s’effectue en plusieurs temps. L’allergologue effectue d’abord
des tests cutanés en déposant un peu de substance allergène sur la peau (bras
ou dos) pour voir si une réaction allergique survient.
Si les tests cutanés entraînent des réactions ou des symptômes, cela signifie
que vous êtes allergique aux moisissures.
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III. Les allergies aux organismes vivants Prévention
La meilleure prévention
contre l’allergie aux moisissures est l’éviction de
l’allergène.
Il est donc conseillé
d’éviter de se retrouver dans un lieu propice
au développement des
moisissures, à savoir les
pièces humides.
Pour cela, il est préférable d’utiliser une hotte lors de la préparation des repas et d’aérer la salle de
bain après un bain ou une douche.
Vous devez également vous équiper d’un système de ventilation performant
et ouvrir vos fenêtres au moins quinze minutes par jour.
Par ailleurs, vous pouvez vous servir d’eau de javel diluée lorsque vous nettoyez votre logement.
Si la cause du développement de ces moisissures vient du bâtiment, effectuez
les travaux nécessaires au plus vite (réparation de la toiture, d’une fuite…).
Traitements
Quand l’allergie aux moisissures est diagnostiquée chez une personne, le traitement consiste à soulager les symptômes. Différents traitements peuvent
alors être utilisés :
ππdes corticostéroïdes ou décongestionnants (vaporisateurs nasaux) ;
ππdes antihistaminiques (ils réduisent la réaction de l’organisme face à
l’allergène) ;
ππdes injections cutanées pour les cas les plus graves.
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III. Les allergies aux organismes vivants AA Pour
aller plus loin
Astuce
Humidificateurs traditionnels et allergies
par Barno
Les experts, les fabricants et les vendeurs nous font croire que les humidificateurs traditionnels peuvent maintenir les acariens et la poussière à l’écart de
notre habitat.
J’ai donc voulu essayer un tel modèle pour savoir si cela était vrai, et effectivement, je n’ai plus ressenti aucune sensation de gorge sèche. Par contre, bonjour
les allergies ! J’ai soudain eu l’impression d’avoir semé du blé à l’intérieur de ma
maison. Mes yeux étaient rouges à l’intérieur comme à l’extérieur.
J’ai cherché, et je me suis rendu compte que non seulement je n’avais pas fait
disparaître les acariens de ma maison, mais qu’en plus de favoriser leur développement, j’avais également fait apparaître des spores de moisissures !
Contrairement aux croyances, l’utilisation d’un humidificateur traditionnel
favorise la croissance des acariens. Ils vont même jusqu’à se centraliser dans les
endroits humides. Donc, à moins que vous souhaitiez entreprendre un élevage
de petites bêtes, évitez l’humidificateur traditionnel.
Les acariens provoquent des allergies en produisant des pelotes fécales. Ces granulés sont en suspension dans l’air et se collent sur les meubles, sur les matelas
et sur la poussière. Une fois dans les poumons et le nez, l’allergie commence à se
développer. Votre corps lutte contre ces intrus. Plus il y a d’acariens dans votre
maison, et plus votre corps devra se défendre, et plus votre crise allergique sera
importante.
Une idée simple consiste à aérer régulièrement votre maison pour éviter justement un surplus d’humidité, à laver souvent la literie et les tapis, et à nettoyer
votre maison pour éviter de concentrer trop de poussières…
Toutefois, j’ai aussi testé un humidificateur à vapeur froide, et cette fois, le résultat a été tout autre ! J’ai non seulement noté une baisse non négligeable de la
sensation de gorge sèche, mais en plus, je n’ai constaté aucune aggravation au
niveau de mes éternuements et de mes yeux rougis.
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III. Les allergies aux organismes vivants Questions/réponses de pro
Allergie au lapin
Mes deux petites-filles de cinq ans et sept ans ont très souvent le rhume, accompagné d’éternuements et d’un peu de température.
Elles ont un lapin dans leur maison, et je me demandais si ces symptômes pouvaient être ceux d’une allergie aux lapins.
Question de Jeannot
ΔΔ Réponse de Pédébé
Cela est effectivement possible, mais pour en être certain, il faudrait consulter le médecin traitant ou le pédiatre des enfants.
Allergies aux moisissures
Quelles sont les conséquences d’une allergie aux moisissures ? Que ne doit-on
plus manger ? Quelle attitude adopter ?
Question de Choupinette1110
ΔΔ Réponse de Costes
Tout d’abord, vous devez jeter les aliments comme le pain, les fruits, les
légumes et le fromage dès l’apparition de moisissures. En parallèle, évitez
tout fromage de type « bleu ». Si une surface a été contaminée, servez-vous
alors d’eau de javel pour la nettoyer.
Ensuite, aérez et nettoyez toutes les pièces sombres, et utilisez un déshumidificateur dans la maison et des filtres à air afin de maintenir un taux
d’hygrométrie de 50 %. En outre, pensez à changer régulièrement les filtres
des climatiseurs et des systèmes de chauffage par air pulsé.
D’autre part, lavez très souvent à l’eau de javel les poubelles, les salles
d’eau, les joints des réfrigérateurs et des machines à laver, et faites la chasse
aux infiltrations ou fuites d’eau.
Enfin, évitez les plantes d’intérieur, les papiers peints, les vieux journaux,
les vieux vêtements stockés à l’air libre et les aquariums : ce sont des lieux
potentiellement propices au développement de la moisissure.
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III. Les allergies aux organismes vivants Allergie chez un enfant
Cela fait plusieurs jours que ma fille de 7 ans tousse et a les yeux qui coulent…
Nous sommes donc allés voir le médecin qui a diagnostiqué une allergie.
Cependant, nous ignorons quel est l’allergène en cause.
Le médecin lui a prescrit un traitement, mais depuis deux jours, ma fille n’arrête
pas de tousser et a parfois du mal à respirer, comme si elle faisait une crise
d’asthme.
Le médecin m’a conseillé d’attendre une semaine pour voir si le traitement était
efficace et lui convenait, mais ces « crises » sont de plus en plus prononcées.
Que faire ?
Question d’Ancolie
ΔΔ Réponse de Pédébé
Je vous invite à téléphoner au médecin de votre fille afin de lui en faire part.
S’il n’est pas joignable, demandez conseil à votre pharmacien.
ΔΔ Réponse de Raph
Si cette allergie s’est déclarée ce printemps, il y a de fortes chances que
ce soit une allergie à un ou plusieurs pollens (ou à des acariens)… c’est la
période.
Le recours à la case médecin est obligatoire pour calmer la crise actuelle, mais
je vous invite à prendre rendez-vous rapidement auprès d’un allergologue.
En effet, ce dernier va pouvoir cibler la ou les allergies réellement en cause,
pour mettre ensuite en pratique des comportements adaptés en fonction
des allergies diagnostiquées (par exemple, oreiller et literie anti-acariens).
Enfin, si cela est adapté, il pourra faire commencer à votre fille un traitement de désensibilisation au plus vite, pour limiter dans le temps le recours
aux corticoïdes.
Il semble que plus la désensibilisation est réalisée tôt, meilleures sont les
chances d’amélioration.
J’ajouterais enfin que des cures thermales peuvent aider les enfants à mieux
vivre leur allergie.
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III. Les allergies aux organismes vivants Accueillir un chat ?
Mon fils à 5 ans et est allergique aux pollens de bouleau et aux graminées. Nous
souhaiterions accueillir un chat, mais est-ce un danger pour lui ? Est-ce qu’une
allergie peut en provoquer une autre ?
Question d’Isatis911
ΔΔ Réponse de Costes
Concernant les chats, il existe deux facteurs allergiques distincts : la glycoprotéine Fel D1 et les poils.
La glycoprotéine Fel D1 est présente dans la salive, l’urine, les glandes hormonales et sébacées du chat. Elle se dépose sur les poils lorsque le chat se
lèche pour se laver et/ou contamine la salive dans le cas d’une production
sébacée.
Tous les chats produisent cette protéine, même si les mâles en produisent
moins que les femelles, et les chats castrés encore moins. Par contre, si
l’allergie concerne les poils en eux-mêmes, alors la personne est souvent
allergique à tous les animaux à poils.
Dans les deux cas, ces allergies sont assez éloignées de celles de votre fils.
Mais, il est vrai que chez les personnes sensibles, il y a toujours un risque
important pour que le champ allergène soit vaste (en probabilité du moins).
Le plus sûr reste donc de tester votre fils au Fel D1 et aux poils.
Mais s’il est allergique au Fel D1, les chats sont à proscrire en général, même
si certains (le Sibérien, par exemple) produisent très peu de cette protéine
allergène et sont donc possibles si l’allergie est peu puissante. Il existe aussi
des races de chats génétiquement modifiés qui ne produisent pas cette protéine, mais ces derniers sont chers et difficiles à trouver.
En outre, si votre fils est allergique aux poils, vous pouvez alors choisir
un chat sans poils (Sphinx, par exemple) ou avec peu de poils (Sororat,
Cornish Rex, Devon Rex).
Matelas et allergies
Est-ce que le fait de poser un matelas directement sur le sol favorise l’apparition
ou le développement d’acariens ?
Question de Jérémy2
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III. Les allergies aux organismes vivants ΔΔ Réponse de Macgyver
Deux éléments sont à prendre en compte lorsque l’on dort directement sur
un matelas posé au sol.
Tout d’abord, cela a une conséquence sur votre corps. Un matelas posé à
même le sol perd en confort et en efficacité. Le sommier permet de renforcer les bienfaits du matelas.
Ensuite, un matelas posé à terre s’abîmera bien plus rapidement que s’il était
soutenu par un sommier. L’absence totale d’aération sur la face au sol favorise
aussi la présence de moisissures, qui peuvent être à l’origine d’allergies.
ΔΔ Réponse d’Espace du Sommeil, Matelas & Canapés
Effectivement, il est vraiment déconseillé de poser un matelas à même le sol
pour un couchage quotidien.
La principale raison est celle du manque total d’aération et de la formation
en quelques semaines de moisissures.
La seconde est que le couple matelas + sommier devrait être indissociable,
le sommier apportant le soutien et l’aération du matelas.
Enfin, c’est très mauvais pour votre dos.
Allergie aux animaux
Peut-on manifester une allergie à un animal sans être en contact avec ce dernier ?
Question de Stéphanie45
ΔΔ Réponse de Craquotte
Oui, bien sûr. Il est même possible de faire une réaction allergique seulement en s’approchant de quelqu’un qui a des poils d’animaux sur ses
vêtements.
Aussi, si quelqu’un de votre famille travaille ou est en contact avec des animaux, il est conseillé qu’il change de vêtements avant de rentrer au domicile.
Allergie aux animaux et maladie professionnelle
L’allergie aux animaux peut-elle être considérée comme une maladie
professionnelle ?
Question de Marine86
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III. Les allergies aux organismes vivants ΔΔ Réponse de Craquotte
Oui, dans certains cas bien précis l’allergie aux animaux est considérée
comme une maladie professionnelle.
Elle doit cependant être avérée par des tests, et la personne concernée doit
travailler au contact d’animaux (élevage, manipulation d’animaux, manipulation de peaux ou fourrures…).
Pour en savoir plus, demandez un entretien avec votre médecin du travail.
Poils de rongeurs
Les poils des lapins ou autres rongeurs sont-ils allergisants ?
Question de Minou
ΔΔ Réponse de Pédébé
En fait, ce sont les rongeurs eux-mêmes qui sont allergisants, et non leurs
poils comme on pourrait le croire.
En effet, leur urine, leur salive ou leurs sécrétions, qui se déposent sur leurs
poils (que nous touchons ensuite), peuvent être à l’origine d’allergies.
Adopter un chien ?
J’ai vécu pendant trois ans avec deux chats avant que l’on me diagnostique une
allergie aux chats et aux acariens. En effet, j’avais souvent des problèmes respiratoires et de nombreuses bronchites, ce qui a fini par se transformer en asthme.
Je voudrais néanmoins me faire désensibiliser.
Malgré les avis de certains médecins, puis-je prendre un chien ? Est-ce aussi risqué qu’avec un chat ?
Question de Gdm11065
ΔΔ Réponse de Dauphine
Étant moi-même allergique et asthmatique, je vous déconseille de prendre
le risque. Vous allez à nouveau avoir des bronchites et vous serez obligé de
donner votre chien. En plus, l’allergie évolue, et vous risquez d’être de plus
en plus sensible.
Pour la désensibilisation, il faut en parler avec un allergologue qui sera à
même de vous répondre au mieux.
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IV.
Les autres allergies :
médicaments, latex, soleil
En dehors des allergies alimentaires et de celles liées aux animaux, il existe
également des allergies médicamenteuses, qui concernent surtout les antibiotiques et la pénicilline, ainsi que des allergies au latex et au soleil. Finalement,
l’ensemble de notre environnement est porteur d’éventuels allergènes qui
peuvent causer des réactions plus ou moins graves.
L’allergie médicamenteuse
L’allergie médicamenteuse se manifeste sous la forme
d’une réaction cutanée (la plupart du temps de type
urticaire) ou respiratoire (toux, éternuements évoquant une rhinite allergique).
Mais elle peut aussi créer des troubles ophtalmologiques (conjonctivite allergique) ou provoquer
une réaction beaucoup plus grave, comme un choc
anaphylactique.
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IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil La plupart du temps, l’allergie médicamenteuse apparaît après l’administration
(en moins de 2 h) du traitement en question, il s’agit alors souvent de symptômes graves. Il ne faut cependant pas confondre allergie médicamenteuse et
effet indésirable dû au médicament.
En effet, les effets indésirables de nombreux médicaments peuvent ressembler
à des symptômes d’allergie, en particulier les réactions cutanées.
Pour savoir s’il s’agit d’une allergie médicamenteuse, des tests chez un allergologue sont nécessaires. Beaucoup d’enfants sont considérés comme
allergiques à des antibiotiques, notamment à la pénicilline, alors qu’ils ne le
sont pas réellement (ils ont seulement développé des boutons en même
temps que la prise de l’antibiotique). L’évitement à tort d’un médicament
n’est donc pas toujours justifié et peut poser problème.
Parmi les principaux médicaments responsables d’allergies, on peut citer :
ππles antibiotiques ;
ππl’aspirine et les anti-inflammatoires ;
ππcertains antalgiques ;
ππles anesthésiques.
Les produits de contraste iodés utilisés au
cours de certains examens radiologiques sont aussi responsables d’allergies
médicamenteuses qui peuvent s’avérer graves. En cas d’œdème de Quincke
ou de choc anaphylactique, il faut immédiatement appeler le SAMU, il s’agit
d’une urgence !
Dans les autres cas, avertissez rapidement votre médecin. Suivant les symptômes que vous présentez, il vous indiquera quel traitement est le plus adapté
à votre cas et vous prescrira un autre médicament pour remplacer celui qui a
provoqué la réaction allergique.
Par ailleurs, lorsqu’on souffre d’une allergie médicamenteuse, et que cette
dernière a été authentifiée, il est important d’avoir toujours avec soi le
nom du médicament et plus particulièrement, la Dénomination Commune
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IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Internationale (DCI) de la molécule à laquelle on est allergique. Demandez
à votre médecin de la marquer sur votre carnet de santé ou sur une carte
d’identité de l’allergique.
Cela peut permettre d’éviter de graves accidents, notamment lorsqu’on est
allergique aux anesthésiques. Ce document devra être présenté à tous les
médecins, dentistes ou pharmaciens que vous consulterez.
Antibiotiques
De nombreuses personnes étiquetées comme
allergiques à un antibiotique ne le sont pas en
réalité. La plupart du temps, une éruption
cutanée est apparue consécutivement à la
prise de l’antibiotique ou quelques jours après.
On pourrait effectivement croire à une allergie, mais, souvent, il n’en est rien ; il peut
s’agir de petits boutons liés à une virose, ou d’autres effets secondaires…
Ainsi, les allergies aux antibiotiques doivent être authentifiées par des tests
cutanés chez un allergologue. En effet, trop d’allergies aux antibiotiques n’en
sont pas, le risque étant de se priver d’une classe d’antibiotique qui peut être
bien utile.
En outre, l’apparition d’urticaire, d’une rhinite ou encore d’asthme peut être
le symptôme d’une allergie médicamenteuse. Dans certains cas, la réaction
peut être grave : œdème de Quincke ou choc anaphylactique.
Sachez de plus que tous les antibiotiques peuvent être à l’origine d’une telle
allergie. Néanmoins, parmi les plus allergènes, on peut citer :
ππles pénicillines ;
ππles céphalosporines ;
ππles sulfamides ;
ππles macrolides.
69
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Le traitement dépend des symptômes présentés. Mais, dans tous les cas, si
l’allergie à l’antibiotique a été avérée, il faudra l’exclure.
Afin d’éviter tout risque fortuit, il est recommandé d’avoir toujours sur soi une
carte d’identité de l’allergique indiquant la dénomination commune internationale du médicament.
Pénicilline
L’allergie à la pénicilline est la plus fréquente des allergies aux antibiotiques. Il
s’agit également du médicament responsable des réactions allergiques les plus
graves, comme le choc anaphylactique.
Aux États-Unis, près de 75 % des chocs
anaphylactiques seraient d’ailleurs dus à
la prise d’une pénicilline.
L’allergie à la pénicilline peut par ailleurs se manifester par une urticaire et/
ou une rhinite allergique ou un asthme allergique. Et il n’est pas rare qu’elle
se manifeste par une réaction grave comme l’œdème de Quincke ou un choc
anaphylactique. Ces réactions graves surviennent très rapidement après l’administration de la pénicilline, souvent en moins d’une heure.
Cependant, l’allergie à la pénicilline est trop souvent évoquée à tort. En effet,
une étude a démontré que seules 20 % des personnes se croyant allergiques
à la pénicilline l’étaient en réalité (tests cutanés positifs). Cela est certainement dû à la fréquente apparition de boutons qui se produit après la prise de
certains antibiotiques. Mais la présence de boutons ne veut pas forcément
dire allergie !
Il est néanmoins important d’authentifier l’allergie à la pénicilline par des tests
cutanés pour ne pas se priver d’un antibiotique efficace.
Bien que le traitement dépende de la réaction allergique, lorsqu’une allergie
à la pénicilline est authentifiée, une éviction de toute la classe des pénicillines
s’impose.
70
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Autres traitements
Hormis les antibiotiques,
d’autres traitements peuvent
être à l’origine d’allergie. C’est
le cas principalement :
ππde l’aspirine et des
anti-inflammatoires ;
ππde certains antalgiques ;
ππdes anesthésiques.
Les allergies aux anesthésiques,
provoquées par la présence de curare et de latex, peuvent se manifester par
des réactions modérées à graves.
En cas d’allergie au cours d’une anesthésie, un bilan allergologique complet
est réalisé pour rechercher l’allergène en cause et éviter toute récidive lors
d’une anesthésie ultérieure.
D’autre part, les allergies à l’aspirine et aux anti-inflammatoires ne sont pas
anecdotiques.
Les manifestations peuvent aller de la simple réaction cutanée de type urticaire jusqu’à une manifestation plus grave, comme un œdème de Quincke ou
un choc anaphylactique.
En revanche, il n’existe pas de tests cutanés pour authentifier l’allergie à l’aspirine. Pour l’affirmer, un test par provocation est réalisé, c’est-à-dire que l’on
administre au patient de l’aspirine sous surveillance médicale.
Si l’allergie est confirmée, il faudra éviter toute nouvelle prise de ce
médicament.
Enfin, les allergies aux antalgiques sont relativement rares. Les manifestations
sont principalement de type urticaire, viennent ensuite les atteintes respiratoires (rhinite allergique ou asthme), et enfin les réactions de type choc
anaphylactique.
71
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil L’allergie au latex
On retrouve du latex dans de nombreuses plantes, mais également dans les
laitues, les pissenlits et les fruits exotiques.
Qu’est-ce que le latex ?
Le latex est une substance liquide plus
ou moins épaisse produite par certaines
plantes, qui coagule spontanément à
l’air pour donner un matériau de consistance élastique. Issu de l’hévéa, il sert à
la fabrication du caoutchouc naturel.
Les réactions croisées avec le latex sont
très fréquentes, elles concernent surtout
les fruits de la famille du latex, comme le kiwi, les bananes, les châtaignes,
etc.
Prévention
Les circonstances de survenue de l’allergie au latex peuvent être très variées.
En effet, la consommation d’un aliment
contenant du latex (fruits exotiques)
peut provoquer une réaction allergique,
mais un simple contact ou l’ingestion
d’un aliment manipulé avec des gants
en latex (restauration, vente à la coupe)
peut aussi être à l’origine d’une allergie.
Le latex étant présent dans un grand nombre de produits utilisés couramment, il est facile de rentrer en contact avec lui. Cela peut se produire au
cours d’une intervention chirurgicale ou dentaire avec les gants en latex du
personnel soignant ; avec certains matériaux pour le sport (balles, ballons,
72
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil poignées de raquette, équipements de plongée…) ; avec des objets ménagers
comme des gants, des cordons de téléphone, des objets de bureau (tapis de
souris, gommes).
En outre, les vêtements contiennent également du latex, ainsi que les tétines,
les biberons ou les petites cuillères des enfants en bas âge.
Enfin, l’utilisation de préservatifs en latex peut aussi provoquer une réaction
allergique.
Traitements
Après avoir confirmé l’allergie au latex avec un bilan allergologique, le meilleur traitement est l’éviction complète de l’allergène.
Cependant, ce n’est pas chose facile, car beaucoup d’objets contiennent du
latex, et on ne le sait pas toujours.
C’est pourquoi l’allergologue doit vous remettre une liste des objets les plus
couramment utilisés et contenant du latex.
L’allergie au soleil
L’allergie au soleil est une pathologie fréquente, puisqu’elle touche près de 10 % de
la population. Parmi les personnes atteintes,
90 % sont des femmes. Elle survient surtout
chez les jeunes adultes et reste plutôt rare
avant 18 ans et après 50 ans.
Qu’est-ce que l’allergie au soleil ?
L’allergie au soleil est également appelée « lucite estivale ». Il s’agit d’une
réaction anormale et inadaptée de l’organisme suite à une exposition solaire.
Elle peut survenir à n’importe quel moment de l’année, même si elle est plus
fréquente lors des premiers beaux jours.
73
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Allergie au soleil ou photosensibilisation ?
La photosensibilisation est une réaction de l’organisme au soleil suite à la prise
de substances photosensibilisantes.
La plupart du temps, il s’agit de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires…), d’huiles essentielles ou de bergamote.
La confusion est cependant compréhensible, puisque les signes de la photosensibilisation peuvent être identiques à ceux de l’allergie au soleil : apparition
de plaques rouges avec des démangeaisons.
Néanmoins, la prise d’un médicament connu comme étant photosensibilisant
évoquera une photosensibilisation.
Symptômes
Les symptômes de l’allergie au soleil sont
proportionnels à la quantité de rayonnements solaires reçus.
Ils apparaissent le plus souvent chez des
personnes sensibilisées lors de la deuxième
exposition solaire de l’année.
Ce type d’allergies se manifeste par une
éruption de petits boutons et de plaques
rouges prurigineuses (qui démangent
beaucoup).
Elles se localisent le plus souvent au niveau
du décolleté, du cou, de l’avant-bras, des
épaules, du dos et des pieds. Elle disparaît
en général au bout de dix à quinze jours.
Cette allergie a cependant tendance à réapparaître chaque année lors des
premières expositions solaires.
74
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Traitements
Il existe quelques moyens pour prévenir une allergie au soleil. Vous pouvez
par exemple prendre, quinze jours avant l’exposition, un traitement à base de
bêta-carotène et de sélénium ; un traitement par antipaludéens de synthèse
pouvant aussi être efficace chez certaines personnes.
Par ailleurs, il est essentiel d’appliquer à chaque exposition une crème solaire
de type écran total et de s’exposer de façon progressive.
En outre, il est recommandé
d’éviter de s’exposer durant les
heures les plus chaudes de la
journée, soit entre 11 h et 15 h.
Une fois les réactions déclenchées, des antihistaminiques et
une crème anti-inflammatoire
locale peuvent vous être prescrits afin de calmer les rougeurs
et démangeaisons.
L’allergie croisée
Les allergies croisées sont décalées dans le temps, et il est malheureusement
impossible de savoir quand elles vont se déclarer ou, au contraire, disparaître.
Définition
Chez certaines personnes déjà sensibilisées à un allergène, un premier contact
avec un autre allergène peut entraîner une nouvelle réaction allergique.
La plupart du temps, les allergènes se ressemblent beaucoup ou appartiennent à une même famille.
Cependant, certaines allergies croisées peuvent être surprenantes comme l’allergie croisée aux acariens et aux crabes ou aux escargots.
75
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Symptômes
Comme toute allergie, l’allergie croisée peut se
manifester de différentes façons : rhinite allergique, conjonctivite allergique, urticaire, choc
anaphylactique.
Sachez néanmoins que les symptômes de
deux allergies croisées peuvent être très différents.
Ainsi, il n’est pas rare d’avoir une allergie de type
respiratoire (rhinite allergique…) avec un allergène
comme le pollen, et une allergie cutanée avec un
allergène alimentaire, par exemple, la pomme.
Principales allergies croisées
Il existe de nombreuses allergies croisées, les principales sont résumées dans le
tableau suivant.
Allergie aux acariens
Allergie aux crevettes, crabes, homards, langoustes, escargots…
Allergie au bouleau
Allergie aux abricots, cerises, pommes, pêches, poires, fraises,
framboises, coings, kiwis, noisettes, tomates, pommes de terre,
céleri, carottes, fenouil…
Allergie à l’ambroisie
Allergie aux melons, pastèques, concombres, bananes…
Allergie aux
graminées
Allergie aux tomates, arachides, poivrons, pommes de terre,
melons, kiwis, farine de blé…
Allergie à l’armoise
Allergie aux carottes, céleri, persil, moutarde, coriandre, fenouil,
poivre, anis, cumin, curry, piments, graines de tournesol, aneth…
Allergie à l’aulne
Allergie aux pêches, pommes, poires, cerises, noisettes, amandes,
persil…
Allergie au latex
Allergie aux kiwis, bananes, avocats, châtaignes, fruits de la
passion…
Allergie à l’arachide
Allergie aux autres fruits à coque, soja, pois, lentilles, fèves,
haricots…
Allergie aux protéines
de lait de vache
Allergie au lait de chèvre, lait d’ânesse, lait de jument…
76
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil AA Pour
aller plus loin
Questions/réponses de pro
Préservatifs sans latex ?
Je suis allergique au latex, je ne peux donc pas utiliser la plupart des préservatifs.
Existe-t-il des préservatifs sans latex ?
Question de Robine512
ΔΔ Réponse de Clara
Si vous ou votre partenaire êtes allergique au latex, il faut éviter à tout prix
les préservatifs masculins classiques.
En revanche, rien ne vous oblige à renoncer à cette contraception, car il
existe des préservatifs masculins sans latex, disponibles en pharmacie ou
sur Internet. Sinon, les préservatifs féminins ne contiennent pas non plus de
latex.
N’oubliez pas que c’est le seul moyen de protection contre les infections
sexuellement transmissibles.
Allergie à la pénicilline et hérédité
Une personne allergique à la pénicilline peut-elle transmettre cette allergie à ses
enfants ?
Question de Ziguette
ΔΔ Réponse de Costes
Question difficile. Si la dimension héréditaire du terrain allergique est largement admise et qu’ainsi existe une certaine prédisposition à l’allergie
transmise par les gènes, on ne peut pas transmettre une allergie spécifique.
Néanmoins, certaines classes d’allergènes ont un potentiel allergisant très
fort (c’est notamment le cas de la pénicilline), ce qui laisse à penser que oui,
des enfants de parents allergiques à la pénicilline ont plus de chances d’y
être allergiques aussi.
77
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Mais les enfants de parents sans aucune allergie aussi ont de fortes chances
(en proportion) d’être allergiques à la pénicilline (puisque c’est un produit
avec un fort potentiel allergène).
Il faut aussi prendre en compte le facteur déclencheur de l’allergie que l’on
a encore du mal à comprendre. En effet, on peut être porteur d’une propension allergique et ne pas déclencher l’allergie chronique à un produit, ou la
déclencher sans vraiment en comprendre la raison. De même, on peut subitement ne plus faire de réaction allergique à un produit qui la déclenchait
auparavant.
En bref, on ne sait pas vraiment autre chose, à l’heure actuelle, que le fait
qu’on peut effectivement transmettre un terrain allergique ou, en d’autres
termes, une prédisposition à être allergique à certains produits. Mais cela ne
veut pas dire que l’enfant sera effectivement allergique au produit un jour.
Gageons que la recherche scientifique apportera des réponses à ces questions dans un futur plus ou moins proche.
Allergie à la pénicilline
Une allergie peut-elle disparaître avec le temps ? À l’âge de 12 ans, j’ai fait une
forte réaction allergique à la pénicilline, et depuis plus rien (j’ai 37 ans). Je suis
sûre en plus d’en avoir repris depuis par inadvertance.
Qu’en pensez-vous ?
Question de Rem
ΔΔ Réponse de Pédébé
Les allergies peuvent effectivement évoluer ou disparaître… Je vous invite
tout de même à poser la question à votre médecin traitant qui sera plus à
même de vous renseigner.
Faire tester ses allergies
Mon médecin m’a recommandé de faire tester mes allergies aux sulfamides et
à la pénicilline auprès d’un allergologue. J’aimerais savoir comment ces tests se
déroulent exactement.
Est-ce que le médecin utilise une aiguille pour ces contrôles ? Est-ce douloureux ?
Question de Charlotte
78
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil ΔΔ Réponse de Julietjet
Le test n’est pas douloureux, le médecin vous fait une minuscule incision,
c’est le seul moment où cela pique un peu, sur laquelle il dépose une goutte
de l’allergène testé.
Cela est réalisé au niveau de l’avant-bras le plus souvent, et la plaie est
nécessaire, car le produit doit être en contact avec le sang pour réagir.
Choc anaphylactique
Je voudrais savoir s’il existe une carte d’identité de l’allergique normalisée
(officielle).
Si oui, et où puis-je m’en procurer une ?
Question de Scania62
ΔΔ Réponse de Pédébé
Généralement, les allergologues sont à même de vous fournir ce type de
cartes.
Générique d’un médicament auquel on est allergique
Est-il contre-indiqué de prendre le générique d’un médicament auquel on est
allergique ?
Question d’Ophélie
ΔΔ Réponse de Craquotte
Non, il ne faut pas prendre le générique d’un médicament auquel on a fait
une allergie.
Un médicament générique contient le même principe actif que le médicament original ; or l’allergène est le plus souvent dû au principe actif.
Réciproquement, si vous n’êtes pas allergique à un médicament, vous n’avez
presque aucun risque d’être allergique à son générique.
En effet, il est très rare d’être allergique aux excipients des médicaments
(partie non active du médicament, enrobage), les excipients étant les seuls
éléments variables entre les deux médicaments.
79
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil Allergie médicamenteuse
Peut-on utiliser un médicament auquel on est allergique ?
Question d’Héléna-023
ΔΔ Réponse de Craquotte
Comme pour toute allergie, il faut éviter tout contact, d’autant que les
contacts ultérieurs risquent d’être plus violents.
Cependant, dans certains cas, lorsque ce médicament est indispensable ou
pour passer un examen dont le produit de contraste est nécessaire, il se peut
que l’on vous administre un médicament auquel vous avez déjà réagi.
Mais cette administration se fait sous contrôle médical, dans un hôpital, avec
une préparation pour limiter les réactions (antihistaminiques, corticoïdes…).
80
V.
La prévention et les traitements
L’allergie est, certes, une pathologie de
plus en plus fréquente, mais ce n’est pas
non plus une fin en soi.
Des moyens de prévention existent pour
diminuer au maximum les contacts avec
les allergènes responsables.
Vous ne pouvez pas renier votre patrimoine génétique, mais quelques gestes
simples peuvent vous aider.
Néanmoins, pour certaines maladies,
comme l’allergie au latex, l’éviction de
l’allergène s’avère plus compliquée, car
nous ne savons pas toujours la constitution de chaque produit consommé ou
touché.
81
V. La prévention et les traitements La prévention de l’allergie
L’allergie naît de la rencontre entre un terrain prédisposé ou atopique et un
ou plusieurs allergènes. S’il n’est pas possible de modifier son patrimoine
génétique, il est envisageable, dans certains cas, d’éviter le contact avec
l’allergène.
L’éviction de l’allergène est par exemple possible lorsqu’il s’agit d’une allergie alimentaire (on peut bannir de son alimentation tel ou tel aliment). Par
contre, elle devient difficile s’il s’agit de pneumallergènes, comme le pollen ou
les acariens.
Environnement quotidien
Avant tout traitement, il faut mettre en
place des actions préventives, notamment
en écartant de son environnement tous les
objets contenant l’allergène. Or, de nombreux produits de la vie de tous les jours
comportent ou diffusent des allergènes.
Ainsi, dans votre maison, l’aspirateur, le
climatiseur, les peintures, les vernis et les
colles (avec les composés organiques volatils : les COV), les produits nettoyants, les
matelas et oreillers, les revêtements de sol
dont la moquette… sont tous porteurs d’allergènes.
Mais il existe tout autant de contacts possibles avec un allergène en dehors
de chez vous. C’est le cas par exemple dans les transports (voiture, avion,
train), et notamment avec les matières utilisées dans les habitacles (plastiques,
caoutchouc, nickel, chrome).
Comment prévenir simplement le contact avec ces allergènes ? Tout d’abord,
il faut aérer quotidiennement son logement et le nettoyer régulièrement à
l’aspirateur. De plus, mieux vaut éviter les textiles d’intérieur (rideaux, tapis,
moquette, etc.), mais aussi les peluches des enfants.
82
V. La prévention et les traitements Par ailleurs, il est recommandé d’acheter des matelas et des oreillers anti-acariens et de se servir d’appareils (aspirateurs, climatiseurs) dotés de filtres à
particules de haute qualité.
En outre, le label « Allergènes contrôlés », créé par les allergologues de
l’ARCAA (Association pour la Recherche Clinique en Allergologie et en
Asthmologie), est une garantie de qualité anti-allergénique pour les produits
de tous les jours.
Il est utile dans une démarche de prévention des allergies.
Allergie alimentaire chez le jeune enfant
La diversification alimentaire doit
être retardée à six mois chez les
enfants à risque d’atopie (au
moins un des deux parents
allergiques).
Cette diversification plus tardive
permettrait de prévenir l’allergie
alimentaire.
Il est également recommandé
d’introduire le plus tardivement
possible les aliments les plus allergisants : lait de vache, œuf, arachide, poisson, moutarde, oléagineux (pois, lentilles, soja…).
De même, il faut éviter la consommation d’œufs, poissons, kiwis et céleris
avant l’âge d’un an.
Et il est préférable de n’introduire qu’un seul aliment nouveau à la fois et
d’attendre huit jours avant d’en ajouter un.
En ce qui concerne les fruits à coques (noix, noisette…) et les cacahuètes, ils
ne doivent pas être consommés avant l’âge de 3 ans sous forme de traces et
pas avant 5 ans en entier (en raison du risque de fausse route).
83
V. La prévention et les traitements Carte d’identité de l’allergique
La carte d’identité de l’allergique permet aux
personnes allergiques d’avoir toujours sur
elles la liste des allergènes auxquels elles sont
sensibles.
Dans le cas d’une allergie médicamenteuse,
le nom du médicament doit être inscrit selon
la Dénomination Commune Internationale
(DCI) afin de faciliter la compréhension lors
d’éventuels voyages à l’étranger.
Les tests cutanés permettent la confirmation d’une allergie. Ce sont des tests
rapides et peu douloureux qui se réalisent au cabinet de l’allergologue.
La méthode de traitement
Le traitement d’une ou de plusieurs allergies se décompose en différentes
étapes : l’identification, l’éviction et la désensibilisation lorsque cela est envisageable. En outre, des traitements symptomatiques permettent de calmer les
démangeaisons, les problèmes respiratoires et les autres troubles provoqués
par une réaction allergique.
Identification
Pour pouvoir efficacement traiter l’allergie, il faut
que l’allergène responsable ait pu être identifié.
L’authentification d’un allergène est alors réalisée par
l’allergologue, notamment grâce à des tests cutanés.
Éviction
L’éviction de l’allergène est le traitement le plus efficace. En l’absence d’allergène, la réaction allergique ne
peut avoir lieu.
84
V. La prévention et les traitements En revanche, si cela est possible pour certains allergènes (aliments), d’autres,
présents en grande quantité dans l’environnement, sont difficiles à éviter
(latex, acariens).
Désensibilisation
La désensibilisation est une méthode permettant à l’organisme de devenir
tolérant à l’allergène. Elle consiste à administrer, de façon régulière, des doses
croissantes d’allergène.
L’administration peut se faire par voie sous-cutanée ou sublinguale.
Traitements
Le but des traitements symptomatiques est de limiter les symptômes de
l’allergie. Ils n’interviennent pas sur la cause (c’est-à-dire l’allergène), c’est
pourquoi ils sont utilisés quel que soit l’allergène.
Par ailleurs, il existe d’autres traitements plus spécifiques à certaines réactions allergiques. Par exemple, le choc anaphylactique nécessite une prise en
charge en urgence, car le pronostic vital est engagé.
L’identification : les tests cutanés
Les tests cutanés permettent de
confirmer une allergie, ce sont des
examens rapides et peu douloureux
qui ont lieu au cabinet de
l’allergologue.
Avant d’effectuer des tests cutanés,
l’allergologue réalise un examen
clinique complet et un interrogatoire détaillé. Cela lui permet
de connaître vos différents symptômes et ainsi de déterminer l’allergène
responsable.
85
V. La prévention et les traitements Ensuite, il choisit, parmi tous les allergènes dont il dispose, celui qui lui semble
le plus compatible avec vos symptômes, ainsi que la méthode pour l’administrer la plus adaptée.
En effet, il existe différents tests cutanés, l’objectif étant toujours de mettre
les allergènes suspectés en contact avec la peau et d’interpréter la réaction
qu’ils déclenchent : les allergènes en cause vont reproduire une réaction
allergique.
Précautions
Les réactions aux tests cutanés peuvent être modulées par la prise de certains
médicaments comme des antihistaminiques et des traitements au long cours
par corticoïdes.
En principe, il est recommandé d’arrêter les antihistaminiques quinze jours
avant. Pour un traitement au long cours par corticoïdes, une décroissance
lente est nécessaire et doit être supervisée par un médecin.
Prick-test
Le prick-test est le test le plus utilisé en Europe. Le principe est
simple : l’allergologue dépose
une goutte de différents extraits
allergéniques sur l’avant-bras ou
le dos, et distants d’au moins
2 cm afin qu’ils ne se mélangent
pas.
La peau est ensuite relevée avec
une fine aiguille pour permettre à l’extrait allergénique de pénétrer dans la
couche superficielle de la peau.
Cette méthode est utilisée pour les allergies respiratoires (pollen, poils d’animaux) et alimentaires. Indolore, ce test est de plus bien accepté et peut donc
être pratiqué chez les jeunes enfants.
86
V. La prévention et les traitements Intradermo-réaction
Délaissée au profit du prick-test, la technique de l’intradermo-réaction n’est
presque plus utilisée en Europe, mais elle l’est encore couramment aux
États-Unis.
La méthode consiste à injecter une petite quantité d’allergène dilué sous l’épiderme. Néanmoins, cela représente un risque non négligeable d’induire des
réactions anaphylactiques potentiellement graves.
Patch-tests
Principalement employée pour le dépistage des allergies cutanées de type eczéma et pour certaines
allergies alimentaires (protéines de lait), la technique
du patch-test consiste à mettre l’allergène en contact
de la peau sous un pansement occlusif, qui est ensuite
gardé de 24 h à 72 h en fonction des allergènes.
Open tests
Ces tests correspondent à une application régulière de l’allergène soupçonné,
toujours au même endroit, afin de voir si une réaction apparaît. Ils sont utilisés pour les réactions allergiques cutanées de type eczéma.
Lecture des tests cutanés
La lecture des tests cutanés peut prendre plus ou moins de
temps en fonction de la méthode employée. Ainsi, les
résultats sont visibles après une vingtaine de minutes dans
le cas d’un prick-test, tandis qu’il faut attendre plusieurs
jours pour le patch-test et l’open test. Pour savoir si la
réaction est positive, il suffit de surveiller l’apparition d’une
rougeur de la peau ressemblant à une piqûre de moustique
ou d’ortie. Cette dernière est souvent accompagnée de
démangeaisons.
87
V. La prévention et les traitements Tests biologiques
Il peut cependant arriver que les
tests cutanés ne soient pas en
accord avec les manifestations
décrites ou qu’ils ne soient pas
réalisables. Dans ce cas, des tests
biologiques nécessitant une prise
de sang peuvent être réalisés. En
outre, certains allergènes ne
peuvent être recherchés qu’avec
cette méthode : venin d’hyménoptère, certains médicaments comme l’aspirine… L’objectif est de rechercher
dans le sang la présence d’anticorps intervenant dans la réaction allergique. Ils
apportent ainsi des arguments complémentaires et, dans certains cas, peuvent
déterminer l’allergène responsable.
Et après les tests cutanés ?
Lorsque les tests cutanés ont permis de déterminer le ou les allergènes responsables, l’allergologue vous prescrit un traitement adapté. Dans tous les
cas, l’éviction de l’allergène est recommandée pour éviter de déclencher de
nouvelles réactions allergiques.
L’éviction de l’allergène
L’éviction de l’allergène est le traitement le plus efficace pour limiter au maximum les réactions allergiques.
Principe
Le principe est très simple : il faut éviter tout contact avec l’allergène responsable. Ce qui peut paraître peu contraignant pour certains allergènes,
notamment alimentaires, l’est davantage en ce qui concerne les allergènes
volatils, qui sont bien plus difficiles à éviter. Dans ce cas, le but de l’éviction
est de réduire au maximum le contact avec cet allergène.
88
V. La prévention et les traitements Allergènes alimentaires
Lorsque l’on est allergique à un aliment
donné, il faut le bannir de son alimentation.
Mais, cela n’est pas toujours facile, car certains allergènes peuvent se trouver dans de
nombreux plats, comme c’est le cas pour les
épices ou encore le lait.
Surtout qu’une faible quantité d’allergène suffit pour déclencher l’allergie, il faut donc être
très vigilant !
Il est donc indispensable de prendre un maximum de précautions, et cela
passe d’abord par la vérification systématique de la composition des plats
achetés. Ensuite, n’hésitez pas à toujours demander si l’ingrédient concerné se
trouve dans les plats que vous allez manger, que ce soit au restaurant ou chez
des amis.
De plus, avoir toujours sur soi une carte d’identité de l’allergique indiquant
tous les allergènes auxquels vous êtes réactif est primordial. Enfin, lorsque
vous voyagez, notez le nom de votre allergie dans cette même carte d’identité, mais dans la langue du pays où vous vous rendez.
Allergènes respiratoires
L’éviction complète des allergènes respiratoires est
impossible, mais vous pouvez limiter au maximum
leur contact. Voici quelques conseils utiles :
ππUtilisez un aspirateur avec un filtre à haute efficacité pour les petites particules, pour éviter de
disperser dans l’air les allergènes.
ππFaites la poussière avec un chiffon humide.
ππAérez fréquemment, notamment après le
ménage.
89
V. La prévention et les traitements ππMaintenez une température ambiante de 19 °C à 21 °C dans la chambre.
ππLavez les draps toutes les semaines à 60 °C.
ππLavez chaque mois vos couvertures, oreillers, couettes.
ππPréférez les oreillers et édredons en matières synthétiques.
ππPréférez les sommiers à lattes.
ππÉvitez les moquettes, tapis…
Par ailleurs, les personnes qui souffrent d’allergies au pollen savent combien il
est difficile de limiter tout contact. C’est pourquoi il est conseillé de privilégier
les promenades dans la nature le matin (moment où les pollens sont en moins
grande quantité). D’autre part, utilisez la climatisation en voiture plutôt que
d’ouvrir les fenêtres (veillez à changer les filtres à pollen régulièrement), et
n’étendez pas votre linge à l’extérieur.
La désensibilisation
La désensibilisation, également
appelée « immunothérapie
spécifique » vise à induire un
état de tolérance de l’organisme vis-à-vis de l’allergène.
Le traitement consiste à soumettre l’organisme à des doses
croissantes d’allergène à intervalles réguliers ; il peut durer
de 3 ans à 5 ans.
Allergies concernées
Une désensibilisation ne peut pas être pratiquée pour toutes les allergies.
L’allergène responsable doit d’abord avoir été précisément identifié grâce à
des tests cutanés. Puis, il doit pouvoir être administré soit par injection, soit
par voie sublinguale.
90
V. La prévention et les traitements Pour ces différentes raisons, la désensibilisation est particulièrement utilisée
pour des allergies aux :
ππacariens ;
ππpollens (graminées et herbacées) ;
ππpoils d’animaux ;
ππvenins d’hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons…).
Méthodes de désensibilisation
Il existe deux principales
méthodes de désensibilisation :
les injections et l’administration
par voie sublinguale.
Les injections sont la méthode
la plus connue et la plus pratiquée. Cela consiste à injecter
des doses de l’extrait allergénique au niveau sous-cutané.
L’injection se fait le plus souvent en haut du bras avec une fine aiguille. En outre, elle doit être réalisée par
un médecin ou une infirmière en présence d’un médecin.
Une fois l’injection terminée, le patient doit rester sous surveillance pendant
vingt à trente minutes, car il existe un risque de réaction allergique durant ce
laps de temps qui peut aller de la simple urticaire à un choc anaphylactique.
En parallèle, la méthode de la voie sublinguale est de
plus en plus utilisée.
Le patient dépose lui-même quelques gouttes
d’extrait allergénique sous la langue, puis les laisse
fondre pendant deux minutes sans les avaler.
Il existe aussi des comprimés à laisser fondre.
91
V. La prévention et les traitements Des réactions locales de type démangeaisons ou picotements locaux peuvent
apparaître.
Plus rarement, ce sont des épisodes de rhinite allergique ou d’urticaire.
Il est toutefois rarissime que des événements graves de type choc anaphylactique surviennent.
Le choix entre ces deux méthodes dépend de l’allergie traitée et de nombreux
facteurs évalués par l’allergologue.
Mais le traitement par voie sublinguale concerne principalement les allergies
aux pollens de graminées.
Contre-indications
La désensibilisation ne peut être pratiquée chez des personnes allergiques à
plus de trois allergènes, on parle alors de polysensibilité.
Par ailleurs, les patients atteints de certaines affections graves chroniques
(cancer, maladie auto-immune…) ou traités avec certains bêta-bloquants ne
peuvent pas non plus être désensibilisés.
Les traitements symptomatiques
Un traitement symptomatique traite
les signes ou symptômes de la maladie,
mais non la cause.
Dans le cas d’une allergie, le traitement symptomatique va permettre de
diminuer l’écoulement nasal ou les éternuements de la rhinite, par exemple.
Cependant, le traitement symptomatique n’empêche aucunement la réapparition d’une nouvelle crise allergique
puisqu’il n’agit pas sur l’allergène.
92
V. La prévention et les traitements Antihistaminiques
Les antihistaminiques sont des
médicaments qui servent à réduire
les effets de l’histamine.
L’histamine est un médiateur
chimique libéré au cours de la réaction allergique, après le contact des
anticorps avec l’allergène.
C’est en grande partie l’histamine
qui est responsable du déclenchement des signes de l’allergie.
Les antihistaminiques se fixent
donc sur les mêmes récepteurs
que l’histamine, empêchant ainsi
son action. Ils sont utilisés pour le traitement symptomatique de nombreuses
manifestations de l’allergie :
ππl’urticaire ;
ππla rhinite allergique ;
ππla conjonctivite allergique.
Néanmoins, ils ne sont pas efficaces contre l’asthme et le choc anaphylactique, mais peuvent semble-t-il, les prévenir.
Par ailleurs, on distingue les antihistaminiques de première génération (les
anciens) qui ont pour effet secondaire une forte somnolence, et ceux de
­deuxième génération (les plus récents) qui sont non sédatifs.
En outre, ils peuvent être administrés soit par voie orale, sous forme de
comprimés (forme la plus utilisée chez l’adulte, en règle générale un seul
comprimé par jour suffit) ou de sirop (utilisé chez l’enfant, la dose dépendant
du poids) ; ou par voie locale, sous forme de collyres ou solutions nasales (utilisés pour soulager les symptômes de la rhinite et de la conjonctivite).
93
V. La prévention et les traitements Corticoïdes
Les corticoïdes sont des médicaments qui présentent
des propriétés anti-inflammatoires ; ils sont prescrits
par le médecin en cas de réaction allergique sévère.
Efficaces lors de crises sévères d’allergie avec un
important phénomène inflammatoire, ils traitent également l’asthme et peuvent être utilisés par voie orale en
cure courte de trois à quatre jours.
En outre, de nombreux modes d’administration sont
possibles, c’est votre médecin qui déterminera celui qui
est le plus adapté aux symptômes de votre allergie :
ππLa voie injectable est employée lors de réactions allergiques sévères ou
lors d’une crise d’asthme afin de diminuer rapidement l’inflammation.
L’injection se fait la plupart du temps en intramusculaire, par exemple
dans le haut des fesses.
ππLes corticoïdes administrés par voie orale se présentent sous la forme de
comprimés qu’il faut prendre pendant trois ou quatre jours. La voie orale
est utilisée lors de réactions allergiques sévères ou d’une crise d’asthme.
En règle générale, les corticoïdes sont indiqués en une prise le matin (pris
plus tard, ils risquent d’induire une insomnie). Chez l’enfant, il est possible d’employer des gouttes.
ππLes corticoïdes sont utilisés par voie inhalée dans le traitement de fond de
l’asthme. Ce traitement se présente sous forme de spray avec une à deux
pulvérisations tous les matins, par exemple.
ππLes pulvérisations nasales peuvent être utilisées pour le traitement des
rhinites allergiques.
ππLes pommades sont utilisées pour le traitement de l’eczéma. Il s’agit
d’un vrai traitement qui peut avoir des effets indésirables. Aussi, il faut
bien suivre les consignes de son médecin (bien se laver les mains après
l’application, mettre seulement la quantité recommandée, diminuer
progressivement la dose ou espacer les applications avant l’arrêt du
traitement).
94
V. La prévention et les traitements Les corticoïdes sont des médicaments très efficaces, mais ils peuvent avoir de graves effets
indésirables si on les utilise à mauvais escient.
Ces derniers peuvent survenir quelle que soit la
forme d’administration. Aussi, il est important de
bien respecter les consignes de son médecin.
En effet, il ne faut jamais arrêter brutalement un
traitement par corticoïdes, mais diminuer progressivement les doses ou espacer l’administration, sinon il existe un risque
d’insuffisance surrénale, suite à la mise au repos des glandes surrénales.
Par ailleurs, sur le long terme et à forte dose, les corticoïdes peuvent entraîner des modifications cutanées (acné, vergetures…), une prise de poids, une
ostéoporose, de l’hypertension artérielle…
L’homéopathie
Le choix d’un traitement homéopathique dépend de nombreux facteurs :
ππle « terrain » personnel ;
ππles symptômes présentés ;
ππle type d’allergène.
Un allergologue est le plus à même pour vous aider à choisir le traitement
homéopathique approprié à votre cas.
Quand utiliser l’homéopathie ?
L’allergie peut se manifester de différentes
façons, et parfois sous des formes graves
(œdème de Quincke, choc anaphylactique…).
Dans ces cas, où la prise en charge est une
urgence et où le pronostic vital est engagé,
l’homéopathie n’a pas sa place !
95
V. La prévention et les traitements Par contre, dans le cas d’allergies chroniques comme la rhinite, la conjonctivite ou l’eczéma, l’homéopathie peut apporter une aide supplémentaire.
Elle peut également être utilisée comme traitement de désensibilisation pour
certains pollens (à prendre avant la période de pollinisation).
Quelle homéopathie pour quelle allergie ?
Il est difficile de conseiller un type donné d’homéopathie, car cela dépend de
nombreux paramètres. Voici quelques propositions indicatives :
ππHoméopathie pour la rhinite allergique due au pollen : Pollens 9 CH,
Arsenicum 9 CH, Sabadilla 9 CH, Apis Mellifica 9 CH, Nux Vomica 9 CH,
Ipeca 9 CH.
ππHoméopathie pour l’eczéma allergique : Natrum muriaticum 9 CH,
Sulfur 9 CH, Antimonium Crudum 9 CH, Belladonna 9 CH,
Graphites 9 CH, Cantharis 9 CH, Arsenicum album 9 CH ou Arsenicum
Iodatum 9 CH, Mezerum 9 CH, Nitricum 9 CH.
Qui consulter ? L’allergologue
L’allergologue est un médecin spécialisé en allergologie. S’il a souvent une
formation initiale de pneumologue, il
peut aussi être généraliste, pédiatre,
dermatologue…
C’est lui qui diagnostique l’allergie et
les allergènes responsables, réalise le
bilan de l’allergie et met en route le
traitement adéquat.
Une consultation avec un allergologue
se divise en trois étapes : un interrogatoire médical, un examen clinique et le
choix du traitement.
96
V. La prévention et les traitements Interrogatoire
L’interrogatoire de l’allergologue a pour objectif de recueillir
tous les éléments nécessaires
pour retracer l’anamnèse
(antécédents de la maladie et
circonstances qui ont précédé
son apparition) de l’allergie.
Aussi, le patient doit se souvenir de tout ce qu’il a fait, de
tout ce qu’il a mangé, de tous
les contacts inhabituels qu’il a
eus dans les heures ou la veille
de la survenue de la réaction
allergique.
Le médecin cherche ensuite à connaître le processus exact de la réaction
allergique :
ππles signes et symptômes apparus (rhinite, urticaire, conjonctivite…) ;
ππla durée ;
ππla prise d’un traitement (lequel ?) ;
ππl’efficacité ou non de ces traitements et leur temps de réaction..
Lors de cette première partie de l’examen, l’allergologue demande également
au patient ses antécédents personnels et familiaux et recherche notamment
l’existence d’une atopie personnelle ou familiale.
Tous ces éléments sont précieux pour son choix de tests et de traitements.
Examen clinique
L’allergologue réalise ensuite un examen clinique complet. Il recherche alors
des signes en faveur d’un eczéma chronique ou d’hyper-réactivité bronchique, des symptômes fréquents chez les personnes atopiques.
97
V. La prévention et les traitements Tests cutanés
L’allergologue peut décider de réaliser des tests cutanés qui l’aideront
dans son diagnostic lors de la première consultation ou préférer les
faire dans un second temps.
Ces différents tests cutanés durent
environ trente minutes, et le
choix du test et des allergènes
testés dépend des données de
l’interrogatoire.
En revanche, certains médicaments, comme les antihistaminiques sont à proscrire au moment de la réalisation de ces tests, car ils peuvent agir sur leur
réactivité en la minimisant.
Les antihistaminiques doivent donc être arrêtés au moins quinze jours avant la
réalisation de tests cutanés.
Choix du traitement
La dernière partie de la consultation consiste à déterminer le traitement le
plus adapté en fonction des antécédents, du type de réactions allergiques
ainsi que du type d’allergènes.
Les traitements proposés par l’allergologue peuvent être nombreux. Dans
tous les cas, si cela est possible, l’éviction de l’allergène est recommandée. Par
ailleurs, le traitement symptomatique (antihistaminiques, corticoïdes…) est
souvent prescrit, sauf si cela a déjà été fait par le médecin traitant.
Si l’allergologue le juge nécessaire (allergie grave ou allergène pouvant donner des réactions allergiques sévères), il prescrira un traitement à garder avec
soi (en cas d’urgence) à base d’adrénaline. Ce traitement injectable (sous
forme de stylo) est à utiliser en cas de choc anaphylactique (réaction allergique grave).
98
V. La prévention et les traitements Le spécialiste doit alors vous faire la démonstration de son utilisation et vous
expliquer également dans quelles circonstances vous devez l’utiliser.
Il est recommandé que les
membres de l’entourage
soient également familiarisés
à son utilisation (le médecin
généraliste ou le pharmacien pourront leur expliquer le
fonctionnement).
Dans certains cas, lorsque l’allergène le permet ou que les
réactions allergiques ultérieures
peuvent être graves ou très
invalidantes, l’allergologue peut
proposer une désensibilisation.
Les injections seront réalisées
chez l’allergologue, le médecin généraliste ou par une infirmière exerçant
dans un cabinet médical avec un médecin sur place.
La désensibilisation par injection doit être faite sous surveillance médicale afin
de gérer un éventuel risque de réaction allergique.
En outre, l’ensemble de la consultation de l’allergologue, tests cutanés compris, est pris en charge par l’assurance maladie.
Les autres spécialistes
La prise en charge d’une allergie est indispensable pour connaître l’allergène
en cause, prévenir de nouvelles réactions allergiques et mettre en place un
traitement adapté pour les manifestations aiguës et chroniques de l’allergie.
Pour comprendre la prise en charge de cette pathologie, voici quelques renseignements sur les différents acteurs de la santé qui y participent.
99
V. La prévention et les traitements Médecin traitant
Votre médecin est souvent le premier corps médical à intervenir dans
le traitement de l’allergie, sauf si la
réaction allergique a été grave et
prise en charge en milieu hospitalier
ou par un service d’urgence.
C’est lui qui, la plupart du temps,
diagnostique l’allergie devant des
signes francs peu trompeurs (comme
une urticaire accompagnée de rhinite et conjonctivite) ou devant des signes
moins évocateurs comme des rhino-pharyngites à répétition ou une toux
chronique. Suite à ces premières constatations, il vous dirigera vers un allergologue afin de réaliser un bilan allergologique (recherche de l’allergène
responsable, évaluation du traitement le plus adapté…)
Dans la plupart des cas, c’est aussi lui qui gère le traitement de la crise et de
l’après-crise. Il a donc un rôle central, puisqu’il fait le lien entre les différents
acteurs de la prise en charge.
Pédiatre
Le pédiatre a le même rôle que le médecin
généraliste, mais chez l’enfant. Ainsi, il peut
être le premier à évoquer une allergie et à la
traiter. Le pédiatre joue également le rôle de
relais avec l’allergologue, surtout si l’allergie
s’intensifie ou devient chronique.
Dermatologue
Le dermatologue, médecin spécialisé dans les problèmes de la peau, peut être
amené à voir des patients allergiques et même diagnostiquer une allergie,
lorsque l’allergie se manifeste sous des formes cutanées : urticaire et eczéma.
100
V. La prévention et les traitements Le médecin généraliste ou l’allergologue peuvent également être amenés à
adresser un patient chez un dermatologue si les manifestations cutanées sont
chroniques et difficiles à traiter.
Pneumologue
Le pneumologue est un médecin spécialiste du poumon ;
c’est donc lui qui est le plus compétent pour traiter
l’asthme.
Le médecin généraliste ou l’allergologue peuvent également adresser un patient allergique au pneumologue pour
une prise en charge des manifestations pneumologiques
difficilement gérables.
Homéopathe
L’homéopathie est utilisée par certains pour désensibiliser une personne allergique. La prise en charge de l’allergie par l’homéopathie ne peut cependant
être envisagée que pour les manifestations bénignes ou chroniques.
Le traitement homéopathique doit être adapté au terrain, aux antécédents,
au type d’allergies et d’allergènes…
ORL
L’ORL est un médecin spécialisé dans les
voies aériennes supérieures.
Il assure le diagnostic et le traitement des
troubles du nez, de la gorge, de l’oreille et de
la région de la tête et du cou.
Il peut être amené à diagnostiquer une réaction allergique chez un patient présentant,
par exemple, des rhinites à répétitions ou un
nez bouché chronique…
101
V. La prévention et les traitements Des patients allergiques peuvent également être adressés à l’ORL pour un
bilan des voies aériennes supérieures lors d’une rhinite chronique non calmée
par un traitement bien mené, par exemple.
Nutritionniste
Dans le cadre de la prise en charge des allergies alimentaires, l’avis d’un nutritionniste (médecin spécialisé dans la nutrition) peut aider à la constitution
d’un régime alimentaire équilibré.
Certaines allergies alimentaires sont très restrictives, pour éviter des carences,
les conseils d’un spécialiste peuvent être nécessaires, notamment chez
l’enfant.
Pharmacien
Le pharmacien peut être le premier interlocuteur d’une personne présentant une
réaction allergique ; il l’adressera alors à un
médecin pour une prise en charge.
Il peut apporter des conseils notamment lors
des réactions allergiques localisées comme
une urticaire.
Le pharmacien peut également expliquer
au patient et à ses proches le maniement
des stylos auto-injectables d’adrénaline utilisés dans le traitement du choc
anaphylactique.
102
V. La prévention et les traitements AA Pour
aller plus loin
Astuce
Réseau national de surveillance aérobiologique
par Craquotte
Il existe un réseau dédié à la surveillance du contenu de l’air en particules biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population.
Il s’agit de la loi 1901.
Le RNSA met en ligne les principaux allergènes présents dans l’air suivant les
régions, et cela en temps réel. Un site à connaître lorsqu’on est allergique aux
pollens ou moisissures !
Ainsi, on peut savoir quels allergènes sont présents dans l’air et à quel endroit.
À consulter avant de prévoir des promenades dans la nature ou de choisir une
destination de villégiature…
Questions/réponses de pro
Tests sous-cutanés chez l’enfant
Les tests sous-cutanés pratiqués chez un jeune enfant de trente mois sont-ils
fiables et sans risque pour lui ?
Question de Djamel
ΔΔ Réponse d’Hypnow
Les tests sont effectivement sans risque pour l’enfant, néanmoins, ils ne
sont pas fiables.
Il est d’usage de dire que si le test est positif, cela démontre la présence
d’une allergie. Néanmoins, si le test est négatif, cela ne signifie pas non plus
qu’il n’y a pas d’allergie.
Je vous conseillerai, suivant les allergènes, de faire un test vous-même au
niveau du nombril de votre enfant.
L’efficacité des tests sera identique, mais cela sera moins traumatisant pour
l’enfant…
103
V. La prévention et les traitements Traitement contre l’urticaire
Suite à un contact malencontreux avec de la moisissure de châtaigne et de pêche,
j’ai fait une réaction allergique (plaques d’urticaire).
Quelles plantes puis-je appliquer dessus pour calmer les démangeaisons, voire
soigner ces plaques ?
Question d’Abdel-711
ΔΔ Réponse de Pédébé
Parmi les plantes qui peuvent aider à soigner l’urticaire, on trouve la cardabelle,
la menthe, la marjolaine, la verveine, l’ortie, ou encore la pensée sauvage.
Cette liste est bien sûr non exhaustive. Pour plus d’informations, contactez
votre médecin traitant.
Traitement contre l’allergie et grossesse
Je suis enceinte de deux mois, et suite à des allergies, mon ORL m’a prescrit de
l’Aerius 5 mg.
Est-ce dangereux pour la santé du bébé ?
Question d’Arbia
ΔΔ Réponse de Preg Med
L’Aerius contient de la desloratadine. On peut prendre sans danger de la
loratadine pendant les deux premiers trimestres de la grossesse, et il en est
de même pour la desloratadine.
Mais il faut toujours signaler sa grossesse aux professionnels de santé que
vous êtes amenée à consulter : médecins généralistes, pharmaciens, etc.
Se débarrasser des acariens !
Quelle est la meilleure méthode pour se débarrasser des acariens ?
Question de Frédérique
ΔΔ Réponse de Josse
L’aspiration centralisée est la méthode la plus efficace. En effet, ces insectes
indésirables se retrouvent soulevés et projetés à plus de 110 km/h. À cette
vitesse, les acariens n’ont aucune chance !
104
V. La prévention et les traitements ΔΔ Réponse d’Olympia aspi
En effet, le problème avec les aspirateurs classiques, c’est qu’ils ne sont pas
très puissants. Ce qui signifie que vous n’aspirez pas grand-chose…
Avec un système d’aspiration centralisée, votre puissance d’aspiration est
trois à cinq fois supérieure qu’avec un aspirateur-traîneau.
En plus, les acariens sont acheminés à travers les tuyaux de votre aspirateur
pour être ensuite stockés dans votre cave, garage… Vous évitez ainsi tous
les rejets de poussières et autres dans l’air.
Prévenir l’allergie chez un nouveau-né
Comment prévenir l’allergie chez un nouveau-né dans une famille à risques ?
Question d’Audrey12
ΔΔ Réponse de Craquotte
On considère qu’un enfant risque de développer une allergie si un de ses
parents est lui-même allergique.
Lors de la grossesse, il est conseillé à la mère d’éviter les cacahuètes et l’arachide sous toutes ses formes.
De même, il est conseillé de nourrir le nouveau-né exclusivement par allaitement maternel jusqu’à ses six mois. Si l’allaitement maternel n’est pas
possible, il faut utiliser des laits hypoallergéniques.
En outre, la diversification alimentaire doit être retardée jusqu’à l’âge de
six mois. Il est recommandé de n’introduire qu’un seul nouvel aliment par
semaine.
Certains aliments ne doivent pas être introduits avant l’âge d’un an comme
les œufs, le poisson, et pas avant l’âge de quatre ou cinq ans pour l’arachide
et les fruits à coque.
Allergie et eczéma
Ma fille de 4 ans a de l’eczéma depuis qu’elle est bébé. Depuis 2 ans, elle
déclenche des symptômes allergiques dès que l’été arrive.
Elle est suivie par un dermatologue et a un traitement, mais ce dernier n’a que
peu d’effets.
105
V. La prévention et les traitements En outre, mon médecin traitant me conseille d’attendre qu’elle ait 6 ans avant
de l’emmener chez un allergologue. Mais elle souffre beaucoup ! Dois-je quand
même l’emmener consulter ce spécialiste ?
Question de Cassi2503
ΔΔ Réponse de Pédébé
Adressez-vous à votre pédiatre ou médecin traitant, il pourra vous proposer
une solution ou vous orienter, si besoin, vers un spécialiste.
ΔΔ Réponse d’Hypnow
Personnellement, je l’amènerais voir un allergologue ou un pneumo-allergologue sans attendre…
106
Lexique
Acarien
Animal microscopique aimant le chaud et l’humidité, présent dans les
moquettes, la literie, les rideaux…
Allergène
Substance capable de provoquer une réaction allergique chez une personne
sensibilisée.
Allergie
Réaction anormale de l’organisme contre une substance étrangère appelée allergène. Chez la plupart des sujets, cette substance n’entraine pas de
trouble, mais chez une personne allergique, elle peut être responsable de phénomènes différents plus ou moins graves.
Allergie croisée
Sensibilisation à un allergène favorisée par l’existence, au préalable, d’une
autre allergie.
Antihistaminique
Médicament qui s’oppose aux effets de l’histamine (médiateur chimique
sécrété après une exposition à un allergène ou lors de réactions inflammatoires) ; ce traitement symptomatique est utilisé pour diminuer la réaction
allergique.
Asthme
Affection respiratoire chronique caractérisée par une constriction des voies
respiratoires ; elle entraîne chez le sujet atteint des difficultés pour respirer.
Lexique
Atopie
Prédisposition génétique à développer une allergie.
Choc anaphylactique
Manifestation grave de l’allergie pouvant entraîner une chute importante de
la pression artérielle avec un risque de décès.
Conjonctivite
Inflammation de la membrane présente sous les paupières.
Désensibilisation
Traitement qui consiste à administrer périodiquement des doses croissantes
d’allergènes afin de diminuer l’hypersensibilité à cet allergène.
Eczéma atopique
Eczéma survenant chez un nourrisson prédisposé génétiquement (terrain atopique) ; il se manifeste par l’apparition de plaques rouges avec des petites
vésicules suintantes. La peau devient ensuite rêche et sèche. Cette affection
s’accompagne de démangeaisons qui peuvent être invalidantes.
Éviction
Méthode qui consiste à supprimer ou à réduire au maximum tout contact
avec l’allergène responsable de l’allergie.
Pneumallergène
Substance déclenchant une réaction allergique au niveau respiratoire.
Prurit
Démangeaisons qui peuvent être tenaces.
108
Lexique
Rhinite
Inflammation du nez et des fosses nasales.
Traitement symptomatique
Traitement des signes ou des symptômes de la maladie, mais pas de la cause.
Pour les allergies, le traitement symptomatique va permettre de diminuer
l’écoulement nasal ou les éternuements de la rhinite allergique. Par contre, le
traitement symptomatique ne va pas empêcher la réapparition d’une nouvelle
crise allergique, puisqu’il n’agit pas sur l’allergène.
Urticaire
Réaction inflammatoire de la peau qui se manifeste par l’apparition de
plaques rouges légèrement en relief accompagnées de démangeaisons
intenses (ou prurit). Les lésions ressemblent à des piqûres d’ortie d’où son
nom.
109
Index des questions et des astuces
I. Les causes et symptômes
Soignez vos allergies pour limiter vos ronflements
Allergie aux acariens
Moquette et allergies
Literie et allergies
Allergie à la chicorée ?
Allergie au baume du Pérou
Allergie aux poissons
11
29
29
30
30
31
31
32
II. Les allergies alimentaires
Noix verte et allergie
Risques d’une allergie au céleri ?
Allergie à l’ananas ?
Aliments interdits en cas d’allergie à l’arachide
Fève de cacao = fruit à coque ?
Origine d’une allergie alimentaire
Pénicilline et roquefort
Fièvre et allergie alimentaire
Allergie aux graminées céréalières
33
46
46
46
47
47
47
48
48
48
III. Les allergies aux organismes vivants
Humidificateurs traditionnels et allergies
Allergie au lapin
Allergies aux moisissures
Allergie chez un enfant
Accueillir un chat ?
Matelas et allergies
Allergie aux animaux
Allergie aux animaux et maladie professionnelle
Poils de rongeurs
Adopter un chien ?
50
61
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62
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64
65
65
66
66
110
Index des questions et des astuces
IV. Les autres allergies : médicaments, latex, soleil
Préservatifs sans latex ?
Allergie à la pénicilline et hérédité
Allergie à la pénicilline
Faire tester ses allergies
Choc anaphylactique
Générique d’un médicament auquel on est allergique
Allergie médicamenteuse
V. La prévention et les traitements
Réseau national de surveillance aérobiologique
Tests sous-cutanés chez l’enfant
Traitement contre l’urticaire
Traitement contre l’allergie et grossesse
Se débarrasser des acariens !
Prévenir l’allergie chez un nouveau-né
Allergie et eczéma
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Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
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Téléphone fixe : 0 970 44 74 34
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Départements d’intervention : France
Adresse : La Cité de l’Habitat, Route de Thann, 68460 Lutterbach
Téléphone fixe : 03 89 65 96 35
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage
Preg Med – Membre pro
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des médicaments, notamment ceux à éviter pendant la grossesse et l’allaitement, et ceux sans risque pour le bébé.
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113
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