Guide pratique
pour les
agriculteurs
(
Désherbage
du maïs
PAYS DE LA LOIRE
PAYS DE LA LOIRE
La nouvelle donne
du désherbage
1
DÉSHERBAGE DES
ADVENTICES ANNUELLES
DÉSHERBAGE DES
ADVENTICES VIVACES
Semis
Stratégie de
désherbage
Présemis
incorporé
Racinaires
AG et AD
à large
spectre
Racinaires
AG et AD
à large
spectre
Racinaires
AG sélectifs
(phytopro-
tecteur ou
micro-
encapsulé)
+ foliaire
Postsemis
Prélevée Postlevée
Précoce
Postlevée "tir à vue" Visite de la parcelle
Réaliser l'inventaire de la
flore non contrôlée à gérer
dans l'interculture ou au
semis suivant
Herbicide non sélectif
au plus tard
deux mois avant semis
Nature et stade des adventices les plus difficiles à contrôler
Conditions climatiques (hygrométrie 30 %)
Amplitudes thermiques < 10 °C pendant 48 heures après traitement
Stade du maïs
Foliaire AG et AD (bentazone, bromoxynil, sulfonylurées, tricétones, hormones...)
Clopiralid, Dicamba,
Fluroxypyr en plein Toutes hormones en dirigé
Critères de
raisonnement
Herbicides
disponibles
3 feuilles 4 feuilles 6 feuilles 8 feuilles 10 feuilles RécoltePointant
L’attente des agriculteurs est forte vis-à-vis du désherbage du maïs
(notamment un certain réalisme économique des solutions
proposées). En effet, le temps des stratégies universelles est
révolu, surtout avec l’émergence de cette nouvelle flore à problème.
Et si les agriculteurs veulent contenir les coûts du désherbage,
il faut introduire plus de raisonnement, plus d’observation des
parcelles (savoir reconnaître les adventices très jeunes), tenir
compte des assolements, des techniques culturales et des conditions
d’applications des herbicides pour optimiser leur efficacité.
Concernant ce dernier point, les maïsiculteurs devront savoir associer
les matières actives pour augmenter les spectres d’efficacité, dans la
limite des mélanges autorisés.
Ainsi, l’observation de la flore et sa maîtrise pour limiter au maximum
le salissement des parcelles sont déterminants pour plusieurs raisons :
Le raisonnement des produits de prélevée se fera en fonction
des années précédentes et de la pression attendue en graminées
ou dicotylédones.
Les traitements de postlevée seront guidés par le développement
des dicotylédones difficiles à contrôler.
Il faudra être particulièrement vigilant aux bordures de
parcelles, plus sensibles à l'infestation de graminées
et de vivaces.
La combinaison dans la mesure du possible de
traitements chimiques et mécaniques.
Prélevée + postlevée
Des programmes à tous les prix
Descriptif
1er passage en prélevée :
avec un produit racinaire à spectre antigraminée et
antidicot,
puis,
2epassage en postlevée :
au stade 5-6 feuilles du maïs avec un antidicot (ou
un mélange antigraminée/antidicot).
Clés de la réussite
Prélevée :
Sol pas trop motteux et de l’humidité (idéal : 15 mm
dans les 8 jours après traitement). Eviter les traite-
ments par forte température (volatilisation).
Postlevée :
Temps poussant avec une bonne hygrométrie
(plus de 60 %) et température suffisante
(12-23 °C). Intervenir sur mauvaises herbes jeunes.
(
DÉSHERBAGE CHIMIQUE
DÉSHERBAGE CHIMIQUE
Les stratégies en difficulté
La fin du "tout en prélevée"
C’était une stratégie très dépendante de l’atrazine. Maintenant, plu-
sieurs espèces sont mal contrôlées par les produits de prélevée
(mercuriale, arroche, renouée des oiseaux, renouée liseron). Même
lorsque les conditions d’efficacité sont bonnes (humidité suffisante),
une intervention de postlevée est donc nécessaire dans la plupart
des cas.
Un seul passage en postprécoce ?
Cela consiste à intervenir au stade 2-3 feuilles du maïs avec un mélange d’un produit racinaire et d’un antidicot de
postlevée. L’antidicot contrôle les premières levées de dicots et le produit racinaire assure la persistance.
L’idée est séduisante : on intervient en un passage, une fois que les semis sont terminés.
Mais il y a au moins 2 limites :
tous les produits utilisés en prélevée ne sont pas utilisables en postprécoce (risque de phytotoxicité) et, en pra-
tique, le nombre de mélanges autorisés est restreint ;
surtout, les racinaires utilisables ont des "trous" assez larges sur dicots (mercuriale, arroche, renouée des oiseaux,
renouée liseron). Il y a donc de forts risques de relevées, ce qui entraîne un 2epassage : on revient donc à une
variante de la stratégie pré + post.
Avantages
Un choix très large car on peut faire toutes
les combinaisons entre un désherbant de pré-
levée et un autre de postlevée : on peut
choisir de renforcer la prélevée en utilisant un
anti-graminée à spectre antidicot élargi ; on
peut faire un traitement de prélevée minimum
(générique antigraminée) et renforcer la post-
levée.
Solution souple dans la mesure où les stades
d’intervention dépendent du maïs avec des
relevées plus groupées.
Sécurité dans les situations à forte pression
graminées.
Inconvénients
Mauvaise efficacité des produits racinaires en
conditions sèches.
Risque de levée rapide du maïs, avant l’inter-
vention de prélevée (mais certains produits
sont aussi utilisables en post précoce).
Si les levées sont importantes après le
passage de prélevée, elles risquent d’être
difficiles à contrôler en une fois, surtout
pour des espèces du type renouée des
oiseaux ou mercuriale.
Les programmes les plus complets sont
coûteux.
2
Tout en postlevée
Deux passages en général
Descriptif
Deux passages avec un mélange à spectre large :
• vers 3-4 feuilles du maïs sur mauvaises herbes
très jeunes,
• puis 10-15 jours plus tard pour le second pas-
sage en fonction des relevées des adventices.
Clés de la réussite
Intervenir sur mauvaises herbes très jeunes,
ce qui implique en général un double passage
puisque les produits ont peu ou pas de persistance.
Traiter de préférence par temps poussant
(hygrométrie à plus de 60 %, température entre
10 et 25 °C).
Un seul passage ? C’est parfois possible pour les
parcelles en semis tardifs ou les parcelles où le
salissement est modéré et sans renouées des
oiseaux.
Avantages
Mélanges autorisés à spectre large.
Modulation des doses possible en fonction
des mauvaises herbes, de leur stade et des
conditions météo (tir à vue).
Inconvénients
Nécessité d’intervenir au bon stade, donc
surveillance et disponibilité.
Difficulté dans le cas de forte infestation de
dicots vivaces (liseron) : le programme de
base les freine seulement et le mélange peut
présenter des risques de phytotoxicité.
(
DÉSHERBAGE CHIMIQUE
DÉSHERBAGE CHIMIQUE
3
Résistance aux sulfonylurées :
un risque sérieux
Pour l’instant, on ne signale pas encore de résistance aux sulfonylurées. Mais l’utilisation
systématique à grande échelle, souvent en double ou triple applications, entraîne un
risque sérieux de sélection de populations résistantes de graminées, encore plus impor-
tant en monoculture.
L’alternance des stratégies et la rotation des cultures limitent ce risque.
Descriptif
1er passage :
traitement en postlevée (3 à 4 feuilles du maïs) à
dose modulée.
2epassage :
le binage remplace la 2nde intervention (6 à 8-10
feuilles du maïs).
Clés de la réussite
Postlevée précoce :
• Des mauvaises herbes jeunes plus faciles à
détruire.
• Temps poussant pour une bonne efficacité.
Binage :
• Sol assez fin pour éviter les destructions de pieds
par projection des mottes sur les rangs.
Sol ressuyé, temps sec (au moins 24 heures) et
ensoleillé pour une bonne dessiccation des plantules.
• 2 passages souvent nécessaires si semis précoce.
DÉSHERBAGE MIXTE
DÉSHERBAGE MIXTE
Avantages
Postlevée précoce
Adaptation du produit à la flore présente et
modulation de dose possible.
Pas de concurrence des adventices (si interven-
tion avant 6 feuilles du maïs).
Possibilité de rattrappage chimique en cas d’é-
chec non gérable par le binage.
Binage
Aération et décroûtage en sol battant.
Limitation des pertes d’eau et du ruissellement.
Contraintes
Postlevée
Interventions très dépendantes des conditions
climatiques et du stade des mauvaises herbes.
Concurrence possible des adventices en inter-
vention "tardive".
Identification des mauvaises herbes pour adap-
ter la (les) dose(s).
Binage
Résultats très dépendants des conditions
climatiques
Augmenter un peu la densité de semis (5 %)
pour compenser les pertes éventuelles.
Désherbage chimique de postlevée
précoce suivi d'un binage
(
4
Désherbage de prélevée
suivi d'un binage
Il est également possible de combiner un désherbage en plein en préle-
vée du maïs et un binage de rattrapage à 6-10 feuilles.
Cette stratégie, intéressante notamment pour les semis précoces (avant
le 20 avril), est limitée par la suppression de l'atrazine. En effet, les herbi-
cides de prélevée étant moins persistants, le binage risque de ne pas
être suffisant pour contrôler les relevées tardives. De plus, certaines
dicots risquent de pousser sur le rang, sans pouvoir être maîtrisées.
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