Désherbage maïs - Phyt`Eauvergne

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Guide pratique
pour les
agriculteurs
Désherbage
du maïs
La nouvelle donne
du désherbage
L’attente des agriculteurs est forte vis-à-vis du désherbage du maïs
(notamment un certain réalisme économique des solutions
proposées). En effet, le temps des stratégies universelles est
révolu, surtout avec l’émergence de cette nouvelle flore à problème.
Et si les agriculteurs veulent contenir les coûts du désherbage,
il faut introduire plus de raisonnement, plus d’observation des
parcelles (savoir reconnaître les adventices très jeunes), tenir
compte des assolements, des techniques culturales et des conditions
d’applications des herbicides pour optimiser leur efficacité.
Concernant ce dernier point, les maïsiculteurs devront savoir associer
les matières actives pour augmenter les spectres d’efficacité, dans la
limite des mélanges autorisés.
Ainsi, l’observation de la flore et sa maîtrise pour limiter au maximum
le salissement des parcelles sont déterminants pour plusieurs raisons :
● Le raisonnement des produits de prélevée se fera en fonction
des années précédentes et de la pression attendue en graminées
ou dicotylédones.
● Les traitements de postlevée seront guidés par le développement
des dicotylédones difficiles à contrôler.
● Il faudra être particulièrement vigilant aux bordures de
parcelles, plus sensibles à l'infestation de graminées
et de vivaces.
● La combinaison dans la mesure du possible de
traitements chimiques et mécaniques.
Semis Pointant
3 feuilles 4 feuilles
6 feuilles
8 feuilles
10 feuilles
Récolte
DÉSHERBAGE DES
ADVENTICES ANNUELLES
Stratégie de
désherbage
Présemis Postsemis
incorporé Prélevée
Postlevée
Précoce
Nature et stade des adventices les plus difficiles à contrôler
Conditions climatiques (hygrométrie 30 %)
Amplitudes thermiques < 10 °C pendant 48 heures après traitement
Stade du maïs
Critères de
raisonnement
Herbicides
disponibles
Postlevée "tir à vue"
Racinaires Racinaires
AG et AD AG et AD
à large
à large
spectre
spectre
DÉSHERBAGE DES
ADVENTICES VIVACES
Racinaires
AG sélectifs
(phytoprotecteur ou
microencapsulé)
+ foliaire
Visite de la parcelle
Réaliser l'inventaire de la
flore non contrôlée à gérer
dans l'interculture ou au
semis suivant
Foliaire AG et AD (bentazone, bromoxynil, sulfonylurées, tricétones, hormones...)
Clopiralid, Dicamba,
Fluroxypyr en plein
Toutes hormones en dirigé
Herbicide non sélectif
au plus tard
deux mois avant semis
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Prélevée + postlevée
Des programmes à tous les prix
Descriptif
Clés de la réussite
1er passage en prélevée :
Prélevée :
avec un produit racinaire à spectre antigraminée et
antidicot,
puis,
Sol pas trop motteux et de l’humidité (idéal : 15 mm
dans les 8 jours après traitement). Eviter les traitements par forte température (volatilisation).
2e passage en postlevée :
Postlevée :
au stade 5-6 feuilles du maïs avec un antidicot (ou
un mélange antigraminée/antidicot).
Temps poussant avec une bonne hygrométrie
(plus de 60 %) et température suffisante
(12-23 °C). Intervenir sur mauvaises herbes jeunes.
Avantages
Inconvénients
● Un choix très large car on peut faire toutes
les combinaisons entre un désherbant de prélevée et un autre de postlevée : on peut
choisir de renforcer la prélevée en utilisant un
anti-graminée à spectre antidicot élargi ; on
peut faire un traitement de prélevée minimum
(générique antigraminée) et renforcer la postlevée.
● Solution souple dans la mesure où les stades
d’intervention dépendent du maïs avec des
relevées plus groupées.
● Sécurité dans les situations à forte pression
graminées.
● Mauvaise efficacité des produits racinaires en
conditions sèches.
● Risque de levée rapide du maïs, avant l’intervention de prélevée (mais certains produits
sont aussi utilisables en post précoce).
● Si les levées sont importantes après le
passage de prélevée, elles risquent d’être
difficiles à contrôler en une fois, surtout
pour des espèces du type renouée des
oiseaux ou mercuriale.
● Les programmes les plus complets sont
coûteux.
Les stratégies en difficulté
La fin du "tout en prélevée"
C’était une stratégie très dépendante de l’atrazine. Maintenant, plusieurs espèces sont mal contrôlées par les produits de prélevée
(mercuriale, arroche, renouée des oiseaux, renouée liseron). Même
lorsque les conditions d’efficacité sont bonnes (humidité suffisante),
une intervention de postlevée est donc nécessaire dans la plupart
des cas.
Un seul passage en postprécoce ?
Cela consiste à intervenir au stade 2-3 feuilles du maïs avec un mélange d’un produit racinaire et d’un antidicot de
postlevée. L’antidicot contrôle les premières levées de dicots et le produit racinaire assure la persistance.
L’idée est séduisante : on intervient en un passage, une fois que les semis sont terminés.
Mais il y a au moins 2 limites :
• tous les produits utilisés en prélevée ne sont pas utilisables en postprécoce (risque de phytotoxicité) et, en pratique, le nombre de mélanges autorisés est restreint ;
• surtout, les racinaires utilisables ont des "trous" assez larges sur dicots (mercuriale, arroche, renouée des oiseaux,
renouée liseron). Il y a donc de forts risques de relevées, ce qui entraîne un 2e passage : on revient donc à une
variante de la stratégie pré + post.
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Tout en postlevée
Deux passages en général
Descriptif
Clés de la réussite
Deux passages avec un mélange à spectre large :
Intervenir sur mauvaises herbes très jeunes,
ce qui implique en général un double passage
puisque les produits ont peu ou pas de persistance.
• vers 3-4 feuilles du maïs sur mauvaises herbes
très jeunes,
• puis 10-15 jours plus tard pour le second passage en fonction des relevées des adventices.
Traiter de préférence par temps poussant
(hygrométrie à plus de 60 %, température entre
10 et 25 °C).
Un seul passage ? C’est parfois possible pour les
parcelles en semis tardifs ou les parcelles où le
salissement est modéré et sans renouées des
oiseaux.
Avantages
● Mélanges autorisés à spectre large.
● Modulation des doses possible en fonction
des mauvaises herbes, de leur stade et des
conditions météo (tir à vue).
Inconvénients
● Nécessité d’intervenir au bon stade, donc
surveillance et disponibilité.
● Difficulté dans le cas de forte infestation de
dicots vivaces (liseron) : le programme de
base les freine seulement et le mélange peut
présenter des risques de phytotoxicité.
Résistance aux sulfonylurées :
un risque sérieux
Pour l’instant, on ne signale pas encore de résistance aux sulfonylurées. Mais l’utilisation
systématique à grande échelle, souvent en double ou triple applications, entraîne un
risque sérieux de sélection de populations résistantes de graminées, encore plus important en monoculture.
L’alternance des stratégies et la rotation des cultures limitent ce risque.
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Désherbage chimique de postlevée
précoce suivi d'un binage
Descriptif
Clés de la réussite
1er passage :
traitement en postlevée (3 à 4 feuilles du maïs) à
dose modulée.
Postlevée précoce :
• Des mauvaises herbes jeunes plus faciles à
détruire.
2e passage :
• Temps poussant pour une bonne efficacité.
le binage remplace la 2nde intervention (6 à 8-10
feuilles du maïs).
Binage :
• Sol assez fin pour éviter les destructions de pieds
par projection des mottes sur les rangs.
• Sol ressuyé, temps sec (au moins 24 heures) et
ensoleillé pour une bonne dessiccation des plantules.
• 2 passages souvent nécessaires si semis précoce.
Avantages
Contraintes
Postlevée précoce
Postlevée
● Adaptation du produit à la flore présente et
modulation de dose possible.
● Pas de concurrence des adventices (si intervention avant 6 feuilles du maïs).
● Possibilité de rattrappage chimique en cas d’échec non gérable par le binage.
● Interventions très dépendantes des conditions
climatiques et du stade des mauvaises herbes.
● Concurrence possible des adventices en intervention "tardive".
● Identification des mauvaises herbes pour adapter la (les) dose(s).
Binage
Binage
● Aération et décroûtage en sol battant.
● Résultats très dépendants des conditions
climatiques
● Augmenter un peu la densité de semis (5 %)
pour compenser les pertes éventuelles.
● Limitation des pertes d’eau et du ruissellement.
Désherbage de prélevée
suivi d'un binage
Il est également possible de combiner un désherbage en plein en prélevée du maïs et un binage de rattrapage à 6-10 feuilles.
Cette stratégie, intéressante notamment pour les semis précoces (avant
le 20 avril), est limitée par la suppression de l'atrazine. En effet, les herbicides de prélevée étant moins persistants, le binage risque de ne pas
être suffisant pour contrôler les relevées tardives. De plus, certaines
dicots risquent de pousser sur le rang, sans pouvoir être maîtrisées.
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Désherbage chimique en localisé sur le rang
Avantage à la désherbineuse
Descriptif
Clé de la réussite
1er passage à 3-5 feuilles du maïs - stade 2
feuilles vraies des mauvaises herbes :
La clé de la réussite est dans l’efficacité du
1er passage. Les nouvelles levées d’adventices
ne doivent concerner que l’interrang et être
détruites facilement lors du second passage par
le binage. Les conditions d’intervention sont donc
essentielles :
• pulvérisation localisée sur le rang,
• binage en inter-rang.
2e passage à 7-8 feuilles du maïs :
• binage en interrang suffisant (la pulvérisation sur
le rang n’est généralement pas nécessaire),
• semis d’un couvert végétal possible à ce stade
en interrang (RGI).
Traitement sur le rang :
• Conditions de réussite de la postlevée.
Binage en inter-rang :
• Sol ressuyé pour éviter le lissage et favoriser le
cisaillement par les dents et temps sec après
travail.
• Binage superficiel (2 cm) pour éviter les sols
creux et limiter la perte de plantes.
• Semoir et désherbineuse de même largeur.
Avantages
Inconvénients
● Réduction importante des quantités de produits utilisés (- 70 % en moyenne).
● Effets bénéfiques du binage : limitation de l’évapotranspiration.
● Maintien d’un état de sol motteux en surface
(pas de croûte de battance).
● Aération du sol et minéralisation de la matière
organique.
● Conditions de réussite pouvant être difficiles
à réunir.
● Coût de l’outil à l’investissement.
● Temps de travail, disponibilité du matériel.
● Surveillance du bouchage des buses (projection de terre).
● Risques de relevées sur le rang avec les
adventices à levées échelonnées (morelle…)
ou sur semis précoces…
Le semoir pulvé
En même temps que le semis, désherbage localisé sur le rang en
prélevée puis binage dans l’inter-rang après 5 feuilles du maïs.
• Difficulté de la prélevée sur le rang, pas de tirs à vue.
• Risque de développement des dicotylédones difficile à contrôler
dans le contexte sans atrazine.
• Organisation du travail : surveiller semis et désherbage.
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La herse étrille en combinaison
avec une bineuse
Un travail très technique
Descriptif
Clés de la réussite
1er passage : herse étrille ou houe rotative à
l’aveugle (prélevée de la culture).
• Privilégier un semis un peu plus profond, en
accroissant la densité de semis.
2e passage : herse étrille ou houe rotative à 3-4
feuilles du maïs.
3e passage : bineuse au stade 6-8 feuilles du
maïs en réalisant un léger buttage.
• Prendre en compte les atouts et contraintes de
chaque outil.
• Utiliser les outils sur sol nivelé, bien ressuyé, par
temps sec et ensoleillé.
• Le passage en prélevée est impératif pour la
réussite de la stratégie.
• Intervenir sur des adventices jeunes pour les
2 derniers passages.
• Les rotations longues et les faux semis sont des
atouts supplémentaires pour la réussite des désherbages mécaniques.
Avantages
● Pas d’utilisation d’herbicides chimiques.
● Décroûtage des sols battants.
● Le binage améliore ou restaure la surface des
sols (limitation des pertes d’eau et du ruissellement).
● Aération des sols et minéralisation de la
matière organique.
Inconvénients
● Techniques pointues nécessitant de l’expérience et du temps.
● Choix des outils à faire en fonction de la parcelle (topographie, texture…).
● Conditions de réussite pas toujours faciles à
réunir.
● Risques d’échec plus importants, surtout en
cas de levées échelonnées.
En conventionnel, la herse et la houe
peuvent être associées à un désherbage
chimique à doses réduites
En cas de gros échecs des hersages, de levées échelonnées ou de fortes infestations
de vivaces, il est toujours possible de recourir à une application d’herbicides de
postlevée vers 4 à 6 feuilles du maïs. Cela permet une plus grande souplesse dans
la réalisation du désherbage.
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Quelques exemples de matériel
de désherbage alternatif
Herse étrille
Houe rotative
Bineuse
Désherbineuse
Semoir pulvérisateur
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Bon à savoir
Les mécanismes de la phytotoxicité
des herbicides
Pour la majorité des produits foliaires (notamment les sulfonylurées et les
hormones) et racinaires (chloroacétamides), le risque de déclencher
l'apparition des symptômes de phytotoxicité sur maïs est souvent lié à
l’enchaînement des deux séquences suivantes :
• une phase initiale, pendant et après le traitement favorable à l’absorption
du produit par la plante ;
• une phase d’arrêt brutal de végétation empêchant toute métabolisation de
l’herbicide dans le jeune maïs : froid, canicule, hygrométrie basse.
La matière active, alors en forte concentration, séjourne dans la plante trop
longtemps, engendrant une toxicité plus ou moins importante.
Les adjuvants :
quel rôle peuvent-ils jouer ?
Les adjuvants ne sont pas des herbicides. Ajoutés aux herbicides foliaires, ils
peuvent en faciliter, renforcer ou améliorer l’efficacité lorsque les conditions
d’application sont limitantes. Cependant, les produits phytosanitaires
contiennent déjà des adjuvants, en quantité plus ou moins variable selon
leur formulation et leur sélectivité. Dans certains cas, l’emploi d’un adjuvant
en mélange extemporané peut entraîner une agressivité sur la culture ou
une baisse d’efficacité de la spécialité commerciale. Aussi, l’ajout d’un adjuvant n’est pas justifié si les conditions climatiques sont favorables.
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Tenir compte de la nuisibilité
des adventices
La nuisibilité des adventices envers le maïs varie en fonction des espèces et de leur
stade de développement. Ainsi, 75 morelles/m2 peuvent faire perdre jusqu’à 50 % de la
récolte de maïs, alors que le séneçon n’a presque pas d’incidences. Les chénopodes prélèvent 3 fois plus d’azote que le maïs alors que les sétaires 1,5 fois seulement.
La nuisibilité peut s’exercer de différentes manières :
• directement par des effets concurrentiels sur la mobilisation des éléments nutritifs, de la
lumière et de l’eau (surtout en année sèche) ;
• indirectement en termes de potentiel grainier pour les années suivantes (surtout en
monoculture ou en rotation courte) ;
• indirectement par des risques de toxicité pour les animaux dus à la présence de datura
ou de morelles par exemple au moment de la récolte du maïs fourrage.
Vitesse d’efficacité des produits
sur les adventices/nature des symptômes
sur les adventices : quelques exemples
Banvel 4S, Cambio, Starane :
12 à 24 heures – l’extrémité des jeunes pousses se déforme et s’enroule (systémique).
Mikado, Callisto :
3 à 8 jours – blanchiment des jeunes feuilles puis nécrose (systémique).
Milagro, Pampa, Equip, Cursus, Basis :
8 jours – rougissement puis nécrose (systémique).
Stratos ultra :
10 à 15 jours – rougissement puis nécrose (systémique).
Basamaïs :
8 à 10 jours – brûlures des feuilles (contact).
Bromoxynil phénol :
4 à 6 jours – brûlure des feuilles (contact).
Bromoxynil ester octanoïque :
6 à 8 jours – brûlure des feuilles (contact).
Eclat : 4 à 6 jours – brûlure et nécroses des feuilles (contact + systémique).
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Un peu de vocabulaire
limbe
gaine
préfoliaison pliée
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Les graminées estivales
ligule
oreillette
tige
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préfoliaison enr
Sétaire verte
Sétaire glauque
Setaria viridis
Setaria pumila
• La plante adulte est
haute de 1 m avec
des feuilles longues
et larges (20 x 2 cm)
et rugueuses au toucher de haut en bas.
Le limbe présente de longs poils épars. L’inflorescence est en
sorte d’épis avec des soies nombreuses et jaunes.
• La plantule possède une gaine glabre et aplatie avec une
ligule ciliée de poils courts et denses. La gaine des premières
feuilles est fréquemment teintée de rouge. De longs poils
blancs dans la zone ligulaire dès la 2e ou 3e feuille sont caractéristiques de la sétaire glauque.
• La plante adulte possède une tige ramifiée
de 10 à 50 cm de
haut. Les feuilles sont
glabres, longues et
effilées en pointe,
presque coupantes sur les bords. La nervure médiane des
feuilles est bien visible. L’inflorescence est aussi en sorte
d’épis long de 2 à 6 cm et lisse de bas en haut au toucher.
• La plantule se distingue de la sétaire glauque par l’absence
de long poils blancs sur la zone ligulaire. De plus, elle possède une gaine elliptique, jamais teintée de rouge, ciliée et
discrètement pubescente.
• Auparavant en retrait par rapport aux autres sétaires, elle se
développe de plus en plus.
• Beaucoup plus difficile à détruire que la sétaire glauque, elle
est présente partout et doit faire partie des adventices à
détruire rapidement (3 feuilles maximum) en raison de sa
nuisibilité.
Digitaire sanguine
Digitaire ischème
Digitaria sanguinalis
Digitaria ischaemum
• La plante adulte est
velue et pas très haute
(60 cm). Les feuilles
sont poilues à limbe
court et large. On trouve
souvent une coloration
sanguine sur l’inflorescence, la tige et les feuilles. L’inflorescence est formée de
sorte d’épis partant presque d’un même point.
• La plante adulte a un
port étalé (contrairement
à la digitaire sanguine).
L’inflorescence digitée ne
comprend souvent que
2 à 4 grappes spiciformes, espacées le long
d’un axe principal. Les axes des grappes, glabres et aplatis,
portent les épillets de façon unilatérale.
• La plantule a une gaine à section arrondie, la ligule membraneuse est visible dès la 2e feuille. La gaine et le limbe sont
duveteux au toucher.
• La plantule possède une ligule membraneuse.
Contrairement à la digitaire sanguine, elle ne possède de
feuilles totalement velues que sur les 2 ou 3 premières.
• Graminée classique que l’on retrouve très souvent et qui est
détruite plus facilement que la sétaire verte.
• Plutôt présente sur les sols argileux ou calcaires, elle est
souvent confondue avec la digitaire sanguine.
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Panic pied de coq
Echinochloa crus-galli
Panic à inflorescence
dichotome
Panicum dichotomiflorum
• La plante adulte peut
monter jusqu’à 1,50 m
ou plus. Elle possède
de longues et larges
feuilles (50 cm x 2 cm)
dont les bords sont
coupants, souvent ondulés et avec un limbe rugueux de haut en bas. Les épillets
poilus de 3 à 4 mm, verts puis violacés, forment des épis
linéaires regroupés en grappe.
• La plantule possède une gaine aplatie (cf. schéma) avec
une caractéristique essentielle : une trace blanchâtre et luisante à la place de la ligule.
• Plante qui n’était pas maîtrisée par l’atrazine et que l’on
retrouve un peu partout, elle doit faire partie des adventices
à détruire rapidement (3 feuilles maximum) du fait de sa
nuisibilité.
• La plante adulte
est assez haute
(1,50 m) avec des
feuilles glabres et
longues, large de
9 à 15 mm, de couleur vert sombre, et brillantes sur la face
inférieure. L’inflorescence est gracile, longues de 10 à 40 cm
avec de petits épillets solitaires.
• La plantule est poilue avant tallage, elle possède une
gaine arrondie souvent rouge-brun, la ligule est ciliée de
poils courts. La pilosité est décroissante sur la gaine et la
face inférieure du limbe sur les 4 premières feuilles puis
glabre au delà.
• Très localisée, cette adventice est difficile à maîtriser du fait
de levées échelonnées
Panic faux millet
Pâturin annuel
Panicum miliaceum
Poa annua
• La plante adulte est
plus petite que le
panic pied de coq
(1,30 m) et velue. Le
gaine et le limbe (3 x
45 cm au plus) sont
fortement poilus. Les inflorescences sont composées d’épillets regroupés en grappe, de forme ovoïde et d’assez
grande taille.
• La plante adulte possède de nombreuses
tiges, un peu aplaties,
d’abord étalées puis
rapidement dressées.
L’inflorescence est plus
courte que les autres
pâturins (8 cm) et le
nœud intérieur porte au plus 2 rameaux. On le reconnaît par
la présence de poils sur toute la longueur de la saillie linéaire
de la glumelle supérieure.
• La plantule se reconnaît à sa section arrondie de sa gaine.
La pilosité de la plantule est longue et abondante. Elle s’apparente à une digitaire sanguine géante mais avec une ligule
ciliée.
• La plantule possède une préfoliaison pliée, un bec terminant chaque limbe. Le limbe de chaque feuille est lisse sauf
au niveau de la nervure centrale (présence de 2 dépressions).
• Très localisée, elle est difficile à maîtriser du fait de ses
levées échelonnées.
• Une des plus petites graminées à détruire, elle est présente
partout.
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Un peu de vocabulaire
pétiole
limbe
feuilles en rosette
tige
otylédon
cotylédon
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Les dicotylédones estivales
pétiole
plantule à tige
plantule à rosette
Amaranthe réfléchie
Chénopode blanc
Amaranthus retroflexus
Chenopodium album
• La plante adulte
peut monter jusqu’à 1,50 m, sa
tige est dressée
et anguleuse. Les feuilles, alternes, sont longuement pétiolées, plus longues que larges et dentées. Les fleurs sont
petites sans pétales, verdâtres et en grappe.
• La plantule, à tige et feuilles opposées, a un aspect farineux.
Ses cotylédons sont allongés, violacés à la face inférieure et
se rétrécissent brusquement en un pétiole court.
• Très largement répandu, le chénopode peut prendre rapidement le dessus sur la culture et doit donc être maîtrisé
rapidement.
Morelle noire
Solanum nigrum
• La plante adulte est haute de 10 à 70 cm, avec une tige
anguleuse, creuse et ramifiée. Les feuilles sont alternes,
pétiolées, ovales et sinuées dentées. Les fleurs sont par
groupe de 3 à 7 ombelles, blanches avec le centre jaune.
• La plantule possède un axe hypocotylé poilu et violacé. Les
cotylédons, d’assez grande taille, sont poilus et ont un limbe
ovale-lancéolé et apiculé au sommet.
• La plante adulte monte
à 1 m de haut voire
plus. De sa tige principale, cannelée et poilue,
partent des feuilles ovales à limbe ondulant cilié et un pétiole poilu. Les fleurs sont
groupées en épi terminal vert jaunâtre, plus quelques petits
épis secondaires à l’aisselle des feuilles terminales.
• La plantule, à tige poilue, a des feuilles alternes. Les cotylédons, allongés, sont souvent rougeâtres à la face inférieure.
L’échancrure au sommet du limbe, bien marqué sur les premières feuilles, s’estompe progressivement. La pilosité des
feuilles, faible au départ, s’intensifie.
• Plante classique, elle doit être détruite rapidement en raison
de sa nuisibilité importante.
Renouée persicaire
Polygonum persicaria
• La plante adulte est glabrescente avec une tige dressée,
ramifiée, fréquemment rougeâtre et d’une hauteur de 20 à
80 cm. Les feuilles lancéolées sont courtement pétiolées,
discrètement ciliées et sont munies d’une tache noire "en fer
à cheval". Les fleurs rosées sont réunies en de longs épis.
• La plantule a une tige et des feuilles alternes et sa teinte est
vert olivâtre. Ses cotylédons, elliptiques, ont un court pétiole
et un limbe dissymétrique quelques fois colorés de rouge à
sa face inférieure.
• Comme les autres renouées, on la retrouve un peu partout.
Maîtrisable facilement, elle ne doit pour autant pas être
négligée.
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Renouée des oiseaux
Arroche étalée
Polygonum aviculare
Atriplex patula
• La plante adulte est glabre, couchée au sol ou
peu dressée, avec des
feuilles lancéolées sur un
court pétiole et munie
d’une longue gaine membraneuse lacérée au
sommet.
• La plantule possède une tige et des feuilles alternes de
teinte glauque. Les cotylédons, étroits et soudés à la base, ne
s’étalent jamais. Les feuilles sont toutes semblables : lancéolées, glabre et d’un vert bleuté.
• Elle fait partie de la nouvelle flore qui va se développer et
devient donc de plus en plus fréquente. Difficile à contrôler,
elle doit être détruite avant 2 feuilles.
• La plante adulte a une tige principale dressée, plus courte
que ses ramifications étalées au sol et dépassant 1 m de
long. Les feuilles, d’abord opposées, sont ovales-losangiques
et dentées. Elles deviennent alternes et plus étroites à l’approche de l’inflorescence. Les fleurs verdâtres sont groupées
en glomérules.
• La plantule, vert clair, a une tige et des feuilles opposées,
farineuses. Les cotylédons, grands et charnus, sont elliptiques. Le pétiole non défini se confond avec le reste du
limbe.
• Moins fréquente, la plantule est souvent confondue avec le
chénopode blanc. Adventice montante, sa nuisibilité est inférieure aux renouées mais peut devenir très concurrentielle si
elle est mal maîtrisée
Renouée liseron
Fallopia convolvulus
Mercuriale annuelle
Mercurialis annua
• La plante adulte est glabre, couchée au sol ou volubile, avec
des tiges grêles souvent nombreuses. Les feuilles, toutes
semblables, rappellent celles du liseron de forme sagittée.
Les fleurs sont blanchâtres, groupées en fascicule ou en grappes peu denses.
• La plantule a une tige et des feuilles alternes. Les cotylédons, assez grands, elliptiques allongés, ont une forme de
banane. Le pétiole est court et engainant à la base.
• Comme la renouée des oiseaux, elle se rencontre de plus
en plus et doit aussi être détruite rapidement du fait de sa
nuisibilité importante.
• La plante adulte, inférieure à 50 cm de haut, a une tige
côtelée avec des feuilles opposées de forme ovale et dentées. Les fleurs, sans pétale, sont portées par des faux épis
(fleurs mâles) ou groupées à l’aisselle des feuilles (fleurs
femelles).
• La plantule a une tige et des feuilles opposées. Ses
cotylédons, grands, ont des nervures blanc jaunâtre bien marquées, de forme arrondie et tronquée au sommet. Les
feuilles, toutes semblables, sont ovales, à bord en dents de
scie et ciliées.
• Très fréquente, elle représente un risque croissant pour la
culture et doit donc être détruite avant 2 feuilles.
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M A Ï S ,
S A V O I R
Les vivaces
Liseron des champs
Convolvulus arvensis
Liseron des haies
Calystegia sepium
• Les premières pousses sont issus de drageons quelques fois
entortillés. Les premières feuilles sont ovales et non lobées
et les autres sont hastées avec deux lobes latéraux aigus.
Elles sont alternes et à nervation pennée. Le limbe est porté
par un pétiole canaliculé et à pilosité faible. La tige est anguleuse, ramifiée et prostrée ou volubile.
• La plantule a une tige et des feuilles alternes. Les cotylédons ont un limbe quadrangulaire d’environ 1 cm de côté.
Les feuilles les plus développées sont hastées, penninervées
et à pétiole canaliculé plus court que le limbe.
• Forte fréquence comme le liseron des haies, la lutte contre
cette adventice doit se faire lorsqu’elle est fleurie.
Avoine à chapelets
Arrhenatherum elatius
s.sp. bulbosum
• Les nombreuses pousses feuillées s’élaborent à partir de
rhizomes blanchâtres, épais, très ramifiés et non entortillés.
Les feuilles hastées, apiculées au sommet, possèdent des
nervures principales palmées et réunies en arceaux. Les
pousses sont prostrées ou volubiles et très ramifiées.
• La plantule a une tige et des feuilles alternes. Les cotylédons
ont un limbe quadrangulaire à trapézoïdal, à sommet tronqué.
Toutes les feuilles sont semblables, pétiolées et hastées.
• Très fréquent, il devient de plus en plus redoutable pour la
culture et doit être détruit lorsqu’il arrive au stade 30 cm.
Chiendent rampant
Agropyron repens
• La plante adulte développe de nombreuses
tiges glabres, un peu luisantes et de 60 à 140 cm
de haut. Les feuilles possèdent une ligule membraneuse et pubescente, et le
limbe est de forme carénée à la base. L’inflorescence est une panicule allongée, blanchâtre ou violacée et contractée.
• La plantule a une préfoliaison enroulée, sans oreillette et à
pilosité variable. Les feuilles sont glabres, non ciliées en bordure de limbe, la gaine peu carénée et un ligule courtement
pubescent (au contraire de l’avoine). La jeune pousse possède 2 à 5 renflements bulbeux superposés en chapelets.
• Présente un peu partout mais moins fréquente (surtout en
zone d’élevage), elle peut devenir redoutable et concurrentielle pour le maïs ensilage.
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• La plante adulte possède de nombreuses tiges dressées,
raides et glabres pouvant atteindre 1,20 m de haut. Les
feuilles, vertes ou glauques, sont auriculées, scabres de haut
en bas et courtement ligulées. L’inflorescence est composée
d’épillets distiques, parallèles au rachis, aplatis et munis de
deux glumes aristées.
• Au stade végétatif, la plante a une préfoliaison enroulée,
munie d’oreillettes et glabre ou peu velue. Les gaines sont
rouge violacé, souvent pubescentes.
• Son développement en taches est fortement concurrentiel
et nécessite donc une maîtrise très rapide.
L E S
R E C O N N A Î T R E
Chardon des champs
Cirsium arvense
Rumex crépu
Rumex crispus
• La plante adulte a
une tige dressée de
1 à 40 cm, grêle, faiblement sillonnée et
simple ou ramifiée. Les feuilles caulinaires, hastées, sont petites, pétiolées et munie d’une gaine déchirée au sommet.
L’inflorescence est groupée en panicules grêles avec des fleurs
petites et apétales.
• La plantule a des feuilles alternes disposées en rosette. Sa
teinte est verte, un peu glauque, souvent tachée de rouge.
Les cotylédons sont elliptiques, sans pétiole, engainants et de
petite taille. A partir de la 4e feuille, les 2 dents à la base du
limbe prennent une forme hastée caractéristiques.
• Très fréquent, le rumex ne devient concurrentiel que localement et nécessite un contrôle moins important que les
autres vivaces.
Ray-grass anglais
• La plante adulte a une tige dressée de 50 à 150 cm de
haut, anguleuse, ramifiée et pubescente. Les feuilles caulinaires sont glabres.
• La plantule a des feuilles alternes disposées en rosette. Les
cotylédons sont elliptiques, assez grands, charnus, à pétiole
court et mal défini. Les deux premières feuilles paraissent
opposées : elles sont elliptiques et sessiles. Le limbe, marge
épineuse, a la face inférieure blanchâtre. La face supérieure
présente une pilosité peu dense qui laisse le limbe d’une
couleur vert foncé.
• Fréquent et abondant, il colonise les cultures par grandes
taches et doit être détruit rapidement en raison de sa forte
nuisibilité.
Laiteron des champs
Sonchus arvensis
Lolium perenne
• La plante adulte,
cespiteuse, est glabre avec des feuilles
assez étroites et
lisse au toucher. Elle peut monter à 70 cm de hauteur. Le
long épi est composé de nombreux épillets, à une seule
glume, pouvant porter 3 à 10 fleurs annonciatrices d’autant
de semences mutiques.
• La plantule, glabre, a une préfoliaison pliée. Les jeunes
feuilles sont longtemps carénées et se terminent à leur sommet par un bec. Les oreillettes n’apparaissent qu’à partir du
1er ou 2e talle.
• Il faut des densités élevées pour qu’il soit concurrentiel.
• La tige de la plante adulte peut atteindre 1,5 m et elle est
ramifiée au niveau de l’inflorescence. Les feuilles caulinaires,
lancéolées, ont un bord denté et spinuleux. Sessiles, elles
embrassent la tige par deux oreillettes courtes et arrondies.
Les fleurs jaunes, toutes ligulées, sont réunies en capitules.
• La plantule se reproduit à partir de drageons et possède
des feuilles sessiles à limbe denté. Les feuilles, en rosette
sont rudimentaires, obovales-allongées et portent des dents
étroites et épineuses.
• Son développement en taches denses et sa vigueur en fait
une adventice difficile à contrôler. Présente partout, elle doit
être détruite rapidement du fait de sa nuisibilité.
L’infestation de la culture du maïs par les vivaces se généralise un peu partout en France. En conséquence, l’utilisation d’hormones se systématise souvent, mais cela doit se faire avec le maximum de précautions : stade inférieur à 6 feuilles ou
traitement en dirigé, de bonnes conditions météorologiques. Des problèmes de phytotoxicité sont apparus et ont été exacerbés en association avec les sulfonylurées. Concrètement, deux cas de figures peuvent se présenter dans les parcelles :
• Une infestation forte de vivaces : la lutte doit s’intégrer dans une stratégie de pré + post en intercalant seule l’hormone entre les deux passages ou après le passage de post. Cela permet de traiter avec des doses plus élevées sans
phytotoxicité. La première stratégie a l’avantage de commencer aussi la lutte contre les dicotylédones.
• Une infestation faible de vivaces : elle pourra se faire en association avec le traitement de post si celui-ci est autorisé,
mais avec des restrictions de doses, de stade et de conditions climatiques.
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A consulter également
● Les fiches matériels
"Techniques alternatives de désherbage",
réalisées dans le cadre de Phytomieux Pays de la Loire
par les Fdcuma des Pays de la Loire
et la Frcuma Ouest (juin 2003).
● Les préconisations techniques départementales :
à demander auprès de votre conseiller habituel.
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(
Ce document a été élaboré par :
• Arvalis-Institut du végétal
Guillaume CLOUTE – Tél. 05 46 07 44 71
• Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique
Thierry RESTIF – Tél. 02 40 16 37 37
• Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire
Sébastien FOURMOND – Tél. 02 41 96 75 36
• Chambre d’agriculture de Sarthe
Marc GENDRY – Tél. 02 43 29 24 24
• Chambre d’agriculture de Vendée
Jérôme JACQ – Tél. 02 51 94 11 23
• Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire
Avec le concours financier du Conseil régional des Pays de la Loire
Réalisation Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire - Conception D. Benoist - Crédit photos : Acta, Chambres d’agriculture 49 et 53, Arvalis-Institut du végétal - Edition décembre 2004
• Chambre d’agriculture de Mayenne
Jean-Claude LEBRETON – Tél. 02 43 67 37 00
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