guide technique pour une gestion respectueuse et durable de nos

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Les petits ruisseaux font
les grandes rivières…
Avec 360 km de rivières petites et moyen-
nes, les cours d’eau du bassin versant de l’Orne
Saosnoise forment un réseau très dense et sont une
partie essentielle du patrimoine des régions du
Saosnois, du Marollais et du Perche Sarthois.
Ce guide a été élaboré dans le but d’assurer
une meilleure connaissance du fonctionnement des
rivières, d’apporter des conseils pour mieux les -
rer et éclaircir les responsabilités de chacun.
Il s’adresse à toute personne propriétaire
ou locataire de terrains riverains d’un cours d’eau
ainsi qu’à ses usagers.
SOMMAIRE
L’Orne Saosnoise et ses affluents…………………………........p 2
Le SIAEBOS…………………………………………………………..………….p 3
Les berges souffrent……………………………………………..……….p 4
La ripisylve sert………………………………………………………..………..p 5
Rôles et fonctions de la végétation des berges………..p 6
Entre réglementation et devoir civique……………..………...p 7
Comment identifier un cours d’eau…………………..…………p 9
Techniques de gestion et d’entretien……………………….….p 10
L’aménagement d’abreuvoirs et la pose de clôturesp 14
L’entretien des bords de parcelles agricoles……….…….p 15
Lutter contre les espèces envahissantes…………………....p 17
Les ouvrages hydrauliques………………………………………….…….p 18
Glossaire………………………………………………………………………….…….p 19
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L’Orne Saosnoise et ses affluents
L’Orne Saosnoise est le principal affluent de la Sarthe, en rive gauche, en
amont du Mans. Elle prend sa source dans le département de l’Orne, près
de La Perrière, et se jette dans la Sarthe à Montbizot.
Son bassin versant s’étend sur 522,5 km² dont 430 kse situent dans le
département de la Sarthe.
Les principaux affluents qui constituent le réseau hydrographique de
l’Orne Saosnoise sont: l’Aunay, la Dive, la Gandelée, le Gouffre de
Bonvoisin, la Gravée, le Guélodin, le Guémançais, le Maleffre, la Mal-
herbe, le Moire, le Rutin, le Saint Etienne et le Tripoulin.
Un espace naturel oublié
Autrefois considérés comme sources de multiples richesses, les cours d’eau étaient entretenus par nécessité.
Progressivement, nous nous sommes affranchis de ces dépendances:
les modes de vie ont évolué: de nombreux riverains ne travaillent plus la terre, n’ont plus le temps d’in-
tervenir sur les berges ou ne savent plus com-
ment,
la végétation des berges jouait un rôle
économique important. Elle assurait la produc-
tion de bois de chauffage, l’alimentation du
bétail, la protection des berges et la variété
des paysages,
les parcelles agricoles se sont agrandies
alors qu’en parallèle la main d’œuvre a diminué,
rendant le travail d’entretien long et coûteux,
les changements de pratiques agricoles,
en particulier l’abandon de l’élevage tradition-
nel et l’intensification des cultures ont eu des
conséquences importantes sur l’aspect physi-
que et la qualité des cours d’eau...
Actuellement, l’essentiel des actions menées sur les cours d’eau concerne de grosses et moyennes rivières. Les
petits ruisseaux sont trop peu pris en compte. Or, ce sont eux les plus sensibles aux problèmes de pollution et
d’entretien en général, de par leurs faibles débits, leurs faibles capacités de dilution et, aussi par le fait qu’ils
sont souvent considérés comme de simples fossés d’évacuation rapide des eaux pluviales.
Pourtant, un entretien simple et régulier permet d’éviter des travaux souvent onéreux pour tous et contribue à
insérer les nombreux ruisseaux et petites rivières dans un cadre de vie plus harmonieux.
Parce qu’ils font encore aujourd’hui l’objet de nombreux usages nécessaires aux besoins de l’homme (loisirs,
rejets d’eaux usées, alimentation en eau, agriculture, etc.) une prise en charge collective des travaux de res-
tauration et d’entretien va être engagée par le Syndicat. Ces travaux, clarés d’Intérêt Général par la
Préfecture de la Sarthe, requièrent doublement votre attention:
ces travaux s’effectueront sur des terrains privés,
En tant que riverains et usagers, vous serez les futurs garants du milieu que le Syndicat souhaite
aujourd’hui réhabiliter.
Carte postale de BALLON (fin XIXè début XXè): Les rives de
l’Orne Saosnoise au moment du rouissage du chanvre.
LOrne Saosnoise à St Mars sous Ballon
© SIAEBOS
© SIAEBOS
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Le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien
du Bassin de l’Orne Saosnoise: le SIAEBOS
Il s’agit d’un établissement public à coopération intercommunal (EPCI), de la volonté des communes riverai-
nes des cours d’eau du bassin de l’Orne Saosnoise de se regrouper afin:
dappréhender le
cours d’eau dans
son ensemble,
de prévoir des Plans
de gestion cohé-
rents,
de mutualiser les
moyens techniques
et financiers néces-
saires à leur mise
en œuvre.
Créé par arrêté préfecto-
ral en 1978, le Syndicat
regroupe toutes les com-
munes de la Sarthe pré-
sentes sur le bassin de
l’Orne Saosnoise, à l’ex-
ception de Montbizot et
de quelques communes qui
possèdent une partie de
leur territoire sur le bas-
sin versant (Saosnes et
Courcemont).
Le Syndicat est adminis-
tré par un Comité Syndi-
cal composé de 84 mem-
bres, tous élus des 42
communes adhérentes (2
membres délégués par
commune).
A sa création, la gestion
des cours d’eau se limitait
essentiellement à résou-
dre des problèmes hy-
drauliques afin de limiter l’impact des crues et d’assainir les terres agricoles à proximité des cours d’eau.
Depuis, la législation a évolvers une meilleure prise en compte des différents usages et enjeux environne-
mentaux, afin d’atteindre le bon état écologique imposé par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau à l’hori-
zon 2015. Aujourd’hui, les missions du Syndicat sont entièrement dévolues à l’étude, l’aménagement et l’entre-
tien de l’Orne Saosnoise et de ses affluents en considérant la rivière comme un milieu vivant.
Pour mener à bien ces missions, un technicien de rivières est l’interface entre les riverains et les élus. Afin
d’obtenir des informations sur les actions engagées sur vos cours d’eau, contactez le au 02.43.27.37.20.
Tous ces cours d’eau ont la
particularité d’être des
affluents directs de l’Orne
Saosnoise qui se jette dans la
Sarthe en amont du Mans pour
rejoindre la Loire et en bout
de course l’Océan Atlantique.
© SIAEBOS © SIAEBOS
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Les berges souffrent...
d’une absence de protection
En l’absence de végétation, la puissance du courant érode les
berges. Cette pression est accentuée en cas d’absence de
clôture efficace, d’abreuvoir aménagé, et par le piétinement
des troupeaux en tête de rive. Dans ces conditions, le lit se
creuse, les berges s’effondrent.
Ces désagréments induisent des coûts importants de re-
profilage et/ou re-talutage de berge, de désenvasement…
Supportés par les collectivités, ils représentent des sommes
assurément plus élevées que le seul coût de l’entretien cou-
rant.
Par ailleurs, l’exposition à trop de lumière par une coupe à
blanc ou par absence de végétation favorise la prolifération
d’espèces végétales telles que les orties ou les ronces.
... d’un entretien inexistant
Sans entretien régulier, la végétation vieillissante se détériore progressi-
vement. Les branches mortes encombrent le lit du cours d’eau et forment
bientôt des embâcles, les berges s’affaissent et la rivière voit son écoule-
ment modifié. Les crues peuvent alors avoir des conséquences catastrophi-
ques. Des apports excessifs de débris végétaux sont un risque d’eutrophi-
sation (la matière organique consommant l’oxygène de l’eau pour se dégra-
der).
... d’un entretien inadapté ou excessif
L’usage systématique du broyeur est une pratique agres-
sive pour la végétation, mettant les berges à nue et
contraignant ainsi les arbres à pousser dans le milieu du
lit de la rivière. Les débris végétaux issus du broyage
finissent bien souvent dans le fond du cours d’eau et
multiplient la formation des encombres. Localement, ils
peuvent être à l’origine d’une aggravation des crues.
... d’une végétation inadaptée
Les risques liés à une végétation inadaptée
sont multiples. Dans le cas d’une ripisylve
mono spécifique (une seule essence) les
racines prospectent les mêmes horizons de
sol; ce peut être une source de fragilité, le
sol étant moins bien tenu.
Le risque est aussi présent dans le cas d’une végétation introduite: on ne maîtrise pas le comportement de la
végétation non locale, or de nombreux exemples montrent que l’eau est un moyen de transport et de dissémina-
tion très efficace.
Dans le cadre d’une plantation, il faut donc préférer l’association de plusieurs essences bocagères.
LOrne Saosnoise
LOrne Saosnoise
La Dive L’Aunay
Le Tripoulin
Chute d’un peuplier
© SIAEBOS
© SIAEBOS
© SIAEBOS © SIAEBOS © SIAEBOS
© SIAEBOS
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La ripisylve sert...
La végétation des bords de cours d’eau est appelée ripisylve . Son étymologie latine est très explicite;
de « ripa » (rive) et « sylva » (forêt), elle désigne une végétation adaptée aux conditions d’humidité
voire d’inondation des bords de cours d’eau.
À stabiliser les berges
Grâce à l’enracinement dense et parfois profond des arbres, la ripisylve
fixe les berges très souvent abruptes et donc fragiles de nos cours
d’eau. Un seul exemple: la résistance à la force d’arrachement d’un saule
âgé de 20 ans est 4 fois supérieure à celle d’un enrochement et 45 fois
celle d’un gazon. La ripisylve participe ainsi à la lutte contre l’érosion des
terres agricoles et sécurise les berges en les protégeant de l’effondre-
ment.
À produire du bois
Les bords de cours d’eau sont par la proximité de l’eau, la profondeur et
la qualité des sols, des milieux très productifs en bois. Bois bûche issu
de l’ébranchage des têtards ou du recépage (saule, aulne, frêne...) vendu
selon les essences jusqu’à 50 le stère livré sec. Bois d’œuvre sur de
nombreuses essences (frêne, aulne…) pour des lots suffisants en qualité
et en quantité. Les sous-produits d’ébranchage (têtes d’arbres…) sont
transformables en bois déchiqueté.
À réguler l’écoulement de l’eau
Ripisylve et bandes enherbées contribuent à la régulation de l’écoulement profond et superficiel de l’eau. Mais
c’est surtout à l’échelle du bassin versant que l’arbre se montre efficace. La comparaison de petits bassins
versants bocagers et ouverts en Bretagne a mis en évidence la capacité du bocage à écrêter les crues: dans le
bassin versant bocager, le volume des crues est presque divisé par deux avec des débits de hautes eaux
(hiver) plus faibles et des débits d’étiage (été) un peu plus élevés.
À filtrer et épurer
Ripisylve et bandes enherbées
peuvent capter près de 90% des
matières en suspension et fixer
3/4 des nitrates et phosphates
ruisselés. Elle contribue ainsi lar-
gement à l’épuration de l’eau et à
en limiter la turbidité (eau trou-
ble chargée en matières en sus-
pension), à condition toutefois
qu’elle soit suffisamment large et
en bon état sanitaire.
À abriter et héberger la faune et la flore
Une ripisylve diversifiée crée des zones d’ombre et de lumière. Elle offre à la faune, caches et abris diversi-
fiés (arbres creux, sous berges…), lieux de reproduction (herbiers, racines, branches inondées…), espaces d’é-
changes entre le milieu terrestre et le milieu aquatique. La ripisylve offre aussi ombrage aux troupeaux et ef-
fet brise-vent pour les cultures. L’ombrage qu’elle génère sur le cours d’eau contribue à maintenir une eau fraî-
che et à limiter la prolifération d’algues.
© SIAEBOS
© SIAEBOS
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