Table des matières
1. Distribution
2. Présentation du Grand Guignol
3. Présentation des 4 pièces de « Bloody Cabaret ! »
4. Rencontre avec Frédéric Ghesquière, metteur en scène de « Bloody Cabaret ! »
5. La préparation des acteurs, vision d’un acteur
6. Historique/présentation du Grandgousier
7. Renseignements pratiques
1. Distribution :
Adaptation et mise en scène :
Frédéric Ghesquière
Musique et direction des chants :
Alberto Di Lena
Avec :
Cédric Balthasart, Adrienne D'Anna, Sandra Damus, Rémédios Domene, Hugues
Hospital, Robert Koelman, Encarnation Martin, Edith Paturiaux, André Remy, Karim
Selhab, Marie-Hélène Tromme, Micheline Zanatta
Création des maquillages et des coiffures :
Dominique Brevers
Scénographie et costumes :
Marie-Hélène Tromme
Intertitres :
Loïg Kervahut
Stagiaire maquillages :
Catherine Desert
Régie lumière:
Vincent Legeard
Régie intertitres :
Marie-France Granier
Assistance technique :
André Remy & Bénédicte Brasseur
Vincent Legeard
Secrétariat de production :
Marie-France Granier
Le metteur en scène et le Grandgousier remercient chaleureusement :
Les membres du Grandgousier qui nous ont aidés et nous aideront encore dans ce
projet, le Théâtre de la place ainsi que le Festival de Liège pour le prêt de matériel,
la Province de Liège, la Ville de Liège, la Communauté française ainsi que toutes les
personnes qui, de près ou de loin ont permis à ce spectacle de voir le jour.
2. Le « Bloody Cabaret ! »
Notre spectacle s’inspire à la fois du théâtre du Grand Guignol et du cinéma
expressionniste allemand. Il s’agit d’un spectacle rappelant les films du début
XX°siècle. Les scènes sont accompagnées en direct par un pianiste, Alberto Di
Lena. Les quatre pièces proposées sont inspirées du répertoire du Grand Guignol ;
elles sont agrémentées d’intermèdes chantés. L’esthétique des décors et de
l’éclairage, comme le code de jeu, sont empruntées au courant expressionniste.
Qu’est-ce que le Grand Guignol ?
Quelques définitions
Etymologiquement, Guignol désigne une marionnette à gaine française créée à
Lyon vers 1808 par Laurent Mourguet. Le terme désigne également par métonymie
le théâtre de marionnettes comique dont Guignol est le personnage principal.
Cependant les spectacles de Grand Guignol n’ont rien d’enfantin, et sont basés sur
l’horreur macabre, les scènes sanguinolentes, les situations exagérées et les effets
spectaculaires.
Historiquement, il s’agit du nom d’un théâtre parisien qui s’est spécialisé dans ce
type de spectacles.
Historique du théâtre du Grand Guignol
Il fut créé en 1897, à Pigalle, par Oscar Méténier, ami de Maupassant et d’André
Antoine, créateur du théâtre naturaliste dont Méténier se sent le continuateur.
Une des premières pièces de Méténier fut d’ailleurs « Mademoiselle Fifi », une
prostituée héroïque, transposition de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant.
La censure s’en mêle. Sa pièce « Lui ! » est interdite car elle met en scène l’intimité
d’une prostituée avec son client. La plupart des milieux présentés (vagabonds,
prostituées, enfants des rues, criminels…) n’avaient jamais été montrés sur scène et
c’était à chaque fois un scandale.
Le théâtre du Grand Guignol eut un succès immédiat. Un public varié se rue dans la
petite salle pour frémir d’horreur devant ces courtes pièces où les angoisses, la
cruauté, les ressorts les plus malsains des êtres sont montrés. Les évanouissements
étaient fréquents (14 à 15 par soirée).
Le changement de siècle et ses angoisses naissantes
vont faire le succès du deuxième directeur, Max
Maurey, auteur lui aussi, qui va privilégier la mise en
scène au texte, fabriquer un répertoire spécialisé,
notamment sur les déséquilibres mentaux (y compris
chez les soignants), commencer à utiliser des effets
spéciaux et surtout faire appel à des auteurs qui
écriront pour ce théâtre comme le prolifique André de
Lorde, et même le célèbre psychologue Alfred Binet qui amènera dans le répertoire
le thème de la folie que les savants de l’époque commencent à étudier
scientifiquement et celui de recherches médicales osées qui sont dans l’air du temps.
Une soirée typique au Grand Guignol consiste en cinq ou six courtes pièces, allant
du crime sanglant à suspens aux farces paillardes. Camille Choisy, qui a dirigé le
théâtre de 1914 à 1930, apporte une série d’effets spéciaux à la fois dans l’éclairage
et les sons. Il fera alterner les pièces horribles avec des petites comédies légères
comme Ernestine est enragée ou Hue ! Cocotte !
Mais l’âme du répertoire granguignolesque reste les scènes d’horreur, avec les
inévitables yeux exorbités, des gorges tranchées, des jets d’acide ou quelques
autres atrocités tout aussi horribles.
Il y avait des balcons discrets, où un certain public pouvait être sûr de ne pas être vu.
Les couples illégaux allaient y chercher certains frissons propices aux
rapprochements…
Au fil du temps avec d’autres directions, les drames devinrent plus psychologiques.
Mais surtout il commença à se moquer de lui-même, l’abondance de scènes
d’horreurs et d’effets devenait invraisemblable et on en riait. Il devint alors « théâtre
de la dérision ».
A partir de 1935, avec l'apparition du cinéma parlant et surtout des films de genre
américains doublés comme Frankenstein, Docteur X, et Crimes au musée des
horreurs, la concurrence devient rude, et le répertoire s'affaiblit. Surtout pendant et
après l’ocupation , ce théâtre devient plus une scène de l’érotisme et de l’exotisme ;
les frissons et l’horreur se trouvent ailleurs.
En effet, après la seconde guerre mondiale, la réalité a rattrapé la fiction. Les faits de
guerre sont peu à peu connus. Les histoires qu’on pensait être le fruit de
l’imagination des auteurs, les atrocités qu’on pensait réduites à des esprits malades,
sont apparues au grand jour comme réelles. L’atrocité des camps, des chambres à
gaz et des expériences « scientifiques » orchestrées par le nazisme dépassait de
loin les « jeux à faire peur » du Grand Guignol. Ce type de théâtre ne pouvait plus
exister.
Le théâtre ferma ses portes le 5 janvier 1963, ne pouvant soutenir la compétition
avec le cinéma et n’intéressant plus personne.
Les thèmes de prédilection
On reconnait des thèmes récurrents dans le genre Grand Guignol.
La peur de l’autre apparaît sous différentes formes : la peur du pauvre, du forain, de
l’errant, des mendiants, la peur de l’inconnu, de l’étranger. Pour comprendre cette
logique, il suffit de voir nos réactions face à l’arrivée de nouveaux voisins ou à un
autre niveau à l’annonce de l’ouverture de centres pour immigrés. On peut aussi voir
le sort réserver aux gens du voyage dans certaines communes.
On trouve aussi la peur de la contagion (Ainsi dans Gardiens de phare, le fils est
atteint part la rage malgré leur isolement). Ces peurs sont, hélas, toujours
d’actualité ; pensons au SIDA ou au Cancer par exemple.
Perte de conscience, perte de contrôle, suite à des drogues ou à l’hypnotisme,
panique, angoisses, tous sentiments dans lesquels le public peut se retrouver et
déjà mis à l’honneur par des auteurs de la fin XIX° siècle comme Maupassant avec
Le Horla, notamment. A l époque la science, les découvertes médicales ainsi que la
psychanalyse sont en plein essor et certains jouent aux apprentis sorciers. Ce sont
ces sujets qui sont traités dans Crime dans une maison de fous et l’Horrible
expérience. L’évolution rapide des recherches fascine autant qu’elle effraie tout
comme aujourd’hui nous craignons les conséquences du clonage, des ondes gsm
etc.
Les catastrophes naturelles, tout comme aujourd’hui font aussi vibrer les
spectateurs.
Bref, il s’agit de peurs universelles auxquelles notre société « rationaliste »
n’échappe pas. Ils tournent autour des peurs sociétales dont
nous sommes encore la proie actuellement.
La Maison des Horreurs : Le lieu
Le lieu est ambigu. On est dans le néo gothique, l’entrée
avec un fronton façon gothique rayonnant et ses deux
anges pendus au-dessus de l’orchestre. Cet édifice fut
d’ailleurs à l’origine une chapelle. On retrouve ici un décor
proche de la sensibilité romantique.
Sensibilités, sources et influences artistiques.
On peut relier le théâtre du Grand Guignol à trois grands
courants artistiques : le romantisme, le naturalisme et
l’expressionnisme.
Le Romantisme
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