Mieux se nourrir devient une
préoccupation de notre société dans les pays
développés. Elle accompagne la recherche
d’une meilleure qualité de vie associée à
l’augmentation de notre espérance de vie.
Pourtant, la FAO estime que, dans les pays
en développement, 850 millions d’hommes
souffrent encore de malnutrition dont une
partie du fait d’une alimentation
carencée en protéines et en éléments
minéraux. En 2002, l’OMS plaçait les
carences en zinc et en fer parmi
les dix premières causes de maladie
avec une incidence aggravée chez les
femmes enceintes et chez les jeunes enfants.
Nourrir les plantes, en corrigeant les
déficiences des sols, accroît les teneurs et les
quantités d’éléments minéraux transférées
tout au long de la chaîne alimentaire depuis
la plante jusqu’à l’animal et à l’homme.
I• Eléments minéraux
et santé humaine
En plus des protéines, glucides et lipides, notre corps a
absolument besoin d’éléments minéraux au même titre
que de vitamines. Certains de ces éléments minéraux,
comme le calcium, le phosphore, le magnésium, le potas-
sium, le sodium, le soufre, sont nécessaires en assez grande
quantité.
D’autres sont indispensables mais en quantité infime. Ce
sont les oligo-éléments : fer, zinc, cuivre, fluor, iode, sélé-
nium, chrome. Le total de ces oligo-élements pèse moins de
7g dans le corps d’un homme de 70kg. Ils accélèrent les
réactions métaboliques (catalyseurs d’enzymes) et inter-
viennent dans la production et la régulation des hormones
(iode), dans l’expression des défenses immunitaires et la
protection contre certains composés oxydants (sélénium).
Tous ces éléments minéraux, pour
lesquels les diététiciens ont déter-
miné des apports nutritionnels
conseillés (ANC) dont l’objectif est
de prévenir les carences, nous sont
fournis par notre alimentation à la
fois à base de produits végétaux et
animaux. En variant les sources de
nos aliments, végétaux et animaux,
on augmente la probabilité de
mieux couvrir nos besoins en oligo-éléments. On évite ainsi
le recours aux pilules ou aux cures de minéraux qui ne sont
pas sans risques puisque certains des oligo-éléments stricte-
ment indispensables s’avèrent être aussi des éléments
toxiques s’ils sont absorbés à trop forte dose.
APPORTS NUTRITIONNELS CONSEILLÉS EN ÉLÉMENTS MINÉRAUX
Des ANC précis ne sont pas
proposés pour le sodium, le
potassium et le chlore.
Toutefois, une modération
des apports de chlorure de
sodium (sel) est conseillée
(6-8 g par jour) et il est
important d’élever l’apport
de potassium aux environs
de 3,5 à 4 g par jour pour
diminuer la tension arté-
rielle. Une consommation
suffisante de fruits et légumes est donc la mesure la plus
efficace pour prévenir le déficit de potassium.
II• Eléments minéraux
et fertilisation
La fertilisation s’est d’abord préoccupée de procurer aux
plantes des éléments majeurs : azote, phosphore et potas-
sium, le manque de ces éléments minéraux étant souvent
responsable des faibles rendements des cultures.
L’importance des éléments secondaires (calcium, magné-
sium, soufre) et des oligo-éléments (fer, manganèse, zinc,
cuivre, bore, molybdène et cobalt) a été comprise dès le
XIXème siècle par les agronomes mais la correction des
carences grâce à la fertilisation ne s’est développée
qu’après les années 50. Des recherches plus récentes ont
démontré que d’autres éléments étaient aussi indispensa-
bles à certaines plantes (chlore, silicium, nickel…). Mais ces
éléments ne sont pas encore reconnus pour l’instant dans la
réglementation de mise sur le marché des produits. Enfin
certains éléments, tel le sélénium, l’iode ou le fluor, sont
indispensables aux animaux et aux hommes et ne leur sont
Source : A.Martin, Cnerna-Afssa, ed Tec&Doc 2001
En mg/jour Enfant 10/12 ans Femme Homme
Ca : calcium 1200 900 900
P : phosphore 830 750 750
Mg : magnésium 280 360 420
Fe : fer 10 16 9
Zn : zinc 12 10 12
Cu : cuivre 1,5 1,5 2
F : fluor 1,5 2 2,5
I : iode 0,15 0,15 0,15
Se : sélénium 0,05 0,05 0,06
Cr : chrome 0,05 0,06 0,10
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Bien nourrir les plantes
pour mieux nourrir les hommes