Infection VIH : une guérison est-elle possible ?
•DrStéphanieRaymond
Maître de conférences à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier,
Laboratoire de Virologie de l’UMR 1043 Inserm/université
Toulouse III
•PrPierreDelobel
PUPH, Service des maladies infectieuses,
UMR 1043 Inserm/université Toulouse III
Depuis 1996, les traitements antirétroviraux combinés ont
permis une réduction majeure de la morbi-mortalité au cours
de l’infection par le VIH. Cependant, la présence de cellules
réservoirs du virus constitue un obstacle majeur à l’éradication
du VIH avec les associations thérapeutiques actuelles. L’arrêt du
traitement antirétroviral entraîne un rebond viral à partir de ces
cellules réservoirs. A ce jour, le traitement doit donc être poursuivi
à vie pour bloquer la réplication virale.
Le VIH a en effet la capacité de s’intégrer et de persister dans
le génome des cellules qu’il infecte. Les lymphocytes T CD4+
mémoires quiescents à longue durée de vie constituent le
réservoir viral principal responsable de la persistance de
l’infection sous traitement antirétroviral. La connaissance des
mécanismes de la latence moléculaire du VIH a permis d’élaborer
de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à purger les cellules
réservoirs du virus, dans l’espoir de parvenir à une éradication
complète du virus de l’organisme. Cependant, les obstacles sur
cette voie restent nombreux.
D’autres stratégies, dites de guérison fonctionnelle, sont
également étudiées, dans lesquelles le réservoir, réduit à un
niveau minimal mais non éradiqué, resterait contenu par une
réponse immunitaire efficace, sans nécessité de traitement
antirétroviral au long cours. Le succès éventuel de ces stratégies de
guérison de l’infection VIH nécessitera des approches combinées,
ciblant le réservoir viral, ainsi qu’un renforcement de la réponse
immunitaire anti-virale de l’hôte. Les récents développement
d’immunothérapies du cancer ciblant les voies qui régulent la
réponse immunitaire pourraient avoir des applications dans ces
stratégies de guérison de l’infection VIH.
Cette première conférence-débat, qui ouvre la saison II des Grandes ouvertures,
est co-organisée par l’université Toulouse III - Paul Sabatier (Direction de la
communication et de la culture) et par l’Académie des Sciences, Inscriptions et
Belles-Lettres de Toulouse en collaboration avec l’Inserm.
L’objectif des Grandes ouvertures est de présenter à un large public les avancées
dans les domaines scientifiques et leurs apports concrets. Liées à l’actualité
nationale et internationale, ces conférences-débats s’échelonnent d’octobre à
juin, à un rythme bimestriel. Elles se situent en complément des Mardis d’Assézat
organisés par l’Académie et des Ouvertures, mises en œuvre mensuellement
par le Pôle culture de l’université, et qui portent cette année sur le thème du
développement durable.
Les Grandes ouvertures se tiennent les mercredis, de 18h à 20h, à l’Hôtel d’Assézat.
Chacune d’elles réunit trois intervenants qui croisent leur vision sur le sujet et
interagissent avec l’auditoire. Chaque conférence permet de présenter une vue
très actuelle d’une thématique, d’en souligner les progrès et d’en clarier les
limites et les incertitudes.
Cette conférence-débat a pour objet l’infection VIH.
Sous le titre ‘‘Une guérison est-elle possible ?’’, cette conférence-débat réunit :
• Dr Simone Alie Daram, MCU-PH Hématologie, Établissement Français du Sang,
qui joue ici le rôle de modérateur ;
• Pr Pierre Delobel, PUPH, Service des maladies infectieuses, UMR 1043 Inserm/
université Toulouse III - Paul Sabatier ;
• Dr Stéphanie Raymond, Maître de conférences à l’université Toulouse III -
Paul Sabatier, Laboratoire de Virologie de l’UMR 1043 Inserm/université
Toulouse III.