MUSÉE DE L’ARMÉE Exposition « Sous l’égide de Mars » DOCUMENT D’AIDE À LA VISITE L’Antiquité, source d’inspiration du maniérisme La redécouverte de l’Antiquité à la Renaissance, grâce aux fouilles archéologiques et à la diffusion des textes antiques, constitue pour les artistes une nouvelle source d’inspiration. Puisant largement dans ce répertoire, les artistes maniéristes et leurs commanditaires accordent leur préférence à certains thèmes, qui sont évoqués à travers les œuvres présentées dans cette exposition. Hercule Ce célèbre héros de l’Antiquité est le thème de prédilection des souverains et puissants d’Europe. Il incarne la vertu, la force, le courage face à l’adversité. De nombreux souverains iront même jusqu’à se faire représenter sous les traits d’Hercule (en France, de François Ier à Louis XIII). Les armures dites « aux lions », témoignent de cet engouement : reprenant l’un des attributs du héros, la peau de lion, elles « métamorphosent » celui qui la porte en Hercule. Vous Armure aux lions attribuée à François Ier © Paris, musée de l’Armée/RMN. pourrez voir cette transformation avec l’armure aux lions de Leeds, dans cette exposition, et celle attribuée à François Ier, dans le département armes et armures anciennes du musée de l’Armée. Comment le reconnaître ? Deux attributs permettent de l’identifier. • La peau du lion de Némée : cet animal évoque le premier des douze travaux accomplis par le héros. Hercule la porte sur sa tête et son dos. • La massue : en bois d’olivier sauvage, elle l’accompagne dans la plupart de ses travaux. Hercule et Atlas. Ensemble équestre d’Érik XIV. © Dresde, Staatliche Hercule. Armure d’Eliseus Libaerts. © Dresde, Staatliche Kunstsammlungen. Les pièces de l’exposition Dans la première salle : • l’armure « aux lions » (Royal Armouries, Leeds) • la rondache « aux Termes » (musée de l’Armée, Paris) • la bourguignotte « Médicis » (Metropolitan Museum of Art, New York) • l’estampe de Cornelis Cort, « Hercule terrassant le dragon des Hespérides » (Bibliothèque nationale de France, Paris). Dans la seconde salle : • armure et rondache d’Érik XIV de Suède (Livrustkammaren, Stockholm), • ensemble équestre pour Érik XIV (Staatliche Kunstsammlungen, Dresde), • armure incomplète d’Eliseus Libaerts (Staatliche Kunstsammlungen, Dresde), • armure de Maximilien II (Hofjagd und Rüstkammer, Vienne). Hercule et Cerbère, le chien des Enfers. Ensemble équestre d’Érik XIV. © Dresde, Staatliche Kunstsammlungen. Hercule terrassant le dragon Ladon, gardien du jardin des Hespérides. © Paris, Bibliothèque nationale de France. La guerre de Troie a bien eu lieu... Son récit est l’un des plus connus de l’Antiquité, grâce à l’Iliade d’Homère, largement diffusée à la Renaissance. Les hauts faits guerriers et l’exaltation des vertus de ses différents héros (Achille, Hector, Énée, etc.) en font un thème apprécié des artistes. Les épisodes les plus évoqués : • la prise de Troie et son célèbre cheval : sur l’armure d’Érik XIV (ensemble équestre, Staatliche Kunstsammlungen, Dresde), • Énée fuyant Troie et portant son père Anchise sur une rondelle d’escrime (musée de l’Armée, Paris). La mort de Julie © Paris, musée du Louvre. Les héros « vaincus » Certains souverains, et plus particulièrement les rois de France, affectionnent les valeureux héros vaincus de l’histoire romaine. Ces personnages, devenus les symboles de la « résistance » face à la domination romaine, ne sont pas sans évoquer un royaume de France, encerclé de puissances ennemies et combattant les ambitions du Saint-Empire romain germanique... César et Pompée Henri II va par exemple faire fabriquer des pièces évoquant l’histoire de César et Pompée (Ier siècle av. J.-C). Et c’est bien à Pompée, et non à César, que le roi se compare. L’armure conservée au Louvre est essentiellement consacrée à ce thème avec quelques épisodes marquants. • Sur la protection de tête : la mort de Julie, fille de César et épouse de Pompée. La mort de Pompée. Armure d’Henri II. © Paris, musée du Louvre. • Sur la dossière : la bataille de Pharsale qui verra la victoire de César. • Sur le plastron : la décapitation de Pompée en Égypte. Jugurtha et Marius À la fin IIe siècle av. J.-C, la guerre de Jugurtha a opposé la République romaine, représentée par le consul Marius, et la Numidie, dirigée par le roi Jugurtha. Comme Pompée, ce dernier a été trahi puis assassiné. Cette destinée courageuse et tragique fait de l’histoire de Jugurtha un motif privilégié de l’iconographie de la Renaissance. Une scène de bataille entre Jugurtha et Marius figure sur l’écu de Turin (Armeria Reale) et sur celui de Charles IX (musée du Louvre). La victoire de Marius sur Jugurtha. Écu de Charles IX © Paris, musée du Louvre. Service pédagogique du musée de l’Armée [email protected]