Anesthésie locorégionale
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compression de l'angle supéro-interne au doigt favorise la diffusion du produit vers
le foramen.
Cette technique est de réalisation difficile et peut être grevé d'un pourcentage
d'échecs important lié à une extension insuffisante de l'anesthésie. Dans ce cas il
peut être complété aisément par une infiltration in situ d'anesthésiques [1, 5].
Les incidents décrits sont le plus souvent mineurs et transitoires [5] : œdèmes
palpébraux par diffusion de l'agent, diplopie par paralysie du muscle grand oblique,
ptosis, ecchymoses au point de ponction, deux cas d'hémorragie rétrobulbaire [6],
mais aucun cas d'effraction du globe n'a été décrite. Il est prudent d'exclure les
patients présentant une hypertrophie des globes oculaires (myopie sévère).
Cette technique de blocs intra-orbitaires peut générer une certaine appréhension
chez le patient et impose donc un choix approprié des malades et une sédation.
2.2. BLOCS DES BRANCHES DU NERF MAXILLAIRE SUPERIEUR V2
Le territoire d'innervation du nerf maxillaire supérieur intéresse les téguments de
la joue, de la paupière inférieure, l'aile du nez, et de la lèvre supérieure. Les
branches profondes innervent la machoire (os, dents, muqueuses), la voute palatine
et le voile, par les nerfs ptérygopalatins ; elles participent à la sensibilité de la partie
postérieure des fosses nasales.
2.2.1. LE BLOC DU NERF MAXILLAIRE SUPERIEUR [1, 4]
La région du foramen grand rond d'ou émerge le nerf n'est pas toujours
facilement accessible par voie transcutanée, ce qui explique que plusieurs
techniques aient été proposées, avec leur pourcentage d'échecs et de complications.
La voie sus zygomatique est utilisée de manière préférentielle. Le nerf est bloqué
au fond de la fosse ptérygomaxillaire dès son emergence du trou grand rond.
L'aiguille de 5 cm à biseau court est introduite au niveau de l'angle formé par le
rebord externe de l'orbite et l'apophyse zygomatique. Elle est introduite
perpendiculairement à la peau et doit rester strictement dans ce plan. Elle vient alors
buter contre la crête temporale du sphénoïde, qu'elle rase par le bas. L'aiguille prend
ensuite une direction en bas et en arrière, où elle est poussée de 1 cm environ et se
trouve dans le fond de la fosse ptérygomaxillaire, 1 cm sous le trou grand rond et
5 mm à 1 cm en dehors du trou sphénopalatin (orifice de communication
qu'empruntent les rameaux nasaux innervant la partie postérieure des fosses
nasales). Après un test d’aspiration, 2 à 5 ml du produit anesthésique sont injectés.
Cette voie par ses repères osseux stricts présente un bon degré de sécurité.
L’aiguille, ainsi orientée ne peut pénétrer ni dans l'orbite ni dans le crâne [1].
Les autres voies d'abord qui permettent de bloquer le nerf maxillaire supérieur
sont de réalisation plus difficile et exposent à des risques plus importants de
complications [7]. La voie latérale sous zygomatique peut être grévée d'effraction
des branches de l'artère maxillaire.
L'abord par voie antérieure peut se compliquer de ponctions de l'artère
maxillaire, d'effractions de la paroi pharyngée postérieure, et d'abcès sous muqueux,
d'une injection intraorbitaire par le biais de la fente sphénoïdale réalisant une