dit à sa naissance. Cybille en a une inconnue, sévère, qui touche non seulement les membres
longs, comme la plupart de ces maladies, mais aussi le dos, le visage, la cage thoracique … Cela
me fait sourire, car quand quelqu’un me demande ce qu’a notre enfant, je commence par
« elle est handicapée principalement moteur, elle ne marche pas, ne parle pas, ne s’asseoit
pas toute seule, a des problèmes de déglutition … » et la liste ne s’arrête pas. Et pourtant
Cybille est tellement comme nous, tellement normale que cette liste devient caduque. Cybille
est notre petite puce, notre petite fille, c’est tout. Certes avec des contraintes.
Que l’on sache le pourquoi pour nous ne change rien. Cybille nous a été confiée. Je me
permets de m’arrêter sur ce mot. Confier. C’est réellement ce mot « confier », qui est la
source de notre relation entre Dieu et ce que nous sommes en train de vivre. Cybille est
arrivée dans notre famille, et comme nos autres enfants, nous avons à la faire grandir. Mais
Dieu ne nous laisse pas démunis devant cette mission : il nous a donné en particulier une
grâce, celle de la confiance, celle de l’abandon. Et ce qui est merveilleux, c’est que cela se
passe dans les 2 sens : Dieu nous a confié Cybille et nous Lui confions ses lendemains, lui
demandant la force et le sérénité pour faire les bons choix, supporter les fatigues, surmonter
les obstacles.
Effectivement, nous aurions pu nous perdre, avoir peur de tout, de rien, des fausses routes à
répétition qui nous emmenaient dans l’heure à l’hôpital, avec le Samu ou l’ambulance pour
l’aider à respirer. Face à cette nouvelle vie, tout était nouveau, tout était question.
Et c'est là, dans l’urgence, que, je pense, nous avons réalisé que l'on avait cette grâce, que
nous étions privilégiés : Nous n'avions pas peur, nous avions confiance.. Apprendre à vivre
avec ce que l’on a dans le présent, sans se projeter dans un avenir idéal ou que l’on pourrait
imaginer idéal, mais tout ayant la force pour préparer.
C’est cette force qui nous porte et qui nous a amenés à la joie vraie
Une joie vraie dans le quotidien :.
On apprend à tout prendre comme cadeau, chaque étape gagnée petite ou grande, chaque
rire, chaque sourire deviennent rayon de soleil éclairant nos journées de joies que l’on ne peut
que partager
Se réjouir de toutes choses, en commençant au réveil : chaque matin est une nouvelle et belle
journée qui s'annonce, avec nos 3 enfants auprès de nous Avant, avec les cas d'urgence, les
hospitalisations, nous ne savions pas si le lendemain, nous serions chez nous, tous ensemble
Se réjouir de tous les progrès, si minime soit-il. Cybille est née coincée, avec en particulier une
paralysie faciale qui a touché ses cordes vocales. Imaginez notre enchantement dès qu'elle
émet des sons, même si c'est à l'église en plein office ...
Les fous rire avec ses sœurs, le fait qu’elle sache un peu reculer avec son fauteuil … Tout est
joie, tout est source de remerciements.
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