Du mythe sur le "Peuple élu de Dieu" au mythe sur la "Tribu perdue

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Du mythe sur le "Peuple élu de Dieu" au mythe sur la "Tribu perdue d'Israël" en Afrique:
Contribution à la Renaissance de la conscience collective et spirituelle Kamite.
Par K. Kofi FOLIKPO [1]
Introduction.
La publication d'un article intitulé "La preuve du choix du Togo par Dieu comme 2eme
Israël" faite le 12 Février 2017 sur le site togolais www.icilome.com par Monsieur le Pasteur
Georges David ADA ouvre un débat très important allant au-delà de l'appartenance (ou de la nonappartenance) à une confession judéo-chrétienne, car cet article touche des points très sensibles
relevant de plusieurs domaines et concernant non seulement le Peuple Eʋe (Ewe) mais aussi le
TOGO tout entier et l'Afrique toute entière.
L'article cité ici soulève beaucoup de questions cruciales sur la parenté supposée des Populations
d'Agu avec les Juifs depuis la Haute Antiquité et sur l'Histoire récente du groupe social des
"Àgùàwó" au sein du Peuple Èʋè (Èwè), dans la mesure où de telles allégations ne s'appuient
visiblement sur aucune considération scientifiquement objective.
Cet article soulève également des questions cruciales sur le rôle nocif des religions exotiques dites
abrahamiques et "monothéistes" non seulement face à la nécessité du développement holiste de la
personnalité (psychologique, caractérielle et intellectuelle) de chaque individu mais aussi du point
de vue de la lutte collective d'émancipation socio-économique et socio-culturelle des Peuples
Africains.
Il soulève enfin la question de l'interaction entre le fait religieux et le fait politique d'une part, et
celle relative aux rapports entre le mythe et l'Histoire d'autre part.
Cet article n'aurait pas mérité que l'on s'y attarde s'il n'était pas un mélange de
révisionnisme historiographique dangereux, d'un prosélytisme judéo-centriste incongru et d'un
missionarisme chrétien crétinisant qui risquent de pousser dangereusement la Jeunesse Togolaise (et
la Jeunesse Africaine en général) désireuse de se ressourcer dans l'Histoire authentique du Terroir
Africain et de son Peuple vers un obscurantisme dangereux, hautement inhibiteur et contreproductif. Un Peuple (tout comme un Être humain) qui n'a ni Histoire ni Passé qui lui sont propres
tant en éléments positifs que négatifs est comparable à un arbre sans racine ou encore à un fleuve
sans source ni embouchure qui lui sont propres.
Vouloir lire forcément aujourd'hui l'Histoire des Peuples Africains à travers la grille
idéologique biblique et vouloir interpréter coûte que coûte aujourd'hui le fait politique dans les pays
africains à travers le prisme judéo-chrétien sont devenus depuis quelques temps des pratiques
étranges qui demandent que l'on y accorde une analyse attentive.
Le phénomène de l'interprétation falsificatrice et fallacieuse des écrits bibliques pour les
adapter vaille que vaille aux différents contextes socio-politiques en Afrique a toujours visé à
plonger les Citoyens opprimés et paupérisés dans une léthargie de résignation et de messianisme
utopique tout en délivrant cyniquement des prêches laudatives et glorificatrices à l'endroit des
violents oppresseurs impénitents afin d'être dans leur bonne grâce.
Le phénomène n'est pas nouveau sur la scène socio-politique togolaise. Déjà dans les années 1980,
un "éminent" prélat catholique aujourd'hui décédé avait eu l'outrecuidance de prononcer devant les
micros et caméras de la télévision togolaise une homélie très fallacieuse et laudative en déclarant
que la localité de Pya en pays Kabyè serait le "Bethlehem" pour le Peuple Togolais, que Maman
Ndanida serait la "Vierge Marie" togolaise, que papa Gnassingbé serait le "Saint Joseph" qui aurait
donné aux Togolais leur "Jésus" en la personne du violent tyran défunt Éyadéma!
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La prolifération anarchique et très inquiétante des hordes de sectes chrétiennes bigotes et
ultra-fanatiques depuis quelques années au Togo a malheureusement embrigadé mentalement une
bonne frange de la population dans ce nombrilisme judéo-chrétien très aliénateur pour les Africains
et les focalise dangereusement sur un messianisme passif au lieu de les encourager à se libérer par
l'Action pragmatique.
Cette propension actuelle chez de nombreux nègres consistant à vouloir coûte que coûte
trouver leur "filiation" (biologique ou spirituelle) "irréfutable" avec l'Israël de l'Antiquité semble
provenir d'une grave Crise identitaire chez un large pan de la Jeunesse africaine en général et de la
Jeunesse togolaise en particulier. Elle débouche dangereusement sur de véritables absurdités
anthropologiques et sociologiques par lesquelles ces jeunes africains et togolais veulent croire qu'il
existerait une "race juive" ou une "race israélienne", comme Adolf Hitler et ses théoriciens Nazis
l'avaient bêtement propagé de façon démagogique au siècle dernier.
C'est ainsi qu'il s'avère nécessaire de saisir l'occasion offerte par de telles sorties
hasardeuses comme celle du Pasteur Georges David ADA pour éclairer le grand Public à travers des
réponses idoines aux questions historiques, linguistiques, socio-politiques et socio-culturelles
soulevées par cette propension absurde de nombreux Noirs à vouloir réclamer à cor et à cri leur
"filiation" (biologique ou spirituelle) supposée avec un prétendu "Peuple élu de Dieu".
Une affirmation racialiste et obscurantiste a été construite depuis l'Antiquité autour de la
boutade de "Peuple élu de Dieu". À cette affirmation était venue s'ajouter une autre construite à
travers la boutade de "Tribu perdue d'Israël" que d'aucuns estiment retrouver tôt ou tard parmi les
Peuples Africains d'aujourd'hui sous la forme d'une "race pure" ou d'un "groupe ethnique pur".
Toute tentative de questionner objectivement sur la véracité (ou la non-véracité) de ces affirmations
se heurte souvent à l'accusation fallacieuse de "blasphème" voire d' "antisémitisme" venant souvent
des gens qui sont même incapables de démontrer et de prouver objectivement leur propre filiation
(biologique ou spirituelle) au "Sémitisme".
La propagation plus intensive des sectes judéo-chrétiennes ultra-fanatiques d'origine américaine et
européenne en Afrique en ce moment a compliqué intentionnellement davantage tout effort d'ouvrir
un débat objectif et dépassionné sur les notions de "Peuple élu de Dieu" et de "tribu perdue d'Israël"
ainsi que leurs impacts psychologiques, sociologiques et idéologiques sur les Africaines et les
Africains sans être accusé d' "antichrist" ou d' "anti-sémite".
Les Travaux très objectifs et très fouillés des Historiens ISRAÉLIENS très probes tels que
Shlomo SAND et Israël FINKELSTEIN viennent pourtant déconstruire la fable racialiste judéocentriste ou israélo-centriste véhiculée idéologiquement à travers la bible depuis des siècles autour
de la boutade d'une prétendue "tribu perdue d'Israël" parmi les nègres.
Nul ne peut dénier les mariages mixtes et les métissages entre les Peuples à travers les âges!
Nul ne peut réfuter que les tribus hébraïques ou juives se sont brassées avec des tribus d'autres
Peuples et que cela peut avoir contribué à des échanges culturels et à des emprunts linguistiques ou
culturels mutuels. L'Humanité entière n'a pu exister et se procréer que grâce à cela!
Mais lorsqu'on a de plus en plus l'impression que la fumeuse théorie de "peuple élu de
Dieu" sert de moyen à certaines personnes pour embrouiller gravement les gens et les maintenir
dans l'ignorance rétrograde et suicidaire, il devient nécessaire de donner magistralement un cours
clair et concis au grand Public sur certaines choses irréfutables.
Voici donc ce qui est historiquement bien établi au sujet de l'Ethnogenèse du Peuple d'Israël
et au sujet de ses rapports avec les Africains depuis la Haute Antiquité, au-delà des affabulations
mythiques dans la bible judéo-chrétienne de nos jours:
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1) Les Hébreux, ancêtres des Juifs d'aujourd'hui, étaient un groupe social issu du MÉTISSAGE
entre des Hyksos Canaanéens (un peuple sémite, marchand et semi-nomade à peau claire) et
des habitants sédentaires de KMT (Égypte) dans le delta du Nil. L'immigration des Hyksos
en Terre égyptienne par vagues successives commença durant le règne des Pharaons Nehesi
et Meredjefare (ou Merdjefare) au début de la Période dite intermédiaire en Égyptologie,
c'est-à-dire entre 1648 et 1550 avant l'ère chrétienne!
2) Selon plusieurs Travaux sérieux en Linguistique, en Histoire, en Archéologie et en
Égyptologie, l'Ethnonyme "hébreux" est dérivé du terme "Hebera" dérivé à son tour du
terme "Habiru" et signifiant "Maraudeur/Vagabond" en Akkadien (une langue parlée jadis
en Mésopotamie du 3e au 1er Millénaire avant l'ère chrétienne et devenue aujourd'hui une
langue désuète, morte). Une telle désignation renvoie sans doute au mode de vie nomade
mené par ces peuples sémites, en opposition aux peuples sédentaires voisins de la
Mésopotamie (royaume des Sumériens et des Akkadiens) et de l'Égypte des peuples
Kamites.
3) Le groupe social des Hébreux (auquel des personnages mythiques tels que Abraham avaient
appartenu) était donc un GROUPE MÉTIS issu d'immigrants Hyksos allogènes sémites à
peau claire et d'autochtones sédentaires égyptiens à peau foncée!
4) On peut donc comprendre pourquoi les Hébreux présentés dans les récits bibliques tels que
Abraham ont fini par adopter les us et coutumes égyptiens comme la circoncision qui n'était
pas pratiquée jadis au sein des peuples sémites durant la Haute Antiquité!
5) Et on peut comprendre également comment cette acculturation a conduit une partie des
Hébreux à adopter le culte foncièrement kamito-égyptien autour du Concept sacré de la
TRIPLE TRINITÉ (désigné avec le terme YEƲE et conservé comme tel jusqu'aujourd'hui
en Eʋegbe) en tant qu'Expression de l'Ordre Divin fondamental dans l'ensemble de la
Création.
6) Ce métissage biologique et social a même permis à certains descendants aristocrates Hyksos
à devenir des Souverains (Pharaons) et à régner sur l'Égypte pendant 108 ans!
7) Les Hébreux, descendants métis des Hyksos allogènes et d'Égyptiens autochtones, sont
entrés avec le temps en conflit avec d'autres composantes de la société égyptienne, et plus
particulièrement avec le Haut Clergé égyptien pour des questions de culte et de succession
royale.
8) C'est ainsi qu'à partir du temps de règne du Pharaon Kamose de la 17e Dynastie (vers 1550
avant l'ère chrétienne) une politique hostile aux descendants des immigrants Hyskos (donc y
compris les Hébreux) a vu le jour et s'est poursuivie avec le Pharaon Ahmose I, successeur
du Pharaon Kamose.
9) Une première conséquence de cette hostilité envers ces descendants des Hyskos consista à
les expulser vers la péninsule du Sinaï et dans la région dénommée Midian où certains
s'organisèrent en de petites communautés semi-sédentaires autour des valeurs cultuelles
rudimentaires empruntées à leurs parents égyptiens avec lesquels ils sont entrés en conflit.
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10) C'est ainsi que virent le jour les toutes premières communautés cultuelles du YAHVISME
primitif hébraïque dans le Sinaï et dans la localité de "Shasu Yevhe" dans la région du
Midian. Le Yahvisme primitif hébraïque, ancêtre cultuel et religieux du Judaïsme qui donna
à son tour la naissance au christianisme d'aujourd'hui, n'est rien d'autre qu'un emprunt
travesti et galvaudé du culte kamito-égyptien de la TRIPLE TRINITÉ (YEƲE) et dont la
forme populaire est connue aujourd'hui sous l'appellation de l' Ennéade, comme les figures
ci-après en donnent respectivement l'illustration.
Le Symbole de la Triple Trinité (YEƲE)
sous sa forme hautement sacrée
(Crédit: PYRAMID OF YEƲE, 2017)
Le Symbole de la Triple Trinité (YEƲE)
sous sa forme populaire communément
appelée
Ennéade
(Crédit:
www.wikipedia.org )
11) C'est également dès cette époque que les Pharaons égyptiens avaient intensifié leur politique
de colonisation des contrées hellènes (la Grèce et ses îles) afin de pousser
une partie de ces communautés allogènes d'Égypte à aller s'implanter
comme colons égyptiens sur les îles de la Grèce actuelle telles que l'île de la
Crète où naîtra plus tard la Haute Culture Minoenne, dans la parfaite
continuité civilisationnelle de l'Égypte pharaonique. Les objets de culte
sacrés typiquement africains tels que le "Labrys" ou "Hache de Crète"
(Sofiagã en Eʋègbè, comme l'image ci-après l'illustre) sont ainsi arrivés au
Temple sacré de Knossos sur l'île de Crète!
12) L'hostilité envers les descendants métis des Hyksos, envers de nouveaux immigrants
allogènes non-égyptiens et envers les peuples voisins des Égyptiens s'est particulièrement
exacerbée durant le règne de Ramsès II de 1279 à 1213 avant l'ère chrétienne. Cette
hostilité s'expliquait par les crises socio-économiques provoquées par des changements
climatiques inattendus (baisse des crues du Nil entraînant le ralentissement des activités
économiques) et aggravées par de nouvelles immigrations massives d'autres populations
allogènes.
13) Le Pharaon Ramsès II (ayant régné de 1279 à 1213) était obligé dans ces conditions
d'expulser vers Canaan les Hébreux qui ne voulaient pas se plier aux mesures d'austérité
imposées à l'ensemble des populations égyptiennes en raison des problèmes socioéconomiques qui frappaient le pays tout entier. C'est cette expulsion qui est mentionnée dans
les récits bibliques comme étant l'Exode des Hébreux vers Canaan à partir de l'Égypte.
4
14) À la suite de leur installation à Canaan et dans les autres régions environnantes un ensemble
de clans hébreux essentiellement MATRILINÉAIRES qui continuaient de pratiquer une
forme abâtardie de ce Yahvisme primitif s'était donné le nom ISRAËL et avait voulu
s'opposer au droit de suzeraineté des Pharaons égyptiens. Cela obligea le Pharaon
Merenptah (Successeur de Ramsès II) à mener une campagne militaire contre ces
populations Canaanéennes et à désorganiser gravement leur fondement social axé
essentiellement sur le culte abâtardi du Yahvisme primitif . L'Histoire inscrite sur la Stèle du
Pharaon Merenptah reproduite ci-après en fait largement mention. Et c'était dans ces
conditions de désolation généralisée que le mythe de "peuple élu de Dieu" est créé autour de
l'an 1208 avant l'ère chrétienne, car il y avait eu parmi ces clans hébreux considérés par les
Souverains égyptiens comme des frondeurs téméraires quelques groupes de survivants
malgré la terrible férocité militaire des Égyptiens.
La Stèle du Pharaon Merenptah datant de l'an 1208 avant l'ère chrétienne conservée au
Musée du Caire en Égypte (Crédit: www.wikipedia.org )
5
Le texte hiéroglyphique sur la Stèle du Pharaon Merenptah décrivant la campagne militaire ayant dispersé
les Proto-Israélites en l'an 1208 avant l'ère chrétienne (Crédit: Flinders Petrie).
6
Passage du texte (avant dernière ligne) mentionnant la destruction subie Inscription de l'Ethnonyme Israël
par les Proto-Israélites.
dans ce passage.
Traduction du texte: "Israël détruit, sa semence dispersée".
15) Avec la montée en puissance du royaume de Babylone plus tard en Mésopotamie, toutes ces
communautés d'origine hébraïque qui se définissaient culturellement et socialement à travers
leur référence commune au Yahvisme primitif vont subir malheureusement une attaque
militaire de la part du roi babylonien Nabuchodonozor II qui déporta une bonne partie de la
population en captivité et interdit formellement la pratique du Yavhisme primitif emprunté
maladroitement aux Égyptiens auparavant.
16) C'est ainsi qu'une élite embryonnaire originaire essentiellement de la région de JUDÉE tenta
de maintenir la solidarité communautaire en mettant en avant la rédaction de la Torah (bible
hébraïque) dès l'an 550 avant l'ère chrétienne pour camoufler la pratique clandestine du
Yahvisme primitif. Le JUDAÏSME est né ainsi!
17) Cette nouvelle religion (le JUDAÏSME) qui est un mélange hétéroclite du Yahvisme primitif
avec des mythes locaux et avec des pratiques magico-cultuelles des différents peuples de la
région déboucha sur l'émergence de différentes sectes très fanatiques et mutuellement
concurrentes telles que la secte des Pharisiens, la secte des Sadducéens, la secte des
Esséniens, la secte de Judas le Galiléen.
18) Cette cacophonie s'est accentuée plus tard avec le fanatisme religieux des Macchabées qui
étaient un clan hébraïque fermement opposé à l'hellénisation des peuples d'origine hébraïque
éparpillés dans tout le bassin méditerranéen depuis l'Antiquité, et surtout avec le
prosélytisme bigot des Zélotes qui menaient un activisme patriotique judéo-centriste contre
la domination romaine de l'époque.
Au regard de toute cette description ci-dessus, on conviendra avec nous que le christianisme
qui n'était au départ qu'un simple mouvement ethnocentriste subversif et réactionnaire vis-à-vis de
la violente domination romaine et vis-à-vis de la haute corruption morale du clergé judaïque s'est
appuyé sur les reliques hétéroclites des concepts et notions empruntés maladroitement par le
Judaïsme à la Haute Culture kamito-égyptienne et à la philosophie hellénistique qui elle aussi
plongeait ses racines dans cette même Haute Culture kamito-égyptienne. Les laborieux Travaux
probes et objectifs de l'Historien français Maurice Sachot qui est un Spécialiste des textes bibliques
hébreux et grecs ont suffisamment démontré cette genèse subversive et falsificatrice du
christianisme qui a eu lieu à travers la technique littéraire de l'Inversion narrative.
L'inversion narrative consiste à réinterpréter fallacieusement dans le présent des événements
anciens voire mythiques qu'on réattribue fallacieusement à des personnages récents dans le but de
faire passer ces personnages comme des références ou comme des modèles pour les communautés
humaines du présent.
On conviendra également par ailleurs avec nous qu'il est vraiment malsain de vouloir recommander
aux Africains aujourd'hui de chercher leur salut spirituel et culturel dans une telle copie diffuse
provenant des plus pâles copies hétéroclites d'une religion exotique et aliénatrice dont la Source
pure et originale remonte à leurs propres Ancêtres et continue d'exister dans leur propre Culture
ancestrale jusqu'aujourd'hui de manière voilée et cachée!
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La première tragédie spirituelle et sociale que la bigoterie des soi-disant religions
abrahamiques prétendument "monothéistes" en provenance d'Europe et d'Arabie ont fait abattre sur
les Peuples Africains depuis plus de 1500 ans provient en grande partie de ce cynisme consistant à
faire croire aux nègres naïfs que les mythes bibliques israélo-centristes ou judéo-centrsites tissés au
fil des âges par falsifications récurrentes seraient des Vérités historiques immuables et universelles
sur lesquelles ils peuvent bâtir leurs propres Valeurs éthiques et sociales pérennes, sans faire l'effort
intellectuel d'interroger systématiquement et objectivement leur propre Histoire et leur propre
Culture multi-millénaires.
Beaucoup d'Africaines et d'Africains ignorent même que la notion de la Trinité
(grossièrement résumée par la formule "Père-Fils-Saint Esprit") est une récupération maladroite et
une mauvaise assimilation du très vieux Concept cosmogonique et spirituel Kamito-égyptien de la
TRIPLE TRINITÉ (YEƲE) qui a atterri dans la bible chrétienne en passant par le Judaïsme tout
en conservant vaille que vaille l'appellation "Yavhe", comme cela a été élucidé un peu plus haut.
Plus grave encore est le fait que ces Africaines et Africains qui bombent grossièrement le
torse dans ces bigoteries judéo-chrétiennes en bons aliénés ne se sont même jamais posés des
questions critiques et idoines sur le vrai personnage historique de ce "Jésus" qu'on leur présente
dans la bible chrétienne comme étant un personnage "exotique" et non-africain, et encore moins sur
le contexte historique et socio-culturel de son avènement.
Mais les informations historiques et sociologiques suivantes qu'on peut facilement vérifier à travers
des faits concrets et des écrits historiques irréfutables, prouvent à suffisance que le Vrai Jésus était
un Africain Noir dont la vraie histoire a été sciemment cachée aux chrétiens nègres
jusqu'aujourd'hui, dans l'unique but d'exercer sur eux un contrôle psychologique et idéologique
mortifère:
(a) L'appellation "Jésus" est la forme latinisée puis francisée de la translittération
grecque "Iesous" dérivé du Hébreux classique "Jehoshua" (souvent raccourci en
"Jeshua") qui était/est un prénom usuel au sein des peuples de langue hébraïque. Les
noms hébreux pouvaient être latinisés parce que tous les peuples du bassin
méditerranéen (y compris les Hébreux en Palestine et leur Diaspora en Grèce) étaient
sous domination politique et militaire de l'Empire romain à l'époque.
(b) Le "Jeshua" historique ayant effectivement prêché pendant 3 ans seulement au petit
peuple en Galilée et à la Synagogue à Jérusalem n'est pas né en Palestine,
contrairement à la fable biblique écrite plus de 100 ans après sa mort au sujet de
Bethlehem! S'il était vraiment né à Bethlehem en Palestine (administrée à cette
époque par le colonisateur romain!) comme le mythe falsificateur biblique voudrait
le faire croire, on aurait retrouvé son Nom dans les registres d'État civil romains de
l'époque, puisque les Romains enregistraient systématiquement toutes les naissances
et tous les décès dans toutes leurs provinces afin de bien calculer les prévisions de
paiement d'impôts par les Citoyens!
(c) Le "Jeshua" historique était donc né dans une région qui n'était pas contrôlée à
l'époque par l'Empire romain. Il était donc né très vraisemblablement dans la
Communauté Africaine des Beta Israël (comprenant la branche des Falasha) qui
sont des Peuples hébraïques à peau noire et bronzée installés en Éthiopie et en
Nubie depuis l'Antiquité tardive jusqu'aujourd'hui et dont le mythe-fondateur est
celui de la tribu biblique et mythique de Dan.
(d) On sait par ailleurs aujourd'hui que le "Jeshua" historique était de la secte des
Esséniens qui détestaient mortellement la secte des Pharisiens et la secte des
8
Sadducéens en raison de leur hypocrisie, de leur cupidité et de leur cynisme.
(e) Les Beta Israël continuent de pratiquer jusqu'aujourd'hui une forme très ancienne du
Judaïsme qui est très proche des rites antiques des Esséniens, comme l'image ciaprès d'une Synagogue actuelle dans la localité de Welega en Éthiopie en donne une
parfaite illustration!
Une Synagogue modeste d'une
Communauté des Beta Israël
dans la localité rurale de
Welega en Éthiopie actuelle.
Bien observer l'Hexagramme
du Judaïsme sur le toit!
Sobriété,
Pragmatisme,
Symbiose avec la Nature
environnante
caractérisaient
toujours
l'habitat
des
Esséniens,
comme
c'est
toujours le cas aujourd'hui chez
les Beta Israël.
(Crédit: Marc Baronnet)
Le Terroir des Beta Israël en
Éthiopie (colorié en vert)
depuis
l'Antiquité
tardive
jusqu'aujourd'hui.
(Crédit: www.wikipedia.org )
(f) Le vrai "Jeshua" historique issu de la Communauté hébraïque Africaine des Beta
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Israël doit donc avoir migré en Palestine comme adolescent avec ses parents pour
des raisons inconnues, mais sans doute pour des raisons économiques.
(g) Contrairement aux fausses idées propagées plus tard par les idéologues romains et
juifs dans tout le bassin méditerranéen, le "Jeshua" historique quoique Hébreux de
naissance ne s'adressait pas aux foules en Hébreux (langue liturgique et maternelle
des Hébreux) ou en Latin (langue officielle imposée par le colonisateur romain!). Il
leur parlait plutôt en Araméen qui était la langue véhiculaire du petit peuple usitée
dans toute cette région à cette époque, et en parfaite application pratique de la
Théologie de la Libération qui était très chère à la secte judaïque des Esséniens!
(h) Les écrits sur lui (dans le "nouveau testament" biblique) n'étaient pas des
témoignages vivants de ses propres contemporains, mais sont plutôt le fruit d'une
Reconstruction mythique, subversive et idéologique faite de façon éparse par des
idéologues hébreux et romains plus de 100 ans après sa mort!
On voit ici aussi encore une fois que les chrétiens nègres d'aujourd'hui sont toujours
victimes d'un grave abrutissement psychologique et idéologique, en continuant de croire
maladivement en un "Jésus mythique non-Africain" que le christianisme euro-centriste abêtissant
leur a brutalement inculqué à coups de cravache!
Concernant tout ce qui est raconté dans la publication du sieur Georges David ADA au sujet
des Ancêtres-fondateurs KULI et VLOE d'Agu-Nyɔgbo, on peut concéder en toute honnêteté que
chaque Cité et chaque Communauté humaine ont le droit légitime d'avoir des mythes fondateurs!
Le mythe-fondateur de la Cité de Rome par exemple rapporte que les fondateurs mythiques
Romulus et Rémus seraient des jumeaux abandonnés dès leur naissance par leur génitrice et doivent
leur survie à une louve qui les aurait allaités jusqu'à leur adolescence. Le mythe-fondateur du
peuple-frère Fon au Bénin par exemple rapporte que l'Ancêtre mythique serait issu d'une
"copulation mythique" entre une Panthère (Agàsú) et une princesse Adja dans le royaume médiéval
d'Adja-Tado.
Mais faire un amalgame et une confusion entre Mythe-fondateur et Histoire conduit
dangereusement les jeunes générations à l'Amnésie intellectuelle et à l'a-historicité suicidaires!
La vraie signification du Toponyme/Ethnonyme "Nyɔgbo" en Pays Agu n'a rien à voir avec
cette interprétation pseudo-linguistique "Nyɔ Agbó". Elle se trouve plutôt dans la vraie Histoire du
Peuplement ancien de ce terroir jadis habité par les groupes sociaux "Nyangbo" (ou "Nyɔgbo " ou
encore "Anyɔgbo"), "Botso" (ou "Bosso" ou encore "Boso"), "Guang" (dont les "Akpafu"), "Tafie"
(ou "Tavie"), "Akebu" (ou "Kebu") etc. qui y vivaient de façon éparse bien avant l'arrivée des "Ga"
("Gã" ou encore "Guin") en provenance de l'ouest (Accra, Teshi, Ningo, Labadi, etc.) et des "AdjaEʋe" (Ewe) en provenance de l'est (Ŋɔtsie, Hàhòmegbé, Tegbe, etc.).
Les "Nyangbo" (ou "Nyɔgbo"), les "Botso" (ou "Bosso" ou encore "Boso" qui sont une branche des
"Guang") et les "Tavié" (ou "Tafie" ou encore "Tafi") existent encore jusqu'aujourd'hui comme
Communautés sociolinguistiques quasi-intactes quoique bilingues (c'est-à-dire ayant leur propre
Langue en plus de l'Eʋègbè!) dans la Région de la Volta au Ghana voisin, jusque dans les
montagnes d'Akwapim au Ghana voisin! Certaines familles très anciennes d'Agu-Nyɔgbo-Dzidzɔle
et d'Agu-Nyɔgbo-Agbetikɔ ont longtemps conservé des liens étroits de parenté et de fraternité avec
les clans Nyangbo (Nyɔgbo) et Botso (Bosso) vivant du côté du Ghana dans la Région de la Volta!
L'anecdote mythique rapportée par le sieur Georges David ADA au sujet de jarres de pâte et
de sauce qui seraient conservées jusqu'aujourd'hui comme autres vestiges "mystérieux" ne revêt pas
la signification d'une supposée "abondance divine", comme sa narration voudrait le faire croire!
Il s'agit plutôt d'un conte mythique visant à camoufler des faits historiques liés aux rivalités entre les
clans "Botso" (ou "Boso") et les clans "Nyɔgbo" quand il s'est agi de choisir un Chef coutumier
10
commun (Awɔmefia) pour l'ensemble des clans. Ces rivalités sont nées des prétentions
hégémoniques entre ces clans qui commençaient à revendiquer chacun d'être le premier
occupant de ce Terroir!
Ces prétentions hégémoniques ont connu un épilogue déterminant à l'époque coloniale pour
déboucher sur l'attribution du statut administratif de "canton" à une agglomération et de "village
autonome" à l'autre agglomération par l'Administrateur colonial européen qui n'estimait pas
nécessaire de s'aventurer sur le terrain très compliqué de l'Histoire du Peuplement ancien du Terroir
Togolais.
Pour ce qui concerne l'appellation "Nyɔgbo" (ou "Nyangbo"), elle vient de la désignation du
LAMENTIN ("Ànyɔ"/"Anyɔgbo") qui est un Mammifère aquatique herbivore aimant être très utile
aux Humains. Cet animal était jadis considéré par la Communauté autochtone de ce Terroir
montagneux comme une Créature animale sacrée et vénérée à ne jamais tuer (donc un Animal-totem
sacré pour cette Communauté autochtone autrefois!), car il indique aux Humains à travers les traces
de ses déplacements les sources d'eau douce nécessaire pour la survie des Humains durant leurs
mouvements migratoires ou pour leurs activités ménagères ou agricoles!
Les Adeptes initiés aux cultes hautement sacrés entourant cet Animal-totem très sacré qu'est le
Lamentin (Nyɔgbo ou Anyɔgbo) étaient/sont appelés "Nyɔgbo-si" ou "Anyɔgbo-si" en Pays Eʋe.
On peut donc comprendre à travers cette
brève explication autour des rapports
complexes entre le Lamentin (voir image cicontre), les Ressources hydrauliques et les
Humains comment la vie spirituelle, cultuelle
et sociale dans ces Communautés accordait
jadis une importance capitale à l'Équilibre
écologique nécessaire à travers la protection
scrupuleuse de la Faune, de la Flore, du Sol
et des Ressources hydrauliques avant
l'invasion dévastatrice européenne à travers
le missionarisme judéo-chrétien abrutissant et à travers la paupérisation prédatrice de la colonisation
violente: il y avait dans ces Communautés pré-chrétiennes et pré-coloniales l'interdiction stricte de
tuer certaines espèces animales, de couper certains arbres, de défricher certaines forêts considérées
comme sacrées parce que se trouvant à certains endroits précis ou accomplissant certaines fonctions
écologiques précises, de puiser de l'eau à certains endroits avec certains ustensiles ou de laver dans
le lit des cours d'eau avec du savon et d'autres produits chimiques ...
Pour ce qui concerne l'Ethnonyme "Agu", il remonte historiquement à la période du séjour
des Eʋe (Ewe) dans l'enceinte des murailles protectrices (Àgbògbòmè) de la Cité-État de Ŋɔtsié
jusqu'au début du 17e siècle de l'ère chrétienne et désigne l'AURORE MATINALE se pointant
toujours au Levant.
Ce terme, utilisé jusqu'aujourd'hui pour désigner géographiquement le Levant (l'Est) où l'Aurore
matinale annonce le lever du jour, servait à désigner l'ensemble des clans Eʋe qui vivaient du côté
Est de la Cité-État de Ŋɔtsié à cette époque. Ces clans avaient continué d'utiliser ce terme pour
perpétuer une Identité communautaire durant leurs migrations successives en petits groupes dans
les montagnes environnantes jusqu'en Pays Akposso, en Pays Akebu et en Pays Adele avant de se
sédentariser définitivement dans leur Terroir actuel (le Mont Agu, ses versants et vallées
environnantes) où vivaient déjà de façon éparse des clans "Nyangbo" (ou "Nyɔgbo"), des clans
"Ga" ("Gã" ou "Guin"), des clans "Boso" ou "Botso" (une branche des "Guang") et bien d'autres
Peuples.
On peut donc comprendre qu'il y a toujours eu au sein des Peuples Africains une véritable
Ingénierie sociale qui repose sur une dynamique de recomposition sociale et qui consiste à intégrer
habilement et judicieusement des éléments nouveaux dans les structures sociales, culturelles et
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économiques pré-existantes et à réactualiser en permanence l'Identité communautaire tout en
prenant toujours soin de ménager habilement les sensibilités des uns et des autres pour préserver la
cohésion sociale.
L'Anthropologie et l'Histoire nous apprennent que les Peuples ont toujours pris leur
Ethnonyme (leur Nom communautaire) soit à travers leur pratique cultuelle et religieuse, soit à
travers leurs activités socio-professionnelles, soit à travers leur mode de vie ("positif" ou "négatif"),
soit à travers un événement historique marquant, soit en référence à la position géographique de leur
lieu d'habitation ou soit encore en référence au Patronyme d'un Patriarche ou d'une Matriarche qui
faisait fonction de Chef de toute la Communauté! Les contorsions pseudo-linguistiques du sieur
Georges David ADA qui voudrait nécessairement établir un lien d'étymologie ou d'emprunt
linguistique avec le Berbère au sujet du terme "Agu" sont donc des conjectures spéculatives sujettes
à caution!
Concernant l'histoire du sieur Georges David ADA au sujet de l'empreinte mystérieuse
d'une main sur le rocher situé au lieu dénommé "Asi Atɔ" sur le Mont Agu, tout vrai Natif d'Agu
connaissant très bien son Terroir natal comme le sieur ADA peut affirmer l'existence effective d'une
telle empreinte manuelle et sa destruction par les Allemands. Ce Natif bien enraciné dans ce Terroir
attestera également qu'il existe d'autres empreintes mystérieuses similaires et d'autres manifestations
mystérieuses en divers endroits sur le Mont Agu, comme par exemple une autre empreinte
démesurément longue d'un pied sur un rocher dénommé "Gbogboé" près d'Agu Kebo-Kpeta sur le
Mont Agu.
Mais vouloir faire de tels vestiges mystérieux le point de départ d'une "théorie créationniste
israélo-centriste" pour trouver forcément une "filiation divine" ou "génétique" entre les Juifs de
l'Antiquité et les "Àgùàwó" d'aujourd'hui (qui constituent d'ailleurs une branche très hétérogène au
sein du Peuple Eʋé/Éwé qui est lui-même déjà hautement composite!), serait une manière pseudoscientifique de vouloir justifier fallacieusement la pseudo-théorie racialiste et judéo-centriste autour
d'une prétendue "tribu perdue" mythique des Israélites de l'Antiquité à laquelle certains nègres
souffrant actuellement de graves Crises identitaires veulent s'identifier par tous les moyens.
L'existence de tels vestiges mystérieux s'explique simplement par les oeuvres et les exploits de
certains illustres Ancêtres Africains défunts dotés de grands Pouvoirs magiques et occultes pour des
oeuvres de guérison, de protection de leur Peuple contre des calamités naturelles ou pour la survie
de leur Communauté face aux agressions extérieures.
Le Terroir Togolais regorge éminemment de tels vestiges mystérieux dans les Monts de la Kozah,
dans les Monts d'Aledjo-Kadara, sur le Plateau de Dayes, dans les Monts Akposso, Adele et Akebou
qui n'ont pas besoin d'être reliés à des montagnes en Israël par un Géographe imaginaire avant que
toute leur signification historique et socio-culturelle ne soit cernée à leur juste valeur!
Il est très bien connu dans l'Histoire des Peuples Africains qu'il existait dans les bons vieux
temps de vrais Thaumaturges et Grands Mages qui aimaient démontrer aux gens qu'ils possédaient
de grands Pouvoirs magiques et occultes capables de provoquer des miracles qui peuvent rester
comme témoignages de leur faits d'exploit pour la postérité!
Et de tels vestiges mystérieux existent également chez d'autres Peuples non-africains, comme
l'Histoire des Thaumaturges français, suisses et allemands du Moyen-Âge européen en donne une
preuve édifiante jusqu'aujourd'hui à travers leurs lieux sacrés de pèlerinage tels que Einsiedeln
(Suisse) et Lourdes (France)!
Le cas le plus emblématique qu'on peut citer comme exemple dans le contexte ouest-africain est
celui du Chef de Guerre Asanti Omkofo Anokye: à la suite de sa défaite cuisante et inattendue
durant sa campagne militaire contre ses voisins Dagomba et Eʋe celui-ci a planté en terre avec une
grande colère son épée de guerre qui serait doté de Pouvoirs magiques selon la légende et que
personne n'a réussi à déterrer jusqu'aujourd'hui dans l'enceinte de l'hôpital de Kumasi au Ghana!
Il semblerait qu'un bulldozer n'aurait même pas réussi à le déterrer à maintes tentatives!
Ce Chef de Guerre aurait par ailleurs craché sa salive mêlée de noix de kola mâchée contre un mur
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dans les mêmes circonstances et les traces sont restées indélébiles jusqu'aujourd'hui!
Des détails sur les exploits de ce Grand Mage et Chef de Guerre Asanti peuvent être lus sous le lien
http://ww.theakan.com/Okomfo_Anokye_greatest_Akan_shaman.html
On peut retenir de tout ce qui précède qu'on n'a pas besoin de rattacher tous ces vestiges
mystérieux du Terroir Togolais à une quelconque "filiation hébraïque" ou "judéo-chrétienne" pour
leur accorder toute l'attention que cela mérite!
Quant aux affabulations du sieur ADA sur l'étymologie du nom TOGO, on peut se faire
l'économie des efforts pour ne pas entrer ici dans un débat futile et inutile car tout Togolais à l'esprit
ouvert est censé connaître assez bien l'origine du Nom TOGO en référence à la localité de Togoville
et que l'origine de ce Nom n'a rien à voir avec le Mont Agu.
Conclusion.
On peut donc affirmer sans trop se tromper que l'intention et la démarche du sieur Georges
David ADA à travers son article s'inscrivent malheureusement dans la logique révisionniste de la
falsification historiographique et culturelle qui demeure une puissante arme idéologique et psychosociologique de destruction massive entre les mains des religions dites abrahamiques dans leur
propagande d'endoctrinement mortifère et d'asservissement mental des Peuples.
Dans le cas spécifique togolais qui nous préoccupe ici, ces religions exotiques dites
abrahamiques et les partis politiques qui leur sont affiliés font simplement semblant d'oeuvrer pour
la fin du violent régime d'oppression, de prédation et de paupérisation.
Mais en réalité la grande partie de ces congrégations exotiques et les partis politiques qui leur sont
affiliés sont des alliés objectifs de ce régime de terreur puisqu'ils tirent leurs profits de la situation
de misère et de désespoir généralisée créée sciemment par ce régime au sein des populations
laborieuses du Terroir Togolais.
La preuve en est donnée par le fait que ces congrégations religieuses exotiques et les partis
politiques qui leur sont affiliés ne prêchent jamais et n'appliquent jamais la Théologie de la
Libération qui demeure pourtant aussi une Doctrine chrétienne (puisqu'elle plonge ses racines
lointaines dans les Enseignements des Esséniens) et qui enseigne la nécessité de combiner le Verbe
véridique avec l'Action pragmatique en faveur des opprimés et des déshérités, comme le Vrai
Yeheshua historique (devenu "Jésus" par falsification idéologique) l'avait toujours publiquement
montré et démontré de son vivant.
On constate donc que la Spiritualité tant vantée dans ces congrégations exotiques et cacophoniques
n'est qu'un chimère débouchant sur des aliénations multiformes et mortifères.
Or la raison d'être la Spiritualité, de la Mystique, de toutes les Méta-Sciences (abusivement
qualifiées souvent de Sciences "occultes") et du fait religieux par essence dans le contexte ancestral
africain depuis la nuit des temps n'a jamais été de faire croire naïvement aux gens qu'ils iront au
paradis après la mort au nom d'une messie.
Cette raison d'être ne consiste pas non plus à faire croire naïvement aux gens qu'un enfer les attend
après la mort pour ne pas avoir prié de son vivant à un messie mythique ou au nom de ce dernier.
L'eschatologie des religions abrahamiques qui veulent toujours revendiquer avec fanatisme
l'exclusivité du "monothéisme" sans même en être pourtant les inventeurs, relève d'une escroquerie
intellectuelle, morale et sociale consistant à faire des promesses creuses et fallacieuses aux gens en
vue d'exercer un contrôle psychologique, idéologique et social sur eux.
Dans le contexte ancestral africain, la raison d'être de la Spiritualité, de la Mystique, des
Méta-Sciences et de toute forme de pratique religieuse sérieuse réside plutôt dans la Quête du Sens
profond et de la Finalité ultime que tout Être humain en tant que Créature énergétique très
complexe dotée d'un Génie (Bà) et d'une Âme (Luʋɔ) doit faire au sujet de sa propre existence
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terrestre et au sujet de ses rapports très complexes aussi bien avec ses semblables humains (vivants
ou non) qu'avec l'ensemble de la Création Divine qui doit toujours être perçu comme un Réseau
très complexe de Vibrations énergétiques permanentes (Awlé).
Une telle raison d'être permet aussi bien à un Être humain pris individuellement qu'à une
Communauté humaine prise collectivement de faire valoir ce que l'éminent Égyptologue allemand
et Spécialiste des Sciences de la Culture Jan ASSMANN désigne à juste titre avec le vocable de
Mémoire culturelle et qu'il définit clairement en ces termes:
"la Mémoire culturelle est la Tradition en nous qui imprègne notre propre perception de
nous-même et notre vision de l'univers, à travers la répétition des rites, des images et des
textes figés au-delà des générations, des siècles voire des millénaires, nous permettant de
prendre conscience du temps et de l'histoire."
(Das kulturelle Gedächtnis ist die Tradition in uns, die über die Generationen, in
jahrhunderte- ja teilweise jahrtausendelanger Wiederholung gehärteter Texte, Bilder und
Riten, die unser Zeit- und Geschichtsbewusstsein, unser Selbst- und Weltbild prägen.)
[1] Contacts:
K. Kofi FOLIKPO
PYRAMID OF YEƲE
CH-5400 Baden (SUISSE)
Web (personnel): https://independent.academia.edu/KofiFolikpo
E-Mail: [email protected]
Bibliographie:
1. ASSMANN, Jan: Das kulturelle Gedächtnis. Schrift, Erinnerung und politische Identität in
frühen Hochkulturen. München: Beck, 1992.
2. ASSMANN, Jan: Moses der Ägypter. Entzifferung einer Gedächtnisspur. München:
Hanser, 1998.
3. ASSMANN, Jan: Ägyptische Religion. Totenliteratur. (traduit et édité par Jan ASSMANN
et Andrea KUCHAREK). Frankfurt/Main: Insel, 2008.
4. BASSA, Komla Obuibé: Populations des montagnes atakoriennes (Ghana-Togo-Bénin).
Discours de l’autochtonie et mise en place du peuplement entre le XVIe et le XIXe siècle.
Thèse de Doctorat d’Histoire. Université d’Aix-Marseille, 2004.
5. BURCHARDT, Max: Die altkanaanäischen Fremworte und Eigennamen im Ägyptischen.
Leipzig: Hinrichs Verlag, 1909.
6. BURCHARDT, Max (& PIEPER, Max): Handbuch der aegyptischen Königsnamen.
Leipzig: Hinrichs Verlag, 1912.
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7. EKPE, Kokou: L'histoire des "Àguàwó". Contribution à l'Histoire des Ewe du Sud-Togo.
Mémoire de Maîtrise-ès-Lettres. Université du Bénin (Lomé/Togo), 1986.
8. FINKELSTEIN, Israël (& SILBERMAN, Neil A.): Keine Posaunen vor Jericho. Die
archäologische Wahrheit über die Bibel. Deutscher Taschenbuchverlag, 2004.
9. GAVUA, Kodzo: A Handbook of Eweland: The northern Ewes in Ghana. Accra: Woeli
Publishing Group, 1997.
10. GAYIBOR, Nicoué L.: Histoire des Togolais: Des origines aux années 1960. Tome 3: Le
Togo sous administration coloniale. Paris/Lomé: Éditions Karthala/Presses de l'Université de
Lomé, 2011.
11. KESSLER, David: The Falasha: A short History of the Ethiopian Jews. 2nd Edition.
London, 1996.
12. PAKU Erhardt Kofi: Togo ŋutinya tso 1482 vaseɖe 1980. Lomé: Éditions Haho, 1984.
13. RAPP, Eugen: Sprichwörter der Guang von Boso und Anum in Ghana (Guang-Studien, Nr.
5). Basel: Basel Mission Archives, 1971.
14. RATHJENS, Carl: Die Juden in Abessinien. Hamburg: W. Gente/Wissenschaftlicher
Verlag, , 1921.
15. SACHOT, Maurice: "Religio/superstitio: Histoire d'un retournement et d'une subversion."
In: Revue de l'histoire des religions, tome CCXII, 1991, pages 335 - 394.
16. SACHOT, Maurice: L'invention du Christ: Genèse d'une religion. (Le champ
médiologique), Paris: Éditions Odile Jacob, 1998.
17. SACHOT, Maurice: Quand le christianisme a changé le monde. Tome I: La subversion
chrétienne du monde antique. Paris: Éditions Odile Jacob, 2007.
18. SAND, Shlomo: De la nation et du "peuple juif" chez Renan. Paris: Éditions: Les liens qui
libèrent (LLL), 2009.
19. SAND, Shlomo: The invention of the Jewish People. London/New York: Éditions Verso,
2009.
20. SPIETH, Jakob: Die Religion des Eweer in Süd-Togo. Leipzig: Dieter'sche
Verlagsbuchhandlung, 1911.
Lenzburg (SUISSE), le 18 Février 2017.
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