Etude du Pouvoir Infectant de Disques d`Ailes Pr61ev6s sur des

publicité
J. gen. Virol. (I97O), 6, 433-435
Printed in Great Britain
433
Etude du Pouvoir Infectant de Disques d'Ailes Pr61ev6s sur des
Larves de Drosophiles Contamin6es par H6r6dit6 Paternelle
(Accepted z4 October I969)
I1 est connu depuis longtemps que le virus o-, agent responsable de la sensibilit6 au gaz
carbonique chez Drosophila melanogaster, peut &re propag6 soit ~t l'6tat stabilis6, soit
l'6tat non stabilis6 (L'H6ritier, 5958). L'&at stabilis6 se maintient au cours des g~n6rations
par h6r6dit6 maternelle: 5. quelques accidents pr& (Iconomidis et L'H6ritier, ~96I), toute
la descendance d'une femelle stabilis6e est sensible au gaz carbonique et stabilis6e (L'H6ritier,
5958 ). L'&at non stabilis6 peut 6tre obtenu soit par inoculation du virus / t u n imago
(L'H6ritier, 5958), soit ~ la suite de l'infection de l'ovocyte par un spermatozo~de au moment
de la f6condation. Le pourcentage d'individus sensibles apparus dans la descendance d'un
croisement entre une femelle sans virus et un mMe stabilis6 d6finit ce qui est appel6 la 'valence'
de ce m~tle.
Nous avons montr6 (Bernard, I964, 1966, I968) que les disques d'aile pr61ev6s sur des
larves issues de femelles stabilis6es sont toujours capables de rendre leur h6te sensible au
gaz carbonique lorsqu'ils sont implant6s dans la cavit6 abdominale d'une femelle adulte,
selon la technique raise au point par Hadorn (I963).
I1 nous a paru int6ressant de v6rifier s'il en 6tait de m~me lorsque l'infection avait lieu
seulement au moment de la f6condation de l'oeuf. Nous avons choisi la souche virale SAM
(RS4) (Gay, I968), car la transmission ~t la descendance par les raffles stabilis6s est tr6s
efficace. Nous avons crois6 individuellement un certain nombre de couples ? sans virus
× ~ SAM (RS4). Des larves issues de ce croisement ont &6 diss6qu6es; sur chacune d'elles
nous avons pr61ev6 un disque d'aile qui a 6t6 implant6 dans une mouche adulte capable de
manifester le sympt6me de la sensibilit6 au gaz carbonique. Vingt/~ vingt-cinq jours apr6s
l'op6ration, ces h6tes ont subi le test, ce qui nous a permis de classer les disques selon qu'ils
&aient ou non infectants. Des adultes issus des m~mes croisements ont 6t6 soumis au test
deux jours apr~s l'6mergence imaginale, ce qui nous a permis de calculer la valence des
raffles stabilis6s.
Les r6sultats de deux exp6riences r6alis6es ~ 3 ans d'intervalle avec la souche SAM (RS4)
sont pr6sent6s dans le tableau No. I. Le pourcentage de disques infectants 6tait nettement
inf6rieur au pourcentage d'adultes manifestant le sympt6me de la sensibilit6 au gaz carbonique. Les X2 6taient hautement significatifs.
Les disques d'aile pr61ev6s sur des larves du troisi6me ~tge sont toujours infectants si ces
larves sont issues d'une m~re stabilis6e; ils ne le sont pas toujours si la m6re 6tait sans virus
et le p~re stabilis6. Lorsque ia mbre est stabilisde des g6n6mes viraux sont pr6sents d& le
stade ovogonie (Brun, 5963). lls se r6pliquent activement pendant l'ovogdn6se: une maturation importante a 6t6 raise en 6vidence par Bregliano (5965) dans les cystes ovariens d6s le
stade 7 de la nomenclature de King & Devine (~ 958). A l'issue de la segmentation de 1'oeuf, les
cellules germinales primordiales se trouvent d6s lors toutes infect6es (L'Hdritier, 1958; Brun,
I963). Au contraire, lorsque c'est le pbre qui est stabilis6 et la mbre sans virus, l'ovocyte n'est
infect6 qu'au moment de la f6condation. On sait ddj~t (L'Hdritier, I958 ) que, dans ce cas,
les celtules germinales primordiales de l'oeuf ne sont jamais infect&s, et que l'6volution du
rendement en unitds infectantes est diff6rente de celle des individus stabilisds. Les rdsultats
Downloaded from www.microbiologyresearch.org by
IP: 88.99.165.207
On: Wed, 19 Apr 2017 23:56:59
Short communications
434
ci-dessus montrent qu'au stade larve de la fin du 3eme age, certains organes ne sont pas
regulierement infectes. L'infection des disques d'aile chez ces larves non stabilisees est donc
certainement secondaire. La premiere 6bauche de l'organe ne doit pas contenir de virus et
l'infection doit etre relativement tardive.
Tableau 1. Comparaison de la frdquence des disques infectants avec la frdquence des
sensibles parmi les adultes issus des larves soeurs des larves dissdqudes
No. du o*
I
Adultes sensibles
A d u l t e s 6clos
Disques infectants
D i s q u e s retrouv6s
%
I/4
5/15
I[I
o/I3
5/I3
5/7
2/6
7/15
4/7
2/6
-----------
32/87
36'7
8
72/72
9
IO
13
I57/I65
59/59
65/77
96"4
I00
98"4
89"6
Ioo
98
1oo
95"1
IOO
84'4
Total
7oo/73z
95.6
z
3
4
6
54/56
30/30
64/65
69/77
68/68
62/63
Valence
Chez les larves stabilisdes, on aurait pu penser que l'infection des disques d'aile 6tait
6galement secondaire et se produisait simplement beaucoup plus t6t. Mais nous avons des
raisons de penser que, dans ce cas, les cellules qui s'isolent pour former les disques d'aile
sont en fair infectees des l'origine, c'est-~t-dire descendent de blastomeres infectees au
moment de la segmentation de l'oeuf. En effet, il existe des souches de Drosophiles perpetuant ~t l'6tat stabilis6 un virus o- defectif (souches dites ultra-p) qui paraR incapable
d'infecter des cellules de l'exterieur. La presence de ce virus defectif dans les mouches est
mise en 6vidence par une immunit6 specifique (Brun, 1963). Nous avons montr6 (experiences
non publides) que les disques d'aile provenant des larves de ces souches n'acquierent pas le
pouvoir infectant aprhs un sejour prolong6 dans un hete stabilis6. Les disques d'aile
manifestent donc l'immunit6 caracteristique des mouches ultra-p et ceci est dfi sans doute
la prdsence dans les cellules de genemes viraux defectifs.
Nos expdriences mettent donc en 6vidence une nouvelle diffdrence entre les Drosophiles
contamindes par le virus o- suivant qu'elles sont stabilisees ou non stabilisees.
Centre National de la Recherche Scientifique
Laboratoire de Gdndtique des Virus
9 I-Gif-sur- Yvette
France
JACQUELINE
BERNARD
SUMMARY
Imaginal discs from Drosophila larvae infected with sigma virus by paternal
inheritance were implanted in adult hosts to measure their infectivity. The number
of infective imaginal discs was lower than the number of infected adults after
imaginal emergency.
REFERENCES
BERNARD, J. (I964). P r o p a g a t i o n du virus hdrdditaire de la Drosophile, rr, a u niveau de disques i m a g i n a u x
transplant6s. Compte rendu hebdomadaire des s¢ances de l'Acaddmie des Sciences, Paris 259, 4879.
BERNARD, J. (1966). E t u d e de la p r o p a g a t i o n du virus h¢rCditaire de la Drosophile, a u niveau de disques
i m a g i n a u x transplantes. Compte rendu hebdomadaire des sdanees de l'Acaddmie des' Sciences, Paris
262~ 2IO2.
Downloaded from www.microbiologyresearch.org by
IP: 88.99.165.207
On: Wed, 19 Apr 2017 23:56:59
Short communications
435
BERNARD, J. (I968). Contribution ~t l'6tude du virus h4r6ditaire de la Drosophile, sigma. Sa propagation au
niveau de disques imaginaux transplant6s dans des adultes. Experimental Cell Research 50, I I7.
BREOLIANO, J. C. (1965). Etude de la quantit6 de virus cr infectieux contenue dans les cystes ovariens de
Drosophiles stabilis6es et inoculhes. Annales de l'Institut Pasteur lO9, 638.
BRUN,G. (I 963). Etude d'une association du virus ~ et de son h6te la Drosophile: l'6tat stabilis6. Thhse, Orsay.
GaY, P. (1968). Adaptation d'une population virale ~, se multiplier chez un h6te r6fractaire. Annales de
Gdndtique I t , 98.
HADORN, E. (1963). Differenzierungsleistungen wiederholt fragmentierter Teilstficke m~innlicher Genitalscheiben yon Drosophila melanogaster, nach Kultur in vivo. Developmental Biology 7, 617.
L'HI~RITIER, PH. (1958). The hereditary virus of Drosophila. Advances in Virus' Research 5, 195.
I¢ONOMIDIS & L'H~RITIER, PH. (1961). Les relations du virus o- avec son h6te Drosophile. Etude de la perte
spontan6e de l'6tat stabilis6e. Annales de Gdndtique 2, 53.
KING & DEVINE(1958). Oogenesis in adult Drosophila melanogaster. Growth 22, 299.
(Received 8 July I969)
Downloaded from www.microbiologyresearch.org by
IP: 88.99.165.207
On: Wed, 19 Apr 2017 23:56:59
Téléchargement