2Résumé de thèse de doctorat
Résumé
L’astronomie X stellaire est une discipline assez récente qui a pris un réel essor
à la suite de la mission spatiale du satellite Einstein (1978-1981). Une de ces décou-
vertes majeures, bien qu’inattendue, fut l’universalité de l’émission X (coronale) en
provenance de l’ensemble des étoiles du diagramme de Hertzsprung-Russell (HR).
Dès lors, de nombreuses études ont montré que les paramètres stellaires dits “classi-
ques” (couleur, magnitude absolue, gravité) n’influaient que très peu sur l’intensité de
l’émission X dont l’origine est liée à des phénomènes d’origine magnétique. En effet,
cette émission semble être produite par l’activité magnétique superficielle engendrée
par le phénomène Dynamo lors de la circulation du plasma stellaire. Ce dernier est
entraîné par la rotation différentielle des couches de convection sous la photosphère.
Suite au lancement du satellite ROSAT (1990), la connaissance de la composition
du ciel dans la bande des rayons X mous s’appuya principalement sur la détection de
plus de 150 000 sources X lors d’un relevé exhaustif du ciel : ROSAT All-Sky Survey
(RASS). Malheureusement, les données X, à elles seules, ne suffisent pas à identifier
sans ambiguïté une source X à une classe d’objets astrophysiques. Au milieu des
années 90, des observations multi-longueurs d’onde visant à identifier formellement
l’ensemble des sources X dans de petites zones du ciel permirent de mettre en évidence
que la composante stellaire est majoritairement constituée d’étoiles tardives (G-K)
d’âge inférieur au milliard d’années. À présent, il est donc bien établi que l’émission
X stellaire est un excellent traceur des étoiles (très) jeunes.
Bien que le scénario de l’histoire de la formation stellaire dans notre galaxie soit
assez bien connue de sa naissance jusqu’à il y a quelques milliards d’années, para-
doxalement le taux récent de formation d’étoiles est, quant à lui, très mal déterminé.
Ceci est principalement dû à la difficulté de sélectionner les étoiles jeunes de champ
noyées dans la population ambiante du plan galactique. L’utilisation de l’émission
X comme traceur à grande échelle (sur tout le ciel) de la population d’étoiles nées
au voisinage du Soleil lors du dernier milliard d’années constitue donc une approche
intéressante pour palier aux difficultés rencontrées par les méthodes “classiques”.
C’est dans le cadre de cette problématique qu’a été constitué, en 1998, l’échan-
tillon RasTyc, résultat de la corrélation croisée du catalogue RASS avec le catalogue
TYCHO (expérience spatiale HIPPARCOS). Cet ensemble d’environ 14 000 étoiles
statistiquement identifiées avec une source de rayons X mous est encore le plus grand
et le plus homogène échantillon construit à ce jour. Dans l’optique d’obtenir une
caractérisation physique et cinématique des étoiles jeunes du voisinage solaire, nous
avons mené, pour plus de 800 étoiles, un programme d’observations spectroscopiques
à haute résolution sur des télescopes européens de la classe des 1-4 mètres.
Dans le cadre d’un programme clé (OHP, France), nous avons ainsi pu obser-
ver plus de 500 étoiles dans deux régions spectrales centrées autour de la raie Hα
et de celle du Lithium. La raie Hαest l’un des meilleurs diagnostics de l’activité
chromosphérique, tandis que la raie du Lithium est un bon estimateur de l’âge.
Nous utilisons des méthodes d’analyse informatisées et automatisées qui se basent
sur une approche synthétique et sur la corrélation croisée pour dériver la majorité des
paramètres physiques de nos sources. Chaque spectre synthétique est construit pour
être du même type spectral et de la même résolution que le spectre observé. À partir
de cette procédure et de l’étude des variations de la vitesse radiale par décalage