Sommaire 1. Définitions 2. Architecture 3. Taxonomie 4. Multiplication Taille des virus 1 Une grande hétérogénéité morphologique Méthodes morphologiques d’étude des virus 1- Ombrage métallique (1949) On dépose sur la grille d'observation un film de carbone puis une goutte de la suspension virale à examiner. On laisse sécher. Dans une enceinte on place le spécimen près d'un fil métallique (or , platine). On fait le vide et on chauffe le fil à l'incandescence : le métal qui s'évapore est projeté en pluie fine sous un certain angle. Les parties saillantes accumulent le métal et dévient intensément les électrons : les régions correspondantes de l'écran seront donc sombres. Les régions, que le relief des particules abrite de la vapeur métallique, apparaîtront très claires. La technique d'ombrage apporte des renseignements sur les formes et les dimensions des virus (si l'angle d'ombrage est connu : la longueur de l'ombre permet de calculer l'épaisseur de la particule). Mais elle ne donne aucune information sur leur structure interne. 2- Coloration négative (1959) On ajoute à la suspension virale une solution d'un sel de métal lourd opaque aux électrons (le phosphotungstate de sodium ou l'acétate d'uranyle, qui se fixent aux acides nucléiques et à certaines protéines). On laisse sécher. La solution qui s'est déposée dans les anfractuosités du virus s'évapore. Le sel métallique forme une croûte solide et homogène qui épouse très exactement les irrégularités de la surface des particules virales, ce qui permet de distinguer de nombreux détails très fins. Les zones non "colorées" sont traversées aisément par les électrons et apparaissent en clair sur fond sombre (d'où le nom de coloration "négative"). 2 Ombrage et coloration négative Structure des virus Spicules = projections de surface = boutons = antirécepteur viral Structure métastable Acide nucléique (ADN ou ARN) + Enveloppe (= peplos) Forme parfois complexe : en obus (rhabdoviridae) ou bacille (poxviridae) NC +/- tégument structure finale des virus enveloppés (= matrice, protéines MA cohésion) Nucléocapside (= structure finale des virus nus) Plusieurs nucléocapsides pour certains génomes fragmentés (ex : orthomyxovirus) Ches les reovirus, capside supplémentaire pour entourer l’ensemble des petites capsides Simple ou double brin (parfois les deux : hepdnaviridae) Fragmenté ou non Linéaire ou circulaire Parfois associé à des nucléoprotéines basiques (NC) pour le stabiliser et former le core ou nucléoïde Spicules des virus nus + Capside (protéines CA) « coque » Hélicoïdale Icosaédrique Mixte ou complexe Parfois en plusieurs couches (ex : 3 chez rotavirus) +/- autres molécules : nucléiques (ex : ARNt) ou protéiques (ex : réplicases) 3 Structure Bactéries Plantes Animaux Hélicoïdale Rare (Lipothrixviridae) +++ Icosédrique Rare (Cystoviridae) Rare (Bunyaviridae, Rhabdoviridae) - Non enveloppée Hélicoïdale Rare (Rudiviridae) Peu (Microviridae, Leviviridae, Corticoviridae) +++ Enveloppée Icosédrique Mixte (tête/queue) +++ Peu (Asfarviridae, Togaviridae, Flaviviridae, Arteriviridae) - ++ ++ - - Virus nus vs enveloppés La nature lipidique de l'enveloppe rend les virus enveloppés très sensibles à l'action de la chaleur, des détergents, des solvants organiques (comme l'éther). La perte de l'enveloppe inactive le virus puisqu'il a perdu en même temps les déterminants qui lui permettent de se fixer aux cellules sensibles. - les virus nus sont assez résistants : comme les virus poliomyélitiques (que l'on peut isoler de l'eau des égouts). Les virus responsables d'infections intestinales sont des virus nus (transmission oro-fécale). - les virus enveloppés sont fragiles : comme les virus de l’herpès ou du sida : leur transmission nécessite des contacts rapprochés : transmission sexuelle ou sanguine. Cette règle générale a des exceptions : les Poxvirus (virus de la variole) et les Hepadnavirus sont des virus enveloppés mais résistants. 4 Structure hélicoïdale du virus de la mosaïque du tabac Exemples de virus nus Structure icosaédrique d’un adenovirus Structure mixte du bactériophage T4 Exemples de virus enveloppés Structure d’un rétrovirus (HIV) Enveloppe Protéine de surface SU ENV Protéine transmembranaire TM (gène env) Matrice Protéine MA (gène gag) Capside Protéine CA (gène gag) Nucléocapside : Protéine NC (gène gag) + ARNg ARNt (amorce) Enzymes virales : Protéase PR (gène gag ou pro ou pol) 80-100 nm Transcriptase inverse (RT associée à une activité RNase H, gène pol) Intégrase (IN, gène pol) 5 Structure d’un Herpesvirus (CMV) Morphologie de la capside 1- capside tubulaire à symétrie hélicoïdale, le TMV La stratégie utilisée par tous les virus consiste à employer 1 ou plusieurs protéines de petite taille capables de s’auto-assembler pour former la capside. L’agencement des sousunités est comparable à la formation d’un cristal et l’énergie provient des interactions entre les sousunités. Les interactions étant régulières (cf images de coloration négative), l’assemblage possède une symétrie élevée. 6 capside tubulaire rigide : le VMT Chaque sous-unité a une forme « en sabot » avec une rigole dans laquelle vient se loger l’acide nucléique. Le génome (ARN sb) possède une séquence particulière (un signal d’emballage) qui sert d’amorce à l’auto-assemblage de la capside. capside tubulaire flexible Cas de tous les virus animaux à symétrie hélicoïdale. 7 Morphologie de la capside 2- capside icosaédrique à symétrie cubique La plupart des virus dits « sphériques » ont en fait un contour hexagonal lorsqu’ils sont observés à un grossissement suffisant. Grâce à un double ombrage (deux ombrages divergents de 60°), on peut observer une forme tronquée et une forme à angle aigu. Cela est caractéristique d’un icosaèdre. L’icosaédre Un assemblage de 20 triangles équilatéraux qui possède 12 sommets, 20 faces et 30 arêtes. 3 axes de symétrie: 15 doubles passant par les angles, 10 triples passant par chaque faces et 6 quintuples passant par chaque pentamère. On parle de symétrie 5:3:2. 8 Architecture d’un virus icosaédrique. Localisation des pentons et des hexons Les unités protéiques (identiques ou différentes) sont regroupées en unités morphologiques appelées capsomères, disposées régulièrement à la surface. On distingue -des capsomères à 5 unités (pentons) sur chaque sommet -Des capsomères à 6 unités (hexons) sur les faces et les arêtes. La capside est formée d’un multiple entier T de 60 SU protéiques (12 sommets ordre 5, ou 20 faces ordre 3, ou 30 arêtes ordre 2) T = nombre de triangulation (1, 4 …) L’architecture d’un ballon de foot: Des pentons et des hexons! 9 Les virus icosaédriques se distinguent par le diamètre de leur capside et le nombre de capsomères Structure Fonction sous-unité protéique sous-unité de structure capsomère unité morphologique formée par l'assemblage de sous-unités de structure, identiques ou différentes capside revêtement protéique du génome formé par l'assemblage des capsomères Cas des réovirus (respiratory enteric orphan): La double capside Resistance exceptionnelle dans la nature. Rq: la symétrie icosaédrique n’impose pas d’interactions étroites entre l’acide nucléique et la capside. Ce dernier « baigne » au centre sous une forme relativement indépendante, parfois associé à des protéines basiques. L’ensemble génome + protéines associées constitue le core du virus. 10 Virus à symétrie complexe Poxvirus: Gros virus animaux; en coupe (1) nucléoïde Coque protéique Corps latéraux Surface recouverte de tubes au hasard (2) ou d’un filament continu (3). Variole virus Orf du mouton Phages caudés ont une symétrie binaire Capside icosaédrique Queue hélicoïdale Fonctions de la capside 1° - fonction de protection Après avoir quitté la cellule, le virion se trouve dans un milieu hostile qui endommagerait rapidement son génome : la capside protège l'acide nucléique des altérations physiques, chimiques ou enzymatiques. Les acides nucléiques sont fragiles, particulièrement lorsqu'ils sont monocaténaires. L'agitation, les ultraviolets et les nucléases peuvent les casser : toute fragmentation du génome conduit à l'inactivation du virion. La double capside des Rotavirus (famille des Reoviridae), responsables majeurs des diarrhées infantiles, leur permet d'être insensibles à l'action de l'eau de Javel et de conserver leur pouvoir infectieux après 7 mois de séjour dans des selles conservées à température ordinaire... 2° - fonction de fixation La capside des virus nus porte les déterminants nécessaires à la fixation aux récepteurs cellulaires (les ligands viraux). 11 Formation de l’enveloppe (1) À partir de la membrane plasmique L’enveloppe est acquise à la fin du cycle de multiplication par bourgeonnement de la nucléocapside à travers une des membranes de la cellules hôte. Ce peut être la membrane plasmique (rougeole), enveloppe nucléaire (herpès), reticulum endoplasmique (coronavirus) ou appareil de Golgi (Bunyavirus). La cellule fournit la double couche lipidique; les protéines cellulaires sont déplacées par insertion de spicules d’origine virale. Chez des virus de grande taille, des protéine virales se déposent sur la face interne et forment la Matrice, une couche intermédiaire entre l’enveloppe et la capside. Virus de la rougeole Formation de l’enveloppe (2) À partir de l’enveloppe nucléaire Cas du virus de l’herpès. Les nucléocapsides sont assemblées dans le noyau 12 Les protéines de l’enveloppe nucléaire (1) Les spicules glycoprotéiques Les spicules (péplomères) sont des glycoprotéines virales, associées en oligomères constituées de 3 domaines: - Domaine extracellulaire glycosylé - Domaine TM (aa hydrophobes) - Domaine intracellulaire (en contact avec capside ou matrice) Fonctions: - Fixation des virus (reconnaissance par HA des R cellulaires - Fusion de enveloppe avec mb cellulaire (protéine F de la rougeole) - Activité enzymatique (neuraminididase de NA qui élimine les Ac Sialiques des mb. Il y a donc décollement des virus produits par perte interactions HA/ Ac sialiques) 13 Les protéines de l’enveloppe nucléaire (2) Les pores Chez certains virus, une protéine hydrophobe s'insère dans la double couche lipidique, créant des pores qui modifient la perméabilité de l'enveloppe. fonction des pores des échanges ioniques (H+) sont à l'origine de modifications internes nécessaires à la maturation de la particule et au développement de l'infectivité. Les protéines de l’enveloppe nucléaire (3) La matrice La face interne de l'enveloppe est tapissée par une matrice, couche plus ou moins importante de protéine virale, la protéine M. Fonctions de la matrice la matrice renforce la double couche lipidique et stabilise la nucléocapside. par ses relations avec les spicules et avec la nucléocapside, la matrice intervient dans l'assemblage des futures particules virales. 14 Résumé structure synonyme nature fonction enveloppe peplos double couche lipidique support des spicules spicules peplomères glycoprotéine fixation du virus aux récepteurs cellulaires fusion de l'enveloppe avec la membrane activité enzymatique pores matrice protéine M protéine échanges ioniques protéine assemblage du virion renforcement de l'enveloppe stabilisation de la nucléocapside La double couche lipidique est responsable de la fragilité des virus enveloppés. La nature lipidique de l'enveloppe en fait une protection nettement moins efficace que la capside des virus nus, vis-à-vis des milieux hostiles (les détergents, l'éther, le pH acide de l'estomac, les sels biliaires de l'intestin). Le tube digestif étant un milieu hostile, la transmission de ces virus nécessite en général des contacts étroits : transmission sexuelle, transmission sanguine (piqûres d'insectes, toxicomanes), morsures. Le génome viral code pour : Protéines structurales = présentes dans le virion - Protéines de capside : rôle dans la protection et la compaction du génome ainsi que l’attachement à la cellule cible des virus nus. - Protéines d’enveloppe : rôle dans l’attachement des virus enveloppés à la cellule cible et la délivrance de la nucléocapside après fusion aux membranes cellulaires - Autres (matrice, réplicases, hélicases, protéases, intégrases, nucléases…) En général, les génomes viraux codent pour des enzymes spécifiques des virus dont certaines sont contenues dans le virion. Les plus importantes d’entre elles sont les polymérases : notamment, ARN polymérase-ARN dépendantes (RdRp) et ADN polymérase-ARN dépendantes (RdDp = RT) car la cellule ne possède pas ou peu (cf. ARN interférence) de ces activités. Ces enzymes doivent donc être présentes dans le virion des virus à ARN négatif ou des rétrovirus pour que celui-ci soit infectieux. Protéines non structurales (NS) = absentes du virion i.e. exprimées uniquement au sein de la cellule infectée - Enzymes - Protéines de régulation de l’expression des génomes viraux - Protéines d’interaction avec la machinerie de l’hôte (utilisation, détournement, inactivation…) 15 Nature des génomes viraux Caractéristiques Remarques Haploïde ADN ou ARN Sauf rétrovirus Cas particulier de certains virus rétroïdes (e.g. HBV) qui peuvent parfois contenir un peu des deux (intermédiaire de réplication). Les virus animaux à ADN regroupent la majorité des virus oncogènes. Les virus animaux à ARN sont responsables de nombreuses pathologies. Les virus à ARN (sauf HDV et viroïdes) sont uniquement linéaires - les ADN Circulaire ou polymérases mais pas les ARN polymérases ont besoin d’amorces. Les virus à linéaire ADN ont donc développé des stratégies de réplication de l’extrémité du génome dont la circularisation fait partie. Cas particuliers : certains génomes viraux linéaires (Herpesviridae, bactériophage λ) se circularisent après entrée dans la cellule hôte ; le génome des poxviridae est une molécule linéaire d’ADNdb dont les extrémités répétées de 10 Kb sont jointes. Les virus à ARN sont le plus souvent (9/10) simple brin (ARNdb = signal pour Simple ou double la mise en place de défenses antivirales) alors que les virus à ADN sont le plus brin souvent (9/10) double brin (plus facile à exprimer). Brin positif ou Brin positif = correspondant à la séquence codante. Les virus à ARN+ sont directement traduits (au moins en partie) par la cellule (exception des négatif rétrovirus) et sont de ce point de vue plus contraints de correspondre aux critères cellulaires que les virus à ARN-. Néanmoins les virus à ARN- sont confrontés à la difficulté de ne pas autoparasiter leur traduction et de ne pas déclencher d’état antiviral par genèse d’ARNdb (ces génomes restent le plus souvent partiellement encapsidés). Enfin, les virions à ARN- doivent contenir une RdRp pour être infectieux. Fragmenté Fragmenté Les virus à ADN (Polydnaviridae exceptés) ne sont jamais fragmentés au sein au sein d’une même particule, alors que les virus à ARN le sont fréquemment. Cela ou non d’une même pourrait être dû au fait qu’il semble plus facile pour les DdRp que les RdRp d’initier la transcription à l’intérieur du génome. La fragmentation est une particule source de variabilité des génomes par réassortiment (ex : Orthomyxovirus) virale Cas des virus multipartites (essentiellement chez les plantes). Permettrait Fragmenté en plusieurs d’accroître la capacité codante sans augmenter la taille de la particule. Chez les plantes, cette stratégie est possible de par le mode de transmission particules (essentiellement par injection mécanique au sein du cytoplasme de plusieurs virales particules). Les génomes viraux (1) 16 Les génomes viraux (2) Taille des génomes viraux Le génome des virus à ADN varie de 3 à 280 kb; le génome des virus à ARN ne s'écarte pas d'une taille moyenne de 15 kb. virus à ADN virus à ARN Taille (kb) Rq: certains virus augmentent leur capacités de stockage d’information en ayant des gènes chevauchants (a) et/ou un génome compacté (b) Famille Taille (kb) Famille Poxviridae 280 Picornaviridae Herpesviridae 200 Caliciviridae 7 8 Adenoviridae 38 Togaviridae 12 Flaviviridae 11 Coronaviridae 30 Rhabdoviridae 13 Filoviridae 13 Paramyxoviridae 16 Orthomyxoviridae 14 Bunyaviridae 14 Arenaviridae 14 Reoviridae 23 Retroviridae 11 a b Papovaviridae 5à8 Parvoviridae 5 Hepadnaviridae 3 17 Taille des génomes viraux Relation avec taux de mutations les virus à ADN ont, en général, un grand génome. Ils vont utiliser l'ADN polymérase de la cellule; or l'ADN polymérase dispose d'une fonction de relecture : si le nucléotide qui vient d'être incorporé est incorrect, il est immédiatement éliminé par l'enzyme. La cellule est en outre dotée de nombreux systèmes de réparation de l'ADN dont les virus profitent : les erreurs qui surviennent au cours de leur réplication peuvent être corrigées. Dans le cas des virus à ADN : les taux de mutation sont donc extrêmement faibles : de 1/108 à 1/109, soit 1 nucléotide erroné pour 10 millions à 1 milliard de nucléotides recopiés. Taille des génomes viraux Relation avec taux de mutations les virus à ARN ont un génome modeste. 1- parce qu’un ARN monocaténaire est fragile. La taille d'un génome ARN ne doit pas dépasser une certaine limite au-delà de laquelle les risques de cassure sont importants. Une cassure entraîne l'inactivation du virion. Certains virus à ARN ont contourné la difficulté en segmentant leur génome. Ils doivent toutefois résoudre un problème nouveau : le réassortiment exact, car chaque virion doit posséder un exemplaire de chacun des segments, sous peine d'être inactivé. 2- les virus à ARN ne peuvent pas utiliser l'ARN polymérase cellulaire car les ARN polymérases cellulaires sont exclusivement ADN dépendantes : elles ne peuvent transcrire que de l’ADN. Le virus doit donc être capable de fabriquer une transcriptase ARN dépendante. les ARN polymérases virales n'ont pas de fonction de relecture. la cellule ne possède pas de système de réparation de l'ARN. Dans le cas des virus à ARN : les taux de mutation sont très élevés : en moyenne de 1/103 à 1/104 soit 1 nucléotide erroné pour 1000 à 10.000 nucléotides recopiés. A ces taux, un génome de 100 kb (105 bases) comporterait 10 à 100 mutations, et vraisemblablement la plupart de ces mutations seraient létales : les virions obtenus ne seraient pas viables. 18 Variabilité des virus à ARN Le génome des virus à ARN est donc condamné à rester modeste ! Un taux de mutation élevé représente toutefois un avantage pour les virus à ARN : l'apparition fréquente de mutants qui échappent au système immunitaire de l'hôte. Deux familles de virus sont précisément pour cette raison un sujet de préoccupation pour l'homme : - les virus de la grippe - les virus du sida. Le génome des virus HIV a une taille de 10 kb. On peut donc s’attendre à 1 à 10 mutations par génome recopié. Une population virale est par conséquent un mélange de variants moléculaires qui constitue une « quasi-espèce ». La majorité de ces variants ont perdu leur pouvoir infectieux et disparaissent. D’autres ont acquis l’avantage de résister au système immunitaire ou à l’action de thérapies antivirales. Ce qui explique la difficulté de préparer un vaccin. Rq: Une mutation peut être avantageuse, désavantageuse ou neutre (en fonction du contexte). L’infidélité de l’ARN polymérase est responsable d’une vitesse d’évolution considérable. C’est probablement la raison pour laquelle 70% des virus identifiés à ce jour sont des virus à ARN. Originalités des virus à ARN (1) L’ARN viral peut être (+) ou (-). Il est possible de l’introduire dans une cellule par transfection. 19 Originalités des virus à ARN Originalités des virus à ARN (2) Les virus à ARN (-) segmenté 20 Originalités des virus à ARN (3) Les virus à ARN ambisens. Certains virus ont un génome ARN monocaténaire segmenté, mais certains segments sont ambisens: une partie ARN (-) est soudée à une partie ARN (+). Cas des Arenavirus (2 segments ambisens) Cas des Phlebovirus (genre appartenant aux Bunyavirus) avec 3 segments, dont 2 sont formés d’ARN (-) et 1 segment ambisens. Comme pour les virus à ARN (-), une transcriptase est associée à la nucléocapside. Originalités des virus à ARN (4) Les virus à ARN bicaténaire segmenté. Les Reovirus possèdent un génome constitué de 10 ou 11 molécules d’ARN bicaténaire. Une transcriptase est associée à la nucléocapside pour transcrire le brin (-) de chaque segment en ARN messager. 21 Originalités des virus à ARN (5) Les virus dont l’ARN (+) est « reverse » transcrit en ADN. Les rétrovirus (HIV) ont un génome constitué de 2 molécules d’ARN sb (+) (ils sont diploïdes) identiques. Ces virus possèdent deux enzymes virales: une rétrotranscriptase et une intégrase. La reverse (ou rétro) transcriptase transcrit l’ARN viral en ADN complémentaire (ADNc) qui va être dupliqué par la polymérase. Puis, l’intégrase insère l’ADN viral dans le génome de la cellule hôte. Cet ADN viral est appelé provirus. Il sera transcrit par les enzymes de la cellule hôte en ARN messsagers (synthèse de protéine virales) et en ARN génomiques (assemblages de nouveaux virions). 22