CHINDRIEUX
Appellations anciennes : Croitriacum
1146,
Chindriou
XIVe
s., Chintriacum
1420.
Habitants : les
...
Population:
516 habitants en
1561,
871
en
1776,
1054 en
1783
, 1128 en
1801
, 1302 en 1861, 1167 en
1901,
825
en
1936,
805
en
1968,
800 en 1975 et
951
en
1982.
Altitude : 300 mètres
Superficie : 1642 hectares
A 30 kilomètres de Chambéry
Province de Savoie. A
la
Révolution
District de Chambéry, canton de
Ruf-
fieux,
puis
Province de Rumilly (1816-
1818) et de Savoie Propre, mandement
de
Ruffieu
x (1818-1860).
Judicature mage de Chambéry
Tabellion de Rumilly depuis
1697.
Diocèse de Genève, décanat de Cey-
zérieu du Moyen
Age
à la Révolution,
puis Diocèse de Chambéry et Genève
(1802-1820) et de Chambéry depuis
1820.
Hameaux et lieux dits
Les Collets+,
Les
Carrets
+,
Chef
lieu, avec
La
Tour, Champfleuri, Châ-
tillon, Chaudieu, Lachat, Chevigneu,
La
Combe+,
Les
Cordis
+,
les
Déprimaz
+,
Expilly, Les Goddards
+,
Groisin, Praz,
Les
Rattes+,
Partout,
Rigalet,
Vars,
Veraz
+,
Viuz.
Chindrieux épouse l'extrémité
nord
du lac du Bourget et
s'ét
end le long
du
Rhône à travers
un
vaste marais
jusqu'au
versa
nt
ouest de la montagne
du Sapenay, qui culmine à 950 mètres.
Sa situation géographique lui procure
un climat tempéré et
un
ensoleillement
exceptionnel. Le torrent de Vinant la
sépare de la commune de Ruffieux au
nord.
Par
le col
du
Sapenay (896
rn)
il
est possible
de
rejoindre Cessens en
Albanais.
La
région fut occupés
par
l'homme
s l'âge
du
bronze
:en
1864 fut décou-
verte une station lacustre
dan
s une anse,
à l'extrémité
nord
est
du
lac, entre
le
monticule s
ur
lequel s'élève le chateau
de Châtillon et le viaduc
du
chemin de
fer. A une profondeur de 2 à 4 mètres,
Le
la
c
du
Bourget à Chindrieux
348
deux sortes de pieux apparurent, sortant
de la vase, sur une longue
ur
de 80 à 1
10
mètre
s.
Il
s étaient inclinés à 45° vers
l'est. Les objets trouvés consistaient en
couteaux de fabrication locale à lame
ondulée, ornés de gravures sur la partie
supérieure, le dos et la poignée, en pote-
rie peinte
et
vases ornés par incrustation
de petites bandes d'étain. En
1968
on
découvrit une hache à douille de section
carrée, rattachée aux haches de type
armoricain, et
d'un
type pratiquement
inconnu dans les stations lacustres de
Suisse occidentale
ou
de Savoie. Elle
décèlerait des influences bretonnes. Une
céramique à marque de potier allobroge
SEVERINUS
dénote
l'occupation
romaine, ainsi que la
"Solitude",
dépo-
sée au Musée Lapidaire d'Aix les Bains.
Le cimetière de Chindrieux est situé
sur l'emplacement d'une importante
vi
lla gallo romaine, mais
il
a été miné.
On
y trouva des monnaies
et
un frag-
ment d'autel.
Seigneurs et châteaux
La commune abonde en châteaux et
maisons fortes. Le plus ancien est celui
de Chatillon,
dont
le lac
porta
le nom à
l'origine. Situé sur la pointe Nord du
Lac, chargé
de
la surveillance
du
trafic
portuaire, il fut construit en pierre cal-
caire et en tuf. Ses fortifications datent
de 1307, puis
il
fut agrandi et restauré en
1537
par
Louis de Seyssel. La
tour
octo-
gonale de la terrasse nord semble dater
de
l'époque
romaine. Dès le
Xe
s.
Cha-
tillon parait avoir été la principale se
i-
gneurie de la région. Elle appartenait à
la branche cadette de la famille de
Montluel.
Quand
la Chautagne fut divi-
sée en deux juridictions, en
1465
, Cha-
tillon fut attribué
au
fils
ainé de Jean de
Montluel
et
Chateaufort à Motz.
En
1477
Françoise de Montluel
apporta
en
dot
Chatillon à C
laud
e de Seyssel. Les
Seyssel le gardèrent
jusqu'en
1756, date
à laquelle ils le vendirent à un magistrat,
Joseph Rambert, qui agrandit le châ-
teau,
"l'embellit"
et aménagea ses ter-
rasses.
Il
en fut investi en 1757, mais à la
révolution, redevenu le citoyen Ram-
bert,
il
ne fut pas inquiété et put rester
sur place.
Ses
descendants sont les
Angle
jan
-Chatillon.
Au c
hef
lieu
il
reste deux châteaux,
La
Tour,
à gauche de la route venant
d'Aix et le château Journet. La
Tour
date
du
XIIIe s., de sa construction à la
révolution ce bâtiment appartint à la
famille de La
Tour,
nommée en
1264
.
Acheté comme bien national
par
un
avocat,
il
fut revendu à Hyacinthe Ram-
bert. La
tour
semble avoir été
le
siège de
la chatellenie de Chautagne et possédait
encore
il
y a très peu d'années des dizai-
nes de mètres cubes d'archives -rou-
leaux de parchemins
-qui
ont été déver-
sées dans
le
marais ou brulées sans autre
forme de procès, ce qui est bien regret-
table pour l
es
historiens locaux. Les Ser-
vices de la Démoustication
s'y
sont ins-
tallés.
Très. défiguré, le Château Journet,
converti en grosse ferme indivise mérite-
rait
un
meilleur sort.
Au
croisement des routes RN
491
et
RN 514,
le
charmant petit château de
Chaudieu enclos dans ses murs, appa-
raît dès 1356. Le chef de la famille qui
l'occupe est alors Natermerio de Chou-
dieu. Début XVIIe s. les Choudieu
s'é
teignirent et leurs rentes revinrent
aux seigneurs de Châteaufort. Puis les
terres furent partagées entre les sei-
gneurs de Mécoras et les Rubelin, bour-
geois de Rumilly établis en Chautagne
depuis peu. Choudieu, ou Chaudie
u,
appartint par la suite à François Man-
soz, fermier du marquis d'Yenne, à son
allié
le
docteur Carret de Chambéry, et
enfin à la famille de l'aquarelliste lyon-
nais Drevet.
Enfin Champfleury, bien méconnais-
sable, est à l'extrémité sud de la com-
mune, dominant le lac. Son seigneur est
au
XVe s. Claude Robert. Dès
1511
on
y
trouve l
es
Terrier. Au début
du
XVIIe
s., Pierre Becchi, dit de Caramagne, fer-
349
CHINDRII!UX.
CafO-RestA~nnt
de la Gare
Le hameau de la
ga
re
mier des revenus de Mécoraz en 1607,
épouse en secondes noces Françoise
Cochet, la veuve de noble Antoine Ter-
rier seigneur de Champfleury, et en
devient à son
tour
seigneur. A la révolu-
tion
le
domaine fut morcelé et vendu à
divers cultivateurs
dont
Claude Gruffat,
fermier
d'Hautecombe
et son frère.
A Viuz, le hameau qui jouxte
Ruf
-
fieux, une charmante demeure,
le
pavil-
l
on,
ne manque pas d'intérêt.
La
maison des Apôtres
Enigmatique, à l'orée du village de la
gare, cette maison présente une frise de
statues des 12 apôtres. Elle aurait été
édifiée au XIXe s. à la suite
d'un
voeu
de son propriétaire.
Le
prieuré et l'évolution de
la
paroisse
Dès 1145
on
connaît
par
une bulle du
Pape
Eugène III l'existence à Chin-
drieux
d'un
prieuré clunisien placé sous
le vocable de Saint Laurent, dépendant
350
du monastère de
Nantua.
Il
était habité
par
deux moines bénédictins, le prieur et
le
sacristain, et avait sous son patronage
trois églises : Chindrieux, Ruffieux et
Serrières. La première visite pastorale
connue date du 7 juin
1411
:l'évêque
de
Genève Jean de Bertrand constate
que
l'église est
d'une
extrême pauvreté.
En
1414 la paroisse compte 80 feux mais
elle
n'en
a plus que 60 en 1444. Cette
même année l'évêque ordonne dans
l'église plusieurs clercs appartenant à
des familles de Chautagne,
dont
certai-
Détail de
la
ferme des Ap6tres
-
nes accèderont plus tard à la noblesse :
Guigues Rossi, Amédée Bartholomé,
Pierre et Henri
de
Choudieu. La meil-
Jeure façon
pour
une famille
au
XVe s.
d'améliorer
sa
situation était souvent
d'avoir un prêtre parmi ses membres,
prêtre qui serait en rapport avec les châ-
teaux, comme leurs frères, devenus
notaires, parviendraient à devenir offi-
ciers des châteaux et obtenir quelquefois
des contrats d'arrière fief. En
1481
la
paroisse compte 70 feux et le prieur,
Louis
du
Clos, fait élever dans l'église
de Chindrieux une chapelle consacrée à
Saint André, qui sera encore annexée au
fief de la sacristie en 1516. A cette date,
l'église possède également une chapelle
de construction récente dédiée à Saint
Sébastien, appartenant aux seigneurs de
Chautagne, et une autre, sous le vocable
de Saint Antoine et Saint Blaise, qui a
pour patrons des parents
du
recteur,
Robert Terrier de Champfleury et
Ludovicus et Petrimandus Joguoz.
La
quatrième, consacrée à Saint Côme et
Saint Damien, saints très en vogue
au
début du XVIe s. car
il
s étaient l
es
patrons des Médicis, et que le
Pape
Léon X appartenait à cette famille, est
aux frères Alexandre et Jean du Clos.
Dès
1581
cette chapelle avait cessé
d'exister, remplacée
par
celle de Saint
Maurice apparte
nant
aux seigneurs de
Saint Maurice, les
du
Four de Valérieu,
successeurs des
du
Clos.
Le
23
novembre 1605 le futur Saint
François de Sales visite le prieuré rural
de Nostre Dame et Saint Laurent, tou-
jours dépendant de Nantua, le couvert
du prieuré
et
le plancher des chambres
demandent des réparations, ainsi que le
couvert de la nef, ses murs et ceux
du
clocher.
Il
y a 4 chapelles intérieures :
Saint André, unie
au
maitre autel, Saint
Maurice, Saint Antoine, et Saint Sébas-
tien, de la présentation
du
marquis
d'Aix,
c'e
st-à-dire des Seyssel. On
admet 5 personnes à la
to
nsure et 7 aux
ordres mineurs. En 1607,
par
contre, la
visite porte surtout sur la conduite scan-
daleuse des moines : le prieur est accusé
d'entretenir chez lui une chambrière et
de
"vaque
r plus à la chasse
qu'au
ser-
vice
divin",
d'avoir chez lui des chiens,
des oiseaux, de fort rarement célébrer la
messe et de ne pas faire les aumônes
qu'il devrait.
Quant
au sacristain,
il
ne
lèbre aucune messe mais aurait des
enfants naturels et débaucherait les filles
de la paroisse ...
Les désordres
se
poursuivent à
un
plus
haut
niveau, et, en 1630, le prieuré
est cédé, dans des conditions irrégulières
aux Bénédictins de Talloires. Talloires,
dépendant de l'abbaye de Savigny, était
1
'un
des monastères les moines
étaient le plus corrompus. Saint Fran-
çois de Sales voulut tenter
sa
réforme
avec le consentement
du
duc de Savoie
et
de
l'abbé
de Savigny. Les religieux
réformés de Talloires furent alors sous-
traits à Savigny et autorisés à former
une nouvelle congrégation : les
"béné-
dictins allobroges de 1 'Observance"
(Bref du pape Urbain VIII en 1624), à
condition de réunir 5 communautés en
Savoie.
Or
Chindrieux,
dont
le prieur
commendataire était désigné
par
la
Cour
de Savoie, était 1
'un
des plus
riches prieurés bénédictins de la région.
L'abbé
Louis de Gerbaix prenait l'habit
bénédictin à Talloires. En 1650, la
régente Christine
de
France fit nommer
comme prieur commendataire le célèbre
François Bertrand de La Pérouse, doc-
teur en Sorbonne, Doyen de la Sainte
chapelle de Chambéry,
l'un
des plus élo-
quents prédicateurs de son siècle.
Les visites pastorales de 1666 et 1679
sont interessantes : elles signalent 1 'exis-
tence des trois chapelles précédentes,
Saint Sébastien, Saint Antoine et Saint
André, et
d'une
quatrième consacrée à
Sainte Anne, créée
par
les seigneurs de
la
Tour.
L'évêque adresse une injonc-
tion
au
curé
pour
qu'il fasse régulière-
ment le cathéchisme aux enfants, mais
aussi, conformément aux instructions
synodales de Madame Royale (Jeanne
Baptiste de Savoie Nemours, alors
351
-
,.--
régente)
d'avoir
à tenir de "petites éco-
le
s"
.
Tandis que
Nantua
et Talloires
se
dis-
putaient le prieuré, les moines, souvent
très jeunes, recommençaient à donner
de déplorabl
es
exemples, et la rivalité
était grande entre eux et le curé. Les
archives
pa
ro
i
ss
iales s
ont
remplies de
doléances et de plaintes. s 1732 le
curé Jaquemard rédigea
un
journal
"manoeuvres des moines de Chindrieu,
moi présent, s
mon
arrivée dans ladite
paroisse
",
mais
il
est amus
ant
de remar-
qu
er
qu
e
ces
gens qui semblaient
se
détester,
pa
ssaient leur temps à souper
ensemble. L
'a
ttitude du
Con
seil syndi-
cal de Chindrieux
dan
s ces querelles
était variable, ce qui ne simplifiait
pa
s
les rapports.
La visite pastorale de 1767 indique
160
feux dans la paroisse, soit 900 habi-
tants (5,65 pers
onn
es
par feu),
dont
600
communiants. Les moines so
nt
partis,
l
es
4 chapelles existe
nt
toujours.
Peu après interviendront les édits
relatifs aux
aff
ranchissements. Celui de
1762 prescrit le rachat des servitudes
personnelles (taillabilité et corvées) et
celui de
1771
le rachat des servitud
es
réelles. De
1773
à 1792 la paroisse
se
libère donc des droits seigneuriaux : elle
versera 59 026
li
vres au prieuré, à Ram-
bert seigneur de Chatillon, l'abbaye
d'Hautecombe,
l'abba
ye
de Talloires, la
Ca
thédrale de Chambéry et cinq autres
seigne
ur
s laïcs
don
t les Dufour
de
Valé-
rieux.
A l'entrée de
l'
armée française en
Savoie, les princip
es
révolutionnaires
triomphent à Chindrieux, une munici-
palité
pro
visoire
s'é
tablit, qui demande
l
'a
utorisation de saisir les revenus du
prieuré
pour
faire face aux obligations
du prieur, qui
dut
émigrer
par
la suite.
Le curé, Blaise Clerc, refuse le serment,
mais,
trop
âgé
pour
émigrer, sera empri-
sonné à Chambéry, et l
es
bi
ens
confis-
qu
és
par
la Nation.
L'
ancien fief de la
sacristie, une maison
et
10
journ
aux de
terre, furent
ve
ndus 9000
li
vres au capi-
352
taine d'artillerie Pierre Marc Fortis, et
pa
ssèrent ensuite à son frère Amédée
Fortis. Le 27 thermidor
an
IV
, le prieuré
et son domaine furent achetés
par
un
agent
d'affaire
s de Rumilly, Je
an
Louis
Pelletaz
pour
27
000 francs et revendus
à des cultivateurs.
L'arbre de
la
Liberté
C'est en
1793
que se situe l'anecdote
suivante : l
es
habitants de Chindrieux
ayant érigé un '
'arbre
de la
Liberté'',
les
pa
triotes,
non
latinistes, contraignirent
le curé à en faire la bénédiction solen-
nelle. Il aspergea
don
c l'arbre
d'
eau
bénite en récit
an
t la formule consacrée
par
le rituel
pour
la bénédiction de
l
'e
ncens ... "
ab
illo benedicaris in cujus
honore cremaberis"
c'
est à dire :
"soit
béni par celui en l'honneur de qui tu vas
brûler" ...
Les bâtiments
du
prieuré et
de l'ancie
nne
église
Le prie
ur
é ancien, qui servit long-
temps de presbytère, déjà en mauvais
état, fut incendié en octobre 1872. On
lui adjoignit deux tourelles en 1874.
Il
est sit à gauche
de
l'an
cienne église,
dont
une partie a été transformée en
remise de la pompe à incendie.
Ce bâtime
nt
, d'origine
got
hique, sub-
siste en effet p
art
iellemen
t.
Son clocher
fut abattu en 1794,
et
le cu
mission-
naire Viviant la
trou
va en piteux état
lorsqu'
ilia
réconcilia en
17
97. Les murs
et les voûtes étaient à peu près en état, à
part
le
mur
de la grande porte et la par-
tie attenante à la voûte
"qui
souffre de
ce
que
le
clocher
att
igu
du
mur
de la
gra
nd
e porte, à laquelle
il
se
rt de pav
il
-
lon"
(comme
on
le voit enco
re
à
Motz)",
soit de chapiteau, en partie
abat
tu,
est
ab
solument
cou
vert".
En
1805 le maitre a
ut
el est dans un état
ce
nt,
co
mm
e celui
du
Rosaire, mais
les deux autels des chapelles particuliè-
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