Les bonnes adresses – 3
En préambule…
« Nous demandons à l’imprévisible de décevoir l’attendu1», écrivait René
Char. Je peux témoigner qu’écrire un guide de la voyance, rencontrer des pro-
fessionnels de haut niveau ne met jamais à l’abri des surprises de la vie !
Lorsque j’ai entrepris d’enquêter pour la nouvelle édition de ce guide, jamais
je n’aurais imaginé que des professionnels des arts divinatoires me donneraient,
avec une telle constance, autant de détails sur le tournant radical que prendrait
ma vie au fil des mois, des semaines et des jours qui allaient suivre.
Je les ai consultés au meilleur moment. Professionnellement, je venais de don-
ner une autre impulsion à mon activité, qui m’ouvrait de nouveaux débouchés.
J’avais quitté une entreprise dans laquelle j’étais salariée pour me lancer si-
multanément, en indépendante, dans trois branches différentes : la presse, l’édi-
tion, la communication. J’avais de multiples projets en tête, mais allait-il être
possible de les mener de front ? Pouvaient-ils tous aboutir ? Allais-je réussir à
gagner suffisamment ma vie pour m’adonner à mon activité de prédilection :
l’écriture de livres et de contes ?
Mes enfants étaient sur le point de prendre leur envol. Eux aussi nourrissaient
des rêves d’accomplissement personnel et professionnel. Allaient-ils les réaliser ?
Toute à mes occupations et préoccupations variées, je n’accordais pas trop
d’importance à ma vie affective. J’avais bien retrouvé un amour du passé, mais
il était marié et peu disponible. Qu’importe puisque du temps, je n’en avais
pas non plus.
1. Recueil Le Nu perdu.
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Préambule – Le Guide de la voyance
4– Les bonnes adresses
Tel était donc mon état d’esprit et ma situation lorsque j’ai abordé mes pre-
mières consultations.
Être à un carrefour de mon existence me plaçait dans la situation idéale du
consultant qui a besoin d’un éclairage pour savoir s’il a pris la bonne direction.
J’avais de vraies interrogations : elles me permettraient d’évaluer les réponses
qui devaient m’être données.
Mais mon seul avis ne suffisait pas pour rendre compte au mieux, avec le plus
de rigueur et d’honnêteté possibles, du travail des professionnels que j’allais
rencontrer.
Je ne le cache pas, c’est une tâche très ingrate que d’apprécier, comme je le
fais, la prestation de chacun. Il ne s’agit pas de décréter de façon simpliste que
la profession se partage entre « bons » et « mauvais » praticiens. Une consul-
tation est une rencontre entre deux subjectivités. Comme en amour, cela
« marche » ou cela ne « marche » pas. Il n’était donc pas question de m’en
tenir à mon unique expérience.
Alors, j’ai repris le courrier des lecteurs qui m’avaient contactée après la pa-
rution des guides précédents pour me raconter leurs consultations. Ils sont chef
d’entreprise, infirmier, designer, médecin, pharmacienne, professeur, galeriste,
ou dans le recrutement. Des métiers où l’on se doit d’être rigoureux, sérieux.
Comme tous me paraissaient sensés, je les ai rencontrés pour que nous puis-
sions confronter nos observations et nos ressentis. Ils m’ont fait un compte
rendu fidèle de leurs rendez-vous chez les voyants, astrologues ou numéro-
logues les mieux « notés » lors des précédentes éditions. J’ai ensuite livré à cha-
cun d’eux, en avant-première, les coordonnées des professionnels qui m’ont le
plus éblouie au fil de cette enquête.
Les tout « nouveaux », auxquels je voulais décerner trois ou quatre étoiles, ont
donc été consultés plusieurs fois, et de façon anonyme, par des personnes qui
n’ont rien en commun avec moi, hormis d’avoir rencontré le même praticien.
Ainsi pouvais-je me faire une idée plus équitable et plus objective de la presta-
tion de chacun.
J’ai tenu compte des appréciations de tous dans mes commentaires. Lorsque
des professionnels font l’unanimité, je le dis. Lorsqu’ils ont été décevants alors
que je les trouvais excellents, je ne le cache pas. Et lorsque certains ne m’ont
pas convaincue, mais ont donné satisfaction à d’autres, je le mentionne encore.
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Le Guide de la voyance – Préambule
Les bonnes adresses – 5
J’ai évité les cabinets de voyance qui pullulent sur Internet1, et qui font tant
de mal à la profession. J’ai préféré les praticiens qui exercent leur métier de
façon artisanale.
J’ai privilégié aussi les adresses qui se communiquent par le bouche-à-oreille,
mais j’ai consulté tout de même quelques professionnels qui avaient recours à
la publicité. Tous n’étaient pas décevants, et certains m’ont fait une consulta-
tion très honorable, voire excellente. J’ai tenu encore à faire figurer quelques
rares consultations ratées pour que vous puissiez disposer d’éléments indiscu-
tables de comparaison, puisque je cite dans ce livre des extraits, mot pour mot,
des consultations qui ont été faites.
Le but de cet ouvrage est de vous être utile en vous permettant d’aller à la ren-
contre du praticien qui vous convient, guidé par les étoiles et éclairé, je le sou-
haite de tout cœur, par mes commentaires.
1. Il existe sur Internet un site qui porte le nom de ce guide. Je n’en suis absolument pas responsable, et je déplore la
confusion que cela engendre. J’ai reçu des lettres et des appels de lecteurs ou de professionnels mécontents, les premiers
parce qu’ils ne comprenaient plus rien à ma démarche de journaliste, les seconds parce qu’ils ne voulaient pas y figurer.
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Le Guide de la voyance – Idées reçues
Les bonnes adresses – 7
Idées reçues
Nous avons tous l’esprit encombré par un bric-à-brac de notions, de préjugés,
de tabous, d’images. Autant d’épouvantails qui se dressent sur le chemin de la
consultation.
Sous des formes différentes, toutes nos idées reçues se ramènent à trois objec-
tions : « Tous des sorciers », « rien que des charlatans », « des diseurs de bonne
aventure ».
Ma voyante
est une sorcière
La confusion entre voyants et sorciers est tout à fait possible. Parce que le mot
« sorcier » fait vendre et fait de l’audience, on a pris l’habitude d’y caser tout
le monde : astrologues, envoûteurs, guérisseurs, mages, voyants. Pourtant, il
est extrêmement simple de faire la différence entre ceux que l’on nomme les
« sorciers » et les autres. Elle tient en un mot : « travaux ». Les annonces pu-
blicitaires que vous trouverez dans les magazines, et jusque dans votre boîte
aux lettres – les sorciers sont partout ! – détaillent le contenu de ces fameux
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Idées reçues – Le Guide de la voyance
8– Les bonnes adresses
« travaux occultes ». Grands classiques : le désenvoûtement, les retours d’af-
fection ou d’argent, les protections (réussite aux examens, en amour, en af-
faires...). Ceci pour la version bénéfique. Pour la version maléfique, renversez
la proposition.
Ces mages très spéciaux prétendent résoudre « tous les problèmes, même dés-
espérés, même incompréhensibles », « neutraliser l’adversité et les influences
néfastes », « surmonter, désagréger l’obstacle quel qu’il soit », « faire revenir
l’être aimé immédiatement, où qu’il se trouve », « provoquer et attirer les sen-
timents de considération », et protéger naturellement « contre tous les maux ».
Il est facile de comprendre pourquoi ils prolifèrent lorsque l’on sait que les tra-
vaux occultes représentent le plus sûr moyen de doper leur chiffre d’affaires.
Entre une consultation de voyance à 80 € et un désenvoûtement à 2000 € (en
liquide, bien sûr), beaucoup ont vite compris où se trouvait leur intérêt.
À leur décharge, il faut dire que la demande est extrêmement forte de la part
des consultants. Michel Goïoli, un voyant pas du tout sorcier, raconte le com-
portement stupéfiant de certains de ses consultants alors qu’il exerçait encore
dans le Berry : « Même si vous ne donnez pas dans les travaux occultes, les gens
vous prêtent malgré tout un pouvoir que vous n’avez pas. Pour acquérir un peu
de ce pouvoir-là, on m’a ainsi volé des jeux de cartes, des cartes de visite, des
stylos, et jusqu’au papier hygiénique dans les toilettes ! On a voulu me faire
venir pour des chèvres ou des vaches qui avaient leurs contractions plus tôt que
prévu. J’ai même reçu un jour une femme qui a mis à l’époque 8000 francs de-
vant moi en me déclarant : “Vous me faites mourir mon beau-père et ma belle-
mère pour que mon mari hérite. Puis mon père et ma mère, pour mon héritage
à moi, et enfin mon mari. J’ai calculé qu’une fois déduits les frais de succession,
le capital bien placé me permettrait de finir ma vie avec un bon revenu. Je vous
donnerai ces 8000 francs lorsque tout le monde sera mort.” »
Beaucoup vont consulter une voyante comme on va voir, dans les contes pour
enfants, la bonne fée ou la sorcière. Parce qu’elles auraient un pouvoir que les
autres n’ont pas et qu’elles mettraient à votre service. « Combien de consultants
sont déçus s’ils ne voient chez vous ni Christ, ni bougie, ni chouette », raconte
une voyante. « Une de mes consultantes a confié un jour à une de ses amies,
en sortant de chez moi : “ Mais ce n’est pas une voyante, on dirait une secré-
taire ! ” » La secrétaire de Yaguel Didier justement, une voyante pourtant très
« high society », entend régulièrement les consultants lui dire au téléphone :
« Vous avez de la chance, vous êtes assise à la droite du Seigneur », « elle doit
vous protéger », « à vous, il ne peut rien arriver ».
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