DOSSIER DE PRESSE
Jeudi 5 mars 2015
Centre de conférence EDOUARD VII
23, square Edouard VII
75009 PARIS
CONFERENCE DE PRESSE
La filière papier carton en mouvement :
Bilan et perspectives
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 5 mars 2015
Dossier de Presse
ESTIMATION RÉGIONALE DU NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS ET D’EFFECTIFS
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 5 mars 2015
Dossier de Presse
DES FACTEURS EXOGENES FAVORABLES, MAIS DONT LES EFFETS SONT POUR L’HEURE TRES LIMITES
Les instituts de conjoncture relèvent à juste titre que l’économie mondiale a bénéficié en 2014 d’un
« alignement favorable de planètes », grâce à l’action combinée d’une diminution du coût de
l’énergie, d’une stabilité du coût de matières premières, d’un affaiblissement de l’euro et de taux
d’intérêt historiquement faibles.
Ces différents leviers ont assurément eu un effet positif sur l’économie, mais leur impact direct sur
nos industries doit être relativisé.
Sur les marchés de l’énergie, l’événement marquant de l’année 2014 a été le plongeon du prix du
baril de pétrole, qui a été divisé par deux entre l’été 2014 et le début de l’année 2015. Cette évolution
majeure, qui n’avait pas été anticipée, a provoqué une baisse des coûts d’approvisionnement en
énergie des industriels.
L’impact direct de cette baisse a porté sur la réduction du coût du gazole, car peu d’entreprises de
l’intersecteur papier carton utilisent du fioul. Néanmoins, les sites dont les contrats
d’approvisionnement en gaz sont en partie indexés sur les produits pétroliers ont bénéficié d’une
réduction de leur facture énergétique. Sur les marchés de gros du gaz naturel, les prix spots de 2014,
influencés par des températures supérieures à la moyenne, sont en retrait de 20% par rapport à
2013. Pour les plus gros sites, dont les contrats sont indexés sur ces prix, cela a représenté une
économie substantielle.
Sur les marchés de l’électricité, les prix sont restés stables, dans un marché fortement influencé par
le mécanisme de l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH), dont le prix est fixé à
42 €/MWh depuis 2012. Dans ce domaine, l’écart de compétitivité entre la France et ses partenaires
européens, en particulier l’Allemagne, s’est détérioré.
En ce qui concerne le coût des matières premières, 2014 a été marquée par une assez grande
stabilité des cours des papiers récupérés, mais par une hausse significative du coût du bois, et des
tensions d’approvisionnement marquées de cette matière première au cours du premier semestre. Le
prix de la pâte à papier a été pour sa part globalement stable en devise américaine, mais assez
fortement haussier lorsque les cours sont libellés en euros.
Un autre élément marquant de l’année écoulée a été la dépréciation de l’Euro par rapport au
dollar. Même si cette dépréciation a un effet favorable sur l’économie française dans son ensemble
son impact est très variable sur les entreprises de l’intersecteur papier carton selon qu’elles sont plus
ou moins exposées sur leurs achats en zone USD. Ainsi, les entreprises acheteuses de pâte
marchande en zone USD subissent plutôt un effet négatif, tandis que celles ayant une part de leurs
ventes importante en zone dollar tirent profit de cette évolution de parité.
Enfin, la faiblesse des taux d’intérêt a eu un effet positif sur l’économie, mais un impact réduit
sur la décision des entreprises de l’intersecteur papier carton d’engager de nouveaux
investissements, surtout pour les secteurs qui sont surcapacitaires.
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 5 mars 2015
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UN VIRAGE ECONOMIQUE DE LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE DONT IL FAUT LOUER LES
INTENTIONS, MAIS QUI N’A PAS ENCORE PRODUIT D’EFFET SENSIBLE
Depuis janvier 2014, le Chef de l’Etat et le Premier Ministre affirment avec constance leur souhait de
renouer avec une politique de l’offre. Un des points d’orgue de cette nouvelle ligne de la politique
économique a été le discours de Manuel Valls lors de l’Université du MEDEF, qui reste évidemment
dans nos esprits.
Nous nous réjouissons de cette nouvelle ligne, et saluons les différentes mesures économiques qui
ont été adoptées, que ce soit le CICE ou le Pacte de responsabilité.
Il convient cependant de préciser que ces mesures ont eu un effet très limité en 2014.
Le CICE s’est élevé en 2014 à 4% de la rémunération brute versée au titre de 2013, plafonnée à
2,5 SMIC. Dans la mesure ce taux s’applique au salaire brut, et non à la masse salariale, et en
raison de l’effet de plafonnement à 2,5 SMIC, ce qui exclut une part non négligeable des salaires
dans l’industrie, le bénéfice réelle du dispositif est limité à 2% de la masse salariale. Pour les
entreprises industrielles, comme celles produisant des papiers et cartons, le poids de la main
d’œuvre dans la structure des coûts est relativement faible, car de l’ordre de 15% du coût de revient,
le bénéfice du CICE se limite donc à 0,3% de baisse du coût de revient total.
La réduction des cotisations sociales, la suppression de la C3S et la baisse de l’IS introduites dans le
Pacte de Responsabilité vont également dans le bon sens. Toutefois, et sans entrer dans le détail,
l’impact de ces mesures doit également être fortement nuancé. La réduction des cotisations sociales
est limitée par des dispositifs de plafonnement en fonction des niveaux de salaires, de sorte que cette
mesure ne bénéficie que peu aux activités industrielles, dont les niveaux de salaires sont supérieurs à
ce qui se pratique dans beaucoup de secteurs de l’économie. Outre cet effet, rappelons qu’il faudra
attendre plusieurs années avant que ces différentes mesures ne fassent pleinement sentir leurs
effets.
Plus fondamentalement encore, les outils économiques visant à renforcer la politique de l’offre sont
mis en place après un choc fiscal survenu à partir de 2011. En d’autres termes, le CICE et le Pacte
ne permettront que de revenir, à partir de fin 2015, à la situation de 2011.
Signalons également que la Loi Macron aura certainement un effet favorable sur l’économie, mais
que quasiment aucune des dispositions de ce texte de loi ne cible l’industrie, alors même que c’est
cette composante de l’économie nationale qui est la plus sensible à la concurrence internationale.
EN DEPIT D’AVANCEES DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE, DES MESURES LEGISLATIVES ET
REGLEMENTAIRES IMPACTENT NEGATIVEMENT LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES DE NOS
SECTEURS
Au sein du cadre général rappelé ci-dessus, nous déplorons une poursuite de l’augmentation de la
fiscalité frappant les facteurs de production.
Ainsi, les taux des taxes et redevances frappant les déchets et les émissions polluantes ne cessent
de croître. A titre d’illustration, les taxes applicables aux déchets industriels non dangereux mis en
décharge vont augmenter de 33%, ce qui représente pour l’industrie papetière environ 1 200 000 .
Dans le même temps, la taxe applicable aux installations classées (ICPE), qui avait fait l'objet
d'une tentative de suppression à l'automne par le Gouvernement, a finalement été maintenue et
même augmentée. Enfin, l’introduction de la redevance pour substances dangereuses dans l’eau
représente un surcoût d’environ 300 000 € pour l’industrie papetière.
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 5 mars 2015
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Concernant le soutien de la compétitivité hors coût, nous sommes très attentifs aux décisions qui
seront prises par les pouvoirs publics au sujet des soutiens financiers que l’Etat apporte aux Centres
Techniques Industriels. Pour mémoire, afin de soutenir l’innovation dans notre pays, le ministère en
charge de l’industrie accorde des moyens financiers à plusieurs de ces centres en France. Ces fonds,
qui sont destinés à favoriser la recherche collective sur des sujets qu’une entreprise seule n’aurait
pas la capacité de financer, permettent aux innovations de passer du laboratoire au pilote industriel. A
ce titre, ils sont indispensables pour accroître la capacité des deux centres techniques liés à nos
industries que sont le FCBA et le CTP. Dans ce contexte de volonté publique affichée en faveur de la
défense de la compétitivité de notre industrie, il nous semblerait paradoxale que ces soutiens
publiques soient fortement amputés, où même disparaissent.
Sur le plan des avancés législatives, nous nous félicitons du souhait des pouvoirs publics de mettre
en place des dispositions destinées à protéger les industriels intensifs en énergie. Le projet de loi sur
la transition énergétique acte ainsi le principe d’une réduction des tarifs d’acheminement d’électricité
et de gaz pour certaines catégories d’entreprise. Le projet de loi pour la croissance et l’activité, pour
sa part, vise à de faire bénéficier aux industriels de l’énergie d’origine hydraulique.
L’INITIATIVE PRISE PAR LE DEPUTE BARDY EST TRES POSITIVE, ET DEVRAIT, NOUS L’ESPERONS,
DEBOUCHER EN 2015 SUR DES MESURES NOTABLES
Le rapport du député Bardy, rendu public au deuxième semestre 2014, a été très positivement
accueilli par les fédérations professionnelles membres de l’intersecteur papier carton. Ce rapport
comporte en effet un ensemble de préconisations qui devraient permettre d’améliorer la compétitivité
de l’approvisionnement des papiers à recycler, tout en améliorant l’efficacité des schémas de collecte
et de tri et en gardant « sous-contrôle » les montants des éco-contributions acquittées par les
metteurs en marché des papiers graphiques ou des emballages en papier-carton.
Notre objectif est dans ce contexte de pouvoir donner au nouveau chargé de mission filière,
M. Redding, les éléments permettant de mettre concrètement en œuvre les propositions les plus
intéressantes du rapport Bardy.
Ces travaux permettront de renforcer encore la contribution de l’intersecteur au sein de l’économie
circulaire, et en cela de répondre aux attentes tant des pouvoirs publics français, que de la
Commission européenne, qui dévoilera courant 2015 de nouvelles orientations dans ce domaine.
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