GÉRER LE RISQUE DE SÉCURITÉ NUMÉRIQUE ET D’ATTEINTE À LA VIE PRIVÉE
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Les organisations devraient intégrer la gestion du risque de sécurité numérique dans leurs
processus de prise de décisions économiques et sociales et leur cadre général de gestion du
risque, plutôt que de l’aborder uniquement comme un problème technique.
La gestion du risque peut contribuer à améliorer la protection de la vie privée.
Les Lignes directrices de 2013 de l’OCDE régissant la protection de la vie privée et les flux
transfrontières de données à caractère personnel (Lignes directrices sur la protection de la vie privée)
recommandent également d’adopter une approche axée sur le risque pour mettre en œuvre les principes
afférents au respect de la vie privée et en améliorer la protection. Qui plus est, la gestion du risque
d’atteinte à la vie privée peut contribuer à l’interopérabilité des cadres de protection à l’échelle mondiale.
Toutefois, si le concept de gestion du risque n’est pas nouveau dans le domaine de la sécurité numérique, il
reste à déterminer comment le décliner dans celui de la protection de la vie privée et comment mettre en
œuvre une approche exhaustive de la gestion du risque afin de renforcer l’application des principes bien
établis, énoncés dans les Lignes directrices de l’OCDE.
Il convient de poursuivre les travaux afin de déterminer comment inciter les organisations à intégrer la
gestion du risque d’atteinte à la vie privée dans leurs processus de prise de décisions économiques et
sociales et leur cadre général de gestion du risque.
De nombreuses organisations tendent encore à aborder la protection de la vie privée uniquement par le
prisme de la conformité juridique, et non comme un risque économique et social et une question
stratégique susceptible de leur conférer un avantage concurrentiel sur le marché. Pour décider de l’angle
d’approche à privilégier, les organisations doivent tenir compte des objectifs socio-économiques qu’elles
se sont fixés. Comme il est d’usage pour tous les types de risques, le risque d’atteinte à la vie privé ne
devrait pas être évalué de manière isolée, mais au regard des avantages potentiels que l’on peut attendre.
Or un certain nombre d’avantages pourraient être concrétisés si la prise en charge du risque s’inscrivait
dans le cadre de gestion du risque économique des organisations et était intégrée au processus de prise de
décisions économiques et sociales.
Par ailleurs, les obligations de respect de la vie privée pourraient être complétées par d’autres mesures
visant à faire de la protection de la vie privée un élément de différenciation sur le marché, à savoir un
facteur concurrentiel que les entreprises pourraient utiliser pour se démarquer ; cela aurait pour effet
d’élargir le choix des individus sur le marché et d’élever le niveau général de protection. Dans l’idéal, le
marché devrait récompenser la gestion efficace du risque d’atteinte à la vie privée. À l’heure actuelle, on
dispose seulement d’observations fragmentaires sur les effets des manquements à la protection de la vie
privée sur le marché. D’autres recherches devront être menées pour comprendre quelles mesures fondées
sur le marché pourraient inciter les organisations à aborder la protection de la vie privée comme un risque
économique et une opportunité d’asseoir leur réputation, leurs revenus et la confiance dans le marché.
Les stratégies nationales pour la gestion du risque de sécurité numérique et la protection de la vie privée
peuvent favoriser la collaboration et le partage de connaissances.
La Recommandation relative au risque de sécurité et les Lignes directrices sur la protection de la vie
privée appellent à l’élaboration de stratégies nationales de gestion du risque de sécurité numérique et
d’atteinte à la vie privée qui soient souples, neutres sur le plan technologique, qui associent l’ensemble de
la société et soient appuyées au plus haut niveau du gouvernement. Le caractère ouvert et réticulaire de
l’écosystème numérique offre de nombreux avantages socio-économiques, mais peut rendre les appareils,
systèmes et réseaux plus vulnérables aux attaques et compromettre la protection de la vie privée. Il serait
impossible d’instaurer un environnement dénué de tout risque sans mettre en péril ces avantages. Par