GELIKO News 5/12 – octobre 2012
courait que l’Union suisse des
arts et métiers et d’autres op-
posants à la Loi sur la préven-
tion avaient réussi à inciter
plusieurs membres du Parle-
ment à rejeter la Loi sur la pré-
vention. Il est tout de même
étonnant que le pouvoir de
l’argent ait, en l’occurrence, été
plus fort que la raison.
L’Alliance dite «des milieux
économiques pour une poli-
tique de prévention modérée
AEPM» est composée à près
de 75% d’organisations pré-
sentant un lien direct ou indi-
rect avec l’industrie du tabac et
de l’alcool (production, com-
merce, publicité, distribution
finale). Sous la houlette de
l’Union suisse des arts et mé-
tiers, elle est parvenue à déso-
rienter suffisamment de
membres du Parlement qui,
par une campagne menée sur
le plan idéologique et avec les
habituels mots d’ordre, ont
finalement réussi à couler
l’ébauche de loi.
Les ligues de la santé réunies
au sein de la GELIKO sont très
déçues de cette décision néga-
tive et en prennent connais-
sance avec irritation. Les insuf-
fisances actuelles ne sont donc
pas résolues. Les débats au
Parlement ont pourtant claire-
ment démontré la nécessité
d’agir. Avec les autres organi-
sations rassemblées au sein
de l’Alliance pour la santé en
Suisse, la GELIKO va mainte-
nant analyser par quels autres
moyens on peut renforcer la
prévention et la promotion de
la santé en Suisse.
Le frein aux dépenses tiré par
le Conseil des Etats ne change
finalement rien à la véracité du
vieux dicton populaire : «Mieux
vaut prévenir que guérir!».
Compléments d’informations:
www.geliko.ch
www.alliancesuissesante.ch
Contact:
Il faut revaloriser la
réadaptation
oncologique
Journée «Réadaptation
oncologique – modèles de
soins en Suisse» - rétrospec-
tive
Pourquoi la réadaptation onco-
logique ne progresse-t-elle pas
en Suisse? Et comment faire
en sorte que les personnes
atteintes du cancer obtiennent
des offres de réadaptation
adaptées à leurs problèmes?
Plus de cent spécialistes et
personnes directement con-
cernées en ont discuté le 4
octobre 2012 à Fribourg, lors
de la Journée intitulée «Réa-
daptation oncologique – mo-
dèles de soins en Suisse».
Tout le monde a reconnu la
nécessité de revaloriser la
réadaptation dans la chaîne de
soins dispensés aux personnes
atteintes du cancer. Les parti-
cipants étaient invités par la
Ligue suisse contre le cancer
et l’association oncoreha.ch.
Des mandats politiques et
une tarification adéquate
En Suisse, plus de 37 000
personnes par année sont
confrontées au diagnostic du
cancer. Plus de la moitié sont
encore en vie cinq ans plus
tard. Cette situation met en
lumière des thèmes comme la
réadaptation oncologique et la
réinsertion professionnelle.
Pourtant, «les personnes qui
souffrent d’un cancer sont les
parents pauvres de la réadap-
tation», observe Jürg Ber-
chtold, médecin-chef du Ser-
vice Reha Chrischona au
Bürgerspital de Bâle. D’autres
voix se sont élevées, aussi
bien du côté des fournisseurs
de prestations que des per-
sonnes atteintes du cancer,
pour déplorer le manque de
sensibilisation au besoin de
réadaptation des patients,
même chez les oncologues
traitants, et la grande réticence
des caisses-maladie à l’égard
des mesures de réadaptation
oncologique. «Il faut des man-
dats politiques, des critères de
bonnes pratiques, des pro-
grammes ambulatoires aussi
pour les patients jeunes, des
cours de perfectionnement
pour les spécialistes et une
tarification adéquate», a souli-
gné le co-président
d’oncoreha.ch Stephan Eber-
hardt. Quant au Président de la
Société suisse des médecins-
conseils et médecins
d’assurances Jürg Zollikofer, il
a insisté sur la nécessité de
montrer de manière concluante
en quoi la réadaptation oncolo-
gique se distingue des autres
offres, afin qu’elle puisse être
financée en tant que discipline
indépendante.
Davantage de coordination
plutôt que des offres isolées
La responsable du projet Plani-
fication des soins du canton de
Berne Agnes Nienhaus a rele-
vé que si la réadaptation onco-
logique veut devenir une caté-
gorie à part entière dans la
planification des soins, il est
essentiel de ne pas développer
la réadaptation hospitalière
isolément, mais en lien avec
des offres ambulatoires subsé-
quentes. Un avis partagé par le
professeur Jakob Passweg,
Président de la Ligue suisse
contre le cancer: «Les offres
stationnaires et ambulatoires
sont complémentaires. En
Suisse, il existe des structures
et des compétences pour la
réadaptation sur lesquelles la
réadaptation oncologique peut
s’appuyer.» Salome von
Greyerz, responsable de la
Division projets multisectoriels
à l’Office fédéral de la santé
publique (OFSP), estime qu’il
faut clairement définir quels
acteurs assurent la coordina-
tion des différentes offres com-
prise dans le traitement des
personnes atteintes d’un can-
cer. Enfin, le Conseiller natio-
nal Jean-François Steiert re-