1 Infection avec plaque et vis - STA HealthCare Communications

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Diagno-photo
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Infection avec plaque et vis
Description du cas par Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste,
et Dr Jean-François Roussy, microbiologiste-infectiologue
Il s’agit d’une dame âgée de 56 ans qui est atteinte
d’une polyarthrite rhumatoïde grave (PR).
Trois semaines avant de nous être adressée, elle a
subi une correction de déformation articulaire, une
ostéotomie avec la mise en place de plaque et de vis.
La patiente présente une déhiscence de la peau
recouvrant la plaque. Cette déhiscence est accompagnée d’écoulement purulent situé au pourtour de la
plaque, écoulement dont la culture démontre la présence
de Staphylococcus aureus sensible à la cloxacilline.
L
a patiente présente une
déhiscence de la peau
recouvrant la plaque.
Quel est le diagnostic?
Un diagnostic d’infection du site chirurgical avec extension à la
plaque et à la vis mises en place lors de l’intervention est posé.
Quel est le traitement?
La durée du traitement est prévue jusqu’à l’exérèse de la plaque
et de la vis, et la fermeture de la plaie sur le premier orteil.
Cette fermeture se fera lorsque l’os du premier orteil sera
suffisamment consolidé pour permettre le retrait de la plaque et
de la vis.
Un traitement de céfazoline 2 g I.V. aux 8 h avec de la
rifampicine 600 mg per os 1 f.p.j. est mis en place.
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Diagno-photo
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T° et douleur testiculaire
Description du cas par Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste,
et Dr Jean-François Roussy, microbiologiste-infectiologue
Il s’agit d’un patient âgé de 47 ans, sans antécédent
notable, qui se présente à l’urgence pour une douleur
subite au testicule droit. À l’histoire, il avait noté depuis
quelques semaines une dysurie plus marquée avec une
persistance plus longue par comparaison à celle des
épisodes vécus occasionnellement dans les cinq dernières années.
À l’examen physique, sa température corporelle est à
38,5 °C, accompagnée d’une rougeur associée à l’œdème
scrotal droit et, surtout, une douleur importante à la palpation du testicule droit. Le toucher rectal nous indique
que la prostate a augmenté de volume. Le patient ne
ressent pas de douleur, et il y a absence de nodule à la palpation. Le reste de l’examen physique est peu contributif
à la raison de la consultation.
Une échographie testiculaire démontre un gonflement
testiculaire droit sans évidence de torsion. La culture
d’urines révèle la présence de plus de 108 bactéries/L
identifiées plus tard comme étant E. coli sensible à tous
les antibiotiques testés.
Quel est le diagnostic?
Le diagnostic d’orchi-épididymite droite est posé.
Quel est le traitement?
Un traitement avec ampicilline 2 g I.V. aux 6 h accompagnée
de gentamicine 5 mg/kg I.V. aux 24 h est entrepris.
L’amélioration clinique du patient après 48 heures ainsi que
l’obtention de la sensibilité du germe isolé lui permettent
d’être libéré avec un traitement de lévofloxacine 500 mg
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1 f.p.j. pour une durée de 28 jours puisqu’on soupçonne, du
fait des accès infectieux antérieurs moins graves, une
infection prostatique à bas bruit.
Un suivi de plusieurs mois avec culture d’urine en série
nous permettra de surveiller une récidive peu
symptomatique et de traiter à nouveau le patient avant
l’apparition d’une autre complication.
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Intubation
Description du cas par Dr Sami P. Moubayed, étudiant en médecine,
et Dre Lily H. P. Nguyen, otorhynolaryngologiste
Figure 1
Figure 2
Un garçon de 13 ans a déjà été blessé lors d’un accident d’automobile et a été intubé pendant neuf jours. Deux
semaines après son extubation, il présente un stridor inspiratoire progressif aggravé par l’effort. On ne constate aucune hypoxémie, fièvre ou toux. Les résultats de la laryngoscopie flexible sont normaux.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une sténose sous-glottique (Figure 1) accompagnée d’un granulome (Figure 2).
Quelle est la cause la plus probable?
Environ 90 % des cas de sténose sous-glottique sont attribuables à un traumatisme causé par une intubation endotrachéale1.
Une intubation à long terme cause une sténose sous-glottique chez 1 à 9 % de tous les enfants intubés2 en provoquant
l’apparition d’un œdème muqueux et d’un ulcère, et en entraînant une nécrose de pression et une guérison avec formation
de tissu de granulation3.
Comment cette affection doit-elle être prise en charge?
Un traitement au moyen de corticostéroïdes en inhalation diminuera probablement la gravité d’une sténose sous-glottique
aiguë. La plupart des granulomes peuvent être pris en charge de façon traditionnelle. En l’absence de réponse, une
bronchoscopie rigide doit cependant être réalisée afin d’évaluer la gravité de la sténose. De plus, le reflux gastrique accroît
la vulnérabilité de la muqueuse laryngée aux lésions. Par conséquent, on doit en tenir compte dans l’algorithme de prise en
charge.
Dans le cas présent, les symptômes ont complètement disparu après un traitement de cinq jours avec une solution buvable
à base de prednisone (1 mg/kg par jour) suivi d’un traitement au moyen de la fluticasone à raison de deux inhalations deux
fois par jour pendant trois semaines.
Références :
1. Holinger PH, Kutnick SL, Schild JA, et coll. Subglottic Stenosis in Infants and Children. Ann Otol Rhinol Laryngol 1976; 85(5 Pt.1):591-9.
2. Cummings, Charles W. Otolaryngology--Head & Neck Surgery, 4e édition, Philadelphia, Elsevier Mosby, 2005, 352 p.
3. Liu H, Chen JC, Holinger LD, et coll. Histopathologic Fundamentals of Acquired Laryngeal Stenosis. Pediatr Pathol Lab Med 1995; 15(5):655-77.
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Diagno-photo
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Lésion atypique
Description du cas par Catherine Tremblay, externe I, en collaboration avec
Dr Jacques Soucy, dermatologue
Un adolescent de 13 ans présente sur l’ongle de son
orteil une tumeur hyperkératosique rougeâtre,
d’évolution graduelle sur trois mois, sans histoire de
traumatisme unguéal.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une présentation atypique d’une verrue vulgaire
périunguéale révélée par l’analyse histologique. Les verrues
vulgaires résultent d’une infection virale des cellules
épithéliales de la peau par le virus du papillome humain (VPH)
de types 1, 2 ou 4. Des capillaires thrombosés se présentant
sous forme de macules noirâtres punctiformes à la suite du
rasage de la surface hyperkératosique sont caractéristiques
d’une verrue vulgaire. Il s’agit d’une particularité importante
pourtant absente dans le cas présent.
Quel est le diagnostic différentiel?
À première vue mépris pour un fibrome périunguéal, il en constitue le principal diagnostic différentiel dans le cas d’une
présentation semblable. Il s’agit d’une tumeur cutanée bénigne des tissus mous d’apparition le plus souvent secondaire à un
traumatisme unguéal. Cette lésion solitaire asymptomatique peut entraîner une compression de la matrice unguéale et se
présenter sous forme de dépression longitudinale de l’ongle ou sous forme d’onycholyse si la croissance se manifeste plutôt
en sous-unguéal.
Aussi nommé tumeur de Koenen, le fibrome périunguéal peut être retrouvé en association avec la sclérose tubéreuse de
Bourneville. Il en constitue un des critères diagnostiques majeurs avec les macules hypomélanotiques et la plaque sur le front.
La triade classique de la sclérose tubéreuse comprend les convulsions, un retard mental ainsi que des angiofibromes faciaux.
Un fibrome périunguéal peut être confondu avec un fibrokératome digital acquis, un exostose sous-unguéal et même un
granulome pyogénique s’il a récemment été irrité et associé à un saignement. Une dépression longitudinale de l’ongle est le
plus souvent secondaire à un kyste myxoïde. Chez l’adulte, il est important d’éliminer un carcinome spinocellulaire
périunguéal si la lésion semble inflammatoire et ulcérée, touchant plus fréquemment les ongles des mains.
Quel est le traitement?
De multiples traitements d’efficacité variable sont disponibles pour les verrues vulgaires tels que de l’imiquimod, des
solutions d’acide salicylée, de cantharidine ou de la cryothérapie. Dans le cas présent, une biopsie excisionnelle par rasage fut
une méthode simple et curative étant donné le diagnostic clinique de fibrome. Toutefois, l’analyse histologique s’est révélée
compatible avec une verrue vulgaire.
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5
Lésion sur le pouce
Description du cas par Dr Werner Oberholzer, médecin de famille
Un homme de 55 ans présente
une tumeur à croissance rapide
à la base du pouce. Il indique
qu’au départ, la lésion était
petite, mais que sa taille a rapidement augmenté au cours des
quatre dernières semaines.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une kérato-acanthome.
Quel est le traitement?
Il existe différentes options thérapeutiques pour ce
type de lésion :
• Chirurgie : une électrodessication et un curetage
ou une dissection simple sont efficaces en cas
de lésions de plus petite taille. Une excision doit
être envisagée en cas de tumeurs de plus
grande taille.
• Traitements topiques : 5-fluorouracile,
imiquimod ou résine de podophyllum.
• Injections intralésionnelles : interféron alpha-2a
et méthotrexate.
En quoi doit consister le
suivi de ce patient?
Les patients qui présentent ce type de lésion ou un
cancer de la peau autre qu’un mélanome, tel qu’un
carcinome spinocellulaire, la maladie de Bowen ou
un carcinome basocellulaire, présentent un risque
élevé de cancer de la peau subséquent.
L’éducation des patients, des examens de suivi
périodiques et un dépistage précoce des cancers de
la peau éventuels doivent être effectués.
Clinicien plus • mai 2013 31
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6
Douleur anale subite
Description du cas par Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste
Il s’agit d’une femme âgée de 56 ans, sans antécédent notable, sauf une histoire de douleur anale
antérieure qui s’est manifestée à quelques reprises
et qui s’est résolue d’elle-même chaque fois.
Depuis une semaine, cette femme éprouve une sensation de lourdeur anale d’apparition graduellement
importante, au point d’être quantifiée dans un ordre de
8 à 9/10 sur une échelle de douleur.
Une difficulté à la défécation caractérise également la situation de la patiente, qui ne fait pas de
température ni ne présente de symptômes digestifs,
urinaires ou génitaux.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une thrombose hémorroïdaire.
Quel est le traitement?
Un traitement avec des bains de siège et un anesthésiant
en application locale 2 f.p.j. a eu pour effet de soulager la
patiente dans les quatre jours suivants la consultation. Une
autre alternative thérapeutique serait l’extraction du
thrombus par une excision locale sous anesthésie.
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Plaques sur le tronc
Description du cas par Catherine Tremblay, externe I, en collaboration avec
Dre Hélène Veillette, dermatologue
Une femme de 25 ans présente des plaques érythématosquameuses annulaires, bien délimitées, polycycliques, asymptomatiques, à coloration centrale
plus pâle. Les squames sont disposées en périphérie
sur le versant interne de la bordure des plaques.
Depuis plus de 10 ans, les plaques se manifestent
majoritairement sur le tronc et se développent/se
répandent rapidement pour finalement être autorésolutives tandis que de nouvelles plaques apparaissent.
Quel est le diagnostic?
Figure 1.
Il s’agit d’un érythème annulaire centrifuge de type
superficiel, plus précisément d’un érythème figuré à
migration centrifuge avec guérison centrale d’évolution
rapide pouvant progresser vers des plaques annulaires
mesurant jusqu’à 12 cm de diamètre. Leur confluence peut
prendre une apparence circinée. La régression est
spontanée, mais les récurrences sont fréquentes.
Occasionnellement, elles sont associées à une infection
bactérienne ou fongique, à une maladie auto-immune ou
sont secondaires à un médicament. Mais, dans la majorité
des cas, elles sont idiopathiques.
Quel est le diagnostic
différentiel?
Figure 2.
Au cours de leur évolution, de multiples dermatoses
peuvent se manifester sous forme de plaques annulaires
telles que Tinea corporis, Erythema migrans (maladie de
Lyme), un psoriasis annulaire et un lupus érythémateux
subaigu de type annulaire.
Quel est le traitement?
Une culture fongique de squames a d’abord permis
d’éliminer une infection cutanée à dermatophytes. Une
biopsie incisionnelle par poinçon, quoique non spécifique,
renforce le diagnostic clinique. La forme superficielle
localisée peut répondre aux corticostéroïdes topiques de
puissance I et II ainsi qu’aux analogues de la vitamine D
topiques. Si les plaques sont présentes sur une surface
corporelle importante, la photothérapie peut être envisagée.
Clinicien plus • mai 2013 33
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Pied incommodé
Description du cas par Dr Simon Lee, dermatologue
Un homme de 43 ans, fervent adepte de squash,
se plaint de lésions au pied qui saignent et qui
persistent depuis six mois. Les lésions commencent à l’empêcher de pratiquer son sport. L’examen physique montre un nodule rouge, squameux et bien circonscrit de 1,5 cm sur la plante
du pied gauche.
[
Il] se plaint de lésions au
pied qui saignent et qui
persistent depuis six mois.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’un porome, soit d’une tumeur cutanée annexielle
bénigne et rare. Habituellement, les lésions apparaissent à
l’âge adulte sur les mains et les pieds. La race et le sexe ne
figurent pas parmi les facteurs de risque. Cette affection peut
être confondue avec des lésions plus graves comme un
mélanome acral ou un carcinome spinocellulaire. Un clinicien
astucieux saura toutefois la distinguer d’après la collerette
squameuse typique entourant la base de la lésion.
Quel est le diagnostic
différentiel?
Dans le diagnostic différentiel, on doit tenir compte du
mélanome acral, du carcinome spinocellulaire, des verrues
plantaires et du sarcome de Kaposi.
34 Clinicien plus • mai 2013
Quel est le traitement de choix?
L’excision constitue le traitement de choix tant pour le
diagnostic de la maladie que pour le soulagement des
symptômes. L’examen pathologique indique une prolifération
des cellules épithéliales évoquant une différenciation
canalaire d’origine apocrine ou eccrine.
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