80 Rev. sci tech. Off. int. Epiz., 16(1)
l'âge de 40 jours avec les souches pathogènes de virus de la
maladie de Newcastle (Essex 70 ou Herts 33).
Des prélèvements d'organes (muscles : cuisse et bréchet,
reins,
cœur, trachée, fèces) ont été réalisés à partir de quatre
sujets par groupe et ont été inoculés individuellement à une
série de cinq œufs embryonnés pour le réisolement du virus
d'épreuve du 41e au 46e jour d'âge.
Cette étude a montré que le virus pouvait être isolé à partir de
tous les organes testés. Le virus a pu être isolé dès le premier
jour suivant l'épreuve quels que soient les virus pathogènes
chez les animaux non vaccinés et ne présentant pas encore de
symptômes ; ces derniers sont apparus le troisième jour après
l'épreuve.
Chez les animaux vaccinés qui n'ont pas présenté de
symptômes durant les six jours d'observation après l'épreuve,
le virus a été isolé dès le deuxième jour pour le groupe vacciné
avec la souche La Sota et éprouvé avec la souche Essex 70,
ainsi que pour le groupe vacciné avec la souche HB1 et
éprouvé avec la souche Herts 33 ; par ailleurs, le virus a été
isolé le troisième jour pour le groupe vacciné avec la souche
HB1 et éprouvé avec la souche Essex 70. Chez les animaux
vaccinés avec la souche La Sota et éprouvés avec la souche
Herts 33, le virus n'a pas été isolé au cours des six jours de
l'expérimentation.
Ces résultats prouvent que le risque de transmission de la
maladie de Newcastle est évident et qu'il est plus important à
partir d'animaux vaccinés qu'à partir d'animaux non vaccinés.
En effet, le délai d'apparition des symptômes chez ces derniers
est très court et ainsi diminue les chances d'abattre des
volailles infectées.
Toutefois, le risque doit être relativisé voire minimisé par le
seul fait de l'application des directives communautaires au
regard de la maladie de Newcasde (8) et du commerce (7, 9,
10).
Enfin, l'éventualité selon laquelle des volailles seraient
abattues durant la période d'incubation de la maladie, que
cette dernière ne serait pas déclarée, et que les carcasses
contaminées correspondantes pourraient être achetées par un
consommateur, représente un risque mineur. De plus, la
probabilité selon laquelle ce consommateur donnerait des
morceaux de carcasse contaminée et non cuite à des volailles
vivantes est extrêmement faible, surtout dans un des pays de
l'Union européenne où la majorité de la population vit en
milieu urbain.
Les œufs
Les œufs pondus par des poules infectées peuvent contenir du
virus,
mais c'est principalement la surface de l'œuf qui est
contaminée par l'intermédiaire des poussières et des fèces,
elles-mêmes contaminées par le virus.
Les œufs de consommation, ou les produits dérivés des œufs,
représentent un risque à peu près nul de transmission de la
maladie à des volailles sensibles, en raison même de leur
destination.
Les œufs à couver des espèces poule, pintade, canard, oie,
caille, pigeon, faisan, perdrix et ratite pourraient représenter
un risque plus important. Toutefois, il n'a pas été démontré de
transmission verticale vraie, car les embryons meurent avant
éclosión (1, 2) et la désinfection pratiquée principalement au
formol après le ramassage des œufs, ainsi que l'application de
la réglementation européenne (6), annihilent le risque de
contamination par l'intermédiaire de la coquille.
Les autres produits
Les plumes, les os, le sang et les abats sont des produits qui
peuvent entrer dans la composition des aliments destinés aux
volailles. Le procédé de transformation de ces composants
comprend un traitement par la chaleur qui écarte tout danger
de contamination par ces produits, dans la mesure où il est
correctement effectué.
Les fientes
Les fientes de volailles peuvent être utilisées comme engrais
organiques. Il est évident que celles qui proviennent
d'animaux infectés contiennent du virus, généralement à un
titre élevé, qui peut persister longtemps dans ce milieu. Le
transport de fientes de volailles n'est pas réglementé
spécifiquement et peut donc représenter un risque important
d'introduction du virus dans une zone indemne, d'autant plus
qu'au niveau européen de tels transports sont courants et
concernent différents pays. Toutefois, en cas de foyer déclaré
de maladie de Newcastle, la réglementation concernant cette
maladie (8) s'applique et minimise ainsi le risque de
transmission du virus.
Il convient de rappeler ici l'épisode de maladie de Newcasde
survenu en Grande Bretagne en 1984/1985, dont l'origine a
été imputée à la contamination de l'aliment par des fèces de
pigeons sauvages infectés par le virus de la maladie de
Newcastle (4, 5).
Conclusion
Tous les produits avicoles (carcasses, œufs, plumes, abats,
fientes,
etc.),
s'ils
sont contaminés par le virus de la maladie de
Newcastle, représentent un facteur de risque de transmission
du virus de la maladie à des volailles sensibles.
Une gestion correcte des élevages, des couvoirs, des abattoirs
et des ateliers de transformation permet de réagir rapidement
en cas de suspicion de maladie de Newcastle, en appliquant
les mesures décrites dans la Directive communautaire relative
à cette maladie ; ainsi le risque de transmission du virus est-il
considérablement réduit.
En ce qui concerne la fabrication d'aliments destinés aux
volailles dans lesquels sont incorporés des plumes et d'autres
produits d'origine avicole, le risque de transmission est
négligeable, grâce aux traitements thermiques que ces
produits subissent.
Enfin, le commerce des produits avicoles au sein de l'Union
européenne et avec les pays tiers est soumis à des
réglementations qui minimisent les risques de transmission de
la maladie de Newcastle.