HydroGaïa 2016 - Salon International de l’Eau Le bassin méditerranéen, laboratoire d’expériences et d’initiatives dans la « Gestion des ressources en Eau dans le contexte des changements globaux » Les 25 et 26 mai 2016 - Parc des Expositions de Montpellier Jean JOUZEL, Prix Nobel, est l’invité d’honneur du salon HydroGaïa 2016 – jeudi 26 mai Climatologue et glaciologue français, directeur de recherches émérite au CEA, ancien directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace, Jean Jouzel est l’invité d’honneur du salon cette année. Il est l’un des climatologues et glaciologues les plus connus au monde, distingué par de nombreux prix : Médaille d’or du CNRS en 2002 avec Claude Lorius ; Prix Nobel de la paix en 2007 avec le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et Al Gore ; Prix Vetlesen en février 2012. Figure de proue des grandes réunions sur le réchauffement climatique et l’évolution de notre environnement, Jean Jouzel interviendra lors d’une conférence prévue le jeudi 26 mai 2016. « La problématique de l’eau est au cœur du développement du bassin méditerranéen » Quels sont les scénarios possibles du réchauffement climatique dans le bassin méditerranéen ? Jean Jouzel : « Les scénarios restent étroitement corrélés au scénario planétaire. Si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique, on peut anticiper une hausse moyenne des températures de 4 à 5°C sur le pourtour méditerranéen d’ici la fin du siècle. » Quelles seront les conséquences du réchauffement climatique sur la zone méditerranéenne ? Jean Jouzel : « Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de diagnostic très clair. On peut néanmoins anticiper une diminution des précipitations pouvant atteindre 30 à 40 %, accompagnée d’une augmentation de l’évaporation et du nombre de jours de vague de chaleur, ce qui entrainera de nouvelles contraintes concernant l’accès à la ressource en eau. » Quelles seront les manifestations du changement climatique dans le bassin méditerranéen ? Jean Jouzel : « Nous risquons alors d’assister à une augmentation des évènements extrêmes de types cévenols car ceux-ci sont influencés par le réchauffement de la Méditerranée. Le niveau de la mer devrait augmenter de près d’1 mètre sur certaines zones, ce qui peut s’avérer très problématique pour des régions comme la Camargue par exemple. La Mer Méditerranée devrait s’acidifier. En effet chaque année c’est plus d’un quart des émissions de CO2 qui est capté par les océans. Or ce phénomène entraîne une acidification des mers et des océans ; de fait le niveau moyen d’acidité pourrait doubler d’ici 2100 par rapport à sa valeur au début du siècle dernier, ce qui affectera les ressources halieutiques. » Le changement climatique va-t-il modifier l’aménagement du territoire en Méditerranée ? Jean Jouzel : « Oui bien sûr, si rien n’est fait le réchauffement climatique va altérer les débits en eau et modifier leur régularité ce qui aura des répercussions sur le développement de la biodiversité. Les espèces animales et végétales auront du mal à s’adapter et les rendements agricoles fléchiront. Les sols de type argileux seront fragilisés à l’issue de périodes de sécheresse prolongées et répétitives. L’augmentation du niveau de la mer et les menaces de submersion marine feront courir un risque à certaines villes portuaires. On peut s’attendre également dans des scénarios extrêmes, à des mouvements de population importants composés de réfugiés climatiques. L’urbanisme doit être impérativement repensé en fonction des variations du climat. » Les ressources en eau seront-elles affectées et dans quelle mesure ? Jean Jouzel : « La ressource en eau dans le bassin méditerranéen sera affectée par la baisse des précipitations, par l’augmentation de l’évaporation et la hausse de la demande. Le réchauffement climatique va altérer le cycle de fonte des neiges, par exemple au Maroc dans l’Atlas ou en France dans les Alpes, ce qui aura des répercussions directes sur l’agriculture irriguée. La problématique de l’eau est au cœur du développement du bassin méditerranéen. » Quelles sont les mesures ou solutions à mettre en œuvre dans le bassin méditerranéen pour lutter contre le changement climatique ou du moins limiter son impact ? Jean Jouzel : « L’approche concernant les solutions ne peut être que globale comme l’a démontré la Conférence de Paris. Son objectif est de limiter le réchauffement climatique et ses impacts. Il faut mettre tous les moyens en œuvre pour limiter le réchauffement climatique de la planète. A l’échelle méditerranéenne cela passe par un remplacement progressif des énergies fossiles par les énergies renouvelables. Le bassin méditerranéen a une carte à jouer car il dispose d’importants gisements en énergie solaire et éolienne. » HydroGaïa 2016 se positionne comme le carrefour de réflexions d’études et de propositions pour développer des solutions technologiques innovantes et faire émerger des nouveaux savoir-faire qui contribueront à la mise en place d’une meilleure politique de gestion de la ressource en eau, pierre angulaire de l’adaptation aux changements climatiques en cours. Preuve de son dynamisme, HydroGaïa s’apprête à accueillir près de 200 entreprises exposantes et 4000 visiteurs. Dédié aux professionnels, le Salon International de l’Eau HydroGaïa monte en puissance chaque année depuis son lancement à Montpellier en 2011 et a l’ambition de devenir, à court terme, la Water Week française. Organisé par Montpellier Events avec le soutien de la Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, le Pôle EAU, le réseau d’entreprises SWELIA, et Sud de France Développement, le Salon International de l’Eau HydroGaïa, a lieu à Montpellier au Parc des Expositions, Hall B2, les 25 et 26 mai 2016.