La strie olfactive médiale est composée de fibres venant du noyau olfactif antérieur situé dans
le pédoncule olfactif. Les fibres controlatérales atteignent le bulbe par la commissure blanche
antérieure. Des fibres ipsilatérales gagnent l'espace perforé antérieur les noyaux médians du
septum, la strie terminale.
La strie intermédiaire se termine dans le tubercule olfactif qui la prolonge. Des fibres
secondaires gagnent le noyau dorsomédian du thalamus, l'hypothalamus, le cortex
orbitofrontal, le cortex piriforme.
Le bulbe et le nerf olfactifs sont vascularisés par les artères ethmoïdales antérieures et
postérieures, branches de l'artère ophtalmique.
Sémiologie
Doty [97] a constaté que la qualité de l'odorat était meilleure chez la femme que chez
l'homme. Dans les deux sexes, les meilleures performances s'observent entre 30 et 50 ans,
elles diminuent après 60 ans. Le plus souvent méconnue l'anosmie est une découverte de
l'examen systématique. Souvent, le malade se plaint de troubles fins de la gustation (d'origine
olfactive) alors que les quatre perceptions élémentaires gustatives vraies (amer, acide, salé,
sucré) sont conservées. Pour explorer l'olfaction, on demande au sujet d'identifier les yeux
fermés des substances non irritantes (ammoniaque, acide citrique). Le café, le musc, le
phényl-éthanol n'excitent que les terminaisons olfactives. On explore chaque narine
séparément. Une étude quantitative précise peut être faite par un olfactomètre, rarement
utilisé. On peut déterminer un " seuil olfactif " et une " fatigabilité olfactive ".
Les perturbations qualitatives de l'olfaction, appelées parosmies ou cacosmies, quand elles
sont nauséabondes, sont fréquentes chez les sujets âgés déprimés. L'anosmie hystérique se
décèle par l'absence totale de perturbation du goût. Des hallucinations olfactives sont
fréquentes dans l'épilepsie partielle complexe, elles sont généralement critiquées par le
malade. Au contraire, dans la psychose hallucinatoire chronique, les hallucinations s'intègrent
dans un contexte délirant. La mémoire olfactive a des propriétés tout à fait différentes des
autres types de mémoire. En particulier, elle ne permet généralement pas le rappel vrai [69].
Étiologies des anosmies et des hyposmies
Ce diagnostic étiologique nécessite un bon examen rhinoscopique et une bonne imagerie des
diverses formations de la base antérieure du crâne.
• Il faut tout d'abord rechercher une rhinite, une tumeur des fosses nasales.
• Les fractures de l'étage antérieur de la base du crâne, en particulier de l'éthmoïde, de
simples traumatismes crâniens sans fractures s'accompagnent souvent d'anosmie par
étirements des filets du nerf olfactif immobilisés dans la lame criblée. La régression
complète s'observe dans 40 % des cas mais elle peut demander plusieurs années.
• Le bulbe olfactif et les filets du nerf peuvent être atteints par une méningite purulente
ou tuberculeuse, un envahissement néoplasique, une maladie de Paget.
• On peut observer une anosmie, parfois révélatrice dans les tumeurs de l'étage antérieur
de la base du crâne (méningiomes, tumeurs frontales médianes) de l'étage moyen
(craniopharyngiomes, adénome hypophysaire chordome, tumeurs du IIIe ventricule)
mais aussi au cours des anévrysmes des artères communicante antérieure et cérébrale
antérieure. L'encéphalite herpétique qui atteint avec prédilection le lobe temporal peut