SN GIZC Changements climatiques Ph2

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MATE
Elaboration de la stratégie nationale de GIZC
Les changements climatiques sur le Nord de l’Algérie
Mohamed Bourchef - CAR/PAP
1
Introduction
Le climat a toujours réglé le mode de vie des êtres vivants, y compris les humains.Au cours de
son histoire l'homme a su s'y adapter en exploitant les ressources naturelles desquelles il tire de
l'énergie et se nourrit. En outre, depuis un peu plus un siècle l'homme est devenu acteur de la
machine climatique. Par ses activités il modifie le climat. En changeant la couverture végétale
du sol, par exemple, il modifie ses capacités d'absorption et de reflection du rayonnement
solaire, et influe ainsi le bilan radiatif et hydrologique. En émettant des polluants il change la
composition chimique de l'atmosphère, et donc ses propriétés d'absorption des radiations
solaires ou du rayonnement terrestre. En particulier, l'augmentation de la concentration de
dioxyde de carbone due, en majeure partie, à l'utilisation des combustibles fossiles, augmente
l'effet de serre naturel et entraine une hausse de la température du globe.
Tout au long des années 80, les scientifiques ont été de plus en plus préoccupés par lamenace
d'un changement climatique dû à l'homme. La base scientifique de cette crainte aété renforcée
en 1990 par le premier rapport d'évaluation du Groupe d'expertsintergouvernemental sur
l'évolution du climat (GIEC) OMM-PNUE, et reconnue au plus haut niveau politique, dans la
Déclaration ministérielle de la deuxième Conférence mondiale surle climat (1990). Par la suite,
l’Assemblée générale des Nations Unies a lancé les processus qui ont conduit à la négociation
et à la signature de la Convention-cadre des Nations Uniessur les changements climatiques
(CCNUCC) au Sommet de la Terre à Rio, en 1992.
Le Quatrième Rapport du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat) conclut, sur la base des faits observés, que de nombreux systèmes naturels, sont touchés
par des changements climatiques régionaux, particulièrement par des augmentations de
température. Le réchauffement du climat est révélé par les changements concernant le niveau
de la mer, la couverture neigeuse, la superfecie des glaciers et les précipitations. Les
changements climatiques ont également eu des incidences importantes sur le système socioéconomique. En fait, notre vulnérabilité aux phénomènes climatiques s'accroît avec
l'augmentation des populations, l'urbanisation et notre dépendance croissante aux
infrastructures de transport, de communication et de distribution d'énergie. Dans ce contexte
l’Algérie et la région de l'Afrique du Nord est particulièrement sensible aux variations et
changements du climat.
Ce sont plutôt les phénomènes climatiques extrêmes qui affectent davantage l'écosystème et la
société. Au cours de ces dernières années les extrêmes climatiques ne cesse pas de battre des
records. Les canicules estivales en 2003 et sur l'Europe centrale et du sud-est en 2007, l'ouragan
Katrina en 2005, l'inondation en Grande-Bretagne en juin-juillet 2007, les vagues de froid en
Algerie en janvier 2005 et février 2012.
Tous ces événements peuvent, sans exagération, être qualifiés d'historiques, du moins à l'échelle
régionale. L'accumulation apparente des phénomènes extrêmes, provient-elle du hasard ou de
la variabilité naturelle ? ou peut-être représente-elle une tendance liée au réchauffement
climatique ? Selon le rapport du GIEC, depuis cinquante ans, des indices d'un changement pour
différents types d'événements climatiques extrêmes ont été détectées dans plusieurs régions du
monde.
2
I Problématique
Les changements climatiques est une réalité fortement ressentie depuis quelques années en
Algérie. Elle est très sensible à une variété de processus physique, chimique, et biologiques de
dégradation; et le changement climatique peut ajouter aux problèmes existants d’érosion et de
salinité des sols de dégradation des terres, de perte de la biodiversité de rareté de l’eau et de
désertification. Il y’aussi des préoccupatio
ns qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensification des conditions plus sèches
peuvent être accompagnées d’une expansion vers le nord de la désertification. De tels
changements constituent des menaces majeures à l’approvisionnement en eau, à la santé
humaine et à la production alimentaire.Le XXIe siècle sera caractérisé par une augmentation
des températures, de l’ordre de 4° (pour l’Algérie il et prévue une augmentation de l’ordre de
1° C à 1,5° C à l’horizon 2020) et une diminution des pluies de l’ordre de 15 à 20% (Source
GIEC).
Du fait que l’Algérie soit située dans le bassin méditerranéen, elle reste une région très
vulnérable aux changements climatiques et catastrophes naturelles. Les scientifiques estiment
que des pluies et des orages comme ceux qui ont caractérisé les régions de Bab El Oued le
(samedi 10 novembre 2001 et qui ont faits 800 morts et 180 disparus ainsi que de nombreux
blessés) et Ghardaïa (1er Octobre 2008) et qui ont faits également 40 décès seront de plus en
plus fréquents et violents et dangereux. Le XXIe siècle sera caractérisé par une augmentation
des températures, de l’ordre de 4° (pour l’Algérie il et prévue une augmentation de l’ordre de
1° à 1,5° à l’horizon 2020) et une diminution des saisons de pluies.
Le nombre de personnes exposées à des risques associés aux risques climatiques a augmenté
surtout en Afrique. On assiste également à une hausse notable du nombre d’événements
climatiques extrêmes qui vont des crues soudains de courte durée aux sécheresses à grande
échelle. Ces catastrophes d’origine climatique résultent de l’extrême variabilité du climat.
Autrement dit, chaque fois que nous sommes menacés par les vagues de chaleur, les
inondations, les orages accompagnés de vents violents, nous devenons vulnérables parce que
ces événements dépassent nos moyens. On doit d’attendre à un nombre plus accru de
phénomènes extrêmes sous le régime actuel de réchauffement climatique. Car ceux-ci sont à
l’origine des aléas climatiques que nous observons aujourd’hui.
En Algérie, il est admis que des mesures sont nécessaires pour améliorer la capacité à s’adapter à
la variabilité hydrologique et aux phénomènes extrêmes (inondations et sécheresses) observés
aujourd’hui dans des circonstances dynamiques (notamment les pressions actuelles dues à la
démographie, à l’économie, à l’utilisation des terres et au développement régional), de même que
pour réduire les vulnérabilités significatives de la société, de l’économie et de l’environnement aux
impacts futurs.
Pour prévenir les conséquences négatives du changement climatique sur l’économie et les
moyens de subsistance, l’Algérie doit intensifier son programme de diversification agricole de
manière à assurer son autosuffisance alimentaire et à contribuer durablement à la sécurité
alimentaire pendant les années d’éventuels événements climatiques exceptionnels.
Par conséquent, l’Algérie, doit accorder une plus grande importance à la gestion des risques
climatiques, car nous pensons que le changement climatique est l’un des facteurs qui influent
sur le developpement, et qu’il doit donc être mieux pris en compte pour permettre d’instaurer
le développement durable en Algérie. Nous craignons par ailleurs que le changement climatique
ne soit même accrue, et qu'il ne devienne une menace majeure pour les moyens d'existence et
le développement.
3
I.1Objectif de l’étude
Le changement climatique ne semble ni uniforme ni linéaire, posant ainsi de sérieuses
difficultés
de
prévision
à
court
terme
et
moyen
terme.
Face à cette évolution des risques, et à défaut d'être en mesure de prévoir l'évolution des
conditions climatiques, créer un outil qui aidera les maîtres à gérer les risques liés au
changement climatique. Cela, en identifiant les zones vulnérables en fonction de différentes
conditions climatiques, leur permettant ainsi d'anticiper les événements climatiques
dommageables et de lancer des actions de prévention.
La perspective de changement climatique majeur est une source de préoccupation
grandissante pour l’Algérie, extrêmement vulnérable aux variations et extrêmes climatiques.
Face aux changements climatiques établit, surtout au niveau de différents secteurs de
développement (ressources en eau, sols, agriculture, gaz naturel, maîtrise de l’énergie, santé).
Un besoin d’urgence de l’élaboration des scénarios d’adaptations à des éventualités très
alarmantes. Ces scénarios serviront d’outils d’aide à la prise des bonnes décisions de la part des
responsables
L’objectif premier de cette étude reste ainsi une meilleure compréhension de
l’aggravation rapide et intense des phénomènes météorologiques.
 Une meilleure connaissance de ces systèmes météorologiques et de leur
degré de sévérité, en mettant en relief dans certains cas de situation, l’ampleur
de la catastrophe et les conséquences dramatiques socio-économiques
auxquelles la région avait été soumise.
Le second objectif est d’en tirer les enseignements nécessaires dans une perspective de
renforcement des capacités d’alerte particulièrement dans le domaine des changements
climatiques.
 Elaborer une stratégie et un plan d’action pour lutter contre les impacts des
changements climatiques, tenant compte des vulnérabilités au CC et des besoins
et des objectifs de développement et du contexte climatique global et des
négociations internationales.
 Proposer un cadre de complémentarité et d’harmonisation des actions liées à la
lutte contre les changements climatiques, un outil de planification intégré dans
les plans de développement et aussi un outil approprié de sensibilisation
 Proposer en priorité des mesures d’adaptation capables d’anticiper et d'affronter
les risques et de réduire les vulnérabilités et des mesures d’atténuation
lorsqu'elles s’avèrent profitables économiquement et/ou socialement pour le
pays;
 La science comme outil d’aide à la décision(analyses et modélisation des impacts,
scénarios fiables.
 L’instauration d’un système d’alerte précoce et rapide multi danger (Sécheresse,
inondation, vagues de chaleur….). En outre, des systèmes d’observation viables sur
le long terme sont mis en place en vue de détecter et d’évaluer les incidences de la
variabilité, du changement climatique et de déterminer les mesures à prendre en
priorité pour les régions du pays les plus vulnérables à s’adapter.
4
Présentation de la zone d’étude
CHAPITRE II
II Présentation de la zone d’étude
II.1 Cadre géographique
L’Algérie de par son relief, sa morphologie et son climat impose une approche géopolitique qui
subdivise son territoire en trois grands ensembles : l’ensemble tellien et littoral, les hauts
plateaux et le Sahara. Dans le tableau qui suit, nous faisons un comparatif entre ces trois
ensembles du point de vue climatique.
Zones
infranationales
Précipitations
(mm)
Ensemble
tellien et littoral
400 à 1000
Ensemble hauts
plateaux et
steppe
Températures
(° C)
Min 2 à Max 30 Moy
17,5
Humidité
(%)
Moy 60 à 70
Evapotranspiration
(mm)
Min 30/40 Max
200/240
Min -2 Max 38 Moy 19
150 à 350
Min 45 Max 250
Moy 15
Tableau 1 ; Les deux ensembles géographiques de l’Algérie
Ces ensembles s’individualisent d’abord par le relief et la morphologie à partir des coupures
que constitue transversalement la chaîne tellienne accolée au littoral et la chaîne atlasique qui
borde plus au sud, les Hautes Plaines.
Limité à 4% du territoire national, l’ensemble septentrional (zone tellienne) est occupé,
pour l’essentiel, par les montagnes telliennes dont les deux chaînes sont confondues a
l’Est et, au contraire, nettement dédoublées au Centre et à l’Ouest (Zaccar et Atlas
Blidéen pour la chaîne Nord, Tessala, Beni-Chougrane, Ouarsenis, Titteri, Bibans, pour
la chaîne Sud). Les zones basses se limitent aux plaines littorales de diverses tailles.
(M’leta, Habra, Mitidja, Annaba) et aux plaines ou bassins intérieurs qui morcellent le
complexe montagneux (Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara, Cheliff).
Deux fois plus vaste (9 % du territoire national), le second ensemble concerne la large
Plate-forme des Hautes Plaines que limite au Sud l’Atlas saharien, les hautes plaines
constituent ainsi un large couloir dont la platitude d’ensemble facilite la circulation et le
passage, malgré les variations zonales des altitudes (800 m. en moyenne à l’Est, 400 m dans le
Hodna, 1100 m à la frontière marocaine). L’atlas saharien offre un relief plus simple et surtout
plus ouvert que son homologue tellien, sauf à l’Est ou tout en enserrant plus étroitement les
Hautes Plaines, ce relief s’affirme plus vigoureux avec le massif des Aurès- Nemenecha.
 Au-delà de l’Atlas saharien, il s’agit du troisième et plus vaste ensemble 87% du
Territoire national, soit l’espace saharien dont la morphologie générale relève directement du
bâti rigide du socle ancien (Fig 1).
5
Figure 1 : Les ressources naturelles :
Source ANAT
II.2 Un climat à dominante aride
Le caractère aride et semi-aride du pays, surtout la partie ouest (Fig 2)s’explique en
grande partie par le climat à travers la circulation générale atmosphérique, les grands ensembles
géographiques du pays et la latitude. La dorsale anticyclonique, fréquente sur l'ensemble
Maroc-Espagne en automne et au printemps, empêche l'occurrence des pluies. Les masses d’air
humides viennent plus du Nord Ouest ou du Nord que d'Ouest et donnent les pluies.
Figure 2 : Carte bioclimatique du Nord de l’Algérie Source ANAT
L'Atlas Tellien s’explique en grande partie par le climat à travers la circulation générale
atmosphérique, les grands ensembles géographiques du pays et la latitude. La dorsale
anticyclonique, fréquente sur l'ensemble Maroc-Espagne en automne et au printemps, empêche
l'occurrence des pluies. Les masses d’air humides viennent plus du Nord Ouest ou du Nord que
d'Ouest et donnent les pluies. L'Atlas Tellien, les Hauts Plateaux et l'Atlas Saharien ont une
orientation Ouest-Est avec un gradient marqué vers le Nord. La chaîne de l'Atlas Tellien
surplombe le littoral et reçoit, de plein fouet, les flux humides du Nord Ouest ou du Nord
beaucoup plus que ceux d'Ouest. Le Tell-Est est plus exposé à ces flux que le Tell-Ouest, car
ce dernier se trouve en position d’abri par rapport aux chaînes montagneuses du Rif Marocain.
L'Atlas Tellien fait écran aux plaines et bassins de l'intérieur du pays en empêchant les vents
humides d’y parvenir; les pluies moyennes annuelles varient entre 400 et 1200 mm. Ces pluies
sont irrégulières, souvent brutales avec de fortes intensités. Le contraste pluviométrique est
6
important et brutal en allant du Nord vers l'intérieur des terres. Au droit du Djurdjura : les
sommets peuvent recevoir jusqu’à 1400 mm par an alors qu’en contrebas au Sud, moins de 10
Km à vol d’oiseau, la vallée de l'oued Sahel reçoit à peine 400 mm. A latitude égale, il pleut
plus à l'Est qu’à l'Ouest. Les hautes Plaines reçoivent l'humidité des vents qui arrivent à franchir
les montagnes de l'Atlas Tellien. Ces vents sont beaucoup plus secs et ce d’autant plus que l'on
s’éloigne en direction du Sud. Ce qui fait que la pluviométrie diminue du Nord au Sud de cette
zone. L'Atlas Saharien constitue une véritable barrière de protection contre le Grand Erg
Occidental et le Sahara aride. Il joue également un rôle de régulateur thermique atmosphérique
car il temporise la chaleur des masses d’air chaudes qui viennent du Sahara par soulèvement
vertical et assèche l'air frais qui vient du Nord par l'effet de subsidence en direction du Sahara.
Le Sahara est caractérisée par une aridité extrême. Les pluies sont rares mais peuvent, par
moment, avoir un caractère brutal, torrentiel et dévastateur en emportant tout sur leur passage.
Ce phénomène est plus fréquent sur la zone présaharienne au Sud de L'Atlas Saharien et sur
l'extrême Sud dans le Hoggar. Les vents de sable sont fréquents et provoquent le déplacement
des dunes. A la sécheresse permanente du climat, s’ajoute le caractère quasi salin des sols.
II.2.2 Une forte température
La comparaison entre les courbes de températures moyennes thermiques de l’Ouest, du
Centre et de l’Est du Nord de l’Algérie montre des différences assez significatives. La
température moyenne du mois le plus froid (Janvier) de quelques stations de l’Ouest est de
11,4.C° à Ghazaouet et 12,5.C° à Mostaganem. Au centre, on trouve 10,0.C° auxstations
d’Alger Dar El Beida, de Chlef et de Tiziouzou. Dans la partie Est, on trouve par contre 6,2.C°
aux stations de Constantine et 7.1.C° et de Souk Ahras. (Fig. 3). En été, la température du mois
le plus chaud se situe généralement au mois d’Août, pour la partie Occidentale, on constate que
la station de Ghazaouet a enregistré 24,2.C°, Béni-Saf 25,0.C°, et Oran 23,3.C° . Dans la partie
Centrale, en trouve 25,5.C° à Alger, et dans la partie Orientale 25,4.C° à la station de
Constantine et 24,0.C° à Souk-Ahras. Ces valeurs indiquent une faible variation des
températures du mois le plus chaud.
Température en C°
38
MER MEDITERRANEE
Jijel
Alger
25
Oran
36
23
Chlef
MAROC
34
Annaba
Constatntine
22
TUNISIE
Boussaada
Tiaret
Tlemcen
Tebessa
Djelfa
20
Batna
18
16
32
15
Ain Sefra
14
30
-5
0 Km
0
5
222 Km
444 Km
10
12
Figure 3. Répartition spatiale de la température moyenne annuelle sur le Nord de l’Algérie
pour la période 1950-2005
II.2.3 Vulnérabilité au climat et à ses extrêmes
7
Une grande partie de l’Algérie est extrêmement vulnérable aux variations et extrêmes
climatiques, avec une sécheresse récurrente devenant un problème particulièrement grave. Les
débuts des années 1990 étaient, par exemple caractérisés par une sécheresse extrême qui a causé
pénuries d’eau et des mauvaises récoltes dans la région.
La vague de chaleur de l’été 2003, restera dans les annales climatiques de l’Algérie comme un
événement météorologique exceptionnel par sa durée (près de quatre semaines). Jamais les
précédents épisodes caniculaires n’avaient été aussi longs, et par son intensité. La vague de
froid du mois de janvier 2005, la neige est tombée en abondance, le 27 janvier, l'enneigement
a cependant concerné une plus grande partie du pays, sur le littoral du pays phénomène rare,
de la neige a même été observée par endroits sur les plages, même sur les dunes de Bechar
et de In Amenas. En novembre 2001, plus 800 personnes ont perdu leur vie à Bab El Oued du
fait des pluies et inondations catastrophiques.
Photo presse : Alger; Bab El Oued du 10 Novembre 2001
II.2.4 Une intensité maximale de la sécheresse estivale
La variation de l’intensité de la sécheresse estivale est estimée par le calcul des
surfaces limitées par l’intersection des deux courbes du diagramme Ombrothermique de
Bagnoles et Gaussen (Kadik.1998). Le calcul fait pour différentes stations a permis d’établir les
valeurs suivantes : (la surface est exprimée en mm2). Dans le littoral ouest et à la station de
Ghazaouet, on trouve une valeur de 426 mm2, Béni-Saf 435 mm2, Mostaganem 392 mm2, Ténès
383 mm2, et Cherchell 291 mm2. Dans le littoral centre la station de Bouzaréah a enregistré 310
mm2, Alger 316 mm2, Rouïba 320 mm2. Dans le littoral est on trouve 271 mm2 à Cap-Sigli, 243
mm2 à Béjaia, à Collo 278 mm2, El-Kala 271 mm2. Dans l’Atlas tellien et dans la partie ouest,
on trouve à la station de Mascara 385 mm2, Saida 343 mm2, Ghrise 454 mm2 et Ammi-Moussa
429 mm2. Dans l’Atlas tellien centre, la station de Médèa a enregistré 212 mm2, Boghar 270
mm2, Tizi-Ouzzou 270 mm2 et enfin Ain El-Hammam 233 mm2. Dans l’Atlas Tellien Est, on
a observé à la station d’El-Milia 247 mm2, Constantine 277 mm2, Guelma 272 mm2, SoukAhras 263 mm2. D’après le quotient et le climagramme pluviométrique d’Emberger calculé
pour la période 1913-938 (Kadik,1998) les stations du littoral Oranais s’intègrent dans une
ambiance plus sèche : semi-aride supérieure (Q2 compris entre 63 et 75), la variante thermique
quant à elle, est de type doux à chaud. Les stations du littoral algérois appartiennent dans leur
ensemble au bio-climatsub-humide supérieur ou moyen (Q2 compris entre 104 et 137), et la
variante chaude de celui-ci (m supérieur à 7.C°). Dans l’Atlas tellien Est, la station de
Constantine appartient à l’étage sub-humide inférieur frais (Q2 de l’ordre de 75 et m de 2,9.C°),
la (Figure 2.) permet de distinguer cinq grands domaines. Le domaine sub-humide, englobant
8
quelques îlots pleinement humides, couvre le NE : les précipitations sont supérieures à 600 mm.
Le domaine semi-aride couvre le Tell Oranais et les Hautes Plaines de l’Est, il est laminé à l’Est
par la descende en latitude du semi -aride, et la remontée de l’aride dans la cuvette du Hodna.
Enfin l’aride couvre tout le Sahara. De cette analyse émergent deux faits majeurs. D’autre part,
la disposition en bandes zonales WE, avec un gradient marqué vers le Sud : latitude et
continentalité l’expliquent. D’autre part, un net décrochement dans chaque bande, l’Est
apparaissant toujours plus humide que l’Ouest à latitude égale. L’alfa gagne presque jusqu’au
littoral Oranies, alors que les forêts de chaînes-liège s’épanouissent sur tous les massifs du Tell
Est.
Pluies (mm)
500
400
300
El-Kalla
Skikda
Jijel
1300
Constantine
Oran
M'sila
Tebessa
Ain Oussera
Beni-Saf
TUNIS I E
E
N E
A
R
E R
I T
D
Alger
E
R M
Ténès
E
M
1000
700
Tlemcen
200
MAROC
100
Djelfa
400
0
100
200
300
400
500
600
700
100
800
200
900
Km
100
1000
Figure 4 : Répartition spatiale des pluies sur le Nord de l’Algérie (1942-2004);(Medjrab. A,
2005)
II.3 Ressources en eau : une ressources rare, menacée et difficilement renouvelable
L'Algérie se situe parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques,
soit en dessous du seuil théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1 000 m3 par habitant
et par an. Si en 1962, la disponibilité en eau théorique par habitant et par an était de 1 500 m 3,
elle n'était plus que de 720 m3 en 1990, 680 m3 en 1995, 630 m3 en 1998. Estimée à environ
500 m3 à l'heure actuelle, elle ne sera que de 430 m3 en 2020 et serait encore plus réduite
ramenée aux ressources en eau mobilisables (CNES, 2000). Cette situation liée à la faiblesse de
la ressource, aggravé par la sécheresse, impliquera des conflits sérieux entre les différents
utilisateurs. Dans cette partie du territoire, les ressources en eau superficielles sont très faibles
et limitées essentiellement à la partie du flanc septentrional de l’Atlas ; les ressources
souterraines y sont par contre abondantes mais sont très faiblement renouvelables (nappes du
Sahara septentrional). Le potentiel des ressources en eau renouvelables est localisé dans le Nord
de l’Algérie qui englobe les bassins tributaires de la Méditerranée et les bassins fermés des
Hauts Plateaux. Les potentialités en eau du pays s'élèvent à environ 16,8 milliards m3, dont 80
% seulement sont renouvelables (70 % pour les eaux de surface et 10 % pour les eaux
souterraines) elles sont localisées dans la frange nord du pays. Les ressources non
renouvelables concernent les nappes du Sahara septentrional qui seraient exploitées comme un
9
gisement et qui se traduit par un abattement continu du niveau de ces nappes. Les écoulements
superficiels sont essentiellement concentrés dans la frange septentrionale du pays, s’étend sur
environ 300.000 km2, soit 13 % de la superficie du pays. Les régimes hydrographiques dans
cette zone soumis à un régime climatique méditerranéen semi-aride sont caractérisés par
l’extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des apports en eau, la violence et la rapidité
des crues et l’importance des transports solides. Schématiquement, les ressources en eau
superficielles décroissent du Nord au Sud, au fur et à mesure que croissent les ressources en
eau souterraines. Les eaux de surface figurent pour 32 % du bilan alors qu’elles constituent 80
% des ressources globales. Selon les estimations de l’Agence nationale des ressources en eau,
les volumes d’eau utilisés s’élèvent à environ 4 milliards de m3, soit près du quart du potentiel.
Le territoire national est actuellement subdivisé en cinq régions hydrographiques. Ce zoning
est opéré pour faire en sorte que les complémentarités de l’eau soient posées à l’échelle de
territoires physiques au sein desquels la relation ressources/besoins est établie. La disparité
spatiale des ressources en eau est un autre indicateur qui montre que les régions
hydrographiques Oranie,Chott-Chergui et Chéliff-zahrez qui correspondent à trois fois la région
Constantinois-Médjerdah-Mellègue en terme de superficie, ne représentent que 70 % en terme
de ressources en eau. Le Constantinois-Seybouse-Méllégue, bien arrosé et ou les précipitations
sont les moins aléatoires, constitue la région la plus riche en eau ; elle reçoit prés de 39 % des
écoulements annuels en eau de surface du pays. En revanche, la région Oranie-Chott-Chegui,
bien que plus étendue en terme de superficie (35 % environ de la superficie de l’espace Tellien),
ne reçoit à peine que 8 % des écoulements de surface totaux. Cette situation à laquelle il faut
ajouter l’irrégularité des écoulements dans l’espace et dans le temps, la capacité effective des
barrages ainsi que le niveau prélèvements des ressources en eau, est de nature à livrer une image
non déformée de ce qui existe comme potentialités. Les ressources en eausouterraines sont
alimentées par les précipitations grâce à la perméabilité des sols. Dans le Nord du pays, les eaux
souterraines sont estimés à 1,9 milliard de m3(ANRH,1993) qui hélas pour la plupart vont se
déverser dans la mer méditerranée. La répartition des écoulements superficiels est hétérogène
à travers le territoire national. Le Nord qui représente 7 % du territoire national, reçoit un
pourcentage très élevé de précipitations de l’ordre de 92 % du total. De même cette
hétérogénéité s’observe d’Est en Ouest dans le Tell, les Bassins du centre et de l’Est reçoivent
80 % de l’apport (Fig.5) tandis que dans la steppe et le Sahara les écoulements superficiels sont
extrêmement faibles, elles se présentent sous forme de crues épisodiques. Les débits sont
irréguliers dans l’année avec des étiages nuls et des crues de courtes périodes mais violentes,
causant une érosion à l’amont et des inondations à l’aval. L’irrégularité inter-annuelle est aussi
marquée. Les besoins en eau ont tendance a être à forte composante saisonnière : l’irrigation,
la population, ainsi que la part du tourisme concentré dans les zones littorales concourent à
déterminer une forte saisonnalité des utilisations de l’eau. A l’inverse de la variabilité
saisonnière des ressources : les demandes en eau sont maximales quand les ressources sont
minimales. Ce déphasage entre le régime des ressources et des demandes se produit également
à l’échelle inter-annuelle, ce qui accentue les risques de pénurie conjoncturelle.
10
Figure 5. Les régions hydrographiques de l’Algérie du Nord
II.4 Erosion très fort
Le second facteur qui menace les ressources en eau mobilisées est l’envasement des
barrages, causé par l’érosion hydrique accélérée qui touche essentiellement les terres en forte
pente, notamment celles des massifs Telliens dont le substrat est constitué de roches tendres.
Elle se manifeste par des rigoles et ravines parfois profondes sur tout le versant, avec
affleurement du substratum et une évolution en bad-lands (mauvaises terres). Actuellement
13.000.000 d’hectares sont touchés potentiellement par ce phénomène dont 4.000.000
d’hectares de manière grave et 53% de cette érosion affecte les terres labourables. On estime
qu’environ 20 à 30 tonnes par ha sont arrachées annuellement représentant une perte de 400.000
ha (B.N.D.E.R.1982). Les wilayas, de Sidi-Bel-Abbes, Mascara, Mostaganem, Chlef sont les
plus touchées.Les conséquences de l’accélération de l’érosion sur le plan physique se traduisent
par l’envasement des barrages et la diminution croissante des volumes d’eau mobilisables
sachant que la région d’étude contient 54 barrages en exploitation ou en construction
(capacité>10Hm3) implantés à l’échelle nationale. Pour donner une idée sur l’importance de ce
phénomène, nous citons l’exemple de trois anciens barrages : La retenue de Oued-Fooda qui a
vu sa capacité passer de 225 Millions m3 en 1932 à 180 Millions m3 en 1952 et à 143 Millions
de m3 en 1964. En 1974, le volume utile était de 110 Millions m3 et en 1999, le volume
régularisable est arrivé à 80 hm3. Le barrage de Fergoug (1906) situé à 18 Km au Nord-Ouest
de la ville de Mascara possède un volume de 18 millions de m3. Un relevé effectué en 1973
indique que ce volume a été réduit à 12,7 millions de m3, et un autre relevé bathymétrique
réalisé en mars 1983 donne seulement un volume de 3 hm3, le degré d’envasement pour ce
barrage est de l’ordre de 85 %. Enfin en 1989 la retenue ne pouvait contenir que 1,8 hm3, soit
un degré d’envasement de 90%. En ce qui concerne le barrage de Ghrib (1935), l’évolution des
réserves est également fort inquiétante et se traduit par une régression accrue de son volume
durant la période de 1935 à 1952. Le volume est passé de 280 à 228 Millions m3, soit une
décroissance de 3 Millions m3 par an et les réserves en 1974 étaient de 160 Millions m3.
(Sari.1977). En 1999, le volume régularisable est arrivé à 105 hm3 (A.N.B .1999). Le taux
d'érosion spécifique atteint en Algérie les valeurs les plus importantes d'Afrique du Nord,
dépassant 2000 Tonnes par Km2 et par an sur la plupart des bassins versants de l'Atlas Tellien.
Il atteint 4000 Tonnes par Km2 et par an sur la chaîne Dahra et 5000 Tonnes par Km2 et par an
sur le bassin très dégradé de l'Oued-Agrioun qui alimente le barrage d'Irhil-Emda (Demmak
1982). L'intensité du phénomène se manifeste essentiellement en période de crues. C'est ainsi
11
que les fortes crues de mars 1974 qui ont touché particulièrement la région algéroise ont
transporté en 3 jours près de 30 millions de tonnes de sédiments à travers les bassins côtiers de
l'algérois. Des concentrations supérieures à 200 g/l sont fréquemment observées lors des
violentes crues orageuses d'été et d'automne dans le bassin du Chéliff 390 g/l le 11-07-1997,
station Ammi-Moussa. L'infrastructure hydraulique algérienne est amputée chaque année d'un
potentiel de réserve équivalent à 20 millions de mètres cubes. (Demmak.1982).
Durant les 40 dernières années, on estime à 600 millions de mètres cubes, la capacité
perdue par envasement. En effet, si on admet que la durée de vie d'un barrage réservoir est la
période durant laquelle sa capacité est supérieure à 50 % de la capacité initiale, on constate que
la majorité des barrages algériens ont une durée de vie de l'ordre d'une trentaine d'années
(A.N.B.2002).
La saison hivernale froide et pluvieuse, les crues coïncident avec des versants saturés et
déblayés. L’activité érosive dépend alors des mouvements de masses et des sapements de berges
qui se produisent dans les zones mal protégés au bas des versants. On assiste alors pendant ces
crues à une croissance rapide du volume ruisselé et de la turbidité. Pour la crue du 17 avril 1979
à oued Medjerda supérieur, le débit liquide et la concentration enregistrés sont 8 fois supérieurs
aux Au plan de la répartition géographique de cette érosion hydrique qui touche essentiellement
l’Algérie du Nord, on note que :
 La région Ouest est la plus touché avec 43,6% de ses superficies totales érodées,dont
52% de SAU, 45% de parcours et 25% de forêts et maquis : les massifs telliens (BeniChougrane, Dahra, plateau de Mostaganem) sont les plus dégradés (60% des superficies), alors
que les massifs atlasiques bénéficient des substrats plus résistants, de pentes plus faibles et
d’une meilleure couverture végétale. (Fig 6).
 La région centre n’offre que 23% de surfaces érodées avec 22% de SAU, 38% de
parcours et 32% en forêts et maquis : les massifs du Zaccar et de l’Ouarsenis sont les plus
touchés du fait d’une lithologie tendre et de la faiblesse de leur couverture végétale.
 La partie Est qui bénéfice globalement de substrats géologiques plus résistants et d’une
Meilleure couverture végétale n’offre que 20% de surface érodées, dont 7% de SAU,
32% de parcours
Figure 6. Carte d’érosion de l’ouest et du Centre de l’Algérie
12
CHAPITRE III Etude des changements climatiques
Problématique des changements climatiques :
Introduction :
Notre planète s'est formé voilà environ 4,5 milliards d'années. L'être humain est présent
sur cette Terre depuis moins de deux millions d'années mais ce n'est que dans les 200 dernières
années qu'il a exercé une influence notable et à grande échelle sur le milieu naturel planétaire.
L'environnement a commencé à se dégrader au sein des peuplements humains et autour des
premières usines de la révolution industrielle mais, loin de ces endroits, la capacité de
purification de l'écosystème suffisait à limiter la plupart des effets de la présence humaine.
Toutefois, depuis la seconde guerre mondiale, cette situation a radicalement changé. La
croissance démographique exponentielle, les progrès technologiques fulgurants et
l'accroissement notable de la consommation en énergie comme ces matières premières font
jouer au genre humain un rôle où ses activités quotidiennes modifient dans leur intégralité des
systèmes globaux comme l'atmosphère et les océans, et ce à une vitesse que cette planète n'a
jamais connue auparavant. Avant d’entamer la notion de changement climatique, on va définir
certains concepts de base comme suit :
III. Rappel de quelques définitions
III.1 Le climat et le temps :
Le climat et le temps sont deux notions différentes. Le temps, c'est l'état de l'atmosphère
défini par les éléments météorologiques :la température, les précipitations (la pluie, la neige,
etc.), l'humidité, l'ensoleillement et le vent à un endroit précis.
Le climat, c'est l'ensemble des phénomènes météorologiques observés dans le passé et qu'on
s'attend d'observer encore sur une longue période. On peut le définir aussi comme « la
probabilité d’occurrence de divers états de l’atmosphère dans un lieu ou une région, au cours
d’une certaine période donnée. »[Gibbs ;1987].
Le climat a une influence sur tous les êtres vivants. Il régit le cycle biologique des
plantes et des animaux, influe sur leur croissance et leur vitalité et est un des principaux facteurs
qui déterminent leur répartition autour de la planète. Presque toutes les formes de vie sont
adaptées pour vivre dans une zone climatique particulière et relativement limitée.
III.1.2 Le système climatique
Le climat de la Terre est déterminé par des interactions complexes entre le soleil, l’atmosphère,
la cryosphère, la surface terrestre et la biosphère. Les conditions atmosphériques et le climat sont surtout
fonction du soleil. Le réchauffement inégal de la surface terrestre (plus élevé dans les régions équatoriales)
provoque de grands courants de convection à la fois dans l’atmosphère et dans les océans, et est donc une
cause majeure de vents et de courants océaniques.
Notre planète est entourée de cinq couches atmosphériques concentriques. La couche la plus
voisine du sol (troposphère) aune épaisseur moyenne de 10-12 km. C’est là que se produisent la plupart
des phénomènes météorologiques qui nous touchent. La couche suivante (stratosphère) s’étend jusqu’à
environ 50 km d’altitude. L’ozone stratosphérique absorbe la plupart du rayonnement solaire ultraviolet.
Au-dessus de la stratosphère, il y a trois autres couches : la mésosphère, la thermosphère et
l’exosphère.
En tout, ces cinq couches atmosphériques diminuent environ de moitié le rayonnement solaire
qui atteint la surface terrestre. En particulier, certains gaz à effet de serre, présents à l’état de
13
concentrations-trace dans la troposphère (notamment vapeur d’eau, dioxyde de carbone, oxyde nitreux,
méthane, hydrocarbures halogénés et ozone) absorbent près de 17% de l’énergie solaire qui la traverse.
Une grande partie de l’énergie solaire qui atteint la surface terrestre est absorbée et émise à nouveau sous
forme de rayonnement de grande longueur d’onde (rayonnement infrarouge). Une partie de ce
rayonnement infrarouge est absorbée par des gaz à effet de serre dans la troposphère et cause un
réchauffement additionnel.
III.1.2.1 La variabilité climatique :
Elle est représentée par les déviations des valeurs des évènements observés par rapport
à leur valeur moyenne pour l’état climatique contemporain.
III.1.2.2 Changement climatique :
Les changements climatiques sont décrits de façons différentes selon les auteurs.
Souvent le changement du climat dénote une variation due a l’intervention humaine alors que
le climat varie d’une façon naturelle sous l’influence de différents facteurs climatiques. On peut
citer les facteurs astronomiques, les facteurs géographiques (relief, océan), les facteurs
météorologiques (centre d’action). Aujourd’hui, l’homme est devenu un facteur de climat non
négligeable par ces actions industrielles.
III.1.2.3 Prévision du changement climatique :
Comment les scientifiques peuvent-ils prévoir les effets à long terme du changement
climatique, alors qu'on a encore beaucoup de mal à prévoir quotidiennement le temps qu’il
fera?. C’est à cause de la variabilité locale des conditions météorologiques que les prévisions
du temps semblent imparfaites; les modèles du changement climatique ne tentent pas d'effectuer
de telles prévisions détaillées et axées sur un lieu donné.
Il existe deux grandes méthodes de prévision du changement climatique possibles; la première
est celle des analogues, qui consiste à comparer les conditions climatiques et hydrométriques
passées et actuelles, et l'autre, beaucoup plus courante, fait appel à la simulation mathématique
du climat (modèles climatiques) qui sont des modèles de circulation générale (MCG)).
III.1.2.4Les causes des changements à l'échelle du globe :
Ces modifications ne sont toutefois pas toutes causées par les êtres humains. Des
phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques peuvent provoquer des changements
soudains dans les systèmes planétaires. Par contre, les bouleversements engendrés par l'espèce
humaine peuvent être catastrophiques et avoir des impacts à l'échelle du globe(inondation,
sécheresse).
Les changements à l'échelle du globe comprennent le réchauffement de la planète,
l'affaiblissement de la couche d'ozone, la déforestation et le transport à grande distance de
polluants atmosphériques.
III.1.2.4.1Les causes naturelles susceptibles d’affecter le climat :
Les variations de l’activité solaire, une cause directe de variation climatique, pourrait
être expliquée par la variabilité de l’émission solaire. On a montré, il y’a quatre milliards et
demi d’années, au moment ou naissait le système planétaire, que l’énergie émise par le soleil
était environ les 3/4 de sa valeur actuelle. [Gilliland,1989] . En plus de ce facteur astronomique
précité, le climat d’un lieu comme nous l’avons déjà mentionné, dépend également de facteurs
géographiques comme la latitude, l’éloignement à la mer et l’altitude ; l’évolution de ces
facteurs étant elle-même liée à la tectonique des plaques(dérive des continents, mouvement des
pôles et expansion des fonds océaniques).[Ruddimman et Raymo , 1988 ; Kutzbach et al.
,1989].
14
On peut aussi citer le rôle important que joue la masse océanique dans les interactions océan
atmosphère et qui explique certains phénomènes tel que ENSO,et ONA. Les éruptions
volcaniques importantes (Tambora 1815 ; Krakatoa 1883) sont capables d’injecter dans la base
stratosphère d’énormes quantité de poussière, de cendre, de pierres et de vapeur d’eau qui
peuvent séjourner pendant plusieurs années ; le voile de poussière ainsi formé peut provoquer
une décroissance de la température moyenne au sol et une augmentation en altitude. En effet
selon plusieurs spécialistes, le climat du quaternaire, ère des glaciers serait expliqué par une
épaisse couche d’aérosols et de poussière qui a enveloppé le globe.
III.1.2.4.2 Les causes anthropiques:
Le facteur qui reste le plus préoccupant aujourd’hui est l’influence de l’homme sur le climat,
qui tient sa place dans les débats continus sur l’actuel changement climatique survenu sur
plusieurs points du globe.
III.1.3 Effet de serre:
Ce phénomène est provoqué par la progression des émissions de gaz issus d'activités
humaines: on peut citer
le gaz carbonique (C02), provenant de la combustion du pétrole et du
charbon qui constituent actuellement plus de 65 % des sources
d'énergie auxquelles les humains ont recours.
le méthane (CH4), issu essentiellement des activités agricoles.
La terre absorbe environ 50 % de l'énergie que lui envoie le soleil. Cette énergie permet à notre
planète de se réchauffer. L’atmosphère se présente alors comme un "couvercle" constitué de
vapeur d'eau et de gaz. Couvercle indispensable qui agit un peu comme une serre agricole ; sans
0
cet effet de serre, la température moyenne de notre planète descendrait à –18C , mais les gaz
issus des activités de l'homme viennent renforcer et faire grossir cette couverture naturelle. Ce
qui résulte une augmentation de la chaleur. C’est probablement l’homme par ses activités
industrielles de plus en plus importantes qui accentue le réchauffement de la terre.
Lorsque les rayons du soleil entrent dans l’atmosphère, une partie d’entre eux réussit à passer
au travers. Ces rayons qui atteignent le sol le réchauffent tout au long de la journée.
L’atmosphère emmagasine cette chaleur pour que la terre se maintienne à une température
modérée
pendant
la
nuit.
Par contre, le sol qui reçoit les rayons du soleil les modifie en rayons infrarouges. Ces rayons
sont retournés vers l’espace. L’atmosphère réfléchit une partie de ces infrarouges qui restent
près du sol et qui augmentent la température. C’est cette accumulation de chaleur qu’on appelle
15
l’effet de serre. L’atmosphère conserve la chaleur, de la même manière que les vitres d’une
serre ou encore que le toit d’une voiture laissée longtemps au soleil.
Figure 7 : Effet de serre
III.3 Les prédictions pour le XXIe siècle
L’effet de serre est un phénomène naturel, qui résulte de la présence dans l’atmosphère de gaz
absorbant le rayonnement infrarouge thermique émis par les surfaces terrestres, et sans lequel
la température moyenne du globe s’établirait aux alentours de –18°C au lieu de + 15°C. C’est
l’observation, au début des années 70, d’une augmentation notable de la concentration de
certains de ces gaz à effet de serre (GES), en lien évident avec l’activité anthropique, qui a
conduit à envisager l’éventualité d’un changement climatique par le renforcement induit de
cet effet de serre. Au premier rang de ces gaz figure le dioxyde de carbone CO2, dont le niveau
actuel avoisine les 370 ppm (parties par million), contre 260 à l’époque préindustrielle, et qui
devrait atteindre de 450 à 1 000 ppm à la fin du siècle, suivant l’évolution des
politiquesénergétiques. Depuis la prise de conscience de cette influence de l’homme sur le climat
global (qui n’est d’ailleurs qu’une des composantes de ce qu’on dénomme changement global),
les prévisions des spécialistes du climat se sont progressivement à la fois affinées et affermies,
au travers des rapports successifs du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat,
GIEC (Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC, en anglais).
A la fin du siècle, les modèles prévoient des concentrations atmosphériques en
CO2situées entre 540 et 970 ppm, à comparer avec une concentration avant la révolution
industrielle de 280 ppm et avec une concentration actuelle d’environ 367 ppm. L’accroissement
moyen de la température de surface est estimé devoir être de 1,5 à 6°C de 1990 à 2100. Cette
augmentation serait sans précédent dans les 10 000 dernières années. Il est presque certain que
toutes les surfaces continentales se réchaufferont plus rapidement que la moyenne,
particulièrement celles situées à haute latitude en saison froide. Une élévation du niveau
des mers de 0,14 à 0,80 m est prévue de 1990 à 2100, ce qui est deux à quatre fois le taux
observé pendant le XXe siècle. En revanche, une perte majeure de glace de l’Antarctique et
16
une élévation accélérée du niveau des mers sont maintenant jugées comme très peu
probables au XXIe siècle.
Une comparaison des scénarios les plus récents d’évolution de la pluviométrie saisonnière
dans 32 régions du monde faite par le groupe II de l’IPCC montre une tendance à
l’augmentation pour l’Europe du nord (0 à +3% par décennie) au printemps, à l’automne et en
hiver. En revanche, pour la zone Europe du Sud et Afrique du Nord, les modèles prédisent
une réduction de la pluviométrie estivale (de –0,2 à –6% par décennie), qui pourrait
également intervenir en Europe du Nord (de –1,8 à +0,8% par décennie). Une tendance
similaire à un assèchement estival se retrouve dans les simulations concernant d’autres
régions de l’hémisphère Nord (Amérique du nord, Chine, Méditerranée), même si cette
tendance est loin de constituer une certitude.
Les conclusions de l’IPCC concernant les tendances observées et prévues pour différents
événements climatiques extrêmes peuvent être classées selon leur niveau de probabilité. On
retiendra parmi les conclusions très probables (à plus de 95%) : une augmentation des
températures maximales et de la fréquence des jours chauds, une augmentation des
températures minimales et une diminution de la fréquence des jours froids (ou encore des
gelées). Les conclusions probables (probabilité supérieure à 2/3) concernent une diminution
de l’amplitude thermique journalière, des précipitations plus fréquentes et plus intenses, des
vagues de chaleurs plus fréquentes et, inversement, des vagues de froid moins fréquentes, une
augmentation des épisodes de fortes pluies hivernales et, enfin, une augmentation de la
fréquence des sécheresses estivales dans les régions continentales situées à des latitudes
intermédiaires. Enfin, la vitesse maximale du vent, ainsi que l’intensité des précipitations,
devraient augmenter lors des cyclones tropicaux.
Figure 8 :Évolution de l’atmosphère terrestre au Quaternaire
Source GIEC
La teneur atmosphérique en CO a augmenté de 31% depuis 1750, la teneur actuelle n’a
2
jamais été dépassée durant les derniers 420 000 ans, ni même vraisemblablement durant les
derniers 20 millions d’années.De plus, le taux d’augmentation de la teneur en CO
2
atmosphérique a été en moyenne de 1,5 ppm (0,4%) par année (variation de 0,9 à 2,8 ppm)
durant les deux dernières décennies; un tel taux d’augmentation ne s’est pas produit durant au
17
moins les derniers 20 000 ans.On évalue que trois-quarts des émissions anthropiques de CO
2
dans l’atmosphère durant les derniers 20 ans sont dus à la consommation des combustibles
fossiles, le quart restant est dû en grande partie au changement de pratiques dans l’utilisation
des terres, en particulier la déforestation.
Présentement, l’océan et les continents captent ensemble la moitié seulement des émissions
anthropiques de CO , la teneur atmosphérique en CH a augmenté de 151% (soit 1060 ppb)
2
4
depuis 1750 et continue d’augmenter. La teneur actuelle n’a pas été dépassée durant les derniers
420 000 ans. Un peu plus de la moitié des émissions de CH sont anthropiques (combustibles
4
fossiles, ruminants, rizières).
III.3.1 Les évolutions récentes à l’échelle globale
L’analyse de séries historiques provenant de milliers de stations réparties sur l’ensemble du
globe a nécessité la mise en œuvre de procédures complexes d’homogénéisation (pour
prendre en compte les problèmes causés par les évolutions techniques des stations et des
capteurs, ainsi que des changements de site ou d’environnement de ces sites). C’est donc
seulement depuis quelques années qu’il a été possible d’établir sans ambiguïté les éléments
suivants (voir le dernier rapport de l’IPCC en 2001, repris par Salinger 2005)
Pour la température, un réchauffement de l’ordre de 0,6 °C depuis 1860, la date la plus ancienne
pour laquelle des données suffisantes existent à l’échelle du globe. Le réchauffement du XXe
siècle est probablement le plus important de ceux constatés depuis les dernières mille années, et
la dernière décennie est la plus chaude de toutes celles considérées :2001-2011 : décennie « la
plus chaude jamais observée »2010 : année la plus chaude jamais observée depuis
1850.Décennie marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes : inondations,
sécheresses, cyclones, vagues de froid et de chaleur. (rapport 2012 OMM)
Deux périodes de réchauffement apparaissent à partir de ces travaux: de 1910 à 1945, avec une
augmentation de 0,14 °C, puis 0,17°C pour 1976-1999.
18
Figure 9 : Les preuves d’un dérèglement climatique d’ordre anthropique
Au niveau de la distribution spatiale, la première phase a vu un réchauffement plus marqué de
l’hémisphère Nord, contrairement à la phase suivante. Par contre, depuis 1976, le réchauffement
est le plus net aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, et sur les surfaces continentales, qui
se réchauffent plus que les surfaces océaniques. Il faut également noter que pour les
précipitations, la tendance est moins claire : les mêmes sources indiquent une tendance à la
hausse de la pluviométrie annuelle à l’échelle globale, cependant très modérée (2 %) et surtout
très variable dans le temps et l’espace : elle peut atteindre 7 à 12 % dans les latitudes élevées
de l’hémisphère Nord, surtout à l’automne et en hiver pour les régions boréales. La pluie a
diminué sur la plupart des terres intertropicales (–0,3 % par décennie), quoiqu’il y ait une reprise
durant les dernières années. Il est probable qu’une augmentation de la fréquence des événements
de précipitations extrêmes s’est produite dans les latitudes moyennes et hautes de l’hémisphère
Nord. Les épisodes chauds du phénomène El Niño ont été plus fréquents, plus durables et plus
intenses depuis le milieu des années 1970.
Au niveau des autres facteurs, il a surtout été détecté une baisse (de 4 à 6 %) du rayonnement
solaire global sur la période 1950-1990 (Roderick et Farquahr, 2002), mais cette tendance paraît
s’inverser pour une augmentation sur les 15 dernières années (Wild et al.,2005).
Ces évolutions des facteurs climatiques s’accompagnent d’observations sur celles de la
cryosphère et des océans. La surface de la couverture neigeuse a diminué d’environ 10 % depuis
la fin des années 1960 et la période de glaciation des lacs et des rivières a été réduite de deux
semaines dans l’hémisphère Nord durant le XXe siècle. Il y a eu un retrait général des glaciers de
montagne dans les régions non polaires durant le XXe siècle. La superficie de la glace de mer a
diminué de 10 à 15% dans l’hémisphère Nord depuis les années 1950. Une diminution de
l’épaisseur de la glace de 40% en Arctique s’est probablement produite à la fin de l’été pendant
les dernières décennies, ce déclin étant beaucoup plus prononcé en hiver. Les données sur les
marées montrent que le niveau moyen des mers s’est élevé de 10 à 20 cm pendant le XXe siècle.
Il est très probable que cela est dû au moins en partie à l’expansion thermique de l’eau de mer et
à la perte de glace associée au réchauffement. Ce rythme de variation du niveau d’élévation des
mers a été environ dix fois plus important que pendant les derniers 3 000 ans.
La confrontation de ces observations récentes et des prévisions des scénarios climatiques
renforce de plus en plus notablement la conviction sur l’attribution de ces changements, au delà des facteurs naturels, à l’accroissement de l’effet de serre par l’action anthropique. La
température moyenne de surface a augmenté de 0,6°C (avec une incertitude en plus ou en
moins de 0,2°C) depuis 1860, la première date pour laquelle on dispose de données
météorologiques suffisantes pour des estimations globales. Le XX e siècle a probablement été
le siècle le plus chaud depuis 1 000 ans et la décennie 1990 a connu le réchauffement le plus
important de ce siècle. Les données purement climatiques sont corroborées par des
observations sur des indicateurs qui en dérivent directement : diminution de la surface de
couverture neigeuse et des glaciers de montagne ou de la glace de mer, élévation du niveau de
la mer, etc.
III.3.2 Les impacts observés sur les écosystèmes terrestres
Comme le climat, et en partie à cause de lui, les écosystèmes terrestres, qu’ils soient naturels
ou cultivés, conjuguent une variabilité à différentes échelles temporelles et une évolution à
long terme qui traduit un déplacement de l’état d’équilibre qui permet de le considérer comme
stationnaire sur une période donnée. L’attribution d’un changement écologique à ce
réchauffement climatique récent n’est pas une question scientifique facile, d’une part parce
19
que de nombreux facteurs autres que le climat agissent sur les réponses de différents systèmes
ou secteurs (en premier lieu les facteurs anthropiques allant de l’économie à l’utilisation de la
surface ou la modification du type d’occupation, en passant par les pollutions diverses dans
l’atmosphère, les eaux et les sols), d’autre part parce que les impacts éventuels ne se
répercutent pas forcément en réponse immédiate au forçage climatique, et qu’un temps de
latence de durée variable caractérise l’inertie de différents systèmes. Il est donc logique que
ces impacts soient seulement réellement identifiés depuis peu, avec quelques années de recul
par rapport à la mise en évidence effective du réchauffement qui date seulement de la fin des
années 1990. Il faut aussi que des chercheurs de diverses disciplines soient mobilisés pour
analyser une tendance éventuelle à travers leurs propres données, ce qui se fait
progressivement actuellement.
Au niveau global, les impacts observés étaient ainsi pratiquement absents des deux premiers
rapports du GIEC, et sont apparus en tant qu’information significative seulement pour le
3e rapport (IPCC, 2001). L’analyse effectuée alors, à partir de 2 500 articles publiés, portait
uniquement sur les relations avec la température, en recherchant trois critères qui devaient
être satisfaits simultanément : un changement observé sur au moins dix années, pouvant être
corrélé de manière déterministe à un changement de température, et un changement simultané
de température. Deux grandes catégories ont ainsi été mises en évidence : 44 études sur les
plantes et les animaux, couvrant 600 espèces, dont 90 % (plus de 550) ont montré des signes
de changement, parmi lesquelles 80 % (plus de 450) allaient dans le sens attendu. Et 16 étudessur
les glaciers, la couverture neigeuse et la glace sur les lacs ou les fleuves portant sur 150
sites : environ 100 sites (67 %) montraient une évolution, dont 99 dans la direction attendue.
Les travaux préparatoires à la publication du 4 e rapport du GIEC ont permis d’actualiser ces
données globales (qui portent le nom de méta-analyses) : 13 études pour les changements dans
la cryosphère, 22 pour l’hydrologie et les ressources en eau, 30 sur les processus côtiers, 37 sur
les systèmes biologiques marins et d’eau douce, 156 sur les systèmes biologiques terrestres,
et 32 sur l’agriculture et la forêt (soit 258 au total, à comparer aux 60 études mentionnées cidessus dans le 3e rapport).
En nous limitant aux écosystèmes continentaux, les effets observés peuvent être résumés
ainsi :
pour la cryosphère, une fonte accélérée qui se traduit par un recul
généralisé des glaciers, une augmentation du ruissellement et des débits dans
les zones glaciaires ou nivales, ainsi que des avalanches de glaces et de
rochers, le déplacement des mammifères dans l’Arctique et de la faune de
l’Antarctique, la fonte du permafrost dans les hautes latitudes, le
déplacement vers le haut de stations de ski, etc. ;
pour l’hydrologie et les ressources en eau, l’accroissement des
sécheresses en zone aride et semi-aride, les inondations et les
glissements de terrain pendant la saison chaude en zones montagneuses ;
pour les eaux douces, fleuves et rivières se réchauffent, avec des
conséquences bien établies sur la stratification thermique et la composition
chimique, l’abondance et la productivité, la composition des communautés,
la phénologie, la distribution et la migration des espèces végétales et
animales ;
pour les systèmes biologiques terrestres, des réponses bien établies dans
l’hémisphère Nord avec une avancée généralisée de la phénologie au
printemps, et une saison de végétation plus longue. La population de
certaines espèces a diminué ou même disparu, et des mouvements vers le
nord ou des altitudes plus élevées ont été observés ;
20
pour l’agriculture et la forêt, une avancée similaire de la phénologie en
Europe et en Amérique du nord, avec une saison de végétation sans gel
allongée (en partie sans doute à l’origine de l’augmentation de la productivité
forestière, de l’ordre de 30 à 40 %, maintenant confirmée par des
observations satellitaires. En dehors de l’observation d’une avancée
systématique des dates de floraison des arbres fruitiers, l’illustration la plus
nette se situe en viticulture, particulièrement sensible à ce réchauffement :
III.3.4 Impacts et vulnérabilités à l’échelle globale et régionale
Il s’agit là du thème principal du groupe II du GIEC pour lequel la matière a été sensiblement
augmentée du 3e au 4e rapportou dans l’ouvrage de Schellnhuber (2006). Le thème « impacts et
vulnérabilités majeures » était un des thèmes de cette conférence, pour identifier jusqu’où on peut
laisser s’élever la température moyenne globale et surtout s’il n’y avait pas des points de nonretour, où le système climatique pourrait basculer dans un état catastrophique (disparition du Gulf
Stream, fonte de l’Arctique ou du Groenland). Puis on en déduit le niveau de stabilisation des
émissions de GES souhaitable pour éviter ces catastrophes climatiques.
Un autre élément clef de cette conférence a été la recension de nombreuses études d’impacts
du CC sur les écosystèmes et la biodiversité. Pour R. Leemans (Wageningen, Pays-Bas), il est
évident que les écosystèmes changent si l’on en juge à la littérature concernée (plus de
1000 articles, alors qu’il y en avait 21 lors du 3e rapport GIEC). Il décrit ainsi des effets
phénologiques et des déplacements d’espèces concernant oiseaux, insectes, pathogènes,
lichens et arbres en réponse au CC observé (Leemans et Eickout, 2004). Il indique que les
changements peuvent être plus importants suite à des variations extrêmes de température que
suite à l’évolution moyenne. Il propose de limiter cette évolution de la température globale à
0,05 °C par décade avec une limite globale de 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Pour
J. Lanchberry (Royal Society for the Protection of Birds), compte tenu des effets observés sur
les écosystèmes et de leur difficulté à s’adapter, le niveau de concentration en GES est déjà
trop haut. On peut observer des altérations, voire disparitions d’espèces dues simplement à
des changements d’une espèce clé. Il cite l’exemple des oiseaux de la mer du Nord qui se
nourrissent d’une anguille, dont la diminution est liée au manque de plancton qui lui-même résulte
du réchauffement des eaux superficielles. En conclusion il est difficile de fixer un seuil (de
température par ex.) unique pour tous les écosystèmes, sans compter les interactions des
différentes espèces entre elles.
W. Hare (Potsdam Institüt fur Klimate, 2003) fait une étude approfondie des impacts sur les
écosystèmes, la production de nourriture, les ressources en eau, et les systèmes socioéconomiques à partir des articles scientifiques publiés. Il établit une échelle de risque à
5 degrés (non significatif, faible, modéré, sérieux, sévère) suivant le niveau de dommages
qu’il met en relation avec une élévation de température globale. Des diagrammes de couleurs
(symbolisant la gravité) sont établis pour les différents écosystèmes étudiés. Ce sont les récifs
coralliens, la diversité végétale en Europe et en Australie, les forêts tropicales du Queensland,
l’Amazonie, les écosystèmes alpins en Europe, la toundra arctique, les forêts boréales enChine.
Il fait de même pour différentes espèces animales (papillons, saumons, gibier d’eau, lemming
arctique et espèces en danger de différentes régions) enfin s’intéresse aux zones côtières et
humides (côte méditerranéenne, côte baltique, mangroves). On trouvera les figures dans Juvanon
du Vachat (2006) et les références précises de ces études dans Hare (2003) ou Schellnhuber (2006).
On n’obtient pratiquement pas d’effet en dessous de 1°C, un certain impact entre 1 et 2°C,
cette limite pouvant aller jusqu’à 3°C et de sérieux problèmes en général au-delà de 3°C. C’est
en partie de ce genre d’études que vient l’objectif de l’Union européenne de limitation à 2°C de
21
réchauffement maximum à partir de l’ère pré-industrielle.
Figure 10 : projection des températures moyennes globales
III.4.1 Les conséquences du réchauffement :
Perturbation du régime des pluies: les précipitations risquent d'être plus
abondantes sur l'hémisphère nord avec des inondations et des tempêtes
(ouragans, tornades...).
Des sécheresses plus fréquentes: notamment dans l'hémisphère sud. Les
zones arides et semi-arides semblent être les plus vulnérables.
Hausse du niveau de la mer par dilatation thermique et fonte des glaciers:
cette élévation du niveau des océans pourrait atteindre 1 mètre par
endroit. Des zones littorales, certains deltas de fleuves, des îles
pourraient être purement et simplement recouverts. Rappelons que 50 %
des humains vivent près de la mer.
III.4.1.1 Modification des écosystèmes et de la végétation.
Les conséquences risquent d'être beaucoup plus importantes pour les pays pauvres que les pays
industrialisés. Ces derniers mobiliseront plus facilement les moyens financiers, technologiques
et matériels pour s'adapter aux changements climatiques annoncés. Les prévisions faites par
GIEC(groupe intergouvernemental d'évaluation des changements climatiques) ont affirmé que
l’Afrique, est sans doute le continent le plus vulnérable, notamment à cause de la pauvreté
généralisée qui y règne, le déficit en eau persistant, et la désertification déjà très avancée. [
L.Ribadeau;1997].
III. 5. Modèles climatiques, incertitudes et régionalisation
Ces projections globales restent entachées d’une forte incertitude, issues des forçages (scénarios
d’émission), des imprécisions inhérentes aux calculs numériques, et de la prise en compte
toujours perfectible par les modèles de certains mécanismes du système climatique. Un axe de
progression, essentiel dans une perspective de gestion et d’adaptation, concerne ainsi la
résolution spatiale des projections, ou «descente d’échelle» : les projections globales masquent
une grande diversité des évolutions locales, en termes de température et de précipitations. La
figure suivante est un exemple des résultats des simulations.
22
Figure 11. Moyenne multi modèle de la température à 2 mètres du sol obtenue par les simulations du
projet CIRCE pour les périodes de 1951-2000 et 2001-2050. L’unité de l’échelle est le (°C/décennie)
multiplié par un facteur 10 pour une meilleure lisibilité (Gualdi S. et al, in press)
23
III.5.1 Des conséquences multiples sur les régions littorales
La conséquence la plus médiatisée du changement climatique sur le littoral est bien sûr
l’élévation du niveau de la mer, qui suscite dès aujourd’hui de nombreuses recherches portant
sur l’adaptation des écosystèmes, la gestion du trait de côte ou la préservation des enjeux socioéconomiques. Mais d’autres implications du changement climatique impactent dès aujourd’hui
les milieux côtiers : l’acidification et le réchauffement des océans modifient les équilibres
écologiques, et par conséquent les secteurs de l’aquaculture, de la pêche ou du tourisme. Enfin,
des évolutions importantes sont à prévoir sur la qualité et la disponibilité des ressources en eau
douce. L’élévation du niveau de la mer accroît le risque d’intrusions salines
dans les nappes phréatiques. La tension sur la ressource sera encore accrue par les modifications
annoncées du régime des précipitations, couplées à un accroissement des besoins sociétaux –
pour l’irrigation par exemple. Ces impacts préfigurent des enjeux de gestion majeurs, dont la
prise en compte par la sphère de la recherche est encore naissante.
III.5.2 Changement climatique et changement global :
les difficultés de l’attribution
Le changement climatique s’opère dans le
Le changement climatique s’opère dans le contexte du faisceau plus large des pressions
anthropiques s’exerçant sur les écosystèmes aquatiques. En quelques décennies, l’industrie et
l’agriculture ont entraîné de nombreuses pollutions dans les sols, les masses d’eau côtières, les
estuaires et les lagunes. L’urbanisation accélérée a engendré une artificialisation des rivages et
la dégradation des milieux naturels, la globalisation des transports a entraîné l’arrivée dans les
écosystèmes d’espèces exotiques et parfois envahissantes. L’impact de ces pressions sur les
milieux est bien souvent couplé avec celui du changement climatique. Ce dernier entraîne par
exemple des conditions plus favorables pour la pollulation de certaines espèces et accélère
l’eutrophisation des milieux aquatiques. De même l’accroissement des températures se traduit
par des besoins croissants en eau d’irrigation, qui génèrent en retour des impacts
supplémentaires sur le débit des fleuves côtiers ou la balance recharge-prélèvement des nappes
phréatiques. Dans ce contexte d’interactions multiples et d’impacts croisés, l’attribution d’un
impact observé à une cause donnée est une difficulté récurrente des recherches menées pour
l’adaptation. Telle réduction constatée localement d’une population de moules est elle
imputable au réchauffement de l’eau, à son acidification, à un polluant chimique, à une
prolifération d’algues ou, plus probablement, à la combinaison de plusieurs de ces facteurs ?
La notion de changement climatique comme composante d’un changement global est désormais
consensuelle. Dès lors, le véritable enjeu des recherches menées sur l’adaptation au changement
climatique est bien de diminuer la vulnérabilité des écosystèmes et des sociétés humaines au
changement global. Réciproquement, l’amélioration de la capacité d’adaptation des milieux
suppose un effort concerté pour la réduction des pressions anthropiques locales.
III.5.2.1 Une élévation inéluctable du niveau de la mer
Celle-ci est déjà observée : entre 1900 et 2000, on a relevé une élévation moyenne globale
de 1,7 mm/an. La tendance s’accélère actuellement : entre 1993 et 2003, le rythme global a été
de 3,1 mm/an, ce qui correspond à une élévation de 31 cm sur un siècle. Les contributions à
l’élévation du niveau de la mer sont multiples : dilatation thermique de l’eau due au
réchauffement, fonte des glaciers, du Groenland et de l’antarctique, apport des eaux
continentales. Pour calculer les conséquences à venir du changement climatique sur les masses
d’eau océaniques, les climatologues utilisent des modèles couplés océans-glaciers-atmosphère.
On peut donner ici quelques projections d’élévation pour la décennie 2090-2099, en référence
24
à 1980-1999. Pour le scénario B2 (augmentation de la température moyenne globale de 2,4°C),
celle-ci serait comprise entre 0,20 et 0,43 m. Dans le cas du scénario A2 (+ 3,4°C),
l’augmentation du niveau de la mer serait comprise entre 0,23 et 0,51 m (GIEC, 2007).
III.5.2.2 Réchauffement et acidification des océans
Outre l’élévation du niveau de la mer, le changement climatique se traduit par des modifi
cations des caractéristiques physico-chimique des eaux marines. Le premier paramètre impacté
est bien sûr la température : l’océan mondial a stocké plus de 90% de l’augmentation de quantité
de chaleur reçue par la planète pendant la seconde moitié du XXe siècle (Bindoff et al., 2007).
Levitus et al.(2009) estiment que la température moyenne des eaux superfi cielles a
augmenté de 0,17°C depuis 1969. Cette tendance est, là encore, inégalement répartie dans
l’espace. C’est en Atlantique Nord qu’elle a été la plusmarquée(+0,4°C)Ce réchauffement
s’accompagne d’une série d’évolutions des équilibres chimiques. Alors que la concentration en
oxygène des eaux marines tend à diminuer (Keeling et al., 2010), la concentration en CO2
connaît un accroissement significatif : on estime que les océans absorbent 25 à 30 % du CO2
émis par les activités humaines. Cette absorption entraîne une acidification des eaux
superficielles marines, qui ont connu une diminution de leur pH moyen d’environ 0,1 depuis
1800 – avec toujours des disparités géographiques. La dynamique couplée du réchauffement et
de l’acidification de l’océan mondial se caractérise par une grande complexité, incluant
différents mécanismes de rétroaction. Par exemple, l’élévation de la température diminue la
solubilité du CO2 dans l’eau. Des impacts sont également attendus sur les écosystèmes, et les
premières communautés biologiques concernées pourraient être les bivalves à coquilles
carbonées, dont la physiologie est liée au pH du milieu.
III5.2.3 Conséquences sur les écosystèmes :
un défiscientifi que
La compréhension et la prévision des réponses possibles de la biodiversité marine à ces
changements couplés – réchauffement, acidifi cation, modifi cation des équilibres chimiques
restent un véritable défi scientifi que. Des impacts sont attendus, et souvent déjà observés, sur
les aires de répartition des espèces, mais aussi sur le fonctionnement des réseaux trophiques,
avec par exemple des altérations des relations prédateurs-proies. Le réchauffement a en outre
pour effet de réduire l’apport de nutriments aux eaux superfi cielles en renforçant leur stratifi
cation. Cet appauvrissement limite la production primaire et favorise l’extension de «déserts
océaniques» (Polovina et al., 2008). L’apparition d’espèces envahissantes, déjà constatée,
pourrait également être favorisée par le changement climatique ; enfi n, la diminution de la
concentration en oxygène des eaux marines pourrait aggraver jusqu’à l’anoxie les effets de
l’eutrophisation des eaux côtières (Diaz et Rosenberg, 2008).
Pour ce qui est des poissons, l’analyse des variations d’aires de répartition a beaucoup progressé
au cours de la dernière décennie. À l’échelle mondiale, Cheung et al. (2008, 2009)
ont esquissé une projection des effets de différents scénarios sur l’organisation de 1066 espèces
de poissons et invertébrés marins. En Méditerranée, sur la base d’une simulation
océanographique physique publiée dans Somot et al. (2006), Ben Rais Lasram et al.(2010) ont
cartographié l’évolution jusqu’à la fi n du XXIe siècle des habitats potentiels de 75 endémiques,
en quasi-totalité côtières. La figure ci-après (Fig. 4) montre les résultats obtenus, dans le cas du
scénario A2 duGIEC, pour la fausse-limande (A. kessleri) : les résultats montrent la disparition
progressive, d’ici 2099, de 90% des habitats favorables à cette espèce, aujourd’hui répandue
dans tout le bassin. Toujours dans le scénario A2, la température superfi cielle aura augmenté
de 3,1 degré en 2070-2099. Les habitats seront réduits pour 50 des espèces endémiques
considérées, et 14 d’entre elles disparaîtront vraisemblablement. À l’inverse, certaines verront
25
leur aire de répartition s’étendre, à l’image de la sole égyptienne, qui pourrait occuper tout le
bassin à la fi n du siècle (source CCBio, 2011).
IV La gestion des risques de phénomènes extrêmes pour les besoins de l’adaptation au
changement climatique
Introduction
L’interaction entre des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, d’une part, et des
systèmes humains et naturels exposés et vulnérables, d’autre part, peut engendrer des
catastrophes. Ce qui suit analyse les difficultés à comprendre et à gérer les risques associés aux
extrêmes climatiques, pour les besoins de l’adaptation au changement climatique. Les
catastrophes liées au temps et au climat présentent des dimensions à la fois sociales et
physiques. Les phénomènes physiques influencent donc le risque de catastrophe en fonction de
leurs variations de fréquence et d’intensité, mais cela est vrai aussi des facteurs d’exposition et
de vulnérabilité qui se caractérisent par leur diversité spatiale et leur dynamisme temporel. La
fréquence et l’intensité de certains types de phénomènes météorologiques et climatiques
extrêmes ont augmenté, mais c’est aussi le cas des populations et des biens exposés aux risques
et par conséquent des risques de catastrophes. De l’échelle local à l’échelon international, il
existe à tous les niveaux des possibilités de gérer les risques de catastrophes liées au temps et
au climat, ou alors de mettre en place de telles possibilités. Parmi les stratégies efficaces de
gestion des risques et d’adaptation au changement climatique, certaines exigent d’apporter des
ajustements aux activités actuelles, tandis que d’autres nécessitent une véritable transformation
ou un changement fondamental. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC) est l’organisme international chargé au premier chef d’évaluer les changements
climatiques, notamment: les éléments scientifiques; les incidences, la capacité d’adaptation et
la vulnérabilité; et l’atténuation des changements climatiques. Le GIEC a été créé par le
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique
mondiale (OMM) avec pour mission d’offrir au monde une évaluation régulière et approfondie
de l’état des connaissances s’agissant du changement climatique et de ses incidences
éventuelles, environnementales et socio-économiques.
IV.1 Gestion des risques climatiques
Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont occupé une grande place dans
les évaluations anté-rieures du GIEC. Ils sont susceptibles de déclencher des catastrophes, mais
le danger n’est pas uniquement fonction du phénomène en soi. Les risques de catastrophes
découlent d’interactions entre les phénomènes météorologiques et climatiques, d’une part, et
l’exposition et la vulnérabilité aux dangers, d’autre part; ils résultent donc de paramètres
physiques et humains. Cette combinaison de facteurs, la rareté des phénomènes et leurs graves
conséquences rendent l’analyse difficile. La compréhension des phénomènes, de leurs impacts
et des stratégies possibles a atteint, ces der-nières années seulement, un degré de maturité
suffisant pour se prêter à une évaluation détaillée.
La nature et la gravité des impacts d’un extrême climatique dépendent du phénomène luimême, mais aussi de l’exposition et de la vulnérabilité face au danger. on parle de catastrophe
lorsque les impacts indésirables produisent des dommages de grande ampleur et perturbent
gravement le fonctionnement normal d’une population ou d’une société. Les extrêmes
climatiques, l’exposition et la vulnérabilité sont fonction d’une large palette de facteurs, dont
le changement climatique d’origine anthropique, la variabilité naturelle du climat et le
développement socio-éco-nomique (figure 12). Par la gestion des risques de catastrophes et
26
l’adaptation à l’évolution du climat, on vise à réduire l’exposition et la vulnérabilité tout en
augmentant la résilience à l’égard des répercussions que pourraient avoir les extrêmes
climatiques, sachant qu’il est impossible d’éliminer tout risque (figure).
Figure 12 l’exposition et la vulnérabilité aux phénomènes météorologiques et climatiques déterminent les
conséquences et la probabilité d’une catastrophe (le risque de catastrophe).
L’exposition et la vulnérabilité sont des déterminants clés du risque de catastrophe et des
impacts lorsque le risque se matérialise. Par exemple, un cyclone tropical a des conséquences
très différentes selon l’endroit et le moment où il atteint les côtes. De même, une vague de
chaleur a une incidence très variable sur les populations selon leur degré de vulnérabilité. Un
phénomène météorologique ou climatique extrême peut avoir de lourdes répercussions sur les
systèmes humains, écologiques ou physiques. Des phénomènes de moindre ampleur peuvent
aussi avoir des conséquences catastrophiques si l’exposition et la vulnérabilité sont élevées ou
si les événements ou leurs effets s’ajoutent les uns aux autres. Ainsi, une chaleur extrême et une
faible humidité pendant une période de sécheresse augmentent les risques d’incendies
incontrôlés.
Les phénomènes météorologiques et climatiques, extrêmes ou non, conditionnent la
vulnérabilité à l’égard des phénomènes extrêmes futurs en modifiant la résilience, la capacité
de résister et les moyens de s’adapter. Les effets cumulés des catastrophes, notamment à
l’échelle local et infranational, peuvent amputer considérablement les moyens de subsistance,
les ressources disponibles et la capacité qu’ont les sociétés et les populations de se préparer et
de réagir aux catastrophes à venir.
L’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée et le moment
d’apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, et peut porter ces
phénomènes à des niveaux sans précédent. La modification des extrêmes peut être liée à un
changement de la moyenne, la variance ou la forme de la distribution de probabilité, ou encore
de ces trois paramètres à la fois (figure SPM.3). Il arrive que certains extrêmes climatiques (la
sécheresse, par exemple) découlent d’une succession de phénomènes météorologiques ou
climatiques qui, considérés individuellement, n’ont pas un caractère extrême. Un grand nombre
de phénomènes météorologiques ou climatiques extrêmes restent le fait de la variabilité
naturelle du climat, qui continuera à influencer les extrêmes futurs, outre l’effet du changement
climatique d’origine anthropique.
IV.1.2. Exposition et vulnérabilité
27
L’exposition et la vulnérabilité fluctuent dans le temps et dans l’espace en fonction de
paramètres économiques, sociaux, géographiques, démographiques, culturels, institutionnels,
politiques et environnementaux. Les personnes et les populations sont plus ou moins exposées
et vulnérables selon les inégalités exprimées par le niveau de richesse et d’instruction, les
handicaps éventuels ou l’état de santé, ainsi que selon le sexe, l’âge, la classe et d’autres
particularités sociales et culturelles. Le type d’habitat, l’urbanisation et l’évolution des
conditions socio-économiques ont contribué aux tendances observées de l’exposition et de la
vulnérabilité aux extrêmes climatiques. Par exemple, les établissements humains implantés sur
le littoral, y compris dans les petites îles et les grands deltas, ou dans les montagnes sont exposés
et vulnérables face aux extrêmes climatiques, dans les nations développées comme dans le
monde en développement, bien qu’à des degrés divers d’une région et d’un pays à l’autre.
L’urbanisation rapide et l’expansion des mégapoles, dans les pays en développement
notamment, ont créé des groupes extrêmement vulnérables, en particulier par suite d’un habitat
non structuré et d’une gestion des terres inadéquate (large concordance, degré d’évidence
élevé). Parmi les populations vulnérables figurent aussi les réfugiés, les personnes déplacées à
l’intérieur de leur propre pays et les habitants de zones marginales.
28
FIG. 13 . Représantation schématique de l'effet possible du changement climatique surles extrêmes de
température : (a) croissance de la température moyenne, (b) augmentationde variance et (c) combinaison
des deux (source : IPCC, 2001)
29
IV.2 Les extrêmes climatiques dans le passé
L’analyse des extrêmes climatiques qui sont survenus dans le passé aide à préciser les stratégies
efficaces pour gérer les risques de catastrophes et s’adapter aux dangers.La gravité des impacts
dépend fortement du degré d’exposition et de vulnérabilité aux extrêmes climatiques. Les
risques de catastrophes dépendent fortement de l’exposition et de la vulnérabilité.Il est
indispensable de comprendre la nature pluridimensionnelle de l’exposition et de la vulnérabilité
pour déterminer comment les phénomènes liés au temps et au climat concourent aux
catastrophes et pour élaborer et mettre en oeuvre des stratégies efficaces d’adaptation et de
gestion des risques. La réduction de la vulnérabilité constitue un élément central commun à
l’adaptation et à la gestion des risques de catastrophes. Les pratiques et politiques de
développement, et leurs résultats, façonnent dans une large mesure les risques de
catastrophes et les augmentent en cas d’inadéquation. Un niveau élevé d’exposition et de
vulnérabilité découle souvent d’un développement inapproprié, par exemple de la détérioration
de l’environnement, d’une urbanisation rapide et anarchique dans des zones dangereuses, de
problèmes de gouvernance ou de moyens de subsistance insuffisants pour les populations
démunies. Les interrelations grandissantes à l’échelle planétaire et l’interdépendance des
systèmes économiques et écologiques peuvent avoir des effets contraires, c’est-à-dire atténuer
ou aggraver la vulnérabilité et les risques de catastrophes. Le meilleur moyen de gérer les
risques de catastrophes à l’échelle d’un pays consiste à intégrer ces risques dans les plans
sectoriels et les programmes de développement nationaux et à adopter des stratégies
d’adaptation au changement climatique, en veillant à ce que ces plans, programmes et stratégies
se traduisent par des mesures concrètes au profit des zones et groupes vulnérables.
L’insuffisance de données sur les catastrophes et sur la réduction des risques de catastrophes à
l’échelle local peut freiner l’atténuation de la vulnérabilité à ce niveau.Il est rare que les
systèmes nationaux de gestion des risques de catastrophes et les mesures qui les accompagnent
tiennent expressément compte des changements attendus dans l’exposition, la vulnérabilité et
les extrêmes clima-tiques, et des incertitudes que présentent ces projections. Les inégalités
influent sur la capacité de résister et de s’adapter à l’échelle local et rendent difficiles la gestion
des risques et l’adaptation, de l’échelle local à l’échelle national. Ces inégalités correspondent
à des écarts sur le plan socio-économique, démographique et sanitaire, ainsi qu’à des
différences en matière de gouvernance, de moyens de subsistance, de droits et d’autres facteurs.
Elles existent aussi entre pays: les pays développés détiennent en général des moyens financiers
et institutionnels plus larges que les pays en développement; ils peuvent donc prendre des
mesures spécifiques pour faire face et s’adapter avec efficacité aux changements prévus dans
l’exposition, la vulnérabilité et les extrêmes climatiques. Tous les pays ont néanmoins de la
difficulté à évaluer ces changements, à les comprendre et à y réagir.Une aide humanitaire est
souvent nécessaire lorsqu’aucune mesure de réduction des risques de catastrophes n’a été
adoptée ou lorsque les dispositions sontprises . Les petits États ou les États dont l’économie est
peu diversifiée ont beaucoup de mal à procurer les services d’intérêt général associés à la
gestion des risques de catastrophes, à éponger les pertes occasionnées par les extrêmes
climatiques et à participer aux opérations de secours et de reconstruction.
Le relèvement et la reconstruction après une catastrophe sont l’occasion de prendre des mesures
propres à réduire les risques d’origine météorologique et climatique et de renforcer la capacité
d’adaptation. La priorité donnée à la reconstruction rapide des maisons et des infrastructures et
à la réhabilitation des moyens de subsistance conduit souvent à recréer, voire à accentuer, les
vulnérabilités déjà présentes et empêche d’infléchir les politiques et plans d’aménagement à
long terme dans le sens d’un renforcement de la résilience et d’un développement durable. Les
mécanismes de répartition et de transfert des risques à l’échelle locale, nationale, régionale et
mondiale sont susceptibles d’accroître la résilience à l’égard des extrêmes climatiques. Citons
30
par exemple les mécanismes plus ou moins structurés de répartition des risques, la microassurance, l’assurance, la réassurance et la mise en commun des risques nationaux, régionaux
et mondiaux. Ces dispositions sont propices à la réduction des risques de catastrophes et à
l’adaptation au changement climatique parce qu’elles donnent les moyens de financer
l’assistance, la reconstitution des moyens de subsistance et la reconstruction, atténuent la
vulnérabilité, permettent de savoir comment réduire les risques et incitent à oeuvrer dans ce
sens. Dans certaines situations toutefois, elles peuvent freiner la réduction des risques de
catastrophes. Le recours aux mécanismes structurés de répartition et de transfert des risques est
plus ou moins important selon la région et le danger concernés.
Il est très important de prêter attention à la dynamique temporelle et spatiale de l’exposition et
de la vulnérabilité; en effet, les stratégies et politiques d’adaptation et de gestion des risques de
catastrophes peuvent être efficaces à court terme, mais amplifier l’exposition et la vulnérabilité
à plus longue échéance. Par exemple, les réseaux de digues diminuent l’exposition en assurant
une protection immédiate contre les inondations, mais elles encouragent aussi une colonisation
susceptible d’accentuer les risques au fil du temps.
Les systèmes nationaux conditionnent la capacité des pays à relever les défis posés par les
changements observés et attendus dans l’exposition, la vulnérabilité et les extrêmes
météorologiques et climatiques. Les systèmes efficaces rassemblent une multitude d’acteurs
(gouvernements nationaux et territoriaux, secteur privé, milieux de la recherche et société
civile, incluant les organisations locales) qui jouent des rôles différents mais complémentaires
dans la gestion des risques, selon leurs fonctions et capacités.
Il serait bénéfique sur tous les plans d’intégrer plus étroitement la gestion des risques de
catastrophes et l’adaptation au changement climatique, et d’inclure ces deux démarches dans
les politiques et pra-tiques locales, infranationales, nationales et internationales de
développement (large concordance, degré d’évidence moyen). Il est de plus en plus largement
admis à l’échelon international que la prise en considération du bien-être de la population, de
la qualité de vie, des besoins d’infrastruc-ture et des moyens de subsistance, conjuguée à une
approche multidanger de la planification et de la prévention des catastrophes à brève échéance,
facilite une adaptation aux extrêmes climatiques à long terme. Les stratégies et politiques sont
d’autant plus efficaces qu’elles reconnaissent l’existence de multiples facteurs de perturbation,
de valeurs prioritaires différentes et de buts politiques en concurrence.
Projections concernant les extrêmes climatiques,
31
Figure 14 : de haut en bas valeur de retour de 30 ans parametre de position et paramétres d’échelle de
la distribution GEV de TMAX E
IV.2.1 Extrêmes climatiques et impacts
Le degré de confiance dans la projection d’une variation du sens et de l’ampleur des extrêmes
climatiques dépend de nombreux facteurs, dont le type d’extrême, la région et la saison, la
quantité et la qualité des données d’observation, la compréhension des processus sous-jacents
et la fiabilité avec laquelle ces derniers sont simulés dans les modèles. En règle générale, les
changements attendus selon différents scénarios d’émissions ne divergent pas fortement pour
les deux ou trois prochaines décennies, mais les signaux sont assez faibles en comparaison de
la variabilité naturelle du climat sur la même période. Le signe même des changements est
incertain pour certains extrêmes climatiques. En ce qui concerne les variations prévues d’ici à
la fin du XXIe siècle, l’incertitude propre aux modèles ou les incertitudes liées aux scénarios
d’émissions prennent une grande ampleur dans le cas de certains extrêmes. On ne saurait
exclure l’apparition de changements peu probables mais à fort impact dus au dépassement de
seuils climatiques mal compris, étant donné la nature mouvante et complexe du système
climatique. Le fait d’attribuer un «faible degré de confiance» aux projections d’un extrême
particulier n’implique ni n’exclut la possibilité d’une évolution de cette variable. Les
évaluations ci-après de la probabilité et/ou du degré de confiance attachés aux projections
portent en principe sur le climat à la fin du XXIe siècle, par rapport à celui de la fin du siècle
précédent.
Les modèles prévoient une élévation prononcée des températures extrêmes d’ici à la fin
du XXIe siècle. Il est pratiquement certain que l’on observera à l’échelle du globe une
augmentation en fréquence et en ordre de grandeur des valeurs extrêmes des températures
32
maximales quotidiennes et une diminution des valeurs extrêmes minimales au cours du XXIe
siècle. Il est très probable que la durée, la fréquence et/ou l’intensité des périodes chaudes ou
des vagues de chaleur s’accroîtront sur la majeure partie des terres émergées. Selon les
scénarios d’émissions A1B et A2, il est probable qu’une journée extrêmement chaude qui
revient tous les 20 ans se répétera tous les 2 ans d’ici à la fin du siècle dans la plupart des
régions, à l’exception des hautes latitudes de l’hémisphère Nord où elle se reproduira
probablement tous les 5 ans. Avec le scénario B1, un événement qui réapparaît tous les 20 ans
surviendra probablement tous les 5 ans (et tous les 10 ans aux hautes latitudes de l’hémisphère
Nord). Il est probable que la valeur extrême de la température maximale quotidienne dont la
période de retour est de 20 ans (autrement dit, qui n’a été dépassée qu’une fois en moyenne
entre 1981 et 2000) s’élèvera de 1 à 3 °C d’ici au milieu du XXIe siècle et de 2 à 5 °C d’ici à la
fin du XXIe siècle, selon la région et le scénario d’émission considérés (B1, A1B ou A2).
Conclusion
Des tendances statistiquement significatives quant au nombre d’épisodes de fortes
précipitations existent dans certaines régions. Il est probable que davantage de régions ont
connu des augmentations plutôt que des diminutions, bien que les tendances divergent
fortement d’une région et d’une sousrégion à l’autre. Un faible degré de confiance est accordé
à toute augmentation observée à long terme (40 ans ou plus) de l’activité cyclonique dans les
zones tropicales (intensité, fréquence, durée), si l’on prend en considération l’évolution des
capacités d’observation. Il est probable que les principales trajectoires des tempêtes
extratropicales se sont déplacées vers les pôles dans les deux hémisphères. Les tendances
observées relativement aux phénomènes de faible étendue, telles les tornades et les tempêtes de
grêle, bénéficient d’un faible degré de confiance en raison de l’hétérogénéité des données et des
limites que présentent les systèmes de surveillance . On estime avec un degré de confiance
moyen que certaines régions ont subi des sécheresses plus intenses et plus lon-gues, notamment
en Europe méridionale et en Afrique de l’Ouest, tandis que le phénomène est devenu moins
fréquent, moins intense ou plus court ailleurs, par exemple dans le centre de l’Amérique du
Nord et dans le Nord-Ouest de l’Australie. L’évolution de l’ampleur et de la fréquence des crues
imputable au climat bénéficie à l’échelon régional d’un degré d’évidence faible à moyen, parce
que les relevés effectués aux stations de mesure du niveau sont limités dans le temps et dans
l’espace, et parce qu’il est impossible de déterminer la contribution des changements survenus
dans l’aménagement et l’utilisation des terres. En outre, la concordance est faible à ce propos
et, par conséquent, on ne peut lui accorder qu’un faible degré de confiance à l’échelle du globe,
même pour ce qui est du signe de tels changements. Il est probable que l’élévation du niveau
moyen de la mer s’est accompagnée d’un accroissement des valeurs extrêmes atteintes par les
hautes eaux côtières.
On a des raisons de penser que certains extrêmes ont varié sous l’effet des activités
humaines, notamment en raison de la hausse des concentrations de gaz à effet de serre
dans l’atmosphère. Il est probable que les influences d’origine anthropique ont entraîné une
élévation des températures minimales et maximales quotidiennes sur la planète. On estime avec
un degré de confiance moyen qu’elles ont contribué à l’intensification des précipitations
extrêmes à l’échelle du globe. Il est probable que les activités humaines ont favorisé
l’accroissement des niveaux extrêmes des hautes eaux côtières dû à l’élévation du niveau
moyen de la mer.
Chapitre V
33
Contexte de l’Algérie
Introduction
L'Algérie est un pays africain et méditerranéen qui s'étale sur une superficie de 2 381 741
km2,avec 1200 km de côtes et des frontières communes avec l'ensemble des pays de l'Union
duMaghreb Arabe (UMA) et avec deuxpays du Sahel africain. C’est une terre de contrastes et
de reliefs divers, oùse rencontrent les paysages méditerranéens, de vastes hauts plateaux semiarides et de grandsespaces sahariens. Le pays est majoritairement aride et semi-aride, malgré
sa réputation de paysméditerranéen. Les zones du territoire qui reçoivent plus de 400 mm de
pluie par an se limitent à une bande d'un maximum de 150 km de profondeur à partir du littoral.
Les chaînes de reliefaccentuent la rapidité de l'assèchement du climat en allant vers le Sud, par
leurs dispositionsparallèles au littoral. Trois ensembles très contrastés se partagent le territoire
algérien : le Tell,au Nord représentant 4% de la superficie totale de l'Algérie; les hauts plateaux
à l’intérieuravec 9% de la superficie totale; et le grand Sahara, au Sud avec 87% du territoire.
Le pays dispose d’un potentiel important de ressources naturelles composé d’écosystèmes, de
ressources faunistique et floristique, de ressources en eau, de sol, et de ressources d’énergie
fossiles et renouvelables. Les formations forestières couvrent 4,7 millions d’hectares.
L’Algérieest un pays producteur de pétrole et de gaz naturel. La production pétrolière a atteint
1,4 millionde barils/jour en 2008. La consommation nationale de l’énergie, toutes formes
confondues (gaz,produits pétroliers et électricité) est de 41,1 Mtep en 2008, soit une
consommation moyenne de1,2 tep/hab./an.
Les ressources en eaux superficielles sont estimées à 12 milliards de m3 et 2,4 milliards de m3
eneau souterraine dans les régions nord du pays et 5 milliards de m3 sont exploitables dans
lesrégions sahariennes. La disponibilité moyenne en eau par habitant est de 600 m3/hab./an.
Les terresagricoles, qui occupent environ 20 % de la superficie totale du pays, sont estimées à
près de 48millions ha répartis comme suit: 8,5 millions ha cultivés, dont 7,5 millions ha alloués
aux culturesannuelles et prés de 600 mille ha affectés à des cultures pérennes; 32 millions ha
utilisés commeparcours; 7,5 millions ha de forêts et de steppes à alfa. Enfin, les terres irriguées
représentent 6 %de la surface agricole utile (SAU).
L’Algérie est très affectée par la désertification qui touche près de 20 millions ha en zones
septiques arides et semi-arides. L’érosion hydrique est la principale cause de cette
dégradationdans la zone tellienne. Ce phénomène est dû à la conjugaison des facteurs
climatiques et de l’actionanthropique que subissent les sols. La salinité des sols et des eaux
demeure également, pour lesrégions arides et semi-arides, un obstacle majeur à la production
agricole et la croissance desvégétaux.
V.1 Inventaire de gaz à effet de serre
Les émissions globales de GES à effet direct représentent au total 117310 Gg, soit
117,310Mtéq-CO2 pour l’année 2000 (Tableau 1). Pour la même année, l’absorption de CO2
par laforesterie est évaluée à 14 167 Gg, soit des émissions nettes en Eq.CO2 de 103,143 Gg,
soit103,143 millions tonne Eq. CO2. Une synthèse des émissions des GES par gaz à effet direct
estdonnée au tableau 2. Les gaz précurseurs (Tableau 3) proviennent essentiellement pour une
trèslarge part du secteur de l’énergie : NOX (99%), CO (90%), SO2 (87%). Les COVNM
sontpartagés par contre entre le secteur industriel (63%) et le secteur de l’énergie (37%).Les
émissions brutes exprimées en (éq-CO2) par habitant pour l’année 2000 sont de 3,95 t eqCO2/hab. et de 2,61 tonnes de CO2 /hab. La moyenne mondiale par habitant des émissions
deCO2 pour l’année 2000 est de 4,68 t/hab., celle des Etats-Unis de 19,85 t/hab., la France de
6,15t/hab., le Liban de 3,50 t/hab., la Tunisie de 1,92 t/hab. et celle du Maroc de 1,27 t/hab.
34
Tableau 2a : Inventaire national des émissions et absorption totales des GES
Secteurs d’activité
Emissions
(Gg éq-CO2)
Emissions
(Gg éq-CO2)
Absorptions
(Gg éq-CO2)
Energie
Procédés industriels
Agriculture et
Forêts
Agriculture
Forêts
Déchets
Total
87 597 (74,7%)
5 463 (4,7%)
12 822 (10,9%)
0
0
14 167
6 535
6 287
11 428 (9,7%)
117 310
0
14 167
0
14 167
Les résultats de l’inventaire s’accompagnent d'incertitudes estimées pour chaque
secteurd’activité et pour l’ensemble de l’inventaire dont la synthèse est présentée au tableau 4.
Cesincertitudes ont été évaluées sur la base d’avis d’experts et des valeurs par défaut proposés
dansle guide des bonnes pratiques du GIEC (GPG, 2000) et guide 2006.
Tableau 2 b : Synthèse des émissions/absorptions des GES (Gg)
Secteurs d’activité
CO2
Emissions
CO2
Absorption
CH4
N2O
HFC
PFC
SF6
Energie
Procédés
industriels
Agriculture et
Forêts
Agriculture
Forêts
Déchets
Total
66410
5157
0
0
1001
0,27
0,51
0,95
0
0,01
00
0
0
NE
6019
14 167
196
8,68
0
0
0
0
6019
26
77612
0
14 167
0
14 167
184
12
382
1579,27
8.6
0.08
11
21,14
0
0
0
0.01
0
0
0
0
0
0
0
NE
V.1.1 Stratégie de mise en œuvre de la CCNUCC
Le pays étant fortement vulnérable aux changements climatiques sur les plans naturel
etéconomique, la stratégie nationale est basée essentiellement sur trois volets: l’adaptation aux
changements climatiques, le développement du pays dans le cadre du développement durable
etl’atténuation des émissions des gaz à effet de serre. Cette stratégie nationale se décline en
programmes sectoriels, tels que :
Plan national d'action et d'adaptation aux changements climatiques (PNA-ACC)
2003,
Programme de politique sectorielle de gestion intégrée de l’eau,
Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME),
Programme national de gestion intégrée des déchets solides municipaux
(PROGDEM),
Programme d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD),
L’Algérie a renforcé son assise juridique et réglementaire en intégrant les
changementsclimatiques à plusieurs lois et textes réglementaires promulgués dans différents
domaines.
35
Plusieurs institutions spécialisées sont créées renforçant ainsi le dispositif existant et
quiintègrent dans leurs missions le volet des changements climatiques dont l’observatoire
nationalde l’environnement et du développement durable (ONEDD, 2001), l’agence nationale
desdéchets (AND, 2002), le centre national de développement des ressources biologiques
(CNRB,2003), le centre national des technologies de production plus propres (CNTPP, 2002),
l’agencenationale des changements climatiques (ANCC, 2005), le conseil intersectoriel de la
maîtrise del’énergie (CIME, 2005).
Plusieurs actions ont été menées dans le cadre du renforcement des capacités à différents
niveaux, de la sensibilisation, de l’information ainsi que de l’éducation et la formation dans
leschangements climatiques.
V.2 Les changements climatiques en Algérie
Introduction
Le phénomène des Changements Climatiques est considéré comme l’une des menaces les plus
sérieuses posées à l’environnement de la planète, avec des effets négatifs sur la santé humaine,
la sécurité alimentaire, l'activité économique, l'eau et autres ressources naturelles. Le climat de
la planète varie naturellement, mais les scientifiques s’accordent pour dire que l'augmentation
des concentrations des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère est
derrière les changements survenus dans le climat.
Le milieu naturel de l'Algérie est particulièrement vulnérable à la variabilité climatique
inter et intra annuelle. Elle est très sensible à une variété de processus physique, chimique, et
biologique; et le changement climatique peut ajouter aux problèmes existants d’érosion, la
dégradation des terres, la rareté de l’eau et de la désertification. Il y’aussi des préoccupations
qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensification des conditions plus sèches peuvent
être accompagnées d’une expansion vers le nord de la désertification. De tels changements
constituent des menaces majeures, et ont le potentiel de désorganiser les économies du pays.
Ces impacts renforcent la nécessité de renforcer notre connaissance des aspects spatiaux et
temporels de la variabilité climatique.
• Située dans une zone de transition, entre les régimes tempérés et subtropicaux,
l’Algérie, à cause de la grande variabilité des pluies saisonnières et annuelles,
présente une grande sensibilité au climat.
• Les régions les plus touchées en Algérie sont les hauts plateaux et la steppe.
Celles-ci constituent des zones de protection et de transition entre le nord et le sud
du pays et couvrent environ 60% des terres viables du nord.
• Elles constituent de véritables potentiels agricoles, et doivent assurer la sécurité
alimentaire du pays ainsi que la protection de la frange côtière.
Le milieu naturel y subit une forte dégradation: désertification, déforestation, érosion et
salinisation des sols, baisse de la quantité et de la qualité des parcours, diminution quantitative
et qualitative des ressources en eau, dégradation des écosystèmes, assèchement fréquent des
oueds.
V.3 Les tendances climatiques en Algérie
V.3.1 Analyse de la Sécheresse
36
Introduction
Les précipitations représentent le facteur le plus important du climat tant pour les habitants que
pour les écosystèmes ; ce qui explique les résonances exceptionnelles que prennent les
anomalies qui affectent ce paramètres.
Une sécheresse est une longue période pendant laquelle les quantités de précipitations sont en
dessous des statistiques dans une région.
Pour le climatologue, la sècheresse est définie comme un déficit pluviométrique par rapport
à une valeur moyenne, compte tenu de la variabilité des autres facteurs climatiques, tels que la
température et l’évaporation.
Une des premières étapes à franchir dans ce domaine est de dresser une typologie de la
sécheresse agricole. Cette typologie tient compte de la relation entre le déficit pluviométrique
d’une part et la croissance et le développement de la culture d’autre part. Ceci permettra
d’identifier les différentes formes que peut prendre ce phénomène et d’évaluer la probabilité
d’occurrence de chaque forme.
La sécheresse n'est pas un phénomène strictement physique mais reflète plutôt les différences
entre la disponibilité naturelle de l'eau et la demande en eau pour l'homme. Selon le domaine
considéré on distingue quatre types de sécheresse à savoir :
La sécheresse météorologiquequand il y a une période prolongée de précipitations en dessous
de la moyenne.
La sécheresse agricole quand il n'y a pas assez d'humidité pour les cultures. Cette condition
peut avoir lieu même si les précipitations sont normales à cause des conditions du sol et des
techniques agricoles.
La sécheresse hydrologique quand les réserves d'eau disponibles dans les nappes aquifères,
lacs et réservoirs descendent en dessous de la moyenne. Cette condition peut arriver même si
les précipitations sont normales ou au-dessus de la moyenne lorsque qu'une consommation plus
élevée d'eau fait diminuer les réserves.
La sécheressesocioéconomique : La sécheresse peut détruire les récoltes partiellement ou
totalement et être ainsi un facteur de faminerégionale, en particulier dans les régions avec peu
de ressources économiques.
Dans l'usage le plus fréquent le mot sécheresse se réfère généralement à la sècheresse
météorologique.
Aujourd’hui, la sècheresse exerce sur les pays non prépares à cet aléa climatique un impact
économique et sanitaire qui risque de bouleverser la vie dans certaines régions de la planète et
notamment en Algérie.
Ce fléau exige de toutes les communautés concernées des efforts scientifiques afin d’améliorer
les techniques et les mesures pour réduire son impact.
En général, la sècheresse est perçue par son seul effet directement observable c’est-à-dire le
manque de précipitations (pluie) et son corollaire sur la disponibilité en eau pour subvenir
besoins essentiels d’hommes, des animaux et des plantes.
Source de vie commune à tous le êtres et à tous les milieux, le déficit de ce précieux liquide
entraîne des bouleversements de l’environnement qu’on peut ranger, dans le cas de notre pays,
en deux catégories :
 Pour les régions pré désertiques : non renouvellement du couvert végétal qui poussent
à des migrations humaines et animales à la recherche de lieux de vie plus cléments
pratiquement, involontairement par ce mouvement, à étendre de proche en proche la
dégradation du milieu végétal et donc à l’avancée du désert.
 Pour les régions du nord :
37
1. Déficit des ressources en eau et par conséquent, moins d’eau pour l’agriculture
entraînant dans certaines zones le cycle de dégradation du couvert végétal sans
oublier l’impact socio-économique. (Récolte inexistante ou insuffisante etc.…).
2. moins d’eau également pour le renouvellement des nappes, entraînant une
surexploitation du potentiel existant, puis la déplétion des nappes, leur
assèchement progressif et la pollution soit par l’infiltration d’éléments salins ou
polluants, soit par la concentration de ceux existants sans omettre d’autres
phénomènes hydrogéologiques imprévisibles.
3. Moins d’eau pour les populations avec tout le lot de conséquences connues sur
le plan social et sanitaire en matière d’alimentation et de mode vie.
4. Enfin, pour les unités industrielles utilisant de l’eau, ralentissement ou mémé
arrêt d’unités de production entraînant manque à gagner et impact négatif sur le
développement économique et social.
La sècheresse sous ses différents aspects agricole, hydrologique météorologique
constitue un élément fondamental de l’environnement dont les précipitations
sont le facteur mesurable déterminant. A Cause, de très faibles quantités de
précipitations recueillies plusieurs secteurs économiques subissent aujourd’hui
d’importantes tensions.
Les effets de ce manque d’eau, combinés à des réserves très affectées par deux
années quasi sèches, entraînent dans certaines régions d’importantes
perturbations.
V.3.1.1 Analyse de la sècheresse météorologique en Algérie depuis 1930
Quoique souvent le déficit pluviométrique (ou l’excèdent) est déterminé sur la base de la
fonction de distribution ou en utilisant les centiles, nous avons retenu dans ce cas, l’utilisation
d’un indice basé sur la « normale », qui est déjà d’usage en météorologie dans les publications
décadaires et mensuelles de surveillance de la sècheresse. Cet indice normalisé, permet
également le tracé de lignes d’égales valeurs dans le cas d’une représentation cartographique.
L’analyse de la répartition spatio-temporelle de cet indice annuel basée sur les données de 74
stations réparties sur le nord de l’Algérie donne lieu aux constatations suivantes.
1. Dans le temps :
On retrouve d’abord que cet indice, ce qui est déjà connu, présente une grande variabilité
temporelle qui caractérise assez bien les pluies dans les régions en bordure des déserts.
Plus important est l’existence de deux périodes de sécheresse quasi équivalentes en intensités
(différemment ressentie d’une sous région à une autre).
Plus précisément, on relève des sècheresses généralisées :
a) durant des années très isolées qui sont 1937, 1961, 1970, 1992, 2001.
b) Durant les deux périodes suivantes :
 la première va de 1943 à 1948, a eu des répercussions importantes sur les récoltes et le
cheptel selon les journaux de l’époque.
 La seconde dont nous avons l’occasion de connaître les effets, est celle que nous
subissons à partir de la décennie 80. elle a commencé en certains endroits en 1973 et
n’a pas cessé depuis de se manifester à des intervalles n’excédant pas plus de deux
années consécutives. En effet cette seconde période, bien qu’elle soit entrecoupée
d’années d’accalmies voire d’années à très bonne pluviométrie 79, 80, 85, 86 et 96, 97
est certainement plus sévère par la longueur de sa séquence mais aussi par les faibles
niveaux de précipitations recueillies et qui parfois n’ont pas atteint, en particulier durant
38
les années 1981,1983, 2000 et 2001 en bien des régions 50% des normales connues. Ces
deux longues séquences de sècheresse n’ont épargné que durant certaines années et
seulement des régions limitées.
c) entre ces deux périodes de déficit, sont étalées des années à pluviométrie parfois
supérieure à la normale sauf en quelques années dans certaines régions où les
précipitations ont été faibles mais sans pour autant exercer de pressions sur les besoins
en eau des êtres vivants.
Figure 15 : bilan pluviométriques moyen sur l’Algérie
2. Dans l’espace :
Ce sont les régions nord-est du pays qui sont le moins touchées par ces déficits alors que les
régions en bordure du Sahara présentent un déficit en moyenne un an sur deux. Cependant une
analyse plus fine par région climatique est nécessaire pour confirmer une telle conclusion.
Synthèse :
La période qui va de 1930 à 2005 peut se résumer en une suite de séquences sèches et humides.
 la décennie 50-60 a été caractérisée par un excédent pluviométrique important et surtout
sur la région (monts de Tiaret, massif d’Ouarsenis, monts de Saida).
 La pluviométrie a légèrement baissé durant la décennie 60-70. La zone de l’intérieur
(monts de Tiaret) a été touchée par un déficit pluviométrique. Le reste de la région
étudiée a été excédentaire.
 Durant la décennie 70-80, le déficit a pris de l’ampleur et a couvert la partie centrale à
partir des versants nord-est des monts de Tessala aux monts de Saida couvrant le bassin
de la Macta.
 La décennie 80-90 a été caractérisée par un déficit sur l’ensemble de l’Ouest de
l’Algérie. La partie limitée par les monts du Dahra, les monts de Tiaret et les monts de
Saida ont été sévèrement touchés par cette diminution.
La tendance déficitaire a continué à sévir durant la période 90-2002 sur la totalité de la région.
Figure 16 Diminution des pluies DJF 1961-1990
39
DJF 1991-2005
V.3.2 Etude de la tendance climatique :
Les formes que risquent de prendre les tendances climatiques et les changements climatiques
qui peuvent correspondre sont décrites de façon différente selon les auteurs. Dès 1966
l’organisation météorologique mondiale a essayé d’unifier la définition de la tendance.
La tendance climatique est un changement climatique caractérisé par une diminution ou un
accroissement significatif régulier monotone des valeurs moyennes durant la période de relevé.
Plusieurs tests existent pour mettre en évidence l’existence éventuelle d’une tendance , on peut
citer ceux préconisés par la note 143 de l’organisation mondiale de la météorologie.
Figure 17 : Carte de tendance de la pluie dans l’Est de l’Algérie
40
Figure 18 a et 18 b : Evolution des pluies à la station de Medea et à la station de Tlemcen
V.3.3 Simulation de la répartition des modifications des précipitations :
A1B : réduction des inégalités Nord-Sud avec un développement économique sur le schéma
actuel. Equilibre entre sources d’énergies fossiles et non fossiles.
B1 : réduction des inégalités Nord-Sud avec un développement soucieux de l’environnement et
du développement durable.
A2 : développement hétérogène avec un développement économique sur le schéma actuel.
Figure 19 : Projection de la concentration du CO2 avec différents modèles
Les incertitudes des modèles :
Paramètres d’entrée (état initial, scénario socio-économique…). L’incertitude
liée au scénario devient prépondérante sur la deuxième moitié du XXIe siècle.
Conception des modèles. Connaissance imparfaite des phénomènes et
représentation approximative dans les modèles.
Caractère chaotique du climat (variabilité naturelle). Pour deux états initiaux
très proches, évolutions climatiques notablement différentes possibles.
Descente d’échelle pour passer de la résolution de l’ordre de 300 km des
modèles globaux de climat (GCM) à une résolution plus fine
41
.
Figure 20: Evolution des pluies avec différents modèles aux horizons 2050 à la station d’Oran
Tableau 3 ; Evolution des pluies à l’horizon 2050 par rapport à la référence 1961-1990 à la
station d’Alger Dar el beida
Cumul annuel
moyen de
précipitations en
mm Référence
modèle 1961-1990
Modèle
ARPEGE_Climat_EH2
CNRM-RM5.1_SCN_ARPEGE
MPI-M-REMO_SCN_ECHAM5
ICTP-REGCM3_A1B_ECHAM5_r3
DMI-HIRHAM5_A1B_ARPEGE
DMI-HIRHAM5_A1B_ECHAM5
C4IRCA3_A1B_HadCM3Q16
KNMI-RACMO2_A1B_ECHAM5-r3
SMHIRCA_A1B_HadCM3Q3
ETHZ-CLM_SCN_HadCM3Q0
Multimodèles A1B
ARPEGE_Climat_EH4 B1
ARPEGE_Climat_EH3 A2
680.4
670.7
695.1
682.9
674.9
688.6
681
678.7
665.8
683
680.1
680.4
680.4
Intervalle de
confiance à 95%
de l'écart relatif
(en %) entre
l'horizon 2030 et
1961-1990
-11.8 / 15
-16.2 / 9.4
-15.3 / 6.8
-6.9 / 17.5
-19.7 / 6.1
-15.4 / 6.5
-23.8 / 0.9
-13.9 / 9.9
-19.1 / 4.1
-15.9 / 9.2
-7.4 / 0.3
-15.8 / 9.8
-1.1 / 25.1
(Min / Max) de l'écart
relatif (en %) entre
une année future de
2016-2045 et la
moyenne de
référence 1961-1990
(-66.6
(-69.9
(-57.2
(-45.3
(-66.5
(-52.7
(-58.0
(-41.8
(-58.1
(-59.6
(-70.3
(-60.7
(-48.0
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
99.9)
55.3)
58.0)
51.3)
71.9)
53.6)
38.8)
68.9)
77.3)
59.1)
99.9)
53.1)
80.2)
D’après les résultats multi-modèles, diminution des précipitations annuelles
moyennes inférieure à 10% sur l’ensemble de la zone.
Différences importantes entre les simulations.
Accord des modèles sur une diminution des précipitations en hiver (entre 5 et 17%
au nord, plus marquée au sud).
Légère tendance à la baisse pour les précipitations annuelles, baisse plus nette
pour 3 des 10 modèles (scénario A1B).
Pas d’évolution marquée pour le nombre de jours de fortes précipitations, quels
que soient la station, la saison, le scénario.
Conclusion :
La sécheresse est une contrainte importante dans notre région. Les conflits entre utilisateurs de
l’eau n’ont d’ailleurs fait que s’accroître au cours des dernières décennies en raison de
42
l’augmentation de la demande, mais aussi du fait de la succession d’années sèches (1976, 1989,
1990, 1992, 2001). Par rapport à cet alea climatique, les disparités régionales sont très fortes et
une spatialisation détaillée est nécessaire.
Des sécheresses dont les causes fondamentales ne sont pas encore expliquées même si les
caractéristiques météorologiques associées le sont relativement. C’est pourquoi, il y’a des
directions où la recherche nécessite plus d’investigations.
1. D’abord, la formulation et l’adoption de plan d’action à même de réduire l’impact qui
incluse :
 La surveillance et le suivi des saisons de pluies orientés vers la sécheresse
(végétation et humidité des sols en utilisant les données satellitaires)
 Une amélioration de la communication entre scientifiques et décideurs.
2. La connaissance de la sécheresse et ses liaisons avec la circulation générale
atmosphériques :
 Compléter les connaissances disponibles sur la variabilité interannuelle des
caractéristiques de la circulation générale atmosphériques à grande échelle et
d’échelle régionale, en établissant une climatologie orientée vers la sécheresse.
 Documenter au mieux les périodes de sécheresses dans la région pour définir
des zones homogènes en fonction de la variabilité des pluies et de l’occurrence
de la sécheresse.
 Documenter les indicateurs potentiels et mécanismes de différentes échelles,
déjà identifiés (différents centres d’actions, oscillation, courant jet…) et
développer d’autres indices caractérisant la genèse des perturbations et/ou le
blocage de leur développement.
3. Orienter la recherche vers des résultats pratiques, dans l’explication des différents
mécanismes climatiques de la variabilité interannuelle (température de la mer,
caractéristiques de la circulation, …) en s’engageant dans la prévision à longue
échéance.
4. La modélisation numérique est l’indicateur de la maîtrise de la connaissance des
différents processus
V.4 Problématique des inondations
Introduction
La pluie est la cause fondamentale des crues dont les inondations sont les
manifestations. En Algérie, ce sont des événements pluvieux exceptionnels, et non la pluie
seule, qui engendre des inondations. Deux types d’inondations touchent le territoire national :
les inondations de plaine et les inondations de type torrentielles. Les inondations de plaine sont
dues à des pluies de longue durée. Elles frappent les bassins versants au relief peu accidenté.
Elles sont lentes, touchent de vastes superficies, sont peu dangereuses pour les vies humaines
mais causent des dégâts matériels très importants. Les inondations de type torrentielles sont
dues à des orages violents qui frappent de petits bassins versants escarpés. Elles sont toujours
rapides, violentes, quasi-imprévisibles et destructrices.
1. Les facteurs aggravant les inondations
 l'intensité et la durée des précipitations, bien sûre.
43



L'importance de la surface et de la pente du bassin versant
Le manque de couverture végétale et de capacité d'absorption du sol, accélérant les
phénomènes d'érosion et de ruissellement (est notamment mis en causes certaines
pratiques agricoles en campagne, et l'imperméabilisation massive des surfaces en
milieu urbain).
Une urbanisation en zone inondable.
Le facteur climatique est donc primordial et incontournable pour la gestion du risque
d'inondation. Cependant, la prévision du temps étant à l'heure actuelle impossible au-delà du
très court terme, on s'aperçoit à l'évidence qu'une politique de prévention des risques
d'inondation sur le long terme et à l'échelle du bassin versant ne peut se fonder que sur des
estimations très aléatoires de la pluviométrie.
2. Les cas d’inondations :
Les inondations peuvent se montrées aussi dévastatrices que les inondation récurrentes que le
pays a subi, on peut citer :
 les inondations exceptionnelles de l’automne 1969, qui ont fait 50 morts et 62.000 sansabri, on détruit 23.000 maisons, noyé 10.000 moutons et 500 dromadaires, détruit 300
puits et 4.000 hectares de cultures. Pendant ces inondations, on a enregistré le 28
septembre 1969 une pluviosité de 208 mm sur 24 heures, ce qui dépasse celle d’un pays
tropical comme la Martinique ;
 les inondations qui se sont produites du 25 au 31 mars 1974 ont été parmi les plus graves
du siècle dernier. La plupart des records de pluviosité ont été battus et les précipitations
quotidiennes maximales ont atteint de 80 à 224 mm. Ces inondations ont fait 45 morts,
11 disparus, 11 blessées et 22.000 sans-abri. En outre, 2.000 animaux ont péri noyés,
7.000 foyers ont été détruis, 154 villages ont été évacués ou isolés, 16 ponts ont été
détruits, 14 routes nationales et 34 routes secondaires ont été endommagées. Les terres
cultivées ont été inondées, et il y a eu des glissements de terrain. enfin, 23 écoles et
beaucoup d’infrastructures inondées ont été dévastées (électricité, télécommunications,
ouvrages hydrauliques, et de nombreux dispensaires).
V.5 Cas de Bab el oued
Introduction
Si certaines régions sont plus fréquemment affectées que d’autres par les forces de la nature,
c’est surtout la vulnérabilité des sociétés qui explique les grandes différences spatiales dans la
répartition et l’intensité des phénomènes dommageables. Cependant, l’accroissement de la
population mondiale et la recherche de profits, à court et moyen terme, exercent des pressions
fortes sur l’utilisation des territoires.Par sa capacité à transformer les milieux naturels, par ses
besoins pour assurer sa croissance et son développement, l’homme moderne perturbent les
systèmes physiques. Cela peut engendrer ou amplifier des risques indépendamment d’un
éventuel changement climatique, et provoquent des catastrophes naturelles redoutables.La
population se concentre souvent dans des villes ignorant leurs vulnérabilités ce qui entraîne
l’aggravation des effets de la catastrophe.
44
La wilaya d’Alger a connu ces Dix (10) dernières années , plusieurs événements pluvieux dont
certains ont été catastrophiques .
A ce titre, nous rappelons les événements :
La Wilaya d’Alger et particulièrement le massif de Bouzareah a connu les 9 et 10 Novembre
2001 un événement pluviométrique exceptionnel .
Les précipitations torrentielles un cumul de 290 mm, se sont abattues sur cetterégion,
provoquant des crues brusques et brutales ayant occasionnés des pertes humaines et
matérielles.Le bassin versant le plus affecté par ces intempéries, a été celui de l’ouedLazhar,à
l’exutoire duquel se situe le quartier Bab El Oued à très fortes concentration urbaine
.
V.5.1 Historique des évènements pluvieux avant 2001
Par le passé, cette zone a connu des événements pluviométriques catastrophiques
Le 31.10.1911 avec 134 mmde précipitations.
Le 21.09.1934 avec 101 mm de précipitations.
Le 11.11.1935 avec 129 mm de précipitations.
Le 02.04.1954 avec 135 mm de précipitations
V.5.2 Engagement de l’état
Une telle catastrophe a mis en évidence la vulnérabilité des zones urbaines aux catastrophes
naturelles. Le gouvernement Algérien en décembre 2001 a décidé de mettre en œuvre un
programme de mesures visant en conséquence à réduire une telle vulnérabilité. C’est ainsi que
l’état Algérien à solliciter le concours de la Banque Mondiale pour l’appuyer dans la mise en
œuvre d’un programme intitulé Projet de Réduction de la Vulnérabilité des Zones Urbaines au
Catastrophes Naturelles de la wilaya d’Alger.
Ce projet visé deux objectifs :
Objectif 01
Accroître au niveau national les capacités institutionnelles algériennes à faire face aux
catastrophes naturelles en améliorant les capacités de veille, d’alerte précoce, de compréhension
des phénomènes météorologiques ayant conduit à la catastrophe du 10 novembre 2001.
Objectif 02 :
a) Réduire la vulnérabilité des zones urbaines spécifiques de la Wilaya d’Alger, parmi celles
qui ont été le plus durement affectées par les inondations du 10 novembre 2001.
b) Ce projet vise, en particulier, à réduire les risques encourus par les populations affectées de
ces zones et aussi à protéger, de manière indirecte, tous les quartiers situés en aval et
susceptibles de subir les retombées de ces catastrophes.
c) Les mesures d’aménagement prévues contribueront à résoudre les problèmes de pollution et
d’érosion qui constituent présentement un problème majeur.
V.5.3 L’étude du phénomène du 10 Novembre 2001
45
La zone sinistrée de Bab El Oued et ses alentours est composée de plusieurs sous bassins
versants L’oued Koriche qui prend sa source sur le flanc Sud Est du mont de Bouzaréah à une
altitude de 395 m sous l’appellation de oued Ben Lezzehai draine un bassin de superficie de 10
Km². Le Thalweg principal a une longueur de 7 Km recevant toutes les pluies sur un réseau
hydrographique dense constitué d'un nombre important d'affluents ou de talwegs qui, en
convergeant, constituent l'Oued proprement dit.
A la suite d'importantes pluies (précipitations de l'ordre de 262 mm en 24 h.), le 10 novembre
2001, une coulée dévastatrice de boue, des eaux et de débris s'est produite sur l'espace urbain
de la commune de Bab El Oued et ses environnements.
Le bilan de la catastrophe de Bab El Oued est effarant, d'énormes pertes en vies humaines ont
été enregistrées (712 morts, 115 disparus, 311 blessés et plus de 1454 familles sans abri ),
matériels roulants détruits et ensevelis (389 véhicules toutes catégories confondues),
d'importants dégâts occasionnés aux infrastructures (détériorations des routes, naissance de
cratère de plus de 10 mètres de diamètre, réseaux d'assainissement fortement endommagés,
envasements des rues etc.….), aux immeubles, différents établissements ( scolaires,
commerciaux (55)et publics ) et aux maisons (glissements des terrains, effets d'érosion et de
poussées sur les fondations et les éléments des structures etc.…).
Figure 21 : Bassin versant de Bouzareah
BASSIN VERSANT DE L'OUED KORICHE
M
ER
M
ED
N
IT
ER
Bouzareah
RA
N
EE
Bab.el.Oued
395m
1m
he
o. b
eau
-Fra
isie
r
tto
co
o.S
S1
ic
or
o.K
Triolet
S2/Passerelle
scotto
Casbah
Air de France
o. Frais-Vallon
S3/Passerelle
o Sidi.Medjbar
o.Ben Lazzhai
Echelle:1/25 000
El.Biar
Legende:
limite du bassin versant
oueds
limite de sous-bassins
section et passerelles(S/P)
IV.5.3.1 Description de la situation météorologique
46
Entre le 09 et le 11 Novembre 2001, une situation météorologique exceptionnelle a prévalu sur
les zones côtières de l'algérois en s'étendant sur tout le Nord Ouest du pays.
Cette situation météorologique particulière a engendré des précipitations d'une intensité
remarquable par endroits et en particulier sur les hauteurs de la ville d'Alger et dans sa zone
urbaine ainsi que certaines zones de l'Ouest algérois et de l'Oranie.
La situation météorologique des 09 et 10 Novembre 2001 a été caractérisée par une infiltration
d’air froid sur l’Espagne puis sur le golf de Gibraltar (-30 °c à la moyenne atmosphère, i.e 500
hpa, le 10 Novembre à 00h00TU).
Ceci a engendré une baisse généralisée du champ de pression aussi bien aux bas niveaux de
l’atmosphère (850 et 700 hPa) qu’en surface où la valeur de la pression atmosphérique à Alger
aura chuté de 9.1 Hpa en l'espace de 24 heures. Elle est passée de 1006.1 hPa le 09 Novembre
à 12h00TU à 997 hPa le 10 Nov à 12h00TU.
La dépression qui s'est créée, a évolué du sud-ouest Algérien vers le nord pour se positionner
le 10 Novembre à 0000 TU sur l’Algérois, avec une pression à son centre de l’ordre de 996 hPa.
Cette dépression a ensuite évolué vers les Baléares en se creusant légèrement, maintenant
ainsi un flux de nord-est à nord-ouest perturbé sur l’ouest et le centre du pays. Cette baisse du
champ de pression sur le bassin méditerranéen occidental a contribué au resserrement du
gradient de pression sur cette région et au maintien d’un régime de vents de Nord – Nord - Est
très forts sur les régions côtières et proches côtières de l’ouest et du centre du pays où les rafales
de vent ont atteint par endroits 120 kilomètres par heure et les hauteurs de vagues entre six et
huit mètres.
En outre, cette infiltration d’air froid vers Gibraltar a contribué à l’advection d’air chaud
saharien vers les côtes puis vers le bassin méditerranéen occidental. Ce qui a eu pour
conséquence la formation d’une occlusion (rejet d’air chaud en altitude) qui a été à l’origine
des fortes pluies qui ont affecté l’ouest et le centre du pays.
En ce qui concerne les pluies exceptionnelles ayant affecté l’algérois et en particulier les
reliefs côtiers de la baie d'Alger, une première hypothèse ( vu les quantités de pluies recueillie
en moins de 24 heures) indique que la topographie du lieu a joué un grand rôle dans le forçage
dynamique de la masse d’air, chaude et humide, qui était en provenance de la mer.
Les reliefs de Bouzareah qui culminent à plus de 400 mètres et qui surplombent le quartier
de Bab-el-oued auraient joué un grand rôle dans la libération de l'instabilité latente. L'analyse
des images satellite montre une configuration des masses nuageuses en bandes organisées de
très faibles largeurs, ce qui suggère comme autre hypothèse, la possibilité de présence
d'instabilité symétrique accentuant l'activité pluvieuse.
C’est ainsi que des cellules orageuses ont déversé toute leur eau en amont de la montagne,
c’est à dire du côté du quartier de Bab-el-oued sur un rayon de deux kilomètres.
IV.5.3.2 Analyse de l’épisode pluvieux
La pluie a commencé le 09 Novembre 2001 vers 9h 30 mn par des averses de moyenne
importance ayant permis la saturation du sol et s’est prolongée jusqu’à 10h 30 mn. Après un
répit de près de sept heures ou quelques millimètres ont été enregistrés, la pluie a repris
violemment avec une intensité maximale qui avait totalisé entre minuit et 4h du matin de 73,5
mm. A niveau de Bouzaréah, situé en hauteur, l’intensité a été plus forte et la quantité
enregistrée de 18h à 06h le lendemain est de 127,8 mm.
IV.5.3.2.1 Pluies maximales journalières :
47
Le dépouillement des enregistrements pluviométriques des journées des 09 et 10 du mois de
Novembre à pas de temps constant de 30 mm pour la station pluviométrique de Bir-MouradRaïs donne les résultats suivants (Graphe ci dessous):
Figure 22 : Hyetogramme de pluie du 09 et 10 Novembre 2001 journée du 09/11/2001 :
PLUIE(mm)
20
HYETOGRAMME DE PLUIE DE L'EVENEMENT
DU 9 ET 10 NOVEMBRE 2001
18
16
14
12
10
8
6
4
2
temps(heure)
0
9h30 11h00 12h30 14h00 15h30 18h00 19h30 21h00 23h00 0h30
09NOV/2001
09
2h00
3h30
5h00
7h30
9h30 11h00 12h30
10 NOV/2001
10-nov-2001
Le total enregistré durant cette journée est de 30mm entre 9h 30mn et 00h avec une
intensité de 7,5 mm entre 13h 00 et 13h 30.
Journée du 10/11/2001 :
Le total enregistré durant cette journée est de 143,5mm entre 00h 00 et 13h 30mn avec
des pics d’averses atteignant :
Période de retour de l’épisode pluvieux
L’examen de la série de données pluviométriques enregistrées à la station de Bir Mourad
Raïs et à la station de Bouzaréah révèle que des quantités de pluies aussi importantes ont été
observées auparavant :
Bir-Mourad-Raïs :
 année 1953/54 : Pj = 135,2 mm le 02/02/1954
 année 1957/58 : Pj = 108,3 mm le 09/10/1957
 année 1964/65 : Pj = 104,5 mm le 08/11/1964
 année 1969/70 : Pj = 106,5 mm le 27/12/1969
 année 1973/74 : Pj = 94,6 mm le 29/03/1974
 année 1984/85 : Pj = 115,0 mm le 09/10/1984
 année 2001/02 : Pj = 145,0 mm le 10/11/2001


48
Bouzaréah :
année 1911/12 : Pj = 134,0 mm le 31/10/1911
année 1934/35 : Pj = 101,4 mm le 21/09/1934




année 1935/36 : Pj = 129,4 mm le 11/11/1935
année 1936/37 : Pj = 100,5 mm le 09/12/1936
année 1953/54 : Pj = 114,5 mm le 08/04/1954
année 1964/65 : Pj = 108,3 mm le 08/11/1964
L’analyse statistique de cette série permet de situer en fréquence l’événement pluvieux
survenu les 09 et 10 Novembre 2001 autour d’une période de retour de 90 ans (occurrence de
l’événement dans le temps)
Bab el Oued, inondations du 10/11/2001
49
IV.6 Analyse des températures
Introduction
Envisagé du seul point de vu thermique, le climat d’une région peut se définir à partir de la
température de l’air mesurée sous abri, de façon continue, à l’aide d’un thermomètre où
thermographe. Par exemple pour une série de données de température aussi grande que possible,
chaque courbe annuelle est plus au moins déformée par des irrégularités dues à plusieurs
phénomènes tel- que le passage de perturbations, les changements de masses d’air qui
caractérisent le temps réellement observé, les reliefs et l’emplacement suivant les altitudes.
Mais on distingue
Toujours l’oscillation thermique annuelle, il fait toujours plus chaud en été qu’on hiver. Les
caractères plus généraux de la température de l’air sur l’Algérie ont été décelés à partir de la
consistance des traitements suivants :
La connaissance de cette donnée de base du climat, dans ses variations temporelles diurnes et
saisonnières ainsi qu’en tout point de l’espace, est donc primordiale pour l’analyse climatique.
La température de l’air sous abri est influencée par la température de la surface du sol au
dessous de l’abri et par celle de l’air libre de même altitude lequel peut provenir de région plus
au moins lointaine, suivant la situation topographique de la station, bas fond ou sommet de
montagne, pour ne citer que les cas extrêmes l’une au l’autre de ces deux actions prédominera.
Il est de plus en plus probable que les conditions météorologiques qui règnent dans la haute
troposphère ont une influence notable sur le climat prés du sol.
IV.6.1 Etude et analyse des températures moyennes annuelles
Les températures moyennes annuelles constituent l’indicateur simple pour délimiter les régions
à climat froid et chaud, cependant celles-ci varient considérablement d’une région à une autre.
Il est évident que la répartition spatiale des températures annuelles, ne constitue qu’un schéma
simplifié de l’apparition des principales zones d’influences thermiques du climat de l’Algérie
du Nord, combinée à d’autres facteurs climatiques importants, en particulier, les pluies,
l’humidité et l’ensoleillement.
Les valeurs moyennes annuelles allant de 14°C à 19°C sur toute la région d’étude (Fig. 23).
Les valeurs les plus élevées sont enregistrées aux stations de M’sila et Boussaâda avec 19°C et
les plus basses 14.5°C sont enregistrés aux stations de Djelfa et Batna.
L’évolution annuelle de la température suit la trajectoire de la radiation solaire incidente, on
observe une oscillation unique avec des extrêmes décalés d’environ un mois et une courbe
annuelle assez voisine de la symétrie par rapport au mois de Juillet, sauf pour les stations
côtières dont le maximum tend à être déporté vers la fin de l’été (mois d'Août); ainsi le
maximum est observé à la station Alger en Août, par contre le maximum à la station de Ain
Sefra se trouve en Juillet. Cette différence d’évolution entre les stations du littoral et de
l’intérieur se traduit par le fait que dans les premières l’automne est plus chaud que le printemps
alors qu’on observe l’inverse dans les secondes, à Oran la température moyenne du mois
d’Avril est de 15.2°C elle est inférieure à celle du mois d’Octobre (18.7°C).
IV.6.1 .1 Analyse des températures moyennes mensuelles:
Une moyenne mensuelle de température aussi précise soit elle, nous renseigne incomplètement
sur les valeurs que l’on peut rencontrer au cours du mois considéré. Elles figent cette donnée
dont la variabilité inter diurne est une caractéristique essentielle. La valeur du minimum ou du
maximum absolu rencontrée durant la période étudiée, qui est souvent ajoutée, ne pallie
50
qu’insuffisamment cet inconvénient puisqu’elle donne seulement une des limites atteinte par
celle-ci. Elle risque, de plus, de fausser le jugement si on oublie son caractère exceptionnel.
On trouvera dans les tableaux en annexe les valeurs moyennes et absolues des températures
maximales mensuelles et annuelles comme celle des températures minimales. Elles ont été
calculées. Ces moyennes varient–elles beaucoup dans le temps et dans le temps et dans
l’espace ?
La variabilité des températures moyennes mensuelles est plus marquée en saison d’hiver qu’en
saison d’été et elle augmente avec la latitude et le degré de continentalité à titre d’exemple à la
station de Ain Sefra la différence de température moyenne entre le mois de Janvier et Février
est de 2.1°C, par contre cette différence entre le mois de Juillet et Août est de 0.8°C, à
Constantine, la différence de température moyenne entre le mois de Janvier et Février elle est
de 1°C par contre cette différence est de 0.1°C entre le mois de Juillet et Août.





Les moyennes des mois de Juin, Juillet et Août sont les plus élevées avec des valeurs de
l’ordre de 26°C à 28°C au littoral et de l’ordre de 29°C à 31°C dans les hauts plateaux
(Fig 22).
de 25.4°C, 29.2°C et 29.3°C pour la station de Chlef et 25.7°C, 29.1°C et 28.9°C pour
la station de Tizi ouzou, 27.6°C, 31.1°C et 30.5°C pour la station de M’sila, 27.8°C,
31.3°C et 30.7°C pour la station de Bousaâda.
Les mois de Janvier et Décembre sont les plus frais pour toutes les stations avec des
valeurs de 7°C à 12°C au Nord et de 5°C à 7°C dans les hauts plateaux.
De 6.5°C à la station de Medea, 7.9°C à la station de Bouira et de 4.9°C à la station de
Djelfa et 5.3°C à la station de Sétif.
Les moyennes les plus faibles de l'année se produisent durant les mois de Janvier,
Février et Décembre.
Figure 22:Répartition des températures moyennes mensuelles sur l’Algérie (1950-2005)
IV.6.1.2Ecarts des températures moyennes mensuelles :
L’analyse de la figure 23 montre que toutes les stations présentent des écarts de températures
51
positives sauf la station de Mostaganem avec (-0.71 °C), et à la limite Sud de notre zone d’étude
par exemple à la station de Ghardaïa, -0.12°C. Les stations de TlemcenSidi Belabess, et
Maghnia à l’Ouest présentent des écarts largement supérieures à la normale (1961-1990) avec
+1.7°C, +1.4°C, +1.3°C et +1.1°C respectivement, au Centre les stations de Bouira et Médea
+1.7°C et +1.2°C à l’Est La station de Bordj Bou Arreridj et Batna +1.3° C et +1.1°C.
On remarque aussi, que les années les plus chaudes sont 2003, 1999,1994, 1989, 2001 et 2006
généralement les deux dernières décennies présentent des années plus chaudes sauf pour les
années 1991 et 1992 qui étaient relativement froides (0.12°C , 0.5°C).
Dans les régions des hauts plateaux les dernières années étaient les plus chaudes à El Bayadh
par exemple on a enregistré une anomalie de + 2.5°C en 2003 suivie des années 2005 et 1999
respectivement avec +2.3 °C et +2.0°C. Durant les années 2006 et 2002 on a enregistré une
anomalie de +1.1°C. Sur le littoral Est à la station de Skikda les années 2006 et 2002 présentent
des anomalies très remarquables avec + 2.2°C . Les treize dernières années étaient très chaudes
et présentent des anomalies supérieures à 1°C en moyenne pour tout le Nord de l’Algérie.
Depuis l’année 1950, on constate une augmentation significative des températures
moyennes annuelles par rapport à la normale au niveau de l’Algérie du Nord de l’ordre
de 0.5°C à 0.6 °C.
38
MER MEDITERRANEE
ESPAGNE
Jijel
1.7
Annaba
Alger
1.5
1.3
Oran
36
Chlef
Tiaret
MAROC
1
0.7
Djelfa
34
1.1
Setif ConstantineTebessa
Boussaâda
TUNISIE
0.5
Tlemcen
0.3
Batna
0.1
32
Ain Sefra
0
-0.3
-0.5
30
-5
0
5
0 Km
277 Km 554 Km
10
-0.7
Figure 23 : Répartition de l’écart des températures moyennes annuelles en ° C par rapport à la
normale (1961-1990)
2006; 2,2
2,5
2001; 2,2
2
1,5
2006
2001
1996
1991
1986
1981
1976
1971
1966
1961
1956
1951
1946
1941
0
-0,5
1936
T° en °c
1
0,5
-1
-1,5
1976; -1,6
-2
Années
Annaba
Skikda
Constatntine
Figure 23.1 : Evolution des écarts des températures moyennes par rapport à la normale (19611990) aux stations : Annaba, Constantine et Skikda
V.7 Les phénomènes extrêmes climatiques
52
Introduction
Dans un climat qui se réchauffe, il y a plus d'énergie à disposition pour générer des événements
climatiques extrêmes. On peut penser que ceux-ci augmenteront en fréquence et en intensité :
Les tempêtes tropicales, tornades, précipitations extrêmes menant à des inondations ou absence de
précipitations menant à des sécheresses, grêle... peuvent être le type d'événements extrêmes qui
engendrent des dégâts importants. Les statistiques sur les dégâts engendrés par différents types de
catastrophes naturelles entre 1950 et 2005 font observer au niveau financier, une augmentation quasi
exponentielle des pertes totales. Pour autant, cela ne constitue pas une preuve suffisante que le
nombre d'événements climatiques extrêmes ait augmentée.
Les événements extrêmes font apparaître les événements climatiques extrêmes qui touchent des
régions où l'infrastructure est endommagée. On constate que depuis une vingtaine d'années, les
facteurs humains génèrent cette croissance apparente. Aujourd'hui, les conséquences financières
dans une région beaucoup plus construite qu'il y a 50 ans, sont évidemment plus importantes.
Figure 33 :
Source ; IBMET 2003
a) Définition d'un événement climatique extrême
Il existe différentes notions pour qualifier ou quantifier les événements météorologiques
extrêmes : Un événement extrême est un événement rare. Il faut alors réfléchir en termes de
fréquence d'occurrence de l'événement. (GIEC 2001)
Figure 24 : Quantification des événements météorologiques extrêmes :
Source GIEC 2001
b) Un événement extrême est un événement intense.
On doit alors réfléchir en termes de dépassement de certains seuils. On peut regarder une courbe des
53
températures entre les plus froides et les plus chaudes. Imaginons que le climat se réchauffe : la
moyenne change alors et augmente.
Si aucun autre changement n'intervient, si la courbe des températures reste la même, on aura une
perte des températures froides extrêmes au profit d'une augmentation très marquée des
températures maximales les plus chaudes.
Mais la nature n'est pas toujours docile et on peut avoir plusieurs changements : des changements
de symétrie, des changements dans la forme ou une combinaison de ces différents aspects.
A titre d'exemple, l'observation des 2 courbes qui montrent la répartition des températures dans la
station d’Algerfait apparaître un décalage entre les classes de températures du début du 20ème
siècle et celle de la fin du 20ème qui affiche un réchauffement considérable.
L'étude du comportement des extrêmes, permet de constater un renforcement de l'extrême
maximal qui fait dépasser les températures d'une certaine période de l'hiver au-dessus du point
d'occlusion. Ce phénomène peut avoir des implications pour un écoulement et une fonte précoces
de la neige et engendrer des conséquences pour l'hydrologie locale.
Figure 25.1
Figure 25.2
Histogramme de la classe [33,36]
Station ALGER
180
160
140
120
100
80
60
40
20
21 h
18 h
série 1950-1975
15 h
12 h
9h
6h
3h
0h
0
série 1976-2001
Source IBMET
d) Un événement extrême est un événement qui génère des dégâts
Il faut alors envisager la notion de vulnérabilité des systèmes naturels socio- économiques. Dans
cette optique, il est intéressant de noter qu'il peut y avoir de très importants dégâts sans que
l'événement qui les a déclenchés soit extrême. La chute d'un pont par exemple, peut être
déclenchée par un facteur climatique qui n'est pas extrême.
V.7.1 Etude des extrêmes climatiques
54
Introduction
L’analyse des tendances et de la variabilité des extrêmes climatiques a récemment reçu
une attention accrue. Toutefois, la disponibilité des données de qualité à l’échelle quotidienne
sur de longues périodes de temps telle que requise pour l’analyse des variations des
extrêmes a été, jusqu’à la date d’aujourd’hui, le frein majeur (Easterlinget al. 2000).
Dans le présent travail, nous nous intéresserons en premier lieu aux méthodes
d’analyse de la variabilité des extrêmes climatiques. Les indicateurs les plus courants pour la
température, les méthodes statistiques et quelques définitions ou critères seront présentés.
Ensuite, nous présenterons les tendances des changements avec leurs extrêmes climatiques.
Jusqu’à l’année 2000, la très grande partie de la littérature sur les changements climatiques
et la variabilité était basée sur l’analyse des observations de la température et de la
précipitation (ex. Zhang et al, 2001; Bonsalet al. 2001). La variabilité dans l’espace et le dans
temps des indicateurs dérivés de ces données a reçu plus d’attention tout récemment (ex.
Groismanet al, 2003; Frichet al, 2002, Vincent et Mékis, 2004). Easterlinget al (2000)
recommandaient d’ailleurs une approche intégrée avec des indicateurs pour l’analyse de la
variabilité du climat et des extrêmes. L’approche par indicateur a non seulement l’avantage
de faire ressortir les impacts des changements climatiques sur les activités humaines,
l’écologie et l’économie mais elle facilite aussi l’analyse à l’échelle globale.
Les indicateurs de changements climatiques sont développés dans plusieurs centres et
par des chercheurs. L’élaboration de ces indices est donc la détection des changements
climatiques. L’IPCC (1995) a émis la certitude que les effets anthropogéniques ont influencé
considérablement les changements globaux. L’un des effets le plus ressenti étant l’élévation de
la température moyenne du globe d’environ 0,7°C depuis la deuxième moitié du siècle
(Nichollset al, 1996 ; Parker et al., 2000). Seulement une élévation d’une moyenne n’implique
pas nécessairement une élévation des extrêmes. Mais un changement dans la moyenne peut
modifier la loi de distribution du paramètre étudié, pouvant elle-même affecter les écosystèmes
(Frichet al., 2002). Dans ce travail, nous essayons d’analyser les changements du climat dans
le Nord de l’Algérie à travers le changement dans les courbes de tendance des indices choisis.
Ce travail débute par la description des indices choisis parmi les 27 calculés par le logiciel
RClimDex et la description de la méthodologie adoptée pour tester la qualité des données. Des
cartes de pentes des indices sont tracées, afin de faire une analyse spatiale. Les résultats de
l’analyse sont ensuite discutés et quelques conclusions sont tirées afin de confirmer des travaux
similaires réalisés à des échelles plus larges (Frichet al., 2002 ; Alexander, 2006).
WMO/CLL/CLIVAR Joint Working group on Climate Change Detection recommande
qu’une liste de 12 indices prioritaires soit produite; la liste doit être accompagnée de la
méthode pour développer les indices. Les indicateurs ne doivent pas être corrélés mais plutôt
contenir des informations indépendantes et doivent être considérés sur une base régionale et
comparés à l’intérieur et entre les régions (Frichet al.,2002).
V.7.1.1 Indices de températures
La carte de l’indice TN10p (Fig 26a), qui présente les occurrences des nuits froides basée sur
les percentiles, montre que la majorité des séries d’observation ont une tendance à la baisse,
ceci se traduit par le fait que les températures minimales qui se passent en fin de nuits ont
tendance à s’élever, signifiant que les nuits en Algérie se réchauffe. Par contre, la figure 26b
et la figure 27a montrent les tendances des indices TN90p et TR20 qui, par définition,
sont respectivement ‘nuits chaudes’ et ‘nuits tropicales’, ont une tendance à la hausse pour
toute l’Algérie. Ceci confirme l’augmentation des températures nocturnes. L’amplitude
thermique moyenne journalière, connu par l’indice DTR, a des tendances à la hausse dans plus
55
de 95% des stations sélectionnées avec des valeurs importantes dans la région la plus humide
(Nord-Est).
Figure 26 : Tendance des indices se basant sur les températures minimales : TN10p (a),
TN90p (b).
38
38
SKIKDA ANNABA
ANNABA
JIJEL
ALGER
ALGER
BEJAIA
36
CONSTAN
JIJEL
36
CONSTANTIN
BATNA
TEBESSA
TIARET
BISKRA
DJELFA
34
TEBESSA
BISKRA
DJELFA
34
EL BAYADH
EL BAYADH
EL OUED
MECHRIA
TOUGGOURT
32
GHARDAIA
32
30
0 Km
-4
BECHAR
H MESSAOUD
BECHAR
-2
0
2
-1 à 0
222 Km
4
444 Km
6
0 Km
30
10
8
-4
0
2
(a)
222 Km
4
0 à 0.1
-0.038 à 0
0.5 à 1
0 à 0.5
-2
6
444 Km
8
0.1 à 0.2
10
0.2 à 0.3
(b)
La figure 28 : présente les résultats des indices basés sur les températures maximales, sachant
que dans les conditions météorologiques normales, elles se manifestent durant la journée. Les
journées froides de l’indice TX10p sont représentées dans la figure 28 a. La majorité des
stations ont un indice où la tendance est à la baisse, ce qui veut dire que le nombre de jours
froids est en diminution. Les tendances des indices TX90p, SU25 et WSDI (figure 28 a et b)
sont tous à la hausse et pour tous les points d’observations. Ce qui implique une augmentation
du nombre de journées chaudes. Les indices basés sur les températures minimales ou maximales
révèlent un réchauffement de ces paramètres. L’indice (DTR) est aussi en augmentation. Cela
implique des élévations de températures maximales très importantes.
Figure 27 : Tendance des indices se basant sur la température
minimale nocturne et l’amplitude thermique TR20 (a) et DTR (b).
38
38
BEJAIA JIJEL
SKIKDA
JIJEL
ANNABA
ANNABA
BBA
36
CONSTANTI
36
BBA
BATNA
ORAN
BATNA
ORAN
TEBESSA
TIARET
DJELFA
TEBESSA
TIARET
TLEMCEN
BISKRA
34
BISKRA
DJELFA
34
EL OUED
MECHRIA
EL OUED
MECHRIA
TOUGGOURT
TOUGGOURT
GHARDAIA
32
GHARDAIA
32
BECHAR
EL GOLEA
30
-4
-2
0
0 Km
2
222 Km
4
6
444 Km
0
0 Km
30
10
8
-0.5 à 0
-1 à -0.5
H MESSAOUD
BECHAR
H MESSAOUD
à
-4
0.5
-2
0
2
0.5 à
0 à 0.5
(a)
222 Km
4
444 Km
6
8
10
1
(b)
Figure 28: Carte de tendance des indices se basant sur les températures maximales TX10p
(a), TX90p (b).
38
38
SKIKDA
ANNABA
BEJAIA
JIJEL
SKIKDA ANNABA
ALGER
36
SETIF
ORAN
36
BORDJ BOU A
BBA
BATNA
BATNA
TEBESSA
TEBESSA
TLEMCEN
TIARET
BISKRA
BISKRA
34
34
MECHRIA
EL OUED
TOUGGOURT
32
GHARDAIA
32
OUARGLA
H MESSAOUD
BECHAR
0 Km
30
-4
-2
0 à 1
56
0
2
1
4
à 2
222 Km
444 Km
6
8
2
0 Km
10
à
3
30
-4
-2
-0.225 à 0
0
2
0
à 0.5
4
222 Km
6
444 Km
8
0.5 à
10
1
Conclusion :
L’analyse des cartes des 12 indicateurs de tendances climatiques de la région d’étude a montré
une cohérence spatiale des tendances des températures. Cependant, les stations ayant des
tendances à la baisse des précipitations significatives sont faibles. Les indices de températures en
majorité ont une tendance à l’augmentation; la fréquence de jours chauds a augmenté alors que
la fréquence de jours froids a baissé. La majorité des stations d’observation ont un indice des
journées froides dont la tendance est à la baisse. Les indices des températures minimales ainsi
que l’amplitude thermique moyenne journalière ont des tendances qui expriment le réchauffement
du climat de la région d’étude
Les extrêmes de températures et leur amplitude sont tous à la hausse, ce qui se traduit souvent
par des canicules fréquentes en été. La cartographie des pentes des indices des précipitations
prouve que ce paramètre est très difficile à étudier dans notre région d’étude. Avec sa grande
variabilité dans le temps et dans l’espace, seules quelques stations ont enregistré des amplitudes
significatives. La durée de la séquence sèche dans l’année a une tendance négative dans la région
des hauts plateaux de l’Ouest. Par contre, Les cumuls pluviométriques annuels ont une pente
significative positive pour les stations situées dans l’Ouest Algérien (Tiaret, Mechria). Les
précipitations à la hausse dans l’Ouest du pays sont beaucoup plus des précipitations d’instabilité.
V.7.2 Les vagues de chaleurs
V .7.2.1 Etude des vagues de chaleur dans le Nord de l’Algérie
L’Algérie se caractérise par une forte concentration des activités économiques et de la population
dans ses principales villes côtières. Les conditions climatiques favorables qui ont largement
contribué à cette concentration manifestent pourtant, de temps en temps, des anomalies
contraignantes pour le confort climatique de la population, pour les activités de plein air, voire
même à l’intérieur des logements.
En l’occurrence, c’est les saisons de l’été et de l’automne qui sont les plus redoutés pour leurs
vagues de chaleur, qui peuvent durer jour et nuit, allant d’un jour à quelques semaines. Elles
sont assez fréquentes, souvent persistantes de plus de 2 jours et d’intensité parfois accusée. Des
anomalies thermiques positives, atteignant plus de 30 % de la normale estivale, sont
fréquentes (ONM). Ces épisodes de chaleur, pouvant évoluer à des canicules,
représentent de véritables risques, surtout si l’augmentation de la température est brutale,
provoquant un « choc thermique ». La menace pour la santé est d’autant plus grave que la chaleur
est persistante ou qu’elle s’accompagne de pics de pollution urbaine.
Les vagues de chaleur sont généralement attribuées à l’advection de l’air chaud saharien, en
surface et en altitude.
IV.7.3 Canicule de l’été 2003
Comme souvent, lorsqu’on est confronté à une situation météorologique inhabituelle comme la
vague de chaleur qui a sévit depuis le début du mois de juin 2003, il est légitime de se demander
si cette situation représente une prémisse de « l’effet de serre ».
La canicule de l’été 2003 restera dans les annales climatiques de l’Algérie comme un
événement météorologique exceptionnel par sa durée (près de quatre semaines). Jamais les
57
précédents épisodes caniculaires n’avaient été aussi longs, et par son intensité. (Plus de 40.C
pendant 20 jours consécutifs), et par son étendue géographique, les derniers étés d’intenses
chaleurs n’avaient touché que certaines régions, mais cette année (été 2003) c’est pratiquement
l’ensemble de l’Algérie qui a été touché, la durée d’insolation a été remarquablement élevée,
alors que la pluviométrie se rapproche de celle des étés les moins arrosés de la seconde moitié
du XXe siècle.
L'été 2003, marqué par la canicule et le faible taux de précipitation, est considéré parmi les plus
chauds des cinquante dernières années; les températures maximales autant que les minimales
furent marquées par des anomalies positives importantes.
IV.7.3.1 Aspects climatologiques
Afin d’étudier cet aspect, et de répondre à la question accessoire «les vagues de chaleur seront
elles plus fréquentes à l’avenir ? », on doit faire appel à l’observation du passé ainsi qu’à la
simulation du comportement futur du climat à l’aide de modèles basés sur la physique du
système climatique. Les données mesurées depuis un plus d’un siècle permettent de définir la
notion même d’un extrême, c'est-à-dire un écart important par rapport à des conditions
moyennes, et de situer un épisode particulier comme la vague de chaleur de l’été 2003 dans un
contexte plus large. La modélisation climatique permet, elle, de quantifier l’évolution future du
système climatique et de ses extrêmes. En effet, lorsqu’on est confronté à un système aussi
complexe que le climat, il est impossible de prédire l’évolution future du système sur la base
de statistiques et d’extrapolations.
Afin de situer la vague de chaleur de l’année 2003, qui semble exceptionnelle à premier abord,
il est utile de voir comment ce type d’événement a pu se produire dans le passé. A cet égard, la
base de données d’observations météorologiques et climatiques de l’ONM nous fournit de
précieux renseignements sur l’évolution au quotidien de nombreuses stations suisses, souvent
sous forme digitale depuis 1950, voire antérieurement sous forme de documents manuscrits.
Températures en °C
38
MER MEDITERRANEE
41
SKIKDA
ALGER TIZI OUZOU BEJAIA P
CHLEF
36
MEDEA
ORAN
TLEMCEN Z
40
SETIF
B-B-A
39
BATNA
MSILA
MASCARA M
ANNABA
BOUIRA
38
TEBESSA
TIARET
SAIDA
37
BISKRA
DJELFA
36
34
MECHERIA
NAAMA
MAROC
35
TUNISIE
EL BAYADH
34
AIN-SEFRA
33
32
32
BECHAR
31
30
29
30
-5
0 km
0
5
200 km
400 km
28
10
Figure 29 : Répartition spatiale des températures maximales durant le mois d’août de l’année
2003
En fait, le mois de Mai 2003, avec des journées de chaleur souvent étouffantes où les valeurs
enregistrées de la température dépassent longuement les normales, fût un avant-goût de l’été à
venir. On a enregistré durant ce moisdes maximums importants : (par exemple Maghnia 32.6°C,
Chlef 35.1°C, Alger 32.1°C, El Kala 35.2°C, Adrar 43.6°C, …).
Durant la période d’été, c’est-à-dire de Juin à Août, les températures maximales enregistrées
ont engendré des épisodes de chaleur (exprimés en nombre de journées consécutives chaudes
58
ou bien des températures maximales quotidiennes supérieures à la température maximale
moyenne mensuelle) les plus longs.
Aussi, peut-on affirmer que ces épisodes de chaleur ou cette canicule ont été exceptionnels par
leur durée et leur intensité. Des records absolus de température maximale ont été atteints et
dépassés au cours des mois de Juin à Août 2003 (Fig 29) dans la majorité des stations
météorologiques. Pour le mois dejuin, des températures journalières supérieures à 40°C ont été
observées sur le littoral et les hauts plateaux. A Alger station de (Dar El Beida) une température
maximale de 41.8°C a été enregistrée (le précédent record pour ce mois était de 40.8°C 15 juin
2001). On y a observé aussi une séquence de 12 jours consécutifs (du 09 au 20 juin) où la
température a dépassé les 30°C. A la station de Chlef on a enregistré 42.7°C. Cependant, le
record absolu de température maximale n’a pas été battu (45.3°C le 1er juin 1994). Aussi cette
valeur est en dessous de celle du mois de juin 2001 (44.1°C) et de juin 2002 (44.0°C),
néanmoins on a enregistré une séquence de 26 jours (du 04 au 30) avec des températures
supérieures à 37°C (la normale 1961-1990 des températures maximales moyennes mensuelles
du mois de juin à Chlef est de 32.3°C). Pour les températures maximales moyennes on observe
des écarts à la normale (1961-1990) importants, par exemple +5.2°C à la station d’Alger,
+5.8°C à la station de Chlef, +4.9°C à la station d’Annaba et +3,4°C à la station d’Oran. Ces
écarts révèlent clairement un accroissement général des températures sur le territoire national
et notamment sur les régions du Nord.
Aussi on observe d’après la figure 30 que le nombre de jours consécutifs où la température
maximale pour le mois d’Août est supérieure à 30°C et 35°C a augmentés considérablement
ces dernières années, avec 60 jours en 1995, 48 jours en 1990 et 40 jours en 2003 pour le seuil
de 30°C. La même tendance est observée pour le seuil de 35°C et 40°C.
70
y = 0,4032x + 5,6702
R2 = 0,2576
60
Nbr jrs
50
60
48
40
40
30
20
10
2002
1998
1994
1990
1986
1982
1978
1974
1970
1966
1962
1958
1954
1950
0
Années
seq>30°c
seq>35°C
seq>40°c
Linéaire (seq>30°c)
Figure 30 : Nombre de jours consécutifs où la température maximale est supérieur à :
30°C, 35°C et 40°C durant l’été à la station d’Alger Dar El Beida 1940-2005
On constate aussi, qu’effectivement, que l’été 2003 bat les records de durée de températures
caniculaires. Certaines années n’ont pas connues de températures extrêmes en été, alors que
dans les années 1940 aux années 1970, on observe une série des mois d’été successifs où la
barre des 30°C est dépassée plusieurs jours successivement. L’année 1994 était jusqu’ici
l’année record, avec 60 jours supérieurs à 30°C.
IV.7.3.1.2 Analyse climatologique et statistique de la canicule
L’analyse du tableau 3 montre que la température moyenne du mois de juillet de l’année 2003
59
s’élève à 37,4 °C à Chlef soit un écart de +3,3 °C par rapport à la normale. Le classement des
années au cours de la période 1950-2006 en fonction de leur température moyenne à la station
d’Oran les (Fig. 32) indique que l’année 2003 s’inscrit dans le sillage d’une succession d’années
chaudes au cours de cette période (1950-2006) qui totalise dix années les plus chaudes.
L’analyse de la figure 37 illustre bien que des températures excédentaires ont été observées
durant la saison estivale (Juin Juillet et Août) sur tout le Nord de l’Algérie, avec des écarts de
+10 °C par rapport à la normale (1961-1990) qui enregistre l’excèdent le plus important. L’été
2003 est le plus chaud jamais observé depuis le début de la mise en place d’un réseau
d’observation en Algérie, mais surtout, il est plus chaud pour les températures minimales, a titre
d’exemple nous avons enregistré un écart de + 4,9°C par rapport a la normale le 23 juin 2003 à
la station d’Oran et +3,7 °C a la même date dans la station de Tlemcen pour la saison d’été
(juin- juillet août). Si l’on analyse les températures maximales établie pour les trois mois d’été
juin, juillet, Août (Fig 32), on remarque que l’été 2003 se caractérise par des anomalies
thermiques positives remarquables qui s’échelonnent entre +12.0°C à l’Est du pays (station de
Annaba et Skikda) à + 6,0°C à l’ouest du pays (station de Mostaganem). L’excèdent thermique
moyen se situe aux alentours de +4,5 °C pour l’ensemble des postes de la zone d’étude. Cette
valeur est particulièrement élevée en comparaison à des étés les plus chauds des années 1991,
et 1994, la figure 46 montres l’écart thermique du mois de juin par rapport à la moyenne à la
station d’Oran. Il est intéressant de relever que les excédents ne sont pas de la même ampleur
pour les trois mois d’été : juin se traduit par des excédents très marqués qu’en juillet et août
pour l’ensemble des stations avec des écarts remarquable par rapport à la normale qui
s’échelonnent entre +12°C à l’Est, +10°C au Centre et +6°C à l’Ouest, tandis qu’en juillet les
excédents thermiques avoisinés les 10°C à l’Est et au Centre et supérieurs à 8°C à l’Ouest..
Pour le mois d’Août les anomalies de températures étaient toujours positives avec toujours des
écarts de l’ordre de +6° à +10°C durant la première quinzaine de ce mois. La canicule du mois
de juin se caractérise par son étendu spatiale, elle atouché tous le nord de l’Algérie comme le
montre la figure 38. L’analyse de la figure 40 illustre le fait que des températures excédentaires
ont été observées dès le mois de mars. C’est la saison de l’été (Juin Juillet et Août), avec un
écart de +2 °C par rapport à la normale (1961-1990) qui enregistre l’excèdent le plus important
Tableau 3 : Répartition de la température maximale moyenne mois de juillet de l’année 2003
Stations
Températures Maximales
Normales
Ecarts
moyennes Annuelles en °C
(1961-1990)
Oran
32,4
30,4
+2,4
Chlef
37,4
34,1
+3,3
Ghazaouet
34,8
32,6
+2,2
Beni Saf
36,7
34.2
+2,5
Alger
34.8
30.6
+4.2
Annaba
35.6
30.1
+5.5
L’été 2003 est le plus chaud jamais observé depuis 1950 à la station d’Oran suivi de l’année
2004 (Fig 33), mais surtout, il est plus chaud pour les températures minimales, a titre d’exemple
nous avons enregistré un écart de + 4,9°C par rapport à la normale le 23 juin 2003 à la station
d’Oran (Fig 33) et 3,7 °C a la même date dans la station de Tlemcen pour le trimestre estival
Juin- Juillet -Août. Les journées de chaleur et de forte chaleur (température maximale
supérieure ou égale à 30°C) s’échelonnent en moyenne entre 60 et 65 jours sur tout le Nord de
l’Algérie durant l’été 2003. Des épisodes de chaleur (exprimés en nombre de journées
consécutives chaudes ont été observées tout au long des mois de juin, de juillet et durant les
deux premières décade d’Août, la première vague de chaleur de 3 à 4 jours s’est produites du
60
13 au 19 juin suivie par une autre très importante du 21 au 25 juin. Par contre le mois de juillet
a été caractérisé au centre et à l’Est du pays par des pics de chaleur comme les journées du 14,
20 et 30 Juillet. Une particularité de cette canicule est que les records de chaleur ne se sont pas
produits à la même date compte tenue de conditions climatiques locales fort différentes d’une
région et d’un poste à l’autre (poste situé en zone urbanisée, en zone rural). Cette période
caniculaire s’est accompagnée de températures minimales extrêmement élevées. Les
températures minimales supérieurs à 20 °C ont été fréquentes le minimum le plus élevé, observé
à Chlefà été de 24, 5°C le 24 juin.
.
Années
Figure 31 : Évolution des anomalies régionales des températures maximales quotidiennes de
l’été 2003 sur le Nord de l’Algérie
2003
1994
2001
2000
1955
1982
1998
1950
1964
1968
1965
1962
1966
1990
1953
1963
1986
1974
1988
1973
1954
1951
1997
1987
1993
1969
1978
1984
1977
24
Année 2003 :33C°
Année 2004 : 32,3
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
Température moyenne annuelle (C°)
Figure 32 Classement des années au cours de la période 1950-2006 et de l’année 2003
en fonction de leur température maximale moyenne à la station d’Oran
En considérant la figure 33 qui montre l’évolution des températures minimales à la station
d’Oran, on observe que dans les années 1953 à 1984, il y avait en moyenne deux années sur
quatre, le nombre de jours où la température minimale est supérieur à 20°C ne dépasse pas les
25 jours par an. Depuis les années 1985, seulement deux années 1992 et 1996 qui ont
enregistrées 23 et 24 jours. Ce qui est intéressant, cependant, c’est lorsque l’on regarde la figure
47, où l’on voit que le nombre de jours par annéequi atteignent ou dépassent 20°C n’augmente
pas de manière significative ; au contraire, depuis les années 1950, on assiste à une série de
cycle d’années qui deviennent successivement plus chaudes avant de chuter vers des conditions
moins chaudes, comme les périodes 1967-1976 ou 1988-1994, par exemple. On pourrait donc
se trouver actuellement dans un tel cycle, où le nombre de jours dépassant les 20°C était plus
61
important en 2003 qu’en 2004, en 2006 qu’en 2005. Toujours est-il que le nombre des nuits
tropicales n’a jamais dépassé 62 par année depuis 1950.
On peut conclure qu’il y’a une augmentation des températures minimales, cela est dû aux
réchauffements climatique (anthropiques et naturelles) et aussi à l'urbanisation.
Figure 33 : Nombre de jours ou la température minimale est supérieure à 20°C (Nuits tropicales)
station d’Oran (1950-2006)
Evolution du nbres de jrs ou la temperature minimale est > à 20° c durant l'été à Oran
1950-2006
70
2003; 62
60
2004; 53
Nombre de jrs
50
40
30
20
10
2004
2001
1998
1995
1992
1989
1986
1983
1980
1977
1974
1971
1968
1965
1962
1959
1956
1953
1950
0
Années
Source Medjrab 2006
IV.7.4 Typologie des vagues de chaleur :
IV.7.4.1 Analyse des poids et des intensités des vagues de chaleur :
Cette analyse va nous permettre de bien identifies les vagues de chaleurs pendant les mois d’été.
Nous avons calculé les séquences (maximales) de jours successives où la température maximale
(Tx) est supérieure au seuil caniculaire relatif à chaque mois, en suite comparer ces séquences
avec celle calculer à partir des seuils définis ci dessus pour consolider notre choix de seuil
caniculaire.
Après avoir calculer la séquence maximale, nous avons attribué à chaque séquence un poids
et son intensité .
Dans la figure 34 les vagues de chaleur ayant eu un poids supérieur ou égal à 60 ont été
retenues. Le diamètre des bulles est proportionnel au poids de la vague de chaleur : plus les
bulles sont petites plus le poids de la vague de chaleur est faible et vice versa
Degré jour : cet indice est calculé comme suite :
Soit un seuil x et t une température donnée. Dj( t,x )= Max{t-x,x-t} .
Poids : le poids est la somme des degrés pour toute la durée répondant à la définition de vague
de chaleur ou de froid. Il permet de pondérer les séquences de vagues de chaleur ou les vagues
de froids.
Intensité : ou le rapport (Poids, Durée) : les vagues de chaleur peuvent être longues et modérées,
d’autre courtes et intenses. Ce paramètre nous permettra d’avoir un indicateur intéressant à ce
niveau.
62
9
8
2003;59
7
Durée en jrs
6
1989; 6
5
1986;27
2002; 5
1961; 46
4
1982; 3 1983; 3
3
1991; 3
2
1958; 1
1
0
1940
1945
1950
1955
1960
1985; 1
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
2010
Années
Figure 34 : Typologie des vagues de chaleur à la station d’Alger Dar El Beida pour le mois de
Juin (1950-2005)
Conclusion générale :
Réchauffement planétaire ou non, peu de doute subsistent quand à l’augmentation de la
fréquence et de l’intensité des calamites (phénomènes extrêmes) qui sont directement liés à la
hausse des températures. La sécheresse, les vagues de chaleur, extrêmes par leur durée,
devraient très probablement se multiplier.
L’accroissement de ces phénomènes liés à l’instabilité météorologique est plus incertain, et les
modèles demeurent imprécis à ce sujet.
Néanmoins, en toute logique, les séquences et
longueurs de ces phénomènes extrêmes devraient s’élever.
Le Groupe d’experts intergouvernemental OMM/PNUE sur l’évolution du climat (GIEC) fait
état d’une multiplication des phénomènes extrêmes depuis cinquante ans. Le GIEC prévoit
d’ailleurs qu’il est très probable que les vagues de chaleur et notamment les épisodes de chaleur
extrême continueront de se multiplier tout comme les épisodes de fortes précipitations.
Afin de détecter et de clarifier si réellement notre région d’étude est affectée par une tendance
climatique, un grand nombre d’indicateurs a été calculé à partir des séries chronologiques
journalières des données climatiques. Apres analyse des cartes des champs des indices calculés
à l’aide de RClimedex, nous constatons qu’une grande partie enregistre un changement
significatif dans des paramètres climatiques extrêmes. Une dizaine d’indices climatiques ont
été choisi parmi un large éventail déjà utilisé. Le calcul de ces indices se base sur les maximums
et minimums des températures journalières.
Ainsi, en ce qui a trait à la température, certaines tendances sur le nord de l’Algérie ressemblent
à celles de l’échelle globale : augmentation des températures de nuit, diminution de la saison
de gel et diminution dans l’étendue de la variabilité intra annuelle. Le changement dans les
vagues de chaleur est moins simple: dans l’ouest de l’Algérie, elles se font plus courtes alors
que dans le centre et l’est, on les voit s’allonger. Le portrait global des vagues de chaleur
affiche aussi de nombreuses disparités régionales.
Le recours aux indicateurs pour examiner les changements climatiques en est encore à ses
débuts mais la méthode utilisée dans notre travail semble être prometteuse puisqu’elle
permet de lier les changements aux impacts et permet de faire ressortir plus clairement les
grandes tendances. Évidemment, la difficulté demeure dans la définition des termes et
63
l’établissement de seuils .
Les changements mensuels et saisonniers s’expriment par une augmentation des températures
minimales de 1,6 oC en été (0,9 à 2,2 oC ; maximum en août) et 1,2 oC (0,6 à 2,3 oC) pour l’année.
Les températures maximales ont varié moins fréquemment sauf en été (moyenne : +1,8 oC). La
diminution des épisodes les plus froids s’exprime à travers une augmentation du nombre de jours
« chauds » (Tmoy>5 oC) en hiver et à l’automne (14 à 31 jours ; moyenne = 19 jours) et, dans
une moindre mesure, par une diminution de la fréquence des gelées annuelles (Tmin < 0oC).
L’été 2003 est le plus chaud qu’ait connu le nord de l’Algérie depuis 1950. Une période
caniculaire d’une intensité exceptionnelle est survenue a partir du 1er juin jusqu’au la dernier décade
du mois d’août. A la suite d’événements semblables, de nombreux pays les Etats-Unis, la France et le
Canada ont développé leurs propres plans d’action pour faire face aux épisodes caniculaires. Des
mesures simples de prévention ciblées sur les populations à risque, l’appel à la solidarité et la
mobilisation de moyens supplémentaires dans les services de santé sont généralement appliquées. En
Algérie, de tels plans devraient se développer. Le choix des indicateurs biométéorologiques et
des seuils de veille et d’alerte doit faire l’objet d’une collaboration avec le ministère de la santé et l’Office
National de la Météorologie. Ils devront néanmoins être élaborés à l’échelle locale. De même, si les
principes d’un plan de prévention peuvent être déclinés à l’échelle nationale, leur application devra
s’adapter au contexte local.
La perspective de changement climatique majeur est une source de préoccupation grandissante
pour l’Algérie, extrêmement vulnérable aux variations et extrêmes climatiques.
Face aux changements climatiques établit, surtout au niveau de différents secteurs de
développement (ressources en eau, sols, agriculture, gaz naturel, maîtrise de l’énergie, santé).
Un besoin d’urgence de l’élaboration des scénarios d’adaptations à des éventualités très
alarmantes. Ces scénarios serviront d’outils d’aide à la prise des bonnes décisions de la part des
responsables.





64
La science comme outil d’aide à la décision(analyses et modélisation des impacts,
scénarios fiables.
Le développement de la recherche sur le climat régional, sa modélisation et la mise en
œuvre conjointe d’applications du climat avec l’usager.
L’instauration d’un système d’alerte précoce et rapide multi danger (Sécheresse,
inondation, vagues de chaleur….). En outre, des systèmes d’observation viables sur le
long terme sont mis en place en vue de détecter et d’évaluer les incidences de la
variabilité, du changement climatique et de déterminer les mesures à prendre en priorité
pour les régions du pays les plus vulnérables à s’adapter.
Indicateurs de moyens d’existence pour distinguer et analyser les typologies et
caractéristiques
des groupes les plus vulnérables.
Simulations multi-agents pour formaliser les stratégies d’adaptation et évaluer les
impacts différentiels sur des groupes d’acteurs. Histoires orales et groupes focaux pour
connaître la perception des acteurs.
Indicateurs et cartographie de vulnérabilité pour quantifier les caractéristiques des
risques et de la vulnérabilité. Modèles couplés d’utilisation de terres et simulations multi
agents pour analyser les dépendances entre échelles et interrelations entre niveaux.
Bibliographie
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67
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