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The handle http://hdl.handle.net/1887/32419 holds various files of this Leiden University
dissertation.
Author: Bertola, Laura Diana
Title: Genetic diversity in the lion (panthera leo (Linnaeus 1758)) : unravelling the past
and prospects for the future
Issue Date: 2015-03-18
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Résumé
Létude de la distribu on spa ale de la diversité géné que contribue à une meilleure compréhension
des pressions évolu ves qui ont façonné les pa erns d’organisa on de la varia on actuelle. De plus,
elle nous fournit des lignes direc ves sur la façon de préserver e cacement ce e diversité et peut
donc servir à jus er la conserva on prioritaire de certaines popula ons, en visant à minimiser les
pertes de la diversité géné que et de préserver lignées géné quement dis nctes. Dans ce e thèse,
la diversité géné que intraspéci que du lion (Panthera leo) est évaluée. Ces grands prédateurs ont
un rôle crucial dans l’écosystème, en contribuant autant à sa richesse spéci que qu’à sa résilience.
Cependant, de nombreux carnivores, y compris le lion, voient le nombre de leurs popula ons
décroître à la suite de pressions anthropiques. En raison de leur importance et leur vulnérabilité,
les carnivores représentent un modèle fondamental pour l’élabora on de plans de conserva on.
Actuellement, deux sous-espèces de lions sont o ciellement reconnues par l’UICN: le lion d’Afrique
(Panthera leo leo), répar s sur l’ensemble de l’Afrique subsaharienne à l’excep on de la forêt tropicale
dense, et le lion d’Asie (Panthera leo persica), con né à une seule popula on en Inde. Cependant,
d’autres espèces ayant une distribu on similaire à travers le con nent africain montrent une
dichotomie de base, dis nguant les popula ons d’Afrique de l’Ouest/Centrale et les popula ons
d’Afrique Orientale/Australe. Ce e dichotomie se re ète souvent dans leur taxonomie. Les études
morphologiques des lions qui ont ini alement conduit à la dis nc on de près de huit “sous-espèces”,
semblent con rmer les deux lignées de lions. Toutefois les résultats de ces études doivent être
interprétés avec précau on car les varia ons d’âge et de sexe ne sont pas toujours traitées de façon
adéquate. Les premières études géné ques ont con rmé que la varia on géné que du lion est
supérieure au nombre de taxon établi et que la sous-espèce africaine est cons tuée de plusieurs
lignées géné ques. Puisque les stratégies de conserva on et la taxonomie sont interdépendants, il
est important de veiller à ce que la varia on géné que existante soit bien documentée.
Jusqu’à présent, les études phylogéniques du lion ont principalement inclus les lions d’Afrique
Orientale et Australe et se sont concentrées sur le posi onnement des sous-espèces Asia ques par
rapport aux popula ons africaines. Dans un même temps, les popula ons d’Afrique de l’Ouest et
(en par es) de l’Afrique Centrale ont montré des déclins excep onnellement forts du nombre de
lions et d’autres espèces sauvages. En conséquence, le lion dAfrique de l’Ouest a éclassé comme
«régionalement menacé», et il a même cemment été suggéré de le classer «en danger cri que».
Ce e thèse se concentre principalement sur l’étude né que du lion d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique
Centrale, en raison du besoin urgent de conserva on dans ces régions et du fait de la présence
poten elle de lignées géné ques uniques.
Dans le Chapitre 2, la phylogéographie des popula ons du lion d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique
Centrale a été analysée. Ce e analyse a été faite à l’aide du marqueur géné que cytochrome b et
d’une par e de la région de contrôle a n d’y inclure les données de deux études antérieures. Dans
notre étude, les arbres phylogéné ques montrent lignées bien di érenciées en Afrique Orientale/
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Résumé
Australe et une forte relaon généque entre des lions dAfrique de l’Ouest/Centrale et la sous-
espèce Asiaque. Ce résultat peut être expliqué par de graves sécheresses dans la pare ouest de
l’aire de distribuon du lion, conduisant à un fort goulot d’étranglement ou à l’exncon locale de ces
populaons. Une recolonisaon ultérieure venant de l’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient pourrait
alors expliquer la forte relaon généque avec la sous-espèce Asiaque. La conclusion principale est
que la taxonomie actuelle ne reète pas adéquatement la diversité généque du lion africain. Les
diérentes opons pour une révision taxonomique concordante, notamment en ce qui concerne le
posionnement du lion d’Afrique de l’Ouest/Centrale, devraient être explorées.
Les phylogénies basées sur les marqueurs mitochondriaux pourraient masquer la complexi
génomique en raison des diérents modes de transmission généque et du temps de coalescence
par rapport aux marqueurs autosomiques. Puisque les révisions taxonomiques ont des conséquences
potenellement importantes sur la geson et la conservaon de la biodiversité, une telle révision
du lion devrait être basée sur une combinaison de marqueurs généques non liés. Dans le Chapitre
3, la congruence entre les paerns phylogénéques basé sur des marqueurs mitochondriaux et
autosomiques est évaluée au moyens de 20 loci microsatellites et d’ADN mitochondrial dans 15
populaons de lions. Les résultats permeent de diérencier quatre groupes généques disncts:
les populaons de 1) l’Afrique de l´Ouest/Centrale, 2) l´Afrique de l’Est, 3) l’Afrique Australe, et 4)
Asiaques. Bien que les microsatellites soient des marqueurs appropriés pour inférer la structure des
populaons, ils ne permeent pas d’explorer les relaons phylogénéques. La diversité généque
réduite de la populaon Asiaque permet de disnguer clairement de la sous-espèce Asiaque.
Toutefois, ceci ne reète pas nécessairement une longue distance évoluve. Par conséquent, il
est pas possible de tester les relations phylogénétiques entre les populations d’Afrique de
l´Ouest/Centrale et la sous-espèce Asiaque. De plus, ces analyses n’indiquent aucune réducon
de la diversité généque dans les populaons de l’Afrique deOuest/Centrale, comme le suggérait
l’hypothèse basée sur l’histoire des populaons dans cee région. Ce résultat peut être expliqué par
une diminuon récente de l’eecf de lions pouvant masquer la signature généque. Cependant,
des exemples de geson intensive des populaons de lion ont montré que la consanguinité peut
survenir rapidement au sein de petes populaons isolées. Par conséquent, une meilleure geson
des populaons peut être nécessaires pour les prémunir contre une perte de la diversité généque
et de ces eets sur la tness de ces populaons.
Comme les données autosomiques ne contredisent pas les paerns phylogénéques basés sur
l’ADN mitochondrial, l’échanllonnage de localité a été étendu et inclus à l’ensemble de données
précédent puis analysé dans le Chapitre 4. Des spécimens provenant de collecons d’histoire
naturelle ont été inclus pour les zones où les lions ont aujourd’hui disparu (ce est à dire, l’Afrique
du Nord et Moyen-Orient) et pour les zones dans lesquelles il n´était pas possible d’échanllonner
de lions sauvages. Une méthode appelée «ancient DNA» a été ulisée pour l’analyse généque de
ces données. Un total de 194 échanllons provenant de 22 pays ont été inclus et les mitogenomes
complets de 14 individus ont éanalysés, couvrant ainsi les principaux groupes phylogéographiques.
Les reconstructions phylotiques lent une dichotomie de base fortement soutenue,
en disnguant les lions de la pare nord de la distribuon, y compris la sous-espèces Asiaque
(Groupe du Nord), et les populaons de la pare sud de la distribuon (Groupe Sud). Six principaux
haplogroupes peuvent être idenés: 1) l´Afrique d’Ouest, 2) l’Afrique Centrale, 3) l’Afrique du Nord/
Asie (Groupe Nord), 4) l’Afrique de Nord-Est, 5) l’Afrique Oriental/Australe, et 6) l’Afrique de Sud-
Ouest (Groupe Sud). La division de base en deux groupes phylogénéques principaux et la disncon
d’autres haplogroupes se retrouvent dans plusieurs autres mammifères de la savane. Ceci indique
que des facteurs environnementaux auraient façonné la réparon phylogéographique d’espèces
coexistantes. Pour le lion, le plus récent ancêtre commun de ces lignées est esmé à ~300 mille ans
et la diversicaon des haplogroupes s’est probablement produite durant les derniers ~100 mille
ans. Lexpansion cyclique de la forêt tropicale et du désert pouvant entraver le ux de gènes entre les
populaons, expliquerait ce résultat. La contracon temporelle dans des refuges localisés pourrait
alors avoir conduit à diérents clades clairement disncts à la coalescence rapide des marqueurs
d’ADN mitochondrial. Le scénario proposé est conrmé par les résultats de modèles d’enveloppes
bioclimaques publiés dans une étude précédente et qui prédit des refuges correspondant aux
diérents haplogroupes du lion. Le degré de divergence entre le Groupe Nord et le Groupe Sud et en
parculier la posion de la sous-espèce Asiaque dans le clade d’Afrique d’Ouest/Centrale souent
l’idée que la taxonomie actuelle ne concorde pas avec l’histoire évoluve du lion, et juserait par
conséquent une révision taxonomique.
Dans le chapitre 5, nous développons un nouveau marqueur généque spécique pour le lion obtenu
par séquençage du génome ener de 10 lions, couvrant les principaux groupes phylogénéques.
Les données génomiques ont éextraites pour des posions variables et un total de ~18 000 SNPs
ont été idenés. Des analyses phylogénéques basées sur ces SNPs résultent en un arbre avec une
structure hiérarchique dans lequel il n’a pas de clades réciproquement monophyléques. Cependant,
la sous-espèce Asiaque se trouve à nouveau imbriquée dans le clade d’Afrique d’Ouest/Centrale.
Les SNPs idenés dans ce chapitre permeent de générer un panel de SNP pouvant être uli
pour génotyper rentablement un plus grand eecf de lions, comme lors d’analyse généque à
très haut débit de lions sauvages ainsi que l’évaluaon de lignées généques présentes dans les
populaons capves.
Les ensembles de données présentés dans cee thèse illustrent d’une manière cohérente que la sous-
espèce Asiaque a une posion imbriquée dans le lion d’Afrique. Les données d’ADN mitochondrial
ainsi que les données microsatellites montrent que le lion de l’Afrique d´Ouest/Centrale est reconnu
comme un clade disnct. Cependant, en Afrique Orientale et Australe, les clades géographiques
idenés par l’ADN mitochondrial et les microsatellites divergent. Cela pourrait être le résultat de
ux de gènes d’origine masculine, étant donné la dispersion biaisée des sexes chez les lions. De plus,
le temps de coalescence rapide de l’ADN mitochondrial contribue à des clades monophyléques
clairement reconnaissables selon nos données. La topologie de l’arbre basé sur les SNPs indique
un modèle de ux de gènes à l’échelle connentale. Les diérences dans les temps de mutaon
entre les marqueurs SNP bi-allélique et marqueurs microsatellites mul-alléliques suggèrent que
les données des SNPs reètent un modèle de ux de gènes plus ancien qui se serait produit avant
que les populaons aient éisolées dans des refuges localisés.
An de traduire les données en recommandaons pour la conservaon, il est conseillé de reconnaître
les unités en dessous du niveau de l’espèce, comme par exemples les ESUs ou le MUs�. Exiger
d’uliser des groupes ciproquement monophyléques pour des marqueurs d’ADN mitochondrial et
autosomiques peut être trop restricf. Cependant, un niveau de divergence pour les allèles nucléaires
doit être présent an éviter les erreurs de classicaon des unités liés par les ux de gènes nucléaires,
et non par les ux de gènes des organites. De surcroît, la divergence sur la base de données d’ADN
mitochondrial pourrait représenter une relique d’isolaons passées et maintenues seulement par la
forte philopatrie des femelles. Par conséquent, il est suggéré de traiter les clades monophyléques
obtenus par l’ADN mitochondrial comme les ESUs et ne pas les élever au statut de sous-espèce.
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Enn, pour s’assurer que la taxonomie reète l’histoire évoluve du lion, il est suggéré de réviser la
taxonomie actuelle et reconnaître les unités suivantes:
Panthera leo leo (Linnaeus, 1758)
Unit 1: l’Asie (+ Afrique du Nord et Moyen-Orient, disparu)
Unit 2: l’Afrique Centrale
Unit 3: l’Afrique de l’Ouest
Panthera leo melanochaita (Hamilton Smith, 1848)
Unit 4: l’Afrique de Nord-Est
Unit 5: l’Afrique Oriental/Australe
Unit 6: l’Afrique de Sud-Ouest
Il est conseillé de suivre une approche pragmaque, en tenant compte des problèmes ls à
l’échelle et des soluons possibles associées à la geson de ces unités. Ceci compte autant pour
les populaons sauvages que capve. Les données présentées dans cee thèse donnent un aperçu
plus complet de la distribuon de la diversité généque dans le lion par l’addion de données de
plusieurs populaons, notamment en provenance d’Afrique de l’Ouest et Centrale, et par l’analyse
d’une variété de marqueurs généques. Une phylogéographie plus détaillée du lion donne, d’une
part, un aperçu sur l’histoire évoluve qui a fonné la structure généque, et d’autre part, contribue
à l’élaboraon de plans de geson ecace pour conserver la diversité généque complète du lion.
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