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Les activités de recherche de l’équipe CRAL-ENS, depuis sa création, se déclinent
suivant deux axes majeurs, complémentaires. D’une part des recherches en physique de
base, faisant appel à une description physique approfondie de divers processus
caractéristiques des intérieurs ou des atmosphères stellaires ou planétaires. D’autre part
l’application de cette physique à des problèmes variés d’astrophysique planétaire et
stellaire, voire galactique. Depuis peu, un troisième axe majeur en émergence dans
l’équipe concerne l’astrophysique numérique, c’est à dire le développement de
simulations numériques lourdes, et méthodes mathématiques associées, afin de décrire
des processus physiques hautement non-linéaires et/ou anisotropes, comme par exemple
les processus (magnéto-)hydrodynamiques ou l’hydrodynamique radiative. Avec des
applications à des problèmes astrophysiques complexes tels que couplage convection-
pulsation, phases jeunes ou phases avancées de l’évolution stellaire, vents stellaires,
formation d’étoiles. Ces trois axes sont brièvement déclinés ci-dessous.
A) Physique stellaire
1) Equations d’état des plasmas denses
(G. Chabrier, G. Massacrier, C. Winisdoerffer. Collaboration : S. Mazevet (CEA), A.
Potekhin (Ioffe Institute))
Nous poursuivons notre étude de la caractérisation des propriétés thermodynamiques de
la matière dense dans les conditions typiques des intérieurs stellaires et planétaires. Ces
études incluent plusieurs volets. D’une part, dérivation d’équations d’état basées sur des
méthodes dites « chimiques », oú toute espèce moléculaire, atomique ou ionique en
présence retient son identification et est caractérisée par un potentiel d’interaction
(Chabrier et al. 2006, Potekhin et al. 2006, 2009). En dépit de leurs approximations
inhérentes, ces calculs ont pour vertu une relative simplicité, permettant une utilisation
aisée dans les problèmes astrophysiques. D’autre part, nous développons des méthodes
dites de « premier principe », couplant théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT),
permettant de décrire les interactions électroniques (quantiques) dans le plasma, et
dynamique moléculaire, permettant de traiter les interactions entre particules lourdes
(classiques) (ions, atomes, molécules). A noter que ces modèles d’équation d’état sont
actuellement testables par les expériences de haute pression utilisant les lasers de haute
puissance, un outil disponible en France actuellement avec la Ligne d’Intégration Laser
(LIL), précursseur du Laser MégaJoule (LMJ) (voir par exemple l’article récent de
Eggert et al., 2008, Phys. Rev. Lett., 100, 124503).
Par ailleurs, nous étudions également les propriétés des plasmas denses en présence d’un
champ magnétique fort, caractéristique des conditions rencontrées dans les étoiles à
neutrons (Potekhin et al. 2007, Ho et al. 2008). Le champ magnétique affecte en effet les
propriétés quantiques du plasma (niveaux électroniques, dissociation moléculaire, …) et
le spectre émergent de l’étoile.