Vitréorétinopathie de transmission autosomique dominante : étude

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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
ANNEE 2007-2008
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Ophtalmologie
-----------------Présentée et soutenue publiquement le 3 octobre 2008
A la faculté de médecine de Paris V René Descartes
-----------------Par Amandine BARJOL
Née le 31 Octobre 1979 à Vitry-Sur-Seine
------------------
Vitréorétinopathie de transmission autosomique dominante :
étude du phénotype dans une grande famille de patients
présentant une mutation du gène associé à la maladie de
Wagner.
PRESIDENT DE THESE :
Monsieur le Professeur Antoine Brézin
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
Madame le docteur Sophie Valleix
Signature du Président de thèse
Cachet de la
bibliothèque universitaire
1
UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
ANNEE 2008
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Ophtalmologie
-----------------Présentée et soutenue publiquement le 3 octobre 2008
A la faculté de médecine de Paris V René Descartes
-----------------Par Amandine BARJOL
Née le 31 Octobre 1979 à Vitry-Sur-Seine
------------------
Vitréorétinopathie de transmission autosomique dominante :
étude du phénotype dans une grande famille de patients
présentant une mutation du gène associé à la maladie de
Wagner.
.
PRESIDENT DE THESE :
Monsieur le Professeur Antoine Brézin
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
Madame le docteur Sophie Valleix
Signature du Président de thèse
Cachet de la
bibliothèque universitaire
A Monsieur le Professeur Antoine Brézin,
Vous me faites l’honneur de présider ce jury. Pour
l’attention et la bienveillance dont vous m’avez encadrée
durant le stage effectué dans votre service chaleureux et
dynamique, soyez assuré de ma profonde admiration et
de ma sincère reconnaissance.
4
A Madame le Docteur Sophie Valleix,
Tu m’as fait l’honneur et la gentillesse de diriger ce
travail. Ta confiance et ta pédagogie m’ont guidée sur les
voies de la biologie moléculaire. Pour ta générosité et ta
passion, trouve ici le témoignage de toute mon amitié, et
de ma plus sincère reconnaissance.
5
A Madame le Professeur Pascale Massin,
Vous me faites l’honneur de juger ce travail. Pour la
richesse de l’enseignement que vous m’avez dispensé :
soyez assurée de ma sincère gratitude.
6
A Madame le Professeur Francine Behar-Cohen,
Je vous remercie d’avoir honoré ce jury de votre
présence : soyez assurée de ma plus haute considération
et de mon profond respect.
7
A Monsieur le Docteur Georges Caputo,
Vous me faites le plaisir et l’honneur de juger ce travail.
Votre compétence, votre pédagogie, et vos qualités
humaines ont inspiré ma vocation pour l’ophtalmopédiâtrie. Pour la confiance que vous me témoignez,
soyez assuré de ma profonde reconnaissance.
8
Que soit également remercié Monsieur le Professeur Alain Gaudric, pour la
rigueur et l’excellence de son enseignement.
9
A Madame le Docteur Isabelle Ingster-Moati pour son aide précieuse, ainsi qu’à Laure Tépenier.
Je remercie également :
Dominique Monnet, Ramin Tadayoni, Pascal Dureau et Florence Metge,
pour leur bienveillance et leur enthousiasme qui m’ont guidée durant mon internat.
A Mitra Goberville et François Audren, qui m’ont initiée à la strabologie, ainsi que Vivien, Elisabeth,
Martine et Sophie.
A mes chefs de clinique, Mounia Hallal, Karim Bendeddouche, Henrique Sagnières, Bertrand Sonigo,
Lamine Haddad, Emmanuelle Delair, Nadège Constantin-Martinet, Emmanuel Bui-Quoc. Merci pour
votre disponibilité et vos encouragements, qui m’ont permis d’apprendre l’ophtalmologie.
A mes co-internes, en particulier Yara, Alexandre, Elisa, Marlène, Vincent et Nadine, qui ont partagé le
labeur et les bons moments de notre internat.
10
A mes amis, pour les bons moments passés, et ceux à venir.
A Thuy-Nhan, merci pour ton soutien magique et lumineux.
A Valérie et Nicolas, fidèles compagnons.
A Aurélien, qui m’a vue grandir et qui a été le premier à croire à ma vocation.
A Héloïse, Julien, Jean-David, Amélie et Cyril, partenaires de ces longues années de fac. Je ne
doute pas de votre réussite et vous souhaite le meilleur.
A Christine et Armand, merci pour votre attentive et fidèle bienveillance.
A Mik et Célia, pour votre pétillante amitié.
A mon frère : je suis contente d’avoir grandi avec toi, et j’ai confiance en l’homme que tu es devenu.
Ta détermination et ta force tranquille m’accompagnent. Je te souhaite tout le bonheur du monde.
A mes parents, qui ont voulu le meilleur pour moi.
11
A Jacques, pour ton soutien et ton attention de tous les instants. Merci de m’accompagner avec tant de
patience et de compréhension. Je suis heureuse et fière de partager ta vie et de découvrir le merveilleux
père que tu es. Reçois chaque jour l’assurance de mon amour le plus sincère.
Et à Côme, mon fils, lutin des lutins. Chaque instant passé à te regarder grandir est une miette de
bonheur que je ramasse avec gourmandise.
12
TABLE DES MATIERES
Introduction………………………………………………………………………….............. 17
I- VITREORETINOPATHIES AUTOSOMIQUES
DOMINANTES…………………………………………………………………………..… 18
A- Vitréorétinopathie exsudative familiale autosomique dominante (VREF)…..…...18
a. Phénotype………………………………………………………………..... 18
b. Génétique…………………………………………………………………..19
B- Le syndrome de Stickler (STL)………………………………………...…………….....20
a. Phénotype…………………………………………………………………..20
b. Génétique……………………………………………………...…………... 22
C- La maladie de Wagner (WGN)……………………………………...…………… 24
a. Phénotype……………………………………………………...…….……. 24
b. Génétique…………………………………………………...………..……. 24
D- La vitréorétinopathie érosive (EVR)…………………………………....………... 25
E- La dégénérescence de type snowflake (SVD)……………………………………..26
F- La vitréo-rétinochoroïdopathie autosomique dominante (ADVIRC) ……………..27
G- La vitréorétinopathie inflammatoire néovasculaire autosomique dominante
(ADNIV)………………………………………………………………………………28
II-PRÉSENTATION DU PHÉNOTYPE DE LA FAMILLE ETUDIEE.…..…..………. 29
A- Matériel et méthodes……………………………………………..………....…..…. 29
B- Résultats……………………………………………………...……..…………..……30
a-L’histoire familiale ………………………………...………………………. 30
1°)Le cas index…………………………...……………………………. 40
2°) Les individus atteints……………………………………………… 42
3°) Les individus sains……………….…………………………….….. 50
4°) Les patients non examinés……..…………………………………... 51
b-Biologie moléculaire…………………..…………………..………….……..…52
1°) Séquençage des gènes FZD4, LRP5 et COL2A1………………...…52
2°) Etude de liaison des loci EVR1, 3 et 4 et du locus de COL2A1……52
!
Exclusion des loci EVR1, EVR3 et EVR4 par analyse
de liaison………………………………………………………………….....…52
13
!
Exclusion du gène COL2A1 par analyse de liaison………...……..53
3°) Identification du locus impliqué dans la vitréorétinopathie de cette
famille……………………………………………………………………………………...…….55
III-DISCUSSION DIAGNOSTIQUE…………………………………………………......…..56
A- Comparaison entre maladie de Wagner et syndrome de Stickler……………..……...56
B- La maladie de Wagner………………………………………………………..………58
a- Mode d’entrée dans la maladie……………………………………..………...59
b- Réfraction ………………………………………………………..…………..59
c- Acuité visuelle…………………………………………………..……………59
d- Cataracte………………………………………………………..…………….59
e- Hypertonie oculaire…………………………………………..………………60
f- Vitré………………………………………………………..…………………60
g- Vaisseaux ………………………………………………...…………………..61
h- Papille…………………………………………………...…………………….61
i- Pôle postérieur………………………………………...………………………61
j- Rétine périphérique…………………………………...………………………61
k- Décollement de rétine………………………………...………………………62
l- Atrophie……………………………………………...……………………….62
m- Pigment……………………………………………...………………………..63
n- Champ visuel………………………………………...……………………….63
o- Adaptation à l’obscurité……………………………...………………………63
p- Electrorétinogramme…………………………………………………………63
C- Prise en charge………………………………………….………………………….....63
a- Traitement préventif………………………….………………………………63
b- Traitement des complications……………….………………………………..64
D- Discussion autour du diagnostic de maladie de Wagner dans la famille étudiée .......66
a- Age de début et évolution……………………………………………...……..66
b- Uvéite……………………………………………………………….………...66
c- Exsudation……………………………………………………….……………67
d- Décollements de rétine……………………………………….……………….69
e- Prise en charge……………………………………………...…………………70
f- Hypertonie intra-oculaire ………………………………..……………………70
g- Electrorétinogramme…………………………………..………………………71
14
h- Anomalies vasculaires………………………………………………………… 72
i- Myopie…………………………………………………………………………72
j- Cataracte………………………………………………………………………..72
E- Le gène CSPG2 et la versicane…………………………………………....………….. .72
a- Versicane et œil…………………………………………………………............78
b- Versicane et système cardio-vasculaire…………………………………….…...78
c- Versicane et système nerveux…………………………………………………...79
d- Versicane et poumon…………………………………………………………....80
F- Hétérogénéité génétique, homogénéité physiolpathologique ?........................................80
a- La voie Wnt / beta-caténine…………………………………………………... ..80
b- Signal de transcription de la versicane………………………………………….81
c- Les co-recepteurs FZD4 et LRP5……………………………………………….82
Conclusion…………………………………………………………………………………84
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………………… .85
ANNEXES………………………………………………………………………………………..92
FIGURES
Figure n°1
Fréquence des complications…………………………………………………………………... 34
Figure n°2
Acuités visuelles à l’examen……………………………………………………………………. 36
Figure n°3
Age de perte de vision (plus mauvais œil)…………………………………………….……….. 38
Figure n°4
L’épissage alternatif du gène de la versicane aboutissant aux quatre isoformes…………….61
Figure n° 5
Activation du site cryptique d’épissage de l’exon 8………………………………….........……77
15
TABLEAUX
Tableau n°1
Caractéristiques inaugurales de la maladie………………………………………..………….. 31
Tableau n°2
Les décollements de rétine dans la famille étudiée………………………………….…............ 33
Tableau n°3
Acuité visuelle en fonction de l’âge…………………………………………………………….. 37
Tableau n°4
Mesures du flare………………………………………………………………………………….39
Tableau n°5
Lod Scores des principaux loci du chromosome 11………………………………………...…..54
Tableau n°6
Les décollements de rétine de la maladie de Wagner dans la littérature …………………… 65
Tableau n°7
Mesures du laser flare meter en fonction de l’acuité visuelle et des traitements
reçus……………………………………………………………………………………………… 68
16
INTRODUCTION
Les vitréorétinopathies, ou dégénérescences vitréo-rétiniennes, associent des modifications
vitréennes, des lésions rétiniennes, une cataracte précoce ainsi qu’un risque accru de
décollement de rétine. Leurs phénotypes, parfois proches, rendent leur diagnostic difficile.
Malgré les apports de la biologie moléculaire, qui a permis une distinction génétique de ces
pathologies, le diagnostic clinique reste délicat, d’autant que les phénotypes sont largement
hétérogènes d’une famille à une autre, ainsi qu’au sein d’une même famille. Par ailleurs, la
génétique souvent complexe de ces pathologies ne permet pas toujours un diagnostic de
routine en biologie moléculaire en raison des nombreuses mutations possibles, dont certaines
encore inconnues.
Une famille de dix membres, atteints d’une vitréorétinopathie de transmission autosomique
dominante, a été étudiée. L’analyse de biologie moléculaire a retrouvé une mutation du gène
associé à la maladie de Wagner. Une étude phénotypique exhaustive des patients atteints est
présentée, afin de préciser les caractéristiques cliniques de cette pathologie rare, en
s’appuyant sur la validation moléculaire du diagnostic. Cette analyse confirme l’hétérogénéité
clinique
de
la
maladie,
et
élargit
encore
le
spectre
des
atteintes
possibles.
17
I.
LES
DEGENERESCENCES
VITREO-RETINIENNES
AUTOSOMIQUES
DOMINANTES.
L’annexe n°1 résume les différentes dégénérescences vitréo-rétiniennes.
A.
VITREORETINOPATHIE
EXSUDATIVE
FAMILIALE
AUTOSOMIQUE
DOMINANTE (VREF)
a.
Phénotype
La vitréorétinopathie exsudative familiale (VREF) est une affection rare mais bien
caractérisée. Décrite pour la première fois en 1969 par Criswick et Schepens (20), elle se
caractérise par des anomalies similaires à celles retrouvées dans la rétinopathie des
prématurés :
- néovascularisation périphérique
- exsudation et membranes fibrovasculaires
- décollement de rétine exsudatif et rhegmatogène
- atteinte bilatérale, pouvant être asymétrique
Néanmoins, elle s’en distingue sur différents points, comme le caractère familial de la
pathologie, le poids de naissance et le terme normaux des enfants atteints et l’absence de
contexte d’oxygénothérapie néonatale.
Criswick et Schepens ont décrit 6 patients atteints, issus de deux familles, présentant tous une
mauvaise vision avant l’âge de 3 ans. L’examen retrouvait un pli rétinien, souvent de la
papille vers la région temporale, responsable d’un étirement des vaisseaux rétiniens et d’une
ectopie maculaire. En périphérie, il existait une augmentation du calibre et du nombre des
vaisseaux rétiniens, responsable d’exsudats jaunâtres et parfois d’une néovascularisation
périphérique. Il existait un décollement postérieur du vitré avec présence de membranes prérétiniennes, avec un aspect épaissi de la hyaloïde postérieure. L’évolution pouvait se faire
vers le décollement de rétine, localisé ou total, tractionnel, exsudatif, voire rhegmatogène.
Des zones de dégénérescence rétinienne avec blanc sans ou avec pression et déchirures ou
trous rétiniens étaient fréquemment associées. Le mode de transmission était compatible avec
un modèle autosomique dominant. Un cas d’uvéite antérieure était signalé. Aucune
18
hypertonie oculaire primitive n’a été décrite. Ces patients étaient nés à terme, après une
grossesse sans particularité, sans notion d’oxygénothérapie.
Alors que Criswick et Schepens font l'hypothèse d'une cause vitréenne, c’est Gow et Oliver
(34) qui soulignent le caractère autosomique dominant et supposent une probable étiologie
vasculaire. En effet, Canny et Oliver (18) précisent en 1976 les caractéristiques
angiographiques de la pathologie : les patients atteints présentent un arrêt prématuré de la
vascularisation rétinienne à partir de l’équateur. La région temporale de la rétine étant plus
excentrée, celle-ci souffre davantage de l’ischémie induite et les lésions siègent
préférentiellement à ce niveau. L’ischémie entraîne alors une néoangiogénèse avec
hyperperméabilité vasculaire et exsudation.
Le diagnostic de vitréorétinopathie familiale exsudative autosomique dominante repose avant
tout sur la clinique. Les patients atteints présentent une vascularisation incomplète de la rétine
périphérique, aboutissant à une ischémie. L’aspect du fond d’œil est variable, allant d’un arrêt
brutal isolé de la vascularisation, à de larges plages exsudatives périphériques associées à des
membranes néovasculaires fibreuses qui étirent les vaisseaux rétiniens vers la région
temporale, responsables de plis rétiniens et d’ectopie maculaire. Les décollements de rétine
apparaissent plus volontiers dans la première ou deuxième décennie. Leur évolution est soit
brutale d’emblée, survenant plutôt avant 10 ans, soit peu ou pas progressive avec une
stabilisation à l’âge adulte. Les lésions associées sont le blanc sans ou avec pression, des
bandes vitréennes, une atrophie chorio-rétinienne ainsi qu’un étirement des vaisseaux. (78)
Bien que la pathologie se stabilise à l’âge adulte, un tel tableau est responsable d’une acuité
visuelle sensiblement réduite, avec cécité légale dans 20% des cas. (102).
Les phénotypes observés sont cependant très hétérogènes d’un individu à l’autre et au sein
d’une même famille, pouvant aller de simples anomalies asymptomatiques, objectivables
uniquement à l’angiographie chez certains, jusqu’à la cécité complète par décollement de
rétine total chez d’autres.
b.
Génétique
Différents modes de transmission ont été décrits: autosomique dominant, qui semble le plus
fréquent, autosomique récessif, et récessif lié à l’X.
-
autosomique dominant
Trois loci ont été identifiés :
- EVR 1 sur le chromosome 11q13-23 (57)
19
- EVR 3 sur le chromosome 11p12-13 (24)
- EVR 4 en 11q, situé à 10 cM de EVR1 (99)
Cependant, l’existence d’un quatrième locus serait hautement probable, car une dernière
famille récemment étudiée, présentant toutes les caractéristiques d’une VREF autosomique
dominante, a été retrouvée génétiquement distincte de EVR1, EVR2 et EVR4 par analyse de
liaison, suggérant l’existence d’un quatrième locus (100).
Deux gènes ont été identifiés :
- FZD4 au locus EVR1 (86)
- LRP5 au locus EVR4 (98)
Ces deux gènes ne sont retrouvés que dans 40% des cas de transmission autosomique
dominante, suggérant l’existence d’autres gènes encore inconnus (62).
-
autosomique récessif
L'atteinte se caractérise par une forme plus sévère et plus précoce. Des mutations récessives
de LRP5 ont été récemment rapportées (50)
-
récessif lié à l'X
Un locus a été identifié. Il s’agit de EVR 2 en Xp11.3-11.4 (29). Ce locus correspond au gène
NDP, également impliqué dans la maladie de Norrie, trouble neurodéveloppemental associant
cécité par décollement rétinien, surdité et retard mental (19). NDP code pour une protéine
contenant un motif « knot cystine », agissant comme un ligand de haute affinité pour Frizzled
4.
B.
SYNDROME DE STICKLER
a.
Phénotype
Une dégénérescence vitréo-rétinienne peut accompagner une atteinte systémique telles les
chondrodysplasies. Ces pathologies sont secondaires à des mutations affectant les gènes du
collagène, celui-ci s’exprimant à la fois dans le vitré et le cartilage. C’est le cas du syndrome
de Stickler de type I.
Le syndrome de Stickler a été décrit pour la première fois en 1965 comme une arthroophtalmopathie autosomique dominante (91). Le cas index était un enfant myope présentant
des articulations élargies, dont la mère était aveugle et souffrait également d’une arthropathie.
Des descriptions ultérieures ont précisé la grande hétérogénéité clinique du syndrome,
20
associant une atteinte oculaire à des manifestations systémiques telles que des anomalies orofaciales, auditives et articulaires (arthrite).
Le syndrome de Stickler représente la première cause de décollement de rétine héréditaire de
l’enfant. Même si les atteintes extra-ophtalmologiques semblent plus répandues, l’atteinte
ophtalmologique reste la plus sévère en terme de handicap fonctionnel. Les décollements de
rétine conditionnent le pronostic visuel car ils sont volontiers bilatéraux et les déchirures sont
fréquemment géantes, multiples et/ou postérieures.
Les anomalies architecturales du vitré sont pathognomoniques de la pathologie et deux
phénotypes vitréens sont clairement identifiés (90) :
- Le syndrome de Stickler de type 1 est caractérisé par un vitré de type membranaire
(« membranous »), avec un aspect de membrane rétro-lentale associée à un vitré
central optiquement vide. Cette forme constitue environ 75% des formes de Stickler.
- Le syndrome de Stickler de type 2 montre plutôt un aspect en chapelet du vitré
(« beaded »)
Le syndrome de Stickler de type 3 est la forme non oculaire de la maladie. Il n’y a pas
d’atteinte vitréo-rétinienne (16, 84, 90, 105).
Les autres atteintes oculaires incluent une myopie, une cataracte précoce, ainsi qu’une
dégénérescence rétinienne. La myopie est classiquement forte. La cataracte est volontiers
sous-capsulaire postérieure avec un aspect « en branches ». Au niveau de la rétine, on observe
une dégénérescence rétinienne périvasculaire radiaire (77). Cette dégénérescence se
développe dans l’enfance en débutant par de discrètes zones d’atrophie de l’épithélium
pigmentaire autour des principaux vaisseaux rétiniens. L’étendue de l’atrophie est variable
d’un individu à l’autre et peut être difficile à repérer. Avec l’âge, une pigmentation noire
spiculée va se développer en périvasculaire. Les migrations sont volontiers plus épaisses que
celles de la rétinite pigmentaire. Le pigment peut même totalement engainer les vaisseaux,
sans affecter leur calibre et l’angiographie ne montre pas de réduction du flux sanguin. Les
déchirures géantes surviennent fréquemment au bord des zones de dégénérescence rétinienne
péri-vasculaire radiare.
Au niveau de l’équateur, des palissades nombreuses, à haut risque de décollement de rétine
rhegmatogène, ou encore un amincissement rétinien ainsi que des trous rétiniens sont
également décrits. Les autres atteintes oculaires sont l’astigmatisme, le strabisme et le
glaucome, plus fréquemment observé chez les adolescents.
La vision des couleurs, le champ visuel ou encore l’électrophysiologie de ces patients sont
souvent normaux, en l’absence de décollement de rétine.
21
Au niveau extra-oculaire, les patients présentent un faciès caractérisé par une hypoplasie de
l’étage moyen de la face, des narines antéversées et une micrognathie. Des anomalies
dentaires ainsi qu’une fente palatine sont également possibles, ainsi qu’une luette bifide, ou
encore une surdité. Celle-ci constitue l’atteinte extra-oculaire la plus fréquente. L’atteinte la
plus sévère est le syndrome de Pierre Robin, associant une fente palatine, un retrognatisme et
une glossoptose. On estime qu’environ 12% des patients présentant un syndrome de PierreRobin ont un syndrome de Stickler associé.
Au niveau musculo-squelettique, sont décrits une dysplasie spondylo-épiphysaire, une
hyperlaxité des articulations, une subluxation des hanches et une arthropathie infantile sévère.
Cependant, il n’existe toujours pas de critère diagnostique clinique bien défini pour le
syndrome de Stickler. Les critères de recherche clinique utilisés par certains auteurs (90)
sont :
-
une anomalie congénitale du vitré
-
au moins 3 critères parmi les suivants :
o myopie débutant avant 6 ans
o décollement
de
rétine
rhegmatogène
ou
dégénérescence
rétinienne
périvasculaire radiaire.
o hypermobilité articulaire avec un score de Beighton anormal (avec ou sans
anomalie radiologique)
o défect neuro-sensoriel à l’audiomètre
o fente de la ligne médiane.
Les anomalies extra-ophtalmologiques évoluent avec l’âge, avec une disparition de l’aspect
aplati de l’étage moyen de la face, et une aggravation de l’ostéoarthrite.
Le syndrome de Stickler est marqué par une grande hétérogénéité phénotypique. Considérant
une série de 612 patients atteints, 60% présentaient un décollement de rétine (volontiers entre
la deuxième et la troisième décennie), 90% étaient myopes. Quatre-vingt dix pourcent
souffraient de problèmes articulaires, 70% de surdité et 84% avaient une hypoplasie de l’étage
moyen de la face (92).
b.
Génétique
L’existence de familles ne présentant qu’une atteinte oculaire isolée a longtemps rendu
difficile la distinction entre le syndrome de Stickler et les autres dégénérescences vitréorétiniennes, telles que le syndrome de Wagner (10, 58). Mais les études de liaison génétique
22
ainsi que la sous-classification des différents phénotypes vitréens a permis de distinguer ces
deux pathologies. Le Stickler de type 1 correspond à un vitré « membranaire » et est lié à une
mutation de COL2A1, situé en 12q13.11-q 13.2, codant pour la chaîne alpha1 du procollagène II, mais également pour la chaîne alpha3 du collagène XI. Il s’agit de la première
mutation identifiée dans la pathologie (1), et celle-ci a également été retrouvée dans la famille
originale décrite par Stickler (109). COL2A1 possède 54 exons et produit deux isoformes
différentes du procollagène II, par épissage alternatif de l’exon 2. La forme IIb, dite
« longue » car contenant l’exon 2, est préférentiellement exprimée dans le vitré, tandis que la
forme IIa, dite « courte », sans l’exon 2, est exprimée dans le cartilage (23). C’est ainsi
qu’une mutation isolée de l’exon 2 de COL2A1 peut donner un syndrome de Stickler oculaire
prédominant (77, 85).
Le syndrome de Stickler de type 2 présente un vitré en chapelet. Il est associé à une mutation
de COL11A1, situé sur le chromosome 1 (84). Celui-ci code pour la chaîne alpha1 du
collagène XI, une des deux chaînes alpha du collagène XI. Celui-ci forme des fibrilles
hétérotypiques avec le collagène II. Il semble néanmoins exister une hétérogénéité de loci, car
des familles présentant le phénotype 2 ne montrent aucune liaison pour COL11A1, ni
COL2A1 (60).
Le syndrome de Stickler de type 3 ne donne pas d’atteinte oculaire. Il est lié à une mutation
de COL11A2, codant pour la chaîne alpha 2 du collagène XI. Celui-ci n’est pas exprimé dans
le vitré mais dans le cartilage (105).
Le collagène II est un composant majeur du vitré et du cartilage, quantitativement plus
important que le collagène XI. Le collagène II est constitué de trois chaînes alpha (")
identiques, tandis que le collagène XI est un hétérotrimère formé par une chaîne "1(XI), une
chaîne "2(XI) et une chaîne "3(XI).
Les mutations de COL2A1 affectent un site d’épissage, aboutissant à un codon stop
prématuré, et donc à une haplo-déficience de la chaîne "1(II) et "3(XI), tandis que les
mutations de COL11A1 aboutissent à des anomalies de structures du collagène XI (84, 90).
23
C.
MALADIE DE WAGNER
a.
Phénotype
Wagner a décrit en 1938 une famille suisse présentant une atteinte ophtalmologique
héréditaire, de transmission autosomique dominante (107). Débutant dans l’enfance ou
l’adolescence et d’évolution progressive, celle-ci se caractérise par une cavité vitréenne
optiquement vide, avec une condensation fibrillaire en voiles en périphérie. S’y associent
fréquemment une atrophie chorio-rétinienne avec dégénérescence palissadique et une myopie
modérée. L’évolution est marquée par l’apparition d’une cataracte précoce et une héméralopie
secondaire à une dégénérescence chorio-rétinienne avec diminution de l’amplitude des ondes
b à l’électrorétinogramme (35). Des décollements de rétine, périphériques tractionnels ou
rhegmatogènes, sont possibles bien que rares, avec une grande variabilité clinique dépendante
de l'âge.
Chez les patients jeunes, l’acuité visuelle est normale à subnormale, les vaisseaux rétiniens
centraux normaux. Chez les patients plus âgés, l’aspect vide du vitré et les condensations
vitréennes ne sont plus observés. Les décollements de rétine rhegmatogènes sont rarissimes.
En revanche, les décollements de rétine tractionnels périphériques deviennent plus fréquents,
l’atrophie chorio-rétinienne plus marquée et les vaisseaux rétiniens centraux sont altérés dans
leur trajet. L’acuité visuelle est effondrée, l’électrorétinogramme et le champ visuel
profondément altérés. L’atrophie optique peut se voir en cas d’atrophie chorio-rétinienne
marquée.
b.
Génétique
L’anomalie chromosomique a été localisée en 5q13-14 (15), au niveau du gène CSPG2 (4),
codant pour une grande protéoglycane aggrégée à une chondroïtine sulfate par deux domaines
de liaisons glycosaminoglycanes (GAG), nommées "GAG et #GAG. Cette protéine de 3396
acides aminés est appelée VERSICANE et permet de maintenir séparées les fibres de
collagène (8). Il s’agit d’un composant structurel du vitré humain où il représente 5 à 15% des
protéines (96), ainsi que du trabeculum et du muscle ciliaire (113). Au niveau fonctionnel, la
versicane forme de grands agrégats via des liaisons hyaluroniques à son extrémité Nterminale. Les interactions avec les autres composants de la matrice extracellulaire vitréenne,
24
comme les fibres de collagène, sont donc altérées. La désorganisation de l’ultra-structure
aboutit à une liquéfaction vitréenne (72).
D.
VITREORETINOPATHIE EROSIVE
Une autre pathologie a été rapprochée du syndrome de Wagner, la vitréorétinopathie érosive
(Erosive Vitreoretinopathy ERVR, OMIM 143200), en raison des phénotypes similaires et de
la liaison au même locus : 5q13-14. Ainsi, ces deux pathologies seraient allèliques (15). En
plus des anomalies du Wagner, la vitréorétinopathie érosive se caractérise par une atrophie
plus importante de la choriocapillaire et de l’épithélium pigmentaire, bien marquée en
angiographie, aboutissant à une cécité nocturne et une constriction du champ visuel.
Brown et al. décrivent une famille de 26 membres, dont 15 atteints sur 4 générations,
présentant une vitréorétinopathie autosomique dominante avec liquéfaction du vitré (15).
Tous présentent des anomalies vitréennes de type liquéfaction du vitré et voiles ou
membranes vitréennes, associées à une atrophie progressive de l’épithélium pigmentaire
rendant visibles les gros vaisseaux choroïdiens. Des migrations pigmentaires spiculées sont
également présentes pouvant évoquer une rétinite pigmentaire ou encore une choroïdérémie.
A ce tableau s’ajoutent des décollements de rétine précoces, tractionnels ou rhegmatogènes,
ainsi qu’une héméralopie et une cataracte (troisième décennie). Les déchirures retrouvées sont
volontiers postérieures et complexes. Un patient développe une hypertonie oculaire bilatérale
(sans aphakie). Une myopie, modérée à forte, est fréquemment retrouvée chez les sujets
atteints. Au champ visuel, une constriction progressive ainsi qu’un scotome annulaire
correspondant aux zones d’atrophie sont présents. Les électrorétinogrammes sont altérés
précocement montrant une atteinte mixte des cônes et des bâtonnets. L’évolution se fait vers
une baisse de l’acuité visuelle ainsi qu’une détérioration du champ visuel, corrélée à la
progression de l’atrophie chorio-rétinienne. A terme, 40% des yeux ont une acuité visuelle
inférieure à 1/10. Il n’y a pas d’atteinte extra-ophtalmologique.
La vitréorétinopathie érosive se distingue du Wagner par l’atteinte plus sévère de l’épithélium
pigmentaire et une fréquence plus élevée de décollements de rétine (50%). Une famille
exempte de décollement de rétine mais présentant une atrophie chorio-rétinienne très évoluée
a été étiquetée vitréorétinopathie érosive. Elle présentait la même mutation qu’une autre
famille atteinte de maladie de Wagner (72). Ce résultat suggère qu’il s’agirait d’une seule et
même maladie, liée à CSPG2, d’expression variable dans la sévérité.
25
Une autre vitréorétinopathie héréditaire autosomique dominante a été rattachée au même
locus que la maladie de Wagner et la vitréorétinopathie érosive. Elle a fait l’objet d’une
unique description dans la littérature par Black et al. en 1999 (9). Cette équipe décrit 13 sujets
atteints sur 3 générations non consanguines, présentant une vitréorétinopathie autosomique
dominante débutant dans les six premiers mois de vie, et partageant les caractéristiques de la
maladie de Wagner comme un vitré optiquement vide avec condensations vitréennes, des
zones d’atrophie et de migrations pigmentaires, une cataracte et des décollements de la rétine,
dont 4 ont été opérés par les auteurs. Ces décollements surviennent sur trous atrophiques au
sein de dégénérescences palissadiques, ou encore sur déchirures secondaires aux adhérences
vitréo-rétiniennes anormales au niveau de zones d’atrophie.
A ce phénotype s’associent des anomalies de développement du segment antérieur, telles
qu’une microphtalmie, une hypoplasie de l’iris, un embryotoxon postérieur, une cataracte
congénitale, une subluxation du cristallin ou encore un glaucome congénital. Les auteurs
signalent également un cas de persistance de la vascularisation fœtale, associées à la
vitréorétinopathie. Il n’existe pas d’atteinte extra-ophtalmologique.
Les études de liaison génétique ont localisé le locus pathologique sur le chromosome 5q13q14 au niveau d’une région de 5 centimorgans, commune à la maladie de Wagner et à la
vitréorétinopathie érosive. La recherche de mutations de CSPG2 ne semble pas avoir été
effectuée dans cette famille. Cette étude illustre à nouveau l’hétérogénéité phénotypique des
vitréorétinopathies liées au locus 5q14. Il pourrait s’agir d’un même spectre de pathologie de
gravité variable.
E.
DÉGÉNÉRESCENCE VITRÉO-RÉTINIENNE DE TYPE SNOWFLAKE (SVD)
La première description en fut faite par Hirose et al. en 1974 (46), reprise ensuite par Lee et
al. en 2003 (56). Cette vitréorétinopathie se caractérise par une liquéfaction du vitré, associée
à une dégénérescence fibrillaire visible dès l’enfance, une cataracte précoce, des
condensations vitréennes périphériques et de multiples tâches blanc-jaunâtres cristallines,
évoquant des flocons de neige (snowflakes), et apparaissant initialement en périphérie
rétinienne. Un décollement de rétine rhegmatogène peut survenir (20% des cas décrits), mais
aucun cas de décollement tractionnel n’a été rapporté. La famille originale présentait
également une cornea guttata ainsi qu’une dysplasie de la tête du nerf optique qui a un aspect
plat et sans excavation. Une atrophie para-papillaire, une pâleur cireuse ainsi qu’une déviation
en nasal de l’émergence des vaisseaux (situs inversus) peuvent être présentes.
26
L’évolution de la maladie est classée en quatre stades :
-
Stade 1 : Blanc-avec-pression diffus,
-
Stade 2 : Dégénérescence en flocons de neige,
-
Stade 3 : Engainement des vaisseaux et migrations pigmentaires,
-
Stade 4 : Extension de la pigmentation et disparition des vaisseaux rétiniens
périphériques au-delà de l’équateur.
Au champ visuel, des défects péripériques prédominent dans l’hémi-champ supérieur. Le test
d’adaptation à l’obscurité montre un seuil élevé des bâtonnets, pouvant être cependant normal
au stade précoce de la maladie. A l’électrorétinogramme, l’amplitude de l’onde b en
scotopique est diminuée lors d’un faible éclairement. L’onde b disparaît totalement dans les
stades évolués de la maladie. L’électro-oculogramme peut être altéré chez certains patients.
La vision reste cependant bonne. Il n’existe pas d’atteinte extra-ophtalmologique.
Le locus de la maladie a été identifié par étude de liaison en 2q36 (51). Une mutation fauxsens a été identifiée dans le gène KCNJ13 (42). Le gène code pour Kir7.1, protéine exprimée
au niveau de la rétine et de l’épithélium pigmentaire. Elle serait particulièrement abondante au
sein de la membrane limitante interne. La mutation aboutirait à une fermeture d’un canal
potassique de la protéine, entraînant une dépolarisation de la cellule, la rendant plus fragile.
Une altération du fonctionnement des cellules de Müller serait responsable des anomalies
vitréennes.
F.
VITREORETINOCHOROIDOPATHIE
AUTOSOMIQUE
DOMINANTE
(ADVIRC)
La première description fut publiée en 1982 par Kaufman et al (53). Il s’agit d’une dystrophie
pigmentée annulaire périphérique avec atrophie chorio-rétinienne sur 360 degrés entre l’ora
serrata et l’équateur, à limite postérieure bien nette. Peuvent s’y associer une cataracte, une
dégénérescence fibrillaire du vitré avec des cellules pigmentées, un œdème maculaire
cystoïde, une néovascularisation de la papille et des décollements de rétine, ainsi que des
opacités ponctuées blanches à la surface de la rétine. Le rapport d’Arden est diminué à
l’électro-oculogramme (40). En revanche, l’électrorétinogramme est normal et il n’y a pas
d’héméralopie. L’électrorétinogramme multifocal peut cependant être parfois altéré (75). Un
examen anatomo-pathologique réalisé chez deux patients retrouve une migration intrarétinienne de l’épithélium pigmentaire associé à des dépôts de matrice extra-cellulaire (32).
27
La maladie est due à une mutation du gène VMD2, également retrouvé dans la maladie de
Best (111). Une mutation faux-sens aboutit à un épissage alternatif, avec expression d’une
protéine VMD2 mutée, tandis qu’il n’y a pas de produits d’épissage dans la maladie de Best.
G.
VITREORETINOPATHIE
INFLAMMATOIRE
NEOVASCULAIRE
AUTOSOMIQUE DOMINANTE (ADNIV)
Elle se caractérise par une uvéite intermédiaire, associée à des migrations pigmentées en
moyenne périphérie, au-delà desquelles les vaisseaux rétiniens périphériques s’occluent.
L’évolution se fait alors vers la néovascularisation irienne et rétinienne, des hémorragies
intra-vitréennes et des décollements de rétine tractionnels. L’inflammation se généralise au
niveau des segments antérieur et postérieur, et un œdème maculaire cystoïde peut apparaître.
Une seule famille de 28 membres atteints a été décrite (5). Des anomalies à
l’électrorétinogramme sont également retrouvées avec une réduction de l’amplitude de l’onde
b des cônes et bâtonnets. Une étude de liaison implique le locus 11q13, également lié à la
maladie de Best et la vitréorétinopathie exsudative familiale autosomique dominante (93).
28
II.
PRESENTATION DU PHENOTYPE DE LA FAMILLE ETUDIEE
A.
MATERIEL ET METHODES
Une patiente de 31 ans a été adressée pour avis dans le service pour une uvéite évoluant
depuis plusieurs années par poussées sur fond d’inflammation chronique. Dans ses
antécédents, la patiente signale une vitréorétinopathie étiquetée comme exsudative familiale,
pour laquelle elle a reçu différents traitements. La patiente précise que huit autres membres de
sa famille présentent des antécédents de décollement de rétine ou d’hypertonie oculaire.
Devant ce tableau hétérogène de vitréorétinopathie familiale exsudative, une étude du
phénotype familial a été proposée à la patiente, associée à une étude génétique à la recherche
de la pathologie exacte de la famille. Un consentement éclairé a été signé par tous les
participants, autorisant un prélèvement sanguin et la recherche en biologie moléculaire des
gènes impliqués dans la pathologie. Un arbre généalogique (annexe n°2) a été établi à partir
des différents interrogatoires des sujets participants. Douze patients ont été examinés dans le
service d’ophtalmologie de l’hôpital Cochin. Un interrogatoire relevant le terme, le poids de
naissance, les circonstances de l’accouchement, la notion d’oxygénothérapie néonatale a été
effectué. Pour l’histoire ophtalmologique, l’âge de début de la maladie, les circonstances de
découverte et la prise en charge ont été notés, ainsi que l’évolution de la maladie et de l’acuité
visuelle. La notion de myopie dans l’enfance, l’âge d’apparition d’une cataracte ainsi que
l’apparition d’une éventuelle hypertonie oculaire ont également été recherchés à titre
systématique.
Un examen ophtalmologique a été réalisé avec auto-réfractomètre, mesure de l’acuité visuelle
de loin et de près, examen à la lampe à fente à la recherche de précipités rétro-descemètiques,
d’uvéite antérieure, de synéchies irido-cristalliniennes. Le statut cristallinien a été noté ainsi
que la présence éventuelle d’un implant. Une mesure de la pression intra-oculaire a été
réalisée de manière systématique, ainsi qu’une mesure au laser-flare meter lorsqu’elle était
possible. Après dilatation pupillaire, le fond d’œil a recherché un aspect perlé ou membraneux
du vitré, ou encore un vitré optiquement vide. Au niveau de la papille, la coloration et le
rapport c/d ont été notés. Le point d’émergence des vaisseaux au niveau de la papille, leur
aspect ainsi que leur trajet ont été étudiés. Un arrêt brutal de la vascularisation en périphérie a
été systématiquement recherché, ainsi que l’existence de lésions dégénératives rétiniennes à
type de givre, de blanc avec ou sans pression, ou de palissades. Des voiles vitréens ont
29
également été recherchés, ainsi que la présence d’exsudats. La présence de pigment, leur
aspect, leur répartition, ainsi que la présence d’atrophie rétinienne ont été relevés. Un examen
du profil fovéolaire par Optical Coherence Tomography (OCT) a également été réalisé chez
les individus atteints lorsque l’état oculaire le permettait. Les antécédents extraophtalmologiques ont été notés et l’interrogatoire a systématiquement recherché des notions
de pathologie articulaire, de surdité, de fente palatine. Le morphotype de la face a été étudié, à
la recherche d’une hypoplasie du tiers moyen ou autre aspect évocateur d’une maladie de
Stickler.
Enfin, un prélèvement sanguin a été effectué chez chacun de sujets examinés, après recueil du
consentement éclairé, afin de préciser le diagnostic de cette famille. Dans un premier temps,
les mutations au sein des gènes FZD4 et LRP5 ont été recherchées chez le cas index (IV-5)
ainsi que chez son père (III-2) par séquençage dans les deux sens de chacun des exons des
gènes FZD4 (2 exons) et LRP5 (23 exons). Par ailleurs, une forme purement oculaire de
maladie de Stickler a été recherchée par séquençage dans les deux sens de l’exon 2 du gène
COL2A1.
Dans un deuxième temps, une analyse de liaison a été débutée avec des microsatellites liés
aux trois loci connus EVR du chromosome 11 ainsi qu’au locus du COL2A1 sur le
chromosome 12, afin d’éliminer une mutation comme une délétion ou une duplication à l’état
hétérozygote, ou encore une mutation dans les régions non codantes, non étudiées en
séquençage. L’analyse de liaison a été conduite avec huit microsatellites de type répétition, de
di-nucléotides ayant démontré leur liaison avec chacun des loci EVR (100). Il s’agit de
D11S896 pour EVR1, D11S929 pour EVR3 et de D11S4113 pour EVR4. Le choix des
marqueurs microsatellites et l’estimation des distances génétiques ont été faits à l’aide de
cartes Généthon, DeCode et the Marshfield. Les analyses de liaison bi-ponts ont été réalisées
en utilisant le programme MLINK issu du logiciel LINKAGE, version 5.1.
B.
RESULTATS
a. L’histoire familiale
Cinq hommes et quatre femmes sont atteints. L’âge médian des patients examinés est de 46
ans (31-65 ans). L’âge médian au début des troubles ophtalmologiques est de sept ans (1-11
ans). La maladie a été révélée par un décollement de rétine chez cinq patients, et par la
présence d’anomalies au fond d’œil chez les quatre autres patients.
30
patients
âge de début
(années)
mode de
découverte
III-1
III-2
III-3
III-4
III-5
III-6
IV-2
IV-5
IV-6
11
3
5
10
7
7
1
7
6
trauma
fortuit
fortuit
fortuit
dépistage
fortuit
dépistage
dépistage
fortuit
symptôme
inaugural
DR
DR
lésions
DR
lésions
DR
lésions
lésions
DR
FO
FO
FO
FO
DR: décollement de rétine
FO : fond d'œil
Tableau n°1 : Caractéristiques inaugurales de la maladie
31
Le tableau n°1 présente les caractéristiques inaugurales de la maladie chez les patiens
examinés.
Sept patients (78%) ont présenté au moins un décollement de rétine, dont six patients dans les
onze premières années (médiane 7 ans, 3-11 ans). Le décollement fut inaugural de la maladie
chez cinq patients, et de découverte fortuite. Deux décollements sont survenus après un
traumatisme oculaire chez un patient. Une patiente a présenté un décollement de rétine
exsudatif à l’âge de 30 ans. Le type des autres décollements de rétine n’est pas connu. Au
total, neuf yeux (50%) ont présenté un décollement de rétine.
Le tableau n°2 présente les différents décollements de rétine avec leur prise en charge.
Huit des patients examinés (89%) ont bénéficié de traitements préventifs de lésions
rétiniennes par cryothérapie, laser et /ou cerclage sur au moins un œil.
Quatre yeux (22%) ont été énucléés dont trois au cours des deux premières décennies.
Sept patients rapportent une notion de myopie, corrigée depuis l’enfance pour cinq d’entre
eux. Aucune myopie supérieure à six dioptrie n’est rapportée.
Dix yeux sur 15 ont été opérés de cataracte, avec un âge médian au moment de la chirurgie de
37 ans (29-48 ans). Cinq yeux ont bénéficié d’un implant de chambre postérieure (ICP), un
œil a été implanté avec un implant de chambre antérieure (ICA) (puis énucléé 10 ans plus
tard) et 3 sont restés aphakes.
Cinq patients (55%) ont développé une hypertonie intra-oculaire. Celle-ci précédait toute
chirurgie oculaire chez 2 patients. Elle survenait chez des yeux aphakes chez deux autres
patients. Enfin, une patiente a présenté une hypertonie intraoculaire transitoire dans un
contexte d’uvéite et de traitement par corticoïdes locaux.
32
total
patients
DR
contexte
III-1
bilatéral
post-trauma
âge
(en
années)
prise en
charge
résultats
OG : 11
chirurgie
énucléation
OD : 33
cryoindentation
PL+
III-2
unilatéral
inaugural
3
abstention
énucléation
III-4
unilatéral
inaugural
10
chirurgie
PL-
III-6
unilatéral
inaugural
7
abstention
énucléation
post-cryo
OG : 9
cryo-cerclage
4/10
IV-2
bilatéral
4 ans post-cryo
OD : 13
V3V-laser
2,5/10
IV-5
unilatéral
uvéite/exsudatif
30
laser
stabilisation,
4/10
IV-6
unilatéral
inaugural
6
cerclage
PL-
78% des
patients
50% des
yeux
DR : décollement de rétine
PL : perception lumineuse
OD : œil droit
OG : œil gauche
V3V : vitrectomie 3 voies
Tableau n°2 : les décollements de rétine dans la famille étudiée.
33
nombre de
patients
9
8
7
6
5
4
3
DR
cryo/laser
inflammation
cataractes
HTIO
myopie
énucléations
2
1
0
Figure n°1 : Fréquence des complications.
34
La figure n°1 présente le nombre de patients ayant présenté des complications.
Seuls 12 fonds d’yeux sont accessibles à la lampe à fente. On retrouve des anomalies
vitréennes à type de voiles ou de membranes pré-rétiniennes, avec un aspect optiquement
vide. Les vaisseaux sont étirés et leur émergence à partir de la papille est déjetée en nasal
supérieur pour quatre patients (situs inversus). Un arrêt de la vascularisation rétinienne est
constaté chez un patient, prédominant en nasal. Des séquelles de cryo-application gênent
souvent l’interprétation du fond d’œil, avec présence de zones jaunâtres atrophiques associées
à du pigment. Enfin, trois patients présentent une atrophie chorio-rétinienne péri-vasculaire, le
long des arcades temporales et en péri-papillaire, associées à des migrations pigmentaires
diffuses de type pseudo-rétinite pigmentaire.
Cinq yeux (35%) voient moins de 1/10 (trois yeux ne perçoivent pas la lumière, deux yeux
sont à « perception lumineuse » et « voit bouger la main »). Quatre yeux (28%) ont une acuité
visuelle comprise entre 1 et 4 dixièmes. Enfin, cinq yeux ont une acuité comprise entre 5 et 6
dixièmes. La figure n° 2 représente les acuités visuelles au moment de l’examen.
Le tableau n°3 présente les acuités visuelles selon l’âge.
Une patiente (IV-5) a présenté des épisodes récurrents d’uvéite antérieure bilatérale corticosensible. Par ailleurs, les mesures au laser flare meter étaient élevées chez tous les patients.
Une patiente de 81 ans n’a pu être examinée et les comptes-rendus antérieurs rapportent des
antécédents d’énucléation dans les premières décennies, d’une chirurgie de la cataracte et
d’une hypertonie oculaire traitée médicalement. La patiente est non voyante. Elle n’a pas été
incluse dans les résultats cliniques.
Sur le plan extra-ophtalmologique, aucun antécédent notable n’a été retenu. Il n’y a aucune
naissance prématurée, un des oncles du cas index, est né hypotrophe selon la famille, avec
séjour en néonatologie, sans notion d’oxygénothérapie, dans le cadre d’une grossesse
gémellaire. Ce même patient a présenté des troubles du rythme cardiaque à l’âge de 25 ans,
nécessitant la pose d’un pace-maker. Une hypertension artérielle a été retrouvée chez 4
patients. Aucun morphotype particulier n’a été noté chez les patients examinés.
Nous présentons le phénotype de chaque patient examiné.
35
< 1/10
5/10
35%
36%
29%
1 à 4/10
Figure n°2 : ACUITES VISUELLES DES YEUX ATTEINTS
36
patients
III-1
III-2
III-3
III-4
III-5
III-6
IV-2
IV-5
IV-6
âge à
Acuité visuelle
l'examen1
OD
OG
64
63
60
57
46
46
31
31
36
PL +
P
0,2
0,5
VBLM
P
0,4
0,5
0,6
P
PLP
PL0,5
0,6
0,25
0,5
PL-
1 : en années
PL : perception lumineuse
VBLM : voit bouger la main
P : prothèse
Tableau n°3 : Acuité visuelle selon l’âge.
37
âge de perte de vision (plus mauvais oeil)
50
45
40
35
30
25
20
1
III-1
III-2
III-3
âges
(années)
III-1
III-2
15
III-3
10
5
0
III-4
III-6 IV-6
III-5
III-4
patients
III-5
III-6
IV-6
Figure N°3 : âge de perte de vision (plus mauvais œil)
38
Patients
III-3
III-4
III-5
III-6
IV-2
IV-5
IV-6
mesures du flare1
OD
OG
29
P
36
NA
26
37
P
101
14
39
38
58
32,3
NA
1 : photons par milliseconde
P : prothèse
NA : non accessible
OD : œil droit
OG : œil gauche
Tableau n°4 : mesures du flare
39
1°) Le cas index
Une patiente de 31 ans, consulte dans le service d’ophtalmologie de l’hôpital Cochin pour
avis diagnostique sur une inflammation chronique associée à une vitréorétinopathie
héréditaire étiquetée vitréorétinopathie exsudative familiale. La patiente était suivie depuis
l’enfance, en raison d’antécédents familiaux de décollement de rétine chez son père et ses
oncles et tante. La patiente avait bénéficié d’une cryoapplication sur lésions rétiniennes
constatées et traitées à partir de l’âge de 7 ans. Dans les années suivantes, plusieurs séances de
laser avaient été nécessaires, permettant une stabilisation de l’état rétinien. Les traitements
préventifs étaient restés prudents en raison des antécédents familiaux : en effet, ses oncles
avaient développé un décollement de rétine rapidement après les cryothérapies préventives. A
23 ans, l’acuité visuelle était de 6/10 P2 œil droit et gauche avec une myopie modérée
corrigée à -3,50 (-0,50) à 90° des deux côtés. Par la suite, la patiente avait développé à partir
de 22 ans des épisodes d’inflammation intra-oculaire à type d’uvéite antérieure synéchiante
avec précipités rétro-descemétiques fins pigmentés et un nodule de Koeppe sur l’iris. Celle-ci
était associée à une hyalite. L’atteinte était bilatérale.
La patiente avait présenté 7 à 8 poussées entre 2000 et 2002, puis avait développé plusieurs
rechutes avec corticodépendance. L’hypothèse d’une origine sarcoïdosique avait été évoquée
devant ce tableau d’uvéite granulomateuse.
Cependant, un bilan d’uvéite associant une recherche d’HLA-B27, une fibroscopie
bronchique avec lavage broncho-alvéolaire, scanner thoracique et dosage de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine s’était avéré négatif. L’intradermo-réaction était positive à
15mm. La seule anomalie était une très discrète diminution de la diffusion alvéolo-capillaire
du monoxyde de carbone non significative. A noter que l’examen avait dû être interrompu en
raison de la survenue d’une tachycardie. Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)
étaient normales. La biopsie des glandes salivaires accessoires (GSA) était normale. Par
ailleurs, le bilan cardiaque réalisé retrouvait quelques lésions d’hypoperfusion sur la
scintigraphie myocardique au Thallium (l'électrocardiogramme, l'échographie transthoracique et l'examen clinique était normaux). Cependant, l’imagerie par résonnance
magnétique cardiaque ne retrouva aucun élément en faveur d’une cardiomyopathie évolutive.
La scintigraphie au galium était normale. Le diagnostic de lésions cardiaques sarcoïdosiques
ne fut pas retenu. Par ailleurs, les recherches de Bacille de Koch était négatives.
40
A partir de 2003, une hypertonie intra-oculaire s’élevant à 24mmHg du côté gauche apparaît,
nécessitant l’instillation de collyres beta-bloquants pendant une année. Les poussées
inflammatoires s’estompent depuis 2004, permettant un sevrage complet des corticoïdes
locaux. La patiente ne signale plus qu’une à deux poussées par an, sans hypertonie.
L’annexe 3a résume l’examen de la patiente IV-5.
Lors de l’examen conduit dans le service, on retrouve :
-
Autoréfractomètre : œil droit : -2,75 (-1,25) 85°/ oeil gauche : -4 (-0,75) à 45°
-
Une acuité visuelle de 6/10 du côté droit et 4/10 du côté gauche, Parinaud 2 œil droit
et gauche
-
Un segment antérieur calme, malgré la présence de synéchies irido-cristaliniennes et
de précipités rétro-descemétiques pigmentés fins bilatéraux (Annexe n°3b)
-
Une pression intra-oculaire à 17 mmHg à droite et 20 mmHg à gauche sans traitement
-
Les mesures au laser flare meter sont modérément élevées : 38.5 photons par
milliseconde à droite et 50.3 photons par milliseconde à gauche
-
Au fond d’œil droit, on observe une petite papille, avec un point d’émergence des
vaisseaux papillaires déjeté en nasal supérieur (situs inversus). Les vaisseaux semblent
étirés en nasal, quasi rectilignes en périphérie (Annexe 3c). Des cicatrices de
cryoapplication et de laser sont visibles en temporal supérieur de la périphérie
rétinienne, associées à des plages d’exsudats au niveau d’une zone télangiectasique
(annexe 3d) en temporal inférieur. S’y associe une condensation vitréenne (voiles
vitréo-rétiniens) sur 360°, bien visible en nasal inférieur, en crête (Annexe n°3e).
-
Le fond d’œil gauche est plus difficilement analysable en raison d’une mauvaise
dilatation. Une émergence normale des vaisseaux de la papille est néanmoins visible,
ainsi que des cicatrices de laser/cryoapplication, de type atrophique avec migration
pigmentaire. Il existe une zone de décollement de rétine exsudatif localisé en inférieur.
-
En tomographie par cohérence optique, il existe un épaississement bilatéral de la
hyaloide postérieure qui passe en pont au-dessus de la macula dont le profil est
néanmoins respecté : 352 microns du côté droit, 282 microns du côté gauche. (annexe
n°4a et b)
-
L’électrorétinogramme global de type ISCEV (International Society for Clinical
Electrophysiology of Vision) est représenté en annexe 4c. Il montre une diminution de
l’amplitude des ondes a- et b- en scotopique et en photopique, ainsi qu’une diminution
des potentiels d’oscillation par rapport à une patiente saine du même âge. Le tracé est
asymétrique en raison d’un mauvaise dilatation de l’œil gauche.
41
-
L’électrorétinogramme multifocal est représenté en annexe 4d. Les tracés sont
symétriques et montrent une réduction de l’amplitude des ondes N1 et P1 sur tous les
anneaux.
Au cours de la dernière année, la patiente a présenté une nouvelle récidive de son uvéite avec
rougeur et discrète douleur au niveau de l’œil droit. A l’examen lors de la poussée, il existait
un tyndall 2++ en chambre antérieure, les mesures du laser-flare meter étaient majorées à
droite (145 photons/ms) et stables à gauche (50 photons/ms). Une corticothérapie locale à 6
gouttes par jour a été instaurée avec décroissance très lente. Une cataracte cortico-nucléaire
débutante à gauche a également été notée.
Devant la progression lente du décollement de rétine exsudatif inférieur de l’œil gauche, un
barrage laser a été effectué il y a 18 mois (4 rangées, 250 impacts, 150 milliWatts).
Au niveau extra-ophtalmologique, une thyroïdectomie partielle a été réalisée en 2006 pour
nodule bénin. Par ailleurs, la patiente signale une hypertension artérielle transitoire traitée par
nicardipine au cours de l’année 2002, sans cause retrouvée.
La patiente a également bénéficié d’une consultation de génétique dans le service de
biochimie et génétique moléculaire de l’hôpital Cochin et a signalé l’existence de douze
autres membres atteints dans sa famille, dont neuf vivants. Le mode de transmission semblait
autosomique dominant. Les membres de la famille ont donc été examinés.
2°) Les individus atteints
La patiente IV-2 est âgée de 31 ans. Elle est née à terme sans notion d’oxygénation, avec un
poids de naissance de 2500 grammes. Un premier examen ophtalmologique réalisé à l’âge
d’un an en raison des antécédents familiaux retrouve des lésions vitréo-rétiniennes. Celles-ci
sont responsables d’une acuité visuelle effondrée de l’œil gauche depuis la première enfance
de la patiente. A l’âge de 9 ans, elle bénéficie d’une cryoapplication du côté droit puis gauche.
Les suites sont marquées par la survenue d’un décollement de rétine à gauche, traité par
cerclage. A 13 ans, l’œil droit présente à son tour un décollement de rétine, pour lequel la
patiente est vitrectomisée. Une photocoagulation laser est réalisée dans le même temps.
Les suites sont marquées par le développement d’une cataracte sous-capsulaire postérieure
bilatérale. L’œil droit est opéré à l’âge de 29 ans par phakoémulsification et mise en place
d’un implant de chambre postérieur.
L’annexe 5a résume l’histoire et l’examen de la patiente.
42
A l’examen dans le service, on retrouve à droite
-
refractomètre automatique : ne passe pas
-
acuité visuelle : 4 /10 avec +0,75 (-1) 40°, Parinaud 2 lent avec une addition de + 4,00
-
segment antérieur calme, dilatation pupillaire faible (3 millimètres)
-
implant de chambre postérieur clair et centré, début de capsulose postérieure
-
pression intra-oculaire : 12 mmHg
-
laser flare meter :14 photons par milliseconde
-
au fond d’œil : l’émergence des vaisseaux est déjetée en nasal, leur trajet est déformé
avec une ectopie foveolaire (annexe n°5b). Il existe des engainements péri-vasculaires
blancs. Des amas de pigments sont visibles en nasal.
Au niveau de l’œil gauche, on retrouve :
-
réfractomètre automatique : -1,25
-
acuité visuelle à 2,5 / 10 Parinaud 4 avec sa correction
-
segment antérieur : calme, dilatation pupillaire faible (3 millimètres)
-
cataracte sous-capsulaire postérieure
-
pression intra-oculaire : 16 mmHg
-
laser flare meter : 39 photons par milliseconde
-
au fond d’œil : le cerclage est saillant. Les vaisseaux sont étirés en nasal.
-
En tomographie par cohérence optique, le profil fovéolaire droit est normal. A gauche,
un aspect en pont au-dessus de la foveola est visible, correspondant à la hyaloïde
postérieure, épaissie et incomplètement détachée (annexe n°5c et d).
Il n’existe pas d’antécédent extra-ophtalmologique à type de fracture, douleur articulaire,
surdité, fente palatine ou autre.
La patiente IV-6 est âgée de 36 ans. Il s’agit de la cousine germaine du cas index. Elle est née
à terme, sans hypotrophie. Sa mère rapporte une notion de myopie dès l’enfance avec
correction optique. L’histoire ophtalmologique débute à l’âge de 6 ans par un décollement de
rétine au niveau de l’œil gauche, opéré sans succès par cryo-indentation avec une absence de
récupération visuelle. L’œil droit bénéficie également de cryothérapie à l’âge de 8 ans pour
brides vitréennes. Dans le même temps, l’indentation de l’œil gauche est retirée. Plusieurs
séances de laser seront réalisées au niveau de l’œil droit sur des lésions rétiniennes entre 22 et
35 ans. A gauche, une leucocorie secondaire à une cataracte blanche totale justifie une
extraction intra-capsulaire du cristallin à visée esthétique, sans implant, à l’âge de 33 ans.
43
L’annexe n°6a résume l’histoire et l’examen de la patiente.
A l’examen dans le service, on retrouve du côté droit :
-
réfractomètre automatique:- 4 (-2,25 à 5°)
-
acuité visuelle : 6/10
-
segment antérieur calme
-
cristallin : quelques opacités fines dispersées, sans gêne de l’axe visuel
-
pression intra-oculaire : 18 mmHg
-
laser flare meter : non réalisé
-
au fond d’œil, le vitré est clair. Il existe une atrophie péri-papillaire associée à des
mottes de pigments réparties le long des arcades temporales. A noter l’absence de
voiles vitréens et d’exsudation. Les vaisseaux sont d’émergence normale, sans aspect
étiré (annexe n°6b).
Au niveau de l’œil gauche :
-
réfractomètre automatique : non réalisable
-
acuité visuelle : absence de perception lumineuse
-
segment antérieur calme : aphake, iridectomie sectorielle à 12H
-
pression intra-oculaire : 12 mmHg
-
laser flare meter : 32,3 photons par milliseconde
-
au fond d’œil : le vitré est clair. La papille est pâle, (annexe 6c), l’atrophie choriorétinienne est diffuse. La rétine est grisâtre, mouchetée de larges mottes pigmentées,
avec un aspect de pseudo-rétinopahie pigmentaire. Il n’existe pas d’aspect étiré des
vaisseaux.
-
La tomographie par cohérence optique retrouve un profil fovéolaire normal à droite
avec une épaisseur à 149 microns. A gauche, la rétine est atrophique. Il n’y a pas de
membrane.
Au niveau extra-ophtalmologique, il n’existe aucune atteinte.
Le patient III-1 est l’oncle paternel du cas index et le père du sujet IV-2. Il n’y a pas de
contexte de prématurité ni d’hypotrophie. Âgé de 64 ans, c’est le frère aîné de la génération
III. Son histoire débute à l’âge de 11 ans par un décollement de rétine de l’œil gauche,
découvert dans les suites d’un traumatisme par coup de poing. Il semble probable que le
décollement de rétine soit en réalité ancien, le coup de poing dans l’œil ayant amené le patient
à consulter. Malgré une chirurgie, l’œil gauche est énucléé 3 ans plus tard à l’âge de 14 ans. A
44
cette époque, le patient est myope, il n’existe a priori pas de lésion décelée à droite mais le
patient bénéficie ensuite d’un suivi régulier de 11 à 33 ans. Il obtient son permis de conduire à
l’âge de 20 ans malgré son handicap visuel.
A 33 ans, une nouvelle contusion oculaire entraîne un décollement de rétine à droite. Celui-ci
est opéré par cryo-application. La récupération visuelle est partielle. L’œil droit développe
une cataracte au cours de la troisième décennie du patient, nécessitant une chirurgie à l’âge de
37 ans. L’œil ne sera pas implanté et le bénéfice visuel sera faible car l’acuité visuelle ne
dépassera pas « Compte les doigts ». Il développera une hypertonie oculaire 2 ans après la
chirurgie de la cataracte, traitée médicalement dès l’âge de 39 ans et mal contrôlée malgré le
traitement hypotonisant.
L’annexe n°7 résume l’histoire et l’examen du patient.
A l’examen de l’œil droit dans le service :
-
réfractomètre automatique : non réalisable
-
l’acuité visuelle : réduite à une perception lumineuse non orientée.
-
le segment antérieur retrouve un nystagmus. La chambre est calme et l’iridectomie
sectorielle est transfixiante à 12H.
-
l’œil est aphake
-
la pression intra-oculaire est à 14 mmHg
-
au fond d’œil : le vitré est clair. Le pôle postérieur est atrophique avec des vaisseaux
grêles. Il existe des mottes pigmentées diffuses au sein de l’atrophie évoquant un
aspect de rétinite pigmentaire. La papille est pâle. En périphérie, il existe de larges
voiles vitréens circonférentiels au niveau de l’équateur, en pré-rétinien.
-
La tomographie par cohérence optique n’est pas réalisable en raison du nystagmus.
A gauche, il existe une prothèse.
Au niveau extra-ophtalmologique, le patient est traité pour une hypertension artérielle depuis
l’âge de 46 ans. A noter également une hernie cervicale opérée à 53 ans.
Le patient III-2 est âgé de 63 ans. C’est le père du cas index. A l’âge de 3 ans, un
décollement de rétine de l’œil droit de découverte fortuite est observé. Jugé inopérable, l’œil
est énucléé rapidement. Dans les suites, le patient développe une hypertonie oculaire gauche
découverte à l’âge de 31 ans, associée à une cataracte. Malgré la phako-exérèse un an plus
tard, le patient perd très rapidement la vision de cet œil. L’annexe n°8 résume l’histoire et
l’examen du patient
45
A l’examen dans le service, il y a une prothèse à droite. A gauche, il n’y a pas de perception
lumineuse et le fond d’œil est inaccessible.
La patiente III-3 est âgée de 60 ans. Il n‘y a pas d’antécédent ophtalmologique notable
dans l’enfance en dehors d’une myopie nécessitant le port d’une correction optique précoce,
dès l’âge de 5 ans. La patiente signale néanmoins que des « anomalies vitréennes » avaient été
découvertes par l’ophtalmologiste. A 42 ans, la patiente rapporte deux accidents de la voie
publique alors qu’elle conduisait. Le champ visuel réalisé alors montre une amputation
marquée au niveau de l’œil gauche sans hypertonie retrouvée. Une cataracte gauche est
également découverte. A 46 ans, devant l’apparition d’une hypertonie intra-oculaire majeure
et l’aggravation de la cataracte, une intervention combinée phako-émulsification et
trabéculectomie est programmée sur l’œil gauche, mais seule la phako-émulsification sera
faite avec mise en place d’un implant de chambre antérieure en raison d’une luxation du
cristallin découverte en per-opératoire. Les suites opératoires sont marquées par une forte
inflammation locale 3 mois plus tard, jugulée par corticoïdes locaux, au détriment de la
pression intra-oculaire. Une trabéculectomie est donc réalisée 5 mois après la chirurgie de la
cataracte, sans effet, nécessitant une reprise 10 mois plus tard, après réalisation d’un cerclage
préventif sur le même œil en raison de lésions rétiniennes de type banquise. Ces différentes
interventions n’empêchent pas la dégradation visuelle jusqu’à la perte de la perception
lumineuse en une année. Au niveau de l’œil droit, une phako-émulsification est réalisée à
l’âge de 48 ans, (chirurgie rapportée comme difficile par le chirurgien à la patiente) avec mise
en place d’un implant de chambre postérieure, sans complication. Une hypertonie intraoculaire apparaît à l’âge de 54 ans, contrôlée médicalement pendant 4 ans, puis une
sclérectomie profonde non perforante est réalisée à 57 ans, n’empêchant pas la reprise d’un
traitement médical hypotonisant. L’acuité visuelle à droite est alors à 2 dixièmes. L’œil
gauche a été énucléé un an auparavant, à l’âge de 55 ans, en raison de douleurs.
L’annexe n°9 résume l’histoire et l’examen de la patiente.
A l’examen de l’œil droit dans le service,
-
le réfractomètre automatique retrouve : -5,25 (-1,25 à 75°)
-
l’acuité visuelle est de 2/10
-
le segment antérieur est calme, la dilatation pupillaire médiocre (2,5 mm), la cicatrice
d’une extraction extra capsulaire est visible (probable élargissement de l’incision en
46
cours de phako-émulsification pour extraction de masse ou mise en place d’un implant
non pliable dans le sulcus pour rupture capsulaire)
-
l’implant de chambre postérieur (ou de sulcus) est centré et clair
-
la pression intra-oculaire est à 12 mmHg
-
les mesures au laser-flare meter sont à 29 photons par milliseconde
-
au fond d’œil, on observe de larges plages d’atrophie chorio-rétinienne le long des
arcades temporales, associées à des mottes pigmentées spiculées, notamment en périvasculaire. Le rapport cup sur disc est estimé à 0,9. Des voiles vitréo-rétiniens sont
présents à l’équateur
-
La tomographie par cohérence optique n’est pas réalisée.
A gauche, il existe une prothèse.
Le patient III-4 est âgé de 57 ans. Il signale une myopie corrigée depuis l’âge de 5 ans,
sans réfraction disponible. Son histoire ophtalmologique débute à l’âge de 10 ans par un
décollement de rétine de l’œil gauche de découverte fortuite lors d’un dépistage systématique
de la fratrie. Malgré une chirurgie, la perte de vision est complète. Des lésions au fond d’œil
droit sont également présentes, pour lesquelles le patient bénéficiera de cryothérapie à l’âge
de 33 ans. Une cataracte débutante est également notée au même âge, imposant une extraction
extra-capsulaire du cristallin à 34 ans, sans implantation. Une hypertonie oculaire post-phakoexérèse est découverte 11 ans plus tard nécessitant une trabéculectomie à l’âge de 46 ans.
L’hypertonie récidive 2 ans plus tard et le traitement médical n’empêche pas la dégradation
du champ visuel.
L’annexe N°10 résume l’histoire et l’examen du patient.
A l’examen dans le service, on observe au niveau de l’œil droit :
-
à l’autoréfractomètre : + 10,75 (-1) à 90°
-
l’acuité visuelle est de 5/10 Parinaud 2 avec correction optimale
-
l’examen à la lampe à fente montre une bulle de filtration formée, une chambre
antérieure calme. Une iridectomie est présente à 12H. Le patient est aphake. La
dilatation pupillaire est de 4 mm. L’aire pupillaire est dégagée
-
la pression intra-oculaire est à 17 mmHg
-
le laser flare meter est à 36 photons par milliseconde
-
au fond d’œil, le vitré est clair. La papille est pâle. L’émergence des vaisseaux est
déjetée en nasale de la papille (situs inversus), avec un aspect étiré en périphérie.
47
Celle-ci présente des zones d’atrophie blanchâtres en temporal inférieur, cicatrices de
cryothérapies antérieures. On retrouve du pigment en périphérie, vestiges de la
cryothérapie ou séquelles d’exsudation ancienne. Un reflet cellophane est visible au
pôle postérieur.
A gauche, l’acuité visuelle est à « absence de perception lumineuse ».
-
à l’examen en lampe à fente, on observe une kératite en bandelette diffuse rendant
impossible l’analyse du segment antérieur.
-
la pression intra-oculaire n’est pas mesurable.
-
En tomographie par cohérence optique, la membrane épi-maculaire est confirmée à
droite, sans épaississement rétinien (190 microns).
Au niveau extra ophtalmologique, il existe une hypertension artérielle traitée depuis plusieurs
années.
Le patient III-5 est âgé de 46 ans. Il est né à terme avec un poids de naissance de
1800g, nécessitant un séjour d’un mois en néonatalogie, sans oxygénothérapie. C’est lors d’un
examen ophtalmologique systématique à l’âge de 7 ans, en raison des antécédents familiaux,
que l’on découvre une amblyopie profonde de l’œil droit et une myopie, associées à des
lésions au fond d’œil droit et gauche qui requérront un traitement par cryothérapie à l’âge de
19 ans. Il développe par la suite une cataracte précoce avec chirurgie à 38 ans à gauche, et 41
ans à droite, avec mise en place d’un implant de chambre postérieure. Une opacification
rapide de la capsule postérieure imposera la réalisation d’une capsulotomie au laser YAG
après 1 mois pour l’œil droit et 6 mois pour l’œil gauche. Le patient ne développera pas
d’hypertonie.
L’annexe n°11 résume l’histoire et l’atteinte du patient.
A l’examen dans le service, on retrouve à droite :
-
autoréfractomètre : ne passe pas
-
acuité visuelle : « voit bouger la main »
-
le segment antérieur est calme, il existe une cupule postérieure de fibrose derrière
l’implant de chambre postérieure, ouverte au laser. La dilatation est médiocre.
-
la pression intra-oculaire est à 11 mmHg
-
le laser flare meter est à 26 photons par milliseconde
-
le fond d’œil est peu accessible. On distingue malgré tout des traces de pigments
48
-
la tomographie en cohérence optique n’est pas réalisable.
A gauche :
-
l’autoréfractomètre retrouve -2,25 ( -0,75) à 122°
-
l’acuité visuelle est de 5/10 Parinaud 2 avec correction optimale
-
Le segment antérieur est calme, l’implant clair (capsulotomie au laser YAG)
-
la pression intra-oculaire est de 10 mmHg
-
le laser flare meter est à 37 photons par milliseconde
-
au fond d’œil, il existe un reflet cellophane au pôle postérieur
-
La tomographie par cohérence optique confirme la présence d’une membrane épimaculaire. La rétine semble également atrophique.
Au niveau extra-ophtalmologique, le patient est traité depuis plus de 10 ans pour une
hypertension artérielle (aténolol) et des troubles du rythme apparus à l’âge de 25 ans, pour
lesquels il est appareillé (pace-maker) depuis l’âge de 40 ans.
Le patient III-6 est le frère jumeau hétérozygote du patient III-5. Né à terme, avec un
petit poids selon le patient, il n’a pas nécessité de séjour en réanimation. Lors d’un premier
examen ophtalmologique réalisé à l’âge de 7 ans, on découvre un décollement de la rétine de
l’œil droit. Celui-ci est jugé inopérable, et l’œil est énucléé un an plus tard en raison d’une
phtyse. L’œil gauche fait l’objet d’un suivi annuel et reçoit une cryo-application à l’âge de 19
ans, en prévention d’un décollement de rétine, suivie de plusieurs séances de laser entre 24 et
32 ans. L’acuité visuelle est maintenue à 8/10 jusqu’à l’âge de 23 ans où un début de cataracte
est constaté. A 35 ans, l’acuité visuelle n’est plus qu’à 1/10 Parinaud 2 (à 20 cm). Au fond
d’œil, la présence de palissades et de givre incite le chirurgien à réaliser une nouvelle séance
de cryothérapie avant la phako-émulsification, à l’âge de 36 ans. Les suites opératoires
immédiates sont marquées par la survenue d’une hémorragie intra-vitréenne, qui se résorbe
spontanément en 2 semaines. Celle-ci est attribuée à la traction d’une bride vitréenne. Le
patient récupère malgré tout une acuité visuelle de 8/10. Une capsulotomie au laser YAG
devra cependant être réalisée 6 mois après la chirurgie. Depuis l’âge de 42 ans, le patient se
plaint d’une nouvelle baisse de l’acuité visuelle avec apparition de métamorphopsies. La
tomographie par cohérence optique réalisée retrouve une membrane épi-rétinienne.
L’annexe n°12 résume l’histoire et l’examen du patient.
A l’examen de l’œil gauche dans le service :
49
-
l’autoréfractomètre mesure : -1,50 (-0,50) à 55°
-
l’acuité visuelle est à 6/10 Parinaud 2 avec correction optimale
-
le segment antérieur est calme, l’axe visuel de l’implant est clair mais il existe une
fibrose en périphérie. L’implant de chambre postérieure est légèrement décentré en
inférieur en raison de cette fibrose périphérique
-
La pression intra-oculaire est à 13 mmHg
-
le laser flare meter est à 101 photons par milliseconde
-
au fond d’œil, on retrouve de nombreuses lésions de type givre dense et palissades
dont la majorité a été traitée. Des cicatrices de laser sont visibles en périphérie. Il
existe une bride vitréenne en inférieur.
-
La tomographie par cohérence optique confirme la membrane épi-rétinienne. Celle-ci
présente néanmoins un aspect différent des autres patients. Elle est moins épaisse, plus
adhérente à la rétine.
Au niveau extra-ophtalmologique, le patient ne signale aucun antécédent notable.
3°) Les individus sains
D’autres membres de la famille ont été examinés à titre systématique, à la recherche d’un
phénotype modéré. Les sujets IV-1, IV-3 et IV-4 ont été examinés.
Le sujet IV-1 est la sœur aînée du sujet IV-2. Elle est âgée de 34 ans. Au niveau
ophtalmologique, elle ne rapporte aucun d’antécédent.
A l’autoréfractomètre, on retrouve -0,25 (-0,25) à 120° à droite et -0,75 (-0,75) à 78° à
gauche. L’acuité visuelle est de 10/10 et la pression intra-oculaire est à 17 mmHg aux deux
yeux. L’examen à la lampe à fente retrouve une chambre antérieure calme, un cristallin clair.
Les mesures au laser flare meter sont de 1,2 à droite et 4 photons par milliseconde à gauche.
Au fond d’œil droit et gauche, le vitré est clair, la papille est bien colorée avec un rapport c/d
de 0,4. L’émergence des vaisseaux est normale. En périphérie, il n’existe aucun voile vitréen,
ni aucune lésion à type de givre ou palissade ou blanc avec ou sans pression. L’aspect et le
trajet des vaisseaux sont normaux. Il n’y a pas de pigment ni de zones d’atrophie choriorétinienne.
Au niveau extra-ophtalmologique, la patiente a présenté il y a quelques mois des paresthésies
et une maladie démyélinisante est suspectée (poussée à l’âge de 29 ans, l’imagerie par
résonnance magnétique retrouve des hypersignaux de la substance blanche). Il n’y a aucune
notion de surdité, de pathologie articulaire ou autre. Le morphotype est sans particularité.
50
Le sujet IV-3 est la sœur cadette du sujet IV-2. Elle est âgée de 28 ans. Elle ne rapporte aucun
antécédent ophtalmologique hormis un astigmatisme à 11 ans. L’autoréfractomètre mesure (0,25) à 90° aux deux yeux. L’acuité visuelle est de 10/10 sans correction aux deux yeux. Le
segment antérieur est calme, le cristallin clair. La pression intra-oculaire est à 15 mmHg aux
deux yeux. Les mesures au laser-flare meter sont de 3 photons par milliseconde à droite et 4
photons par milliseconde à gauche.
Au fond d’œil, le vitré est clair, le pôle postérieur sans particularité. Les vaisseaux ont une
émergence et un trajet normaux. La périphérie ne présente ni exsudation, ni lésions. Il n’y a ni
pigment, ni atrophie chorio-rétinienne.
Au niveau extra-ophtalmologique, aucun antécédent n’est retrouvé en dehors de fractures
post-traumatiques (méniscectomie post entorse du genou réalisée à l’âge de 15 ans ; fractures
phalanges post traumatique). Le morphotype est sans particularité.
Le sujet IV-4 est le frère aîné de notre cas index (sujet IV-5). Il est âgé de 32 ans. Il ne
rapporte aucun antécédent ophtalmologique. Il est emmétrope avec une acuité visuelle de
10 /10 aux deux yeux. La chambre antérieure est calme, le cristallin clair. La pression intraoculaire est de 12mmHg à droite et 11mmHg à gauche. Les mesures au laser-flare meter
retrouvent 4 photons/msec à droite et 5 photons/msec à gauche.
Au fond d’œil droit et gauche, le vitré est clair, le pôle postérieur normal. Les vaisseaux ont
une émergence et un trajet normaux. La périphérie ne présente aucune lésion. Il n’y a pas de
pigment ni d’atrophie chorio-rétinienne.
Au niveau extra-ophtalmologique, aucun antécédent n’est retrouvé. Le morphotype est sans
particularité.
4°) Patients non examinés
L’histoire ophtalmologique des autres membres de la famille non examinés a pu être
reconstituée à l’interrogatoire des sujets examinés.
Le sujet II-1 est la mère, décédée, de la génération III. Ses enfants rapportent un contexte de
malvoyance précoce. Un lourd handicap visuel est également rapporté chez sa sœur cadette, le
sujet II-2. Agée de 82 ans, la patiente vit en institut médicalisé en province et n’a pu se
déplacer pour être examinée. Ses neveux rapportent qu’elle a été énuclée dans sa jeunesse.
Une chirurgie de la cataracte (sans notion de date) a été effectuée et la patiente est traitée
médicalement pour un glaucome. Actuellement, elle est totalement non voyante.
51
Un contexte de malvoyance profonde est également rapporté chez le sujet I-1, grand-mère
maternelle de la génération III, sans autre information.
b. Biologie moléculaire
1°) Séquençage des gènes FZD4, LRP5 et COL2A1
La première étape a été de déterminer si la vitréorétinoapthie observée dans cette famille
résultait ou non d’une mutation dans les gènes FZD4 ou LRP5, les deux seuls gènes
actuellement connus pour être responsables de vitréorétinopathie exsudative familiale
autosomique dominante. A partir de l’ADN extrait du prélèvement sanguin de deux individus
atteints de cette famille (individus IV-5 et III-2), un séquençage des exons des gènes FZD4 (2
exons) et LRP5 (23 exons) a été réalisé. Aucune mutation n’a été identifiée chez ces patients.
Ensuite, pour exclure une forme purement oculaire du syndrome de Stickler, un séquençage
de l’exon 2 du gène COL2A1 a été entrepris, mais aucune mutation n’a été décelée dans cet
exon, ni dans ses régions flanquantes. Bien qu’aujourd’hui seules des mutations touchant
l’exon 2 du COL2A1 rendent compte de la forme oculaire stricte du syndrome de Stickler, la
possibilité qu'une mutation touchant un autre exon parmi les 54 composant le gène COL2A1
puisse être responsable d’un phénotype pathologique restreint à l’œil restait possible. Donc,
nous avons également envisagé de compléter l’étude du COL2A1 par une analyse de liaison
lorsque les prélèvements sanguins des 16 membres de la famille auraient été obtenus.
2°) Etude de liaison des loci EVR1, 3 et 4 et du locus de COL2A1
Une fois que l’ensemble des prélèvements sanguins des 16 membres ayant accepté de
participer à cette étude génétique ont été recueillis, une analyse de liaison avec des
microsatellites liés aux trois loci connus EVR du chromosome 11 a été débutée, ainsi qu’au
locus du COL2A1 sur le chromosome 12, afin d’étudier des régions plus larges que les gènes
déjà séquencés. En effet, bien qu’aucune mutation dans les parties codantes des gènes FZD4,
LRP5 ou COL2A1 n’ait été détectée, une mutation comme une délétion ou une duplication à
l’état hétérozygote ou encore une mutation dans des régions non codantes auraient pu ne pas
être repérables lors du séquençage des gènes. Une étude de liaison avec différents marqueurs
génétiques de type répétition de dinucléotides a donc été réalisée.
!
Exclusion des loci EVR1, EVR3 et EVR4 par analyse de liaison
Les marqueurs choisis sont ceux qui ont démontré leur liaison avec chacun des loci EVR1,
EVR3 et EVR4 (100). Nous avons également inclus des microsatellites liés aux gènes VDM2,
WNT11 et MFRP, situés également sur le chromosome 11, du fait de leur implication dans
52
d’autres pathologies oculaires héréditaires, de leur appartenance à la voie Wnt ou encore du
fait de l'existence d'homologies de séquence avec les protéines frizzled. Le gène VMD2
codant la bestrophin 1 (MIM_607854) est impliqué dans la dystrophie maculaire de Best. Le
gène MFRP (membrane-type frizzled-related protein, MIM_606227) présente une portion Cterminale comprenant un domaine CRD homologue à celui présent dans FZD4 et permettant
la fixation des protéines Wnt.
Au total, l’analyse de liaison a été réalisée à l’aide de 8 microsatellites du chromosome 11 et a
été conduite selon un modèle de transmission autosomique dominante avec 100% de
pénétrance et une fréquence de 0,001 pour l’allèle délétère et un taux de phénocopie de 0%.
Les analyses de liaison bi-points ont été réalisées en utilisant le programme MLINK issu du
logiciel LINKAGE, version 5.1. Le choix des marqueurs microsatellites et l'estimation des
distances génétiques ont été faites à l'aide des cartes Généthon, DeCODE et the Marshfield.
Le tableau n°5 présente les résultats des Lod scores obtenus. L’ensemble de ces résultats
suggère une exclusion des loci EVR1, EVR3, EVR4, ainsi que des gènes VDM2, WNT11 et
MRFP pour cette famille.
!
Exclusion du gène COL2A1 par analyse de liaison
La possibilité que d’autres types de mutations dans le gène COL2A1 puissent être à l’origine
d’un syndrome de Stickler restreint à l’œil, et compte tenu de l’étendue du gène codant la
chaîne alpha 1 du collagène 2 (53 exons), une analyse de liaison avec des microsatellites
encadrant le gène COL2A1 a été réalisée. Les résultats obtenus sont en faveur d’une
exclusion de ce gène.
Les premiers résultats de recherche obtenus à partir de cette famille française indiquent donc
que la vitréorétinopathie de cette famille n’est pas liée aux trois loci autosomiques dominants
EVR1, ERV3 et EVR4, ni à celui du gène COL2A1.
53
cM from
Order
11pter
0.0
0.01
0.05
0.1
0.2
0.3
0.4
D11S929
33,02
-infini
-5.32
-2.61
-1.54
-0.62
-0.24
-0.06
D11S4154
37,62
-infini
-5.32
-2.61
-1.54
-0.62
-0.24
-0.06
VDM2
D11S4076
62,62
-infini
-1.60
-0.40
-0.05
0.05
-0.08
-0.15
EVR4
D11S4113
68,01
-infini
-1.40
-0.20
0.14
0.22
0.05
-0.09
LRP5
D11S4207
76,13
-infini
-1.97
-0.74
-0.35
-0.18
-0.18
-0.11
WNT11
CAWNT
79,43
-infini
-1.70
-0.49
-0.12
0.01
-0.07
-0.10
EVR1(FZD4)
D11S896
89,69
-infini
-2.40
-1.18
-0.79
-0.56
-0.43
-0.23
MFRP
D11S4132
118,07
-infini
-1.55
-0.36
-0.02
0.05
-0.10
-0.16
EVR3
Tableau n°5 : Lod Scores des principaux loci du
chromosome 11
54
3°) Identification du locus impliqué dans la vitréorétinopathie de cette famille
L’analyse de liaison gène-candidat des gènes impliqués dans d’autres vitréorétinopathies
familiales telles que le syndrome de Wagner et le syndrome de Stickler non lié au COL2A1
(Stickler de type 2) et qui impliquent respectivement les gènes CSPG2 (codant la versicane),
COL11A1 et COL9A1 a été réalisée.
Les résultats obtenus ont mis en évidence une liaison génétique avec le gène CSPG2 (lod
score à 3,36 à !=0) en utilisant 4 marqueurs génétiques localisés de part et d’autre du gène
CSPG2 (D5S626, D5S641, D5S107, D5S2103). Dans la littérature, cinq différentes mutations
touchant spécifiquement les sites d’épissage de l’exon 7 ou de l’exon 8 du gène CSPG2 sont
rapportées chez des patients atteints du syndrome de Wagner (l’annexe n°14 résume les
mutations retrouvées).
Compte tenu de la spécificité des anomalies moléculaires du gène CSPG2 à l’origine de cette
pathologie, le séquençage des régions flanquantes et une partie des régions codantes des
exons 6, 7, 8 et 9 du gène CSGP2 a été réalisé. L’analyse des séquences a permis d’identifier
une nouvelle variation nucléotidique à l’état hétérozygote au niveau du site accepteur
d’épissage de l’intron 7. Cette variation nucléotidique correspond à la transversion d’une
adénine en une thymine en position -2 de l’exon 8, transformant le site accepteur d’épissage
AG en TG (c.4004-2A AG>TG).
Cette mutation a été identifiée à l’état hétérozygote chez tous les patients atteints de cette
famille (III-1, III-2, III-3, III-4, III-5, III-6, IV-2, IV-5, IV-6) et également chez la patiente II2, non examinée, mais avec des antécédents d’énucléation et présentant une cécité ancienne
ainsi qu’un glaucome. Cette mutation n’a pas été retrouvée chez les sujets de cette famille
présentant un examen ophtalmologique normal.
Par conséquent, l’analyse de liaison et les résultats du séquençage sont convergents et
indiquent une parfaite coségrégation familiale entre la mutation identifiée dans le gène
CSPG2 et la maladie.
De plus, cette mutation n’a pas été retrouvée chez 50 individus témoins (100 chromosomes au
total) suggérant donc que cette mutation n’est pas un polymorphisme rare.
En conclusion, l’analyse moléculaire a finalement permis de rattacher le phénotype familial à
une maladie de Wagner, par mutation du gène de la versicane, CSPG2, situé en 5q13-q14, et
constitue ainsi la deuxième famille française rapportée à ce jour.
55
III. DISCUSSION DIAGNOSTIQUE
A.
COMPARAISON ENTRE MALADIE DE WAGNER ET SYNDROME DE
STIKLER
Les dégénérescences vitréo-rétiniennes ont des présentations cliniques qui se recoupent entre
elles, rendant délicat un diagnostic purement clinique. De plus, la grande variabilité
d’expression de ces syndromes rend la classification encore plus ardue.
La confusion entre syndrome de Stickler et maladie de Wagner est particulièrement marquée
et ancienne. Certains auteurs ont même renoncé à les distinguer l’une de l’autre, en évoquant
le syndrome Wagner-Stickler (58). Deux raisons principales expliquent cette confusion. Tout
d’abord, l’existence d’une forme d’un syndrome de Stickler « à prédominance oculaire » est
connue depuis peu seulement (22, 23), et les formes purement oculaires ont longtemps été
diagnostiquées comme maladie de Wagner. D’autre part, les décollements de rétine
rhegmatogènes ont longtemps été considérés comme l’apanage du syndrome de Stickler car
absents de la description initiale de maladie de Wagner (107) alors qu’ils constituent une des
caractéristiques majeures du Stickler (61%) (91). Cependant, des publications plus récentes
évaluent entre 14 et 18% le taux de décollements de rétine rhegmatogènes dans le Wagner
(35), et jusqu’à 57% en incluant les décollements de rétine tractionnels (15).
Un autre argument clinique discriminant pourrait être la présence d’une atrophie choriorétinienne progressive, en faveur d’une maladie de Wagner. Cependant, Vu et al. décrivent
une famille de 24 membres dont 14 atteints, présentant une atrophie chorio-rétinienne
postérieure (Postérior ChorioRetinal Atrophy), confirmée à en tomographie par cohérence
optique avec une mutation de COL2A1 (106). Tous les sujets atteints présentaient une
myopie, une cataracte précoce et un vitré optiquement vide derrière une membrane rétrolentale, sans signe extra-ophtalmologique. Une dégénérescence palissadique radiaire et une
dégénérescence choriorétinienne périvasculaire radiaire (Radial Perivascular Retinal
Degeneration) étaient observables en périphérie rétinienne chez six patients. Cette famille
avait initialement été diagnostiquée comme souffrant d'une maladie de Wagner en raison
d’une atrophie chorio-rétinienne du pôle postérieur (Postérior ChorioRetinal Atrophy).
Cependant, les taux de déchirures et de décollements de rétine étaient élevés (respectivement
64 et 50%), et l’acuité visuelle était conservée malgré l’atrophie du pôle postérieur. Aucune
héméralopie n'était signalée. Ici encore, la biologie moléculaire a permis de redresser le
56
diagnostic en excluant le locus de la maladie de Wagner et en mettant en évidence la liaison
significative à COL2A1.
L’analyse du vitré pourrait permettre de poser un diagnostic clinique de ces différentes
maladies. Un vitré optiquement vide oriente vers une maladie de Wagner, tandis qu’une
membrane rétrolentale ou un vitré perlé oriente vers un Stickler. Cependant, cette analyse fine
s’avère délicate chez des patients adultes, ayant reçu divers traitements. La méconnaissance
de l’évolution du vitré de ces patients avec l’âge, combinée aux modifications secondaires aux
traitements reçus (cryothérapie, laser) ou à l’extraction du cristallin ou encore après
vitréctomie réduisent l’intérêt de cette classification. D’autre part, le vitré est liquéfié dans le
Stickler de type 1 et il apparaît optiquement vide derrière la membrane rétro-lentale.
Enfin, plusieurs publications ont entretenu la confusion entre les deux pathologies :
" Une famille canadienne décrite en 1965 est présentée comme une maladie de Wagner (2).
Les 42 membres atteints présentent en effet une myopie, une cataracte précoce et des
anomalies du fond d’œil à type d’atrophie prédominant au pôle postérieur et en péripapillaire, associée à du pigment. Des voiles vitréens sont visibles. En périphérie, une
dégénérescence palissadique, du pigment périvasculaire et un retinoschisis sont observés. Des
décollements de rétine peuvent survenir sur trous atrophiques ou déchirures géantes. Une
héméralopie et une constriction du champ visuel sont présentes chez quelques patients.
L’acuité visuelle est fortement altérée, 14% des patients présentant une cécité légale et 28%
ayant une acuité inférieure ou égale à 1/10. Cependant, l’analyse de liaison génétique réalisée
en 2002 retrouve une mutation de COL2A1 au niveau de l’exon 2 (39). Les auteurs concluent
alors à l’hétérogénéité génétique sans remettre en question le diagnostic de maladie de
Wagner. Plusieurs éléments néanmoins évoquent davantage un syndrome de Stickler, comme
la prédominance des myopes forts (équivalent sphérique moyen de -9,5 dioptries), le caractère
évolutif de cette myopie qui s’aggrave avec l’âge, ou encore le taux élevé de décollements de
rétine rhegmatogènes et de déchirures (91%). Ces dernières sont d’ailleurs volontiers
postérieures ou géantes, de réparation difficile. En revanche, l’existence d’une héméralopie
est atypique dans le Stickler. A noter qu’aucun des deux articles ne précise la présence d’un
vitré optiquement vide.
" Dans une famille française décrite en 1970, trois cas sont rapportés ayant un diagnostic de
dégénérescence hyaloïdéo-rétinienne de Wagner (36). Les patients présentent une myopie
(modérée à forte), des membranes vitréennes, un vitré optiquement vide avec quelques rubans
mouvants, une dégénérescence rétinienne périvasculaire radiaire, un engainement vasculaire
ainsi que des membranes épirétiniennes. Deux patients ont présenté un décollement de rétine
57
rhegmatogène post-traumatique avec déchirures, parfois multiples, géantes et/ou postérieures.
Cependant, l’auteur signale également un vitré antérieur très fibrillaire devant une cavité
optiquement vide, évoquant l’aspect du vitré membraire du Stickler de type 1. De plus, les
trois patients présentent des anomalies de la face à type d’épicanthus, de fente palatine et
d’aplatissement de l’étage moyen de la face, retrouvés habituellement dans le Stickler.
L’adaptation à l’obscurité est normale ou montre une vitesse d’adaptation diminuée.
" La même confusion est retrouvée dans une publication de 1966 présentant une famille
danoise (27). Néanmoins, cette description est faite moins d’un an après l’article de Stickler
présentant le syndrome.
" D’autres auteurs incluent les deux pathologies dans une même série (45).
Aussi, ni l’absence d’atteinte systémique, ni la présence d’atrophie chorio-rétinienne associée
à du pigment, ni la survenue d’un décollement de rétine rhegmatogène ne permettent de poser
ou d’exclure le diagnostic de maladie de Wagner avec certitude, surtout lors de l’examen d’un
sujet atteint isolé. En pratique, l’analyse sémiologique du vitré est rarement contributive.
Enfin, la très grande variabilité d’expression de la maladie rend le diagnostic clinique délicat.
Cependant, un faisceau d’arguments peut être évocateur de Stickler :
-
Une myopie $ 10 dioptries
-
Un taux élevé de déchirures rétiniennes ou de DR rhegmatogènes
-
Une déchirure géante, ou postérieure, de réparation difficile
-
Des déchirures multiples
-
Une fente palatine ou un syndrome de Pierre Robin
-
L’absence d’héméralopie et un électrorétinogramme dans les limites de la normale
peuvent également distinguer un syndrome de Stickler d’une maladie de Wagner.
De plus, la biologie moléculaire a permis de distinguer ces pathologies sur le plan génétique.
Une revue de la littérature, résumée dans l’annexe n°13 précise les grandes caractéristiques de
la maladie de Wagner, dont le diagnostic a été prouvé en biologie moléculaire.
B.
LA MALADIE DE WAGNER
La description de la toute première famille a été publiée par Wagner en 1938 (107). Il y décrit
13 membres d’une famille du canton de Zürich avec une atteinte vitréo-rétinienne. Cette
même famille sera suivie et ré-examinée plusieurs fois (12, 83, 61, 35) jusqu’à l’identification
de la mutation en biologie moléculaire (54).
58
Il faut attendre 1962 pour découvrir une deuxième famille, hollandaise cette fois (49), puis
1965 pour une troisième famille canadienne (2). Cette dernière se révélera en fait être un
Stickler, liée à une mutation de COL2A1 (39). Comme nous l'avons vu, les confusions sont
fréquentes et certains auteurs reviennent parfois sur leur diagnostic (61).
Ce n’est qu’en 1982 que Maumenee compare clairement les deux pathologies, les distinguant
ainsi l’une de l’autre (61). Elle réexamine cinq patients de la famille originale dont l’examen
confirme le vitré optiquement vide, la condensation en crête au niveau de l’équateur,
l’atrophie chorio-rétinienne et l’héméralopie débutant dans l’enfance.
L’annexe n°14 présente les différentes publications de cas de maladie de Wagner.
a.
Mode d’entrée dans la maladie
Les patients consultent en général après l’âge de 20 ans pour héméralopie ou baisse de la
vision en rapport avec une cataracte (63). Mais l’interrogatoire retrouve souvent un début des
troubles dès la première décennie, à type d’héméralopie, de myopie corrigée dès l’enfance ou
encore un pseudo-strabisme en rapport avec une ectopie fovéolaire (63). Les anomalies du
fond d’œil sont parfois dépistées lors d’un examen systématique de la famille.
b.
Réfraction
Toutes les publications retrouvent une myopie chez la majorité des patients avec un taux de
myopes forts pouvant aller jusqu’à 42% (69). Un astigmatisme est souvent associé.
Néanmoins, une emmétropie ou une hypermétropie sont parfois observées.
c.
Acuité visuelle
Celle-ci reste conservée avant 30 ans et en l’absence de décollement de rétine. Avant 30 ans,
79% des yeux ont plus de 5/10 (35). En revanche, après 45 ans, 55% à 60% ont une acuité
inférieure à 5/10 et 35% des yeux ont moins de 1/10. Cette dégradation visuelle est corrélée à
l’installation d’une cataracte précoce et à l’extension de l’atrophie chorio-rétinienne.
d.
Cataracte
Celle-ci s’installe dès la puberté selon certains, à type d’opacités poussiéreuses dans le cortex
antérieur et postérieur, mais il ne semble pas exister de forme particulière de cataracte dans la
maladie. L’âge médian d’extraction du cristallin se situe entre 30 et 40 ans (49, 112) avec
quelques cas en deçà de ces limites (63). Des techniques d’extraction extra-capsulaire et intracapsulaire sont décrites. Cette dernière est déconseillée en raison du risque d’issue de vitré
59
liquéfié et supplantée par la phako-émulsification avec implant de chambre postérieure. La
chirurgie est dans tous les cas délicate et présente les mêmes difficultés que celles rencontrées
chez le myope fort ou le patient vitrectomisé. De plus, une subluxation du cristallin ou une
sphérophakie viennent parfois compliquer le geste (35). Il est primordial d’implanter l’œil en
raison du risque d’hypertonie intra-oculaire chez l’aphake. Les extractions extra-capsulaires
avec implant de chambre postérieure sont cependant réalisées sans complication chez
Graemiger et al. (35).
e.
Hypertonie oculaire
Elle est inconstamment retrouvée. Elle survient souvent dans un contexte d’aphakie.
Cependant, certains cas de dysgénésie de l’angle ont été décrits, avec un aspect de membrane
recouvrant le trabeculum et une insertion haute de la racine de l’iris dans 36% des yeux. Des
cas de glaucome par fermeture de l’angle chez des yeux aphakes ont également été rapportés.
Enfin, un glaucome néovasculaire peut se développer dans les cas de décollement de rétine
tractionnel périphérique par exemple. Un cas de glaucome congénital bilatéral est rapport.
(35).
f.
Vitré
Les anomalies vitréennes semblent les plus précoces, laissant supposer qu’elles sont
primitives. Elles sont observées dès la petite enfance. A l’examen, aucune structure habituelle
du vitré n’est visible et celui-ci apparaît optiquement vide. La hyaloïde antérieure semble
présente (49). Il existe des filaments fibrillaires ou membranes flottant de manière très mobile
au sein de la cavité. Au niveau de l’équateur, il existe un aspect de strie ou crête circulaire
blanc-grisâtre pré-rétinienne non vascularisée. Cette strie interrompt par endroit son trajet
mais garde une disposition circulaire. Une membrane pré-rétinienne très fine peut être visible
de l’ora serrata jusqu’à cette crête. Celle-ci semble en fait formée par un épaississement de
cette membrane. La membrane se poursuit ensuite vers le centre mais n’en semble pas
détachée.
Graemiger et al. (35) ne retrouvent aucun décollement du vitré tandis que Ricci (ré-examinant
des patients de Wagner en 1961) évoque « un décollement du vitré avec épaississement de la
hyaloïde postérieure qui peut prendre l’aspect d’une membrane fenêtrée » (83). Ces
observations contradictoires illustrent les difficultés d’interprétation de la clinique et la
méconnaissance de la physiopathogénie de la maladie. En effet, le primum movens de la
pathologie n’est pas connu, malgré l’identification du gène impliqué, et seules des hypothèses
60
ont été formulées. La difficulté clinique réside dans l’identification de la membrane prérétinienne. Est-ce la hyaloïde postérieure ? La limitante interne ? Une néo-membrane ?
Les études anatomo-pathologiques peuvent apporter quelques réponses. La première
description a été faite par Boehringer et al. en allemand, (12) traduite par Jansen en 1962, (49)
qui retrouve une membrane gliale pré-rétinienne située à la surface de la limitante interne au
centre, où elle est constituée de cellules gliales ou endothéliales-like. Au niveau de l’équateur,
elle constitue un épaississement en crête, associée à une structure lamellaire distincte formée
de particules amyloïdes. En périphérie, elle fusionne avec la hyaloïde antérieure (49). Jansen
considère l’anomalie vitréenne comme primitive, résultant d’une anomalie du développement
du vitré secondaire. Les autres symptômes sont considérés comme secondaires aux anomalies
vitréennes.
Par ailleurs, un synchisis peut être associé (35).
g.
Vaisseaux
Une architecture anormale des vaisseaux est fréquemment décrite au niveau de la papille.
Leur émergence est déjetée en nasal (situs inversus, 54% ) (35) et leur trajet est étiré vers la
rétine nasale. Puis, les vaisseaux temporaux bifurquent de manière abrupte vers la moitié
temporale de la rétine (49). Des engainements vasculaires sont fréquents (72), ainsi que des
occlusions vasculaires sur la papille (72). Un arrêt précoce des vaisseaux temporaux au niveau
de l’équateur a également été décrit. En anatomo-pathologie, les vaisseaux ont des parois
épaissies (49).
h.
Papille
Le nerf optique est ovalisé ou au moins irrégulier. Les bords ne sont pas toujours nets. Un
conus a été décrit (49). Après 40 ans, la papille est souvent pâle avec une atrophie péripapillaire. Une atrophie optique est constatée chez 30% des yeux de plus de 45 ans (35).
i.
Pôle postérieur
Une ectopie fovéolaire est décrite (69, 72). Un reflet cellophane de membrane épi-rétinienne
est également observable (72).
j.
Rétine périphérique
Des dégénérescences palissadiques (54% chez Graemiger) et des déchirures sont retrouvées.
Ces dernières sont sur-estimées dans les séries de « faux Wagner » (jusqu’à 75% des yeux )
61
(45). Des trous atrophiques sont également décrits (72). Cependant, ces trous semblent plutôt
situés au niveau de la membrane pré-rétinienne recouvrant la périphérie rétinienne de l’ora à
l’équateur (49). Des zones de blanc avec pression sont également possibles (45). Un
rétinoschisis est possible. (12 , 49, 83).
k.
Décollement de rétine
En 1938, Wagner ne décrit aucun décollement de rétine dans la famille atteinte. La présence
ou non d’un décollement de la rétine a longtemps constitué un facteur de confusion entre la
maladie de Wagner et le syndrome de Stickler. Cependant, dès 1962, Jansen évoque un risque
accru de décollement de rétine chez les patients atteints. Cette tendance est confirmée par
Graemiger et al. qui présentent en 1995 l’évolution de la famille originale décrite par Wagner
(35). Cinquante pourcent des patients ont présenté un décollement de rétine, dont 14%
rhegmatogènes et 36% tractionnels. Les décollements de rétine sont donc présents dans la
maladie de Wagner et leur présence n’exclut pas le diagnostic. Ils semblent néanmoins de
meilleur pronostic que ceux du Stickler où les déchirures sont géantes et/ou postérieures.
Dans la maladie de Wagner, les décollements de rétine rhegmatogènes surviennent chez 7%
des yeux avec un âge moyen de 21 ans, alors que les décollements tractionnels surviennent
dans 21% des yeux avec un âge moyen de 49 ans. Ces derniers sont secondaires aux
contractions des adhésions vitréo-rétiniennes périphériques. La rétine périphérique de ces
patients est faiblement vascularisée, responsable de glaucome néovasculaire à terme. Un
décollement de rétine exsudatif sur un aspect de pseudo-Coats est également décrit chez le
même auteur.
l.
Atrophie
Elle intéresse l’épithélium pigmentaire et la chorio-capillaire (72). Elle est constamment
présente, mais d’étendue variable. Elle est très modérée voire absente avant 20 ans. Elle est
constante après 30-40 ans, mais d’étendue variable d’un individu à l’autre, même au sein
d’une même famille. Elle peut intéresser la moyenne périphérie avec épargne maculaire
comme être limitée à la région péri-papillaire. Dans les formes très étendues, la rétine prend
un aspect de choroïdérémie. Elle est parfois appelée vitréorétinopathie érosive. Ces deux
pathologies sont allèliques et diffèrent sur l’étendue de l’atrophie. Il pourrait en fait s’agir
d’une forme particulière de maladie de Wagner, avec atrophie très étendue. Cependant, le
taux de DR rhegmatogène semble plus élevé dans la vitréorétinopathie érosive (73%), avec
62
des déchirures postérieures difficiles à réparer. D’autre part, l’acuité visuelle est moins bonne
(20% des yeux ont % perception lumineuse contre 5% dans le Wagner) (15).
m.
Pigment
Celui-ci évoque l’aspect des rétinites pigmentaires, bien que plus grossier et moins dense que
les ostéoblastes (49). Il siège au sein de l’atrophie et augmente également avec l’âge. Il
engaine les vaisseaux chez certains patients. Il est également présent en amas à la périphérie
de la rétine (72).
n.
Champ visuel
Des anomalies sont retrouvées chez tous les patients décrits. Une constriction du champ visuel
est classique, secondaire à l’atrophie (72). Des scotomes arciformes sont également décrits.
o.
Adaptation à l’obscurité
Elle est généralement anormale. Toutefois, les premières publications décrivent des résultats
normaux dans presque tous les cas (49).
p.
Electrorétinogramme
Il peut être normal chez les sujets jeunes mais devient rapidement pathologique, et ce dès
l’âge de 20 ans. Les anomalies retrouvent des réponses pathologiques des cônes et des
bâtonnets (49). Sont également décrits :
-
une réduction initiale du potentiel d’oscillation,
-
une diminution de l’amplitude des ondes a et b (69).
C.
PRISE EN CHARGE
L’enjeu réside dans la prévention du décollement de rétine rhégmatogène ou tractionnel.
Cependant, les études rapportent le plus souvent des cas de Stickler (2, 45, 14).
a.
Traitement préventif
Les dégénérescences palissadiques ne sont pas traitées de manière prophylactique chez
Wagner et Graemiger et al. En revanche, les déchirures sans décollement de rétine sont
traitées. Les modalités thérapeutiques ne sont pas précisées. Une photocoagulation laser est
réalisée par d’autres (112).
63
La photocoagulation est déconseillée dans les séries de Stickler par certains auteurs car elle se
complique de décollement de rétine dans 3 cas sur 4 (2).
D’autres préconisent une prophylaxie au cas par cas, soit par cryothérapie ou
photocoagulation sur les déchirures isolées, soit par cerclage lorsqu’elles sont multiples avec
de fortes tractions vitréennes. Des combinaisons cerclage-photocoagulation post-opératoire
sont également réalisées. Une abstention avec surveillance est également possible (45).
L’intérêt d’une cryothérapie prophylactique sur 360 degrés a montré son efficacité en
prévention du décollement de rétine dans le syndrome de Stickler de type 1, et réduit
également le taux de bilatéralisation des décollements (3). Bien que le décollement de rétine
de la maladie de Wagner ait des caractéristiques différentes, l’intérêt d’un protocole identique
peut être discuté.
Un fond d’œil tous les 6 mois est recommandé après 40 ans pour dépister un éventuel
décollement de rétine tractionnel.
b.
Traitement des complications
Les décollements de rétine tractionnels sont les plus fréquents. La littérature rapporte 15 cas
de décollement de rétine tractionnel. Un seul (35) a été opéré par vitrectomie, permettant une
réapplication de la rétine avec une acuité visuelle limitée à « compte les doigts ». Volontiers
asymptomatique et d’évolution lente et progressive, il est recommandé de n’opérer que les
formes menaçant le pôle postérieur de décollement de rétine tractionnel. Le traitement repose
alors sur la réalisation d’une vitrectomie associée à une indentation circulaire et un
tamponnement interne par gaz ou huile de silicone en fonction de la gravité. La vitrectomie
est délicate du fait de l’insertion des voiles vitréens au sein même de la limitante interne (30).
Les formes périphériques devront être surveillées. Une indentation sclérale isolée pourra être
discutée. En revanche, pour les décollements de rétine rhegmatogènes, plus précoces et
symptomatiques, les mêmes auteurs préconisent une intervention systématique, de type
indentation sclérale localisée, plus ou moins associée à un cerclage. Dans la littérature, sur 6
cerclages réalisés, il y a eu 2 échecs. (35, 112). Brown et al. préfèrent la vitrectomie sur les
décollements de rétine rhegmatogènes du Stickler (14).
Le tableau n°6 résume les prises en charge des DR de la maladie de Wagner dans la littérature
et leur résultat.
64
Auteur
WAGNER
GREAMIGER
et al.
Nb de
patients
ayant
fait au
moins 1
DR
4/28
Age de
survenue
Type de DR
Traitement
Résultats
20 ans
rhegmatogènes
Cerclage
Succès 75%
10/28
49 ans
tractionnels
Abstention,
1 V3V
A plat, CLD
3/20
7, 11 et
30 ans
rhegmatogènes
Cerclage
Succès 67%
3/20
36, 36 et
45 ans
Tractionnels
Abstention
2/11
?
Rhegmatogènes
1 Cerclage,
1 V3V
succès
100%
1/11
?
Tractionnel
Abstention
PL-
1/3
38 ans
?
2
chirurgies :cerclage,
puis V3V
PL+
ZECH et al.
MIYAMOTO
et al.
MEREDITH
et al.
DR : décollement de rétine
V3V : vitrectomie trois voies
PL : perception lumineuse
CLD : compte les doigts
Tableau n°6 : Les décollements de rétine dans la maladie de
Wagner.
65
La prise en charge de l’hypertonie oculaire est difficile, et plusieurs chirurgies filtrantes sont
nécessaires, avec de nombreux échecs (63).
D.
DISCUSSION AUTOUR DU DIAGNOSTIC DE MALADIE DE WAGNER
DANS LA FAMILLE ETUDIEE
La grande variabilité phénotypique des vitréorétinopathies a déjà été soulignée et la maladie
de Wagner n’échappe pas à cette constatation. Celle-ci peut aller des porteurs
asymptomatiques jusqu’à la cécité bilatérale. Néanmoins, aucun porteur asymptomatique n’a
été retrouvé dans la famille décrite. En revanche, le caractère cécitant de la pathologie est
confirmé, 28% des yeux ne voyant pas lumière et 22% ayant été énucléés. Quatre membres
sont monophtalmes et deux autres sont en cécité légale.
a.
Age de début et évolution
Tous les patients atteints ont présenté des signes de la maladie avant l’âge de 12 ans. Quatre
patients présentent des lésions vitréo-rétiniennes lors d’un examen systématique de dépistage
(III-3, III-5, IV-2, IV-5) et 5 présentent d’emblée un décollement de rétine lors du premier
examen (III-1, III-2, III-4, III-6 et IV-6).
Quatre patients ont dû subir une énucléation pour phtyse, dont trois avant l’âge de 20 ans.
Cette particularité s’observe uniquement chez des sujets de la génération III. On peut
supposer qu’un retard diagnostic associé à une chirurgie vitréo-rétinienne moins développée à
l’époque ont participé à ce nombre élevé de chirurgie mutilante.
b.
Uvéite
Le cas index de la famille étudiée a présenté des épisodes intercurrents d’uvéite, ainsi que sa
tante (bien que dans un contexte post-chirurgical). L’inflammation n’est pas typique d’une
maladie de Wagner. Elle est absente de la description initiale de Wagner, reprise par
Graemiger et al. (35). Cependant, Meredith et al. décrivent également des épisodes d’uvéite
antérieure bilatérale non synéchiante chez deux membres d’une famille (63). Ces patients ont
également présenté une capsulofibrose précoce après chirurgie de la cataracte, tout comme 3
patients de notre étude (III-5, III-6 ayant bénéficié d’une capsulotomie au laser YAG entre 1
et 6 mois après la phako-exérèse, et IV-2 qui présente un début de capsulose secondaire moins
d’un an après la chirurgie). L’uvéite et la capsulofibrose précoce n’ont pas été retrouvées dans
66
les autres familles décrites (35, 69, 72). La famille étudiée ici représente donc le deuxième cas
mondial d’uvéite liée à la maladie de Wagner. Les chiffres élevés des mesures au laser flare
meter, retrouvés chez tous les patients atteints de la famille étudiée, révèlent une rupture
chronique de la barrière hémato-aqueuse. Celle-ci peut être secondaire aux séances répétées
de cryo-application. Mais cette rupture est également constatée dans des yeux exempts de tels
traitements, comme la patiente III-3. La rupture de la barrière hémato-aqueuse pourrait donc
être une caractéristique clinique nouvelle de la maladie de Wagner, d’autant que la versicane
est présente dans la matrice extra-cellulaire des vaisseaux sanguins. Les poussées
inflammatoires de la patiente IV-5 sont cortico-sensibles, évoquant peut-être un éventuel rôle
des corticoïdes sur la barrière hémato-aqueuse. Il serait également intéressant de corréler les
éventuelles fluctuations des mesures du laser flare à l’âge chez un même patient afin d’étudier
l’influence de la rupture hémato-aqueuse sur l’évolution de la maladie.
Le tableau n°7 présente les mesures du laser-flare meter en fonction de l’acuité visuelle et des
traitments reçus.
c.
Exsudation
La patiente IV-5 présente des zones exsudatives au fond d’œil, autour de télangiectasies en
périphérie temporale inférieure de l’œil droit, et sous forme de décollement de rétine localisé
d’évolution lente ayant nécessité un barrage laser il y a quelques mois. Cette composante
exsudative a été assez importante pour qu’un diagnostic initial de vitréorétinopathie
exsudative familiale autosomique dominante soit posé depuis l’enfance. Le vitré est d’aspect
normal dans les VREF puisqu’il s’agit d’une maladie des petits vaisseaux périphériques,
entraînant la formation de masses fibro-vasculaires. Celles-ci donnent un aspect étiré de la
papille et de la macula, le plus fréquemment en temporal. L’atrophie prédomine surtout en
périphérie, entraînant des déchirures. Ici, l’aspect est plutôt celui d’un pseudo-Coats avec des
télangiectasies et exsudation sous-jacente. Cet aspect est rapporté dans la famille originale
décrite par Wagner, associée à un décollement tractionnel (35).
67
PATIENTS
OD
1
AV
FLARE
IV-5
0,6
IV-2
OG
2
1
2
TTT
AV
FLARE
38
cryo
0,4
50
cryo, laser
0,4
14
cryo, V3V, laser,
PKE+ICP
0,25
39
cryo, cerclage
IV-6
0,6
32,3
cryo, laser
PL-
III-3
0,2
29
PKE+ICP, SNP
P
-
-
III-4
0,5
36
cryo, EEC, trab
PL-
-
-
III-5
VBLM
26
cryo,
PKE+ICP,YAG
0,5
37
cryo, PKE+ICP,
YAG
III-6
P
-
-
0,6
101
cryo, laser,
PKE+ICP, YAG
1: acuité visuelle décimale
2: en photons par milliseconde
PKE: phako-émulsification
ICP: implant de chambre postérieure
TTT: traitements reçus
P: prothèse
PL-: pas de perception lumineuse
TTT
cryo-indentation,
PKE
SNP: sclérectomie non perforante
VBLM: voit bouger la main
trab: trabeculectomie
EEC: extraction extra-capsulaire du
cristallin
V3V: vitrectomie 3 voies
Tableau n°7 : Mesures du laser flare meter en fonction de l’acuité
visuelle et des traitements reçus.
68
d.
Décollements de rétine
Ils sont particulièrement fréquents et précoces dans la famille étudiée. Six patients (67%)
présentent un décollement de rétine dans la première décennie. Le patient III-1 a présenté
deux décollements post-traumatiques, et seule une patiente n’a pas présenté de décollement de
rétine (III-3). Le décollement est inaugural dans cinq cas (III-1, III-2, III-4, III-6 et IV-6). Il
n’a pas été possible d’analyser si le décollement de rétine était tractionnel ou rhegmatogène.
Dans la littérature, les décollements de rétine rhegmatogènes semblent être l’apanage des
sujets jeunes, tandis que les décollements de rétine tractionnels sont plus fréquents chez le
sujet plus âgé (35, 54). Cette constatation semble corrélée avec nos observations. En effet, le
patient III-6 a présenté une hémorragie intra-vitréenne post-phakoémulsification, à l’âge de 36
ans, secondaire à une bride vitréenne tractant sur un vaisseau. Les tractions semblent donc
augmenter avec l’âge. De même, un cerclage préventif a été réalisé chez la patiente III-3
avant trabéculectomie à l’âge de 47 ans en raison de tractions importantes sur zones de
banquise. Cette composante tractionnelle semble donc bien présente après 35 ans. Cependant,
la patiente IV-5, âgée de 30 ans, présente un décollement de rétine tractionnel d’évolution
lente qui a nécessité un barrage laser. Une limite d’âge semble délicate à déterminer pour
évaluer le risque et le type de décollement.
Les deux décollements de rétine du sujet III-1 ont été découverts dans un contexte posttraumatique. Aucune donnée de la littérature n‘a été retrouvée sur le sujet. Les décollements
de rétine post-traumatiques sont plutôt décrits dans le syndrome de Stickler (36). Il semble
cependant probable que le premier décollement de rétine du sujet III-1, découvert dans
l’enfance à l’âge de 11 ans, soit de découverte fortuite, le coup ayant motivé la consultation,
ceci en raison des caractéristiques du décollement de rétine chez l’enfant qui se caractérise par
un retard diagnostic en général. De plus, l’échec de la chirurgie avec nécessité d’une
énucléation 3 ans plus tard joue en faveur du caractère ancien du décollement. Cependant, le
même patient présente également un décollement de rétine post-traumatique de l’œil adelphe
dans sa quatrième décennie. Il s’agit donc du premier cas de décollement post-traumatique
dans la maladie de Wagner.
Une patiente présente un décollement de rétine exsudatif à l’âge de 30 ans avec anomalies
vasculaires de type pseudo-Coats. Il s’agit du deuxième cas connu (35). La physiopathogénie
de ces anomalies vasculaires n’est pas connue. La rupture chronique de la barrière hématoaqueuse suggère une anomalie de structure de leur paroi, responsable alors d’une exsudation
69
chronique, d’autant que la protéine mutée dans la maladie de Wagner, la versicane, joue un
rôle actif au sein de la matrice extra-cellulaire des cellules musculaires lisses artérielles (64).
e.
Prise en charge
Les patients ont tous bénéficié de séances de cryothérapie ou de photo-coagulation laser.
Les lésions dégénératives périphériques rétiniennes sont également fréquentes dans le
Wagner. On peut supposer que les séances prophylactiques de cryothérapie ou de laser chez
les sujets III-1, III-5, III-6, IV-2 et IV-6 aient été justifiées par de telles lésions, en association
aux tractions de brides vitréennes. Cependant, ces traitements semblent avoir été réalisés plus
précocément que dans la littérature.
Selon Graemiger et al., les décollements de rétine tractionnels semblent relever de deux
composantes : tout d’abord l’organisation et la contraction des adhésions vitréo-rétiniennes de
la moyenne et grande périphérie rétinienne, ensuite la part exsudative de type pseudo-Coats
évoquée un peu plus haut. La patiente index présente ce type de décollement de rétine.
f.
Hypertonie oculaire
Une hypertonie oculaire est présente chez 4 patients. Celle-ci est primitive chez III-2 et III-3
alors qu’elle est découverte en post-phakoémulsification chez III-1 et III-4. L’âge moyen de
découverte de l’hypertonie est de 40 ans.
A noter que le sujet IV-5 a également présenté une hypertonie oculaire. Mais celle-ci a été
transitoire et bien contrôlée par traitement médical. Le rôle de la corticothérapie locale
prolongée semble prépondérant.
Dans cette famille, l’hypertonie est de découverte tardive (40 ans) par rapport aux autres
manifestations de la maladie de Wagner. Celle-ci est réfractaire au traitement médical et
souvent chirurgical avec une dégradation rapide de l’acuité visuelle jusqu’à « absence de
perception lumineuse » (III-1, III-2, III-3). Cette évolution fulgurante laisse supposer qu’un
autre facteur s’associe à la neuropathie glaucomateuse. En effet, l’extension de l’atrophie
chorio-rétinienne peut participer à la dégradation du champ visuel et de l’acuité visuel. En
faveur de cette hypothèse, le sujet III-3 avait déjà une amputation significative du champ
visuel lors de ses deux accidents de la voie publique alors qu’il n’y avait pas encore
d’hypertonie oculaire retrouvée. On ne peut biensûr exclure un glaucome à pression normale.
Le champ visuel de l’époque aurait pu orienter en faveur de l’un ou de l’autre. Celui-ci n’est
cependant pas disponible. Le mécanisme de cette hypertonie n’est pas connu et celle-ci est
inconstamment retrouvée dans les familles précédemment décrites dans la littérature. Seule
70
Meredith et al. rapportent un cas chez un patient. L’hypertonie oculaire était apparue de
manière unilatérale vers l’âge de 40 ans, en post-phakoémulsification et avait nécessité trois
chirurgies filtrantes. Les autres séries ne signalent pas de contexte glaucomateux sans préciser
si ce critère a été recherché. Pourtant, Greamiger et al. rapportent un cas de glaucome
congénital bilatéral chez un patient de la famille originale et deux patients ont développé un
glaucome néovasculaire bilatéral (aphakes et décollement de rétine tractionnel périphérique).
Deux yeux ont évolué vers la phtyse malgré les chirurgies filtrantes et la cyclodestruction.
Deux autres patients ont présenté des épisodes bilatéraux de glaucome par fermeture de
l’angle après extraction intra-capsulaire du cristallin. A noter qu’une dysgénésie de l’angle
était observée chez 10 patients, avec une insertion haute de la racine de l’iris associée à une
membrane sur le trabeculum.
Cet aspect anormal de l’angle n’est cependant pas surprenant. En effet, les quatre isoformes
de la versicane sont exprimés dans le trabeculum et le muscle ciliaire, avec une prédominance
de V0 et V1 (113). Dans la famille étudiée ici, la mutation retrouvée affecte le site accepteur
d’épissage de l’intron 7 (c.4004-2A en T). On peut donc supposer que cette mutation aboutit à
un défaut de l’exon 8, qui affecterait quantitativement les isoformes V0 et V1, codées en
partie ou entièrement par l’exon 8. Ces deux isoformes étant prédominantes dans le
trabeculum, la mutation entraînerait un dysfonctionnement notable du trabeculum, expliquant
l’hypertonie précoce et d’évolution rapide des patients atteints.
La rupture chronique de la barrière hémato-aqueuse pourrait également jouer un rôle dans
l’hypertonie intra-oculaire.
g.
Electrorétinogramme
Les patients ne rapportent pas de notion d’héméralopie. L’électrorétinogramme de la patiente
IV-5 montre réduction de l’amplitude de l’onde a et b en scotopique et en photopique. La
cataracte ou la mauvaise dilatation pupillaire peuvent influer sur les résultats. Ainsi, même si
une atteinte mixte des cônes et des bâtonnets semble probable, seul l’électro-oculogramme
pourrait faire la part entre une atteinte des couches externes de la rétine et le trouble des
milieux. Une étude électrorétinographique est en cours chez les autres patients à l’exception
de III-1 et III-2.
Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques de la baisse de vision, il
serait intéressant d’effectuer un électrorétinogramme, un électro-oculogramme ainsi qu’une
angiographie annuels chez ces patients afin de déterminer qui des photorecepteurs, de
l’épithélium pigmentaire ou de la chorio-capillaire est touché initialement.
71
h.
Anomalies vasculaires
Celles-ci correspondent à celles classiquement décrites dans la littérature, comme le situs
inversus, l’aspect rectiligne du trajet vasculaire, les engainements péri-vasculaires et l’arrêt
précoce en temporal du patient III-4.
Le cas index IV-5 présente un aspect de télangiectasies en périphérie temporale de type
pseudo-Coats. Cet aspect a déjà été discuté plus haut et a déjà été décrit dans la littérature
(35). Ces télangiectasies sont donc compatibles avec le diagnostic de maladie de Wagner.
i.
Myopie
Celle-ci n’a pu être retrouvée chez tous les patients. De plus, l’absence de réfraction
antérieure à la chirurgie du cristallin ne permet pas de mesurer le caractère léger, modéré ou
fort de la myopie. D’après l’interrogatoire et les mesures qui ont pu être effectuées, aucune
myopie forte (supérieure à 6 dioptries) n’a été retrouvée, contrairement au syndrome de
Stickler.
j.
Cataracte
Il n’y a pas de forme spécifique de cataracte dans la maladie de Wagner, contrairement au
syndrome de Stickler où la cataracte est volontiers « wedge-shapped », c’est-à-dire en forme
de feuille. Parmi les sujets étudiés, une patiente (IV-5) présente une cataracte corticonucléaire dans un contexte de corticothérapie locale prolongée. Le sujet IV-2, présente une
cataracte sous-capsulaire postérieure. La patiente ne rapporte aucun traitement par corticoïdes,
par voie topique ou générale.
E.
LE GENE CSPG2 ET LA VERSICANE
Le gène CSPG2, localisé en 5q13.2 et cloné en 1989, est constitué de 15 exons qui s’étendent
sur plus de 90 kilobases (48, 115). Le promoteur du gène contient de nombreux sites de
régulation et notamment un site de fixation pour les gènes de la famille TCF/LCF (73).
Il code pour une proteoglycane chondroïtine sulfate qui a été nommée la versicane, et qui agit
spécifiquement avec l’acide hyaluronique pour former de larges agrégats. Elle participe ainsi,
avec les autres glycoprotéines de la matrice extra-cellulaire au soutien mécanique des tissus.
La versicane appartient à une famille de protéines qui inclut l’aggrecan, la protéoglycane
principale du cartilage, et le neurocan et brevican, deux protéoglycanes cérébrales (59). Ils
72
choisirent le nom de la protéine en raison de sa structure moléculaire versatile. La versicane
est une protéine hautement conservée puisque la versicane murine présente 89% de similitude
avec la versicane humaine. Elle est fortement exprimée au niveau des embryons murins lors
des premiers stades de développement (73). La versicane est exprimée au niveau du cartilage
fibreux et élastique, du système nerveux central et périphérique, de la membrane basale de
l’épiderme et également à la surface luminale de certains épithelioma glandulaires (11).
La versicane est organisée en domaines protéiques avec à son extrémité N-terminale, un
domaine globulaire G1 permettant sa fixation de l’acide hyaluronique, et à son extrémité Cterminale un domaine G3 comprenant des motifs EGF-like, (epidermal-growth-factor) lectinelike et CRP-like (complement-regulatory protein). Entre ces deux domaines se trouvent deux
régions ("GAG et #GAG) sur lesquelles se fixent les chaînes de GAG à chondroïtine-sulfate.
Le site "GAG est codé par l’exon 7 et le site #GAG par l’exon 8 du gène CSPG2 (108).
L’épissage alternatif de l’exon 7, ou de l’exon 8, ou des deux exons, permet d’obtenir 4
isoformes ayant des longueurs différentes et possédant un nombre variable de sites de liaison
pour les GAGs. Ainsi, on obtient :
- l’isoforme V0, où les exons 7 et 8 présents dans le transcrit, sont traduits et codent
pour les deux domaines "GAG et #GAG
- l’isoforme V1, où l’exon 7 absent du transcrit, génère une protéine avec le seul
domaine #GAG
- l’isoforme V2, sans exon 8, ne possède que le domaine "GAG
- l’isoforme V3, dont le transcrit ne contient ni l’exon 7 ni l’exon 8, ne présente aucun
des domaines de liaison aux GAGs.
Les quatre isoformes diffèrent les unes des autres par leur nombre de sites de liaison GAGs,
V0 et V1 en possèdant le plus grand nombre, alors que l’isoforme V3 n’en possèdant aucun.
L’expression de ces différentes isoformes varie d’un tissu à l’autre ainsi qu’au cours du
développement embryonnaire, suggérant que chacune de ces isoformes joue un rôle
probablement bien spécifique et qu’elles ne sont probablement pas interchangeables. La
figure n°4 représente l’épissage alternatif du gène de la versicane aboutissant aux quatre
isoformes.
73
gène de la versicane
V0
1
6
7
8
9
15
1
6
7
8
9
15
9
15
1
6
7
9
8
15
Sites de liaison GAG
V1
1
6
1
6
7
8
8
9
15
V2
V3
1
1
6
1
6
1
6
6
7
7
8
9
15
9
15
15
7
9
9
8
15
D’après Mukhopadhyay et al. 2006 Investigative Ophthalmology & Visual Science
Figure n°4 : l’épissage alternatif du gène de la versicane, aboutissant aux quatre
isoformes
74
Les mutations identifiées chez les patients atteints de la maladie de Wagner vont dans le
même sens que cette hypothèse puisque l’on constate que les mutations rapportées sont des
mutations d’épissage affectant l’épissage normal des exons 7 ou 8 aboutissant par conséquent
à un déséquilibre du taux des différentes isoformes de la versicane (cf annexe n°14). La
mutation retrouvée dans la famille se situe également au niveau du site accepteur d’épissage
de l’intron 7.
Ainsi, on observe une diminution du taux des transcrits codant pour les isoformes V0 et V1 et
une augmentation du taux des transcrits codant pour les isoformes V2 et V3 (&38 fois et &12
fois respectivement) (72). Or, V2 et V3 diffèrent de V0 et V1 par un nombre moindre de sites
de liaison aux GAGs. Cette différence pourrait altérer la cohésion du vitré, favorisant ainsi la
liquéfaction vitréenne et les anomalies observées dans le syndrome de Wagner. Ainsi, la
maladie de Wagner résulterait d’un déséquilibre d’isoformes de la versicane, médié par des
mutations altérant l’épissage correct des exons 7 ou 8 du gène CSPG2 (72).
Les mutations aboutissent parfois à des transcrits tronqués (exon 8 tronqué de 21 paires de
bases dans la famille originale, 54, ou de 39 paires de bases dans d’autres 69, 72), c’est-à-dire
qu’une partie de l’exon 8 est malgré tout présente, bien qu’incomplète en raison de
l’activation d’un site cryptique d’épissage au sein même de l’exon 8. Ces délétions pourraient
affecter la structure secondaire ou tertiaire de la molécule de versicane. La figure n°5
représente l’activation du site cryptique d’épissage de l’exon 8.
Toutefois, certaines familles restent sans mutation identifiée, malgré une analyse de tous les
exons du gène ainsi que des sites d’épissage (63). De même, aucune mutation au sein de
CSPG2 n’a pu être identifiée chez une famille présentant un phénotype de maladie de Wagner
(72). Cependant, cette famille présentait bien un déséquilibre d’isoformes du versican, avec
une large surexpression de V2 et V3, évoquant une mutation des introns 7 ou 8. Enfin,
Peerven et al. étudient 18 familles présentant une vitréo-rétinopathie autosomique dominante
sans atteinte extra-ophtalmologique, diagnostiquée comme une maladie de Wagner selon les
auteurs (79). Le phénotype n’est pas détaillé. Ils ne retrouvent une liaison au locus 5q14.3 que
chez quatre familles, les autres étant de taille insuffisante pour confirmer la liaison. Une
mutation du gène CSPG2 n’est retrouvée que chez une seule famille.
Il n’existe pas de corrélation phénotype-génotype connue. La même mutation (c.4004-5T&C)
a été identifiée dans deux familles, l’une atteinte de maladie de Wagner, et l’autre atteinte de
vitréo-rétinopathie érosive, cette dernière présentant une atrophie chorio-rétinienne plus
75
marquée avec constriction sévère du champ visuel. Les causes de cette variabilité de
l’atrophie ne sont pas connues.
76
Site normal accepteur
d’épissage
Epissage classique
Exon 6 ou 7
#
Exon 6 ou 7
Exon 8
Exon 8
Activation du site cryptique d’épissage de l’exon 8
Site accepteur
d’épissage muté
Exon 6 ou 7
Activation du
site cryptique
d’épissage
Exon 8
39 bp
Exon 8 tronqué de 39
paires de bases
#
Exon 6 ou 7
8
D’après Miyamoto et al. 2005 Investigative Ophthalmology & Visual Science
Figure n°5 : activation du site cryptique d’épissage de l’exon 8
77
a.
Versicane et œil
Il s’agit d’un composant structurel du vitré humain (96). La versicane a également été mise en
évidence dans le vitré de mammifères tels que le cheval (82), le cochon, (74) le mouton et la
chèvre (89). La molécule est en quantité identique dans le vitré de ces différentes espèces, soit
environ 50 à 60 microgramme par millilitre de gel vitréen. Chez l’homme, la versicane est
donc en faible proportion puisqu’elle représente 5% du contenu protéique total, contre 15%
pour le collagène et 23% pour l’acide hyaluronique. La versicane vitréenne est estimée à 380
kDa.
Les quatre isoformes de la versicane sont exprimées à des niveaux différents en fonction des
tissus.
La rétine exprime principalement les isoformes V0 et V3 (69).
Au niveau du vitré, l’isoforme prédominante n’est pas connue. L’isoforme V3 ne semble pas
présente dans le vitré bovin (82).
Au niveau du trabeculum et du muscle ciliaire, les quatre isoformes sont exprimées avec une
prédominance de V1. En culture, V0 est sur-exprimé dans les cellules du trabeculum (113).
Les mutations décrites concernent un site accepteur d’épissage de l’intron 7 (69, 72) ou d’un
site donneur d’épissage de l’intron 8 (54, 63), aboutissant à une expression diminuée de V0 et
V1, associée à une expression accrue de V2. Il y a donc diminution des sites d’attache GAG.
Les interactions avec les autres composants de la matrice extra-cellulaire vitréenne, comme
les fibres de collagène sont donc altérées. La désorganisation de l’ultrastructure aboutit à une
liquéfaction vitréenne (72).
Cependant, le rôle exact de la versicane dans le vitré n’est pas connu. Au niveau fonctionnel,
La versicane interagit avec de nombreuses molécules de la matrice extra-cellulaire (MEC),
comme la fibrilline-1 via son domaine C-terminal et l’acide hyaluronique via son domaine Nterminal, (surtout V0 et V1) notamment au niveau du corps ciliaire et du vitré (76).
Le modèle de la maladie de Wagner, actuellement seule pathologie liée à une mutation de la
versicane, permettra peut-être une meilleure compréhension des interactions moléculaires
dans le vitré, et des mécanismes physiologiques comme la liquéfaction vitréenne.
b.
Versicane et système cardio-vasculaire
La versicane est la principale protéoglycane de la matrice extra-cellulaire des cellules
musculaires lisses. Elle prédomine au niveau de la média et de l’adventice de la plupart des
veines et des artères saines (64). C’est d’ailleurs au niveau vasculaire que son rôle a été le
78
plus étudié. Le cœur est l’organe montrant la plus haute expression de versicane, exprimant
tous les variants excepté V2 (69). La versicane joue un rôle prépondérant dans
l’athérosclérose où elle est retrouvée dans les parois remaniées par l’athérosclérose et
également au sein de la lésion athéroscléreuse elle-même. Elle participe également à la resténose des artères coronaires après stent (26), et augmente après traumatisme vasculaire (31).
Les chaines GAG de la versicane peuvent aussi se lier au LDL du sang, favorisant ainsi les
dépôts de cholestérol le long des vaisseaux (17). La versicane joue également un rôle proinflammatoire (rétention de cellules inflammatoires au sein de la lésion athérosclérotique via
la liaison hyaluronate-CD44 exprimé par les macrophages et les lymphocytes (21, 97), ainsi
que pro-thrombotique via l’aggrégation plaquettaire (55).
Dans les anévrysmes de l’aorte abdominale, la versicane est moins exprimée (jusqu’à 40% de
moins pour le variant V0, (95). Par ailleurs, une équipe a identifié le locus d’une maladie
anévrysmale familiale de l’aorte thoracique au niveau de 5q13-14 (37). Cependant, un
séquençage du gène CSPG2 n’a pas mis en évidence de variation de séquence chez les
individus atteints. Le locus contenant le gène de la versicane semble également associé au
risque d’anévrysme intracrânien (87). Ces constatations confirment le rôle de la versicane
dans la stabilité des parois vasculaires.
Enfin, les larges isoformes de la versicane (V0 et V1) participent à la prolifération (108) et la
migration (25) des cellules musculaires lisses artérielles en agissant comme une trame péricellulaire, et participe au remodelage de la matrice extra-cellulaire en régulant la production
de fibres d’élastine (les chondroïtine sulfate inhibent l’assemblage des fibres élastiques, 43).
L’isoforme V3, ne possédant aucun chaîne chondroïtine sulfate, a une action inverse des plus
larges isoformes comme V0 et V1, et favorise ainsi l’accumulation de composants de la
matrice extra-cellulaire en favorisant l’adhésion cellulaire et la synthèse de tropoélastine, et
en réduisant la croissance et la migration des cellules musculaires lisses (65).
c.
Versicane et système nerveux
Les CSPG sont largement exprimées au niveau du système nerveux central en développement
et chez l’adulte. Le cerveau fœtal exprime principalement V0, V1 et V2 tandis que celui de
l’adulte exprime uniquement V2.
La versicane augmente après une blessure de la moelle épinière (52). Les mêmes
constatations ont été faites sur un modèle murin de sclérose latérale amyotrophique où les
astrocytes pourraient jouer un rôle dans l’accumulation de CSPG après traumatisme spinal
(70).
79
Les études in vitro montrent qu’elles limiteraient la croissance nerveuse et inhiberaient la
régénération axonale après lésion du système nerveux central in vivo (71). Des perspectives
thérapeutiques émergent de ces constatations dans les domaines de pathologie dégénérative
par exemple (68).
d.
Versicane et poumon
Le poumon exprime également fortement la versicane, notamment V0, V1 et V3 (69).
Le rôle de la versicane a été souligné au cours d’affections pulmonaires comme la fibrose (6),
les granulomatoses (7), l’asthme (47) la lymphangioleïomyomatose (66) et les pathologies
chroniques obstructives (67). En effet, la versicane inhiberait l’assemblage de fibres
élastiques en rompant l’assemblage tropoélastine-Elastic Binding Protein (EBP) (43). Cette
inhibition est réversible et des études ont montré qu’une sur-expression de V3 dans les
cellules musculaires lisses enrichirait ainsi le milieu en élastine (65). Cette sur-expression de
V3 a également permis de restaurer la formation de fibres élastiques in vitro chez des patients
atteints de syndrome de Costello (déficience en fibres élastiques dûe à une surproduction de
CSPG) (44).
Ces observations confirment le rôle pathogène du déséquilibre des isoformes secondaire aux
anomalies d‘épissage dans la maladie de Wagner.
F.
HETEROGENEITE
GENETIQUE,
HOMOGENEITE
PHYSIOPATHOLOGIQUE ?
Les vitréorétinopathies familiales ont donc des présentations complexes, limitées ou non à
l’œil avec des caractéristiques parfois communes d’une maladie à l’autre, rendant dès lors leur
distinction clinique délicate. Seule la biologie moléculaire a permis de les distinguer les unes
des autres et ce sont des gènes différents qui sont responsables de phénotypes quasi-similaires
(cf annexe n°1).
Comment comprendre cette hétérogénéité génétique? C’est en étudiant les étapes de la
maturation biosynthétique de la versicane que quelques réponses émergent.
a.
La voie Wnt / #-caténine
Les protéines Wingless (Wnt) sont des glycoprotéines riches en cystéine qui se lient avec une
haute affinité au domaine extracellulaire Cystein-Rich Domain (CRD) de leur recepteur
80
transmembranaire Frizzled (88). Un co-recepteur de type Low Density Lipoprotein Receptorrelated Protein 5 ou 6 (LRP5-6) est également associé.
La #-caténine est une protéine multifonctionnelle jouant un rôle dans les jonctions adhérentes
et également en tant que co-facteur de transcription. Présente dans le cytoplasme de la cellule
et en l’absence de signal d’activation de transcription, elle est détruite par le protéasome après
phosphorylation par la Glycogen-Synthase Kinase-3# (GSK-3#). Plusieurs voies de
transduction du signal peuvent activer la #-caténine. D’une part, la voie canonique des
protéines wingless (Wnt) qui, via l’activation de Dishevelled inhibant GSK-3#, va stabiliser la
#-caténine. Celle-ci, stabilisée, peut se transloquer au noyau où elle se lie au T-cell factor
(TCF) et au lymphoid enhancer factor (LEF) pour former le complexe de facteur
transcriptionnel qui active des gènes cibles (81).
b.
Interaction beta-caténine / transcription du gène de la versicane
Le gène de la versicane possède un site de liaison au TCF au niveau de la région promotrice
du gène (80). De plus, il a été montré dans la même publication que l’accumulation de #caténine dans le cytoplasme via l’inhibition de la GSK-3# stimulait la transcription de la
versicane dans les cellules musculaires lisses.
Enfin, la mutation du site de liaison au TCF abolit la transactivation du gène par la #-caténine.
Ces résultats suggèrent le rôle prépondérant de la voie Wingless dans l’activation de la
transcription du gène de la versicane (81). Il semblerait ainsi que la voie constituée par les
protéines wingless (Wnt) et la #-caténine soient les médiateurs de l’expression de la versicane
(80).
Un autre argument pèse en faveur du lien entre la #-caténine et la versicane. Il a été démontré
que la #-caténine jouait un rôle dans la lamination de la rétine murine au cours de son
développement, c’est-à-dire qu’elle participe à l’organisation radiaire des précurseurs
rétiniens et à la migration des différentes cellules de la rétine en développement et à leur
organisation en couche (structure laminaire, 28) et ce, grâce à ses capacités de liaison au
niveau des jonctions intercellulaires avec les cadhérines. Mais à la lumière de l’implication de
versicane dans la migration des cellules musculaires lisses ou dans le remodelage vasculaire,
ne peut-on exclure une participation de la versicane dans la migration des progéniteurs
rétinens après activation par la #-caténine ? Aucune étude n’a encore été menée sur le sujet.
81
c.
Les co-recepteurs Frizzled et LRP
Les gènes frizzled sont une famille de gènes codant pour des protéines transmembranaires
partageant les mêmes caractéristiques structurelles : une extrémité N-terminal extra-cellulaire
contenant un domaine riche en cystéine (CRD), sept domaines hydrophobes organisés en
hélice " transmembranaire et une extrémité C-terminal en intracellulaire. Le CRD se lie aux
protéines Wnt. Un motif (KTXXXXW), situé deux acides aminés après les sept domaines
hydrophobes, est hautement conservé dans la famille frizzled et joue un rôle essentiel dans
l’activation de la voie Wnt-#-caténine (101).
Les recepteurs frizzled sont impliqués dans trois différentes voies de signalisation, dont la
voie canonique Wnt-#-caténine (cf chapitre supra) (104). La Vitréorétinopathie Exsudative
Familiale (VREF) autosomique dominante décrite plus haut (Chapitre I) constitue la seule
pathologie chez l’homme liée à une mutation d’un gène frizzled. Elle entraîne alors un
phénotype purement oculaire (86). Une autre forme de VREF autosomique dominante est liée
à une mutation de LRP 5 (98). LRP5 joue également un rôle dans la densité minérale osseuse,
notamment la différenciation ostéoblastique (38) et plusieurs mutations ont été décrites dans
le cadre de pathologies osseuses telles que l’ostéopétrose de type I, l’ostéosclérose,
l’hyperostose endostéale (103), le syndrome de haute masse osseuse (13) et le syndrome
d’ostéoporose-pseudogliome (OPPG), qui associe faible masse osseuse et cécité (33).
LRP 5 code pour une low density lipoprotein receptor-related protein qui agit comme corecepteur aux protéines Wnt avec FZD (41). Son activation aboutit à l’inhibition de la GSK3# et donc à l’activation du complexe transcripeur TCF-LEF- #-caténine et une mutation
touchant notamment le domaine cytoplasmique du recepteur entraîne une inactivation de la
voie Wnt / #-caténine (94).
L’annexe n°15 schématise les voies de transduction du signal au niveau cellulaire.
Il est intéressant de noter que la norrine, dont le gène (NDP) est muté dans la maladie de
Norrie, ainsi que dans la forme récessive liée à l’X de VREF (19), est également un ligand de
FZD4 (110).
Ainsi, malgré une hétérogénéité génétique, les voies de transduction du signal se recoupent
entre elles, faisant ainsi écho aux similitudes des phénotypiques. Une mutation de FZD4 ou
LRP5 peut altérer l’expression du gène de la versicane. La similitude des phénotypes pourrait
donc s’expliquer au niveau moléculaire.
82
Cependant, la large expression de la versicane au niveau de différents tissus et son implication
dans des processus pathologiques comme l’athérosclérose soulèvent la question du risque
extra-ophtalmologique, bien que la maladie de Wagner ait toujours été considérée comme
limitée à l’œil. Quatre d’entre eux ont une hypertension artérielle d’apparition précoce (avant
50 ans). La fréquence de l’HTA essentielle dans la population générale ne permet pas de relier
l’HTA familiale à la maladie de Wagner. Cependant, un patient a présenté des troubles du
rythme cardiaque précoce (25 ans), nécessitant un pace-maker depuis l’âge de 40 ans. Et
enfin, le cas index présente des anomalies à la scintigraphie cardiaque Thallium. Compte-tenu
de l’implication de la versicane au niveau cardio-vasculaire, un bilan cardio-vasculaire
pourrait
être
discuté
chez
les
patients
atteints
de
maladie
de
Wagner.
83
CONCLUSION
Cette famille illustre la grande variabilité phénotypique de la maladie de Wagner. Après une
analyse détaillée de la littérature sur le sujet, il s’agit de la deuxième famille française étudiée.
L’étude de cette famille a permis de revisiter le large spectre des dégénérescences vitréorétiniennes autosomiques dominantes, aux phénotypes longtemps confondus dans la
littérature, et d’enrichir le spectre des atteintes possibles de la maladie de Wagner. Cette
famille se distingue des publications antérieures par des décollements de rétine fréquents et
précoces, souvent inauguraux de la maladie, une hypertonie oculaire primitive, précédant
toute chirurgie oculaire, et une uvéite cortico-sensible. De plus, une rupture chronique de la
barrière hémato-aqueuse est observée chez tous les patients atteints. La cause de cette rupture
chronique n’est pas connue. Cependant, la versicane, protéine mutée dans la maladie, pourrait
être impliqué dans l’altération des parois vasculaires rétiniennes, étant donné son rôle actif
déjà décrit au niveau des plus gros vaisseaux. Devant une telle hétérogénéité de présentations
cliniques, la biologie moléculaire permet d’asseoir le diagnostic de la maladie. Une
corrélation génotype-phénotype reste à identifier afin de préciser le pronostic visuel des
patients atteints.
84
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EMBO
J.
1989
:
8
:
2975-8
91
ANNEXES
92
EVR4:11q
LRP 5
normal
OUI
NP
NON
ERG
extra-oph
RPRD:Radial perivascular retinal degeneration
Rheg: rhegmatogène
Tract: tractionnel
palissades, déchirures géantes,
déchirures porstérieures
blanc sans /avec pression, trous
périphérie
NON
non
oui
NON
atrophie
exsudats
RPRD
normale
fibrillaire/perlé
séquelles exsudatives
NON
mb rétro-lentale
Rhegmatogène
non
non
> 50%
STL1
STL2
1p21
12q13
COL2A1
COL11A1
quasi complète
variable+++
< 20 ans
NON
forte
précoce cunéiforme
Syndrome de Stickler
pigments
arrêt brutal en périphérie, étirés, néovx
dans le pli rétinien
OUI
papille
situs inversus
vaisseaux
mb pré-rétiniennes, hyaloîde épaissie
tractionnel et rhegmatogène
1ère décennie
non
variable
oui
normal
chez aphake
oui
oui
oui
VREF
EVR1:11q13 EVR3:11p12
FZD 4
vitré
type DR
abbréviation
chrom
gène
pénétrance
expression
âge début
héméralopie
myopie
cataracte
segment antérieur
glc
uvéite
pseudo exotropie
DR
vitréorétinopathie exsudative familiale
anormal: cônes et rod
NON
choriorétinienne progressive
périvasculaires
engainements
atrophie
OUI
optiquement vide, mb prérétiniennes
rheg < 40 ans, tract > 40 ans
WGN
5q13-14
CSPG2
complète
variable
adolescence
OUI
modérée
précoce
dysgénésie
OUI
oui
OUI
50% après 45 ans
Maladie de Wagner
Annexe n°1 : Les dégénérescences vitréo-rétiniennes autosomiques dominantes : Tableau récapitulatif
sévère, pseudochoroïdérémique
précoces
non
enfance
OUI++
ERVR
5q13-14
CSPG2
vitréorétinopathie érosive
NP
NON
93
OUI
NP
dégénérescence
palissadique, trous
atrophiques
OUI
NP
normale
NP
Rhegmatogènes
optiquement vide, avec
condensations vitréennes,
adhérences vitréorétiniennes
OUI, précoces, 62%
congénitale
dysgénésie sévère
OUI
NON
6 premiers mois
5q13-14
vitéorétinopathie liée à 5q
extra-oph
ERG
périphérie
atrophie
exsudats
pigments
vaisseaux
situs inversus
papille
vitré
pseudo exotropie
DR
type DR
uvéite
abbréviation
chrom
gène
âge début
héméralopie
myopie
cataracte
segment antérieur
glc
anormal:onde b diminuée en
scotopique
NON
blanc avec pression, snowflake,
migrations pigmentaires,
engainements vasculaires
en péri-vasculaire et en
périphérie
OUI
NON
engainements
aspect plat, absence
d'excavation, pâleur cireuse
possible
fibrillaire, liquéfié
20%
rhegmatogène
modérée
précoce
cornea guttata
SVD
2q36
KCNJ13
Snowflake vitreoretinal
degeneration
NON
variable. EOG anormal
NON
anormal
arrêt vasculaire périphérique,
néovx, pigment
NON
OUI
annulaire de l'équateur à l'ora
NON
dégénérescence annulaire (pigment
+ atrophie)
OUI
NON
NON
normale
NON
OUI
tractionnel
hémorragie intra-vitéenne, OMC
possible, membranes
vasculaires, pseudo RD
OUI
NP
non
précoce
NP
normal
NON
vitréo-rétinopathie
inflammatoire néovasculaire
autosomique dominante
ADNIV
11q13
annulaires de l'équateur à l'ora
neovx prérétiniens possibles,
artérioles étroites, arrêt brutal à
l'équateur
neovaisseaux possibles, œdème
possible
normal ou fibrillaire, cellules
possibles
ADVIRC
11q13
VMD2
1ère décennie
NON
légère à modérée
précoce, congénitale parfois
dysgénésie parfois
NON
cellules pigmentées dans vitré
antérieur, OMC
possible
rares
Auosomal Dominant
vitreoretinochoroidopathy
Annexe n°1 : Les dégénérescences vitréo-rétiniennes autosomiques dominantes : Tableau récapitulatif (suite)
94
IV-2 31 ans
OG:DR ( 9) postcryo
Cerclage 2,5/10 SCP,MEM
OD:V3V laser (13)
ICP (29) 4/10
exsudats
FO:vitré clair
vx étirés en temporal
III-1 64 ans
Myopie ODG
OG:DR post-trauma (11)
énucléé(14)
OD: Cryo (33)
aphake (37)
HTIO post phako PL-
FO:vitré clair
voiles vitréens
Vx grêles
Pigment
Atrophie PP
IV-3 28 ans
saine
II-1
Annexe n°2 : Arbre généalogique
IV-4 32 ans
sain
IV-5 31 ans
Cryo ODG à 7 ans
Laser OG
Uvéite SIC/PRD
5/10 ODG
Voiles vitréens
MEM ODG
III-2 63 ans
OD: énucléé (3)
OG:1/10 (30), HTIO (31)
Phako (32), PL-
FO:non accessible
IV-6 36 ans
OG: DR à 6 ans
Cryo, aphake,PLMEM
OD: cryo, laser
Myopie -4,50
6/10
III-3 60 ans
Myopie ODG (5)
HTIO et cataracte ODG( 46)
OG: ICA 46 ans,
inflammation post-op+++
Énucléé à 55 ans
OD: Uvéite, ICP+trab 48
ans 2/10
FO:pigment
Atrophie nasale
C/D=0,9
III-5 46 ans
III-4 58 ans
Myopie ODG
Myopie ODG (5)
OG: DR (10), PL-, MEM Lésions rét.(6),
CRYO(19)
OD: lésions (10),
OD: ICP(41),
Cryo (33),aphake(34), 5/10
HTIO post PKE, TRAB (45)
Yag précoce
VBLM,
OG: ICP(38), 5/10
FO:Vitré clair
Pigments OD
MEM OG
III-6 46 ans
OD: DR (7),
ÉNUCLÉÉ(8)
OG: Cryo(19),
Laser(24-32),
ICP(36),
HIV post-op
Yag précoce (M6),
6/10
MEM, vitré clair
95
HTIO
II-2 82 ans
Non voyante
OD: énucléé
OG:cataracte opé
Annexe n°3a : PATIENTE IV-5 (Cas Index)
Année de naisssance :
1977
Age de début de la maladie :
7 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
lésions bilatérales au fond d’œil
Réfraction :
myopie modérée
Evolution :
Cryothérapie ODG
Uvéites antérieures aigües bilatérales à l’âge de 22 ans
HTIO bilatérale transitoire
Extra-ophtalmologique :
HTA transitoire traitée par nicardipine
Examen clinique :
acuité visuelle
6/10 P2
-2,75 (-1,25) 85°
4/10 P2
-4(-0,75) 45°
Lampe à fente
Précipités rétro-descemétiques fins
Synéchies irido-cristaliniennes
Chambre antérieure calme
Cristallin clair
17 mmHg
précipités rétro-descemétiques fins
Synéchies irido-cristaliniennes
Chambre antérieure calme
Cataracte sous-capsulaire
postérieure
Pression intra-oculaire
20 mmHg
Fond-d’œil
Situs inversus
Cicatrices de cryothérapie en temporal
Vaisseaux étirés en nasal
Hyaloide épaissie incomplètement
détachée
Cicatrices de cryothérapie en temporal
Décollement de rétine exsudatif en
inférieur
Télangiectasies avec exsudats en temporal
Voile vitréen sur 360°
Hyaloide épaissie incomplètement détachée
96
Annexe 3b : segment antérieur de la patiente IV-5, œil gauche : Synéchies iridocristaliniennes persistant après dilatation.
97
Annexe n°3c : fond d’œil droit du cas index (mosaïque)
Annexe 3d : périphérie temporale œil droit
98
Annexe 3e : périphérie temporale inférieure œil droit
99
Annexe n°4a
OCT macula œil droit patiente IV-5
Annexe n°4b
OCT macula œil gauche
100
Annexe n°4c : électrorétinogramme global de la patiente IV-5
101
Annexe n°4d : électrorétinogramme multifocal de la patiente IV-5
102
Annexe n°5a : PATIENTE IV-2
Année de naisssance :
1977
Age de début de la maladie :
1 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
lésions bilatérales au fond d’œil
Amblyopie œil gauche
Réfraction :
myopie modérée
Evolution :
9 ans :Décollement de rétine œil gauche post-cryothérapie # cerclage
13 ans :Décollement de rétine œil droit # vitrectomie-laser
29 ans : Phako-émulsification ' ICP œil droit
Extra-ophtalmologique :
RAS
Examen clinique :
acuité visuelle
4/10 P2
+0,75 (-1) 140°
2,5/10 P4
-1,25
Lampe à fente
Mauvaise dilatation
Chambre antérieure calme
ICP : Cataracte secondaire
12 mmHg
Chambre antérieure calme
Cataracte sous-capsulaire
postérieure
Pression intra-oculaire
16 mmHg
Fond-d’œil
Situs inversus
Cerclage saillant
Engainements péri-vasculaires
Vaisseaux étirés en nasal
Pigments en nasal
Hyaloide épaissie incomplètement
détachée
103
Annexe n°5b
Patiente IV-2 : fond d’œil droit. Les vaisseaux sont étirés en nasal, leur trajet est déformé. Il
existe des engainements péri-vasculaires. La fovea est probablement ectopique. Des amas de
pigment sont présents en nasal.
104
Annexe n°5c :Patiente IV-2
OCT œil gauche passant par la papille : aspect épaissi de la hyaloïde postérieure,
incomplètement détachée au niveau de la papille.
Annexe n°5d
OCT oeil gauche. Coupe en temporal de la macula : image en pont de la hyaloïde postérieure
105
Annexe n°6a : PATIENTE IV-6
Année de naisssance :
1972
Age de début de la maladie :
6 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Décollement de rétine œil gauche
Réfraction :
myopie modérée corrigée depuis l’enfance
Evolution :
6 ans : échec cerclage œil gauche # perte de la vision
8 ans :brides vitréennes # cryothérapie
# laser (plusieurs séances)
33 ans : extraction intra-capsulaire du cristallin gauche à visée esthétique (leucocorie)
Extra-ophtalmologique :
RAS
Examen clinique :
acuité visuelle
6/10 P2
-4 (-2,25) 5°
PLnon accessible
Lampe à fente
Chambre antérieure calme
Quelques opacités cristalliniennes
18 mmHg
Chambre antérieure calme
Aphake
Pression intra-oculaire
12 mmHg
Fond-d’œil
Atrophie chorio-rétinienne
Péri-papillaire et le long des arcades
Migrations pigmentées au sein de l’atrophie
papille pâle
atrophie chorio-rétinienne diffuse
aspect pseudo-RP
106
Annexe n°6b : PATIENTE IV-6
Fond d’œil droit : atrophie chorio-rétinienne péri-papillaire et le long de l’arcade temporale
supérieure. Migrations pigmentaires au sein de la zone d’atrophie temporale supérieure.
Cicatrices de laser en inférieur.
107
Annexe n°6c : PATIENTE IV-6
Fond d’œil gauche. Atrophie chorio-rétinienne diffuse avec migrations pigmentaires. Papille
pâle
108
Annexe n°7 : PATIENT III-1
Année de naisssance :
1944
Age de début de la maladie :
11 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Décollement de rétine œil gauche de découverte fortuite (contexte de trauma ?)
Réfraction :
myopie corrigée depuis l’enfance
Evolution :
14 ans : échec chirurgie œil gauche # perte de la vision#énucléation
33 ans : DR OD post-traumatique # cryothérapie (mauvaise récupération : Compte
les doigts)
37 ans : extraction intra-capsulaire du cristallin droit
39 : HTIO sévère mal contrôlée
Extra-ophtalmologique :
HTA depuis l’âge de 40 ans
Hernie cervicale opérée
Examen clinique :
acuité visuelle
PL non orientée
PROTHÈSE
Lampe à fente
Chambre antérieure calme
Aphake
Iridectomie sectorielle à 12h
PROTHÈSE
Pression intra-oculaire
14 mmHg
Fond-d’œil
Atrophie chorio-rétinienne diffuse
Migrations pigmentées au sein de l’atrophie
Papille pâle
Vaisseaux grêles
ASPECT DE PSEUDO-RP
109
Annexe n°8 : PATIENT III-2
Année de naisssance :
1945
Age de début de la maladie :
3 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Décollement de rétine œil droit de découverte fortuite
Réfraction :
Non connue
Evolution :
3 ans : œil droit inopérable#énucléation
31 ans : œil gauche : découverte d’une hypertonie oculaire et d’une cataracte
32 ans : extraction intra-capsulaire du cristallin gauche, absence de récupération,
HTIO sévère mal contrôlée, perte de la vision
Extra-ophtalmologique :
RAS
Examen clinique :
acuité visuelle
PROTHÈSE
absence de perception lumineuse
Lampe à fente
PROTHÈSE
kératite en bandelette
Segment antérieur non analysable
Pression intra-oculaire
Non mesurable
Fond-d’œil
Non analysable
110
Annexe n°9 : PATIENTE III-3
Année de naisssance :
1948
Age de début de la maladie :
5 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Lésions au fond d’oeil
Réfraction :
myopie corrigée depuis l’enfance
Evolution :
Enfance : acuité visuelle limitée à 4/10 bilatérale
42 ans : dégradation majeure du champ visuel constatée après deux accidents de la
voie publique et découverte d’une cataracte
46 ans : découverte d’une HTIO mal contrôlée
chirurgie cataracte OG # PKE + ICA car subluxation du cristallin peropératoire # inflammation majeure post-opératoire
Trabéculectomie OG # échec
cerclage préventif OG sur lésions rétiniennes de type banquise
47 ans : reprise trabeculectomie OG # échec # énucléation à 55 ans
48 ans : PKE+ICP OD
54 ans : HTIO OD mal contrôlée malgré sclérectomie non perforante
Extra-ophtalmologique :
Ras
Examen clinique :
acuité visuelle
2/10
-5,25 (-1,25) 75°
PROTHÈSE
Lampe à fente
Chambre antérieure calme
Mauvaise dilatation
ICP clair et centré
Cicatrice d’extra-capsulaire
PROTHÈSE
Pression intra-oculaire
12 mmHg
Fond-d’œil
Atrophie chorio-rétinienne le long des arcades
Migrations pigmentées au sein de l’atrophie
Et en péri-vasculaire
ASPECT DE PSEUDO-RP
111
Annexe n°10 : PATIENT III-4
Année de naisssance :
1951
Age de début de la maladie :
10 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Décollement œil gauche de découverte fortuite
Réfraction :
myopie corrigée depuis l’enfance
Evolution :
Enfance : échec chirurgie œil gauche # perte de la vision
33 ans : cryothérapie sur lésions au fond d’œil droit
découverte d’une cataracte
34 ans : chirurgie cataracte OD #
45 ans : découverte d’une HTIO sévère mal contrôlée malgré trabeculectomie
Extra-ophtalmologique :
HTA
Examen clinique :
acuité visuelle
5/10
+10,75 (-1) 90°
PLLampe à fente
Chambre antérieure calme
Bulle de filtration présente, bien formée
Aphake
Iridectomie périphérique 12H
17 mmHg
kératite en bandelette
Pression intra-oculaire
non mesurable
Fond-d’œil
Situs inversus
Vaisseaux étirés en périphérie
Pâleur papillaire
Cicatrices de cryothérapie
Membrane épi-maculaire
non accessible
112
Annexe N°11 : PATIENT III-5
Année de naisssance :
1962
Age de début de la maladie :
7 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Lésions au fond d’œil, amblyopie profonde œil droit
Réfraction :
myopie corrigée depuis l’enfance
Evolution :
19 ans : cryothérapie œil droit
38 ans : chirurgie cataracte œil gauche
41 ans : chirurgie cataracte œil droit
cataracte secondaire précoce avec nécessité d’une capsulotomie au laser YAG 1 et 6
mois après la chirurgie
Extra-ophtalmologique :
HTA précoce, troubles du rythme depuis l'âge de 25 ans. Pace-maker
Examen clinique :
acuité visuelle
VBLM
5/10 P2
-2,25 (-0,75) 122°
Lampe à fente
Mauvaise dilatation
Chambre antérieure calme
ICP : fibrose périphérique
11 mmHg
Chambre antérieure calme
ICP centré, cicatrices de YAG sur capsule
Pression intra-oculaire
10 mmHg
Fond-d’œil
Situs inversus
Vaisseaux étirés en périphérie
Pâleur papillaire
Cicatrices de cryothérapie
Membrane épi-maculaire
MEM
113
Annexe n°12 : PATIENT III-6
Année de naisssance :
1962
Age de début de la maladie :
7 ans
Mode d’entrée dans la maladie :
Décollement de rétine œil droit de découverte fortuite
Réfraction :
?
Evolution :
8 ans : énucléation œil droit
19 ans : cryothérapie œil gauche
24 à 32 ans : plusieurs séances de laser
36 ans : cryothérapie et chirurgie cataracte œil gauche, compliquée d’hémorragie intravitréenne (bride vitréenne)
cataracte secondaire précoce avec nécessité d’une capsulotomie au laser YAG 6 mois
après la chirurgie
46 ans : membrane épi-maculaire
Extra-ophtalmologique :
RAS
Examen clinique :
acuité visuelle
PROTHESE
6/10 P2
-1,50 (-0,50) 55°
Lampe à fente
Chambre antérieure calme
ICP décentré, fibrose périphérique,
cicatrices de YAG sur capsule
Pression intra-oculaire
13 mmHg
Fond-d’œil
Reflet cellophane au pôle
postérieur
Givre et palissades en périphérie
Cicatrices de cryo et laser
Bride vitréenne en inférieur
114
115
1961
1995
1999
2005
2006
2007
JANSEN
GRAEMIGER (suivi
des patients de
WAGNER)
ZECH
MYIAMOTO
MUKHOPADHYAY
MEREDITH
NP: non précisé
VBLM: voit bouger la main
HTIO: hypertonie intra-oculaire
CV: champ visuel
1938/
1958/
1961
3
NP
11
20
28
30
23
nb
Année de
patients
publication
atteints
WAGNER/
BOEHRINGER/
RICCI
Auteurs
2
6
1
1
1
2
1
nb de
familles
18,5ans
(4-43)
NP
6ans
(3-19)
< 20 ans et
37 ans
OUI
NP
ERG: électrorétinogramme
HP: hyaloïde postérieure
MEM: membrane épi-maculaire
MF: myope fort
dégradée dans
l'enfance (12 ans) ou
4ème décennie
NP
74%(42%MF)
?
15ans
(235)
68% > ou= 0,5
14% entre 0,1 et 0,5,
18% <ou= 0,02,
36%monophtalmes
bonne avant 30 ans OUI (25% MF)
NP
33 ans
(5-82)
quasi 100%
100%
myopie
NP
NP
normale chez les
jeunes, 0,1 à 0,5
entre 20 et 40 ans
Acuité Visuelle
34ans
NP
NP
âge lors
de
l'examen
13% ont 10/10 à
25ans, 60% ont
85%(32% MF)
moins de 0,5 dont
45% moins de VBLM
NP
NP
Age au
diagnostic
Annexe n°13 : Cas de maladie de Wagner dans la littérature
26, 40 et
50 ans
NP
NP
33 ans
UVEITE, YAG
précoce
NP
ras
subluxation
cristallin,
rétinoschisis
OUI
NON
NON
OUI
(aphakes)
OUI
OUI
crête
blanchâtre
circulaire à
l'équateur
4ème
décade
38 ans
(mediane)
NON
HTIO
rétinoschisis
autres
4ème
décade
âge
chirurgie
cataracte
116
OUI(100%)
OUI :
30%(15-15)
OUI: 27%
(18-9)
OUI
OUI
(palissades)
NP
palissades et
trous
NP
ZECH
MYIAMOTO
MUKHOPADHYAY
MEREDITH
NP: non précisé
VBLM: voit bouger la main
HTIO: hypertonie intra-oculaire
CV: champ visuel
NP
OUI : 28%
(14-14)
palissades
54%,
déchirures
4%
OUI
OUI
OUI
OUI(engainements,
oblitérations, arrêt
précoce en temporal,
situs inversus)
NP
OUI(100%)
OUI
OUI(100% >
47 ans)
OUI(engainements,
oblitérations)
NP
OUI(54%,trajet
rectiligne)
ERG: électrorétinogramme
HP: hyaloïde postérieure
MEM: membrane épi-maculaire
MF: myope fort
OUI
OUI
OUI(36%)
OUI
GRAEMIGER
(suivi des
patients de
WAGNER)
OUI
OUI(situs inversus,
trajet déjeté en nasal
puis bifurcatioon
temporale)
OUI(strabisme
divergent)
givre, trous
OUI
atrophie choriorétinienne
OUI(engainements)
Vaisseaux anormaux
NP
JANSEN
NON
palissades et
trous
WAGNER/
BOEHRINGER/
RICCI
ectopie fovéolaire
lésions rétine
Auteurs
DR (rhegtract) %
Annexe n°13 (suite) : Cas de maladie de Wagner dans la littérature
OUI
NP
HP épaissie,
DPV
incomplet
100%
NP
80% < 32 ans,
100% > 47 ans
OUI
OUI
CV Anormal
OUI
NP
NP
NP
OUI
MEM
OUI
NP
OUI (100%)
NP
OUI:83% < 30ans,
100% > 46ans
OUI
OUI
ERG Anormal
Annexe
2006
2005
2006
2007
KLOECKENER-GRUISSEM et al.
MIYAMOTO et al.
MUKHOPADHYAY et al.
MEREDITH et al.
BJO
IOVS
IOVS
Molecular Vision
REVUE
Genomics
IOVS: Investigative Ophthalmology and Visual Science
BJO: British Journal of Ophthalmology
?: donnée non disponible
ANNÉE
1999
AUTEURS
PEERVEN et al.
intron 8
intron 7
intron 7
intron 8
LOCALISATION
exon 7
Annexe n°14 : Mutations retrouvées dans la maladie de Wagner
site donneur
d'épissage
site accepteur
d'épissage
c.9265 +1
site donneur
d'épissage
site accepteur
d'épissage
c.6570+1
c.4004-5
c.4004-5
c.4004-5
c.4004-2
c.2331
?
G
non
non
oui
oui
T C
T A
G A
A
oui
G
A
?
117
site cryptique
?
A
G
chgt nucléotide
A G
Annexe n°15 : Voie Wnt - beta caténine
D’après RAHMANI et al. 2006, in Can J Physiol Pharmacol.
VREF
VREF
Wnt
FZD-4
LRP5
ACTIVATION
Dishevelled
INHIBITION
#GSK-3#
LEVEE D’INHIBITION
#-caténine
= accumulation
translocation au noyau
noyau
#-caténine
TCF
LEF
Complexe
transcriptionnel
Gène
cible
Site de
liaison
TCF
WAGNER :
VERSICAN
118
D'après RAHMANI et al. 2006 in Can J Physiol Pharmacol
ANNEE: 2008
NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR: Amandine BARJOL
PRESIDENT DE THESE: Monsieur le Professeur Antoine BREZIN
DIRECTEUR DE THESE: Madame Sophie VALLEIX
TITRE DE LA THESE : Vitréorétinopathie de transmission autosomique dominante :
étude du phénotype dans une grande famille de patients présentant une mutation du
gène associé à la maladie de Wagner.
RESUME : Les vitréorétinopathies héréditaires ont des phénotypes proches bien qu’elles
soient génétiquement distinctes. Le diagnostic clinique du type de vitréorétinopathie reste de
nos jours encore complexe du fait d’une grande variabilité phénotypique au sein même des
familles, et seule l’analyse moléculaire permet de trancher. Cette grande variabilité
phénotypique est illustrée ici, à travers l’étude d’une grande famille française présentant une
dégénérescence vitréo-rétinienne de transmission autosomique dominante. L’âge de début de
la maladie se situe au cours de la première décennie avec un décollement de rétine inaugural
chez six patients (67%), ou des lésions isolées du fond d’œil chez trois autres. Dix yeux
(63%) ont été opérés de cataracte, en moyenne à 37 ans, avec comme complications une
réaction inflammatoire prolongée dans un cas, et une hémorragie intra-vitréenne dans un autre
cas. Une cataracte secondaire précoce s’est développée chez trois patients (40%). Une
patiente a présenté des épisodes récurrents d’uvéite. Les mesures au laser flare meter étaient
élevées chez tous les malades, indiquant une rupture chronique de la barrière hémato-aqueuse.
Une hypertonie oculaire a été retrouvée chez cinq patients (56%), et dans 40% des cas, elle
était primitive. Trois patients (33%) présentent un aspect de pseudo-rétinite pigmentaire et
quatre patients (44%) une membrane épi-maculaire. Aucun patient ne présente de myopie
forte. L’analyse moléculaire a permis d’identifier une mutation du gène codant la versicane,
une chondroïtine sulfate protéoglycane, nous permettant ainsi de confirmer de façon définitive
le diagnostic de maladie de Wagner, et de proposer un conseil génétique familial. Il s’agit de
la deuxième description française de maladie de Wagner, dont la particularité est marquée par
la précocité des décollements de rétine, l’hypertonie oculaire et l’uvéite. Cette atteinte
clinique atypique, rapportée ici pour la première fois dans la maladie de Wagner, permettra de
mieux comprendre la physiopathologie complexe de cette maladie potentiellement cécitante.
MOTS-CLES:
-RETINAL DEGENERATION, COMNGENITAL
-VITREOUS BODY, PATHOLOGY
-VERSICANES
-UVEITE
ADRESSE DE L’U.F.R. :
8, rue du Général SARRAIL
94010 CRETEIL
119
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