RÉSULTATS
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RETOMBÉES POUR L’ADAPTATION
Cela a mené à l’élaboration d’un Indice de Risque d’Altération
(IRA), permettant de déterminer dans quelle mesure le
réchauffement climatique pourrait entraîner une perte de
synchronisme entre le cycle biologique de développement des
ravageurs et celui de leurs ennemis naturels. Lorsque la valeur
de l'IRA s'approche de 1, les deux espèces d'insectes
présentent un bon synchronisme à la température considérée.
Le projet a permis de :
Sensibiliser les intervenants en phytoprotection aux impacts du réchauffement climatique sur les ravageurs des cultures et
leurs ennemis naturels;
Élaborer un outil, l'Indice de Risque d'Altération, qui permet d'identifier les associations ravageurs-ennemis naturels
susceptibles d'être affectées par une augmentation des températures à la suite d'une perte de synchronisme. Cet outil
contribuera à la gestion des risques en lutte biologique.
La revue de littérature et l’ensemble des résultats
expérimentaux suggèrent que l’impact du réchauffement
climatique sur les relations entre une culture, ses ravageurs et
leurs ennemis naturels est extrêmement complexe et varie
selon les systèmes à l’étude. L’état actuel des connaissances
freine grandement l’identification de patrons communs de
réponses des plantes et des insectes à la température, ce qui
limite d’autant les projections sur l’efficacité des programmes
de lutte biologique selon différents scénarios climatiques. Ce
projet a donc adopté une approche originale en modélisation,
qui a permis de déterminer avec précision les températures
limites, minimales et maximales qui favorisent le
développement des insectes (figure 1).
Figure 1. Courbes de réponses à la température pour des seuils inférieurs et
supérieurs à partir des jeux de données obtenus en laboratoire pour le
puceron de la pomme de terre (en bleu), son parasite (en rouge) et son
prédateur, la coccinelle maculée (en vert).
IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LE SYNCHRONISME
ENTRE LES RAVAGEURS ET LEURS ENNEMIS NATURELS:
CONSÉQUENCES SUR LA LUTTE BIOLOGIQUE EN MILIEU AGRICOLE
AU QUÉBEC
Figure 2. Illustration des indices de risque d’altération (IRA) exprimés en
fonction de la température pour les couples hôte-prédateur, soit le
puceron et la coccinelle maculée (en vert) et hôte-parasite, soit le
puceron de la pomme de terre et son parasite (en rouge).
Une valeur d'IRA supérieure à 1 indique un cycle de vie plus
long pour l'ennemi naturel que pour le ravageur, alors qu'une
valeur inférieure à 1 indique un cycle de vie plus court. Il est
possible d'analyser comment cet indice évolue en fonction de la
température. Par exemple, tel qu'illustré à la figure 2, l'IRA
calculé pour le couple puceron de la pomme de terre et son
parasitoïde reste proche de 1 quelle que soit la température.
Leur synchronisme ne devrait donc pas être affecté par une
augmentation des températures moyennes. Dans le cas du
couple puceron de la pomme de terre et coccinelle maculée, la
valeur de l'IRA diminue avec une augmentation de la
température (figure 2). Le cycle de vie de la coccinelle sera
donc plus court, relativement au ravageur. Cela suggère que, si
les températures moyennes augmentent, cette dernière pourra
émerger plus rapidement, produire relativement un plus grand
nombre de générations par année et donc, potentiellement,
effectuer un meilleur contrôle des populations de pucerons de
la pomme de terre.