Les séances de préparation
à la naissance
et à la parentalité
Comprendre pour agir
Pratiques des femmes enceintes
Selon la dernière enquête nationale périnatale de 2003, 67 %
des femmes primipares et 25 % des multipares suivent les
séances de préparation à la naissance et à la parentalité
(PNP)(1). Ces chiffres n’ont pas évolué depuis 1998(2). Parmi
celles qui n’y vont pas, le motif avancé par deux tiers des
multipares et un tiers des primipares est le souhait de ne
pas y participer. Les primipares l’expliquent aussi par le fait
que ces séances ne leur sont pas proposées (19,9 %), qu’elles
habitent trop loin (13,5 %), qu’elles ont une pathologie contre-
indiquant ces séances (13,4 %) ou que les horaires ne sont
pas adaptés à leur emploi du temps (7,6 %)(3).
Entretien prénatal précoce, projet
de naissance et PNP
L’entretien prénatal précoce (proposé dans le Plan périnata-
lité 2005-2007 et instauré par la loi sur la protection de l’en-
fance de mars 2007) doit être proposé systématiquement à
la femme enceinte par le professionnel qui confi rme la gros-
sesse, même si ce dernier n’assure pas par la suite le suivi
médical de la grossesse. Il est réalisé de préférence au cours
du 1er trimestre et le conjoint est encouragé à y participer.
Cet entretien permet d’évaluer les besoins en termes d’ac-
compagnement des futurs parents et de présenter la PNP :
objectifs, contenu, techniques de travail corporel, techniques
éducatives, fréquence, durée, déroulement des séances,
modalités d’évaluation, offre locale, etc.
Les séances de PNP sont facultatives : 7 séances prénatales
individuelles ou en groupe sont prévues et sont prises en
charge par l’Assurance maladie. En cas de besoin, 2 séances
postnatales peuvent également être proposées (prises en
charge à 100 %).
Historiquement, ces séances étaient centrées sur la gestion
de la douleur et la préparation à l’accouchement. Aujourd’hui,
elles ont pour objectif de « contribuer à l’amélioration de
l’état de santé global des femmes, des accouchées et des
nouveau-nés » et de « favoriser la participation active de la
femme et du couple dans leur projet de naissance »(4) : choix
de leur parcours de grossesse, des modalités d’accouche-
ment, des conditions de retour à la maison et de suivi post-
natal, etc.
De nombreuses approches sont proposées en France mais
aucune n’a été évaluée : psychoprophylaxie obstétricale
(respiration, bascule du bassin et techniques de poussée),
sophrologie, préparation aquatique, haptonomie, acupunc-
ture, yoga, gymnastiques douces, etc. L’effi cacité de la PNP
sur le bon déroulement de la naissance, le soutien à la fonc-
tion parentale, le vécu maternel et la santé de l’enfant reste
insuffi samment étudiée et la HAS recommande que des
travaux de recherche soient menés dans ce sens. (5)
Le vécu des femmes et des couples,
leurs besoins
Les attentes des femmes et des couples en matière de PNP
sont très variables. Il peut s’agir :
■d’obtenir des informations ou des réponses ;
■d’exprimer ses angoisses ;
■d’échanger avec d’autres femmes ;
■d’être à l’écoute de son corps qui change ;
■de pratiquer des exercices pour mieux connaître son corps ;
■d’accompagner les changements physiques liés à la gros-
sesse et d’être en forme ;
■d’acquérir des techniques de détente et de respiration pour
faciliter la naissance ;
■d’apprendre des positions de protection du dos pendant
la grossesse et après la naissance ;
■de développer la confi ance en soi ;
■d’impliquer le conjoint ;
■de développer une relation privilégiée avec la sage-femme ;
■etc.
Il y a parfois un décalage entre les attentes des femmes
(mieux se connaître, échanger, partager) et les préoccu-
pations – d’abord médicales – des professionnels, particu-
lièrement lorsque la PNP a lieu en institution. De ce hiatus
peuvent naître des frustrations importantes et des ruptures
de confi ance entre les femmes et le corps médical(6).
Pour le conjoint, la préparation psychoaffective à la nais-
sance est tout aussi nécessaire : les séances peuvent être
l’occasion de renforcer ses liens avec l’enfant à naître,
d’exprimer ses angoisses et ses interrogations, de prendre
confi ance en lui, de s’investir plus encore dans la grossesse.
FICHE ACTION No 12