1) ATHÈNES au Vème siècle avant Jésus-Christ a) La société athénienne C2 : critiquer (voir fiche technique p. 4) Tu recherches des informations sur la société athénienne au Vème siècle avant Jésus-Christ. Tu as déjà rassemblé quelques documents. Pour les documents 15, 17, 18, 19, 21, 24 : Dresse leur carte d’identité Distingue les traces du passé et les travaux postérieurs et justifie ton choix Distingue les documents pertinents et non pertinents et justifie ton choix Pour les traces du passé pertinentes, énonce : Les raisons de faire confiance au(x) document(s) Les raisons de se méfier du (des) document(s) N’oublie pas de t’appuyer notamment sur les fiches techniques (voir p. 4), sur les notes biographiques et sur ce que nous avons vu précédemment au sujet de cette compétence. Sois attentif et rigoureux. Réponds dans les tableaux qui t’ont été distribués. Documents Document 15 : la population athénienne Document 16 : Femme athénienne rangeant du Linge dans un coffre 1 Document 17 : La vie des femmes athéniennes Un citoyen parle de son épouse. Elle n’avait pas quinze ans quand elle est entrée dans ma maison, et durant toute la vie qu’elle avait menée jusque-là, on avait veillé strictement à ce qu’elle voie le moins possible, qu’elle entende le moins possible, et qu’elle pose le moins de questions possible. […] Quand les dieux ont composé le couple, ils ont veillé avant tout à ce qu’ils trouvent chacun les plus grands avantages. […] Il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui accomplisse les travaux du plein air : labourer, semer, planter, faire paître le bétail […]. Mais il faut aussi, des fois ces produits entreposés sous un toit, que quelqu’un accomplisse les tâches qu’ils doivent se faire sous un toit : c’est un toit que réclame la transformation des céréales en pain, de même que la fabrication des vêtements à partir de la laine. […] La divinité a tout d’abord créé la nature de la femme pour les activités et les soins du dedans, et celle de l’homme pour les activités et les soins du dehors. XÉNOPHON, L’Économique, IV ème siècle ACN. Document 18 : Comment devient-on un citoyen romain ? L’empereur Servius Galba César Auguste, Grand Pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, consul désigné pour la deuxième fois, a accordé leur congé et le droit de cité aux soldats qui firent le service ère dans la 1 légion Adjutrix, et dont les noms sont reproduits ci-dessous, à eux-mêmes, leurs enfants et leurs descendants. D’après un diplôme militaire, 68 après Jésus Christ Quand les magistrats d’Irni* auront quitté leur magistrature, qu’ils soient citoyens romains, ainsi que leurs parents, leurs femmes et leurs enfants nés d’un mariage légitime, et leurs petits-enfants. er D’après un loi impériale d’Irni, 1 siècle après Jésus-Christ * Ville d’Espagne Document 19 : Qu’est-ce qu’un citoyen à Athènes ? Le citoyen n’est pas citoyen par le seul fait d’habiter un certain territoire, puisque métèques et esclaves ont aussi le droit d’habiter ce territoire. Un citoyen se définit par la participation à la justice et aux fonctions offertes par l’État en général. ème D’après ARISTOTE, Politique, IV siècle avant Jésus-Christ. Document 20 : L’accès à la citoyenneté à Athènes La troisième année qui suivit, sous l’archontat d’Antidotos (451-450 acn), à cause du nombre croissant de citoyens et sur la proposition de Périclès, on décida de ne pas laisser jouir des droits politiques quiconque ne serait pas né de deux parents athéniens. ARISTOTE, Constitution d’Athènes, XXVI Document 21 : Les esclaves La nature a créé certains hommes pour qu’ils commandent et d’autres pour qu’ils obéissent. Dans une maison, on a besoin d’un certain nombre d’instruments. Parmi les instruments certains sont inanimés, les autres sont vivants. L’esclave est un instrument vivant, une propriété qui vit, soumise à l’autorité d’un maître. Il y a des hommes inférieurs : l’emploi de leurs forces corporelles est le meilleur parti à en tirer. ème D’après ARISTOTE, IV siècle avant Jésus-Christ 2 Document 22 : Les conditions de vie des esclaves à Athènes À Athènes, la licence des esclaves et des métèques est extrême et il n’y est pas permis de les frapper et l’esclave ne te cèdera pas le passage. La raison de cette coutume, je vais te la dire. S’il était admis que l’esclave, le métèque ou l’affranchi soient frappés par l’homme libre, souvent prenant un Athénien pour un esclave, tu le frapperais. Là en effet, le peuple n’est pas mieux habillé que les esclaves ou les métèques et il n’a pas meilleure apparence. ARISTOTE, Politique. Document 23 : Le rôle des métèques Les métèques, en se nourrissant eux-mêmes et en procurant aux cités de grands avantages, ne perçoivent aucune indemnité et nous paient au contraire le metoikon (un impôt). Or, cet intérêt serait à mon avis suffisant, si nous dispensions les métèques de servir dans les hoplites avec les citoyens. C’est pour eux un grand danger de quitter leur métier. D’autre part, la cité est mieux servie quand les citoyens sont les seuls à servir que lorsqu’ils côtoient, comme aujourd’hui dans l’armée, des Lydiens, des Phrygiens et autres barbares de toute variété : c’est ce que sont nombre de métèques. Outre l’avantage qu’il y aurait pour eux à être dispensé de l’activité militaire, ce serait un honneur pour la cité si les Athéniens comptaient plutôt pour les combats sur eux-mêmes que sur des étrangers. ème XÉNOPHON, Les Revenus, IV siècle ACN. Document 24 : Un citoyen romain et sa femme er Fresque de Pompéï, I siècle après Jésus-Christ, Musée archéologique de Naples Notes biographiques XÉ XÉNOPHON NOPHON : (env. 428-354 avant Jésus Christ). Écrivain grec, né à Athènes, mais grand admirateur de Sparte, où en exil, il passe une vingtaine d’années. Il est l’auteur d’une œuvre abondante, qui touche aussi bien à la vie quotidienne qu’à la philosophie et à l’histoire. Son œuvre se présente comme un témoignage vécu sur les événements et les mouvements intellectuels de son époque. Xénophon historien est souvent coupable d’omissions et de partialité, mais c’est un expert et un passionné d’art militaire et de sport. Xénophon était un homme pieux, d’un grand bon sens, qui écrivit de manière attrayante et lucide. 3 ARISTOTE : (384-322 avant Jésus Christ) Philosophe grec, disciple de Platon envers qui il prit ses distances par la suite. Précepteur du futur Alexandre le Grand, il revient ensuite à Athènes. Il y fonde le Lycée où il enseigne la philosophie. Ses ouvrages s’intéressent à des domaines très divers : la politique, la rhétorique (désigne au sens propre « l'art de bien parler » et est l'art ou la technique de persuader, généralement au moyen du langage.), la physique, la botanique, la zoologie, …Les œuvres que nous possédons aujourd’hui appartiennent pour la plupart à la dernière partie de sa vie et ne furent jamais publiées de son vivant. Elles sont écrites dans un style fluide, soigné et accessible à un large public. 4 Synthèse a) Les citoyens : une minorité Sur les 300 000 habitants que compte Athènes, 40 000 sont citoyens. Ils sont nés d’un père citoyen et leur mère est fille de citoyen. Ils ont fait leur service militaire (l’éphébie) et ont plus de 18 ans. Ils sont les seuls à pouvoir posséder des terres et sont donc agriculteurs, riches ou pauvres. Ils sont également les seuls à posséder des droits politiques. Ils ont en contrepartie des devoirs : ils doivent défendre la cité et participer à la vie politique. Mais cette participation décline à la fin du Vème siècle avant Jésus-Christ. 1 Le citoyen et son esclave — Détail d'un vase du Vème siècle ACN, Staatliche Museum, Berlin) Leurs femmes jouent un rôle dans la transmission de la citoyenneté ; elles sont cependant exclues de la vie politique. Elles vivent entre femmes dans le gynécée, s’occupent de la maison et de l’éducation des jeunes enfants. 2 Femme assise devant son coffre — Terre cuite, début du Vème siècle ACN b) Les nonnon-citoyens : la majorité De nombreux étrangers, les métèques, sont artisans ou commerçants. Ils paient un impôt spécial. Ils participent à la défense de la cité mais n’ont aucun droit politique et ne peuvent, en principe, pas devenir citoyen. Les esclaves constituent le tiers de la population. D’origine barbare, ils sont achetés comme des objets sur un marché. Ils servent chez les citoyens et leur permettent, en prenant en charge les activités domestiques ou agricoles, de passer des journées à l’Ecclésia1 ou à l’Héliée2. Ils peuvent être affranchis et sont alors considérés comme des métèques. 3 Des esclaves dans les mines — Fin du VIIème siècle ACN Les esclaves domestiques sont généralement bien traités. En revanche, ceux qui sont achetés par la cité travaillent dans les carrières de marbre du Pentélique ou dans les mines d’argent du Laurion et ont des conditions de vie très dures. 1 2 L’assemblée des citoyens Le tribunal d’Athènes 5 b) La naissance de la démocratie 2) Athènes : un modèle culturel pour toute la Grèce Documents Sur base de l’analyse des documents, des commentaires du professeur, des réponses aux questions, établis le plan de la synthèse. Document 25 : Les masques de théâtre Document 26 : Le théâtre de Dionysos à Athènes 6 Document 27 : La méthode historique de Thucydide Quant aux événements de la guerre, je n’ai pas jugé bon de les rapporter sur le témoignage du premier venu, ni d’après mon opinion ; je n’ai écrit que ce dont j’avais été témoin ou pour le reste ce que je savais par des informations aussi exactes que possible. Cette recherche n’allait pas sans peine, parce que ceux qui ont assisté aux événements ne les rapportaient pas de la même manière et parlaient selon les intérêts de leur parti. […] L’absence de merveilleux dans mes récits les rendra peut être moins agréables à entendre. ème THUCYDIDE, La guerre du Péloponnèse, V siècle avant Jésus-Christ. Document 28 : Le serment d’Hippocrate Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie, et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants : Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours … Je dirigerai le régime des malades à leur avantages, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice… Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté… Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! HIPPOCRATE, Œuvres complètes, t. IV, (trad. É. LITTRÉ, Paris, 1844) Document 29 : Pythagore ème Effigie du philosophe et mathématicien grec Pythagore (VI siècle ACN), d’après une monnaie de Samos (son île natale) datant de 230 PCN. Pythagore est assis, un sceptre dans la main gauche, la main droite tenant une tablette appuyée sur un globe qui repose sur une colonne. Ses principales découvertes sont la table de multiplication, le système décimal et le théorème du carré de l’hypoténuse (dit Théorème de Pythagore). Document 30 : Archimède Les grandeurs plus denses qu’un fluide, abandonnées dans ce fluide, sont portées vers le bas jusqu’à ce qu’elles soient au fond ; et elles seront allégées, dans le fluide, du poids d’un volume de liquide équivalent au volume de la grandeur solide. ARCHIMÈDE, Des corps flottants. (Mathématicien et ingénieur grec, vers 287-212 7 Document 31 : Erastothène Reconstitution de la carte du monde de l’astronome, mathématicien et géographe grec Erastothène (vers 284-192). Conservateur de la Bibliothèque jointe au musée d’Alexandrie, Erastothène est notamment l’auteur d’un calcul célèbre presque exact (39 690 km) de la circonférence de la Terre et d’une carte du monde tracée à partir de méridiens et de parallèles. On peut reconstituer cette carte grâce aux descriptions antiques, notamment celle du géographe grec Strabon (vers 58 ACN – 25 PCN) dans sa Géographie. Document 32 : Ptolémée L’univers selon l’astronome, mathématicien et géographe grec Ptolémée (vers 90-168), dessin de 1528. L’air, le feu, la lune, le soleil, les cinq planètes (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) et les étoiles fixes (le firmament) sont accrochés chacun à une sphère ayant la Terre pour centre. Pourtant, l’astronome grec Aristarque de Samos (vers 310-230) a été l’un des premiers à concevoir l’idée de la rotation de la Terre sur elle-même et autour du Soleil, ce qui le fit accusé d’impiété. questions tions suivantes. Afin de rédiger le plan de la synthèse, réponds aux ques 1) À ton avis à quoi servent les masques dans le théâtre grec ? --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8 2) À l’aide de la reconstitution ci-dessous, nomme les différentes parties du théâtre de Dionysos. Quelles sont celles qui ont disparu ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Reconstitution d’un théâtre grec 3) En quoi consiste la méthode de Thucydide ? (voir document 27) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9 4) Observe les documents 28-29-30-31-32 et complète le tableau suivant NOMS SPÉCIALITÉS QU’ONTQU’ONT-ILS APPORTÉ ? 10 Synthèse a) La naissance du théâtre C’est à Athènes que, pour la première fois, des acteurs ont raconté des historiens devant un public, lors de fêtes en l’honneur du dieu Dionysos. Tous les habitants de la cité se réunissent pour ces représentations de comédie3 ou de tragédie4 dans un lieu spécial : le théâtre. Les acteurs (des hommes seulement) portent des masques pour renforcer les expressions et porter la voix. Le choeur5 commente l’action par des récitations ou des chants. Des centaines de pièces ont été jouées à Athènes, mais il ne nous est parvenu qu’une partie des œuvres d’Eschyle6, de Sophocle7, d’Euripide8 et d’Aristophane9. 3 Pièce destinée à faire rire le spectateur Pièce qui met en scène les souffrances des héros mythologiques 5 Groupe d’acteurs qui chantent ou récitent un texte pour commenter l’action dans les pièces de théâtre. 6 Eschyle naît à Éleusis en Attique dans une famille noble. Il est dans sa jeunesse le témoin de la fin de la tyrannie des Pisistratides à Athènes. Il est l’un des « Marathonomaques » : il prend part, dans le cadre des guerres menées contre les Perses, à la bataille de Marathon (490) ainsi qu’à celle de Salamine en 480. Certaines de ses œuvres, comme Les Perses ou Les Sept contre Thèbes, doivent beaucoup à cette expérience de la guerre. Il est le seul des grands poètes grecs de l'âge classique qui a été témoin du développement de la démocratie athénienne. Les Suppliantes contient ainsi la première référence qui nous soit parvenue à un « pouvoir du peuple ». Après la représentation de l'Orestie, il se rend à Syracuse, sur l’invitation du tyran Hiéron, il y fait jouer ses Perses et écrit les Etnées en l'honneur de la nouvelle cité. Il est à l'origine des bouleversements de la tragédie qui était une sorte de mélopée, où un seul personnage narrait ou mimait quelque exploit héroïque. Eschyle met alors en scène deux acteurs et rend possible le drame proprement dit. Par la suite, il suivit Sophocle en mettant en scène trois acteurs. Il meurt à Géla, en Sicile. Les magistrats accordèrent de jouer ses pièces après sa mort, honneur exceptionnel. 7 Sophocle naît en 495 ou 496 av. J.-C. à Colone (près d'Athènes). Il est le fils d'un riche Athénien, Sophilos, propriétaire d'esclaves forgerons et charpentiers. Il reçoit une bonne éducation et notamment suit les leçons de Lampros, ce qui lui permet à 16 ans de conduire le chœur après la victoire de Salamine. Sa carrière d'auteur tragique est couronnée de succès puisqu'à 27 ans, il remporte le premier prix face à Eschyle et en tout il remporte 24 victoires, arrivant second toutes les autres fois. Il fait également une carrière politique puisqu'en 443 il est hellénotame de la ligue de Délos (administrateur du tribut versé par les alliés d'Athènes) et stratège en 440 auprès de Périclès (il participa à la campagne de Samos). En 413, après le coup d'état consécutif à l'échec sicilien, il est l'un des commissaires du conseil qui conduisit au régime oligarchique de 411. Il doit essentiellement ces charges à ses succès dans la tragédie et à son amitié avec Périclès. 8 Selon la tradition, il naît à Salamine le jour même de la bataille du même nom d'une famille athénienne réfugiée sur l'île pour échapper aux Perses. Son nom viendrait de l'Euripe, canal où se joue la bataille qui voit la Grèce délivrée de ses ennemis. Sa culture montre une éducation coûteuse, auprès de sophistes. Il se serait constitué une riche bibliothèque, une des premières dont il soit fait mention. Euripide participe également à des jeux gymniques, et est couronné aux jeux théséens. Contemporain de Socrate, il est aussi son ami. Il se lance publiquement dans la tragédie à partir de 455. Les femmes dans ses tragédies décrivent la passion physique et morale, à l'exception d'Oreste dans Andromaque. Médée, Sthénébée, Pasiphaé, Phèdre ont fait scandale dans le public athénien qui estimait que le théâtre devait représenter la solennité religieuse et non les drames humains. Racine a été inspiré par ses tragédies. Sa première pièce, les Pléiades, remporte un troisième prix. Il devient rapidement assez populaire. Plutarque, dans sa Vie de Nicias, raconte qu'en 413, après le désastre naval de Syracuse, les prisonniers athéniens pouvant réciter des tirades d'Euripide sont relâchés. Vers 405, Euripide se retire à Magnésie, puis en Macédoine, à la cour d'Archélaos, où il meurt. Ce n'est qu'après sa mort que la Grèce le reconnaît et ses œuvres deviennent populaires. Les Athéniens lui dressèrent en 330 une statue de bronze dans le théâtre de Dionysos. 9 Aristophane est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C., mort vers 385 av. J.-C. Il débuta jeune au théâtre, se fit connaître par deux pièces aujourd'hui perdues : les Daetaliens (427) et les Babyloniens (426). Il écrivit de nombreuses comédies, dont la plupart ne nous sont connues que par des fragments. Onze nous sont 4 11 b) La naissance de l’Histoire et de la philosophie Hérodote10 a fondé le récit historique pour laisser un témoignage sur la puissance des Perses et les guerres médiques. Mais c’est l’Athénien Thucydide11 qui crée le premier une méthode historique. Pour Socrate et son élève Platon, les mythes ne suffisent plus pour comprendre l’homme et le monde. Ils proposent aux jeunes Grecs, venus de toutes les cités, de progresser dans leur réflexion par le dialogue et la discussion : c’est la naissance de la philosophie. c) La science Les Grecs et les Athéniens sont aussi à l’origine de nombreuses connaissances scientifiques toujours utilisées aujourd’hui. Voir tableau p. 24 parvenues : les Acharniens (425) et la Paix (421), où l'auteur intervient franchement dans la politique et combattait le parti de la guerre ; les Cavaliers (424), où il attaquait ouvertement Cléon, le tout puissant démagogue ; les Nuées (423) où il raillait Socrate ; les Guêpes (422), où il tournait en ridicule l'organisation des tribunaux athéniens et les manies des juges ; les Oiseaux (414), où il s'en prenait aux utopies politiques et sociales, comme plus tard dans Lysistrata (411) et dans l'Assemblée des femmes (392) ; les Thesmophories (411), et les Grenouilles (405), satires littéraires dirigés contre Euripide. Cependant, la hardiesse des poètes comiques, le retour au pouvoir du parti aristocratique, et les malheurs d'Athènes, avaient amené une réaction contre la liberté du théâtre. Cette réaction s'était dessinée déjà vers (412) et sous les Trente : elle aboutit vers (388), semble-t-il, à une loi qui interdisait formellement les attaques contre les personnes. C'était l'arrêt de mort de la comédie ancienne. Aristophane tenta des voies nouvelles : par le Cocalos (aujourd'hui perdu) et la seconde édition du Ploutos (388), il inaugura la satire des mœurs, d'où devait sortir la comédie nouvelle des Athéniens. Sauf le Ploutos et les pièces contre Euripide, les comédies d'Aristophane sont des satires sociales ou des pamphlets politiques. Attaché au parti aristocratique, le poète se servit largement des libertés que lui laissait l'état populaire pour attaquer les institutions et les chefs de file de la démocratie. Entre ses mains, la comédie devint une puissance qu'on a comparée justement à la presse politique moderne. Considérée au point de vue de l'art, l'œuvre d'Aristophane est l'une des merveilles du génie grec. Il y a une verve incroyable et une étonnante fantaisie dans ses dialogues satiriques, mêlés de chœurs lyriques, où les connaisseurs ont toujours admiré la parfaite concordance du fond et de la forme, de l'idée, de l'expression et du rythme. Les pièces d'Aristophane sont très précieuses pour la connaissance de l'histoire du temps, des institutions et des mœurs athéniennes à la fin du Ve siècle av. J.-C. 10 Hérodote (env. 484-425 acn) Historien grec. Issu d’une famille aristocratique originaire d’Asie Mineure (Turquie), il séjourne notamment à Athènes à l’époque de Périclès qu’il admirait. Ses Histoires sont consacrées aux guerres médiques mais commencent par une logue introduction sur la Perse et l’Égypte. L’auteur consigne dans son livre tout ce qu’il a pu voir et entendre au cours de ses nombreux voyages. Il est surnommé « le Père de l’Histoire ». 11 Thucydide (env. 460-400 acn) historien grec issu d’une famille noble d’Athènes, politiquement conservatrice. Il participe comme stratège au début de la guerre du Péloponnèse. La campagne militaire qu’il dirigeait ayant échoué, il est condamné à l’exil et ne rentre à Athènes qu’à la fin du conflit. Il écrit L’Histoire de la guerre du Péloponnèse dès son début en 431 ACN, et poursuit son œuvre durant son exil. Quoique favorable à Athènes, Thucydide s’efforce d’être objectif. 12 d) L’art grec : un modèle de perfection L’architecture (voir diaporama) La production artistique de la Grèce antique est abondante et d’une qualité remarquable, particulièrement dans la période classique des Vème et IVème siècles ACN. L’artiste grec est surtout un homme de métier, un artisan doué d’une grande habilité technique, résultat d’un long apprentissage et dont le prestige n’égale jamais celui du poète, du philosophe ou du musicien. L’artiste grec qu’il soit architecte, sculpteur, céramiste, recherche avant tout un idéal de perfection, de beauté parfaite où se conjuguent, comme dans la statuaire par exemple, la vigueur physique et la maîtrise de soi. Le goût des proportions harmonieuses et équilibrées, le sens de l’humain, la simplicité des formes et la pureté des lignes qui caractérisent aussi bien un vase, qu’une statue ou un temple. L’architecture est représentée principalement par les temples et les théâtres. Un temple grec, demeure du dieu, est généralement édifié sur une terrasse de plan rectangulaire et entouré de colonnes formant un péristyle. Le vestibule, pronaos, et la grande salle, naos ou cella, destinée à contenir la statue du dieu ne sont pas accessibles aux fidèles. Le toit à double pente détermine sur les petits côtés des frontons triangulaires ornés de sculptures. Les temples sont construits selon des règles strictes. Ils se classent en trois ordres distincts : dorique, ionique et corinthien. La sculpture (C4) commentaires Sur base du diaporama, des commenta ires et du texte suivant, réalise une lligne igne du temps ayant pour thème la sculpture grecque en suivant les consignes suivantes C4 : communiquer (voir fiche technique p. 11) Tu fais partie d’une équipe d’historiens de l’art qui organisent une exposition sur la sculpture grecque. Tu as été choisi(e) pour réaliser la maquette d’un grand panneau qui sera présenté dans la salle d’exposition afin d’aider le visiteur à bien comprendre et à bien visualiser l’évolution de la sculpture dans la Grèce antique. Ces périodes seront chacune illustrée par trois œuvres d’art choisies parmi celles qui figurent dans ton cours. La ligne du temps comportera un titre et devra être placée en haut d’une feuille A3. Les grandes périodes de l’histoire de la Grèce seront bien visibles. Les photos sélectionnées seront collées sous la ligne du temps, correctement identifiées et reliées à la ligne du temps. En bas de la ligne du temps, tu indiqueras, pour chaque période, les caractéristiques de la sculpture grecque. REMARQUES : • Avant de commencer : regarder le diaporama, lire l’article ‘Ce qu’ils aiment dans la sculpture » • Une ligne du temps doit comporter une échelle, être orientée, • Les siècles et dates doivent être bien visibles sur la ligne du temps • Les périodes doivent être indiquées par des bandeaux • Utilise des couleurs, des caractères différents pour mettre certaines choses en évidence, etc. L’orthographe et le soin comptent ! 13 Document 33 : Ce qu’ils aiment dans la sculpture 14 15 16 17 Document 34 : Les différentes sculptures grecques Cap Artémision, Jockey, seconde moitié du 2ème siècle. Bronze, h. 0,84 m. Athènes (Acropole), Koré 670, Vers 520. Marbre, h. 1,15 m. Attique, Kouros, vers 600. Marbre, h. 1,84 m. 18 Attique, MYRON, Discobole « lancelotti » (réplique romaine ; l’original daterait d’environ 450). Marbre, h : 1, 24 m. Samothrace, Torse dit de la Kouros, vers 520. Marbre. « Victoire de Samothrace », Vers 190. Marbre, h: 3,28 m. 19 Olympie, PRAXITÈLE, Hermès portant l’enfant Dionysos, vers 340-330. Marbre, h. : 2, 15 m. Athènes (Acropole), ANTÉNOR, koré 681, vers 520. Marbre, h. : 2,55 m. Péloponnèse, ANTICYTHÈRE, L’Éphèbe, vers le milieu du IVème siècle. Bronze, h. : 1, 94 m. 20 Milo, Effigie d’Aphrodite dite “Vénus de Milo”, fin du IIème siècle. Marbre, h. : 2, 02 m. Samos, Héra, vers 560. Marbre, h. : 1, 95 m. Rhodes, (Rome : thermes de Titus), Groupe de Laocoon et de ses enfants enlacés par les serpents, seconde moitié du 2ème siècle. Marbre, h. : 2, 42 m. 21 Athènes (Acropole), Relief d’Athéna devant la stèle, vers 460. Marbre, h. : 0, 62 m. Delphes, Aurige, vers 477. Bronze, h. : 1, 80m 22 23