L`arthrose

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Recherche
& santé
n° 115
Soutenir la Fondation pour la Recherche Médicale
13 Dossier
L’arthrose
Des articulations
en souffrance
6 LE point sur
L’immunothérapie :
traiter en stimulant
le système immunitaire
25 La Fondation et vous
3e trimestre 2008 – 2,50  – www.frm.org
La Fondation mobilise
autour de ses « Journées »
xsommairex
juillet•2008
4 La recherche en direct
page
6
page
12
4 L’allaitementmaternel protégerait de l’asthme
5Cancerde la prostate : bientôt un test de dépistage dans les urines
6 LE POINT SUR
L’immunothérapie :
Traiter en stimulant le système immunitaire
L’immunothérapiea déjà révolutionné la prise en charge de certaines maladies de l’immunité. Et cette approche promet de nombreuses autres applications notamment dans le domaine du cancer.
8 Chikungunya: mieux comprendre la maladie grâce à la souris
10 entretiens croisés
n fait-on assez contre la douleur ?
E
12 Parcours de chercheur
P
ierre Golstein : Grand Prix 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale
13 Dossier ARTHROSE
page
13
15
16
19
Desarticulations en souffrance
Recherche : la piste des nouveaux traitements
EN IMAGES
Arthrose, arthrite : quand les articulations souffrent
oint de vue du Pr Marie-Christine de Vernejoul
P
Lombalgies : halte aux examens de diagnostic inutiles !
21 Vie pratique
Genou: gare aux chocs. Hanche : des prothèses salvatrices. Main :
des doigts déformés. Vertèbres : surtout le cou et les lombaires
23 questions de santé
Lymphœdème : un « gros bras » très handicapant
24 Zona : quand la varicelle refait surface
Cancer de la thyroïde : un cancer rare et bien soigné
25 La fondation et vous
page
25
25 L
a Fondation mobilise autour de ses « Journées de la Fondation
pour la Recherche Médicale »
26 La caisse des professions libérales de province : un mécène fidèle
27 Solid’RVie : une assurance vie généreuse et solidaire
28 Enrégions : 46 000 euros pour quatre équipes de chercheurs de l’orléanais
29 Portrait : Béatrice Schönberg, elle fait bouger la France
30 questions de donateurs
Legs: vos biens, bien protégés
Prélèvement automatique : le bénéfice de la durée
31 on se dit tout
l
RECHERCHE & SANTé page
2 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
xÉditorialx
Un seul mot d’ordre :
n’oublier aucun malade
41, rue Greneta, 75002 Paris.
Responsable d’édition :
Valérie Devillaine.
Direction artistique :
Marie-Laure Noel.
Maquette :
Franck Widling.
Secrétariat de rédaction :
Élisabeth Castaing,
Sophie Loubeyre.
Iconographie :
Marion Ricard, Marie-Laure Fior.
Chef de fabrication :
Sylvie Esquer.
Impression : Maury.
Périodicité : trimestrielle.
Copyright : la reproduction
des textes, même partielle, est
soumise à notre autorisation sur
demande écrite préalable.
Date et dépôt légal à parution :
Juillet 2008 • ISSN 0241-0338
Dépôt légal no 8117
N
ous sommes tous régulièrement sollicités pour aider
telle ou telle association, soutenir tel ou tel domaine
de recherche, lutter contre telle ou telle maladie.
Mais quelle cause privilégier ? Quelle maladie mérite le
plus notre aide ? Choisir est toujours un dilemme, choisir
est toujours injuste. Qui n’a pas, dans son entourage, un
ami touché par le cancer, un collègue qui a été victime
d’une crise cardiaque, un enfant atteint d’une maladie
génétique ? Il nous est impossible de hiérarchiser les souffrances de nos proches.
C’est pourquoi nombre d’entre vous soutenez notre fondation. Car la Fondation
pour la Recherche Médicale est la seule à lutter contre toutes les maladies,
pour tous les malades. Elle œuvre pour le progrès médical dans toutes les
disciplines. Rappelons qu’il en est ainsi depuis toujours. C’était la volonté de
nos fondateurs : Claudine Escoffier-Lambiotte et les Prs Jean Bernard et Jean
Hamburger. Et nous avons à cœur de la respecter, pour eux, mais aussi parce
que nous croyons à la pertinence de cette démarche, pour ne laisser aucun
malade de côté et pour permettre aux recherches « transversales » de lutter
contre toutes les pathologies.
« Pour n’oublier aucun malade » : ce message, nous vous invitons à le partager
avec nous et à le diffuser largement autour de vous à l’occasion des Journées
de la Fondation pour la Recherche Médicale. Du 17 au 30 novembre prochain,
se déroulera ainsi la toute première opération de mobilisation en faveur de
l’ensemble des domaines de la recherche médicale. Un large appel à la générosité du public, qui, nous l’espérons, sera un grand succès ! (Lire p. 25).
Pour tout renseignement ou pour recevoir Recherche & Santé,
adressez-vous à :
Fondation pour la Recherche Médicale
54, rue de Varenne
75335 Paris Cedex 07
Service donateurs :
01 44 39 75 76
Contribution de soutien
pour 4 numéros : 10 
Chèque à l’ordre de la Fondation pour la
Recherche Médicale
Site Internet : ww.frm.org
Pierre Joly, président du Conseil de surveillance
de la Fondation pour la Recherche Médicale.
GRAND JEU-CONCOURS FRM
Testez vos connaissances et tentez de gagner
1 coffret cadeau
incluant un an d’abonnement
à Sciences et Avenir
Du 7 juillet au 7 août 2008
Rendez-vous sur www.frm.org
*détails du coffret sur le site www.frm.org (incluant 1 clé USB, 3 tomes du guide « Santé : 100 idées reçues, l'avis des chercheurs »...)
Participation et règlement du jeu-concours sur www.frm.org
l
RECHERCHE & SANTé page
3 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
A. Moulard/FRM
Directeur de la publication :
Denis Le Squer
Comité de rédaction :
Julie Campanaud, Frédérique Camize,
Joëlle Finidori, Michèle Falque,
Pr Claude Dreux, Isabelle Fleury,
Sandrine Coquerel,
Claude Pouvreau, Valérie Riedinger.
Ont participé au dossier :
Marie-Christine de Vernejoul
(marraine), Johann Baudreuil,
Maïté Corvol, Xavier Chevalier,
Pascal Hilliquin, Christian Jorgensen,
Didier Mainard, Pascal Richette.
Ont participé à la rédaction :
Patricia Chairopoulos,
Nathalie Da Cruz, Valérie Devillaine,
Émilie Gillet, Victoire N’Sondé.
Couverture : BSIP/C. Bjornberg
Conception et réalisation :
La recherche en direct
Vos
dons
en action
Asthme
L’allaitement jouerait un rôle protecteur
Getty Images
Exposées à des allergènes de l’air, les mères qui allaitent transmettraient à leur nouveau-né
une protection contre l’asthme. Une stratégie nouvelle pour prévenir cette affection ?
Des chercheurs français viennent de
démontrer que l’allaitement maternel
contribuait à faire diminuer le risque
d’asthme chez le nouveau-né.
Même si, depuis quelques années,
il est largement suggéré par les études épidémiologiques, le lien entre
allaitement maternel et réponse allergique (dont l’asthme fait partie)
n’avait encore jamais été prouvé.
Mais les récents travaux de l’équipe
Inserm de Valérie Julia, à l’université
de Nice, apportent une pierre à l’édifice en faveur d’un rôle favorable de
l’allaitement. Pour arriver à ce résultat,
les chercheurs ont fait respirer à des
souris allaitantes un allergène, élément
déclencheur de la réaction allergique.
Ils ont remarqué que celui-ci se retrouvait dans le lait maternel dans les 3 à
4 heures qui suivent, et que les souriceaux allaités développaient une sorte
de tolérance vis-à-vis de cette substance. De telle façon qu’une fois
les souris adultes, l’allergène ne déclenche plus de réaction allergique comme
l’asthme.
L’asthme est une affection respiratoire
qui touche plus de 3 millions de personnes en France, particulièrement les
enfants : près de 1 enfant sur 10 en est
atteint ! Souvent d’origine allergique,
l’asthme est en augmentation constante
dans les pays industrialisés. Sont en
cause : la pollution, la modification
de notre alimentation… Ces résultats
représentent donc un nouveau type
de prévention intéressant pour faire
reculer cette affection. ■
Source : Nature Medicine, janvier 2008.
L e d o n uti l e
387 500 
Cette découverte a été rendue
possible grâce au soutien
de la Fondation pour la Recherche
Médicale à Valérie Julia, dans
le cadre du programme « Défis
de la recherche en allergologie ».
La lumière sur
les anomalies bronchiques
Curieusement, on en sait plus
aujourd’hui sur les dysfonctionnements du muscle lisse bronchique que
sur son rôle normal. Car l’équipe
Inserm de Patrick Berger, au CHU de
Bordeaux, vient de découvrir pourquoi les cellules de ce tissu se multiplient à l’excès, multiplication
responsable de l’expiration difficile
et sifflante des asthmatiques. Les coupables désignées : les mitochondries
ces « minicentrales énergétiques » à
l’intérieur des cellules. Les chercheurs
ont mis en évidence une hyperactivité
de ces mitochondries, qui conduit à
l’augmentation de l’épaisseur du muscle lisse bronchique. Le commanditaire du crime : une anomalie d’un
canal transportant le calcium dans la
cellule qui altère le bon fonctionnement des mitochondries et entraîne
une multiplication cellulaire excessive.
Après ces résultats in vitro, les premiers essais cliniques sur le sujet
seront lancés dès septembre. ■
Source : The Journal of Experimental
Medicine, décembre 2007.
L e d o n uti l e
176 250 
José-Manuel Tunon-de-Lara, chercheur
de l’équipe de Patrick Berger, a reçu
le soutien de la Fondation à hauteur
de 176 250 euros.
RECHERCHE & SANTé
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e
trimestre 2008
Du lithium
contre la SLA
Des chercheurs italiens ont mis
en évidence qu’un traitement au
lithium retardait la destruction
des neurones observée
chez les patients atteints de
la maladie de Charcot, ou
sclérose latérale amyotrophique
(SLA). L’expérience, menée
sur 44 patients, doit être
confirmée à plus grande
échelle. Mais elle fait naître
d’ores et déjà l’espoir d’une
solution thérapeutique pour
ces malades dont l’espérance
de vie après le diagnostic
ne dépasse pas cinq ans.
Source : PNAS, février 2008.
La recherche en direct
Cancer de la prostate
Bientôt un test de dépistage
dans les urines
Un nouveau gène
impliqué dans les
fièvres récurrentes
héréditaires
L
Les fièvres récurrentes
héréditaires sont des maladies
rares caractérisées par
des épisodes associant
de la fièvre, des douleurs
abdominales et articulaires
et des manifestations
cutanées. Isabelle Jeru,
chercheuse à l’Inserm,
vient d’identifier chez
certains de ces patients des
mutations du gène NALP12.
Normalement, la protéine issue
de ce gène régule la réponse
inflammatoire et immunitaire.
L’étude montre que les
mutations identifiées altèrent
l’activité de cette protéine.
Ces nouvelles données
devraient permettre une
amélioration du diagnostic
ainsi qu’une meilleure prise
en charge du patient.
Getty Images
es progrès concernant
la génétique des cancers
commencent à porter leurs
fruits en matière de prise en charge
des malades. Mais ils pourraient
permettre également d’améliorer
le diagnostic de certains cancers.
C’est le cas du cancer de la prostate,
pour lequel un premier test urinaire
de dépistage vient d’être expérimenté
avec succès par des chercheurs
américains. On connaissait
déjà l’existence dans les urines,
de biomarqueurs du cancer,
ces molécules nées des anomalies
génétiques apparaissant dans
les cellules tumorales et signant
la présence du cancer. Restait
à trouver la bonne combinaison
de ces biomarqueurs afin d’obtenir
un test de dépistage fiable.
C’est ce que le Dr Arul Chinnaiyan
est parvenu à réaliser avec son équipe
de l’université du Michigan. Il a ainsi
identifié quatre biomarqueurs
différents formant une combinaison
gagnante pour un dépistage efficace.
Ce test, basé sur un simple échantillon
d’urine, pourrait ainsi permettre un
diagnostic à la fois plus fiable et moins
contraignant que le dosage du PSA
(une hormone sécrétée normalement
par la prostate, mais en quantité
Vos
dons
en action
Une simple analyse d’urine pourrait remplacer prise de sang
et biopsie, aujourd’hui nécessaires au diagnostic du cancer
de la prostate.
Source : PNAS, février 2008.
Un test urinaire pourrait bientôt permettre
de détecter de manière très fiable
la présence d’un cancer de la prostate.
L e d o n uti l e
supérieure en cas de maladie), qui
nécessite une prise de sang et une
biopsie (prélèvement d’un échantillon
de l’organe). ■
16 629 
Isabelle Jeru, auteur de cette étude,
a reçu une aide de 16 629 euros
de la Fondation pour la Recherche
Médicale.
Source : Cancer Research, février 2008.
Lire aussi Recherche & Santé n° 109, dossier
sur le cancer de la prostate.
Et un vaccin en cours d’expérimentation
A
ux hommes présentant un taux
d’hormone PSA élevé (premier
indice de cancer de la prostate),
mais ne présentant aucun autre signe
de la maladie, les médecins ne peuvent
aujourd’hui proposer qu’une surveillance
passive de l’évolution de la maladie ou
un traitement agressif qui peut s’avérer
inutile. Le vaccin, expérimenté sur un
modèle de cancer de la prostate chez
la souris par des chercheurs californiens, pourrait apporter à ces hommes
une meilleure réponse. Alors que pour
tous les animaux du groupe témoin
sans traitement les chercheurs ont
observé le développement de la mala-
RECHERCHE & SANTé
l page 5 l N° 115 • 3
e
die, pour 18 animaux sur 20, l’injection
du vaccin a empêché le développement
des tumeurs. De nombreux essais cliniques restent à mener avant d’aboutir à
un vaccin humain, mais cette première
étape constitue à elle seule une avancée majeure. ■
Source : Cancer Research, février 2008.
trimestre 2008
La recherche en direct
LE
point
SUR
l’immunothérapie
Traiter en stimulant
Jérôme Galon, directeur
de l’équipe Avenir
« Immunologie et cancérologie
intégrative », Inserm U872,
Centre de recherche
des Cordeliers, Paris.
Prix Rose-Lamarca 2008
de la Fondation pour
la Recherche Médicale.
L’immunothérapie a déjà révolutionné la prise en
charge de certaines maladies de l’immunité.
Et cette approche promet de nombreuses autres
applications, notamment dans le domaine du cancer.
O
n l’appelle le système immunitaire. Son rôle ? Défendre notre
organisme contre les agressions.
Aujourd’hui, la recherche développe des stratégies thérapeutiques innovantes pour le stimuler. C’est l’immunothérapie. Consciente de l’extraordinaire
potentiel de cette discipline, la Fondation
pour la Recherche Médicale a décidé de
lancer, en 2008, un grand programme
« Nouvelles approches en immunothérapie », doté d’une enveloppe de trois millions d’euros, afin de soutenir des projets
de recherche dans ce domaine.
DES ANTICORPS MÉDICAMENTS
L’immunothérapie est un domaine de la
recherche médicale qui a déjà fait ses
preuves. Son premier grand succès thérapeutique est venu, en 1980, de la mise
au point de l’OKT3, un anticorps monoclonal utilisé chez l’homme contre le rejet
de greffe. Les anticorps sont des molécules produites par notre organisme qui
reconnaissent les éléments étrangers et
les détruisent. Grâce à la biotechnologie,
il est aujourd’hui possible de fabriquer en
masse un anticorps ­spécifique capable de
reconnaître une cible unique et agissant
avec une très grande précision sur cette
cible. « Cette possibilité a révolutionné
le traitement de maladies du système
immunitaire telles que la polyarthrite
rhumatoïde ou la maladie de Crohn »,
souligne le Pr ­Martine Aiach, pharmacien-biologiste et présidente du Conseil
scientifique de la Fondation pour la
Recherche Médicale. Et leur utilisation
ne s’arrête pas là. Comme le précise la
spécialiste, « la capacité de ces anticorps est également mise à profit
aujourd’hui dans le traitement des
cancers tels que certains lymphomes
ou leucémies, le cancer du sein ou du
côlon. »
LES PROMESSES DE LA
RECHERCHE FONDAMENTALE
Et une autre piste est aujourd’hui explorée. Il s’agit d’une approche dite d’immunothérapie active, qui cherche à « apprendre » au patient à se défendre lui-même
contre sa maladie. Des dizaines d’études
sont ainsi en cours afin de trouver le
moyen de doper un type particulier de
cellules, les cellules dendritiques, dont le
RECHERCHE & SANTé
l page 6 l N° 115 • 3
e
Photos : Cécilia Garonni Parisi
le système immunitaire
rôle est d’activer les autres cellules du
système immunitaire contre une cible
précise (cellule tumorale, pathogène…).
Cette stratégie, dont les premiers résultats
sont très encourageants, représente un
défi majeur de la recherche en cancérologie, car elle pourrait être appliquée à tous
les cancers. Toutefois, « la modification
du fonctionnement du système immunitaire, même si elle peut conduire à
des résultats très bénéfiques, peut avoir
aussi, parfois, des effets adverses sévères », explique Martine Aiach. C’est pourquoi, seule une connaissance fine des
mécanismes en jeu, s’appuyant sur les
travaux de recherche fondamentale, permettra de lever ces obstacles. ■
L e d o n uti l e
3 000 000 
La Fondation pour la Recherche
Médicale lance en 2008 le
programme « Nouvelles approches
en immunothérapie » pour donner
un coup d’accélérateur à ce domaine
très prometteur.
trimestre 2008
La recherche en direct
En stimulant le
système immunitaire,
les chercheurs
mettent au point une
nouvelle stratégie
de lutte contre de
nombreuses maladies.
Interview
Directeur de l’Équipe Avenir « Immunologie et Cancérologie Intégrative »,
Inserm U872, Centre de recherche des Cordeliers, Paris. Prix Rose-Lamarca 2008
de la Fondation pour la Recherche Médicale.
Jérôme Galon
Quel est l’objet de vos travaux ?
Nous menons des recherches en
immunocancérologie, essentiellement sur
les tumeurs de cancer colorectal. Il faut
savoir que ce cancer est l’un des plus
répandus en France. On recense 30 000 à
37 000 nouveaux cas par an, et 16 000
décès chaque année. Avec mon équipe,
nous travaillons à un niveau très
fondamental et essayons de comprendre
comment évolue la réponse immunitaire de
la personne malade contre la tumeur qui se
développe.
Sur ce sujet, vous avez déjà publié
des résultats dans des revues
scientifiques de tout premier ordre.
Qu’avez-vous découvert ?
Dans un premier temps, nous avons
montré l’importance de la réponse
immunitaire aux stades précoces
dans la prévention du développement
des métastases. Nous avons ainsi mis en
évidence le rôle joué par certaines cellules
du système immunitaire appelées
lymphocytes T effecteurs-mémoires.
Ces cellules sont capables de reconnaître
et de tuer les cellules tumorales. Mais
elles sont également capables de garder
en mémoire le souvenir de cette rencontre
et de se réactiver de façon très efficace
en cas de récidive du cancer. Dans un
deuxième temps, nous avons prouvé que
l’évaluation de la qualité de la réponse
immunitaire au site de la tumeur est bien
plus déterminante pour prédire la survie
des patients que les caractéristiques de
la tumeur elle-même (capacité à envahir
l’organe...) prises en compte jusque-là.
Aujourd’hui, nous essayons de comprendre
pourquoi la réponse immunitaire diffère
d’un patient à un autre.
Quelles sont les applications
possibles de ces découvertes ?
Le cancer colorectal se soigne par
chirurgie via l’ablation de la zone tumorale
(une chimiothérapie peut être proposée en
RECHERCHE & SANTé
l page 7 l N° 115 • 3
e
complément quand la tumeur est très
avancée et donne des métastases).
Grâce à nos recherches, nous pourrions
envisager d’aider à mieux définir
les patients à risque de récidive, une fois
qu’ils ont été traités par chirurgie. Mais
nos travaux ouvrent également des portes
dans le domaine de l’immunothérapie pour
éviter les récidives grâce aux qualités des
lymphocytes T effecteurs-mémoire. Chez
certains patients, ces cellules pourraient
conserver une activité antitumorale
jusqu’à quinze ans après avoir été atteint
d’un cancer !
Ces mécanismes sont-ils propres
au cancer colorectal ?
Pour répondre à cette question, un travail
en collaboration avec des équipes
spécialisées dans d’autres cancers est
nécessaire. Mais nous avons bon espoir
de montrer prochainement que ces cellules
immunitaires ont un rôle protecteur
dans d’autres types de cancers. ■
trimestre 2008
La recherche en direct
Chikungunya
Mieux comprendre la maladie grâce à la souris
Il existe désormais un modèle qui reproduit chez l’animal les formes bénigne et sévère du
chikungunya. Ce modèle, développé par des équipes françaises, va permettre de mieux comprendre
les mécanismes de l’infection et servira à expérimenter les différentes stratégies thérapeutiques.
S
Institut Pasteur
REPRODUIRE LES MÉCANISMES
DE L’INFECTION
Le plus souvent, l’infection par le virus du
chikungunya provoque une fièvre, des
douleurs articulaires et musculaires et
une éruption cutanée, symptômes qui disparaissent en quelques jours. Mais dans
certains cas – notamment chez les
nouveau-nés, les personnes âgées et les
adultes fragilisés – la maladie évolue en
une affection plus grave caractérisée par
des troubles neurologiques. Grâce à la collaboration de l’équipe du Pr Marc Lecuit1 et
du Dr Matthew Albert2 (Institut Pasteur/
Inserm), les mécanismes de l’infection par
le chikungunya sont aujourd’hui mieux
compris. Ensemble, ils ont mis au point un
modèle du chikungunya chez la souris.
Le moustique tigre, ou Aedes albopictus,
vecteur du chikungunya, commence à faire
parler de lui dans le sud de la France.
Institut Pasteur
on nom signifie « qui marche
courbé en avant » en swahili, la
langue parlé en Tanzanie, le pays
où le chikungunya a été décrit
pour la première fois en 1952. En 2005,
c’est dans l’océan Indien, et plus particulièrement sur l’île de la Réunion, que cette
maladie infectieuse a fait parler à nouveau
d’elle en infectant environ un tiers des
habitants de l’île. Le moustique, vecteur du
virus du chikungunya, est également présent dans le sud de l’Europe. Dernièrement,
200 cas d’infection ont été recensés en
Italie ; en France métropolitaine, la vigilance est renforcée.
Le virus chikungunya, en rouge, pénètre à l’intérieur des cellules, notamment celles des
articulations, un des sièges des symptômes.
« Jusque-là, en l’absence de modèle
animal, la physiopathologie de la maladie était totalement inconnue », rappelle
Marc Lecuit. Pour mimer la forme modérée de la maladie, mais également reproduire les complications sévères, les
chercheurs ont utilisé des lignées de souris manipulées génétiquement.
UN OUTIL PRÉCIEUX POUR
COMPRENDRE
Ce premier modèle de souris a d’ores et
déjà fourni des informations utiles. « Nous
avons mis en évidence que les tissus
ciblés par le virus correspondent au
siège des symptômes chez l’homme »,
souligne Marc Lecuit. Ainsi, après une
phase initiale de contamination du foie, le
virus atteint les articulations, les muscles
et la peau – les tissus affectés dans la forme
humaine modérée – avant de toucher les
méninges (enveloppes du cerveau) dans
les cas les plus graves. Les chercheurs ont
également démontré la vulnérabilité particulièrement importante des nouveau-nés
au virus du chikungunya.
RECHERCHE & SANTé
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e
Les chercheurs vont donc continuer à
exploiter ce modèle pour leurs recherches
fondamentales aussi bien qu’appliquées.
« Nous voulons utiliser cet outil pour
comprendre, par exemple, pourquoi le
virus cible tel tissu plutôt que tel autre.
Mais nous envisageons également de
tester sur ces souris des candidats- vaccins et des molécules à visée thérapeutique », indique Marc Lecuit. ■
Source : Plos Pathogens, février 2008.
1. Responsable du groupe « Micro-organismes et
barrières de l’hôte », Institut Pasteur/équipe Avenir,
unité Inserm 604. Il est également médecin dans le
service des maladies infectieuses et tropicales de
l’hôpital Necker - Enfants malades, à Paris.
2. Responsable du groupe « Immunologie des
cellules dendritiques », Institut Pasteur/unité
Inserm 818.
L e d o n uti l e
175 000 
L’équipe de Matthew Albert a reçu un
financement de 175 000 euros de la
Fondation pour l’achat d’un équipement
permettant le tri des cellules.
trimestre 2008
La recherche en direct
Imagerie cérébrale
Scruter les zones les plus intimes du cerveau
Grâce aux progrès de l’IRM et de la magnéto-encéphalographie, les chercheurs étudient le
cerveau pour comprendre son fonctionnement normal et pathologique. Entretien avec Christophe
Pallier, chercheur au laboratoire Inserm de neuro-imagerie cognitive, centre Neurospin CEASaclay, dirigé par Stanislas Dehaene.
Comment l’imagerie cérébrale estelle utilisée dans la recherche ?
Nous essayons de comprendre comment
est construit le cerveau et comment il
fonctionne. L’imagerie cérébrale fournit
des images de l’anatomie du cerveau ou
de son activité lorsque les personnes
effectuent différentes tâches.
Elekta
Actuellement, quels sont les
équipements les plus en pointe ?
L’IRM, ou imagerie par résonance
magnétique, utilise des scanners qui
permettent de visualiser les zones du
cerveau où l’activité augmente en fonction des différentes tâches effectuées.
L’une des spécificités de notre laboratoire est de disposer de caméras IRM
particulièrement récentes et performantes. Elles donnent des images dont
la précision est meilleure que celles des
images habituelles. On pourrait les comparer à des appareils photo qui auraient
davantage de pixels que les appareils
les secondes ou les deux secondes.
Grâce au MEG, nous pouvons suivre à la
milliseconde comment les informations
se déploient dans le cerveau. Au lieu
d’avoir des photos, nous obtenons un
film. Par contre, les images sont moins
bonnes qu’avec l’IRM. C’est pourquoi
nous combinons les clichés obtenus avec
les deux méthodes.
Le magnéto-encéphalographe (MEG)
permet d’enregistrer l’activité électrique
du cerveau.
classiques. Ces images permettent de
mieux distinguer les différentes zones
cérébrales activées. Cependant, les
caméras IRM ne donnent pas d’indications sur le déroulement précis des activités du cerveau au cours du temps.
C’est là qu’un autre équipement d’imagerie médicale intervient : le magnétoencéphalographe (ou MEG). Avec l’IRM,
nous pouvons obtenir une image toutes
Ces techniques peuvent-elles
améliorer la compréhension de
certaines pathologies qui affectent
le cerveau ?
L’IRM est utilisée quotidiennement dans
les hôpitaux pour détecter des lésions
cérébrales. Bien que dans notre laboratoire nous nous intéressions essentiellement au fonctionnement du cerveau de
« volontaires sains », nous comparons
parfois ces clichés avec ceux obtenus
dans des situations pathologiques. Ainsi,
en travaillant sur les zones responsables
de la compréhension et de la perception
de la parole, il est possible d’étudier des
pathologies comme la dyslexie pour
visualiser les différences entre une
personne qui souffre de ces troubles
de la lecture et un sujet non concerné
par cette maladie. La magnétoencéphalographie est également utile
pour localiser les foyers épileptiques,
c’est-à-dire les aires d’où partent les
décharges électriques provoquant les
crises d’épilepsie. ■
L e d o n uti l e
Elekta
310 000 
Avec plusieurs dizaines de capteurs placés tout autour de la tête, le MEG permet d’obtenir
un film des zones du cerveau qui s’activent en fonction des tâches effectuées.
RECHERCHE & SANTé
l page 9 l N° 115 • 3
e
C’est le montant du financement
reçu par Stanislas Dehaene de
la Fondation pour la Recherche
Médicale afin d’acquérir un magnétoencéphalographe dans le cadre du
programme « Grands Équipements ».
trimestre 2008
entretiens croisés
En fait-on assez
contre la douleur ?
Des stratégies thérapeutiques diversifiées sont désormais disponibles pour
soulager les douleurs aiguës ou chroniques. Mais les efforts doivent être intensifiés,
notamment en matière d’information des médecins et des patients. Échange entre
deux acteurs impliqués dans ce combat.
Doit-on parler de la douleur, ou
plutôt des douleurs ?
Dr Alain Serrie : Il faut distinguer
deux sortes de douleurs : les douleurs aiguës et les douleurs chroniques. On classe dans les douleurs
aiguës les douleurs provoquées par
un infarctus du myocarde, une fracture, un traumatisme… mais également les douleurs aiguës des maladies
chroniques (comme les poussées
rhumatologiques). Les protocoles
de prise en charge des douleurs
aiguës sont bien identifiés. Les douleurs chroniques comprennent les
douleurs du cancer ou les douleurs
neuropathiques créées par un dysfonctionnement ou une lésion du système nerveux, que l’on retrouve dans
le diabète ou le zona. Ces douleurs
chroniques, devenues maladies en
tant que telles, sont beaucoup plus
complexes.
De quels traitements dispose-t-on
pour prendre en charge efficacement toutes les formes de
douleur ?
Martine Chauvin : Il existe
aujourd’hui énormément de traitements médicamenteux très efficaces,
en fonction de l’origine de la douleur.
Il existe également des techniques,
comme l’autohypnose, grâce auxquelles on arrive à se séparer momentanément de la douleur. Nous avons
créé l’Association francophone pour
vaincre les douleurs afin d’aider les
patients qui souffrent ainsi que leur
entourage, et aussi pour communiquer sur tous ces traitements.
Pour ma part, celui dont je peux le
mieux parler est la neurostimulation
externe. Son principe consiste à mettre des électrodes sur un point douloureux. Cette technique, qui permet
de couper le circuit de la douleur, se
pratique à la maison par le patient
lui-même. Je souffrais de douleurs
neuropathiques chroniques que
je ne pouvais plus supporter.
Personnellement, cette technique
m’a sauvé la vie. L’appareil externe
de neurostimulation peut être prescrit par le médecin traitant. Il peut
ensuite être loué ou acheté, et il est
remboursé par la Sécurité sociale. Il
existe également des appareils sur le
même principe, mais implantables. Il
s’agit de mettre en contact une électrode avec la moelle épinière et de la
relier à un boîtier implanté dans l’abdomen, au-dessus des clavicules ou
dans la fesse. Il faut communiquer et
RECHERCHE & SANTé
l page 10 l N° 115 • 3
e
dire qu’il existe des structures de
prise en charge de la douleur qui
sont à même de réinsérer le patient
dans le monde social.
A. S. : Il faut aussi
dire que chacun
exprime sa douleu r avec sa
culture, avec son
vécu. Il faut mettre en place un
projet de soins personnalisés, au cas
par cas. Les patients font trop souvent l’amalgame douleurs intenses =
morphine. Or, la morphine n’est pas
l’antalgique adapté pour toutes les
douleurs. Pour les douleurs neuropathiques, d’autres médicaments peuvent être utilisés. Par exemple, les
antiépileptiques ou les antidépresseurs. Ces derniers, utilisés à forte
posologie, agissent contre la dépression, mais à faible posologie, leur
action est antalgique. Un patient qui
souffre de douleurs chroniques bénéficiera, quant à lui, de plusieurs types
de prise en charge, médicamenteuse
ou non. La prise en charge non médicamenteuse englobe aussi bien la
rééducation physique, la neurostimulation externe, l’acupuncture,
trimestre 2008
DR
DR
entretiens croisés
MARTINE CHAUVIN,
Présidente de l’Association
francophone pour vaincre
les douleurs (AFVD).
la mésothérapie, l’hypnose ou l’autohypnose que toutes les techniques
de prise en charge psychologique.
Ces techniques doivent être incluses
dans une stratégie de prise en charge
individualisée qui pourra également
comporter une part de traitement
médicamenteux.
Dans quelles directions faut-il
intensifier les efforts ?
M. C. : La communication n’est
pas suffisante
entre médecins.
Ainsi, certains
centres antidouleur ne sont pas
au courant des traitements pratiqués
par leurs collègues qui exercent
dans d’autres structures. De plus,
aujourd’hui, on est obligé de passer
par le médecin traitant pour accéder
à un spécialiste ou à un centre spécialisé dans la prise en charge de la
douleur. Il est donc urgent de mettre
en place une campagne d’information auprès des médecins généralistes pour qu’ils puissent diriger leurs
patients vers les bonnes structures.
Il faut également qu’un médecin
puisse passer la main à un confrère
Dr ALAIN SERRIE,
Directeur du centre antidouleur
de l’hôpital Lariboisière à Paris.
quand il est impuissant face à la douleur d’un patient. Enfin, il faut porter
l’accent sur le fait qu’il existe des
moyens d’éviter les douleurs provoquées par les soins. Faire une ponction lombaire à un enfant sans
anesthésie, ça paraît irréel, mais ça
existe encore ! Il y a certainement
des raisons valables qui expliquent
ces gestes, mais elles ne sont plus
acceptables.
A. S. : Il reste à faire des progrès très
importants, principalement pour les
plus vulnérables : les personnes handicapées, les sujets âgés, les patients
en santé mentale. C’est notre devoir.
Un des grands manques du plan
national 2006-2010 pour l’amélioration de la prise en charge de la douleur est l’absence de mesures pour
les patients en santé mentale. Par
contre, depuis dix ans, beaucoup de
choses ont été faites pour les enfants.
Il est vrai aussi qu’il faut davantage
prendre en compte la douleur que
nous créons par des actes diagnostiques (comme les biopsies osseuses)
ou thérapeutiques (comme la radiothérapie dans le cancer du sein).
Nous savons à la minute près quand
nous allons créer la douleur. C’est
RECHERCHE & SANTé
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e
scandaleux de ne pas la prévenir !
Enfin, la formation des médecins
n’est pas suffisante. Suivant les facultés de médecine, seulement 20 à
25 heures sont consacrées à la douleur pendant les huit années d’études. Nous sommes loin du compte ! ■
Pour en savoir plus :
• Association francophone pour vaincre
la douleur (AFVD) :
www.association-afvd.com
• Association douleurs sans frontières :
www.douleurs.org
• Le Dr Serrie est l’auteur de Vaincre
la douleur, la douleur n’est pas toujours
une fatalité, aux éditions Michel Lafon.
Il est lauréat du prix Jean-Bernard 2008
de la Fondation pour la Recherche
Médicale.
Mésothérapie : traitement par injections
intradermiques de produits actifs.
Votre avis nous intéresse
Envoyez vos réactions par courrier à
On se dit tout, Fondation pour la
Recherche Médicale, 54, rue de
Varenne, 75335 Paris Cedex 07
ou par e-mail à [email protected]
trimestre 2008
parcours de chercheur
Pierre Golstein, grand prix 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale
Il perce les secrets
de la mort des cellules
Du système immunitaire à la mort cellulaire programmée, Pierre Golstein a été
pionnier dans des domaines de la biologie reconnus aujourd’hui comme majeurs.
Et les retombées de ses travaux sont telles qu’elles ouvrent des perspectives
thérapeutiques aussi diversifiées qu’étonnantes.
L
que le spécialiste. Au début, elles ressemblent à des moufles. Puis, les
espaces interdigitaux se creusent
pour former les doigts. » Autres
exemples, ceux de certains cancers ou
des maladies neurodégénératives
comme celle d’Alzheimer ou de
Parkinson, où la balance vie/mort des
cellules est déséquilibrée et dont l’origine est à rapprocher de l’altération de
ces mécanismes de mort cellulaire.
Geoffroy Mathieu
orsqu’on lui demande de décrire
son métier, Pierre Golstein entre
directement dans le vif du sujet :
« Je fais de la recherche en biologie
et je travaille sur la mort cellulaire
programmée. Chez un individu normal, des millions de cellules meurent chaque seconde et ces cellules
sont immédiatement remplacées
grâce à la multiplication d’autres
cellules. Ce qui m’a toujours fasciné,
et me fascine encore, c’est de constater que ce renouvellement permanent des constituants d’un individu
ne modifie pas cet individu. » Ce
directeur de recherche à l’Inserm
(Institut national de la santé et de la
recherche médicale) revendique son
attachement à la biologie fondamentale. Et ses recherches ont connu un
retentissement bien au-delà de son
laboratoire. Il faut dire que les travaux
de Pierre Golstein sont majeurs. En
effet, le biologiste a prouvé qu’il existe
différents mécanismes en jeu dans la
mort cellulaire programmée, et que
ceux-ci interviennent dans des domaines extrêmement variés. Son équipe a
ainsi étudié leur implication au cours
du développement normal de l’embryon : « L’exemple classique est celui
des extrémités des membres, expli-
Pierre Golstein a reçu le Grand Prix 2008
de la Fondation pour la Recherche
Médicale.
Une carrière au service de la recherche
Chercheur depuis 1966, Pierre Golstein dirige depuis 1976 un groupe
de recherche au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Pierre Golstein
a également exercé ses talents dans des organismes de recherche prestigieux
à l’étranger comme le Karolinska Institute à Stokholm, ou l’Albert Einstein
College of Medicine à New York.
RECHERCHE & SANTé
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e
DE NOUVELLES PISTES DANS
LE CHAMP DE L’IMMUNOTHÉRAPIE
Ses plus grandes satisfactions ? Pierre
Golstein les puise aussi bien dans les
petits succès du quotidien, comme une
expérience réussie, que dans les grandes découvertes, rares et souvent obtenues après un travail de très longue
haleine. Parmi les plus marquantes, il
cite les mécanismes de cytotoxicité
des lymphocytes T, cellules immunitaires
spécialisées capables d’éliminer
d’autres cellules. « L’identification de
ces mécanismes et des molécules
impliquées a ouvert la voie à des
applications basées sur la modulation du système immunitaire »,
explique Pierre Golstein. Des travaux
qui ont ainsi contribué au développement de nouveaux champs thérapeutiques
extrêmement dynamiques dans le
domaine du cancer ou celui de la polyarthrite rhumatoïde. Le Grand Prix
de la Fondation pour la Recherche
Médicale vient ainsi logiquement couronner cette carrière exemplaire. ■
Cytotoxicité : capacité des lymphocytes T
à entraîner la mort d’autres cellules.
trimestre 2008
dossier Arthrose
Dossier
parrainé
par…
DR
Pr Marie-Christine
de Vernejoul,
directrice de l’unité Inserm « Os et Articulations » et rhumatologue à l’hôpital
Lariboisière, à Paris.
BSIP/C. Bjornberg
L’arthrose,
des articulations
en souffrance
15I Recherche : la piste des nouveaux
traitements
16I En images :
arthrose, arthrite,
quand les articulations
souffrent
19I Point de vue : Pr Marie-Christine de Vernejoul
Maladie du vieillissement liée à l’usure des articulations,
l’arthrose touche près de 6 millions de Français.
À la clé, mal au dos, mal au genou, difficulté à bouger…
Autant de symptômes douloureux et invalidants
que la recherche tente de conjurer grâce à des médicaments
de plus en plus performants et de nouvelles prothèses
en matériaux innovants.
l
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13 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
dossier Arthrose
I
Burger/Phanie
l existe une multitude de maladies articulaires ayant comme facteur principal le vieillissement, et l’arthrose en fait partie », note le
Dr Pascal Richette, du service de rhumatologie du
CHU Lariboisière (Paris). Cette
maladie résulte d’une dégrada- L’arthrose touche
tion du cartilage qui recouvre
les extrémités articulaires. Près près de 6 millions
de 6 millions de Français sont de Français.
concernés, en particulier audelà de 65-70 ans. « Dans cette tranche d’âge, six
personnes sur dix présentent une arthrose visible à la radiographie, sans toujours se traduire
par des douleurs ou une gêne fonctionnelle »,
précise le Pr Xavier Chevalier, chef du service de
rhumatologie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Reste que l’arthrose n’est pas l’apanage de l’âge…
Depuis quelques années, son incidence augmente
chez les sujets jeunes ayant souvent pratiqué un
L’arthrose touche
sport de haut niveau ou bien subi un traumatisme
davantage les femmes
(chute, luxation, fracture). Autre catégorie davanaprès la ménopause,
que les hommes. tage exposée : les femmes à partir de la ménopause.
La douleur, signal
Ce qui suggère d’ailleurs un effet protecteur des hord’alerte, doit inviter à consulter.
mones féminines (œstrogènes) sur le cartilage. La
« cartographie » des articulations atteintes par
Génétique
« L’arthrose est une affection aux causes multiples, parmi lesquelles des facteurs génétiques interviennent à côté
de facteurs environnementaux ou liés
aux antécédents du patient (traumatisme, surmenage articulaire, rhumatisme inflammatoire…), explique le
Dr Pascal Hilliquin, chef du service de
rhumatologie de l’hôpital de CorbeilEssonnes. Cependant, il existe certaines formes d’arthrose à composante
héréditaire, comme celle que l’on
observe au niveau de la hanche dès
30 ans. » Une composante génétique
a aussi été démontrée pour l’arthrose
qui touche plus particulièrement la
Sovereign/ISM
L’arthrose : une maladie héréditaire ?
La dysplasie congénitale de la hanche
prédispose à une arthrose précoce.
main ou le genou chez la femme
âgée. « On connaît par ailleurs des
facteurs héréditaires indirects : le genu
varum, une déformation des membres
inférieurs qui rend les jambes arquées,
ou des dysplasies de la hanche, qui
l
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14 l N° 115 • 3
e
provoquent une usure précoce du
cartilage », poursuit-il. Il existe enfin
des maladies génétiques qui touchent
spécifiquement les articulations : les
chondrodysplasies. Certaines affectent la colonne vertébrale, d’autres
concernent les articulations périphériques. « En dehors de ces maladies, il reste très difficile de prévoir le risque d’arthrose en fonction des seules composantes héréditaires », résume
le rhumatologue.
Dysplasie : malformation ou déformation
résultant d’une anomalie du développement d’un tissu ou d’un organe.
trimestre 2008
dossier Arthrose
Recherche
La piste des nouveaux traitements
l’arthrose varie selon le sexe, les femmes étant plus
fréquemment touchées que les hommes au niveau
du genou et de la main, et souffrant plus souvent de
la hanche et de la colonne vertébrale.
Il n’existe actuellement
aucun traitement permettant
de reconstruire le cartilage
osseux détruit par
l’arthrose. Cependant,
nombreuses sont les équipes
qui travaillent dans ce
domaine ou sur la mise au
point de traitements dits
chondroprotecteurs,
permettant de ralentir la
dégénérescence articulaire.
Un certain nombre de
travaux se concentrent ainsi
sur des substances visant à
inactiver les cytokines, les
molécules impliquées dans
le phénomène inflammatoire
et la dégradation de
la matrice. C’est le cas
notamment de l’anti-TNF :
« A priori, ce traitement
est indiqué dans la
polyarthrite. Mais des
études sont en cours pour
évaluer son utilisation
potentielle en clinique
contre l’arthrose digitale »,
explique le Dr Maïté Corvol,
chercheur Inserm à
l’université Paris Descartes.
Autre voie de recherche :
la thérapie cellulaire.
« Dans l’arthrose, certains
chondrocytes, les cellules
du cartilage, dégénèrent
et produisent une matrice
non fonctionnelle. L’idée
est donc de les remplacer
par des chondrocytes non
atteints, prélevés dans une
zone de cartilage sain du
patient. » Cette méthode
a été proposée pour
réparer des microlésions
traumatiques de
l’articulation, mais elle n’est
pas actuellement utilisée
Une dégradation progressive ou brutale
Loin d’être inerte, le cartilage est en fait constitué
d’une matrice en perpétuel renouvellement, même
chez les personnes très âgées. En cas d’arthrose et
sous l’effet de facteurs encore mal connus, cette
matrice se dégrade et les cellules cartilagineuses
cessent de se renouveler. « Même s’il y a des phases
de réparation de la matrice, elles sont insuffisantes pour enrayer sa dégradation, explique le
Dr Richette. Les becs de perroquet, ou ostéophytes,
sont des preuves de ces phases de réparation,
mais dans ce cas, le cartilage se transforme en
os à cause d’un mauvais contrôle de la différenciation des cellules. » De fait, l’évolution de la maladie peut suivre trois scénarios : lente et progressive
sur plusieurs années ; extrêmement rapide avec une
perte de cartilage en 12 à 24 mois ; intermédiaire
avec alternance de périodes d’aggravation rapide et
d’accalmie. Les deux derniers cas vont de pair avec
la survenue épisodique de poussées congestives correspondant aux périodes inflammatoires où la
membrane synoviale s’enflamme et sécrète des
substances qui s’attaquent au cartilage. Ce phénomène entretient ainsi le processus inflammatoire.
S’installe alors un cercle vicieux sans que l’on sache
exactement si l’inflammation découle de la dégradation du cartilage ou bien si elle la provoque.
Quelle que soit son évolution, l’arthrose conduit
généralement, un jour ou l’autre, à consulter. Motif
invoqué : une douleur chronique ou une difficulté
à bouger. « On observe des cas où l’arthrose est
peu douloureuse mais entrave les mouvements
comme pour les hanches », explique Pascal
Richette. Le symptôme est aussi parfois la déformation de l’articulation, fréquente au (suite page 18)
Matrice : tissu comprenant des structures spécialisées. Dans le cas du cartilage, la matrice contient
des cellules cartilagineuses, des fibres de collagène
et différentes molécules qui assurent au cartilage sa
bonne élasticité.
Membrane synoviale : ce tissu richement vascularisé
tapisse la surface interne des capsules articulaires. Elle
sécrète la synovie, un liquide servant de lubrifiant.
l
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e
trimestre 2008
dans l’arthrose. Les lésions
arthrosiques sont en effet
étendues et irrégulières, et
le caractère sain des cellules
environnantes est difficile
à prouver. De plus, « cette
greffe autologue de
chondrocytes pose chez
l’adulte des problèmes
majeurs : ces cellules sont
en nombre limité et leur
potentiel de prolifération
est restreint. Une
alternative intéressante
serait donc d’utiliser
des cellules souches ou
progénitrices », poursuit
Maïté Corvol. Il n’en reste
pas moins de très
nombreuses interrogations :
où prélever ces cellules
qui pourraient devenir
du cartilage ? Comment
les cultiver pour qu’elles
se multiplient et
se différencient en
chondrocytes ? Comment
parvenir à ce qu’elles se
réimplantent dans les
articulations arthrosiques
et reproduisent les
propriétés mécaniques
d’un cartilage fonctionnel ?
Toutes ces questions
font l’objet de recherches
multidisciplinaires.
Greffe autologue : lorsque
le donneur et le receveur
sont la même personne,
par opposition à une greffe
hétérologue, où il s’agit de
deux personnes distinctes.
Cellules souches ou
progénitrices : cellules
capables de se multiplier et
de se différencier, c’est-à-dire
d’acquérir les fonctionnalités
d’un type cellulaire particulier ;
ici, les cellules du cartilage.
dossier Arthrose
Arthrose, arthrite
Quand les articulations souffrent
Parmi les affections rhumatismales qui touchent les articulations, l'arthrose et l'arthrite sont les deux plus fréquentes.
Elles mettent en jeu des mécanismes très différents, et ne provoquent donc pas les mêmes symptômes.
L’articulation, une zone très sollicitée
L’articulation assure notre mobilité et notre stabilité.
Elle comprend :
Le cartilage :
tissu conjonctif qui recouvre les extrémités
osseuses et amortit les chocs.
Fémur
Rotule
La capsule articulaire :
enveloppe fibreuse et élastique qui entoure
et délimite l'articulation.
La membrane synoviale :
enveloppe qui tapisse la face interne
de la capsule. Sa fonction est de nourrir
et lubrifier les surfaces articulaires
en produisant le liquide synovial.
Ménisque
Liquide synovial
Tibia
Péroné
genou droit (vue 3D)
genou droit (en coupe)
Des cibles différentes
ARTHROSE
ARTHRITE
Arthrose et arthrite n’affectent pas les mêmes articulations.
L’arthrose n’affecte en général qu’une ou deux articulations parmi celles
qui peuvent être concernées, et souvent la colonne vertébrale.
L’arthrite frappe en général de nombreuses articulations simultanément,
surtout celles des mains et des pieds.
l
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e
trimestre 2008
dossier Arthrose
L’arthrose, quand le cartilage se dégrade
De l’extérieur, il n’y a en
général aucun signe
visible. La douleur survient
le plus souvent lorsqu’on
sollicite l’articulation.
La mise au repos
soulage transitoirement.
Ostéosclérose
(densité
excessive
de l’os)
L’arthrose est due à
une usure progressive
du cartilage, caractérisée
par trois types de lésions :
Ulcérations
(trous dans
le cartilage)
Ostéophytes
(excroissances
osseuses)
L’arthrite rhumatoïde, quand l’inflammation s’installe
Elle présente
des signes extérieurs
manifestes (chaleur,
rougeur de la peau,
gonflement). La douleur
est souvent nocturne
et se trouve atténuée
par le « dérouillage »
matinal.
Inflammation
(rougeur, chaleur
et gonflement)
Il existe de très
nombreuses formes
d’arthrite, mais toutes
se caractérisent par :
Membrane
synoviale
hypertrophiée
Illustration : Sylvie Dessert
Augmentation
du volume
du liquide
synovial
l
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e
trimestre 2008
dossier Arthrose
RHUMATISMES INFLAMMATOIRES
Alain POL/IJM
BSIP/Phototake/CNRI
Les différents visages de l’arthrite
Arthrose à gauche, polyarthrite à droite. Ces deux maladies se manifestent différemment. La seconde entraîne, à un stade avancé, des déformations importantes, bien visibles à la radio.
Par opposition à l’arthrose, maladie
dégénérative du tissu cartilagineux,
l’arthrite se définit par une inflammation
du tissu synovial qui entoure le cartilage :
les articulations sont enflées et douloureuses au repos. « Il peut s’agir d’une
forme chronique comme la polyarthrite
rhumatoïde, maladie auto-immune
qui touche plus particulièrement les
femmes, avec un pic d’incidence à 30
et 50 ans. Il y a aussi la spondylarthrite
ankylosante, une maladie génétique
concernant principalement des jeunes
hommes porteurs du gène HLA B27 »,
explique le Dr Christian Jorgensen, du
service d’immuno-rhumatologie de
l’hôpital Lapeyronie à Montpellier, et
directeur de recherche Inserm. D’autres
formes d’arthrites chroniques peuvent
être consécutives à des maladies comme
le psoriasis ou le lupus. Il existe aussi des
infections qui peuvent provoquer une
arthrite aiguë. C’est le cas des hépatites,
de certaines infections bactériennes ou
virales. « Le diagnostic de l’arthrite est
essentiellement réalisé par un examen
clinique, car l’inflammation synoviale
n’est pas visible à la radio. Quant à
niveau des doigts. « Il ne s’agit
pas là d’une gêne fonctionnelle mais esthétique,
qui peut cependant être très importante. » Mais
les signes cliniques sont rarement proportionnels à
l’état radiographique du cartilage. Aussi le diagnostic se base-t-il autant sur les clichés que sur l’examen
clinique : réveil de la douleur à la pression et/ou
mobilisation de l’articulation, diminution de la mobilité articulaire, etc.
(suite de la page 15)
Perdre du poids, la meilleure des préventions
Prévenir la survenue d’arthrose est parfois possible.
Encore faut-il pouvoir agir sur les facteurs de risque,
dont on sait aujourd’hui qu’ils sont multiples. Âge,
terrain génétique, utilisation excessive de l’articulation, surpoids, chute hormonale liée à la ménopause
jouent un rôle de premier plan. Ce à quoi peuvent
s’ajouter les maladies touchant les tissus voisins du
cartilage – tendons, ménisque, os, membrane synoviale (atteinte inflammatoire dans l’arthrite) – ainsi
l
RECHERCHE & SANTé page
la prise en charge, elle est multidisciplinaire et peut différer selon les articulations touchées. Elle comprend des
anti-inflammatoires, éventuellement des
infiltrations à la cortisone et une rééducation à l’aide de kinésithérapie », poursuit le Dr Jorgensen. Il existe aussi un
traitement de fond efficace sur le long
terme comme le méthotrexate, qui prévient l’érosion des articulations et limite
les poussées de la maladie. Enfin, pour
les formes les plus graves ou quand le
méthotrexate ne suffit plus, on dispose
depuis quelques années de biothérapies et notamment des anti-TNF alpha
(lire encadré Recherche p. 15).
Auto-immune : se dit d’une maladie due
à une hyperactivité du système immunitaire qui s’attaque aux substances ou
tissus naturellement présents dans le
corps.
Biothérapies : désigne une récente
famille de médicaments dérivés de molécules biologiques naturelles et fabriqués
par la biologie moléculaire au lieu de la
chimie de synthèse.
que les malformations articulaires telles que la dysplasie congénitale de la hanche. Les spécialistes
considèrent qu’il faut au moins deux facteurs de risque persistant sur une ou plusieurs décennies pour
engendrer une arthrose. « En termes de prévention, la priorité passe par une perte de poids,
souligne le Pr Chevalier. Une réduction de 6 à 7 kg
suffit déjà à soulager les articulations affectées,
surtout le genou ou la hanche. » Car l’excès
de graisses est nocif pour deux raisons : il entraîne
une surcharge (contrainte mécanique) et une
sécrétion locale de substances inflammatoires.
Ceci explique, par exemple, le lien entre surpoids
et arthrose des doigts, évidemment indépendante
de toute contrainte mécanique.
Par ailleurs, quelques études ont suggéré qu’une
carence en vitamines C, D ou E augmenterait la
douleur arthrosique et pourrait influencer l’évolution de la maladie. « Il n’y a encore rien de formel
dans ces résultats, ajoute le Pr Chevalier. Cela
étant, on sait que la vitamine D a un impact sur
18 l N° 115 • 3
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trimestre 2008
dossier Arthrose
Point de vue
Pr Marie-Christine de Vernejoul, directrice de l’unité Inserm « Os et Articulations »
et rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris.
Lombalgies : halte aux examens de diagnostic inutiles !
Connaît-on les causes de la
lombalgie ?
La plupart du temps, on n’en connaît
pas l’origine. Mais la très grande majorité des lombalgies connaissent une
évolution favorable en quatre à huit
semaines. Peu importe alors de savoir
quelle en était la cause. Bien souvent
d’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’une origine
traumatique, suite à un geste d’effort
par exemple, un simple examen clinique ou un interrogatoire suffit à le
déterminer.
Dans quelles circonstances est-il
utile de faire une radio ?
C’est toujours l’examen clinique et l’in-
terrogatoire du patient qui aideront le
médecin à choisir s’il convient d’établir
une prescription. Une radio doit être
pratiquée lorsqu’on suspecte une origine pathologique comme une spondylodiscite – c’est-à-dire une lésion au
niveau d’un disque intervertébral –, une
fracture ou un tassement vertébral dus
à l’ostéoporose, ou encore une métastase osseuse due à un cancer. Elle peut
être complétée d’un scanner ou d’une
IRM qui serviront alors à aiguiller le praticien dans le choix du geste thérapeutique adapté.
Quels sont les risques associés à
une utilisation systématique des
méthodes de diagnostic ?
Rappelons d’abord qu’il s’agit, pour le
scanner et l’IRM, de méthodes qui sont
coûteuses. D’autre part, ces examens
révèlent quasi systématiquement des
lésions bénignes telles qu’une légère
déformation de la colonne ou une
arthrose naissante. Ces résultats peuvent alors inquiéter inutilement le patient,
sans pour autant révéler la cause de la
lombalgie ! D’ailleurs, l’Agence française
de sécurité sanitaire des produits de
santé (Afssaps) a récemment publié des
recommandations visant à lutter contre
cette surconsommation d’examens de
diagnostic, appelée surexploration,
dans le cadre des lombalgies.
l’état des os, mais aussi des muscles et des tendons. On sait, par ailleurs, qu’une large proportion de personnes, surtout les femmes
ménopausées, en sont carencées sans le savoir. »
Quid de l’activité physique ? Si elle n’a pas montré
d’effet préventif, son maintien est conseillé chez
une personne arthrosique pour entretenir la
musculature, ralentir la dégradation du cartilage et
faire diminuer les douleurs.
Notre poids
pèse sur nos
articulations.
Un constat qui
doit inviter à le
surveiller pour
soulager les
articulations
affectées par l’arthrose.
Des médicaments pour soulager
Traitement no 1 des douleurs arthrosiques : les antalgiques (paracétamol, dérivés morphiniques…). Il
est ensuite possible de recourir, sur une courte
durée, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS) en cas de douleurs persistantes à l’effort ou
au repos, ou encore pour traiter une poussée congestive. Si les récents coxibs offrent une meilleure tolérance gastrique que les anti-inflammatoires
classiques, et ce pour une même efficacité, il reste
encore à évaluer précisément leurs effets sur le
cœur : pour l’heure, on ne les prescrit pas aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire. On peut encore envisager des
Getty Images
…
Coxibs : médicaments appartenant à la famille des
anti-inflammatoires non stéroïdiens.
RECHERCHE & SANTé
l page 19 l N° 115 • 3 trimestre 2008
e
dossier Arthrose
Thérapeutique
BSIP/J. Cavallini
Prothèses : des articulations comme neuves
Plus de 100 000 prothèses de hanche sont posées chaque année en France.
L’arthroplastie, qui consiste à poser une
prothèse en remplacement d’une articulation lésée à cause d’une arthrose
sévère, concerne avant tout la hanche
et le genou. Mais il existe aussi des
prothèses pour l’épaule, la cheville et,
plus récemment, le coude ou les dis-
ques vertébraux. « L’âge n’est pas un
facteur de contre-indication à la pose
d’une prothèse. Aujourd’hui, on opère
fréquemment des personnes de plus
de 80 ans. L’important, c’est qu’elles
soient vraiment motivées et non pas
seulement incitées par leur entourage,
déclare le Pr Didier Mainard, chirurgien orthopédique de l’hôpital Central
de Nancy. Par contre, l’état de santé
général du patient est un élément
important, car il s’agit tout de même
d’une opération sous anesthésie. » La
rééducation qui s’en suit peut être très
rapide et même réalisée à domicile
dans certains cas. D’autre part, le recul
dont on dispose indique que 95 % des
prothèses sont encore en place dix ans
après l’intervention, et 85 à 90 % après
vingt ans. « On opère en moyenne à
… injections locales d’anti-inflammatoires puis-
sants, les corticoïdes, si la poussée d’arthrose est
résistante au traitement simple.
Sur le plus long terme, quelques traitements spécifiques sont d’ores et déjà disponibles. En tête, les
infiltrations d’acide hyaluronique dans le genou ou
parfois la hanche, à renouveler tous les ans.
Fabriquée naturellement au sein de l’articulation,
cette substance visqueuse et élastique sert à lubrifier, à absorber les chocs et à protéger les couches
superficielles du cartilage. On propose de telles
infiltrations aux personnes souffrant de douleurs
chroniques, rebelles aux traitements anti-inflammatoires, et pour lesquelles la chirurgie n’est pas
indiquée. En sachant que seulement un patient
traité sur deux connaîtra une amélioration modeste.
On dispose par ailleurs de molécules destinées à
ralentir la destruction du cartilage : chondroïtine
sulfate, glucosamine, extraits d’avocat ou de soja.
Quoique limitée, leur efficacité est aujourd’hui
reconnue par les spécialistes.
l’âge de 65 ans, et l’espérance de vie
des Français tourne autour de 80 ans.
Tout pousse à croire que lorsqu’on
pose une prothèse, elle est définitive.
Cependant, 5 % de notre activité
concerne le remplacement de prothèses, le plus souvent à cause d’une
usure prématurée de celle-ci ou bien
d’un descellement qui peut être lié à un
os de mauvaise qualité », explique le
Dr Mainard. Les nouveaux matériaux
utilisés aujourd’hui, et notamment les
couples de frottement en céramique, permettent de supprimer presque
totalement ce risque d’usure.
Couple de frottement : zone de contact,
par exemple pour la hanche, région
entre la tête du fémur et l’os du bassin.
les techniques antalgiques directes telles que les
massages, ainsi que la physiothérapie et les exercices de kinésithérapie. Ces derniers ont pour objectifs de mobiliser l’articulation en vue d’entretenir
l’amplitude des mouvements et de renforcer les muscles autour de l’articulation malade.
Seule une arthrose évoluée, source d’invalidité
majeure et récalcitrante aux divers traitements
relèvera de la chirurgie. Envisagée au sein d’une
équipe médico-chirurgicale, elle vise généralement
à implanter une prothèse articulaire (arthroplastie), en particulier à la hanche ou au genou.
« De façon générale, la décision d’opérer tiendra
compte de l’invalidité, des troubles ou maladies
associées, de l’âge du patient ainsi que de la
durée de vie de la prothèse. » Autrement dit, la
chirurgie ne doit être envisagée ni trop tard, ni trop
tôt (lire encadré ci-dessus). Quant aux localisations
moins fréquentes telles que celles du pied ou encore
du rachis, elles ne font l’objet d’un traitement chirurgical que beaucoup plus rarement. ■
Des traitements non médicamenteux
« La rééducation constitue une part importante
de la prise en charge thérapeutique », souligne le
Dr Johann Beaudreuil, rhumatologue à l’hôpital
Lariboisière, à Paris. Elle regroupe essentiellement
l
RECHERCHE & SANTé page
Physiothérapie : ensemble des traitements basés sur
l’usage d’agents physiques comme les ultrasons, les
courants électriques de basse fréquence, la chaleur,
le froid, etc.
20 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
vie pratique
Arthrose
Le genou
vie pratique
Arthrose
La hanche
Gare aux chocs
Des prothèses salvatrices
• L’arthrose du genou (ou gonarthrose) touche plutôt les
femmes, à partir de 50 ans.
• Elle est favorisée par l’obésité, les anomalies des axes
entre fémur et tibia, les fractures, l’ablation d’un ménisque
ou encore l’instabilité chronique du genou due à une rupture
du ligament croisé. Attention aux traumatismes sportifs
liés au football, au ski, au rugby, aux sports de combat, au
tennis, au vélo tout-terrain…
• La gonarthrose, lorsqu’elle s’exprime, est responsable de
douleurs à l’utilisation de l’articulation, voire de gonflement.
En cas de douleurs, évitez les sauts, les chocs directs, le port
de charges lourdes… Le repos de l’articulation est nécessaire
en cas de douleur intense et/ou de gonflement.
• La douleur liée à une arthrose de hanche (ou coxarthrose)
est localisée au pli de l’aine et/ou dans la fesse souvent
sur le côté. Elle survient fréquemment après une certaine
distance de marche.
• L’arthrose de la hanche survient dans plus de la moitié
des cas sans cause apparente. Pour le reste, les facteurs
de risques sont essentiellement une malformation des os
du bassin (dysplasie), certains sports (danse, football,
rugby) et certaines activités professionnelles (agriculteurs,
ouvriers du bâtiment).
vie pratique
vie pratique
arthrose
La main
arthrose
Les vertèbres
Des doigts déformés
Surtout le cou et les lombaires
• L’arthrose des doigts a souvent une composante familiale.
Elle est plus fréquente chez les femmes, chez certaines
professions (cuisiniers, couturiers) et/ou les personnes en
surpoids.
• Elle peut se situer à l’extrémité des doigts (nodosité
d’Heberden), entre la 1re et la 2e phalange (nodosité de
Bouchard), à la base du pouce (rhizarthrose). Toutes
entraînent des déformations des doigts.
• Son traitement comprend le repos articulaire, le port
d’attelles et des traitements symptomatiques. La chirurgie
est réservée aux atteintes douloureuses et handicapantes,
en situation d’échec du traitement médicamenteux.
• L’arthrose est visible sur une radiographie, bien souvent
avant même l’apparition de douleurs. Elle est associée à
l’âge sans qu’un lien de causalité ne puisse être strictement
établi.
• L’arthrose rachidienne touche surtout le rachis cervical
(cervicarthrose) et le rachis lombaire (lombarthrose).
• En cause : une posture anormale (hyperlordose ou
scoliose) ou une mauvaise position répétitive lors de la
pratique d’un sport ou de certaines professions (travailleurs
de force, chauffeurs, sportifs). L’usure peut aussi être liée
à la dégénérescence du disque intervertébral.
vie pratique
Arthrose
Allergies
La hanche
un monde hostile
Vivre avec une prothèse
ll faut compter plusieurs mois
pour obtenir le résultat
optimum après l’implantation
d’une prothèse de hanche. On
peut alors vivre normalement
en surveillant deux aspects :
• La prothèse étant un corps
étranger, évitez les injections
dans la fesse du côté opéré,
et traitez toute infection
(urinaire, dentaire,
cutanée…).
• Son entretien et sa
protection demandent
de pratiquer la marche, le
vélo, la natation et d’éviter
les travaux de force, le port
de charges lourdes, la prise
de poids.
À consulter :
www.prothesedehanche.fr
S’informer
AFLAR ORTHO
Le pôle orthopédie et
traumatologie de l’Association
française de lutte
antirhumatismale (Aflar)
propose sur son site Web des
informations sur la chirurgie
de la hanche, des forums,
des témoignages. Une
permanence téléphonique
permet d’obtenir des conseils,
des brochures d’information
et oriente vers les services
hospitaliers les plus proches.
http://www.patortho.com/
[email protected]
Allô rhumatismes :
0810 42 02 42
(prix d’un appel local).
vie pratique
Arthrose
Les vertèbres
S’informer
• Les rhumatismes en 100 questions
Élaboré par le pôle ostéoarticulaire de l’hôpital Cochin,
ce site a pour objectif
d’améliorer l’information
relative aux principales
maladies rhumatismales.
Plusieurs brochures (Arthrose,
Prothèse articulaire, etc.)
élaborées autour de
100 questions peuvent être
téléchargées gratuitement.
http://www.rhumatismes.net
• L’Association nationale de défense contre l’arthrite
rhumatoïde (Andar)
Cette association consacrée
à la polyarthrite rhumatoïde
(maladie inflammatoire
touchant les articulations)
propose divers documents
(livrets, livre DVD,
brochure d’information,
journal semestriel…)
et les coordonnées
des multiples antennes
réparties sur le territoire.
7, rue des Calquières
34800 Clermont-l’Hérault.
Tél. : 04 67 88 53 12
www.polyarthrite-andar.com
• Un site Web d’information sur les pathologies du
rachis qui propose également
des questions-réponses
et des adresses utiles :
www.rachimodo.com
vie pratique
Arthrose
Le genou
Les traitements non médicamenteux
Le port de semelles
orthopédiques ou encore
de genouillères souples peut
être un appoint dans la prise
en charge de la gonarthrose.
Cela ne doit pas faire oublier
les moyens primordiaux de
prévention que sont le contrôle
du poids et les exercices
physiques réguliers.
S’informer
Société française de chirurgie orthopédique
et traumatologique
La Sofcot propose des
informations adaptées
aux spécialistes comme
aux patients. Dans l’espace
grand public de leur site
Internet, vous trouverez des
fiches pratiques concernant,
notamment, la prothèse
du genou.
56, rue Boissonade,
75014 Paris.
www.sofcot.com.fr
Association française de
lutte antirhumatismale
(Aflar)
Cette association qui regroupe
patients, associations
affiliées, professionnels
de santé médecins et non
médecins est au service des
personnes atteintes de toutes
les affections de l’appareil
locomoteur.
2, rue Bourgon 75013 Paris.
Tél. : 01 45 80 30 00
[email protected]
http://aflar.unice.fr
vie pratique
Arthrose
La main
Se faire opérer
Pour le pouce, on peut placer
une prothèse ou bien
remplacer l’os altéré par
un ligament. Une arthrose
entre deux phalanges peut
être opérée en bloquant
l’articulation (arthrodèse)
dans une position qui redonne
une préhension des doigts.
Parfois, on peut proposer
des implants de miniprothèses
en silicone pour redonner
une bonne fonction
et supprimer les douleurs.
S’informer
• Société française de rhumatologie
80, rue de l’Abbé-Groult
75015 Paris.
Tél. : O1 42 50 00 18
www.rhumatologie.asso.fr
• Société française de chirurgie de la main.
La rubrique « Infos patients »
de leur site Internet propose
une série de fiches, en
particulier sur la rhizarthrose.
www.gem-sfcm.org
Lire
Rhumatismes, un mal
de saison ?, de Jacqueline
Tarkiel, éditions Delville,
2005.
Tous les moyens
pour vaincre l’arthrose,
du Dr P. Jacquemart,
éditions Trajectoire, 1998.
L’arthrose, des Pr E. Vignon
et Dr C. Mansat, éditions
Privat, 2001.
Mieux vivre avec une
arthrose, du Dr A. Chabot,
éditions Arnaud Franel,
2003.
questions de santé
Chaque trimestre, Recherche & Santé répond aux questions les plus
fréquentes dans vos courriers et vos appels quotidiens à la Fondation,
sans jamais poser de diagnostic, de pronostic, ni donner de conseil
thérapeutique. Seul un médecin traitant est habilité à le faire.
Cancer de la thyroïde
Un cancer rare et bien soigné
« Ma nièce est atteinte d’un cancer de la thyroïde. Pouvez-vous m’en
dire plus sur cette maladie ? » A. M. (Var)
“
Le cancer de la thyroïde
représente 1 % des
cancers en France (6 672 cas
diagnostiqués en 2005).
Il fait partie des tumeurs
de « bon pronostic », puisque
94 % des patients survivent
au-delà de cinq ans après
le diagnostic. La thyroïde
est une petite glande
en forme de papillon, située
à la base du cou. Elle sécrète
les hormones thyroïdiennes.
L’iode, composant important
dans leur synthèse, est donc
un élément indispensable
de notre alimentation. Parmi
les différents types de cancers
de la thyroïde, les cancers
papillaires sont les plus
fréquents. En général,
la maladie est découverte
de façon fortuite à l’occasion
d’une échographie réalisée
pour une autre raison
ou grâce à une palpation
BSIP/Marie Schmitt
Glande sécrétrice
d’hormones située
dans le cou, la thyroïde
peut être le siège
de cancers,
heureusement bien
soignés aujourd’hui.
qui détecte un nodule, une
boule au niveau du cou. Dans
95 % des cas, cette grosseur
est bénigne, seuls les 5 %
restants sont dus à un cancer.
Des examens complémentaires
sont donc nécessaires
pour préciser le diagnostic :
échographie, dosage sanguin
de l’hormone thyroïdienne
(TSH), scintigraphie et
ponction du nodule à l’aide
d’une aiguille fine.
Le plus souvent, le traitement
nécessite une ablation
chirurgicale de tout ou partie
de la thyroïde.
On retire aussi parfois
les ganglions lymphatiques
situés à proximité pour éviter
une extension du cancer.
L’administration d’iode
radioactif peut aussi être
indiquée pour éliminer
les cellules tumorales
qui n’auraient pas été retirées
chirurgicalement. Ensuite,
le patient devra prendre
un traitement à vie puisque,
sans thyroïde, il ne peut plus
produire par lui-même
les hormones thyroïdiennes,
hormones indispensables
à la régulation de notre
métabolisme. ■
Avec la collaboration
du Dr Carpentier, chef de service
de médecine nucléaire du centre
Oscar-Lambret (Lille).
l
RECHERCHE & SANTé page
23 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
questions de santé
Lymphœdème
Un « gros bras » très handicapant
« Suite à un cancer du sein et une radiothérapie, je souffre d’un lymphœdème au bras.
Existe-t-il des traitements ? » I. F. (Île-de-France)
“
Le lymphœdème est un
« dommage collatéral » possible
du traitement du cancer du sein.
En effet, le principal risque du cancer
du sein est sa possible extension
aux ganglions lymphatiques situés
au creux de l’aisselle, à proximité du
sein. C’est pourquoi, en complément
du traitement chirurgical pour
supprimer la tumeur, une ablation
ou un curage de ces ganglions
peut être nécessaire, le but étant
d’éliminer les éventuelles cellules
tumorales qui pourraient constituer
le foyer d’une rechute. Seulement,
cette intervention entraîne parfois
une complication appelée
lymphœdème : un engorgement
de lymphe dans le bras.
Ce liquide clair circule dans
l’organisme par le réseau lymphatique
et à travers les ganglions
lymphatiques. Il joue un rôle essentiel
dans la protection de l’organisme
contre les infections.
Le lymphœdème se traduit par un
gonflement du bras, inesthétique
mais aussi douloureux et entraînant
une gêne dans les mouvements.
Il peut se manifester peu de temps
après le traitement mais aussi
des mois voire des années plus tard,
souvent suite à une infection,
un traumatisme (blessure, choc…)
ou un changement brusque
de température. C’est pourquoi
il convient avant tout d’éviter
ces événements : porter des gants
de protection pendant le jardinage,
le ménage…, ne pas soulever de
charge lourde, refuser les injections
ou les mesures de tension artérielle
sur le bras concerné, ne pas porter
de vêtement ou de bijou serré.
L’exposition à la chaleur ou les
voyages prolongés en avion sans
contention ne sont pas souhaitables.
Quand le lymphœdème survient,
il devient chronique. Son traitement
est « mécanique » : il s’agit de drainer
la lymphe par des drainages
lymphatiques manuels, suivi du port
d’un manchon le jour et d’un
vêtement de contention la nuit.
Désormais, de nouvelles techniques
chirurgicales permettent de limiter
les risques de lymphœdème, comme
le « ganglion sentinelle », qui consiste
à retirer uniquement le premier
ganglion axillaire et à réaliser sa
biopsie. Dans le cas où il ne serait pas
atteint, il est alors inutile de retirer
les autres ganglions. ■
Avec la collaboration de :
L’Association Vivre mieux le lymphœdème
(AVML) qui s’adresse aux personnes
atteintes, quelle que soit l’origine de leur
lymphœdème, ainsi qu’aux professionnels.
AVML, service de médecine interne et
maladies vasculaires, hôpital Saint-Éloi,
CHU Montpellier, 80, avenue AugusteFliche, 34295 Montpellier Cedex 5.
www.avml.fr. Permanence téléphonique
le mardi matin : 04 67 33 70 53.
Zona
Quand la varicelle refait surface
« J’ai eu un zona il y a quelques mois. Pouvez-vous me dire d’où vient cette
affection ? »
N. M. (Haute-Garonne)
BSIP/Pulse Pict Library
“
La plupart d’entre nous ont déjà
fait connaissance avec le virus
du zona qui n’est autre que celui de
la varicelle. Pendant l’enfance, il se
manifeste par l’infection bénigne que
l’on connaît, mais après la guérison,
le virus ne quitte pas complètement
l’organisme : il reste tapi dans les
ganglions nerveux. Normalement…
Car avec l’âge ou plus rarement
à l’occasion d’une faiblesse de nos
défenses immunitaires, il peut se
réveiller. Des sensations de brûlure
et des démangeaisons précèdent alors
l’apparition sur la peau d’une zone
rouge parsemée de vésicules puis de
croûtes. Cette éruption est localisée
sur le territoire d’un nerf, d’un seul
côté du corps. Elle disparaît
spontanément en 15 jours environ,
laissant souvent une cicatrice
l
RECHERCHE & SANTé page
24 l N° 115 • 3
e
indélébile. Les douleurs du zona
peuvent persister après la guérison
chez les personnes âgées, et devenir
très intenses et résistantes aux
antalgiques habituels : on parle alors
de névralgies postzostériennes, dont
on ne connaît pas l’origine précise.
Un médicament antiviral, prescrit
lors de l’éruption, diminue ce risque
de douleur résiduelle. Depuis 2006,
il existe un vaccin contre le zona,
indiqué pour les personnes de plus de
60 ans. Il devrait être commercialisé
en France en 2009. ■
trimestre 2008
Avec la collaboration du Dr Savel,
dermatologue.
DR
la fondation et vous
Actions
Fondation
événement
La Fondation mobilise autour de ses Journées
de la Fondation pour la Recherche Médicale
«P
our n’oublier aucun malade »,
telle est la devise des Journées
de la Fondation pour la Recherche
Médicale qui auront lieu du 17 au 30
novembre 2008. Une démarche fidèle
à la volonté des illustres scientifiques
et médecins qui ont créé la Fondation,
il y a plus de soixante ans ; comme le
Pr Jean Bernard, qui avait à cœur de ne
pas faire de hiérarchie entre les souffrances, ni laisser aucun domaine de
recherche de côté. « C’est ainsi que
la recherche médicale progresse le
mieux, rappelle Frédérique Camize,
directrice de la communication et du
développement de la Fondation. Nous
restons toujours la seule organisation caritative à financer des recherches transversales, alliant plusieurs
thématiques de recherche. Et c’est
souvent là que naissent des avancées
qui peuvent bénéficier à plusieurs
pathologies. »
Pendant ces deux semaines, le message
sera diffusé dans toute la France, grâce
à l’organisation de manifestations loca-
les par les 16 comités régionaux de la
Fondation. Les médias et le parrain de
la Fondation, Thierry Lhermitte, ainsi
que d’autres personnalités, comme l’actrice Claire Keim, se feront également
les porte-parole de cet appel.
La Fondation compte aussi sur chacun
d’entre vous. « Nous souhaiterions
que chacun de nos 300 000 donateurs sensibilise une personne de
son entourage – un ami, un parent,
un collègue – à notre cause, et rallie ainsi un nouveau donateur à
la Fondation, explique Frédérique
Camize. Nos partenaires entreprises
et tous les acteurs impliqués dans la
l
RECHERCHE & SANTé page
25 l N° 115 • 3
e
santé – officines de pharmacie, cabinets médicaux, mutuelles, sociétés
d’assurance et laboratoires de recherche – sont invités à relayer l’opération et à faire connaître la Fondation
auprès de leurs collaborateurs, de
leurs clients… »
Le message s’affichera enfin largement
à travers une campagne de communication en presse, radio, télévision et affichage, avec un fort relais sur Internet.
Rendez-vous dans le numéro d’octobre
de Recherche & Santé pour découvrir
les détails de cette campagne, les lieux
et les dates des manifestations à Paris
et en province. ■
trimestre 2008
Actions
Fondation
la fondation et vous
partenariat
La caisse des professions libérales
de province : un mécène fidèle
L
e RSI-CAMPLP, régime
d’assurance maladie
des professions libé­
rales de province, constitue,
avec environ 350 000 bénéficiaires, la plus importante
caisse du Régime social des
indépendants. Au sein de sa
dotation d’action sanitaire
et sociale, il dispose d’un
budget d’aides collectives,
destiné essentiellement à la
recherche médicale. « Nous
avons choisi de soutenir
la Fondation pour la
Recherche Médicale pour
avoir l’assurance que nos
fonds seront destinés à
des équipes de recherche
compétentes et à des projets importants, ciblant
différentes pathologies.
Ainsi, chaque année, nous
finançons de nouvelles
équipes sélectionnées par
la Fondation. Nos dons
BNP Paribas
ont fortement progressé,
passant de 30 000 francs
en 1994 à 137 000 euros
e n 2007 ! Entre 2001
et 2007, notre caisse a
soutenu une quinzaine
de projets de recherche
pour un montant total de
466 000 euros. Ce qui est
une somme importante
pour une « petite » caisse
d’a ssuran ce m al a di e
comme la nôtre ! », expli-
que Maître Michel Gonelle,
avocat et président du RSICAMPLP.
Les aides du RSI-CAMPLP
subventionnent l’acquisition
d’équipements exclusivement dans des laboratoires
de recherche en province. En
2007, ce sont deux aides en
cancérologie à Toulouse et
Marseille, et une en endocrinologie à Bordeaux qui ont
été attribuées. ■
La Parisienne
Un nouveau
partenariat
avec la Fondation
13 000 coureuses contre
le cancer du sein
a Parisienne, une course à pied de
L
6 kilomètres réservée aux femmes,
aura lieu du 5 au 7 septembre prochain, à
V
oilà près de dix-huit ans que la Fondation
BNP Paribas et la Fondation pour la
Recherche Médicale travaillent de
concert pour soutenir le progrès scientifique et médical. Aujourd’hui, un autre pôle
de cette banque prestigieuse, la banque de
financement et d’investissement du groupe
BNP Paribas (BNP Paribas CIB), noue elle
aussi un partenariat avec la Fondation. « Les
valeurs de la Fondation pour la Recherche
Médicale sont très proches des nôtres : les
critères d’excellence et d’innovation sont
tout à fait conformes aux caractéristiques
et aux valeurs mises en exergue dans nos
métiers », explique Jacques d’Estais, responsable de BNP Paribas CIB. Ainsi, grâce à un
financement de 240 000 euros, 10 jeunes chercheurs vont avoir la chance d’aller parfaire
leur formation durant une année au sein de
grands laboratoires de recherche étrangers.
« À travers ce soutien, BNP Paribas CIB
affirme, en tant que grande entité internationale, sa responsabilité sociale et estime
que cet engagement fait partie intégrante
de son champ naturel de citoyenneté. » ■
Paris. Trois bonnes raisons de participer :
pratiquer une activité physique dont on
connaît aujourd’hui les bénéfices pour la
santé (notamment en prévention du cancer du sein), passer un moment de fête
et de convivialité entre copines ou en
famille, et surtout, soutenir une cause
essentielle. Car, sur chaque inscription,
1 euro sera reversé à la Fondation pour
la Recherche Médicale au profit de la
recherche sur le cancer du sein. Lors
de l’édition 2007, 24 492 € ont ainsi été collectés. Ils ont permis de
financer une vaste étude épidémiologique concernant l’impact de
nos modes de vie sur le risque de cancer du sein.
Si vous ne voulez ou ne pouvez pas courir, vous pourrez néanmoins
apporter votre aide en tant que bénévole à l’organisation de la
course, ou simplement rencontrer la Fondation sur son stand pour
vous informer, ou encore soutenir cette initiative en achetant des
rubans estampillés « 1 euro c’est rien, mais je soutiens la lutte
contre le cancer du sein ! » ■
Pour en savoir plus et s’inscrire :
www.la-parisienne.net
l
RECHERCHE & SANTé page
26 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
Actions
Fondation
la fondation et vous
Solid’R Vie
Une assurance vie généreuse et solidaire
Fapès Diffusion lance Solid’R Vie, une assurance vie permettant aux souscripteurs de valoriser
leur épargne tout en faisant des dons à une ou plusieurs associations caritatives partenaires,
parmi lesquelles la Fondation pour la Recherche Médicale.
donc parfaitement dans la lignée de
nos préoccupations, souligne Hélène
Le Rezollier, responsable de la communication de Fapès Diffusion. Il répond
à une double attente : épargner intelligemment dans une sphère financière utile, et faire acte de générosité
au profit d’associations et de fondations reconnues d’utilité publique. »
Ainsi, en investissant dans Solid’R Vie,
l’épargnant a l’assurance que son
argent bénéficie à des entreprises respectueuses de leur environnement et
des générations futures, d’un point de
vue écologique, autant que social et
humain. Et surtout, Solid’R Vie permet
simultanément d’effectuer des dons
au profit d’une organisation caritative
partenaire. « Nous avons souhaité
impliquer nos adhérents dans notre
démarche solidaire et responsable,
explique Hélène Le Rezollier. Notre
partenariat avec la Fondation pour
la Recherche Médicale est exemplaire
dans ce sens. En encourageant le
progrès médical, la Fondation participe à l’amélioration de la santé et
du bien-être des générations futures.
Une attitude que nous ne pouvions
que soutenir ! » ■
Pour en savoir plus :
Rendez-vous sur la rubrique « Aider
la recherche » du site www.frm.org ou
directement sur le site www.solid-r-vie.fr
✂
F
aire fructifier son argent ou faire
un don à la Fondation ? Désormais,
plus de dilemme, il est possible de
faire les deux en même temps. Fapès
Diffusion, cabinet de courtage de la
Fédération des associations de prévoyance et d’entraide sociale, et l’Asac
(Association de sécurité et d’assistance
collective) lancent une nouvelle formule
d’assurance vie baptisée Solid’R Vie.
Un produit financier exemplaire sur
le plan éthique à plusieurs titres.
L’épargne peut être panachée entre un
fonds en euros sécuritaire et des fonds
de placement axés sur des entreprises
socialement responsables et impliquées
dans une démarche de développement
durable. Par ailleurs, le souscripteur a
la liberté de consacrer régulièrement
une partie de son épargne à des dons
en faveur de la Fondation.
« L’objet de Fapès Diffusion est de
développer des contrats d’assurance
en prévoyance, épargne, retraite
et dépendance accessibles au plus
grand nombre. Ce nouveau contrat
d’assurance vie, Solid’R Vie, s’inscrit
Bulletin de soutien
❏ Oui, je souhaite aider la recherche
en faisant, par chèque à l’ordre de la Fondation
pour la Recherche Médicale, un don de :
❏ 20  ❏ 40  ❏ 25  ❏ 50  ❏ 30 
❏ autre………… ❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement,
une documentation sur le prélèvement automatique.
Déduction fiscale
M.
Mme
RV115082
Mlle
M. et Mme
NOM
Prénom
Adresse
Code postal
VILLE
Téléphone
E-mail
6 % de votre don est déductible de
6
vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal.
Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
Fondation pour la recherche médicale - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07
Conformément à la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez
être amené à recevoir des propositions par courrier d’autres sociétés (ou organismes)… Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez cocher la case ci-contre ❏
En
la fondation et vous
régions
LANGUEDOC-ROUSSILLON
Orléans
Une vente aux enchères 46 000 euros pour quatre équipes
pour la bonne cause
de chercheurs de l’Orléanais
Le 19 mars dernier, le comité orléanais de la Fondation a traduit la générosité
des donateurs de la région en un soutien à la recherche médicale locale.
Il a choisi d’encourager des domaines particulièrement en pointe à Orléans :
la vaccination antitumorale, le traitement de la tuberculose (maladie aujourd’hui
en recrudescence dans les pays développés), la lutte contre les maladies
génétiques et les médicaments antiviraux. Après examen de onze projets
de recherche par des experts scientifiques nationaux de la Fondation,
trois subventions de 12 000 euros et une de 10 000 euros ont ainsi été attribuées
à quatre chercheurs orléanais. ■
DR
Amateurs de vin, rendez-vous
à Saint-Jean-de-Cuculles
dans l’Hérault, sur le terroir
du fameux pic Saint-Loup,
les 11 et 12 octobre prochains.
Chantal Vitelli, « mécène »
du comité Languedoc-RoussillonRouergue de la Fondation,
y organise, avec Jean-Pierre
Rambier, le maire de la commune,
la 18e édition de la Vente
aux enchères des grands vins
du Languedoc et du Roussillon.
À cette occasion, les meilleurs
crus de la région, sélectionnés
par Chantal Vitelli qui travaille
également à la Maison des vins
près de Montpellier, seront mis
en vente. Au programme
également : activités sportives,
expositions artistiques, banquets,
randonnées… Une partie des
bénéfices, environ 10 000 euros,
sera, comme chaque année,
reversée au comité dans le but
de financer des projets
de recherche locaux. ■
Pour en savoir plus :
www.vin-encheres-france.com
e-mail : [email protected]
Valérie Quesniaux (représentant Bernhard Ryffel), Agnès Delmas, Luigi Agrofolio et Rachid
Rahmouni sont les quatre chercheurs soutenus en 2008 par la Fondation pour la Recherche
Médicale grâce aux donateurs de l’Orléanais et à l’action des membres du comité d’Orléans.
✂
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Recherche & Santé en recevant ou en offrant
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à laquelle j’offre cette revue :
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le plus beau des héritages,
le progrès médical.
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Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
Fondation pour la recherche médicale – 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07
Conformément à la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez
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la fondation et vous
Ils
s’engagent
Présentatrice du journal télévisé pendant presque dix ans, journaliste célèbre,
Béatrice Schönberg animait le 15 avril dernier, en prime time sur France 2, l’émission « Ils font
bouger la France » consacrée à la recherche médicale. Elle rendait hommage à ces chercheurs
et ces médecins qui révolutionnent nos vies. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur.
Portrait
Béatrice Schönberg, elle fait bouger la France
Pour choisir les sujets à
traiter dans l’émission,
m’appuyer sur son expertise m’est donc apparu
comme une évidence. »
Au sommaire : les progrès
de l’imagerie médicale, la
prise en charge des grands
prématurés, la greffe de
visage ou encore l’implantation de rétine artificielle.
« Tous les reportages
m’ont vraiment impressionnée : le sang-froid et
le dévouement du personnel médical, le courage
des patients, et toujours
cette audace de la part
des chercheurs, notamment le professeur Devauchelle concernant la greffe
de visage ou le professeur Sahel pour
la rétine artificielle. On assiste à des
avancées tellement inimaginables !
On est vraiment à mi-chemin entre
le réel et la science-fiction. » Outre
les chercheurs, Béatrice Schönberg
Gilles Gustine/France 2
D
ans notre société
où l’on surmédiatise beaucoup de
gens, les chercheurs, eux, restent dans l’ombre, alors même qu’ils réalisent des
choses vraiment incroyables… Cette émission a
permis en quelque sorte
de saluer leur travail
exceptionnel et de remettre ainsi un peu les pendules à l’heure. »
La véritable admiration que
voue Béatrice Schönberg
à ces scientifiques porteurs d’espoir ne date pas
d’aujourd’hui. Journaliste
à Europe 1 dans les années 1980 pour
l’émission « Balances et Bavures »,
elle est amenée à couvrir, un peu par
hasard, le scandale du sang contaminé.
« Complètement étrangère au milieu
médical, j’ai découvert à cette occasion le quotidien des médecins et
des chercheurs. J’ai été très marquée
par ces personnes qui n’hésitent pas
à se lancer dans des quêtes incroyables souvent jalonnées de difficultés
et parfois de déceptions. Il y a une
dimension unique chez ces hommes
et ces femmes : un mélange d’humilité, de passion et même de poésie… »
Elle continue à traiter des sujets de
santé sur La Cinq où elle est journaliste
médicale. Elle pilote ensuite plusieurs
magazines télévisés avant de présenter
le journal sur France 2. Alors éloignée
du monde de la santé, elle reste néanmoins à l’affût des informations liées à
la médecine en général et à la recherche en particulier. « La recherche
médicale, c’est tout ! Sans elle, il n’y a
rien, pas d’avancée, pas de progrès,
pas de vie ! Heureusement que nous
avons des chercheurs qui osent l’inimaginable pour améliorer le sort des
malades. »
« Sans la recherche médicale, il n’y a rien,
pas d’avancée, pas de progrès, pas de vie ! »
Ce sont justement ces hommes d’exception qu’elle a décidé de mettre à l’honneur en prime time, le 15 avril dernier
sur France 2, lors de son émission « Ils
font bouger la France – Ces médecins
qui révolutionnent nos vies » pour
laquelle la Fondation était partenaire.
« Je connais la Fondation pour la
Recherche Médicale depuis longtemps.
l
RECHERCHE & SANTé page
29 l N° 115 • 3
e
était entourée pour cette émission
de personnalités telles que l’actrice
Nadia Farez, venue témoigner des
progrès de l’imagerie médicale, qui
ont permis de détecter chez elle un
anévrisme et de le traiter à temps,
et Thierry Lhermitte, parrain de la
Fondation, venu expliquer son engagement sur le plateau. ■
trimestre 2008
la fondation et vous
Questions de
donateurs
Legs
Bruno Garcin-Gasser
Vos biens, bien protégés
céline
PONCHELpouvreau
responsable
du service
legs.
Envoyez vos
questions
Bruno Garcin-Gasser
Service donateurs
Fondation pour
la Recherche
Médicale
54, rue de
Varenne,
75335 Paris
Cedex 07
Isabelle
Fleury,
responsable
du service
donateurs.
« J’ai fait un legs
à la Fondation, mais je
m’inquiète du devenir
de mes biens pendant
le règlement de la
succession. Pouvez-vous
me rassurer ? »
Question posée sur
le site www.frm.org
La Fondation sera informée
de votre legs par le notaire
dépositaire de votre
testament. Un inventaire
sera alors organisé, sous les
meilleurs délais en présence
d’un représentant de la
Fondation, afin d’établir
un état complet de votre
patrimoine. En cas de
nécessité, des actes
conservatoires seront
accomplis, comme mettre
vos biens mobiliers dans
un garde-meuble si vous
étiez en location ou en
maison de retraite. Cela
pour préserver au mieux
le patrimoine légué à
la Fondation. Si vous étiez
propriétaire, des dispositions
seront également prises pour
que votre maison et votre
jardin soient entretenus
afin qu’ils ne semblent
pas abandonnés. Enfin,
une ordonnance, entrée
en vigueur le 11 mai 2007,
contribue à simplifier le
règlement des successions
revenant à des œuvres
caritatives. La préfecture
disposant désormais
d’un délai de quatre mois
maximum pour autoriser
ou s’opposer à l’exécution
d’un legs, le règlement
du dossier s’en trouve
considérablement accéléré
et la préservation de votre
patrimoine garantie. ■
Le don pérenne
Prélèvement automatique :
le bénéfice de la durée
« J’ai vu que vous proposiez
le don par prélèvement
automatique. Pourriez-vous
m’en dire plus sur cette
démarche ? »
H. C. (Lozère)
Tout programme de recherche
demande du temps. Il ne s’agit
donc pas d’apporter aux
chercheurs une aide ponctuelle,
mais de s’engager sur de
longues périodes pour les
accompagner dans leurs
travaux jusqu’à l’aboutissement
de leurs efforts. En choisissant
le prélèvement automatique,
vous nous offrez une meilleure
prévision dans le temps de nos
financements et vous apportez
ainsi aux chercheurs une aide
l
encore plus précieuse.
Ainsi, après avoir choisi
le montant et la périodicité
(mensuelle ou trimestrielle)
de vos versements et fourni un
relevé d’identité bancaire ou
postal, vous n’avez plus à vous
préoccuper de rien. Cela vous
permet d’échelonner vos dons
sur toute l’année. De cette
façon, vous ne recevez plus
de courriers d’appels au don
et, du côté de la Fondation,
cela permet de réaliser des
économies substantielles en
frais d’affranchissement,
de traitement des chèques…
En revanche, vous continuez à
recevoir votre revue Recherche
& Santé, pour rester informé
des activités de la Fondation
RECHERCHE & SANTé page
30 l N° 115 • 3
e
trimestre 2008
et des progrès médicaux et
scientifiques réalisés grâce à
vos dons. Et bien sûr, vous
recevez, en début de chaque
année, un reçu fiscal
récapitulatif de vos dons de
l’année écoulée. Bien entendu,
vous pouvez interrompre
ou modifier vos prélèvements
quand vous le souhaitez,
en contactant la Fondation.
Pour plus de renseignements
et pour recevoir l’autorisation
de prélèvement, n’hésitez
pas à me contacter :
Isabelle Fleury – Service
donateurs - Fondation pour la
Recherche Médicale – 54, rue
de Varenne – 75335 Paris
Cedex 07. Tél. : 01 44 39 75 76.
E-mail : [email protected] ■
la fondation et vous
On
se dit tout...
« Les citoyens font ce qu’ils
peuvent selon leurs moyens. […]
La recherche est trop précieuse
pour laisser partir les cerveaux
ailleurs. »
J. B. (Aveyron)
« La recherche médicale est
indispensable, il faut continuer.
Elle est même insuffisante,
il faut progresser. »
J.-P. M. (Cher)
« Bravo à vous tous : chercheurs,
administrateurs, bénévoles, pour votre action.
Sur la question de la recherche en France, les
problèmes sont clairs : recherche fondamentale
et recherche appliquée. La première reste
indispensable, mais son financement ne
peut plus venir uniquement de l’État […].
Mais la frontière sur le plan médical avec
les applications est ténue. Il doit y avoir
confluence assez souvent. Aucune recherche
n’est vaine. »
M. K. (Indre-et-Loire)
« Je fais régulièrement des dons à la
Fondation. Je suis moi-même atteint
d’une maladie longue durée dont vous
avez longuement parlé dans votre dernier
bulletin. Je me considère ainsi redevable
des efforts que vous faites pour faire
avancer les recherches sur ces maladies,
et je vous en remercie. »
« Nous avons visionné mardi soir, sur
France 2, l’émission « Ils font bouger
la France », animée par Béatrice Schönberg
avec le parrain de votre Fondation,
Thierry Lhermitte. C’était très instructif,
très intéressant et cela nous a permis de voir
les progrès de la science depuis quelques
années, les opérations faites sur les grands
prématurés, les ados, les seniors et les gens
plus âgés ; des professeurs de haute qualité,
des chercheurs qui se donnent à fond pour
les bonnes causes, les infirmières, les
soignants… ils méritent tous qu’on leur dise
« chapeau bas » […] Quelle belle émission !
Malheureusement, il y en a peu. Bravo à tous
pour vos recherches. »
J. J. (Morbihan)
« Je ne peux que souhaiter courage
et chance à vos chercheurs. Ils ont tant
à faire ! … »
E. L. (Paris)
« Il y a tellement de maladies connues
et difficilement guérissables, et
d’autres « orphelines » que l’on essaie
de soigner, malheureusement sans
guérison. Je pense cependant que
chaque chercheur fait le maximum,
mais ils ne sont pas assez nombreux et
n’ont pas suffisamment d’argent pour
être confortés dans leurs démarches.
Courage à tous et continuez. »
H. C. (Seine-et-Marne)
F.-M. H. (par e-mail)
l
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trimestre 2008
LARS1083
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