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CRE — Rapport d’activité — Juin 2007
La CRE travaille, en collaboration avec les parties intéressées, à l’élaboration des
modalités d’évolution du parc de compteurs d’électricité basse tension. Dans le
contexte de marchés ouverts, les compteurs devront permettre un traitement des
informations qui répond aux besoins des consommateurs et aux objectifs d’ef-
fi cacité énergétique.
L’expérience acquise de l’ouverture des marchés aux professionnels depuis 2000
montre qu’il ne faut pas s’attendre à un basculement massif vers le marché libre, mais
plutôt à un mouvement progressif. L’enjeu technique de l’ouverture des marchés
aux consommateurs résidentiels est néanmoins de taille : le nombre de consomma-
teurs qui peuvent choisir leur fournisseur est passé, le 1er juillet 2007, de 4,7 millions
à 33,5 millions pour l’électricité et de 680 000 à 12 millions pour le gaz.
La forte concentration des marchés français reste préoccupante, avec des fournis-
seurs historiques largement dominants. Cette situation ne profi te ni aux opéra-
teurs, ni aux consommateurs. La coexistence de tarifs réglementés, offerts indis-
tinctement à l’ensemble des consommateurs, et de prix de marché ne permet pas
de tracer de perspectives claires sur le développement concurrentiel des marchés.
Cela est d’autant plus vrai que les tarifs réglementés sont soumis à une insécurité
juridique car la Commission européenne a engagé une procédure contentieuse à
l’égard de la France.
En supprimant une part signifi cative de la liquidité existante, le tarif réglementé
transitoire d’ajustement du marché (TaRTAM) pour le secteur électrique, dégra-
de le fonctionnement du marché de gros français. Aussi, malgré son niveau élevé
de consommation, la France n’a pas la possibilité de fi xer un prix de référence de
l’électricité en Europe, contrairement à notre voisin allemand.
Les prix de l’électricité sont soumis à de nombreuses incertitudes économiques
et réglementaires. La volatilité des prix, et leur hausse constatée depuis 2003,
suscitent de nombreuses interrogations légitimes. Il convient, toutefois, d’éviter
toute conclusion hâtive. Ce n’est pas l’ouverture du marché qui est à l’origine de
la hausse des prix, mais la recherche toujours plus diffi cile d’un équilibre entre
une offre limitée en pointe et en semi-base, pénalisée par les coûts des exigences
environnementales et des produits pétroliers, et une demande en croissance.
La situation du marché français du gaz est différente. La convergence des coûts
d’approvisionnement et des tarifs réglementés ouvre des perspectives intéressantes
pour les opérateurs alternatifs. Sur le marché des professionnels, les consomma-
teurs de gaz sont, en proportion, plus nombreux à avoir quitté leur fournisseur
historique que les consommateurs d’électricité.
La Commission européenne considère que des mécanismes de formation des
prix plus effi caces et plus transparents sont nécessaires afi n de faire profi ter les
consommateurs de tous les avantages de l’ouverture des marchés. C’est aussi le
moyen de disposer de signaux de prix qui refl ètent les besoins d’investissements
à moyen et long termes en infrastructures de production et de réseaux. La CRE
travaille à la mise en œuvre rapide de la surveillance des marchés de gros, mission
que la loi du 7 décembre 2006 lui a confi ée.