l’activité physiologique d’un gène. Ils peuvent également servir de systèmes modèles
utiles afin d’étudier certaines maladies génétiques humaines et son implication dans le
cancer (92).La méthode de production des souris Knock Out implique les étapes suivantes :
(figure 17)
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/bv.fcgi?rid=mcb.figgrp.1981
Figure 17 : Processus général de la formation de souris Knock Out :
Les cellules souches embryonnaires hétérozygotes exprimant une mutation pour un gène d’intérêt (X)
et les cellules homozygotes pour le marqueur d’un gène ( ici peau noire) sont injectées dans le
blastocyte embryonnaire de 4,5 jours qui est homozygote pour un autre marqueur ( peau blanche).
L’embryon obtenu est alors implanté chez une souris femelle enceinte. Les souriceaux obtenus sont
des chimères, ce qui est révélé par leur pelage noir et blanc. Les souris chimériques sont croisées
avec des souris blanches. Les souriceaux issus de ce croisement ont des cellules ES dérivées dans
leur lignées germinales. Par isolement de l’ADN de ces souris il est possible d’identifier l’allèle muté.
Un croisement entre ces souris noires produit des individus homozygotes pour l’allèle muté. Des
souris Ko sont alors obtenues.
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1. L’allèle mutant est introduit par recombinaison homologue dans les cellules souches
embryonnaires (cellules ES). La recombinaison homologue est un échange de fragments
d’ADN entre deux molécules au niveau de séquences nucléotidiques homologues. (figure
18) Le KO est basé sur la recombinaison homologue entre un ADN exogène et un ADN
génomique. Ce mécanisme a été mis en évidence en 1980 par injection directe d’ADN dans
des cellules de mammifères (92).
Les facteurs qui favorisent la recombinaison homologue sont:
- La taille de la région homologue
- Le fort pourcentage d’homologie
- L’ADN sous forme linéaire (par rapport à forme circulaire)
- Le mode de transfection
http://www.genoway.com/commun/img/homologous2.jpg
Figure 18 : Insertion d’un gène par recombinaison homologue
Un transgène est inséré par recombinaison homologue au niveau d’un locus d’intérêt. Une fois
réarrangé, le transgène peut alors être exprimé.
2. Une fois que les clones positifs de cellules ES sont obtenus, ils sont micro injectés dans
les blastocytes de souris receveuses.
3. Les blastocytes sont alors réimplantés dans l’utérus de souris.
4. Les cellules ES injectées chez la souris femelle colonisent le blastocyte et après un
croisement avec des souris mâles, des souris chimères sont obtenues dans lesquelles
le transgène est exprimé en fonction des tissus. Ces cellules peuvent être exprimées
dans les lignées somatiques ou germinales, ces dernières étant très importantes afin
d’obtenir des gamètes transgéniques.
5. Des souris chimériques sont croisées avec des souris normales afin d’obtenir des
cellules germinales avec le matériel transgénique.
6. Seules les souris hétérozygotes sont croisées entre elles ce qui permet d’obtenir environ
25% de souris homozygotes pour l’allèle mutant. Il est important de savoir que les souris
homozygotes sont parfois non viables et meurent au stade embryonnaire. Afin de vérifier ce
point, il est nécessaire de sacrifier des souris hétérozygotes fécondées par les mâles
hétérozygotes et de génotyper les embryons à différents temps embryonnaires. Ceci
permettra de montrer l’importance de ce gène dans le développement embryonnaire.
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La létalité embryonnaire due à l’invalidation d’un seul allèle du gène est observée dans
le cas du VEGF. Il est néanmoins possible d’observer l’effet de l’invalidation du gène à l’état
adulte en passant par des mutations silencieuses provisoires (système CRE/Lox P) (92).
Le système Cre/loxP a donc été utilisé pour générer des souris Knock Out pour le gène
du VEGF-C permettant ainsi d’observer les conséquences de son absence dans certains
tissus spécifiques chez la souris adulte (86).
La Cre est une recombinase (de la famille des intégrases) du bactériophage P1. Cre est
une protéine de 38 kDa qui catalyse la recombinaison entre deux sites de