diminuer le nombre des combattants, les coûts afférents, et d’éliminer les
seigneurs en sédition avec le royaume.
Une raison de la création des compagnies régulières fut aussi de mettre fin à
l’individualisme des seigneurs féodaux parfois synonyme de désordres lors des
combats, comme ce fut le cas à Crécy (1346) puis à Azincourt (1415) et de
l’instabilité des mercenaires comme à Marignan (1515).
Dans les coûts d’une lance il ne faut pas oublier des valets supplémentaires,
l’équipement et le ravitaillement.
En 1445 une compagnie est constituée de 100 lances. Une lance est composée
de six hommes (un page ou varlet, un coutilier, trois archers ou arbalétriers et
un lancier). Une compagnie est donc un ensemble de 600 hommes. Pages et
varlets ne combattent pas. C’est plutôt de 500 hommes en armes qu’il faut
parler.
Archers et arbalétriers.
Charles le Téméraire eut le projet de constituer une armée de 10 compagnies
composées de 1250 lances de 8 hommes combattants (un chevalier ou maître et
sept combattants) plus un page ou valet non combattant. Il ne put jamais
atteindre le chiffre souhaité de 10 000 combattants.
Dans la bataille de Morinot de Tourzel, Robert Grellet arrive à Allègre comme
archer entre 1365 et 1385. Plus tard des fils naturels de seigneurs d’Allègre
seront archers eux-aussi, puis reconnus et légitimés.
Dans une lance, tous chevauchent, mais combattent à pied. Le chevalier combat
à cheval, ainsi éventuellement que le lancier.
Selon les époques la composition des lances a varié. En général une lance a été
composée d’un sergent d’armes ou lancier, de deux ou trois archers ou
arbalétriers, d’un ou deux piquiers ou coutiliers (armés de la coutille et de la
miséricorde pour achever l’ennemi blessé), d’un page ou valet (varlet).
Selon les moyens financiers du seigneur, les hommes d’armes étaient plus ou
moins nombreux, plus ou moins bien armés et protégés, montés ou à pied.
Un chevalier puissant pouvait être capitaine de plusieurs lances de sa propre
compagnie, et, en plus de celles-ci, capitaine de lances dites garnies, des
ordonnances du roi ou d’un seigneur plus puissant, comte, duc, etc.
Nous avons vu au début de cette étude qu’en 1470 Jacques d’Alegre fut appelé à
« prendre et choisir 95 lances, dont 15 de sa compagnie ». En 1527, Gabriel
d’Alegre fut « capitaine de 32 lances fournies des ordonnances du roi, du nombre
des quarante qui estoient sous sa conduite ».
Un seigneur pouvait être capitaine de lances et, en même temps, capitaine
d’autres troupes.
Ainsi, en 1493, Yves II d’Alegre fut « capitaine de 300 lances et 2000 hommes
de pied ».