MALADIES
TROPICALES
NEGLIGÉES
´0DODGLHVWURSLFDOHVQpJOLJpHV
6XFFqVLJQRUpV
1RXYHOOHVRSSRUWXQLWpVµ
17'B9HUVLRQBILQDOHB)UDSGI 
Photo de couverture : Eric Lafforgue
Mise en page / Réécriture : P. Tissot / A. Moloo
© Organisation mondiale de la Santé 2010
Tous droits réservés. Il est possible de se procurer les publications de l’Organisation mondiale de la Santé auprès des Editions de l’OMS,
Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ;
adresse électronique : [email protected]). Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de l’OMS
– que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être envoyées aux Editions de l’OMS, à l’adresse ci dessus (télécopie
: +41 22 791 4806 ; adresse électronique : [email protected]).
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation
mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant
au tracé de leurs frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne
pas avoir fait l’objet d’un accord définitif.
La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés
par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique
qu’il s’agit d’un nom déposé.
L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente
publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de
l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue responsable des
préjudices subis du fait de son utilisation.
Imprimé en France
Ce document a été rédigé par le département de Lutte contre les maladies tropicales négligées.
Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS:
Maladies tropicales négligées, succès ignorés, nouvelles opportunités.
«WHO/HTM/NTD/2009.2».
1.Médecine tropicale - orientations. 2.Maladie endémique. 3.Zone pauvreté. 4.Parasitoses. 5.Coopération internationale. 6.Santé mondiale.
7.Pays en développement. I.Organisation mondiale de la Santé.
ISBN 978 92 4 259870 4 (NLM classification: WC 680)
17'B9HUVLRQBILQDOHB)UDSGI 
Lettre du Directeur --------------------------------------------------------------------------------------------ii
Caractéristiques essentielles des maladies tropicales négligées -------------------------------------- v
Coup d’œil sur les succès ----------------------------------------------------------------------------------vi
Maladies tropicales négligées -------------------------------------------------------------------------- 1
Un symptôme de pauvreté et de vies défavorisées ------------------------------------------------------ 3
Superposition des menaces dans les populations délaissées ----------------------------------------- 4
Les plus pauvres parmi les pauvres sont les victimes des maladies tropicales négligées ---------- 6
Le prix élevé de la négligence -----------------------------------------------------------------------------8
Les zoonoses et la santé humaine : pourquoi une campagne intégrée s’impose ----------------- 10
De bonnes raisons d’être optimistes -------------------------------------------------------------------- 13
Succès ignorés ----------------------------------------------------------------------------------------17
1
re partie : Succès locaux et la nécessité de les accroître ------------------------------------------- 17
Élimination de la maladie de Chagas : faire monter les enjeux ------------------------------- 18
Lutte contre la schistosomiase : intensification des campagnes à Madagascar
et au Nigéria ---------------------------------------------------------------------------------------- 20
Helminthes intestinaux : le Cambodge atteint l’objectif mondial de 2010 avant l’heure ------ 22
Élimination de la filariose lymphatique : des résultats exemplaires au Sri Lanka ----------- 24
Le Sri Lanka vient à bout de la lèpre grâce à la commercialisation à but social ------------ 26
2
e partie : Résultats majeurs et marge de progrès considérable ------------------------------------- 29
L’ulcère de Buruli – auparavant, une énigme, désormais dans la ligne de mire ------------ 30
Dengue et dengue hémorragique : un motif de préoccupation majeure
de santé publique --------------------------------------------------------------------------------- 32
Dracunculose (ver de Guinée) : la dernière ligne droite --------------------------------------- 34
Distomatose hépatique : vers la victoire grâce à un don de triclabendazole -------------- 36
La trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) : un meilleur espoir
de prise en charge de la maladie ---------------------------------------------------------------- 38
La lèpre sur le point d’être éliminée-------------------------------------------------------------- 40
La filariose lymphatique vaincue par les interventions à effets rapides ---------------------- 42
Lutte contre l’onchocercose : un succès qui ne se dément pas ---------------------------- 44
La prévention de la rage chez les animaux sauve des vies humaines ---------------------- 46
Trachome : une campagne tenace promet l’élimination de la maladie ---------------------- 48
Nouvelles opportunités ------------------------------------------------------------------------------- 51
Aider les gens à se prendre en charge : principaux défis --------------------------------------------- 52
Le cercle vicieux de la pauvreté : le temps d’agir, c’est maintenant --------------------------------- 54
Le Département de Lutte contre les maladies tropicales négligées de l’OMS --------------------- 56
Remerciements -------------------------------------------------------------------------------------------- 59
Table des matières
17'B9HUVLRQBILQDOHB)UDSGI 
ii 8QDYHQLUVDQVPDODGLHVWURSLFDOHVQpJOLJpHV
0DODGLHVWURSLFDOHVQpJOLJpHVVXFFqVLJQRUpVQRXYHOOHVRSSRUWXQLWpV
Lettre du Directeur
La lutte contre les maladies tropicales négligées a pris une nouvelle tournure.
Grâce à l’administration médicamenteuse à grande échelle et à la chimiothérapie préventive, nous sommes
désormais capables d’éliminer certaines des maladies tropicales négligées dont l’humanité souffre depuis
des siècles et d’en maîtriser d’autres.
Plus d’un milliard de personnes – un sixième de la population mondiale – souffrent d’une ou de plusieurs
maladies tropicales négligées. Pour être en mesure de remédier à cette situation, il faut sensibiliser le monde
à ces maladies et l’on observe à ce propos une plus grande attention au sort des populations qui en sont
frappées.
Pour la seule année 2007, un total de 546 millions de personnes ont été traitées dans le monde pour prévenir
la transmission de la filariose lymphatique, plus communément appelée éléphantiasis. En août 2007, la
République populaire de Chine a été le premier pays à déclarer avoir réussi à éliminer la filariose lymphatique,
en tant que problème de santé publique, suivie de la République de Corée en mars 2008.
Le traitement de la schistosomiase (bilharziose) se poursuit pour 27 millions d’écoliers en Afrique, avec la
distribution de comprimés de praziquantel sur une période de 10 ans. Cette maladie se traduit par un taux
d’absentéisme scolaire élevé et peut entraîner des retards de croissance et de développement intellectuel.
Faute d’être traitée rapidement, à un stade où elle serait encore réversible, la schistosomiase peut occasionner
une pathologie grave et permanente, réduisant fatalement la durée de vie du patient.
La dracunculose, également appelée ver de Guinée, qui prévalait dans 20 nations d’Afrique et d’Asie il y a
deux décennies, est aujourd’hui endémique dans six pays subsahariens seulement Si les conditions sociales
et politiques restent favorables, la dracunculose sera bientôt la deuxième maladie éradiquée.
Le nombre de nouveaux cas de trypanosomiase humaine africaine, également connue sous le nom de
maladie du sommeil, a été ramené de 16 378 en 2005 à 10 486 en 2008 grâce à une surveillance efficace.
On assiste en ce moment à un regain d’efforts pour éliminer le pian, une infection chronique mais facile à
traiter qui se porte sur la peau, les os et les cartilages. On observe aussi une meilleure coordination en vue
d’alléger le fardeau que constituent les zoonoses virales, et en particulier la rage canine. Cette maladie, que
la vaccination permet d’éviter, tue quelque 55 000 personnes chaque année, dont près de la moitié sont
des enfants de moins de 15 ans.
/DFKLPLRWKpUDSLHjJUDQGH
pFKHOOHSHUPHWGHFRPEDWWUH
YRLUHG·pOLPLQHUFHUWDLQHV
PDODGLHVWURSLFDOHVQpJOLJpHV
Dr Lorenzo Savioli
17'B9HUVLRQBILQDOHB)UDSGI 
iii
8QDYHQLUVDQVPDODGLHVWURSLFDOHVQpJOLJpHV
Les maladies parasitaires et bactériennes, connues pour être négligées, figurent parmi les infections les plus
courantes qui touchent environ 2,7 milliards d’individus vivant avec moins de 2 US $ par jour. Le fossé qui
sépare les nantis des démunis n’est pas comblé et le changement climatique mondial – outre les calamités
naturelles qu’il provoque – crée également des conditions propices aux maladies et à la réapparition de
vecteurs dans des régions où l’on croyait pourtant les avoir éliminés. La résurgence de la dengue, observée
depuis quelques années, en est la preuve.
Les initiatives mises en place par l’OMS pour assurer la gestion vectorielle intégrée et la gestion des pesticides
en tant que problème de santé publique attestent de l’importance et de la nécessité d’investir dans la lutte
antivectorielle, volet essentiel du dispositif qui vise à enrayer la propagation des maladies à transmission
vectorielle. Ces maladies représentent environ 17 % de la charge mondiale des maladies parasitaires et
infectieuses. La plupart des maladies tropicales négligées sont à l’état endémique dans les zones rurales de
l’Afrique subsaharienne et dans les zones urbaines défavorisées des pays à faible revenu d’Asie et d’Amérique
latine. Elles sont à l’origine de handicaps de longue durée, de difformités, de retards de croissance chez les
enfants, de grossesses à complications et d’une baisse de la productivité économique.
Les maladies tropicales négligées tuent chaque année environ 534 000 personnes dans le monde. Concernant
la productivité au travail, les pertes annuelles se chiffrent en milliards de dollars, ce qui a pour effet de maintenir
les pays à faible revenu dans la pauvreté. Selon un rapport récent de l’OMS sur « les déterminants sociaux
de la santé », les personnes vivant dans la pauvreté, même si elles résident dans une grande ville prospère,
restent les plus vulnérables face à la maladie et meurent plus jeunes. Que dire alors du sort encore plus
cruel des millions de personnes qui vivent dans des communautés rurales démunies, privées des structures
les plus fondamentales.
Ces cinq dernières années nous ont permis de bien avancer dans nos efforts pour convaincre le monde – et
en particulier ses dirigeants – de faire davantage pour combattre les maladies tropicales négligées de manière
à favoriser le développement économique et humain en vue des objectifs du Millénaire pour le développement.
L’OMS, ses partenaires internationaux, les organismes donateurs et les organisations non-gouvernementales
ont mis sur pied de meilleurs canaux pour distribuer aux régions dans le besoin des médicaments donnés ou
achetés. La convergence des technologies offre désormais de meilleures possibilités de communication et
d’échange de données avec le personnel de terrain qui œuvre dans les régions isolées. Cette collaboration
a rendu plus viable le combat contre les maladies négligées et a amélioré son rapport coût/efficacité.
La communauté mondiale s’est engagée à débloquer des fonds supplémentaires pour promouvoir la santé
dans le monde. Les contributions respectives du Gouvernement des États-Unis, du Département du Royaume-
Uni pour le Développement international (DFID), de la Fondation Bill & Melinda Gates, du Centre Carter, de
,OHVWLQGLVSHQVDEOHG·LQYHVWLU
GDQVOHFDSLWDOKXPDLQHWVRFLDO
GHVSRSXODWLRQVSDXYUHVFDUFHOD
OHXUSHUPHWWUDG·pWDEOLUOHVEDVHV
jSDUWLUGHVTXHOOHVHOOHVSRXUURQW
LQVXIIOHUXQQRXYHOpODQjOHXUV
FRPPXQDXWpVDXWUDYHUVGHV
SURJUDPPHVGHSUpYHQWLRQ
17'B9HUVLRQBILQDOHB)UDSGI 
1 / 72 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!