Peut-on encore mettre un cathéter veineux central sans

En ce numéro de printemps, Hemotech en bref réaffirme son objectif : rester proches de
vous et favoriser l’échange de connaissances et d’expériences qui caractérise notre lettre.
Les acteurs du monde médical restent mobilisés pour le développement de systèmes
innovants, pour l’amélioration du soin au patient avec la mise au point de techniques moins
invasives et le perfectionnement des pratiques médicales en soins courants.
Alors que la maîtrise des coûts devient de plus en plus sensible, toutes les pistes de progrès
sont à suivre : prévention des maladies ou des complications, utilisation de produits adaptés,
soins à domicile, partage des informations médicales…
Dans ce numéro, un article sur la pose de cathéter veineux central sous échoguidage,
montre la supériorité de cette technique par rapport à l’utilisation des repères anatomiques,
fiabilisant la pose, réduisant le temps d’intervention et surtout le nombre des complications,
avec une augmentation du confort du patient.
Hemotech en bref se fait l’écho du dynamisme des initiatives régionales – ici la réunion
annuelle de l’ATIR et du CH d’Avignon – qui constituent pour les médecins et personnels
soignants une réelle opportunité d’échanges, un outil de réactivation des connaissances et
d’amélioration de leur pratique quotidienne.
Guy LESTRADE - Président
N° 18 - Mars 2011
Hemotech met à votre disposition le mannequin Chester, modèle d’entraînement
spécialement développé pour la pose de cathéter d’hémodialyse en veine jugulaire interne.
Pour le réserver : [email protected]
sommaire
Cathéter veineux
central et échoguidage
En région : traitement
de l’IRC au stade 5
PUBLIS EN BREF
Peut-on encore mettre un cathéter veineux central
sans échoguidage ?
La mise en place de voies veineuses centrales est un geste courant dans les services de Néphrologie et
d’Hémodialyse. Souvent banalisé à tort, il peut être à l’origine de nombreuses complications le plus souvent
évitables.
Parmi les complications les plus fréquentes, se rencontrent
tout d’abord les échecs de ponction, pouvant atteindre
25 % en jugulaire et 37 % en fémoral (1). Ensuite on trouve les
complications liées directement au traumatisme de la ponction
comme par exemple une ponction artérielle. Elle est plus fréquente
au niveau fémoral (15 à 37 %) où une plaie de l’artère peut se
compliquer d’une hémorragie importante voire d’un choc hémor-
ragique ou d’une fistule artério-veineuse à haut débit (1, 2). Au
niveau jugulaire, l’incidence est plus faible (5 %) et le risque est plus
une compression des voies aériennes supérieures ou neurologique
(1, 2). Le pneumothorax complique surtout les ponctions sous-
clavières qui ne devraient plus être pratiquées dans les services de
Néphrologie en raison du risque de lésions des veines centrales qui
compromettent la réalisation ultérieure d’une fistule artério-veineuse
(3). Cependant un pneumothorax peut également compliquer une
ponction jugulaire en cas de distension pulmonaire ou de ponction
difficile par voie antérieure (2). Lors de ponctions jugulaires, ont
également été décrites des ponctions du canal thoracique lors
d’une ponction du côté gauche ou des ponctions trachéales, le plus
souvent sans conséquences sauf en cas de perforation du ballonnet
de la sonde d’intubation trachéale. Enfin, il peut y avoir une lésion
du plexus brachial dans le défilé interscalénique lors d’une ponction
un peu trop postérieure (2). L’incidence de ces complications est
inversement corrélée à l’expérience de l’opérateur mais n’est jamais
nulle (4). Le corollaire en est un risque de complication qui augmente
linéairement avec le nombre de ponctions. L’échographie est un
outil qui permet tout d’abord de visualiser la position de la veine, de
vérifier sa perméabilité avant le geste et pendant la procédure, de
guider l’aiguille de la peau jusqu’à la veine et ainsi de réduire drasti-
quement le nombre de ponctions en comparaison avec la technique
des repères anatomiques. De nombreuses études ont confirmé
une réduction significative des complications lors de l’utilisation de
l’échoguidage par rapport à la technique des repères anatomiques
(5). Contrairement aux dires de ses détracteurs, l’échographie
permet non seulement de réduire les risques de la ponction, mais
également de gagner du temps (6). Mais ce ne sont pas là ses
seuls avantages : l’échographie peut également permettre de faire
le diagnostic d’un pneumothorax avec une excellente sensibilité et
ainsi remplacer la radiographie du thorax, notamment lorsque les
patients sont alités (7-9). Les contraintes de l’échographie sont tout
d’abord son coût et ensuite la difficulté d’apprentissage. En ce qui
concerne le coût, aucune étude ne permet d’affirmer que l’échogra-
phie permet de faire des économies. Toutefois, appliquée à grande
échelle, cela sera fort probable, notamment en réduisant les besoins
en radiographies, en économisant du temps médecin et infirmier et
en diminuant le nombre des complications. L’apprentissage pose
un problème, l’avenir est à la simulation virtuelle. En attendant des
mannequins existent et des formations sur animaux pourraient pro-
chainement se développer.
Après les complications liées à la ponction, viennent les complications
liées à l’introduction du guide, des dilatateurs ou du cathéter. En premier
lieu, lors de l’introduction du guide peuvent apparaître des troubles du
rythme cardiaque, notamment lorsque le guide est introduit de plus de
25 cm (10). Même s’ils sont le plus souvent réversibles dès le retrait
édito
du guide et rassurants pour l’opérateur car permettant de vérifier
le bon passage du guide par la veine cave supérieure, ils doivent
être évités car ils peuvent évoluer vers une arythmie ventriculaire
et menacer le pronostic vital. Le guide peut également faire fausse
route et en conséquence le cathéter ne se trouvera pas dans la
veine cave supérieure pour un cathéter jugulaire ou dans la veine
cave inférieure pour un cathéter fémoral. Les fausses routes les
plus fréquemment rencontrées lors de l’abord jugulaire sont la
veine sous-clavière homolatérale, le tronc veineux brachiocépha-
lique controlatéral ou la veine azygos. En fémoral gauche, le
cathéter peut également emprunter un mauvais trajet dans la
veine lombaire ascendante. Le simple jugement clinique ne permet
en rien de prédire la bonne position du cathéter, même avec un
opérateur entraîné et un examen d’imagerie reste indispensable
(11). Le moyen le plus fréquemment utilisé est la radiographie du
thorax au décours de la procédure mais le diagnostic est alors
porté un peu tard. Le meilleur moyen d’éviter une fausse route de
cathéter est l’utilisation de la scopie pendant la procédure mais
c’est une technique irradiante et peu disponible dans les services
de Néphrologie. L’échographie par voie sous-xyphoïdienne est
une alternative intéressante pour vérifier le positionnement de
l’extrémité du cathéter dans l’oreillette droite ou la veine cave
supérieure (12). Enfin, l’introduction du matériel peut être à l’ori-
gine d’une perforation des veines centrales, voire de l’oreillette
droite avec des conséquences qui peuvent être gravissimes. La
prévention repose principalement sur la délicatesse de l’opérateur
lors de l’introduction du guide puis des dilatateurs qui ne doivent
pas être introduits de plus de 5-6 cm, notamment lors de l’abord
jugulaire gauche. A la moindre résistance, il faut contrôler que le
guide coulisse bien dans le dilatateur afin de vérifier de bien se
trouver dans la lumière vasculaire et la scopie peut également être
utile pour s’assurer du bon trajet.
En conclusion, les complications des poses de cathéters veineux
centraux ne sont pas si rares et leur prévention doit être une
préoccupation de chaque instant. L’expérience de l’opérateur est
bien entendu un élément clé dans leur prévention, mais il est main-
tenant bien démontré que l’échographie est l’arme ultime contre
les complications mécaniques du cathétérisme. De nombreuses
sociétés savantes, notamment celles de dialyse, recommandent
l’utilisation de l’échoguidage lors de toute pose de cathéter
veineux central et à l’époque actuelle de l’«Evidence Based
Medicine» et des avocats, il est de moins en moins justifiable de
ne pas l’utiliser (13).
Dr Thierry KRUMMEL - Service de Néphrologie,
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Les traitements de l’IRC au stade 5 de nos jours
Rencontre annuelle ATIR
(Association pour le
Traitement de l’Insuffi-
sance Rénale) et Service
de Néphrologie, Médecine
interne du CH d’Avignon -
21 octobre 2010
105 Néphrologues et soignants du Vaucluse et des alentours ont pu
échanger leur expérience dans un lieu chargé d’histoire, « Le petit
Louvre » à Avignon, ancienne chapelle des chevaliers du temple.
L’observation du premier patient dialysé, présentée par le Dr Briat, a
servi de fil conducteur à la première partie de la journée : « En 2010,
quel traitement aurait pu être proposé à Clyde Shield, âgé de 50 ans
lorsqu’il a débuté la dialyse en 1960 à Seattle ? »
Le Professeur Brunet a défendu l’hémodialyse et l’hémodiafiltration
par le rappel des règles fondamentales de la dialyse de qualité en
soulignant l’intérêt des dialyses courtes quotidiennes et a rapporté
des résultats montrant une supériorité de l’hémodiafiltration sur la
tolérance des séances et la survie des patients.
Le Docteur Rosati a démontré l’efficacité de la dialyse péritonéale,
particulièrement adaptée aux patients en attente de greffe et à ceux
recherchant autonomie et domicile. Elle a insisté sur les recomman-
dations de l’HAS, la prévention des péritonites et le risque redoutable
de péritonite sclérosante.
Le Professeur Mourad a montré que la transplantation est la tech-
nique de suppléance rénale la plus efficace en terme de qualité de
vie et de morbi-mortalité à long terme ce d’autant qu’elle est réalisée
précocement, parfois avant le début de la dialyse, et qu’elle fait appel
à des donneurs vivants. L’inscription sur liste d’attente de greffe
rénale devrait se faire dès que la clairance de la créatinine atteint
20 ml/min. Les conditions d’inscription sur liste de greffe, les résultats
et l’évolution des protocoles d’immunosuppression ont été rappelés
ainsi que les résultats et les différentes sources de greffon.
Une table ronde a permis d’insister sur la complémentarité des dif-
férentes techniques sans oublier le traitement conservateur à conce-
voir comme un accompagnement du patient et non un abandon.
L’importance de l’information du patient et de la prise en charge du
retentissement de l’insuffisance rénale chronique du stade 2 à 5 a
été soulignée.
Cela a permis de faire la transition avec le thème de l’après-midi :
«Quelle place pour l’éducation thérapeutique ?» Différentes équipes
ont rapporté leur expérience :
Le Dr Gérard JANIN nous a fait part de l’expérience en pré-dialyse
du CHR de Mâcon, les équipes soignantes de l’ATIR et du CH
Avignon sont intervenues sur l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Enfin Mme Veit, infirmière coordinatrice, a partagé l’expérience de
l’équipe de Transplantation de Montpellier.
Le Dr Marc UZAN, maître d’œuvre de cette journée, a réservé à
l’assistance une clôture en douceur de cette très agréable et enrichis-
sante journée avec un concert de musique actuelle.
Dr Patrick Donnadieu
Service Néphrologie-Hémodialyse, CH Avignon
Références
bibliographiques
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imaging in vascular access.
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Liou JT, Lui PW. Incidence and
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arrhythmia during internal jugular
venous catheterization: compari-
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internal jugular vein: is postpro-
cedural chest radiography always
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Bedside ultrasound can safely eli-
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phs after central venous catheter
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gical ICU (SICU). J Surg Res. 2010
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1- Evidence or not evidence ?
Berrington de Gonzalez et al. Body-mass
index and mortality among 1.46 million
white adults. N Engl J Med (2010) vol. 363
(23) pp. 2211-9
Flicker et al. Body Mass Index and Survival
in Men and Women Aged 70 to 75. Journal
of the American Geriatrics Society (2010)
vol. 58 (2) pp. 234-241
Stolic. Obesity in renal failure--health or
disease? MEDICAL HYPOTHESES (2010)
vol. 75 (6) pp. 49
Kopple et Feroze. The effect of obesity on
chronic kidney disease. J Ren Nutr (2011)
vol. 21 (1) pp. 66-717-500
No : dans les sociétés dites développées la
prévalence du surpoids et de l’obésité aug-
mente (50 % jusqu’à 70 % aux USA). Les
études historiques démontrent une association
entre surpoids et maladie cardio-vasculaire ou
mortalité. D’autres plus récentes donnent un
peu d’espoir à ceux d’entre nous en surpoids
(modéré) avec même un possible effet béné-
fique d’un léger surpoids… (JAMA 2007).
Malheureusement l’article de Berrington de
Gonzalez publié dans NEJM étudie la relation
entre BMI et mortalité chez 1,46 millions de
personnes de race blanche. Le suivi moyen
est supérieur à 10 ans. Le risque de mortalité
toutes causes confondues est moindre pour
les BMI entre 20 et 24.9 kg/m2.
Yes : on ne revient pas sur la relation dite
paradoxale entre obésité et meilleure survie
dans la population des patients dialysés.
Une majorité de patients a plus de 65 ans
et la littérature suggère que chez le patient
âgé, en majorité atteint de pathologies chro-
niques, le surpoids est associé à une meil-
leure survie. Dans cette classe d’âge la
relation BMI mortalité retrouvée chez le dia-
lysé ne serait donc pas si paradoxale. Flicker
et col. ont étudié une cohorte de patients
de plus de 70 ans en 1996 suivis plus de
10 ans. 4600 hommes et 4500 femmes ont
été inclus. Chez les patients qui ont survécu
plus de 70 ans, ceux qui sont classés en
surpoids ont le risque de mortalité le plus
faible. Cette étude confirme d’autres pré-
cédentes et 2 méta-analyses qui suggèrent
que chez les patients atteints de maladies
chroniques, le surpoids est associé à une
meilleure survie.
Pour ceux qui s’intéressent à la relation
obésité/maladies rénales, à lire deux revues
récentes, l’une dans Medical Hypothesis et
l’autre par Joel Kopple dans le dernier numé-
ro du JREN.
2- Décès par arrêt cardiaque chez le
patient hémodialysé
Pun et al. Modifiable risk factors asso-
ciated with sudden cardiac arrest within
hemodialysis clinics. Kidney Int (2011) vol.
79 (2) pp. 218-27. Young. Prevention of
sudden cardiac arrest in dialysis patients:
can we do more to improve outcomes?
Kidney Int (2011) vol. 79 (2) pp. 147-9
La mort subite par arrêt cardiaque est la
première cause de décès chez le patient
hémodialysé. A partir d’une cohorte de 43000
patients suivis 3 ans, les auteurs ont com-
paré les prescriptions de dialyse, le traitement
médicamenteux et les comorbidités des 502
patients décédés par mort subite versus
1600 patients appariés pour l’âge et la durée
en dialyse. La dialyse avec un bain dont le
potassium est inférieur à 2 mEq/l, quelle que
soit la kaliémie moyenne du patient, est un
facteur de risque, ainsi que le taux d’ultrafiltra-
tion horaire et le calcium bas dans le dialysat.
Le risque de décès en dehors des séances
peut être modifié par une prescription plus
adaptée.
Dans ce numéro de Kidney Int, un éditorial
associé à ce papier fait le point sur les fac-
teurs de risques mis en évidence dans la
littérature et indique comment approcher une
prescription plus adéquate chez le patient
dialysé.
3- Sodium, hémodialyse, hyperhydra-
tation
Santos et Peixoto. Sodium Balance in
Maintenance Hemodialysis. Seminars in
Dialysis (2010) vol. 23 (6) pp. 549-555
Manlucu et al. Lowering postdialysis
plasma sodium (conductivity) to increase
sodium removal in volume-expanded
hemodialysis patients: a pilot study using a
biofeedback software system. Am J Kidney
Dis: (2010) vol. 56 (1) pp. 69-76
Agarwal. Relative plasma volume monito-
ring for identifying volume-sensitive and
-resistant hypertension. Seminars in dialy-
sis (2010) vol. 23 (5) pp. 462-5
Machek et al. Guided optimization of fluid
status in haemodialysis patients. Nephrol
Dial Transplant (2010) vol. 25 (2) pp. 538-44
Review : dans le numéro de Novembre 2010
de Seminar in Dialysis, une mise au point
sur la balance sodée en hémodialyse. La
variabilité des apports est toujours difficile à
approcher face à une prescription en général
fixe. Un régime et une prescription mieux
individualisés sont nécessaires à un meilleur
contrôle de la balance sodée.
Etude Clinique : Manlucu et col. montrent
qu’une technique de biofeedback qui per-
met d’abaisser progressivement la natrémie
post dialyse, est efficace (137,8 -> 135,6),
diminue progressivement le secteur extra
cellulaire, la prise de poids interdialytique
et améliore le profil tensionnel. Certes, le
nombre de patients est faible (16) mais
cette étude démontre qu’une prescription
individualisée, basée sur la natrémie post
dialyse, en abaissant progressivement la
cible et la conductivité, apporte un bénéfice
certain.
Dans l’étude précédente, la surcharge extra-
cellulaire était évaluée grâce à l’impédance-
métrie monofréquence associée à un logi-
ciel spécifique. Dans NDT, Machek et col.
démontrent l’intérêt d’appareil de bioimpé-
dance spectroscopie multifréquence dans
le suivi en continu des patients dialysés.
L’ensemble des patients d’un même centre a
été suivi 2 ans. Le poids de fin de dialyse est
fixé après évaluation de la surcharge hydro-
sodée (rapport ICW/ECW). Dans le groupe
de patients supposé en surcharge, le poids
a été diminué de 2 kg, le contrôle de la TA
a été amélioré ainsi que la fraction d’éjection
évaluée par échocardiographie.
Pour faire le point sur les données actuelles
sur volume extracellulaire et HTA, à lire la
revue de Agarwal dans Seminar in Dialysis de
Septembre.
4- Apprendre la dialyse
Himmelfarb et Ikizler. Hemodialysis. The
New England Journal of Medicine (2010)
vol. 363 (19) pp. 1833-45
Grâce au NEJM dans la section « Medical
progress », revue sur l’hémodialyse, qui
reprend l’histoire, les principes, les compli-
cations. Pour les non-initiés ou pour les plus
jeunes, ou pour les graphiques superbes à
télécharger.
5- Ostéoporose et MRC
Gordon et Frassetto. Management of
osteoporosis in CKD Stages 3 to 5. Am
J Kidney Dis (2010) vol. 55 (5) pp. 941-56
Le patient atteint d’IRC est le plus sou-
vent âgé. L’ostéoporose peut être associée
à l’ostéodystrophie rénale. Les marqueurs
mais aussi l’imagerie DEXA, scanner ou IRM
doivent être interprétés en fonction des modi-
fications liées à l’IRC. Le traitement dépend
d’un diagnostic adéquat. Les possibilités de
traitement sont évaluées en fonction du degré
de l’IRC ainsi que la nutrition et l’activité phy-
sique : une revue l’AJKD de Patricia Gordon.
6- Phosphore et MRC
Kovesdy et al. Outcomes Associated With
Phosphorus Binders in Men With Non–
Dialysis-Dependent CKD. Am J Kidney Dis
(2010) vol. 56 (5) pp. 842-851
L’hyperphosphatémie est associée à un
risque plus élevé de mortalité chez le patient
dialysé. Récemment il a aussi été démontré
que le même risque existe dans la popula-
tion atteinte de MRC stade 3-4 mais aussi
dans la population générale : le risque de
mortalité est plus élevé dans la population
dont la phosphatémie se situe dans le der-
nier quartile, dans les limites de la normale
(Dhingra, 2007, RR 1.55). Le même type de
publis en bref
publis en bref
résultat est retrouvé pour le risque d’acci-
dent coronaire dans la population générale
(Foley 2009). Kovesdy décrit une cohorte de
1188 hommes, IRC stade 3-4, 344 d’entre
eux recevaient des chélateurs du phosphore
(essentiellement sels de calcium). Il a comparé
le devenir des patients traités vs non-traités.
La phosphatémie au départ est plus élevée
chez les patients traités. La prescription de
chélateurs des phosphates est associée à un
risque de mortalité plus faible (HR 0,61). Il n’y
a pas de relation avec la décroissance de la
fonction rénale. Même si les patients les plus
hyperphosphatémiques au départ semblent
le plus bénéficier de la réduction du risque, il
n’y a pas de relation avec la phosphatémie.
La discussion ouvre sur d’autres mécanismes
d’actions : influence de la réduction de l’ex-
crétion urinaire de phosphore, de la PTH et/
ou du FGF23.
7- Traitement des troubles de l’érection
Turk et al. Effects of sildenafil and vardena-
fil on erectile dysfunction and health-rela-
ted quality of life in haemodialysis patients:
a prospective randomized crossover study.
Nephrol Dial Transplant (2010) vol. 25 (11)
pp. 3729-3733
Les troubles de la sexualité sont fréquents
chez le patient dialysé. Les causes en sont
multiples chez le même patient : atteinte vas-
culaire, dépression, traitement médicamen-
teux. Ils impactent négativement la qualité
de vie. Peu d’études sont disponibles sur les
différents traitements médicamenteux ainsi
que sur l’impact du traitement sur la qualité
de vie. Les auteurs ont étudié l’efficacité du
traitement par Sildenafil (Renatio, Viagra ®)
ou Vardenafil (Levitra®) dans un protocole
randomisé et cross-over, sur la qualité de
vie et la dysfonction érectile. Les deux ont la
même efficacité et peu d’effets secondaires
(les patients IRC avaient été exclus des
études sur la sécurité du produit). L’impact
sur la qualité de vie est largement significatif
pour les 2 produits.
8- ARA-2 et risque de cancer
Rahbari-Oskoui. Angiotensin II Receptor
Blockers and Risk of Cancer: Cause for
Concern? Am J Kidney Dis (2010) pp.
Sipahi et al. Angiotensin-receptor blockade
and risk of cancer: meta-analysis of rando-
mised controlled trials. Lancet Oncol (2010)
vol. 11 (7) pp. 627-36
Un éditorial de l’AJKD publié ce mois-ci
revient sur le risque de cancer associé à la
prescription d’un antagoniste de l’angioten-
sine 2. Un article du Lancet Oncology de Juin
2010 avait évoqué la possibilité d’un risque
accru de cancer associé à la prescription de
sartan. Contrairement aux IEC, les ARA2 ne
bloquent pas la production de bradykinine
qui pourrait favoriser le développement de
cancer. Il s’agit d’une méta-analyse des plus
grands essais publiés dans la littérature utili-
sant des sartans (9 études, 60 000 patients).
Le RR est de 1,08 (IC 1,01 – 1,15). Comme
le conclut l’éditorial, le papier pose plus de
questions qu’il n’apporte de réponse. La
méthodologie des essais n’était pas adéquate
pour relever ce type de risque. Il existe de
grandes différences de risques entre les diffé-
rents essais, supposant des biais potentiels.
Bref, une étude bien conduite doit être faite
en ce sens et l’éditorial appelle à une coopé-
ration totale et une transparence des labora-
toires à l’origine des études cliniques … Pour
le moment le rapport bénéfice risque chez le
patient IRC est en faveur de la prescription
des IEC/ARA2.
9- Lithiase
Taylor et al. DASH-Style Diet and 24-Hour
Urine Composition. Clinical Journal of the
American Society of Nephrology (2010) vol.
5 (12) pp. 2315-22
Rendina et al. Characteristic clinical and
biochemical profile of recurrent calcium-
oxalate nephrolithiasis in patients with meta-
bolic syndrome. Nephrol Dial Transplant
(online Nov. 2010)
Un régime riche en fruits et légumes, pauvre
en sodium et en protéines animales réduit le
risque de lithiase. Cela peut paraître évident
mais rarement démontré. Le régime “DASH”
(Dietary Approach to Stop Hypertension) est
préconisé dans les études de cohortes HPFS
et NHS qui ont inclus plus de 250 000 partici-
pants depuis 1986. Plus de 3000 d’entre eux
ont participé à une étude incluant les urines
de 24 heures et 2400 au moins 2 recueils
à plusieurs années d’intervalle. Un question-
naire de fréquence de consommation est
fourni tous les 2 ans. Le régime est plus riche
en calcium et en oxalate mais l’oxalurie n’est
pas différente. Par contre, le volume urinaire,
la citraturie et la kaliurie sont augmentés et
limitent le risque de lithiase.
Le syndrome métabolique est classiquement
associé à un risque plus élevé de lithiase en
particulier en raison d’un régime inadapté
mais aussi de l’HTA et de l’insulino-résis-
tance. 526 patients lithiasiques récidivant
(dont 184 SM) ont été étudiés avant et
après un régime adapté notamment pauvre
en sodium. Le profil urinaire est différent
selon les groupes. Les patients SM ont une
excrétion augmentée de sodium et diminué
en citrate alors que les contrôles présentent
essentiellement une sursaturation en calcium
et oxalate. La réponse à un régime pauvre en
sodium est significativement différente entre
les 2 groupes, les patients avec SM abaissent
fortement l’index de saturation après régime
désodé ce qui n’est pas le cas pour les
patients lithiasiques sans SM.
BONUS
Cahier de Nutrition et diététique 2010, 45 :
S1-S79
Tout sur la pomme de terre dans un supplé-
ment de décembre de la revue “Diététique
et Nutrition“. La pomme de terre est souvent
discréditée en raison de son association cultu-
relle à la frite mais elle doit être réhabilitée :
faible densité calorique, index glycémique
acceptable, riche en minéraux, vitamines et
anti-oxydant. C’est la source principale de
vitamine C, caroténoïdes, sélénium et poly-
phénols dans l’alimentation US. Grâce à ce
numéro, vous saurez tout sur ses modes de
cuisson. A lire aussi l’article de H. Bonin «Les
frites profondément ancrées dans la culture
européenne», historique et sociologique. On
rappelle aussi que la législation encadre la frite :
de 7 à 12 mm de section c’est une frite, de
5 à 7 c’est une allumette. De nombreux
experts internationaux participent à ce numé-
ro, réunis par MacCain.
J’estime mon apport en calories…
Pierre Chandon, Calories perçues : l’im-
pact du marketing. Cahier de Nutrition et
de Diététique 2010, 45 : 174-179
De nombreux facteurs influencent l’estimation
que l’on peut faire de ses apports caloriques.
Surestimation pour de petites portions mais
en général forte sous-estimation pour les
grosses portions ! D’autres facteurs inter-
viennent, notamment l’effet des annonces
marketing ou le sentiment que l’aliment est
bon ou mauvais pour la santé. Par exemple,
l’association cheeseburger - salade est per-
çue comme moins calorique que les 2 pris
séparément : à méditer…
Dr Philippe Chauveau
19, avenue de l’Europe - BP 62270 - 31522 RAMONVILLE SAINT-AGNE CEDEX
Tél. 05 61 75 27 27 - Fax 05 61 75 00 43 - www.hemotech.fr
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