du guide et rassurants pour l’opérateur car permettant de vérifier
le bon passage du guide par la veine cave supérieure, ils doivent
être évités car ils peuvent évoluer vers une arythmie ventriculaire
et menacer le pronostic vital. Le guide peut également faire fausse
route et en conséquence le cathéter ne se trouvera pas dans la
veine cave supérieure pour un cathéter jugulaire ou dans la veine
cave inférieure pour un cathéter fémoral. Les fausses routes les
plus fréquemment rencontrées lors de l’abord jugulaire sont la
veine sous-clavière homolatérale, le tronc veineux brachiocépha-
lique controlatéral ou la veine azygos. En fémoral gauche, le
cathéter peut également emprunter un mauvais trajet dans la
veine lombaire ascendante. Le simple jugement clinique ne permet
en rien de prédire la bonne position du cathéter, même avec un
opérateur entraîné et un examen d’imagerie reste indispensable
(11). Le moyen le plus fréquemment utilisé est la radiographie du
thorax au décours de la procédure mais le diagnostic est alors
porté un peu tard. Le meilleur moyen d’éviter une fausse route de
cathéter est l’utilisation de la scopie pendant la procédure mais
c’est une technique irradiante et peu disponible dans les services
de Néphrologie. L’échographie par voie sous-xyphoïdienne est
une alternative intéressante pour vérifier le positionnement de
l’extrémité du cathéter dans l’oreillette droite ou la veine cave
supérieure (12). Enfin, l’introduction du matériel peut être à l’ori-
gine d’une perforation des veines centrales, voire de l’oreillette
droite avec des conséquences qui peuvent être gravissimes. La
prévention repose principalement sur la délicatesse de l’opérateur
lors de l’introduction du guide puis des dilatateurs qui ne doivent
pas être introduits de plus de 5-6 cm, notamment lors de l’abord
jugulaire gauche. A la moindre résistance, il faut contrôler que le
guide coulisse bien dans le dilatateur afin de vérifier de bien se
trouver dans la lumière vasculaire et la scopie peut également être
utile pour s’assurer du bon trajet.
En conclusion, les complications des poses de cathéters veineux
centraux ne sont pas si rares et leur prévention doit être une
préoccupation de chaque instant. L’expérience de l’opérateur est
bien entendu un élément clé dans leur prévention, mais il est main-
tenant bien démontré que l’échographie est l’arme ultime contre
les complications mécaniques du cathétérisme. De nombreuses
sociétés savantes, notamment celles de dialyse, recommandent
l’utilisation de l’échoguidage lors de toute pose de cathéter
veineux central et à l’époque actuelle de l’«Evidence Based
Medicine» et des avocats, il est de moins en moins justifiable de
ne pas l’utiliser (13).
■
Dr Thierry KRUMMEL - Service de Néphrologie,
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Les traitements de l’IRC au stade 5 de nos jours
Rencontre annuelle ATIR
(Association pour le
Traitement de l’Insuffi-
sance Rénale) et Service
de Néphrologie, Médecine
interne du CH d’Avignon -
21 octobre 2010
105 Néphrologues et soignants du Vaucluse et des alentours ont pu
échanger leur expérience dans un lieu chargé d’histoire, « Le petit
Louvre » à Avignon, ancienne chapelle des chevaliers du temple.
L’observation du premier patient dialysé, présentée par le Dr Briat, a
servi de fil conducteur à la première partie de la journée : « En 2010,
quel traitement aurait pu être proposé à Clyde Shield, âgé de 50 ans
lorsqu’il a débuté la dialyse en 1960 à Seattle ? »
Le Professeur Brunet a défendu l’hémodialyse et l’hémodiafiltration
par le rappel des règles fondamentales de la dialyse de qualité en
soulignant l’intérêt des dialyses courtes quotidiennes et a rapporté
des résultats montrant une supériorité de l’hémodiafiltration sur la
tolérance des séances et la survie des patients.
Le Docteur Rosati a démontré l’efficacité de la dialyse péritonéale,
particulièrement adaptée aux patients en attente de greffe et à ceux
recherchant autonomie et domicile. Elle a insisté sur les recomman-
dations de l’HAS, la prévention des péritonites et le risque redoutable
de péritonite sclérosante.
Le Professeur Mourad a montré que la transplantation est la tech-
nique de suppléance rénale la plus efficace en terme de qualité de
vie et de morbi-mortalité à long terme ce d’autant qu’elle est réalisée
précocement, parfois avant le début de la dialyse, et qu’elle fait appel
à des donneurs vivants. L’inscription sur liste d’attente de greffe
rénale devrait se faire dès que la clairance de la créatinine atteint
20 ml/min. Les conditions d’inscription sur liste de greffe, les résultats
et l’évolution des protocoles d’immunosuppression ont été rappelés
ainsi que les résultats et les différentes sources de greffon.
Une table ronde a permis d’insister sur la complémentarité des dif-
férentes techniques sans oublier le traitement conservateur à conce-
voir comme un accompagnement du patient et non un abandon.
L’importance de l’information du patient et de la prise en charge du
retentissement de l’insuffisance rénale chronique du stade 2 à 5 a
été soulignée.
Cela a permis de faire la transition avec le thème de l’après-midi :
«Quelle place pour l’éducation thérapeutique ?» Différentes équipes
ont rapporté leur expérience :
Le Dr Gérard JANIN nous a fait part de l’expérience en pré-dialyse
du CHR de Mâcon, les équipes soignantes de l’ATIR et du CH
Avignon sont intervenues sur l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Enfin Mme Veit, infirmière coordinatrice, a partagé l’expérience de
l’équipe de Transplantation de Montpellier.
Le Dr Marc UZAN, maître d’œuvre de cette journée, a réservé à
l’assistance une clôture en douceur de cette très agréable et enrichis-
sante journée avec un concert de musique actuelle.
■
Dr Patrick Donnadieu
Service Néphrologie-Hémodialyse, CH Avignon
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