Elodée du Canada Elodea canadensis Michaux Identité Autres noms communs : - Peste d'eau Synonymes : - Anacharis alsinastrum Bab. ex Planchon - Anacharis canadensis Planchon - Serpicula verticillata Rostk. & Schmidt - Serpicula occidentalis Pursh Famille : Hydrocharidacées Origine Photo 1: Elodea canadensis Michaux. Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Amérique du Nord Introduction Introduite en France en 1867. Au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, elle a rapidement colonisé les réseaux hydrographiques d’une grande partie de l’Europe. Elle semble cependant être en régression depuis le milieu du 20e siècle suite à la compétition avec l’Elodee de Nutall. Éléments de reconnaissance Type biologique : Hydrophyte (Plante herbacée aquatique) submergée. Taille : Tige de 0,2 à 1 m. Description des feuilles : Feuilles de couleur vert sombre, oblongues à bord denticulé, réparties régulièrement autour de la tige en verticille de 3. Feuilles plus larges et plus petites que Elodea nuttalii. Elles mesurent environ 1 cm de long et 23 mm de large. Description des tiges : Tiges grêles ramifiées entre 20 et 30 cm de long qui sont cassantes au niveau des nœuds. Description des fleurs : Elles comptent trois pétales blanchâtres, blancs verdâtres ou lilas et trois sépales identiques. Les fleurs dépassent juste de la surface de l'eau et sont portées par un 1 pédoncule floral mince de 2 à 15 cm de long. Description des fruits : Les fruits sont des capsules de moins de 1 cm de long et 3 mm de large et contiennent une à cinq graines. Description de l'appareil racinaire : Les racines sont enracinées superficiellement dans le substrat et des racines adventives poussent au niveau des nœuds des tiges. Feuille vert foncé, large, petite et oblongue (feuilles réparties régulièrement autour de la tige en verticille de 3) Photo 2: Elodea canadensis Michaux. Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Gros peuplement dense et monospécifique d'Elodea canadensis. Photo 3: Elodea canadensis Michaux. Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). 2 Biologie et écologie Reproduction: Plante dioïque (pieds femelles et pieds mâles séparés). - Reproduction sexuée : Rare. Le pollen et les graines sont dispersés par le vent et les courants d'eau. - Reproduction végétative. Principal type de reproduction. Les tiges sont très cassantes et les fragments de tiges libérés produisent rapidement des racines adventives. La plante possède de très bonnes capacités régénératrices. Elle produit des bourgeons spécialisés permettant d’assurer sa survie en hiver et sa multiplication. Dissémination : La dissémination de la plante s’effectue par les courants d’eau ou par les oiseaux aquatiques qui transportent des fragments de tiges. Cette dissémination sur longue distance peut être aussi favorisée par les crues et les activités humaines de bord de rives. Des sections de tiges peuvent se prendre dans les hélices des bateaux et dans les équipements d'entretien des cours d’eau (Bowmer et al.1995). Les rejets d’aquariums peuvent être une source de dispersion. Habitats colonisés : Colonise des milieux aquatiques variés tels que les eaux calmes, stagnantes des marais, des lacs, des lônes... Les milieux qu'elle colonise sont en général de faibles profondeurs (inférieures à 1 m) et avec des substrats composés d’une bonne partie d'éléments fins (vase, sables et galets). Elle semble préférer les eaux fortement minéralisées et fraîches. L'espèce est citée comme étant héliophile mais tolère les conditions de faible lumière. Floraison : Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc Nuisances Sur la biodiversité et les écosystèmes : L'espèce altère le milieu aquatique envahi en formant un tapis végétal dense qui bloque la diffusion de l’oxygène de l’air, causant des conditions anaérobies directement préjudiciables pour la macrofaune et la microfaune aquatiques (Muller 2004 ; Pieret & Delbart 2007). Elle provoque aussi une diminution de l’intensité lumineuse pour les espèces immergées sous-jacentes du fait de l’augmentation de la réflexion des rayons incidents face au développement étagé de la plante (Pieret & Delbart 2007). Elle induit aussi une accélération de la sédimentation des matières organiques et donc de l’eutrophisation des eaux. Cette sédimentation provoque parallèlement un envasement du milieu (Pieret & Delbart 2007). Elle entraîne une réduction de l’écoulement de l’eau (Pieret & Delbart 2007). Elle entraîne aussi une réduction de la richesse spécifique dans les sites envahis (Weber 2003). Sur les activités humaines : L'Elodée du Canada constitue une gêne importante pour la pratique des loisirs nautiques et de la pêche ( Muller 2004 ; Pieret & Delbart 2007). 3 Confusions possibles L'Elodée de Nuttall (Elodea Nuttalii (Planchon) St John) : Autre espèce végétale exotique envahissante. Feuilles plus filiformes, allongées, molles, pâles, aiguës, recourbées et souvent tirebouchonnées. L'Égérie dense (Egeria densa PLANCHON) : Autre espèce végétale exotique envahissante. Feuilles verticillées par 4 ou 5. Moyens de lutte et prévention Prévention : - Éviter toute contamination aval lors des travaux d'arrachage sur un site contaminé en posant des filets pour récupérer les fragments de l'espèce. - Sensibiliser les acteurs de l'environnement et le public (reconnaissance de l'espèce et moyens de lutte efficaces). - Arrachage manuel. A envisager pour les débuts d'implantation de nouvelles populations lorsque de petites surfaces seulement sont concernées et à faible profondeur. Moyens de lutte efficaces : - Arrachage mécanique, moissonnage, fauchage : Technique classique pour lutter contre les espèces végétales aquatiques invasives. Elle permet de réduire leur prolifération et leur dynamisme. Il est conseillé de laisser la plante arriver à maturité et de la sortir de l'eau avec précaution, par exemple à la fourche. Pour le séchage des résidus de gestion, il est conseillé de trouver un site loin du cours d'eau sur sol sec (survie de très courte durée des tiges arrachées et disposées hors milieu aquatique et aucun risque d'apparition de forme terrestre). A noter : Faire attention aux populations de plantes indigènes qui peuvent être en mélange avec les Elodées et adapter la méthode de lutte aux autres espèces présentes. Moyens de lutte inefficaces ou inappropriés : - Le faucardage mécanique : Cette technique de lutte accentue la propagation des Elodées si les plants coupés ne sont pas tous récupérés et sortis de l'eau. - Les traitements chimiques : L’utilisation d’herbicides pour éliminer les Élodées est à proscrire à cause des effets induits sur les écosystèmes aquatiques et la santé humaine. Bibliographie - Bowmer K.H, Jacobs S.W.L., Sainty G.R. (1995). Identification, Biology and Management of Elodea canadensis, Hydrocharitaceae. Journal of Aquatic Plant Management 33: 1319. - Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux (2010). Fiche Elodea canadensis Michaux. - Haury J., Hudin S., Matrat R., Anras L. et al. (2010). Manuel de gestion des plantes 4 exotiques envahissant les milieux aquatiques et les berges du bassin Loire-Bretagne, Fédération des conservatoires d’espaces naturels, 136 p. - Muller S. (coordinateur). 2004 Plantes invasives en France: état des connaissances et propositions d'actions. Collections Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, Paris. 168 pp. - Pieret N., Delbart E. 2007. Fiches descriptives des principales espèces de plantes invasives en zones humides FUSAGxEcologie. L’Élodee du Canada – Elodea canadensis Michaux. Cellule d’appui a la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. - Weber E. (2003). Invasive plant species of the world: a reference guide to environmental weeds. CABI Publishing, Cambridge, Massachusetts. 548 pp. Auteur : A. Pichet, E. Terrin Date de réalisation : août 2011 5