Fiche action n°4 : Extraction et mobilisation de principes actifs issus

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Fiche action n°4 : Extraction et mobilisation de principes actifs issus
de la biodiversité tropicale
a) Contexte et objectifs
L’endémisme de la faune et de la flore de La Réunion et des Mascareignes constitue une
source d’innovation important, en biotechnologies, notamment à destination des marchés
nutrition, cosmétique et pharmaceutique. De nombreux gisements de biomasse sont aujourd’hui
exploitables pour caractériser et valoriser des extraits naturels. En premier lieu, 550 000 tonnes
par an de bagasse, aujourd’hui valorisées essentiellement dans deux centrales thermiques. La
filière fruits et légumes produit 1000 tonnes par an de peaux, pépins et noyaux et 10 000 tonnes
d’écarts de tri, de surproduction et de déclassement. La filière plantes à parfum, aromatiques et
médicinales (PAPAM) génère quant à elle 2 tonnes d’huile essentielle de géranium, 20 tonnes de
curcuma et exporte près de 100 tonnes de baie rose chaque année vers les marchés des épices et
de la parfumerie. De plus, La Réunion est le témoin de l’émergence d’une filière biotechnologie
(utilisation des micro-algues, et microorganismes, bactéries et champignons issus de la flore
microbienne tropicale). Bien que les productions et le nombre d’acteurs soient actuellement
réduits, les perspectives de développement (en termes de marché et d’innovation) de cette filière
apparaissent colossales.
L’enjeu est de développer les technologies et les procédés dits verts pour accroître la valeur
ajoutée de la production et développer de nouvelles applications. Les gisements ne permettant
pas d’envisager une industrialisation « de masse », les cibles devront principalement porter sur des
marchés de niche (cosmétique, compléments alimentaires, intrants chimiques, etc.)
Aujourd’hui l’application principale pour les techniques d’éco-extraction concerne les
PAPAM. Selon la revue l’Economiste, ce marché mondial est estimé à environ $ US 64 milliards.
Plus de 35 000 plantes sont utilisées dans des industries comme la pharmacie, la phytothérapie,
l’herboristerie, l’hygiène…. Elles entrent également en tant que composants/ extraits dans la
fabrication de cosmétiques, de médicaments, d’aliments naturels et autres produits de santé
naturels. Elles sont aussi la base des produits naturels transformés à forte valeur ajoutée tels que
les huiles essentielles, les extraits secs et liquides et les oléorésines.
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En ce qui concerne plus particulièrement le marché des plantes médicinales, la demande
industrielle est soutenue en raison du développement de : formulations thérapeutiques d’extraits
de plantes, de cosmétiques à base de plantes / extraits de plantes, de compléments alimentaires à
base de plantes/ extraits de plantes. Le marché mondial des médicaments à base de plantes
devrait atteindre près de 33 milliards $ US en 2013, enregistrant un taux de croissance annuel de
11 % (source BBC Research). L’inscription en août 2013 de plantes médicinales indigènes de la
pharmacopée traditionnelle réunionnaise à la pharmacopée française ouvre la voie de
spécialisation de produits pharmaceutiques à partir d’extraits des plantes issues de la biodiversité
de l’île.
Quant au marché des compléments alimentaires, après avoir connu une période de
ralentissement entre 2008 et 2010, il renoue avec la croissance en 2011. Malgré le contexte
économique difficile, il tire partie de l’engouement mondial pour les produits de bien-être et de
minceur.
Le marché mondial des cosmétiques à base de plantes / d’extraits de plantes / de produits
biosourcés représente 14 milliards de $ en 2010. A titre d’exemple le marché américain des oméga
3 représentait 4 milliards de $ en 2010, la croissance prévue sur ce segment de marché est de 15%
par an jusqu’en 2015.
b) Description des actions
Cette action vise à :

Concevoir et fabriquer en local des produits de santé/Bien-être innovants et à
haute valeur ajoutée à partir des extraits naturels issus de la biodiversité marine et
terrestre de La Réunion (PAPAM, fruits et légumes tropicaux, micro-organismes,
micro-algues … ).

Produire des molécules d’intérêt pharmaceutique (candidats médicament) , issues
de la biodiversité réunionnaise et leur vectorisation (par des prodrogues, des
dendrimères, liposomes ou nanoparticules) jusqu’aux études pré-cliniques.

Evaluer les effets thérapeutiques de molécules et d’éco-extraits issues de la
biodiversité (recherche pré-clinique)

Se positionner en tant qu’expert en technologies vertes (procédés d’écoextraction, utilisations des agro-solvants) répondant aux attentes sociétales et
assurant un rendement élevé et une qualité optimale des extraits.
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Les marchés visés sont les suivants :

Alicaments / allégations santé et nutritionnelle : extraits issus de la biodiversité
terrestres (fruits et légumes tropicaux, plantes médicinales de La Réunion inscrites
à la pharmacopée française ; micro-organismes et microalgues)

Bien-être / cosmétique : parfums, senteurs, colorants
c) Acteurs et compétences mobilisés
Pour mener à bien cette spécialisation, de nombreux opérateurs seront mobilisés : les
laboratoires universitaires (LCSNSA, GEICO, GRI, département génie biologique de l’IUT), des
plateformes (CYROI, CRITT, Eco-Ex, Qualitropic), des structures privées (Aplamedom, ARDA,
ARVAM, Bioalgostral, CAHEB, Cilam, Extraits de Bourbon, Octans, Sapmer, Tereos, Vivea,
etc.).
Les domaines de compétences sont variés :
Ethnopharmacologie : connaissance des plantes indigènes et des pratiques traditionnelles
qui sont liées à leurs usages thérapeutiques, validation scientifiques des usages traditionnels.
Chimie/Biochimie : Etudes des composés volatils et de métabolites secondaires de
plantes aromatiques et médicinales de La Réunion, analyse métabolomique, caractérisation des
biopolymères naturels issus de macroalgues, étude structurale de protéines et d’interactions
protéine-ligand, caractérisation des pigments issus des microalgues ;
Biologie moléculaire : Etudes appliquées à la traçabilité des produits, à la taxonomie
moléculaire d’organismes marins (en particulier de microorganismes : bactéries et microalgues), à
l'étude du métabolisme transcriptionnel et l'expression de molécules recombinantes de
microalgues ;
Culture cellulaire : Etude des propriétés d’extraits de plantes médicinales sur cellules
humaines, étude de phycotoxines ;
Microbiologie : Collection et souchothèque (bactéries destinées aux tests des produits
cosmétiques) ;
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Ecophysiologie et microalgues : Collection et souchothèque, stratégie de production de
microalgues, culture, étude du potentiel bioactif des algues marines de l’océan Indien ;
Analyse sensorielle : Etudes et tests d'analyses sensorielles pour la caractérisation des
produits agroalimentaires ;
Animalerie : Recherche de biotoxines marines ;
Génie des procédés : Essais de fermentation, méthanisation, hydrolyse enzymatique, et
autres bioprocédés ;
Radiopharmacie : Production de radio-traceurs destinés à l’imagerie in situ (technologie
TEP)
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