ENTOMOLOGIE Prof. BOBANGA LENGU Thierry

Telechargé par D’angelo
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE WILLIAM BOOTH
PROFESSEUR BOBANGA LENGU Thierry
Année Académique 2019-2020
ENTOMOLOGIE
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1 INTRODUCTION
1.1. DEFINITIONS
1.1.1 ENTOMOLOGIE MEDICALE
L’entomologie médicale est une science zoologique qui a pour but l’étude des insectes qui révèlent une importance
médicale (sens restrictive)
Au sens large c’est l’étude des rapports de plusieurs classes d’arthropodes qui intéressent la médecine humaine
(arthropodologie)
1.1.2. ARTHROPODES
Ce sont des animaux invertébrés vivants ou fossiles caractérisés par un squelette externe, au moins à l'état adulte.
L’exosquelette, constitde couches alternées de chitine (polyssacharides) et d'arthropodine (protéine hydrosoluble),
est rigide.
Au niveau des membranes articulaires une fine couche de chitine assure la mobilité des différents segments du
corps et des appendices. La croissance des arthropodes est discontinue et s'effectue par mues successives. Les
arthropodes ont un corps à symétrie bilatérale composé de plusieurs segments appelés somites ou métamères
placés bout à bout généralement différents les uns des autres et certains assemblés formants des gions ou
tagmata (tagma au singulier)
Ces régions possèdent une individualité et des dénominations propres à chaque classe
Ex: Insecte: Tête, thorax, abdomen
Arachnides: prosoma, opisthosoma
Du point de vue de leur anatomie interne les arthropodes présentent des caractéristiques suivantes :
TUBE DIGESTIF
Il est formé de 3 régions :
Antérieure ou stomodéum
Postérieure ou proctodeum
Médiane ou mesenteron
La fonction excrétrice est assurée par des coeca qui débouchent à la limite du mésenteron et du proctodeum: les
tubes de Malpighi
APPAREIL CIRCULATOIRE
Il est très réduit et n’est pas clos
Le sang ou hémolymphe n’a pas un rôle respiratoire mais nourricier, il est diffusé dans la cavité générale
(hémocoele) par un organe propulseur, le vaisseau dorsal (cœur), au niveau duquel s’ouvrent des orifices
appelés ostioles.
SYSTEME NERVEUX
Il est formé d’un « cerveau » dorsal, d’un anneau péri-oesophagien et de la double chaîne nerveuse située en position, et
qui comporte une paire de ganglions par segment.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Il varie selon les phylums :
- les arthropodes aquatiques respirent par les branchies
- les arthropodes terrestres respirent par ‘’de poumons’’ ou de trachées
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Les muscles sont typiquement des muscles striés
1.1.3. NOTIONS DE TAXONOMIE
Un système hiérarchique permet de classer des catégories d'organismes suivant des notions de filiation (phylogenèse).
Elle repose essentiellement sur des caractères morphologiques mais pas exclusivement.
Un taxon est un groupe d’un rang donné qui est suffisamment distinct pour pouvoir être assigné à une catégorie définie.
On distingue ainsi: Phylum (ou Embranchement), Classe. Ordre. Famille, Genre. Espèce.
La nomenclature zoologique est le système des noms scientifiques (latinisés) appliqués aux unités taxonomiques ou taxa
Le nom d’une espèce consiste en 2 mots (nomenclature linnéenne binomiale) : le 1er nom est générique (genre) et le
2ème est spécifique (espèce).
Ex : Anopheles gambiae, Tunga penetrans, Pulex irritans
Le nom d’un taxon supérieur à l’espèce consiste en un mot.
Pour les taxa supérieur à l’espèce, les noms comportent des désinences caractéristiques inae pour les sous familles, idae
pour les familles, oidae pour les super familles et ini pour les tribus
1.2. CLASSIFICATION
Les arthropodes qui constituent un embranchement sont subdivisés en classes, ordres et familles. La
classification est l’arrangement hiérarchisé des catégories taxonomiques en un ordre
On distingue ainsi: Phylum (ou Embranchement), Classe. Ordre. Famille, Genre. Espèce.
- Sous-Phylum des Chélicerates:
La région antérieure de la tête est munie d'une paire de chélicères à fonction préhensile.
Classe des Arachnides : arthropodes dépourvus d'antennes et leur corps est divisé en deux grandes régions:
le prosome ou céphalothorax et l' opistosome ou abdomen. Ces deux régions sont complètement soudées chez
les acariens.
Les Sous-Classes des Scorpions, des Araignées et des Acariens présentent un intérêt médical.
- Sous-Phylum des Mandibulates:
Arthropodes présentant des antennes, des mandibules et des mâchoires. On distingue:
la Classe des Crustacés: arthropodes essentiellement aquatiques, respiration branchiale, morphologie
variable.
la classe des Myriapodes: le corps est formé de nombreux segments semblables. On s'intéressera plus
particulièrement aux Diplopodes (Iules) et aux Chilopodes (scolopendres).
la Classe des Insectes: le corps comprend trois parties (la tête, le thorax et l'abdomen). Les Insectes sont
des hexapodes. Ils portent souvent deux paires d'ailes (plus ou moins modifiées selon l'ordre).
Classes des Pentastomes : Arthropodes dégénérés par la vie parasitaire, pas de pattes, pas d’ailes, pas
d’antennes
1.3. IDENTIFICATION
L’identification des arthropodes se fait essentiellement selon les caractères morphologiques externes pour les
espèces éloignées. Pour les espèces proches, un examen détaillé de l’armature génitale des les par exemple
permet de les différencier.
Ce sont des clés dichotomiques qui permettent d’identifier les espèces d’une région donnée.
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Pour les espèces jumelles, on recourt à d’autres techniques (cytotaxonomie, biométrie, technique de biologie
moléculaire : PCR, isoenzymes, enzymes de restriction), pour leur identification car elles sont
morphologiquement identiques.
1.4. NOTION DE BIOGEOGRAPHIE
Les biologistes distinguent les ensembles géographiques caractérisés par une certaine homogénéité de leur faune et
de leur flore
Les frontières qui les séparent sont formées par des massifs montagneux, des serts ou des océans qui
constituent des barrières écologiques s’opposant à la dissémination des organismes vivant. Par rapport aux
animaux on définit 6 régions zoogéographiques
Il faut noter qu’à l’intérieur de ces régions on peut observer des différences plus ou moins grandes qui emmènent à des
subdivisions.
Ainsi, la région afro tropicale se subdivise en sous Ŕgions Malgache, Arabe, Sud africaine, Ouest africaine et Est
africaine
1.5. HISTORIQUE
Plusieurs écrits faisant état d'un rôle direct ou indirect des insectes en médecine nous viennent de l'Antiquité
comme des périodes plus récentes. Homère, Aristophane, Aristote, Platon, ont écrits sur la nuisance causée par
les moustiques, acariens, poux, punaises de lit .Dans l’ancien testament on relève le rôle des insectes dans la
maladie (Exode 8 :24).
Cependant l’étude de l’entomologie médicale moderne a commencé au 19 siècle lorsque l’on a démontré le rôle de
vecteurs de maladies des arthropodes hématophages.
En 1877, en Chine que Sir Patrick MANSON fut le premier à prouver la transmission par les arthropodes
hématophages des germes pathogènes. Ces premières observations furent sur l'évolution des larves de la filaire
de Wuchereria bancrofti chez le moustique Culex pipiens fatigans. Ces travaux attirèrent l'attention du
monde médical sur le rôle des insectes dans la propagation des maladies. Cette découverte fondamentale est
rapidement suivie par plusieurs autres, non moins importantes:
- 1881: le Cubain Carlos FINLAY incrimine le moustique Aedes aegypti comme vecteur de la fièvre jaune
- 1898: Ronald Ross découvre les oocystes de Plasmodium chez l'anophèle (Prix Nobel en 1902). La transmission
du paludisme humain par les anophèles sera définitivement établie par les italiens GRASSI, BIGNAMI et
BASTIANELLI en 1899, la même année Paul Simond démontre le rôle des puces dans la transmission des
bactéries de la peste
- 1903 : la transmission de la trypanosomiase africaine par la piqûre de Glossina palpalis est démontrée par David
BRUCE.
- 1906 : Howard Taylor Ricketts prouve que Dermacentor andersoni, une tique est le vecteur de
Rickettsia rickettsi
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- 1907 : FP Mackie montre que les poux sont vecteurs de Borrelia recurrentis
- 1908 : Carlos Chagas montre la transmission de l‘agent causal de la trypanosomiase américaine par
Panstrogylus megistus
- 1909: Charles NICOLLE montre, à Tunis, le rôle du pou dans la transmission du typhus exanthématique (Prix
Nobel en 1928).
Ces connaissances permettent d’organiser la lutte contre les arthropodes impliqués dans la transmission. De
nombreuses méthodes, sont mises au point. Cette lutte ne s'avère pas très efficace et, en tout cas, incapable, à
elle seule, d'arrêter la transmission. Ce n'est qu'avec la couverte des insecticides de contact que pourront se
développer des programmes de lutte de grande envergure.
En 1939, le chimiste suisse Paul MULLER découvre le rôle insecticide le DDT (Prix Nobel en 1948), produit qui fut
synthétisé en 1874 par Othmar Zeidler. Les premières applications de cette substance sur le terrain, à l'issue de
la 2ème guerre mondiale, se révèlent prodigieusement efficace.
1.6. ARTHROPODES ET LEUR IMPORTANCE
Bon nombre d'arthropodes sont indifférents aux activités humaines
Quelques espèces sont utiles pour l'homme (pollinisation, soie, miel et cire) d'autres sont nuisibles (impact
économique) en s'attaquant aux cultures, denrées stockées (entomologie agronomique), au bétail (entomologie
vétérinaire). La pullulation de certaines espèces (moustiques, mouches, éphémères, etc.) peut avoir des
conséquences néfastes lors de la mise en valeur de terres fertiles, lors de l'exploitation de sites touristiques
(nuisance).
1.6.1. ARTHROPODES PATHOGENES
Ils constituent les agents étiologiques des affections concernées ou sont directement à l’origine des états pathologiques
Arthropodes parasites: les ectoparasites qui sont hématophages (poux, moustiques, puces..) et ceux qui
pénétrent dans la peau ou les organes plus profonds (myases, acariens agents des gales, la puce-chique (Tunqa
penetrans).
Arthropodes venimeux: l'envenimation par injection de leur venin au moyen d'un dard abdominal (guêpes,
frelons, abeilles, fourmis scorpion), par des pattes modifiées en crochet (Scolopendres), par des chélicères
(araignées).
Arthropodes urticants, vésicants, allergisants: l'envenimation se fait par contact chez certains arthropodes
(urticants: certaines chenilles, vésicants: certains coleoptères Paederus, Cantharides).
Des réactions allergiques peuvent survenir soit après injection de venin ou de salive (Abeilles, moustique…), soit
directement par contact (Acariens).
Dans ce groupe on peut aussi considérer l’entomophobie (peur excessive des insectes pouvant occasionner des
troubles mentaux évidents)
1.6.1. ARTHROPODES HOTES D'AGENTS PATHOGENES
Suivant le mode de transmission de ces agents pathogènes pour l'homme on distingue:
Arthropodes transporteurs: ils véhiculent de manière passive des agents pathogènes (mouches. blattes). Les
arthropodes hématophages responsables d'une transmission mécanique entrent dans cette catégorie.
Arthropodes tes intermédiaires: le cycle biologique de certains parasites passe nécessairement par
l'arthropode mais le rôle de l'arthropode est passif lors de la transmission à l'homme. C'est le cas de la filaire de
Médine (Dracunculus medinensis) qui évolue à l'état larvaire chez un Crustacé copépode (Cyclops). C'est en
ingérant l'eau contenant les copépodes infectés que l'hôte s'infecte.
Arthropodes vecteurs: Par leur comportement, ils assurent la transmission biologique active d'agents
pathogènes. Le maintien de l'agent pathogène est souvent assuré par un passage obligatoire chez l'arthropode.
Les maladies transmises par les vecteurs sont parmi les plus importantes en Santé Publique tant par la morbidité
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