La tension superficielle
I- Introduction
1) Origine des forces de tension superficielles
Les phénomènes d’interface sont dus aux forces intermoléculaires. Il s’agit d’interactions
(attraction et/ou répulsion) de type Van der Waals.
Au sein du liquide, les forces qui s’exercent sur une molécule et qui proviennent des
molécules environnantes se compensent par symétrie. Par contre, à la surface, une molécule
n’est soumise qu’aux attractions des molécules situées sous elle : la résultante est donc dirigée
vers le bas. La couche superficielle va avoir tendance à comprimer le liquide. Le film
« monomoléculaire » (de 1 à 100 nm) responsable de la tension de surface constitue une
barrière à la pénétration de molécules gazeuses. Cette barrière peut être diminuée par
l’addition d’un agent tensioactif.
2) Définition
Soit un système comprenant 2 phases α et β, il existe une surface qui sépare ces 2 phases.
Cette surface est appelée interface.
Dans le cas le plus simple d’un liquide et de sa vapeur, les molécules ne sont pas dans le
même état énergétique lorsqu’elles sont dans la masse du liquide et à sa surface. En effet, les
interactions intermoléculaires qui s’exercent dans toutes les directions, dans la masse du
liquide, ne s’exercent que dans la moitié de l’espace pour les molécules de surface.
En général, il faut fournir de l’énergie pour augmenter la surface d’un système, c’est-à-dire
augmenter le nombre de molécules en surface par rapport au nombre de molécules dans la
masse ; c’est-à-dire que les molécules de surface possèdent une énergie moyenne supérieure
des molécules dans la masse, cette différence d’énergie correspond aux liaisons
intermoléculaires rompues lors du passage des molécules dans la masse à la surface.
Comme à un système à l’équilibre correspond une énergie minimale, un système isolé aura
tendance à adopter une configuration dont l’aire de la surface sera minimale. Ainsi, une goutte
isolée de liquide aura tendance à prendre la forme d’une sphère puisque cette dernière est la
configuration tridimensionnelle à laquelle correspond le plus petit rapport surface/volume.
De la différence des interactions entre atomes ou molécules qui s‘exercent au niveau d’une
interface, résulte une force appelée tension superficielle ou tension interfaciale : γ (gamma) ;
celle-ci s’exerce parallèlement à la surface et s’oppose à l’accroissement de celle-ci.