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I) DEFINITION ET ENJEUX DE LA CITOYENNETE
Être citoyen, c’est plus que posséder une carte d’identité : c’est faire partie d’une communauté, avec des droits et des
devoirs.
Parmi les droits, on trouve le vote, la liberté d’expression, ou encore l’accès aux services publics. Ces droits nous
permettent de participer à la vie politique et de faire entendre notre voix. Mais en échange, on a aussi des
responsabilités : respecter les lois, s’impliquer dans la société, et contribuer au bien commun.
La citoyenneté, c’est donc un équilibre entre liberté et responsabilité. C’est ce qui permet à la démocratie de
fonctionner.
Mais attention : la citoyenneté évolue selon les époques, les pays et les cultures. Elle n’est pas figée. Ce qui ne change
pas, en revanche, ce sont les droits fondamentaux, comme le droit de vote ou la liberté d’expression, essentiels pour
que chacun puisse s’exprimer et s’engager.
Déjà en 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen affirmait : « les hommes naissent libres et égaux en
droits ». Cela montre que la justice et l’égalité sont au cœur de la citoyenneté.
En contrepartie, la société attend un minimum d’engagement : voter, s’informer, débattre, ou même s’engager dans des
actions locales. Rousseau disait : « L’homme naît libre, et partout il est dans les fers ». Pour lui, la vraie liberté passe
par la participation à la vie de la cité.
II) LA CITOYENNETE A TRAVERS LE PRISME DE LA PENSEE PHILOSOPHIQUE
1) Perspectives philosophiques africaines
La philosophie africaine offre une approche profondément relationnelle et communautaire de la citoyenneté, centrée
sur l’idée que l’individu est inséparable du tissu social qui le porte. Cette vision se retrouve dans le concept d’Ubuntu,
un principe moral issu des cultures bantoues d’Afrique australe, signifiant littéralement : « Je suis parce que nous
sommes ». Ubuntu incarne l’idée que l’identité d’un individu se construit dans et par sa relation avec les autres,
valorisant la solidarité, le respect et la responsabilité collective.
Le penseur Léopold Sédar Senghor, dans Liberté I : Négritude et humanisme (1964), défend cette vision holistique de
l’être humain :
« La communauté africaine ne connaît pas l’individu isolé. L’homme ne se réalise que dans la communauté. »
Cette idée d’une citoyenneté enracinée dans le lien social fonde une éthique de la participation et du soin mutuel, où
chaque citoyen est appelé à œuvrer pour le bien commun.
De son côté, Frantz Fanon, dans Les Damnés de la terre (1961), propose une réflexion critique sur les conséquences du
colonialisme sur les structures sociales et l’idée même de citoyenneté. Il affirme :
« Pour le peuple colonisé, la valeur la plus essentielle, parce que la plus concrète, est d'abord la terre : la terre qui doit
lui assurer pain et dignité. »