
Policy Brief  -  N° 17/23  -  Mars 2023 3
B. Une géographie physique et humaine contrastée
La géographie physique et humaine du Maroc est duale et contrastée. Si la supercie du 
Royaume est de 710 850 km2, celle des provinces du Sud représente 60 % de l’ensemble. 
Par contre, si la population du Royaume dépasse aujourd’hui les 36 millions d’habitants, 
celle des provinces du Sud n’atteint pas encore 2 millions. 
Pays au nord/ouest de l’Atlantique, avec des côtes allant de l’océan atlantique jusqu’au 
détroit de Gibraltar avec son versant méditerranéen, le Maroc bénécie donc d’un double 
versant. Ce qui n’est pas le cas des provinces du Sud, comprises entre le 20ème et le 29 
ème degrés de latitude nord. Ces provinces s’étendent tout le long d’un périmètre côtier 
de 950 kilomètres, sur une largeur de 300 à 500 kms.
Jusqu’en 1975, le désert et les sables étaient le quotidien des populations, transhumantes 
et /ou sédentarisées, regroupées essentiellement autour des villes côtières de Laâyoune, 
Tarfaya et Dakhla, ou autour des villes de l’intérieur, à Smara et à Assa. Enn, la répartition 
des populations entre ces trois provinces (celles de Laâyoune-Boujdour-Sakia el Hamra, 
celle  d’Oued Eddahab-Lagouira   et  celle  de   Guelmim-Smara ),  met en  évidence  leurs 
déséquilibres  démographiques,  pour  des  régions  de  supercie  sensiblement  égale, 
regroupant en 1999 65 %  de l’ensemble, estimé à 600 000 personnes, à  Guelmim Smara , 
29 % à  Laâyoune-Boujdour-Sakia – El Hamra  et  seulement 6 % à  Oued Eddahab-Lagouira, 
région la plus importante en supercie. Ces déséquilibres démographiques seront bien-
sûr pris en  compte dans  les arbitrages  à rendre pour optimiser l’utilisation  des moyens 
nanciers engagés, les compliquant.
Enn, le taux d’urbanisation y diffère totalement de celui de la moyenne nationale, variant 
très sensiblement de région à région. Au niveau national, dans les années 2010, le taux 
d’urbanisation, tous territoires confondus, était de l’ordre de 55 %, celui des provinces du 
Sud étant alors estimé à 70 %. Mais, là encore, diversité et déséquilibre sont la règle : taux 
d’urbanisation de 96 % pour Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra , taux d’urbanisation de 
76 % pour  Oued-Eddahab-Lagouira  et taux d’urbanisation de 61 %  à  Guelmim-Smara.
C. La Régionalisation avancée
En  2015,  le  nouveau  statut  régional,  celui  d’une  Régionalisation  avancée,  comprend  3 
régions, 10 provinces et 83 communes 
a. Le nouveau statut régional en marche
                                                    
Rappelons, tout d’abord, ce qu’il faut entendre par Régionalisation avancée. La Constitution 
de 2011 concerne et s’applique à toutes les régions du Royaume, dans le cadre cette fois 
d’une régionalisation décentralisée. Ce qui suppose des transferts de compétences et des 
moyens qui s’inscrivent dans la durée, au fur et à mesure que les régions et l’État s’entendent 
sur les compétences à transférer et sur les moyens qui doivent les accompagner.
Pour les Régions du Sud, ce processus est celui du temps long, avec davantage d’autonomie 
dans le cadre d’un nouveau modèle de développement. 
Pour autant, il ne saurait être question de retarder le processus de régionalisation engagé dès 
2015, avec l’élection des douze nouveaux Conseils régionaux élus au suffrage direct. Bien 
au contraire, le discours royal précité en fait une priorité, demandant l’accélération du